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Master2 : Module : Difficultés d’apprentissage du langage écrit : TD

Travail sur la dysgraphie : ‫اﻟﻌمﻞ ﺤول ﻋسر اﻟخط‬


1/LA DYSGRAPHIE : DEFINITION ET ORIGINE
Autrefois, lors des premiers travaux des orthophonistes, la dysgraphie était confondue
avec la dysorthographie. De nos jours, nous distinguons ces deux termes. La dysorthographie
fait référence à un trouble orthographique alors que la dysgraphie est un trouble de l'écriture.
Toutefois, ces deux troubles peuvent coexister.
Dans L'écriture de 1'enfant, une définition précise de 1a dysgraphie est donnée :
« Est dysgraphique tout enfant dont la qualité de l'écriture est déficiente alors qu'aucun
déficit neurologique important ou intellectuel n'explique cette ».

Selon le DSM-IV et le DSM-V


La dysgraphie en tant que telle est absente de la classification américaine (Diagnostic and
Statistical Manual for Mental Disorders, 2003). Le DSM-IV mentionne par contre un « trouble
spécifique de l’expression écrite » au rang des « troubles des apprentissages », caractérisés par
un fonctionnement scolaire nettement inférieur à celui que l'on attendrait du sujet compte tenu
de son âge chronologique, de son niveau intellectuel évalué par des tests standardisés, et d'un
enseignement approprié. Mais ce trouble ne recouvre pas la notion de dysgraphie puisqu’il
comprend à la fois le trouble du graphisme et celui de l’acquisition de l’orthographe.

Le DSM-IV fait aussi état d’un « trouble de l’acquisition des coordinations » (TAC) dont l’une
des manifestations est « l’écriture illisible ». Mais le TAC dépasse le simple cadre de la
dysgraphie puisqu’il englobe tous les troubles moteurs du geste.

Selon la CIM 10
La Classification Internationale des Maladies, 10ème édition, ignore également le terme de
dysgraphie, mais décrit un “trouble spécifique du développement moteur”, dont l’une des
manifestations serait une “mal habileté pour l’écriture”.

En conclusion, si l'écriture est atteinte dans une de ses fonctions essentielles


d'instrument, de communication, de représentant de la personnalité sans qu'un déficit
neurologique ou intellectuel ne justifie cette perturbation, on parle de dysgraphie. Aussi, si
l'écriture est lente, fatigable, difficilement lisible, d'un niveau inférieur par rapport aux normes
d'âge et aux possibilités instrumentales du scripteur, on parle de dysgraphie. Toutefois, dans
un inventaire des désordres de l'écriture, il ne faut pas écarter ces dysgraphies dites «
secondaires » qui sont le résultat direct d'un déficit neurologique ou intellectuel.
2/CLASSIFICATION DES DYSGRAPHIES :
Les classifications internationales, française et américaine, considèrent donc le trouble de
l’écriture comme un simple symptôme inclus dans un syndrome plus global, et non comme une
entité diagnostique.

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Classification de J. DE AJURIAGUERRA :
Selon cet auteur, il existe plusieurs types de dysgraphie puisque chaque enfant développe
son trouble, selon des modalités qui lui sont propres, en lui imprimant un style personnel. En
comparant plusieurs écritures, l'auteur a donc cherché à dégager plusieurs sous-groupes, dans
lesquels chacun présente les mêmes anomalies et les mêmes caractères et où chaque sous-
groupe est nettement différencié par rapport aux autres.

Il distingue alors cinq types de dysgraphies :

Les dysgraphies raides : l'écriture est inclinée à droite, très régulière de direction, donnant
une impression de raideur et de tension ;
Les dysgraphies molles : l'ensemble du graphisme donne un aspect de négligence, de laisser-
aller. On note un relâchement général et une irrégularité de dimension des lettres;
Les dysgraphies impulsives : le tracé est rapide, précipité, nettement projeté de gauche à
droite avec un manque total de fermeté et d'organisation. La structure est sacrifiée à la rapidité,
mais l'ensemble reste heurté et mal contrôlé.
Les dysgraphies lentes et précises : ce type d'écriture n'a, en apparence, rien de
dysgraphique. En effet, le graphisme est appliqué et relativement bien mis en page.
Cependant, en étudiant correctement le tracé, on aperçoit une fragilité se traduisant,
notamment, par de légers tremblements ainsi qu'une extrême lenteur lors de l'écriture.
Les dysgraphies maladroites : les formes sont lourdes, dystrophiques, les retouches
multiples et la mauvaise qualité du trait domine le tableau graphique. Cette maladresse est
généralement associée à un autre type de dysgraphie.

La dysgraphie linguistique est associée à des incorrections dans les mots ou le choix des
lettres, alors que les dysgraphies motrices sont associées à des lettres mal formées.
Ce trouble concerne environ 10-15 % des enfants et essentiellement des garçons. En aucun cas,
l’enfant/l’adolescent n’est responsable de son écriture déficiente. La dysgraphie peut avoir des
conséquences graves sur la réussite scolaire étant donné que celle-ci se base en grande partie
sur des performances écrites.

3/Points d’attention / Grille d’alerte


› Vitesse d’écriture : souvent lente et fatigante d’où une incapacité à suivre le rythme scolaire.
› Lisibilité:
• production d’apparence négligée et/ou peu lisible d’où l’impossibilité d’être lu et/ou de se
relire (attention une dysgraphie lente et précise aura une apparence au contraire très maitrisée);
• une mauvaise organisation spatiale de la page avec un non-respect des espaces entre les lettres
et les mots ainsi que des lignes chaotiques ;
• des erreurs de forme, de direction et de proportion des lettres ;
• peu ou pas de ponctuation.
› Performance en orthographe pauvre: l’élève est très fréquemment en situation de double
tâche : l’acte d’écrire mobilisant toute l’attention et l’énergie, l’élève ne peut pas se concentrer
en plus sur l’orthographe tout comme sur le contenu, le sens, le plaisir d’écrire, etc.

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› Prise défectueuse de l’instrument scripteur.
› Crampes, tensions musculaires dues à une pression trop faible ou trop forte.
› Fatigue et fatigabilité.
› Désinvestissement et/ou dégoût (pouvant aller jusqu’au refus) de l’écrit, du dessin et des
activités impliquant la motricité fine.
Remarque importante : un dysgraphique peut avoir une « belle » écriture.

4/Etiologies de la dysgraphie :
Les étiologies de la dysgraphie restent encore mal définies, et il semble évident qu'une cause unique
n'explique pas les troubles de l'écriture.

Pour Céline ETIENNE-DIEUSET (graphothérapie.fr), graphothérapeute, certains facteurs apparaissent


évidents comme causes de la dysgraphie, tels que :
• l'immaturité,
• la mauvaise perception du schéma corporel
• les problèmes de latéralité non ou mal résolus
• la mauvaise utilisation des outils scripteurs
• une mauvaise posture
• la présence de troubles associés (dyspraxie, dyslexie dysorthographie, troubles du langage, troubles
du comportement, hyperactivité ou précocité intellectuelle).

Un trouble multifactoriel :
L'hétérogénéité des dysgraphies ne peut s'expliquer par une cause unique et la variabilité des
formes d'expression du trouble reste au premier plan.
Ajuriaguerra (1964) et ses collaborateurs ont abordé le plan causal de la dysgraphie en
recherchant les liens éventuels avec d'autres déficiences. Ils ont ainsi montré que les enfants
dysgraphiques présentent souvent des difficultés dans cinq domaines : le développement
moteur, la dominance latérale, l’organisation spatiale, l’orthographe et l’adaptation émotive et
affective.

Point de vue neuropsychologique :


Selon Corraze (1999), les analyses neuropsychologiques de la dysgraphie distinguent le
contrôle linguistique et le contrôle moteur : c'est ce second qui fait de la dysgraphie un trouble
psychomoteur.
La dysgraphie linguistique est associée à des incorrections dans les mots ou le choix des
lettres, alors que les dysgraphies motrices sont associées à des lettres mal formées.

Point de vue psychoaffectif et psychanalytique :


La dysgraphie réactionnelle et la dysgraphie prétexte
Selon Oliveau (1988) les dysgraphies réactionnelles traduisent une défense, une opposition,
une compensation, sans qu’un trouble instrumental primaire suffise à lui seul à expliquer la
difficulté. Ces troubles réactionnels vont se traduire de façon instrumentale et vont être des
réactions de défense aux exigences de vitesse, d’application, et de lisibilité imposées par
l’école.

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La dysgraphie vue par la psychanalyse :
Le développement de l'intérêt de la psychanalyse pour l'écriture vient essentiellement de
Lacan. Du point de vue clinique, la psychanalyse aborde le problème du rapport du sujet à
l'écriture au travers des troubles, tel la dysgraphie, qui constitue un symptôme.

5/Evaluation et rééducation de la dysgraphie : acteurs et principes :


5-1/Pour que l'évaluation de l'écriture soit complète, les outils présentés ici sont utilisés après
une anamnèse précise, qu'une recherche de troubles associés.

Professionnels à consulter • En cas de trouble de l’écriture différents professionnels peuvent être


consulter:
• L’orthophoniste: en cas de difficultés au niveau du langage écrit: lecture et écriture.
• Le psychomotricien: en cas de difficultés de latéralité, de trouble moteur, de schéma corporel et
psychologique. Mauvaise posture.
• L’ergothérapeute: en cas de troubles moteur, visuo-spatiaux.
• Le graphothérapeute: en cas de difficultés de latéralité et de trouble moteur ou d’un retard dans
l’apprentissage sans troubles associés. Attention, le graphothérapeute n’est pas un professionnel de
santé.

On note que l'évaluation repose pour une grande part sur l'échelle de dysgraphie de AJURIAGUERRA:

-Les échelles d’Ajuriaguerra : échelle E, échelle D, fiche d’observation de la motricité


graphique au cours de l’écriture (Ajuriaguerra et al., 1964) :

L’échelle E : Le test graphométrique d’Ajuriaguerra (échelle E) comporte 4 ou 5 épreuves


selon le niveau scolaire de l’enfant. L’écriture est observée selon deux modalités : la copie et
la dictée, et selon deux types d’instructions : vitesse normale et vitesse accélérée. La notation
s’effectue à l’aide d’une grille de 30 items répartis en deux sous-échelles : EM et EF.
L’échelle EM concerne les difficultés d’exécution motrices des différents éléments
constituant le graphisme.
L’échelle EF, quant à elle, porte sur les formes et les agencements.
L’échelle D : L’échelle E est complétée par une échelle des dysgraphies (échelle D)
comportant 25 items regroupés dans trois rubriques :

Fiche d’observation de la motricité graphique au cours de l’écriture :


Le BHK et le BHK ado (Brave Handwriting Kinder) : Brave écriture manuscrite :
Ces deux outils sont des échelles d’évaluation rapide de l’écriture. Les auteurs se sont inspirés
des échelles d’Ajuriaguerra et al. (1964) : Le BHK, échelle rapide d’évaluation de l’écriture
chez l’enfant, (Charles, Soppelsa et Albaret, 2004) concerne des enfants du CP au CM2 et
consiste à faire copier un texte aux enfants pendant 5 minutes.

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5-2/La rééducation :
• Chaque professionnel a sa propre façon de travailler, il est important de ne pas mettre en
place différentes méthodes de rééducation du graphisme et de l’écriture. Il existe également
différentes feuilles d’écriture (ligne de couleur, cahier d’apprentissage..)
• Si l’enfant est lisible mais qu’il n’écrit pas en cursive ou de taille voulue par le monde
enseignant, il vaut mieux passer par une écriture script si l’écriture est fonctionnelle ainsi.
• L’écriture en lettres bâton peut être maintenue mais ne sera pas fonctionnelle car elle
entraine une lenteur importante donc la mise en place d’un moyen de compensation s’avérera
nécessaire.
• Les professionnels doivent expliquer la raison du changement d’écriture aux enseignants
qui apprennent aux enfants à écrire en cursive et de taille respectant la première interligne.
La méthode selon AJURIAGUERRA et AUZTAS :
Les méthodes préparatoires : Les techniques préparatoires utilisées sont la détente générale,
les techniques picto- graphiques et les techniques scripto-graphiques.
1/La technique de relaxation SCHULTZ, adaptée aux enfants, est proposée par l'équipe de J.
DE AJURIAGUERRA.
2/ Il s'agit de rechercher la détente motrice et l'aisance du mouvement afin d'enrichir le
graphisme et les moyens d'expression.
3/ Elles permettent l'amélioration des positions et des mouvements graphiques. L'écriture n'est
pas encore abordée directement.
Méthode de rééducation de l'écriture proprement dite :
* Etude du déroulement des lettres.* L'intégration des lettres dans le mouvement cursif de
progression.* La liaison ;* Dextrogyrité et simplification ;* Régularité de l'écriture. * La
pression ;* Le rythme ;* La vitesse ;* L'écriture personnelle.
Méthodologie en fonction des formes cliniques de troubles :
Les troubles ont été classés : les désordres de l'organisation motrice ;
Les désordres de l'organisation du geste et de l’espace.
Les problèmes de l'expression graphique du langage ;
Les problèmes des enfants présentant des troubles du comportement ;
Les ébauches de crampe ;
-La gaucherie.
Rôle des autres professionnels de la dysgraphie : Outre l'orthophoniste, différents
professionnels peuvent prendre en charge les troubles de l'écriture.
L'ergothérapeute:« l'objectif de l'ergothérapie est de maintenir, de restaurer et de permettre
les activités humaines de manière sécurisée, autonome et efficace. Elle prévient, réduit ou
supprime les situations de handicap en tenant compte des habitudes de vie des personnes et de
leur environnement. »
Le graphothérapeute :la rééducation en graphothérapie porte d'abord sur la prise de
conscience des difficultés et leur reconnaissance objective. Le thérapeute explique ensuite ce

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qu'est l'écriture et le fonctionnement de la rééducation. Dans un troisième temps, le patient
travaille sur « la détente psychomotrice nécessaire à l'écriture et indispensable à sa
rééducation » ainsi que sur un rythme qui aidera à fixer la forme du geste.
Le psychomotricien : L'approche psychomotrice des troubles de l'écriture se focalise donc
sur le corps de l'enfant, sur la façon dont il s'en sert, sur la représentation qu'il s'en fait et sur
l'ajustement de sa personnalité à l'environnement qui l'entoure, afin de l'aider à mieux
s'adapter

6/AMENAGEMENTS EN CLASSE :
-Prendre en compte que le fait d’écrire est couteux sur le plan attentionnel pour l’élève, il est
toujours en double tache, en surcharge cognitive constante quand il écrit
-En passant au clavier, on enlève la surcharge cognitive, on redonne donc à cet élève des
capacités cognitives. Il peut alors écrire au clavier et écouter, réfléchir, et comprendre. Mais le
passage au clavier ne règle pas tout .
-Pensez bien qu’il n’écrit pas : il dessine des lettres !
-Expliquer à la classe entière les raisons des aménagements pour éviter les sentiments
d’injustice
-Favoriser l’oral
-Continuer l’entrainement graphique, mais sur de courtes séquences
-Aider à la tenue du cahier de texte (photocopies ou tuteur)
-Adapter les barèmes d’évaluations en privilégiant le fond plutôt que la forme
-Valoriser la production orale et encourager !
-Bien prendre connaissance des difficultés de l’enfant en l’observant et par des échanges
réguliers avec les intervenants extérieurs et les parents. Prévoir des équipes éducatives.

A EVITER :
-Nier l’échec
-Culpabiliser, humilier
-Faire copier des listes de mots à apprendre par coeur ou donner des lignes en punition.
-Culpabiliser l’enfant sur ses cahiers « sales » et « brouillons ».
-Obliger à recommencer un travail écrit non satisfaisant.

Bon courage : Hamidouche

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‫اﻟمطﻠوب‪ :‬ﻋﻠﻰ اﻟطﻠ�ﺔ اﺴتخراج اﻟمﻌﻠوﻤﺎت ﻤن اﻟمﻘﺎل وادراﺠﻬﺎ داﺨﻞ اﻟخﺎﻨﺎت اﻟمنﺎﺴ�ﺔ �ﻌد‬
‫ﻤﺎ ﯿتم ﺘرﺠمتﻬﺎ اﻟﻰ اﻟﻠﻐﺔ اﻟﻌر��ﺔ‪.‬‬

‫اﻟمجموﻋﺔ اﻟثﺎﻟثﺔ‪ :‬ﻋسر اﻟخط‬

‫اﻟمﻼﺤظﺔ‬ ‫اﻻﺴم و اﻟﻠﻘب‬

‫‪7‬‬
‫ﻋسر اﻟخط‪:‬‬ ‫‪/1‬‬

‫اﻟتﻬیئﺔ داﺨﻞ اﻟﻘسم‬ ‫اﻟﻌﻼج‪ /‬اﻟتكﻔﻞ‬ ‫ﺘشخ�ص‬ ‫ﺘشخ�ص‬ ‫اﻻﻀطرا�ﺎت‬ ‫اﺴ�ﺎب‬ ‫ﻋﻼﻤﺎت اﻹﻨذار و‬ ‫ﺘصن�ف ﻋسر‬ ‫ﺘﻌر�ف‬
‫اﻻرطوﻓوﻨﻲ‬ ‫اﻟﻔﺎرﻗﻲ‬ ‫اﻟمصﺎﺤ�ﺔ‬ ‫اﻟتنب�ﻪ‬ ‫اﻟخط‬

‫‪8‬‬
‫ﻋسر اﻟخط‬ ‫‪/2‬‬

‫اﻟتﻬیئﺔ داﺨﻞ اﻟﻘسم‬ ‫اﻟﻌﻼج‪ /‬اﻟتكﻔﻞ‬ ‫ﺘشخ�ص اﻟﻔﺎرﻗﻲ ﺘشخ�ص‬ ‫اﻻﻀطرا�ﺎت اﻟمصﺎﺤ�ﺔ‬ ‫اﺴ�ﺎب‬ ‫ﺘصن�ف ﻋسر اﻟخط ﻋﻼﻤﺎت اﻹﻨذار و‬
‫اﻻرطوﻓوﻨﻲ‬ ‫اﻟتنب�ﻪ‬

‫ﺨﻼﺼﺔ‪:‬‬
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