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INTRODUCTION

La nation est-elle un principe spirituel ? Réflexions sur la mémoire collective et


l’identité nationale

Kostas Théologou

Association Pierre Belon | « Études Balkaniques »

2021/1 n° 25 | pages 7 à 9
ISSN 1260-2116
© Association Pierre Belon | Téléchargé le 05/07/2022 sur www.cairn.info via Université Lyon 3 (IP: 88.163.56.244)

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Introduction1
La nation est-elle un principe spirituel ?
Réflexions sur la mémoire collective et l’ identité nationale

Une nation est une âme, un principe spirituel.


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Deux choses qui, à vrai dire, n’ en font qu’ une, constituent cette âme, ce principe spirituel.
L’une est dans le passé, l’ autre dans le présent.
L’ une est la possession en commun d’ un riche legs de souvenirs;
l’ autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble
la volonté de continuer à faire valoir l’ héritage qu’ on a reçu indivis.
Ernest Renan, 11 mars 1882

E SSAYER de définir le rôle de la mémoire sociale dans la régénération et


dans la compréhension du passé est une tâche douloureuse, semblable à
la futilité de rendre une figure au mercure ou de peindre un autoportrait dans
une pièce entourée de miroirs à tous les niveaux.
Le 11 mars 1882, l’ universitaire Ernest Renan (1823-1892) a prononcé à la
Sorbonne une conférence sur l’ idée de nation et il a soutenu que
« l’ oubli, et je dirai même l’ erreur historique, sont un facteur essentiel de la
création d’ une nation, et c’ est ainsi que le progrès des études historiques est
souvent pour la nationalité un danger ».

Mais la nation est-elle un fait naturel ou un produit culturel ? Est-ce l’ État


qui construit la nation ou l’ inverse ? Est-ce qu’ on peut vraiment démystifier
les fondements de la nation ? Pour moi, comme historien et philosophe de la
culture, il n’ y a pas de réponses solides sur ces questions ; par contre, nous
allons proposer ici des axes de réflexion sur les liens entre mémoire et identité.
Car selon moi, c’ est plutôt la mémoire qui constitue la colonne vertébrale de
l’ identité nationale et qui s’ étend à une profondeur historique et temporelle

1. Le texte est traduit, revue et corrigé par Madame Clara Villain.


8 Kostas Théologou

égale au récit des découvertes et des preuves linguistiques, anthropologiques


et archéologiques.
En ce qui concerne les idées et les réflexions des auteurs qui contribuent à
la composition de ce volume, on les trouvera exposées dans onze articles, dont
cinq sont dus à des auteurs grecs et six à des collègues d’ autres régions des
Balkans. Plus précisément, ce sont les textes suivants.
Le premier chapitre, rédigé par le Dr. Gordana Blagojević, ethnologue-
anthropologue, chargée de recherche à l’ Institut d’ Ethnographie de l’ Académie
des sciences et des arts de Belgrade, est intitulé La Première Guerre mondiale
et l’ identité nationale serbe à travers le prisme des lieux de sépultures militaires
serbes en Grèce.
Ensuite, Una Popović, Maître-assistant, professeur à la Faculté de
Philosophie de l’ Université de Novi Sad en Serbie, nous présente une réflexion
dont le titre est Entre les deux mondes : la création en cours de l’ identité
personnelle et nationale.
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Le chapitre rédigé par Kostas Théologou, Professeur Associé et directeur
du Département des Sciences Humaines et Sociales de l’ Université Technique
Nationale d’ Athènes, Mémoire collective, rituels et performances dans la Grèce
moderne : les danses traditionnelles du sacrifice, traite de la relation entre
l’ espace et la mémoire comme identité.
Le Dr. Ivana Jevtić, Maître de conférences à l’ Université Koç d’ Istanbul livre
pour sa part une étude intitulée l’ Héritage artistique des Paléologues et l’ art
orthodoxe pendant l’ époque ottomane : les portraits des sages grecs.
Amir Muzur, Docteur en neuroscience cognitive et Professeur de
philosophie à la faculté de médecine de l’ Université de Rijeka en Croatie, et Iva
Rinčić, Professeur associé de philosophie à la faculté de médecine de la même
Université, ont contribué par un chapitre co-écrit sous le titre La relation à Ivo
Andrić et à son héritage littéraire comme reflet des tensions entre trois nations
balkaniques.
Georgios Arabatzis, Professeur Associé de philosophie byzantine à
l’ Université Nationale et Capodistrienne d’ Athènes, nous offre une réflexion
qu’ il a intitulée Le spectre de Byzance chez Markos Renieris : orientalisme et
sciences humaines.
Boris B. Brajovic est Professeur titulaire à l’ Université du Monténégro et
dédie son chapitre Anthropos polytropos et hypermnésie à son ancêtre, Vaso
Brajović, général grec insurgé de la révolution de 1821.
Angeliki Konstantakopoulou est ex-Professeur associée de l’ Université de
Ioannina en Grèce et contribue par une étude dont le titre est La formation et
la mémoire de l’ État bulgare revisitées.
Les Drs Ivica Kelam et Ivana Ivančić Medved sont enseignants de la Faculté
d’  éducation de l’  Université Josip Juraj Strossmayer d’  Osijek en Croatie,
Introduction 9

et leur chapitre est intitulé Traumatisme et nostalgie pendant la transition


démocratique. L’ exemple de la République de Croatie.
Le Dr Iordanis Koumasidis, qui enseigne l’ écriture créative à l’ Université
Nationale et Kapodistrienne d’ Athènes et à l’ Université Ouverte de Grèce,
contribue par le chapitre La mémoire nationale du xixe siècle dans les romans
grecs contemporains : Aris Sfakianakis et Vangelis Bekas.
Je tiens à remercier chaleureusement tous les collègues et amis qui ont
contribué à la publication de ce volume collectif, ainsi que l’ Association Pierre
Belon et plus particulièrement Mme Lisa Bénou, la directrice de la revue, pour
son hospitalité exemplaire.

Kostas Théologou
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