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METHODES PHYSICO-CHIMIQUES

D’ANALYSE
TABLE DES MATIERES
CHAPITRE 0 : INTRODUCTION AUX TECHNIQUES D’ANALYSE ET DE CONTROLE
DANS LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES ........................................................................ 3

I- DIFFERENTES ETAPES PREPARATOIRES D’UNE ANALYSE .................................... 3


1- Echantillonnage et séparation des éléments d’un mélange ................................................ 3
2- ETALONNAGE..................................................................................................................... 5
CHAPITRE 1 : CLASSIFICATION DES METHODES D’ANALYSE .......................................... 6

I- ANALYSES QUALITATIVES ................................................................................................ 6


II- ANALYSES QUANTITATIVES ......................................................................................... 6
III- TECHNIQUES CHIMIQUES D'ANALYSE ...................................................................... 6
IV- TECHNIQUES DE MEUSRE ELECTRONIQUE ............................................................ 7
V- METHODES MODERNES .................................................................................................. 8
1- Méthodes thermiques : .......................................................................................................... 8
2- Méthodes optiques ................................................................................................................. 8
3- Méthodes radiochimiques ..................................................................................................... 9
4- La résonance magnétique nucléaire (RMN) ....................................................................... 9
5- La spectrométrie de masse (SM) .......................................................................................... 9
CHAPITRE 2 : METHODES D’EXTRACTION ET DE SEPARATION .................................... 11

I- LA CENTRIFUGATION ....................................................................................................... 11
1- TYPE DE CENTRIFUGEUSE .......................................................................................... 12
2- TYPE DE CENTRIFUGATION ........................................................................................ 13
II- Extraction liquide-liquide ................................................................................................... 15
III- Extraction solide-liquide ..................................................................................................... 17
1- Techniques de dissolution ................................................................................................... 17
1- Principes des techniques de dissolution ............................................................................. 18
2- Appareil de Soxhlet ............................................................................................................. 19
3- Mode opératoire .................................................................................................................. 19
CHAPITRE 0 : INTRODUCTION AUX TECHNIQUES D’ANALYSE ET
DE CONTROLE DANS LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES
La vie d'une industrie agroalimentaire passe par la qualité de ses produits. En vue de satisfaire
une clientèle de plus en plus exigeante et de respecter les normes et législations en vigueur,
toute unité de production agroalimentaire se doit de procéder à une analyse de ses produits.
Ainsi distingue-t-on deux types d'analyse : analyse qualitative et analyse quantitative.
L'analyse qualitative permet de déterminer la nature des constituants présents ou soupçonnés
dans un aliments tandis que l'analyse quantitative a pour but de doser un ou plusieurs de ses
constituants. Par exemple, déterminer si un échantillon de sel contient l'élément iode est une
analyse qualitative mais doser le pourcentage massique de l'iode présent dans l'échantillon est
une analyse quantitative. Chacune de ces analyses utilise des techniques chimiques, physiques
voir physico-chimiques ou biochimiques.
Une analyse chimique est l'ensemble des procédures et des techniques utilisées pour identifier
et quantifier la composition d'un échantillon de matière. L'analyse chimique immédiate est la
séparation des corps purs d'un mélange et l'analyse élémentaire consiste à séparer et à doser les
éléments d'une combinaison chimique.

I- DIFFERENTES ETAPES PREPARATOIRES D’UNE ANALYSE


1- Echantillonnage et séparation des éléments d’un mélange
La préparation de l’échantillon et le prélèvement de la portion servant à l’analyse sont les deux
premières étapes d’une analyse physico-chimique. Ces étapes sont importantes pour la réussite
d’une analyse, car l’exactitude du résultat en dépend. Les techniques qui seront utilisées lors de
ces étapes devront permettre de respecter le principe suivant : « L’aliquote prélevé pour
l’analyse doit être le plus représentatif possible du lot »
Chaîne de prélèvement :
LOT

ÉCHANTILLON

SOUS-ÉCHANTILLON

ALIQUOTE

(Analyse Physico-Chimique)
Lot : ensemble d’une production alimentaire ou d’une matière première.
Échantillon : portion du lot prélevée au hasard ou selon des méthodes statistiques.
Sous-échantillon : portion de l’échantillon prélevée qui servira à la prise de l’aliquote.
Aliquote : appelé parfois la prise d’essai, c’est la portion de l’échantillon ou du sous- échantillon
utilisée pour une analyse physico-chimique.
Principes généraux pour la préparation des échantillons :
Enlèvement des matières étrangères et des parties non comestibles
- Lavage des fruits et légumes (sable, terre)
- Enlèvement des os (viandes)
- Enlèvement de la partie habituellement non consommée (fromage à pâte molle)
Homogénéisation
Aliments liquides
- Brassage par inversion, rotation ou transfert d’un récipient à un autre
- Brassage énergique pour émulsification (vinaigrette)
- Enlèvement des gaz (les boissons gazeuses)
- Décongélation complète d’un échantillon avant le prélèvement de l’aliquote
Aliments solides
- Découpage adéquat de l’échantillon (viande,)
- Broyage approprié (hache-viande, moulin à farine, malaxeur, appareil Stomaker,
mortier, bêcher et spatule, râpe, etc ...)
Prévention des altérations de l’échantillon
- Altération physique ou chimique due à l’action de la chaleur
- Séparation de la matière grasse (lait cru)
- Caramélisation (aliments sucrés)
- Altération chimique au contact avec l’air ambiant
- Oxydation par l’action de O2 (rancissement)
- Modification de la concentration des constituants
- Absorption d’humidité par les aliments hygroscopiques
- Évaporation d’eau ou des constituants volatils d’un aliment
NB : Un gain ou une perte d’eau modifie la concentration de tous les constituants d’un
échantillon alimentaire.
Conservation des échantillons
- Réfrigération ou congélation selon la nature de l’échantillon et le délai d’analyse.
- Utilisation de contenants hermétiquement fermés.
- Utilisation de préservatifs inhibant la croissance microbienne.
- Ex : pastilles de bichromate de potassium K2Cr2O7 pour les laits crus.
Avant d'analyser un composé, on en prélève un échantillon, puis on sépare les différents
constituants du mélange. Si le mélange est constitué de plusieurs phases, on commence par
séparer ces phases. Par exemple, on peut séparer la phase solide de la phase liquide par filtration
ou tamisage. La séparation d'un mélange homogène utilise les différences de propriétés
physiques entre les constituants. Par exemple, on extrait facilement le sel d'un mélange sel-
sable au moyen de l'eau, car le sel est soluble dans l'eau et le sable ne l'est pas.
Par contre, la limaille de fer et le sable sont tous deux insolubles dans l'eau : on ne pourra donc
pas les séparer par différence de solubilité dans ce liquide. Cependant, seule la limaille de fer
est magnétique, on pourra donc la récupérer par triage magnétique. On peut séparer des
constituants liquides par distillations successives ou fractionnées. Dans certains cas, des
cristallisations successives permettent de séparer les constituants solubles.
La chromatographie est la méthode de séparation la plus souvent applicable. Elle a un grand
nombre de variantes selon la nature du revêtement de la colonne utilisée pour les analyses et de
l'interaction composant-échantillon. Les deux principaux types de chromatographie sont la
chromatographie par perméation de gel et la chromatographie par échanges d'ions. La première
méthode consiste à séparer les molécules selon leur taille ; dans la seconde méthode, les
particules sont séparées selon leur charge. La chromatographie en phase gazeuse sépare les
composants volatils d'un échantillon et la chromatographie liquide/liquide sépare les molécules
neutres de petite taille en solution.
La chromatographie permet de purifier un corps ou un constituant avant son dosage ou
d'éliminer les composés qui gêneraient son dosage. Il est inutile de purifier un composé avant
son analyse dans le cas où la méthode d'analyse n'agit que sur le composé étudié.

2- ETALONNAGE
L'étalonnage constitue une autre étape préparatoire pour les analyses qualitative et quantitative.
La réponse et la sensibilité de l'appareillage mécanique ou électronique au composant recherché
doivent être étalonnées en utilisant un composant pur ou un échantillon contenant une quantité
connue du composant.
CHAPITRE 1 : CLASSIFICATION DES METHODES D’ANALYSE

I- ANALYSES QUALITATIVES
Elle consiste à déterminer la nature d'un composé minérale ou organique. Pour ce faire, après
avoir isolé un corps pur, on peut déterminer la nature de ses constituants ou de ses fonctions
chimiques.
En général, les composés minéraux sont dissous dans l'eau en donnant des ions. Pour identifier
les ions inorganiques, on utilise un procédé « par voie humide ». On sépare les ions par
précipitation sélective, puis on les fait réagir avec un composé spécifique : il se forme alors un
précipité ou la solution se colore, ce qui permet d'identifier les ions.
En chimie organique, on identifie les fonctions en faisant réagir le composé avec un réactif
spécifique, la réaction étant visible à l'œil nu. Par exemple, une fonction alcène blanchit une
solution de brome (orangée).

II- ANALYSES QUANTITATIVES


Les résultats sont donnés en pourcentage massique pour un solide, en concentration molaire
pour un liquide. La détermination d'une valeur nécessite plusieurs mesures. Statistiquement, on
doit effectuer un nombre suffisant de mesures pour s'approcher le plus possible de la valeur
exacte. La technique d'analyse détermine également le nombre de mesures à effectuer. Il est
donc important de calculer la moyenne et la précision des mesures qui représentent l'incertitude
sur la valeur mesurée. La sensibilité limite d'un appareil est la valeur minimale que l'on peut
mesurer avec cet appareil. De nombreux instruments de mesure sont automatisés et dans
certains cas couplés à un ou plusieurs ordinateurs, ce qui permet d'effectuer et d'enregistrer
rapidement un grand nombre de mesures.

On distingue deux types de techniques analytiques : les méthodes chimiques et physico-


chimiques, impliquant des réactions chimiques ou électrochimiques, et les méthodes purement
physiques, qui utilisent les propriétés physiques de la matière.

III- TECHNIQUES CHIMIQUES D'ANALYSE


Ce sont principalement la gravimétrie et la volumétrie. La première méthode consiste à peser
la quantité d'un composé séparé par précipitation sélective. Par exemple, on peut déterminer la
concentration de l'ion chlorure dans une solution en provoquant la précipitation du chlorure
d'argent insoluble (AgCl). Le précipité est ensuite récupéré et pesé. La gravimétrie est une
méthode précise mais longue et délicate, car elle nécessite de nombreuses étapes de séparation
préalables.
La volumétrie, ou titrage, consiste à mesurer des volumes de la solution utilisée pour doser
l'échantillon. Les réactions impliquées sont les réactions acido-basiques, les réactions
d'oxydoréduction et les réactions de complexations. Par exemple, on peut titrer une solution
d'acide éthanoïque par une solution d'hydroxyde de sodium (base) de concentration connue.
Pour les réactions de complexation, on utilise souvent l'EDTA (acide éthylène-diamino-
tétraacétique). Les réactions de titrages doivent être rapides et sans réactions secondaires, qui
tendent à fausser les résultats. Cette condition est le plus souvent satisfaite avec les réactions en
chimie minérale qu'avec les groupes fonctionnels organiques.

IV- TECHNIQUES DE MEUSRE ELECTRONIQUE


Elles mettent en jeu des réactions électrochimiques, telles que l'électrolyse. Des électrodes sont
placées dans une solution contenant des ions. Une différence de potentiel est appliquée entre
les électrodes, il en résulte le passage d'un courant électrique : les cations (ions chargés
positivement) se déplacent vers l'électrode négative (cathode) et les anions (ions de charge
négative) sont attirés vers l'électrode positive (anode). L'intensité du courant, la différence de
potentiel appliqué aux électrodes, la concentration du corps électrolysé et le temps de la réaction
sont reliés par une expression mathématique simple, qui permet de déterminer la concentration
des ions dans la solution de départ. Les deux principales méthodes de mesure sont : la
potentiométrie, mesure du potentiel des électrodes à courant constant, et l'ampérométrie,
mesure de l'intensité du courant à potentiels constants. La conductimétrie consiste à mesurer la
conductance (inverse de la résistance) d'une solution. C'est plutôt une méthode électrique et elle
permet de déterminer la concentration d'ions dans une solution.

En guise d’exemple, la pH-métrie est une méthode potentiométrique utilisant une électrode de
verre spécifique aux ions H*. La notion de pH qui traduit « l'acidité » d'une solution rend compte
de la concentration en ions H* (Hs0*) de la solution grâce à la relation suivante :
pH=-log [H30+].
Un pHmètre est composé d'un millivoltmètre électronique relié à deux électrodes rassemblées
dans la sonde. Le pHmètre mesure la tension (différence de potentiel) entre ces deux électrodes.
Celle-ci est directement liée au pH de la solution dans laquelle la sonde est immergée. L'une
des électrodes est appelée électrode de référence au calomel (Hg) saturé ou Ag/AgC1
(préférable pour l'environnement). Son potentiel E est constant à une température donnée.
L'électrode de verre est l'électrode indicatrice de pH : son potentiel est une fonction affine du
pH. Par conséquent, la tension E mesurée par le millivoltmètre est de la forme suivante :
E= Everre - Eref

V- METHODES MODERNES
Les méthodes physiques d’analyse ont l’avantage de ne pas être destructives et nécessitent de
faibles quantités de matière.

1- Méthodes thermiques :
La thermogravimétrie donne l'évolution de la masse de l'échantillon en fonction du temps et de
la température qui lui est appliquée. La masse est mesurée par une thermobalance L'analyse
thermique différentielle permet de suivre l'évolution de la différence de température entre
l'échantillon et un étalon en fonction de la température, qui croît de façon linéaire en fonction
du temps

2- Méthodes optiques
Ce sont les techniques d'analyse physiques les plus précises et les plus employées à ce jour.
Elles utilisent l'interaction entre le rayonnement électromagnétique et la matière. Parmi ces
méthodes, on peut citer les spectrophotométries d'absorption dans le visible, dans l'ultraviolet
et dans l'infrarouge, la microscopie électronique, la spectroscopie d'émission, la spectroscopie
d'absorption atomique et la diffraction par rayons X.
La plupart de ces techniques utilisent le même principe. La matière est traversée par un
rayonnement électromagnétique et absorbe puis émet de l'énergie, car elle subit les phénomènes
suivants : transition des électrons entre les niveaux d'énergie de la molécule, vibrations ou
rotations des liaisons interatomiques, modifications des spins électroniques (voir cours
atomistique première année). Ainsi, les spectromètres émettent un rayonnement
électromagnétique qui traverse le composé étudié, et enregistrent le spectre d'absorption ou
d'émission, qui permet de déterminer les longueurs d'onde et les intensités du rayonnement
absorbé ou émis par la matière. Ces longueurs d'onde sont caractéristiques d'un groupe
fonctionnel (organique), et les intensités relatives des raies d'émission ou d'absorption
permettent de déterminer la proportion des constituants correspondants dans la molécule. La
spectrophotométrie d'absorption dans le visible ou l'ultraviolet est une technique d'analyse très
utilisée pour les substances minérales et organiques. Le spectrophotomètre mesure l'absorbance
(reliée à la quantité de lumière absorbée) d'une solution contenant l'échantillon, avant et après
que la solution a réagi avec un réactif colorant La diminution de la coloration transparence de
la solution est proportionnelle à la concentration du constituant analysé. La spectrophotométrie
d'absorption infrarouge est efficace pour l'analyse organique, car les liaisons des groupes
fonctionnels différents ont des énergies très différentes, et absorbent par conséquent un
rayonnement infrarouge à fréquences distinctes. Le spectre d'absorption correspondant est
constitué de pics.
La spectroscopie par fluorescence utilise le phénomène inverse de la spectrophotométrie
d'absorption. Les molécules sont excitées et émettent de la lumière aux énergies caractéristiques
de leur structure, et à une intensité proportionnelle à la concentration de l'échantillon. Cette
méthode donne des résultats quantitatifs très précis pour certaines molécules. En spectrométrie
d'émission ou d'absorption atomique, l'échantillon est chauffé à haute température et se
décompose en atomes et en ions, qui émettent ou absorbent respectivement un rayonnement
dans le domaine du visible ou de l'ultraviolet, et aux énergies caractéristiques des éléments
impliqués. La spectroscopie d'absorption atomique est très utilisée pour les analyses qualitative
et quantitative d'éléments métalliques à l'état de traces. La spectroscopie par fluorescence X est
utilisée pour les analyses qualitatives et quantitatives des éléments métalliques qui émettent des
rayons X à des énergies caractéristiques lorsqu'ils sont bombardés par une source de rayons X
de haute énergie.

3- Méthodes radiochimiques
Ces méthodes consistent à détecter la radioactivité de l'échantillon sous la forme de particules
alpha et bêta, et de rayons gamma, produits par des désintégrations nucléaires. La radioactivité
d'un échantillon peut être générée par bombardement de neutrons. On utilise couramment ce
procédé dans l'industrie pour identifier certains métaux dans un composé.
Cette méthode d'analyse par activation de neutrons à l'avantage d'être rapide, très automatisée
et de ne pas détruire l'échantillon.

4- La résonance magnétique nucléaire (RMN)


La molécule étudiée est placée dans un champ magnétique : il se produit une transition de
spin nucléaire lors de l'absorption de l'énergie électromagnétique par la molécule. Le spectre
RMN d'un composé est constitué de pics. La position des pics et leur intensité relative
permettent d'accéder à la structure moléculaire.

5- La spectrométrie de masse (SM)


C'est une technique d'analyse puissante, utilisée entre autres dans le dosage isotopique et pour
déterminer la structure d'une molécule organique (voir Spectromètre de masse).
6- La chromatographie
C’est une technique de séparation des constituants d’un mélange. Couplée à un détecteur, elle
devient une méthode de quantification. La chromatographie met en jeu deux phases : une phase
dite stationnaire et une autre dite mobile. Elle se base sur la différence d’affinité d’un
constituant pour l’une ou l’autre des phases en présence. Il existe plusieurs types de
chromatographie parmi lesquelles on peut citer : la chromatographie liquide haute performance
(HPLC), la chromatographie sur couche mince (CCM), la chromatographie en phase gazeuse
(CPG), la chromatographie d’exclusion stérique.
CHAPITRE 2 : METHODES D’EXTRACTION ET DE SEPARATION
I- LA CENTRIFUGATION
La sédimentation est une technique d’analyse permettant de séparer une dispersion d’un solide
au sein d’un liquide ou une dispersion d’un liquide au sein d’un autre liquide non miscible et
de densité différente. Cette séparation peut se faire d’elle-même sous l’action de la pesanteur
lorsque la dispersion est formée d’une substance plus dense que le liquide (décantation). La
centrifugation permet de remplacer l’accélération de la pesanteur (g) par une accélération
centrifuge développée par un rotor tournant à grande vitesse (6 à 10000 tours par minute).
La centrifugation est une technique qui permet la séparation des composés d’un mélange en
fonction de leur densité sous l’action d’une force centrifuge. Elle permet de récupérer un
précipité (culot) et un surnageant. Le mélange à séparer peut être constitué de deux phases
liquides ou de particules solides en suspension dans un liquide. L’ultracentrifugation utilise des
vitesses de rotation encore plus grandes (allant jusqu’à 75000 tours par minute) et permet la
sédimentation de particules ultramicroscopiques.
La centrifugation permet de séparer des constituants de taille et de masse très différentes
contenus dans un liquide. Les constituants contenus dans un échantillon sont soumis à deux
forces :
- la gravité : C’est la force qui s’exerce du haut vers le bas.
- la poussée d’Archimède : C’est la force qui s’exerce du bas vers le haut.
Pour une vitesse de rotation donnée, chaque rotor a une force relative de centrifugation en x.g
(force de gravité relative ou accélération) qui peut être exprimée en vitesse de rotation en
rotations par minute selon la formule mathématique de conversion.
Celle-ci est : g = 1.119 • 10-5• r • N2 où g est la force relative de centrifugation, r est le rayon de
rotation du rotor (en cm) et N (rotations par minute : rpm) exprime la vitesse de rotation.
Matériel de centrifugation
La centrifugeuse est l’appareil utilisé pour la centrifugation. La centrifugeuse est constituée
d’un axe de rotation enfermé dans une chambre de centrifugation. A l’exception des
centrifugeuses de paillasse dont la vitesse de rotation et le temps d’utilisation sont relativement
limités, il est nécessaire d’empêcher l’échauffement des échantillons. Pour cela, la chambre de
la centrifugeuse doit être réfrigérée (Fig. 1). Les échantillons à centrifuger doivent être
équilibrés deux à deux. Chaque couple doit être placé symétriquement par rapport à l’axe de
rotation.
Figure 1 : Centrifugeuse.

1- TYPE DE CENTRIFUGEUSE
La force du moteur qui le fait tourner constitue la principale limite qui détermine la vitesse de
rotation du rotor. Plus le rotor est lourd et volumineux, plus l’effort que doit fournir le moteur
est grand. Selon les besoins expérimentaux (accélérations, volume du matériel à centrifuger, la
température de travail), plusieurs types de centrifugeuse ont été développés.
- Centrifugeuses de table (ou cliniques) : constituent les modèles les plus simples et
sont caractérisées par de faibles accélérations (1000 à 3000 g). Elles peuvent être
réfrigérées.
- Centrifugeuses au sol : ces appareils sont un peu plus complexes et caractérisés par
des accélérations de l’ordre de 20000 g. Ces centrifugeuses permettent de centrifuger
des volumes relativement gros. Certains rotors peuvent même contenir quatre ou six
bouteilles de 250 ml. Tous les modèles sont réfrigérés.
- Ultracentrifugeuses : comme leur nom l’indique, ce sont des appareils qui permettent
d’atteindre des accélérations très élevées (jusqu’à 300000 g). Tous les modèles sont
réfrigérés. Les rotors ne peuvent contenir qu’une dizaine de tubes de 40 ml.
- Micro-centrifugeuses : ce sont des centrifugeuses spécialement conçues pour les
microvolumes. Elles peuvent être réfrigérées et atteindre des accélérations de l’ordre
de 12 à 15000 g.
- Ultracentrifugeuses analytiques : elles servent surtout à analyser la taille et la masse
des particules et des protéines. Elles sont moins utilisées.
Selon l’axe de rotation, il existe trois catégories de machines à centrifuger :
- Les centrifugeuses horizontales sont ainsi nommées car les pots sont horizontaux en
rotation. Des tubes à centrifuger à fond conique sont utilisés pour clarifier un liquide
(pour récupérer le liquide surnageant et rejeter le culot). Alors que les tubes à fond rond
sont utilisés pour récupérer le culot. Ce type de centrifugeuse présente quelques
inconvénients : mauvais aérodynamisme du rotor et, de plus, les particules qui
sédimentent doivent traverser une grande épaisseur de liquide.
- Les centrifugeuses verticales : ce sont des centrifugeuses avec un bol à assiettes ou à
chambre qui tourne sur un axe vertical.
- Les centrifugeuses obliques : dans ce type de centrifugeuses, les tubes sont logés dans
un rotor circulaire appelé couronne dans lequel ils sont inclinés à 45°. A l’inverse de
centrifugeuses horizontales, ce type de centrifugeuses présente un bon
aérodynamisme permettant d’atteindre des vitesses élevées. De plus, les particules
n’effectuent qu’un court parcours au sein d’un liquide, elles migrent horizontalement,
atteignent la paroi et glissent le long de celle-ci. Ceci favorise la sédimentation.
2- TYPE DE CENTRIFUGATION
Il existe deux principaux types de centrifugation.
a) La centrifugation différentielle
Elle se base sur les différences de vitesse de sédimentation entre particules qui diffèrent par
densité et dimensions. Le principe de ce type de centrifugation est de séparer les différents
constituants à l’aide de plusieurs cycles de centrifugation à accélération croissante. Dans une
centrifugation à faible accélération, les éléments les plus massifs vont sédimenter et former un
culot au fond du tube. Les éléments dont l’accélération est trop faible pour contrebalancer les
effets de l’agitation moléculaire, ou le temps de centrifugation est trop court vont rester dans le
surnageant.

b) La centrifugation en gradient de densité


Dans cette méthode, les particules sédimentent au sein d’un gradient de densité. A l’équilibre,
elles se stabilisent dans la zone du gradient où la densité est gale à la siennes. La différence
entre la densité de la particule et celle du solvant constitue l’un des facteurs qui influence la
vitesse de sédimentation. Cette dernière peut être modulée en faisant varier cette différence de
densité par la création d’un gradient de densité.
- Si la densité de la particule est plus grande que celle du milieu, elle sédimentera. Plus
la différence de densité est grande plus la sédimentation est rapide.
- S’il n’y a aucune différence de densité, il n’y aura aucune sédimentation, quelle que
soit l’accélération.
- Si la particule est moins dense que le milieu, celle-ci s’élèvera dans le tube jusqu’à
atteindre un niveau de densité égal à la sienne ou, le cas échéant, jusqu’à flotter à la
surface.
Pour obtenir des solutions de densités différentes, deux gradients peuvent être utilisés, un,
gradient de saccharose formé préalablement à la centrifugation, et un gradient de chlorure de
césium (CsCl).
Il existe deux types de gradients :
Les gradients discontinus :
Le gradient est préformé par des dépôts successifs de solution de CsCl de densité croissante
(Fig. 2). Les différents éléments s’accumulent aux interfaces entre les solutions de densité
différentes. Au-dessus, leur densité étant plus élevée, ils migrent vers le bas, et au-dessous, leur
densité étant plus faible ils migrent vers le haut. Il arrive de limiter le gradient à deux densités
seulement avec une solution inférieure très dense.

Figure 2 : Centrifugation en gradient de densité discontinu.


Les gradients continus :
Ce sont des gradients pour lesquels la variation de densité est continue. Une solution de CsCl
de densité donnée soumise à une force de gravité intense forme spontanément un gradient de
densité continu (Fig. 3). Les différents constituants vont alors migrer jusqu’à atteindre le point
précis où leur densité est égale à celle du solvant formant des bandes.
Exemple de gradient continu
Figure 3 : Centrifugation en gradient de densité continu.
Les gradients les plus utilisés sont :
- Le saccharose (sucrose) : il est très souvent employé. Il permet d’atteindre des densités
assez élevées, de l’ordre de 1,3 g/ml avec du saccharose 2,5 M. Ce produit est peu
coûteux, électriquement neutre et inerte pour la plupart des fractions cellulaires.
- Le chlorure de césium : il est couramment utilisé, particulièrement dans la séparation
des acides nucléiques. Ce sel peut atteindre une densité très élevée, de l’ordre de 1.9
g/ml à 7,5 M. Cette possibilité d’atteindre des densités si élevées en solution aqueuse
est son principal avantage. Son coût et le fait qu’il s’agisse d’un sel, donc de molécules
chargées, réduisent son champ d’application.
D’autres sels de césium peuvent aussi être employés comme le sulfate de césium (CsSO4).

II- Extraction liquide-liquide


L’extraction liquide-liquide est l’une des techniques de préparation d’échantillons les plus
anciennes. C’est une opération fondamentale de transfert de matière entre deux phases liquides
non miscibles, sans transfert de chaleur. Cette technique permet d’extraire une substance
dissoute dans un solvant, à l’aide d’un autre solvant, appelé solvant d’extraction, dans lequel
elle est plus soluble. Le solvant initial et le solvant d’extraction ne doivent pas être miscibles.
L’extraction liquide-liquide est réalisée par le contact intime du solvant avec la solution dans
des appareils destinés à mélanger les deux phases (ampoules, colonnes, mélangeurs). La
séparation des phases s’obtient par décantation gravimétrique ou centrifuge.
L’extraction liquide-liquide est la succession de plusieurs étapes. La première étape est la mise
en contact des deux phases. Pour augmenter la surface d’échange, la phase à extraire et la phase
d’extraction sont mélangées. La seconde étape consiste à obtenir l’équilibre du système
(saturation de la phase d’extraction) qui est régi par les lois de la diffusion et de la solubilité
(coefficient de partage). La dernière étape est la séparation des phases (décantation).
Du fait que l’eau ne s’évapore pas facilement, l’espèce chimique est difficilement récupérable
si elle est en solution dans l’eau. Dans ce cas, il faut utiliser un solvant organique dans lequel
la substance est très soluble (beaucoup plus que dans l’eau), celle-ci va passer de l’eau au
solvant organique. Il faut que l’eau et le solvant organique ne soient pas miscibles. L’extraction
liquide-liquide est l’une des opérations les plus pratiquées dans un laboratoire de chimie
organique. Elle consiste à transférer un composé d’une phase aqueuse à une phase organique
ou inversement, en utilisant pour cela deux solvants (l’un aqueux et l’autre organique), non
miscibles, mis en contact intime. En pratique, cette extraction est une étape de préparation
d’échantillons très utilisée présentant de multiples inconvénients lorsqu’elle est pratiquée avec
une ampoule à décanter :
- Multiplication des étapes d’extraction pour obtenir un rendement optimum.
- Utilisation d’importants volumes de solvants organiques dont les coûts de recyclage
deviennent de plus en plus chers.
- Difficulté d’émulsion qui ne permet pas la récupération de 100% de l’extrait.
- Traces d’éluant dans le raffinat qui nécessite un traitement supplémentaire de
l’échantillon avant l’étape d’évaporation.

Il existe deux types d’extraction liquide-liquide.


Extraction liquide-liquide discontinue :
Elle est réalisée grâce à des ampoules à décanter. Il existe plusieurs modèles d’ampoules à
décanter (Fig. 4). Celles ayant la tubulure au-dessus du robinet sont les plus utilisées, car elles
permettent de mieux visualiser l’interface et donc de mieux séparer les deux phases.
Figure 4 : Les différents types d’ampoule à décanter.
Extraction liquide-liquide continue :
Lorsque le produit à isoler est relativement soluble dans la phase à extraire, l’extraction
discontinue peut se révéler insuffisante. On peut alors utiliser une méthode d’extraction en
continu. Le solvant est recyclé et passe continuellement à travers la solution à extraire

III- Extraction solide-liquide


L’extraction solide-liquide est un phénomène lent qui permet d’extraire une substance présente
dans un solide pour la faire passer dans un solvant liquide. On peut utiliser successivement des
liquides dont le pouvoir solvant vis-à-vis des constituants de la phase solide est différent
(dissolution fractionnée). La macération, l’infusion et la décoction sont des méthodes
d’extraction solide-liquide. Pratiquement, il est impossible de dissoudre un seul composé,
d’autres constituants de la phase solide ont été entraînées avec lui, quel que soit le solvant
utilisé. En laboratoire de chimie organique, on utilise parfois des appareils plus efficaces, les
extracteurs de Soxhlet et de Kumagawa, qui fonctionnent en continu.

1- Techniques de dissolution
- Il faut avant tout réduire le prélèvement en fines particules ce qui favorise l’action du
solvant en augmentant la surface de contact.
- Il est possible de procéder en continu ou effectuer des phases successives d’extractions
suivies de filtration ou de centrifugation.
.
Figure 5 : Les extracteurs de Soxhlet et de Kumagawa.
L’extracteur de Soxhlet est un appareil utilisé en chimie analytique qui permet de faire à chaud
l’extraction par solvant d’un solide avec une grande efficacité. Cet appareil porte le nom de son
inventeur : Franz Von Soxhlet. Très proche de l’extracteur de Soxhlet, le Kumagawa a
l’avantage de pouvoir être utilisé à des températures bien supérieures et d’être moins
encombrant grâce à la cartouche incorporée dans le porte-ballon.

1- Principes des techniques de dissolution


Les principes des techniques de dissolution sont les suivants :
- La variation du pouvoir solvant :
- La dissolution fractionnée : elle consiste à utiliser initialement des liquides à faible
pouvoir solvant puis à augmenter progressivement la capacité de dissolution par
l’emploi des solvants de plus en plus actifs.
- Le gradient de dissolution : elle consiste à utiliser de mélanges de solvants.
- Limitation du volume de solvant : Afin d’éviter l’utilisation de grands volumes de
solvants, il faut réaliser l’extraction et la concentration dans le même appareil. En règle
générale, un solide ne se laissera pas traverser par un liquide. Il est donc nécessaire de
réaliser plusieurs extractions successives par utilisation d’un extracteur de Soxhlet, ou
alors sa variante plus économique.
2- Appareil de Soxhlet
Le Soxhlet est constitué d’un (Fig 6) :
- Ballon contenant une réserve de solvant.
- Extracteur proprement dit permettant le contact entre le solvant et le solide dans une
cartouche poreuse.
- Siphon qui permet l’évacuation de la solution vers le ballon.
- Réfrigérant à eau qui permet la condensation des vapeurs de solvant dans la cartouche.
Le solide est toujours en contact avec le solvant pur grâce au remplissage régulier de la
cartouche, ce qui présente les meilleures capacités de solubilisation des composés à extraire.

Figure : 6 Schéma d’un appareil de Soxhlet.


Le Soxhlet permet :
- le lavage d’un composé solide par un solvant dans lequel il est totalement insoluble. Les
impuretés sont extraites vers le ballon et le solide pur est récupéré dans la cartouche.
- la recristallisation d’un composé par un solvant dans lequel il est modérément soluble.
Les impuretés insolubles restent dans la cartouche tandis que le composé cristallise dans
le ballon récepteur par refroidissement lorsque la solution est assez concentrée.
3- Mode opératoire
- Il est important de rajouter quelques grains de carborundum (cristal de carbure de
silicium SiC) ou de pierre ponce dans le mélange pour éviter une élévation de la
température sans ébullition.
- Le bon fonctionnement du siphon nécessite un volume suffisant du solvant dans le
ballon.
- Le solide est placé dans la cartouche, elle-même insérée dans l’extracteur.
- Le système de chauffage est mis en marche et réglé de façon à ce que les cycles
remplissage/vidange de la cartouche se fassent de façon rapprochée.
Le système peut être laissé sans surveillance particulière si la vidange est régulière

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