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Le Contentieux Administratif

Dispensé par Mr : Ngassi.


S6, année 2104-2015

Caractéristiques de l’état moderne le distinguant de l’état


classique : c’est la détention du monopole.
La contrainte légale
La création des règles juridiques (droit) exception : le roi qui
crée les dispositions du Dahir.

Explication : La justice est protectrice de la liberté des


citoyens
Facteurs de maintien de l’ordre social et facteur de
l’efficacité administrative de l’action du gouvernement
… les trois fonctions du contentieux administratif

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Plan :

Introduction:
I- les fonctions de la justice administrative
II- les différentes approches

Partie 1 : le principe de la légalité :


Chapitre II : les organes intervenants
Chapitre III : le juge administratif marocain (origine, fonction,
pouvoir…)

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Partie 2 : Recours pour excès de pouvoir :

Introduction

I/ les fonctions de la justice administrative :


Elle dispose trois fonctions :

1. La justice est protectrice des libertés des citoyens


2. La justice est facteur du maintien de l’ordre social
3. Facteur d’efficacité de l’action gouvernementale

Il y a un lien étroit qui existe entre liberté publique et le


principe même de la justice administrative.
L’existence des droits et libertés est subordonnée à son
existence à tel point qu’on a pu affirmer et, à juste titre, que le 1 er
des droits de l’homme est la possibilité de trouver un juge parce
qu’elle est la garantie de tous les autres.

Explication : le contentieux de juridiction peut se substituer


au tribunal (c’est diffèrent de liberté et de pleine juridiction).

En effet, les importantes prérogatives dont se sont investies


les autorités administratives les rendant plus redoutables que les
autres autorités étatiques.

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Le pouvoir administratif (Ombre du pouvoir gouvernemental)
ne cesse de croitre et de se développer autant de devenir
omniprésent. Le passage de l’état gendarme à l’état providence
avec ce qu’il a entrainé comme extension considérable et à
croissement sans précèdent des attributions de l’état dans tous
les domaines a surtout profité au gouvernement et à travers le
gouvernement il a profité à l’administration.

De tous les domaines, de tous les aspects de la vie juridique


du citoyen, il n’est aucun ou presque qui puisse s’accomplir sans
intervention administrative. Et il y a tout lieu de croire ou de
craindre qu’un pouvoir administratif de plus en plus envahissant
fait courir au droit et libertés des citoyens des menaces certaines
d’ou la nécessité d’instaurer un contrôle efficace et bien organisé
parce que la construction de l’état de droit sa consolidation
s’accommode pas d’un pouvoir soustrait à tout contrôle et
encore moins lorsqu’il s’agit du plus redoutable et redouté en
même temps à savoir le pouvoir administratif.

A/ facteurs de paix social


La justice administrative est également facteur de paix
d'ordre social. Le juge administratif tient une place essentielle
dans cet édifice, il assume une fonction d’apaisement, une
fonction de maintien de l’ordre dans la société politique et une
fonction d’intégration sociale.

L’ordre par le droit résulte du dialogue et notamment


contentieux, une démocratie authentique repose sur la logique
des conflits et contestations, que cette contestation soit collective
sectorielle et individuelle.

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Dans cet esprit il est nécessaire d’assurer aux gouvernés la
possibilité de contester les actes des gouvernants, cette
proposition se traduit au niveau du contentieux administratif par
la faculté offerte à tout administré d’attaquer les actes et faits de
l’administration qu’ils estiment illégaux ou préjudiciable, et
d’obtenir éventuellement que l'illégalité cesse ou que le préjudice
soit réparé parce que le désordre guette tout ordre non
légalement contesté. il est impératif d’encourager les canaux
légaux de la contestation.

Les voies d’évacuations des inévitables heurts qui surgissent


entre l’état et l’individu à défaut de tels instruments la
contestation des actes des gouvernants risquent d’emprunter des
voies extra légales voire même des voies subversives.

Explication : procédure inquisitoire est un procédé du


contentieux administratif

En évitant le désordre pouvant naitre des litiges non résolus


le contrôle juridictionnel de l’administration va dans le sens du
maintien d’ordre public au sens du terme. L’intérêt général exige
donc que tout conflit trouve un juge offrant les garanties
suffisantes pour que la société ne sombre dans l’anarchie ni dans
la tyrannie. L’état assure de la sorte la fonction de réduction des
antagonismes sociaux fonction qui lui incombe en plus de sa
fonction stabilisatrice de la société.

B/ le contrôle Facteurs d’efficacités de l’action


gouvernementale :

Le contentieux administratif permet en effet une exacte


application de la règle de droit il vise à préserver l’ordre juridique
en répriment les atteintes qui lui sont portées.

La légalité d’un point de vue matériel c.à.d. de son contenu


est la traduction des impératifs fixés par les détenteurs du
pouvoir politique.

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Le contrôle contentieux devient alors un des procédés les
plus efficaces pour s’assurer de l’adéquation de l’action
administrative à la norme politique supérieure. C’est un moyen de
vérification de l’usage fait par les organes administratifs du
pouvoir qui leur est confié par les organes exécutifs et en
sanctionnant l’écart entre l’action prévue par ceux qui détiennent
l’autorité suprême et l’action effective des autorités
subordonnées. Le contrôle du juge est incontestablement un
facteur d’efficacité.

Par ailleurs, l’administration a elle même besoin d’un juge


pour consacrer sa légitimité car l’existence en soi du juge atteste
que les citoyens ne vivent pas sous l’arbitrage encore faut il
préciser qu’il ne s’agit pas de n’importe quel droit, la garantie de
la liberté individuelle, de l’exercice des droits fondamentaux ne
peuvent être nourris dans certains droits d’une éthique
déterminée c’est à dire le prima de l’éthique sur les données
purement technique. Ces dernières n’ont de sens et de valeurs
qu’en fonction de l’idéologie dont elles s’inspirent. Aussi, l’étude
du contentieux administratif ne saurait donc être purement
technicienne. Cette étude s’incère dans une réflexion
philosophique.

II- Les méthodes d’approche du Contentieux


Administratif
L’étude de toute institution peut être abordée sous deux
angles de division : juridique et technique ou sociologique. Les
deux démarches loin de s’exclure ou de s’opposer se complètent
admirablement.

Le juriste se doit de ne jamais perdre de vue que l’objet qui


se propose d’étudier est la réalité sociale. Or cette réalité ne se
réduit pas à des textes de loi.

Le divorce nécessaire entre le texte statique et la vie du droit


par définition dynamique invite à aller au-delà des textes
juridiques.

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La nécessité t’intégrer l’approche sociologique à l’étude d’un
système juridique découle de l’impossibilité de séparer celui-ci du
milieu dans le quel il s’applique.

Appliquer au droit, la sociologie nous renseigne sur la façon


dont la norme est effectivement reçue par ces destinataires. Elle
nous indique si la norme épouse le réel ou s’en éloigne.

La démarche qui intègre la dimension sociale à l’analyse


juridique est une sorte de confrontation de deux vérités : la vérité
légale et la vérité sociale et de leur concordance ou dis-
concordance se dégagera la relation réelle entre le voulu et le
vécu, entre le droit et le fait, entre ce qui et ce qui droit être.

Parce que les hommes animent les institutions, il serait


illusoire d’examiner celles-ci de manière scientifique en faisant
abstraction de cela. Une étude purement juridique du contrôle
juridictionnel coupée de la réalité sociale, économique …..
psychologique, conduit a une vision étriquée du phénomène
contentieux. la réalité du système contentieux dépend de
l’homme administré de l’homme administrateur et l’homme juge.

Cependant, l’insuffisance de la méthode juridique ne doit pas


conduire à mépriser ou à minimiser son intérêt car sans la
connaissance des institutions juridiques leur observation et
l’exploitation des matériaux qui se trouvent en elle, La sociologie
appauvrit ces méthodes d’investigations et seul l’homme de lois
est assez juriste pour se livrer à une telle investigation. C’est la
une exigence méthodologique dont ne peuvent se passer ni le
juriste ni le sociologue sous peine de succomber au narcissisme
juridique ou de céder à la tentation spéculative.

Chapitre I : le principe de légalité


Ce principe et les garanties qui s’y attachent (contrôle …)
sont historiquement liés à un régime social individualiste. Faut-il
en déduire qu’ils sont hors normes ou dans un régime non
individualiste.

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Section 1 : Notion de légalité

Paragraphe 1 : la Légalité dans l’ordre libéral

Caractéristiques de l’État de Droit par opposition à l’État de


Police, le principe de légalité désigne la qualité de qui est
conforme à la loi dans son sens le plus large de droit.

En supprimant le bon plaisir, l’arbitraire et les rapports fondés sur


l’allégeance personnelle, la légalité a une vertu protectrice et
sécurisante pour les particuliers. Elle exprime aussi la
subordination de l’administration au pouvoir politique et atteste
que l’administration va agir dans le respect de l’ordre juridique
voulu par les détenteurs du pouvoir suprême.

La légalité conçue comme la soumission de l’administration à des


normes juridiques préexistante et contraignante imprègne en
principe le comportement des agents administratifs.

L’administration dans son organisation, dans son fonctionnement


interne et dans ses relations avec les administrés repose sur un
système de règle abstraite et contraignante. Sous cet angle le
principe de légalité évoque donc toute limitation de
l’administration par le droit.

Le bloc de légalité composé de diverses normes juridiques


applicables à l’administration comporte une hiérarchie,
l’aménagement précis de cette hiérarchie détermine la valeur
respective qui s’attache à diverses règles.

Le rapport de légalité correspond à deux notions l’une minimale


et l’autre maximale.

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Selon la première notion, la légalité consiste en un rapport de
non-contrariété ou non-comptabilité. Cette notion se rencontre
dans les actes pris par l’administration en vertu de l’acte
discrétionnaire alors que la notion maximale se traduit par la
conformité logique et conventionnelle de l’acte à la règle. Cette
hypothèse se rencontre par les actes administratifs pris en vertu
de la compétence liée.

Légalité

Minimum maximum

% de l’acte à la règle % de l’acte à la


règle
non contrariété ou de stricte
capacité
Compatibilité compétence liée

pouvoir discrétionnaire

La constitution, traitée, lois, principes généraux du droit, droit


jurisprudentiel, Acte exécutoire, contrat administratif.

De la soumission de l’administration à la légalité découle


l’exigence d’un rapport nécessaire entre l’acte administratif et la
règle qui lui est applicable.

Son inexistence de ce rapport entraine violation de la légalité et


mise en jeu d’une sanction.

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Paragraphe 2 : la légalité dans le système non individualiste

a/ dans l’ordre marxiste : la définition de la légalité dans


l’ordre marxiste participe non seulement dans les instances
officielles de l’état mais également dans l’organe dirigeant du
parti communiste.

Les organes juridictionnelles dans l’état marxiste étaient liés par

 les lois et règlement

 les instructions et déclarations de volonté faite par les


responsables gouvernementaux et par la direction du parti
communiste ainsi que le texte théorico-politique marxiste-
léniniste.

b/ dans les régimes théocratiques : dans ces systèmes les


sources de légalité se trouvent dans le droit canon (dans les livres
sacrés tels qu’ils ont été traités par les docteurs de la foi
« imams » ou la hiérarchie ecclésiastique ou rabbinique pour la
communauté israélite).

La loi ne donne pas l’expression de la volonté nationale ou


générale, elle est l’émanation de la volonté divine et en tant que
telle elle revêt de la sacralité et ne saurait par conséquent faire
l’objet d’une contestation contentieuse (acte sacrilège) tout au
plus les abus de l’administration peuvent faire l’objet d’un recours
de types administratifs auprès de Wilayat al Mazalim ou visiriats
des chikayates

Section 2 : la dimension idéologique du principe de légalité

Les normes et les institutions juridiques ne sont pas neutres, elles


ont nécessairement un contenu idéologique. Toute règle de droit
repose sur une certaine idée de l’homme et la société càd une
idée politique au sens le plus large et le plus noble du terme.

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Paragraphe 1 : l’ordre libéral

Le model administratif français que le Maroc a transposé est


considéré comme la traduction structurelle et normative de
l’idéologie libérale. Ces principes fondateurs traduisent une
certaine conception de l’homme dans sa relation avec le pouvoir,
en effet le droit administratif est un droit basé sur des savants et
subtiles dosages entre la nécessaire autorité dans tout action
administrative a besoin et l’indispensable liberté. Appelée à
arbitrer les conflits entre l’intérêt général et l’intérêt particulier. Le
souci majeur du juge est la recherche constante d’un équilibre,
d’un compromis démocratique entre les nécessités de l’ordre
public et les exigences de la liberté

1/ la légalité socialiste
Sur le plan philosophique, il existe des différences fondamentales
entre la légalité socialiste et la légalité libérale. La légalité
socialiste n’est de la même nature que la légalité libérale, ce n’est
pas une fin en soi c’est un moyen au service de la dictature
prolétarienne. Elle accorde une place de choix à l’intérêt général
ou l’intérêt sociale. Son objectif primordial est de déterminer les
objectifs de l’appareil de l’état, ainsi que les moyens et modalités
de leurs exécutions. Les droits subjectifs de l’individu sans être
méconnus sont relégués au second plan.

2/ légalité théocratique
Elle accorde aussi le primat à la communauté des croyants. Les
intérêts de la Ouma, la réalisation du consensus sont l’objectif
suprême en ce sens qu’il prime les intérêts individuels. Les droits
comme les devoirs de l’individu sont déterminés en fonction de
l’appartenance ou de la non appartenance à la communauté des
croyants. Cette règle est valable pour toutes les religions
monothéistes et à l’intérieur de toute communauté religieuse, une
distinction est faite en fonction du genre.

En conclusion, la légalité libérale est les autres types de légalité


s’opposent de manière significative sur le dogme de la primauté
de l’individu face à l’affirmation de droit naturel et un prescriptible
de l’Homme.

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Section 3 : Sources de légalité au Maroc

Il s’agit de règles dans le respect s’impose à l’administration en


vertu du principe de légalité.

Toutes les constitutions marocaines ont posé ce principe. La


constitution 2011 l’a consacré dans son article 6. Certaines de ces
règles sont étrangères à l’administration elle même, il en est ainsi
de la loi ou de la constitution. D’autres règles sont posées par
l’administration elle même comme les actes exécutoires.

Les règles qui composent le bloc de légalité :

a/ la constitution : partie intégrante de la légalité, la constitution


s’impose en premier lieu aux actes administratifs quelque soit
leurs places dans la hiérarchie.

L’interdiction faite par l’article 25 alenia 2 du code de procédure


civil de 1974 sur la constitutionnalité d’une loi ou d’un décret ne
peut concerner que les juridictions inferieurs et le contrôle par
voie d’action.

Cet article a été modifié en sens que désormais l’interdiction ne


concerne que la constitutionnalité d’une loi qui n’est que de la
compétence du juge constitutionnel.

Le préambule de la constitution fait partie intégrante de celle-ci et


s’impose donc à l’administration au même titre que le corpus des
articles qui la compose.

Théoriquement les occasions pour le juge d’excès de pouvoir de


contrôler la conformité à la constitution de certains actes
règlementaires ne sont pas rares.

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La constitution délimite notamment dans son article 71 le
domaine de la loi; Par son article 72, elle confère au
gouvernement en dehors de ce domaine un pouvoir
règlementaire autonome à caractère administratif et sont soumis
au principe d’égalité au même titre que les décrets pris en vertu
d’une loi d’habilitation article 70. Et les décrets loi que le
gouvernement est autorisé à prendre dans l’intervalle des
sessions article 81 et avant leur ratification au parlement.

Ces trois catégories de décrets ont pour seule norme de référence


la constitution.

Il faut cependant réserver le cas ou l’inconstitutionnalité de l’acte


administratif résulte de l’inconstitutionnalité de la Loi sur la base
de laquelle il est intervenu. Ainsi la cour suprême a jugé légale la
décision prise conformément à un dahir royal portant Loi
prévoyant son entrée en vigueur avec son effet retro actif.

Censurer l’acte en question précise la haute juridiction dans son


Arrêt du 5 février 1975 revient à contrôler indirectement la
conformité de la loi à la constitution qui a expressément écarté la
rétroactivité de la Loi.

La même solution a été adoptée aussi bien par la Cour de


Cassation que la conseil d’état français. Admettre la solution
inverse revient à faire du juge administratif, juge de la légalité un
juge constitutionnel. Une Loi inconstitutionnelle couvre
l’inconstitutionnalité qui entache l’acte administratif. Le contrôle
de constitutionnalité des lois étant régit par des procédures
propres devant la juridiction constitutionnelle.

b/ La violation des traités :

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En principe les conventions et les traités internationaux
s’imposent à l’administration sous réserve d’avoir été ratifiés,
approuvés et régulièrement publiés. La Cour Suprême dans un
Arrêt 1965 Alibert Raymond a admis que les traités et les
conventions internationales puissent produire des effets
juridiques, cependant précise la cour, ils ne sont applicables dans
l’ordre juridique interne que s’ils ont été régulièrement publiés. Le
juge se livre pour apprécier si un traité à une existence légale au
Maroc a deux opérations :

La matérialité de la publication et sa régularité (càd publié au


BO). Cependant certaines restrictions limitent l’action du juge en
matière de contrôle de constitutionnalité des actes administratifs.

 1/ si le sens de stipulation conventionnel est clair, le juge


les applique. Dans le cas contraire, il se refuse de les
interpréter. L’Arrêt de la chambre administrative de la
cour suprême du 1er octobre 1976 a décidé que
l’interprétation d’une convention internationale est de la
compétence du MAE, chaque fois que le litige met en
cause le sens à donner aux termes d’une convention, le
juge saisi doit sursoir a statuer est renvoyer pour
interprétation au ministre des affaires étrangères dans le
cadre de la question du préalable.

 2/ si l’application du traité met en cause les rapports


internationaux elle constitue un acte du gouvernement
échappant au contrôle juridictionnel

 3/ la primauté dune convention internationale sur le droit


interne est assorti au Maroc de certaines limites :
o la convention internationale ne doit pas être
contraire à la constitution et aux lois du Royaume
o la convention doit respecter l’identité nationale
immuable.

C/ La Loi formelle :

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Deux interrogations s’imposent de prime à bord :
1/ qu’est ce qu’une Loi ?
2/ toutes les Lois sont elles contraignantes pour
l’Administration ?

* qu’est ce qu’une Loi ? La loi est entendue au sens d’acte pris


par le législateur dans les domaines qui lui sont
constitutionnellement réservés et selon la procédure législative.
La réunion de trois (3) critères cumulatifs est nécessaire pour
définir la Loi à savoir le critère organique, le critère matériel et le
critère procédural ou formel.

a/ critère organique :
En général, c’est le parlement qui exerce le législatif (article 70 1
de la constitution), cependant il est d’autres hypothèses ou le
législateur n’est pas le parlement et inversement tous les actes
pris par le parlement ne sont pas des actes législatifs à l’exemple
des actes parlementaires.

1 « Le Parlement exerce le pouvoir législatif. Il vote les lois, contrôle l’action du


gouvernement et évalue les politiques publiques.Une loi d’habilitation peut autoriser le
gouvernement, pendant un délai limité et en vue d’un objectif déterminé, à prendre par
décret des mesures qui sont normalement du domaine de la loi.
Les décrets entrent en vigueur dès leur publication, mais ils doivent être soumis, au terme
du délai fixé par la loi d’habilitation, à la ratification du Parlement.
La loi d’habilitation devient caduque en cas de dissolution des deux Chambres du Parlement
ou de l’une d’entre elles ».

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La première hypothèse ou le parlement n’est pas législateur
prévue par l’article 592 de la constitution ou pendant l’État
d’exception c’est le Roi qui est habilité à prendre des mesures
législatives et règlementaires qu’imposent la défense et l’intégrité
territoriale et le retour au fonctionnement normal des institutions
constitutionnelles.

La deuxième hypothèse est celle ou le peuple qui a délégué à ses


représentants le pouvoir de légiférer récupère son pouvoir
législatif et légifère par des lois référendaires.

L’article 2 de la Constitution dispose : « La souveraineté


appartient à la nation qui l’exerce directement par voie de
référendum et indirectement par l’intermédiaire de ses
représentants. La nation choisit ses représentants au sein des
institutions élues par voie de suffrages libres, sincères et
réguliers.».

L’article 143 de la Constitution est allé encore plus loin en


accordant aux citoyens l’initiative législative (Al moubadara
Attachriiya) le droit de présenter des mentions (Tawssiat) en
matière législative selon des modalités qui seront fixés par des
lois organiques.

b/ critère matériel :
2 Lorsque l’intégrité du territoire national est menacée ou que se produisent des
événements qui entravent le fonctionnement régulier des institutions constitutionnelles, le
Roi peut, après avoir consulté le Chef du Gouvernement, le président de la Chambre des
Représentant, le président de la Chambre des Conseillers, ainsi que le Président de la Cour
Constitutionnelle, et adressé un message à la nation, proclamer par dahir l’état
d’exception.De ce fait, le Roi est habilité à prendre les mesures qu’imposent la défense de
l’intégrité territoriale et le retour, dans un moindre délai, au fonctionnement normal des
institutions constitutionnelles.
Le Parlement ne peut être dissous pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels. Les
libertés et droits fondamentaux prévus par la présente Constitution demeurent garantis.
Il est mis fin à l’état d’exception dans les mêmes formes que sa proclamation, dès que les
conditions qui l’ont justifié n’existent plus.

3 Les citoyennes et les citoyens disposent, dans les conditions et les modalités fixées par
une loi organique, du droit de présenter des propositions en matière législative. Un ou
plusieurs groupes de la Chambre parlementaire concernée peut parrainer ces motions et les
traduire en propositions de loi, ou interpeller le gouvernement dans le cadre des
prérogatives conférées au Parlement.

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La constitution marocaine notamment son article 71 et tout le
titre 2 ont définit le domaine de la loi. Il existe 3 catégories de loi :
les lois référendaires, organique et ordinaire.

c/ critère formel ou procédural :


L’article 50 de la constitution a fixé deux mesures pour que la loi
entre en vigueur :

o le Roi promulgue la loi par dahir dans les 30 jours qui


suivent la transmission au gouvernement de la loi
définitivement adoptée. La loi ainsi promulguée doit
faire l’objet de publication au bulletin officiel du
royaume.
o la question telle que formulée pose le problème de
l’autonomie du droit administratif par rapport au droit
commun autonomie affirmée depuis l’arrêt Blanco du
tribunal des conflits en date du 8 février 1873.

Le droit administratif déroge au droit commun, il est exorbitant


par rapport à lui.

Le droit commun est fondé sur le principe de l’autonomie de la


volonté et celui de la légalité des sujets de droit, alors que le droit
administratif trouve son fondement dans la notion de puissance
publique et est un droit foncièrement inégalitaire.

En tant que régime juridique, la notion de puissance publique


comporte deux faces :
 les prérogatives de puissance publique qui compliquent ce
que l’administration peut de moins que les particuliers tels
que les actes exécutoires, l’expropriation, la réquisition,
etc … .
 les sujétions de puissance publique qui impliquent ce que
l’administration peut de moins que les particuliers tel que
la passation des marchés public. Cependant, il ne peut
pas écarter de manière systématique l’application de droit
privé par l’administration.

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Dans certains cas, l’administration peut recourir au droit privé
comme la gestion privé de certains services publics ou certain
central de louage de service.

Paragraphe 4 les principes généraux de droit

A/ origine des principes généraux de droit :


Il arrive souvent que le juge administratif fonde ses décisions sur
des règles non écrites sur ce qu’il est convenu d’appeler le
principe général de droit.

L’absence de codification du droit administratif a permis le


développement des principes généraux de droit le plus audacieux
et le plus féconde des créations jurisprudentielles.

À proprement parler, le juge ne les créant pas, il en constate


l’existence à l’état latent4 dans la conscience collective dans
l’esprit de la législation.

Les PGD se rattachent donc à la découverte du droit par le juge.

Cette théorie qui n’a commencé à prendre corps au sein de la


jurisprudence française qu’en 1944, la cour suprême marocaine
va la faire sienne dés le premier mois de son existence.

Les PGD sont un cas particulier de la mise en ouvre du pouvoir


nominatif du juge.

B/ Illustration
En raison de leur caractère ouvert il est difficile de donner une
liste exhaustive des PGD, leur constante évolution va dans le sens
de leur élargissement à titre d’illustration, citons :
1. Les libertés publiques et droit individuel dans toutes leurs
applications
2. L’égalité sous tous ses aspects est consacrée en tant que
PGD
3. Le PGD de la défense
4. Caractère contradictoire de toute procédure juridictionnelle

4 Période pendant laquelle un phénomène se décèle mal

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5. Le non rétroactif des actes administratifs

C/ Force juridique des principes généraux de droit :

Avant l’avènement de la constitution de la 5 ème république en


France en 1958, les PGD se situaient dans la hiérarchie des
normes au même niveau que la loi, le législateur pouvait donc
écarter ou supprimer un PGD tout comme il pouvait réformer une
loi.

L’une des innovations de la Constitution française de 1958 est


d’avoir prévu une nouvelle catégorie d’acte règlementaire à
savoir les règlements autonomes domaine soustrait au législateur
et/ou l’administration peut agir de façon autonome par rapport à
la loi.

Pour assurer avec fermeté, le contrôle juridictionnel sur les


règlements autonomes, le juge devait reconnaitre au PGD une
valeur supra-législative après un long débat doctrinal. Mr. René
Chapus a tranché par une proposition qui comporte l’adhésion
unanime de la doctrine désormais, tout le monde admet le PGD
ont une valeur infra-législative et supra-décrétale.

Ainsi la hiérarchie des normes se présente selon la structure


suivante :
1. Constitution
2. Traités
3. Loi formelle
4. PGD
5. Droit jurisprudentiel
6. Actes règlementaires
7. Contrat administratif

Paragraphe 5 : le droit jurisprudentiel :

Le droit administratif est un droit autonome et distinct du droit


commun dans l’Arrêt Blanco de 1873.

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Le tribunal de conflit a écarté l’application des règles de droit
privé aux litiges administratifs.

Ainsi, le juge se trouvait face à un No Man’s Land juridique.


L’absence de texte générale, code civil, Pénal… et l’obligation de
trancher les litiges qui lui sont soumis sous peine de déni de
justice a amené le juge français à faire œuvre créatrice de droit.

À l’occasion de l’exercice de sa mission juridictionnelle (qui a tord


et qui a raison) le juge administratif français exerce une mission
normative qui a fini par donner naissance au droit jurisprudentiel.

Les notions, les concepts, les théories et les catégories juridiques


qui forment l’ossature du droit administratif, sont d’origines
jurisprudentielles telles l’acte unilatéral, le contrat administratif,
le régime de la responsabilité publique, la notion du service public
ou de puissance publique, la catégorie d’établissement public en
sont des exemples.

Paragraphe 6 : violation des règlements :

La régularité juridique des règlements s’apprécie par rapport aux


normes supérieures. La constitution les traites les lois PGD

Par ailleurs, un règlement ne peut déroger un autre règlement


émanant d’un organe supérieur administratif à l’exemple : décret
et arrêt ministériels. La considération d’éléments matériels et
organique permet le contrôle de conformité au règlement de
droit.

Paragraphe 7 : violation des contrats :

L’irrecevabilité du recours en annulation contre un contrat ne


soulève aucune difficulté en raison même de la nature juridique
du contrat acte résultant de l’accord de deux volontés et non pas
l’œuvre de la seule seul volonté de l’administration. Cette
affirmation doit être nuancée sur 3 points :

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1/ Si le contrat n’est annulable par le juge de l’excès de pouvoir
(JEP), il l’est par contre par le juge administratif statuant en plein
contentieux.

2/ Le Juge pour excès de Pouvoir peut prononcer l’annulation des


actes détachables du contrat (délibération autorisant le contrat,
l’approbation de l’autorité de tutelle…).

Les clauses règlementaires du contrat de concession relèvent du


JEP.

Notre problème se rapporte à la question suivante : un requérant


peut il invoquer à l’appui de sa requête en excès de pouvoir, la
violation par un acte administratif des stipulations de clauses
contractuelles en d’autres termes, le contrat fait-il partie du bloc
de la légalité?

En France, la jurisprudence exclue la violation des contrats des


moyens qui peuvent être invoqués d’un recours pour excès de
pouvoir (REP) la cour suprême marocaine a déclaré recevable le
recours en annulation dirigé contre une décision prise en
exécution d’un contrat (arrêt du 10 juin 1960 Dame Brun).

La jurisprudence antérieure à 1965 distinguée selon l’acte


litigieux est pris dans le cadre d’un contrat public ou en exécution
d’un contrat privé. Ainsi depuis l’arrêt Ahmed ben Youssef (juillet
1959), la cour suprême a rangé au nombre de décisions
administratives susceptibles de lui être déférées par la voie de
l’excès de pouvoir.

Cette prise en exécution d’un contrat public en sens inverse la


cour refusait d’accueillir le recours d’un Agent recruté dans les
conditions de droit privé contre l’acte de résiliation de leurs
contrats : Arrêt Mamour Belgacem du 13 mai 1958.

21
Cependant et depuis l’Arrêt Abbassi Abdelaziz 25 novembre 1966
(depuis la marocanisation et l’arabisation de la justice en 1965)
admettant la recevabilité de recours en annulation contre la
décision de licenciement d’un agent recruté à la base d’un contrat
privé on a assisté à une unification du régime contentieux des
agents publics.

C’est au mépris de la cohérence du droit administratif que le


critère organique que la définition de l’acte administratif a
triomphé depuis dans notre droit du contentieux administratif.

Section 4 : les limites au principe de l’égalité

Le principe de légalité n’est pas un absolu, il subi certaines


inflexions qui se trouvent dans la théorie des circonstances
exceptionnelles et dans la théorie.

Paragraphe 1 : Théorie des circonstances exceptionnelles :

Il ait des hypothèses dans lesquelles le respect stricte de légalité


est impossible comme disait l’adage : « À l’impossible nul n’est
tenu», cependant il est nécessaire que le juge assure son contrôle
sur les actes pris en vertu de cette théorie pour éviter que
l’excuse on passe à l’abus.

1/ Historiquement, la jurisprudence relative aux


circonstances exceptionnelles est née pendant la 1 ère
guerre
mondiale et a donné naissance à la théorie des pouvoirs de
guerre et cette théorie des pouvoirs de Guerre on est passé à
l’idée plus large de simples circonstances exceptionnelles qui se
trouve affirmé dans l’arrêt « Couitéas » du 20 novembre 1923.

2/ Que signifie l’expression circonstances exceptionnelles:


Il arrive que la Loi et notamment la Constitution prévoit des cas
de circonstances particulières : il en est ainsi de l’état d’exception
l’article 59 de la constitution ou l’état de siège consacrés les
articles 49 et 74 ou même de l’état de guerre que prévoit les
articles 49 et 99 de la constitution ou la loi anti terroriste de 2003

22
Mais lorsque la Loi ne dit rien, les circonstances exceptionnelles
ont une théorie jurisprudentielle qui accorde à l’autorité
administrative des pouvoirs non seulement la loi ne leur donne
pas mais leur refuse. Le juge a comblé ainsi une lacune juridique.

Cette théorie trouve sa justification dans la mission


constitutionnelle du gouvernement. Celui-ci et non seulement
chargé de l’exécution des Lois mais il a aussi en charges le
fonctionnement des services publics mais aussi le maintient de
l’ordre public dans son sens le plus large du terme ….92 de la
cons .. . Et à cet effet, il dispose de l’administration article 89 de
la Constitution.

3/ Pour éviter l’usage abusif par l’administration de cette


théorie, le juge intervient à deux niveaux :

a- Il vérifie les conditions d’existence des circonstances


exceptionnelles : l’administration était-elle dans
l’impossibilité absolue de faire face à la situation par
des moyens de légalité normale ?

b- Il contrôle l’exercice du pouvoir accru de


l’administration pendant le temps des circonstances
exceptionnelles. Il faut que les mesures prises ne
dépassent pas ce qui est nécessaires pour faire face
aux circonstances nécessaires.

4/ Les conséquences de l’application de la théorie des


circonstances exceptionnelles.
a- L’existence des circonstances exceptionnelles rend
légaux les actes qui en périodes normales ne les
seraient pas. C’est donc le contenu de la légalité qui
change.

Elle légitime toutes les mesures nécessaires pour faire


à la situation de crise : possibilité pour le
Gouvernement pour suspendre l’application d’une loi :
restriction d’une liberté et droit individuel, liberté de
presse.. publication en général.

23
b- la possibilité d’admettre la responsabilité mais sans
la faute de l’administration. Cette dernière doit payer
les conséquences dommageables de son action : Arrêt
Couitéas déjà cité.

Paragraphe 2 : les actes de gouvernement

1/ les origines des actes de Gouvernement sont anciennes et liées


à des problèmes politiques.

L’acte de Gouvernement ne se définit pas par l’existence de ses


éléments constitutifs mais par ses conséquences. De ce point de
vue l’acte gouvernemental est celui à propos duquel aucun
contrôle juridictionnel n’est possible contrairement aux actes pris
en vertu des circonstances exceptionnelles. Le juge doit se
déclarer incompétent pour examiner la régularité juridique ou les
conséquences dommageables des actes de Gouvernement.

Pour certains auteurs l’incompétence du juge trouve son


explication dans la théorie du mobile politique. Cependant, et
face à la difficulté sinon l’impossibilité de distinguer
rationnellement l’acte politique de l’acte de l’administration, la
doctrine se contente de dresser la liste des actes de
gouvernement.

2/ la liste des actes de gouvernement :


La doctrine à défaut de définir les actes du gouvernement a
essayé de dresser la liste Exhaustive autour d’un certains nombre
de thèmes.

a- le 1er intéresse le gouvernement et le parlement càd les


relations des sciences politique (législatif/exécutif) à l’exemple
d’un dépôt d’un projet de loi, promulgation des lois, la saisine de
Cour Constitutionnelle, le recours à l’état d’exception, référendum

b- le 2ème intéresse les relations extérieurs :


 conclusion et dénonciation d’un traité
 l’acceptation ou le refus de l’exercice diplomatique
 la reconnaissance d’un état ou d’un Gouvernement

24
 l’adhésion ou non à un organisme international
 la déclaration de guerre et ses conséquences dommageables

c- malgré l’abondant du critère du mobile politique, certains


auteurs affirment retrouver dans la jurisprudence récente sous
des formes nouvelles et dans des limites plus étroites, les
considérations de caractère politique qui étaient à l’origine de
l’acte gouvernemental. Il cite à titre d’illustration l’arrêt du
Général Paris de Bollardière du 22/12/78 relatif aux essais
nucléaires au pacifique (déclaration des droits de l’homme 1948)

Titre 1 : Le recours pour excès de pouvoir


Le recours pour excès de pouvoir constitue une des originalités
les plus caractéristiques du système français de juridiction
administrative. Le C.E l’a crée sans texte, fait rarissime sinon
unique dans l’histoire des juridictions.

Le CE impérial héritier du conseil du Roi sous l’ancien régime a


gardé les attributions de celui-ci. Le conseil du Roi placé à coté du
souverain était chargé d’attribution consultative et de régler les
empiètements d’une autorité sur les prérogatives d’une autre et
éviter les conflits survenus entre les dépositaires de l’autorité
publique.

Le législateur Français ne consacra définitivement le RPE que le


24 mai 1872 ou le texte de l’article 9 « le CE statue
souverainement sur les demandes d’annulation pour excès de
pouvoir formés contre les actes des diverses autorités
administratives», texte littéralement repris par l’article 32 de
l’ordonnance du 31 juillet 1945 portant loi sur l’organisation du
conseil d’État, les termes de l’article 17 du dahir du 27 septembre
1957 instituant le REP devant la chambre administrative de la
cour suprême a repris presque textuellement les termes de

25
l’article 32 de l’ordonnance du 31 juillet 1945 relatif au CE
français . C’est donc après l’accession à l’indépendance que le
RPE a été institué.

Cependant, il faut nuancer cette affirmation, l’article 8 du Dahir


de l’Organisation Juridictionnel de 1913 a interdit aux juridictions
civiles de connaitre de toute les demandes tendant à faire annuler
un acte d’une administration publique. Cette interdiction a été
partiellement allégée et assoupli par le Dahir 1928 ce dernier a
admis au profit des fonctionnaires du protectorat Français
(administration néo-chérifienne) la possibilité de former un REP
contre les actes administratifs relatifs à l’application du statut de
ses fonctionnaires devant le conseil d’État Français .

Rappelons que la majorité écrasante des emplois publics au sein


de l’administration du protectorat même au niveau subalterne
était réservée au Français, par suite le RPE ne bénéficie qu’a
ceux-ci plus grave encore c’est « au mépris des clauses les plus
formelles du traité de Fès que le contentieux administratif fut
confié aux juridictions de la puissance protectrice » Hassan II

Annoncé par le discours royal du 8 Mars 1990, quelque moi après


la chute du mur de Berlin, l’institution des tribunaux
administratifs est l’œuvre de la loi n°41-90, les sept tribunaux
administratifs sont entrés en vigueur le 4 Mars 1994.

Leur création ainsi que d’autres réformes institutionnelles et


politiques n’est pas un acte fortuit il est la conséquence de
plusieurs facteurs aussi bien endogènes qu’exogènes.

Les principaux facteurs endogènes (internes) sont :


1- L’évolution quantitative de la population urbaine est passé
de 10/15% en 1956 par rapport à la population globale
passée plus de 50% . Au début des années quatre vingt dix,
qualitativement la population est plus instruite avec
l’émergence d’une société civile plus combattive qui a
contribué grâce au moyen de communication moderne au
développement relatif a la conscience politique

26
2- l’évolution de l’économie nationale vers plus de libéralisme
3- le début du rapprochement entre l’institution monarchique
et les opposants d’hier qui a fini par aboutir à l’adoption en 1996
de la 1ere constitution consensuelle du Maroc indépendant et à
l’installation d’un gouvernement d’alternance, la page de
l’opposition constitutionnelle est ainsi achevée.

4- Sur le plan international l’effondrement de l’empire soviétique


et la naissance d’un nouvel ordre mondial dirigé par les états unis
qui a fait des droits de l’Homme son cheval de Troie pour imposer
sa vision du monde pour précipiter les réformes .

La création des cours d’appels administratives par la loi n° 80-03


en date du 14 février 2006 est un autre jalon dans l’édifice.

La chambre administrative de la cour suprême devenu cour de


cassation est compétente :
1- Pour statuer en tant que juge de cassation sur les jugements
définitifs rendu par les juridictions inférieures.
2- Pour connaitre en premier et dernier ressort :
a- Les RPE dirigé contre les actes règlementaires et
individuels du chef du gouvernement.
b- Les recours contre les décisions administratives dont le
champ d’application s’étend au-delà du ressort territorial
d’un tribunal administratif.

L’originalité du REP par rapport aux autres types de recours, ses


caractères propres a la nature même de sa fonction politique et
sociale consistant à assurer le respect de la légalité par
l’administration et la protection des individus contre l’arbitraire
administratif : autant d’élément qui justifie amplement qu’en lui
réserve une place de choix dans l’enseignement du droit du
contentieux administratif.

Les principales caractéristiques propres du


RPE sont :

1/ C’est un recours de droit commun et d’ordre public qui est


ouvert contre tout acte administratif (ici il est sujet des dahirs) à

27
moins qu’une loi ne l’écarte expressément (voire les dispositions
de l’article 118 de la constitution de 2011 alinéa 2 c’est de la
‫)النطناب القضضضائى‬, qui dispose que …………….. et par conséquent
confirme qu’aucune voie de recours constitutionnelle « affaire
sardane recours lebon1934 REP contre les Dahirs, ce n’est
qu’après que survint dans la cour suprême »

Parfois certains textes affirment que les décisions prises en


application de leur disposition sont insusceptibles de recours. La
chambre administratif de la cour suprême (l’arrêt William Wall, la
reprise de l’arrêt Dame Lamotte) n’en a pas moins estimé que
« l’expression dont use le législateur ne peut être interpréter en
l’absence d’une volonté clairement manifester, comme excluant
le REP, recours ouvert contre tout acte émanant d’une autorité
administrative et qui a pour effet d’assurer, conforment au
principe généraux de droit le respect de la légalité ».

Le REP en tant que recours d’ordre public est insusceptible de


renonciation càd qu’un individu ne peut pas s’engager à renoncer
en avance au droit de former un REP.

2/ Le contentieux pour RPE est un contentieux objectif. La


recevabilité d’un recours n’est pas subordonnée à la condition
que le requérant se prévale d’un droit lésé.

Les conséquences majeures qui découlent du caractère objectif


du RPE sont :

a. C’est un recours fait à un acte et non un recours entre


parties, la notion de partie est absente.

b. l’effet des arrêts et jugements d’annulations sont absolus, ils


valent à l’égard de tous ils ont effet à l’égard de tous c’est
l’effet Erga omnes.

c. De même, les arrêts d’annulations interviennent avec effet


rétroactif. L’acte annulé est sensé n’avoir jamais existé.

L’étude du RPE pose essentiellement deux séries de Problèmes :

28
Les conditions de recevabilité du RPE (chapitre1)
Les cas d’ouverture pour REP (chapitre 2)

Séance du 13 mai 2015

Chapitre 1 :
Avant tout examen au fond le juge s’assure que les conditions du
recours sont remplit ces conditions se décline autour de 4 ligne
Les conditions de la compétence de la juridiction saisis
Les conditions du requérant
Les conditions inhérentes à l’acte attaqué

Section1 : conditions relatif aux compétences


de la juridiction saisis
La premiere question qui se pose au juge est celle de savoir si il
est compétent pour examiner le litige qui lui est soumit question
d’ordre public, saisi d’un REP le juge ne peut en connaitre que si
l’examen de ce recours relève de sa compétence.
L’application de ce principe général entraine certaine
conséquence :

1- la juridiction saisie qu’est par hypothèse une juridiction


marocaine ne peut connaitre de recours si le litige échappe
à la compétence des juridictions marocaine. Il en ‘est ainsi
des recours exercer contre les actes des autorités étranger
ou des organisations internationales.
2- le juge qui en l’espèce une juridiction administratif ne peut
connaitre d’un recours qui rentre d’une compétence d’une
juridiction de l’ordre judicaire
3- le juge saisi ne peut connaitre du recours si le litige relève
de la compétence d’une autre juridiction
administrative.

29
Dans ses 2 dernier cas le juge saisi statue et notifie au requérant
la décision relative à la juridiction compétente (la loi 41-90 article
25)
4-l’incompétence la plus fréquente en matière du REP est relative
à l’exception du recours parallèle.
La théorie du recours parallèle a fait son apparition dans la
jurisprudence du conseil d’État pour des raisons d’ordre pratique
la dispense du ministère d’avocat la simplicité de la procédure sa
gratuité le libéralisme des solutions ont fait la popularité du
conseil d’État, la multiplication des recours a constitué de menace
d’encombrement la jurisprudence a donc cherché à limiter de
l’exercice de ce recours aux cas ou une autre voie de droit
n’existait pas.
Au Maroc, la condition de l’exception du recours parallèle est
législatif il résulte de l’article 14 &6 du Dahir 27 septembre 1957
repris par l’article 360 & 6 code de procédure civile et enfin
l’article 23&6 de la loi 41-90 instituant les tribunaux administratifs
« Le recours en annulation n'est pas recevable contre les décisions
administratives lorsque les intéressés disposent pour faire valoir leurs droits
du recours ordinaire de pleine Juridiction »
Avant l’institution des TA l’exception du recours parallèle avait
pour fonction la distinction du recours de plein juridiction et le
recours en annulation d’une part et d’autre part faire respecter la
répartition des compétence entre la cours suprême et les
juridictions inférieur car ordinaire .
Depuis l’institution des TA cette exception ne concerne plus que
la distinction des contentieux : l’annulation et la pleine juridiction.
LA Responsabilité de la puissance publique, régime décès et
assurance, le contentieux électorale…..

SECTION 2 : les conditions relatif au


requérant
Au terme de l’article 1 du CPC nul ne peut ester en justice si il n’a
pas la qualité la capacité et l’intérêt pour faire valoir ses droits,
ses condition de capacité et d’intérêt sont d’ordre public et
peuvent être soulevé par le juge en tout état de cause (quelque
soit le parcours de la procédure)
1-La capacité d’ester en justice

30
Cette capacité n’est pas propre au contentieux, il concerne tous, il
se ramène à la possession de la personnalité juridique.
- Pour les personnes morales syndicats parti politiques ou
associations se sont leur statu qui détermine les organes
capable de les représenter devant la justice
- Pour les personnes physiques la capacité est lié à l’âge la
possession des droits civiques et les facultés mentales
- Pour les étrangers personne physique ou morale n’établit ou
non sur le territoire national accède aux tribunaux dans les
mêmes conditions que les nationaux
2-L’intérêt à agir :
- L’intérêt à agir en tant que condition présent des aspects
particulier et propre au contentieux de l’annulation jusqu'à
1905, il était nécessaire de prouver que le requérant se
prévalait d’un droit léser. Depuis cette date la condition du
droit léser et il suffit d’un simple intérêt.
- L’intérêt à agir a une fonction sociale et politique qu’est de
placer l’administration sous le contrôle permanent du juge
aussi le juge a ouvert largement le REP en interprétant de
manière très libéral et extensive la question d’intérêt à agir
exemple : LE conseil d’État a admis pour les collectivité
locale que la qualité de contribuable d’une commune
constituait un intérêt suffisant pour attaquer une
délibération concernant la création d’un poste de médecin
municipale au frais des contribuable CE 29mars 1901 arrêt
Casanova cette jurisprudence a été étendu au contribuable
du département et de la colonie sans aller jusqu'à l’État, les
règles concernant - la notion d’intérêt légitime et
raisonnable l’intérêt ne doit pas être inspiré par le sentiment
répréhensible comme la vengeance, la mort d’un adolescent
a été tué par ses camarades des années plus tard le père de
la victime a produit un REP contre la décision du ministre de
la guerre autorisant l’auteur principale à s’engager dans
l’armée le recours est déclaré irrecevable.

Un petit intérêt suffit :


Une association des anciens élèves de l’école polytechnique a
contesté la légalité du règlement qui modifie le règlement du

31
concours dans un sen selon lequel il a abaissé le prestige du
titre.
Autre exemple un ancien combattant peut former un REP
contre un décret qui selon lui étant à l’excès la qualité d’ancien
combattant.
Le libéralisme du CE ne va pas jusqu'à admettre que tous
citoyen ayant intérêt au respect de la légalité pourra former un
recours pour excès de pouvoir pour que celui-ci ne deviennent
pas une action populaire
3-l’intérêt ne doit pas être nécessairement directe et actuel
Le CE admet très largement la préservation de l’intérêt exemple il
admet que des fonctionnaires peuvent attaquer les nominations
illégale dans leur corps même si celle-ci ne les préjudices pas
directement
4-l’intérêt doit être personnel de l’individu ou du groupement qui
forme le recours c’est un aspect de la règle (nul ne peut plaider
par procureur exemple un syndicat ne peut pas former un
recours contre une mesure individuel frappant un de ses
membres.

SECTION 3 : Les conditions relatives à la


requête
Ces conditions de formes et de délai (article 21 loi n°41-90) « La
requête en annulation pour excès de pouvoir doit être accompagnée d'une
copie de la décision administrative attaquée. Au cas où un recours
administratif préalable a été formé, la requête doit être également
accompagnée d'une copie de la décision rejetant ce recours ou, en cas de
rejet implicite, d'une pièce justifiant son dépôt. »
Initialement les règles relatif aux règles et aux délais de
l’introduction de la requête ont été posé par le Dahir relatif à la
cours suprême le CPC DE 1974 a repris en les simplifiant
relativement les conditions du texte de 1957
D’obligatoire, la condition du recours parallèle hiérarchique et
gracieux est devenu facultatif, les conditions du REP sont
mentionnées par l’article 32 du CPC et article 354 et suivant

&1- les conditions de forme de la requête

32
Pour être recevable les requêtes en annulation pour excès de
pouvoir doivent être signées par un avocat; ils doivent indiquer le
nom prénom et domicile réel des partis.il doivent contenir un
exposer sommaire des faits et moyens ainsi que les conclusions
et être accompagné d’une copie de l’administration attaquer s
voir article 21.
La requête est enregistrée au greffe de la juridiction saisi contre
remise d’un récépissé prouvant le dépôt de la requête et la date
de celui-ci.
&2-le délai
L’institution des délais de recours doit répondre à deux conditions
aussi fondé que contradictoire d’une part il y a la nécessité de
laisser aux justiciable un laps de temps pour se renseigner et
réfléchir et peser les chances d’obtenir l’annulation de la décision
l’intéressant.
A cette considération s’ajoutent celle de l’intérêt générale qui
exige que la sécurité juridique et les transactions de
l’administration ne soient pas menacer pendant longtemps.
Le délai impartit par l’article 23de la loi 41-90 au requérant pour
former un REP est de 60jour à compter de la publication ou de la
notification de la décision à la parti intéressé.
Cependant, avant l’expiration de ce délai de 60 jour l’intéressé
peut former un recours administratif préalable auquel cas la
saisine du juge peut être faite dans un délai de 60 jour à partir de
la notification du rejet, le silence garder par l’administration vaut
rejet si l’autorité administratif a un corps délibérant le délai de 60
jour est prolongé jusqu'à la fin de la première session légale.
Lorsque la réglementation en vigueur prévoit une procédure de
recours administratif exemple recours contre les collectivités
territorial le REP n’est recevable qu’a l’expiration de la dite
procédure.

Séance du 18 mai 2015

SECTION4 : les conditions relatives à l’acte


attaqué :
&1-la notion d’autorité administratif

33
La consécration jurisprudentielle de l’immunité des actes royaux a
fait l’objet d’un débat très vif entre partisan et adversaire
1-état de la jurisprudence : contrairement à l’idée répondu c’est le
CE Français qui le premier a posé le pp de l’irrecevabilité des
recours formé contre un dahir royal en affirmant que « les dahirs
ont un caractère législatif arrêt (certa du 24 juin 1936 recueil
Lebon page 687) en faite l’assimilation du dahir à la loi est
antérieur à cette date il ressort de l’arrêt de la cours de cassation
Française du 24 février 1934;
La cour d’appel de Rabat dans un arrêt (du JEMAA DE TEMSGELFT
recueil page 449). Cet arrêt a élaboré une distinction entre dahir-
loi et dahir-décret les seconds actes de gestion individuels sont
soumis aux règles générales posées par les premiers.
L’avènement de l’indépendance et l’institution du contentieux de
l’annulation ont eu pour effet de rendre la question plus actuel et
de révéler sa dimension politique.
La question est de savoir si les actes du souverain intervenu en
matière administratif sont soumis au non au régime général et
notamment contentieux ? En ‘autre termes est ce que Sa.
Majesté peut agir en tant que autorité administratif ?

Dans une série d’arrêt la cours a répondu négativement


a-dans un 1temps la cours a décliné sa compétence sur la
base des critères organique et formelle .dans les arrêts
Abdelhamid Ronda 18juin ABDELLAH BENSOUDA du 15
juillet 63 page 173 ET RISKI TIJANI DU même la cours a
déclaré que « un acte émanant du souverain pris en forme
de dahir n’est pas au nombre des décisions des autorités
administratif qui sont susceptible d’un REP »

b-l’arret du 20 mars 1970 Sté propriété Abdelaziz a


réaffirmé l’irrecevabilité des recours contre les actes royaux.
L’originalité de cette décision réside dans ses motifs après
avoir rappelé que « sa M exerce ses pouvoirs constitutionnel
en qualité d’imam des croyants conformément à l’article 19
et à cette égard il ne peut être considérer comme autorité
administratif au sens de l’article 1 DU DAHIR 27 SEPTEMBR »

34
L’arrêt suit de façon très explicite « la fonction judiciaire fait
parti de l’ensemble des attributions qui relève en premier
lieu du chef des croyants, que le juge exerce la dite fonction
par simple délégation »

Fragiles, anachroniques, et contraires par certaine de leur


conséquence au disposition essentiel et la pratique
constitutionnel les motifs de cette jurisprudence traite
facilement le flanc à la critique.
Critique doctrinal
Les pp sont

a- La nature des actes royaux lorsque le roi prend des


décisions….. DU point de vue matériel il s’agit d’acte
administratif parce que étranger par nature au domaine de la
loi et ne peuvent être assimilé à des décisions juridictionnelle,
la constitution ne qualifiant pas le roi comme autorité
administratif le juge et par suite incompétent pour en
connaitre.
LA fragilité de l’argument n’a pas manqué d’être soulevé :
-d’une part le 1 ministre et le gouvernement ne sont pas
qualifié par la constitution de l’autorité administratif et il ne
viendrait à l’idée de personne de leur contester cette qualité.
-d’autre part aucune disposition constitution ne se pose à ce
que cette qualité lui soit conférer
b-la qualité d’amîr almouminin cette qualité confère au roi
certain prérogative en maître spirituelle tel que le maintien et le
renforcement du dogme, la préservation du rite malikite à
l’exclusion de toutes autres, la présidence de la prière.
La démarche de la cours consistant a brandir un argument tiré
de la philosophie du droit publique musulman pour résoudre
une question de droit positif moderne est un anachronisme
c-la remise en cause de la séparation des pouvoir et de
l’autorité judiciaire
en affirmant que l’autorité judicaire appartient au chef des
croyants et que les juges exercent cette fonction par
délégation l’arrêt Abdelaziz contredit les pp fondamentaux de
la séparation du pourvoi et de l’indépendance de l’autorité
judicaires constitutionnellement proclamé.

35
PLUS est cette interprétation est infirmer par la pratique jamais
en ‘a déplorer un cas ou sa majesté a dessaisi la justice a
cessé ou réformé une sauf l’exercice du droit de grâce.

4- Essai justification extra- juridique


Le régime contentieux des actes royaux met en lumière
Une des données spécifique de l’ordre juridique marocain il
illustre les limites d’une transposition pure et simple de
l’œuvre du CE Français celle-ci doit être considérer comme
propre à une société bien déterminer pour des raisons qui
tiennent à la méthode, efficacité pratique.
a-raison de méthode : la question du régime contentieux des
actes royaux renvoie à celle que soulève indirectement la
place de l’appareil juridictionnelle au sein de l’État et par
rapport aux autres branches de l’état question qui doit être
examiné dans un esprit réaliste.
Ce plier à des exigences méthodologique qui conduit
l’interprète à observer, analyser et interpréter les règles de
droit positif à la lumière de l’éclairage sociologique .;;;;;

Montesquieu « les lois sont des rapports nécessaire qui


dérive de la nature des choses ».
b-Facteur sociaux politique :
La justice est à la fois expression de l’éthique sociale du
moment et traduction des forces politiques. L’éthique social
du moment ainsi que les impératifs du pouvoir politique sont
au nombre des données brute qui entre en ligne de compte
dans l’interprétative et la formation du droit.
Le juge à l’image de l’administration qu’il contrôle et de la
société dont il exprime l’éthique donc il est naturellement
prudent et conservateur.
c-Des considérations d’efficacité :
Les juges ont consciences que la portée du contrôle dépend
de l’amplitude de l’autolimitation consentie par l’État. Car
tous pouvoir politique si libérale soit-il a un seuil de
tolérance au contrôle juridictionnelle, ce seuil varie selon les
circonstances, la portée du contrôle et le prestige respectif
du juge et des gouvernants. Et si le seuil est venu à être
franchi, le pouvoir politique ne manquerait pas de réagir

36
contre ce qu’il conviendrait de qualifier « coup de force
juridique et politique et même de coup d’État judicaire »

4-Esquisse d’un fondement juridictionnelle de l’immunité


juridictionnelle des actes royaux :
Théoriquement deux théories sont envisageables :
a- l’immunité juridictionnelle totale à raison des actes royaux
résulterait de l’irrecevabilité aux sens constitutionnelle du
terme de la personne du roi. La constitution n’organise
aucune forme de responsabilité du chef de l’État ni pénal
ni politique et l’absence de toute forme de responsabilité
découle logiquement…..
b- La deuxième démarche qui peut se combiner avec la
première consisterait à distinguer parmi les actes royaux
ceux pris avec contresigne et ceux pris sans contresigne.
Les actes pris sans contresigne peuvent être rangé à une
exception pris dans la catégorie des actes de
gouvernement et en principe le première ministre ou le
chef du gouvernement contresigne les actes du Roi et rien
ne s’y oppose à ce qu’il en répond juridictionnellement.

&2-Les actes de nature à faire grief


La jurisprudence du CE se livre à une appréciation de caractère
purement objectif, il est relatif au caractère de l’acte et non à ses
incidences effectives sur le requérant (la CS n’a pas suivi : qu’il ne
fait pas grief).
En d’autre terme, il n’y a pas à recherché si l’acte a fait grief au
requérant mais seulement si il était en lui-même susceptible de
faire grief.
L’acte sans conséquence juridique n’entre pas dans la catégorie
d’acte faisant grief. Les illustrations sont très abondantes de la
jurisprudence Française :
1-un acte non destiné à produire des effets de droit tel une
manifestation d’opinion ou de prétention de l’administration .Les
suggestions de l’administration également pour les actes types
des contrats types ou les règlement types, les expressions de
souhait de l’administration ou par exemple les informations
communiqués par l’administration à la presse.

37
2-un acte ayant cessé de produire des effets de droits tel les actes
caduques ou le retrait de l’acte avec effet rétroactif.
3-Les actes préparatoires et cette catégorie englobe les divers
actes d’instruction et de procédure qui précède la décision final
exemple constatation des faits, citation et convocation des
intéressés, consultation, émission d’avis, demande de
renseignement et enquête.
4-un acte pris à la suite d’une décision comme une mesure
d’application telle la publication ou la notification.
5-un acte confirmatif exemple une décision dont l’objet est
identique à celui d’une décision antérieur.
6-un acte comminatoire (les mises en demeure qui ne sont pas de
nature à faire grief sauf s’ils sont assortis de menace de
sanction).
7-Les circulaires, instruction, note de service, un REP n’est pas
recevable que s’ils ont un caractère réglementaire.

Séance du 20 mai 2015


Chapitre 2 : LES CAS DE NULLITE DE L ACTE
ADMINISTRATIF

Les divers moyens que le plaideur soulève à l’appui de leur


prétention en fait l’objet de classification scientifiques. Ces
moyens appelés également cas d’ouverture ou cas de nullité d’un
acte administratif tend à soumettre tous les aspects de l’acte
administratif à un contrôle de régularité de l’acte juridique.
Historiquement les cas d’ouvertures sont apparus dans un ordre
qui correspond à l’ordre de la démarche intellectuelle du juge :
incompétence, vice de forme, détournement de pouvoir et
violation de la loi.
La distinction des cas d’ouverture ne répond pas seulement à un
souci de clarté il fournit certes une ligne de pensé et des points
de repère. IL permet la dissection anatomique de l’acte

38
administratif .Mais il serait abusif de n’y voir qu’une simple
acrobatie intellectuelle un jeu de l’esprit sans porter utile.
la légalité est un phénomène dynamique son contrôle avec
l’action administratif, l’état de la civilisation, des mœurs et des
mentalité elle évolue également de la place des droits et des
juges au sein de la société et de l’État. Chaque cas d’ouverture
traduit un degré de plus dans la soumission de l’acte à la règle et
une garanti supplémentaire accorder au plaideur leur
développement correspond aux progrès réaliser par l’État de
droit.
En tant que techniques juridictionnelles les cas d’ouverture ne
sont que des modalités diverses pour cerner les conteurs du
même phénomène l’illégalité.
Leur systématisation permet de rendre compte des dispositions
actuelle de la jurisprudence et de mesurer tout le chemin
parcouru.
Les illégalités censurés sont un indice du degré de soumission de
l’administration au droit les cas d’ouverture ou cas de nullité sont
regrouper autour de la légalité externe et la légalité interne

Section 1 le contrôle de la légalité externe :

Ce contrôle porte sur les éléments formels de l’acte :


La compétence de l’auteur, la procédure et la forme de son
édiction.

&1 -L’incompétence :

L’incompétence se définit comme « l’aptitude juridique des


individus ou des organismes collectifs qui constituant les autorités
administratif a passé des actes juridique au nom d’une personne
publique. »
Historiquement le vice d’incompétence et le 1 cas d’ouverture
d’un REP admet par le CE français.
L’incompétence reste le vice le plus grave qui puisse affectée une
décision aussi est telle un moyen d’ordre publique qui peut être
soulevé en toute état de cause et au besoin d’office par le juge.
Les cas d’incompétence relevé par la chambre administratif
peuvent se regrouper en 2 catégories :

39
A- L’usurpation d’une fonction juridictionnelle par une autorité
administrative l’hypothèse envisager est celle pris par une
autorité administrative et qui sort totalement du domaine de
l’administration pour relever des autorités judiciaire la 1
illustration est l’arrêt Dame ther oomal Dhaloomal 18 juin
1960.
L’acte intervenu en violation des compétences est entaché d’une
inégalité qui justifie son annulation dans les conditions normale
de celle-ci.
Cependant, quand elle est flagrante elle présente une certaine
gravité, elle donne lieu à une sanction plus grave que celle
appliquer aux autres illégalités à savoir l’inexistence.
B- La méconnaissance des règles de compétence à l’intérieur
de l’administration
C- Sous cette appellation en range 4 cas d’incompétence
1- L’incompétence ration personae
C’est le cas lorsque une décision administratif émane d’une
personne ou d’un organisme collectif faisant parti de
l’administratif mais non encore habiliter à prendre des actes
juridiques au nom de la personne publique
2- L’incompétence ratione matériae
Contrairement au cas précédent l’auteur de l’acte litigieux est
une autorité doté du pouvoir de décision. L’illégalité se
rapporte au faite que cette autorité a pris sa décision dans une
matière relevant d’une autre autorité administrative qu’il soit
supérieur subordonné sous tutelle ou de rang égale. La
jurisprudence marocaine offre quelque ex de cette irrégularité
il s’agit d’empiètement des agents d’autorité sur les
prérogatives d’une collectivité local ou même d’un ministre.
3-l’incompétence ratione loci
C’est le cas de la méconnaissance d’une autorité des limites
territoriales de sa compétence
4-l’incompétence ratione temporis
Il s’agit de cas de méconnaissance dans le temps d’une
autorité administratif des règles qui gouverne sa compétence
les textes peuvent assignés a des compétences des limites des
temps à l’intérieur duquel elle peut s’exercer.

& 2-LES VICES DE FORMES :

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A-définition :

Le vice de forme consiste dans l’omission ou


l’accomplissement irrégulier des formalités prescrite par la loi
et les règlements ou qui se dégage des principes généraux de
droit.
Généralement il ne s’agit pas de règle de pure forme mais de
véritable règle conférer à l’administré contre l’administration
Les irrégularités n’entraine pas dans tous les cas l’annulation
mais à part les cas ou la loi prescrit expressément
l’accomplissement d’une formalité à peine de nullité, la
jurisprudence distingue habituellement des formalités
substantiels et celle qui ne le sont pas seul la violation des 1
comporte des conséquences contentieuse et en considérée
généralement comme substantiels la formalité dont l’omission
ou l’accomplissement irrégulier est susceptible d’influe sur le
contenu de la décision

B-Les cas de vice de forme

1-sauf lorsque la loi l’exige, l’écrit n’est pas une condition de la


validité de l’acte administratif l’admission par la loi et la
jurisprudence des décisions implicite confirme le caractère non
formel de l’acte administratif.
2-l’erreur dans les visas :
Obligatoire pour les décisions juridictionnelles la référence dans
un acte administratif aux actes antécédent (base juridique et
élément) est facultative pour les actes administratifs.
Le juge par mépris des formes n’accorde aucune portée
contentieuse à l’omission ou à l’erreur de visa
3-la motivation de l’acte administratif :
Sauf disposition législative contraire l’administration n’est pas
tenue de motiver ses décisions. Depuis l’adoption de la loi
rendant obligatoire la motivation de certain acte l’absence de
motivation de l’acte entrant dans cette catégorie
Lorsque une décision qui n’est pas obligatoirement motivé fait
l’objet d’un REP l’autorité administratif doit faire les motifs de la

41
décision attaqué cette obligation est fondamental pour les droits
de la défense et l’exercice d’un contrôle de fond.

C-Autre élément de forme


Sur les autres éléments externes de l’acte, date, signature
contresigne et présentation des dispositifs aucun indice tiré de
la jurisprudence marocain n’autorise de dégager une
quelconque doctrine de la haute juridiction en la matière.
Néanmoins en peut affirmer à la lumière de la jurisprudence du
CE que le défaut de signataire d’une décision ou l’absence d’un
contreseing constitue des vices de forme.
&3- les vices de procédures

L’acte administratif doit intervenir selon les règles de


procédure qui en commandent la légalité si une des opérations
normatives qui constitua la procédure « négocium » est
irrégulière l’instrumentum(l’acte) doit être regarder comme nul
.
Le contrôle de la régularité de la procédure est très poussé
dans la jurisprudence marocaine les cas les plus fréquent de
l’accomplissement de vice de procédure résulte de la
procédure disciplinaire des agents publiques et fonctionnaires.

Séction2 : Le contrôle de la légalité interne


La légalité de l’acte porte sur l’objet le motif et le

&-1le contrôle de l’objet de l’acte ou la violation

La violation de la règle de droit ou l’inégalité relative à l’objet


implique une atteinte portée à la hiérarchie des normes
juridique le juge administratif va vérifier si l’acte qui lui est
déféré ne déroge pas à un acte de valeur supérieur (source de
la légalité section voir la haut)

Le contrôle des motifs :

Par motif d’un acte administratif, il faut entendre les éléments


de droit et de fait qui ont conduit l’administration à agir. La
jurisprudence marocaine fait de l’existence et de la régularité
des motifs de droit et de fait une condition de validité de l’acte.

42
Il a étendu son contrôle à une date relativement récente à
l’appréciation des faits.

A-Le contrôle des motifs de droit

Les motifs de droit se rapportent à l’erreur de droit ou au


défaut de manque de base légal et aux actes pris en dehors du
champ d’application de la loi
1-le défaut de base légale
Le défaut ou le manque de base légale implique que le motif
de droit sur lequel est fondé l’acte attaqué n’existe pas encore
n’existe plus ou est illégale c à d que l’acte attaqué est
dépourvu de tout fondement légale ou réglementaire.
2-l’erreur de droit :
Elle signifie que l’administration a donné au texte qui sert de
fondement à l’acte un sens ou une porté erroné il s’agit d’un
vice dans le raisonnement de l’administration par ex un
préfet a interdit le jeu de la roullette au casino.
3-acte pris hors du champ d’appel de la loi
C’est le cas de l’inapplicabilité de la loi au cas d’espèce.

B-contrôle des motifs de fait :

La jurisprudence marocaine abonde en arrêts ou le juge son


contrôle sur l’exactitude matériel des faits et leur qualifications
juridiques .Il ne s »est engagé que depuis une date récente sur
la voie de l’appréciation des fait
1-la matérialité des faits /ou exactitude des faits
L’existence des faits qui ont motivé une décision conditionne
sa légalité, le juge se penche sur la question de savoir si
les faits qui fondent l’acte existent ou pas ex arrêt
Benchekroune.
2-la qualification juridique des faits :
Le contrôle des fait par le juge du REP s’étend à leur
qualification juridique l’économie de cette technique se
ramène à rechercher si les faits sur lequel se fondent
l’administration pour agir sont ou non de nature à justifier la
décision prise.

43
Le terrain de prédilection du contrôle de qualification est le
contentieux disciplinaire de la fonction publique, les faits
commis : sont-ils ou non une faute? Cette faute est simple ou
grave exemple le faite de consulter le cahier de cour pendant
l’examen est-il par lui-même, de nature à justifier légalement
l’exclusion du candidat? La suppression d’un poste budgétaire
est-il de nature à justifier la radiation de son titulaire?
a-l’appréciation des fait ou le contrôle d’opportunité
En principe le juge du REP est un juge de légalité des décisions
administratives, il ne peut contrôler leur opportunité ni substituer
son appréciation à celle de l’administration.
Cependant le juge français a porté progressivement son contrôle
sur le pouvoir discrétionnaire d’appréciation des conditions
d’exercice d’une compétence. À cet effet deux techniques vont
s’avérer
1-la notion manifeste d’erreur d’appréciation : par l’emploi de
cette notion le juge va chercher à éviter que l’administration ne
verse dans des appréciations abusive qui heurte le bon sens le
juge va vérifier la qualité ou (la raisonnabilité) de l’appréciation
des faits faite par l’administration.
Le juge marocain va emboiter le pas à son homologue Français la
CS a longtemps estimé que l’adéquation de la sanction à la faute
commise par le fonctionnaire relevé du pouvoir d’appréciation
discrétionnaire de l’administration et échappé de ce fait à son
contrôle dans un arrêt de principe AJDAH RACHID DU 13 février
1997 La cour rompant avec sa jurisprudence ultérieur a
considérer que la faute commise par le requérant est une faute
grave justifiant la sanction prise à son encontre (policier a
changer ses outils de travail menotte et insigne contre des
lunette ray bane) il s’est vu infligé la sanction de révocation par la
direction de la sureté national .

b-La théorie du bilan cout- avantage

Le contrôle de l’appréciation des faits a été étendu par le juge


marocain, au contentieux de l’expropriation par le bais de la
théorie cout-avantage inauguré par l’arrêt Abiede 7mai 1997, le
juge ne se contente plus d’envisager l’utilité d’un projet d’une
manière abstraite, expropriation ou utilité public est apprécier en

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fonction de l’équation avantage pour l’intérêt général d’une part
et cout social et financier pour l’intérêt privée d’autre part.

Paragraphe 3 : le détournement de pouvoir ou le contrôle du but

Autre aspect du contrôle est que l’action administrative doit être


conforme au but qui lui a été assigné, le détournement du pouvoir
implique que l’autorité administratif a agit sciemment et
délibérément dans un but autre que celui pour lequel les pouvoirs
lui ont été conférer ,il résulte aussi de la non concordance par le
but voulu par le législateur et le but poursuivi par l’administration
dans cette recherche porte son examen sur les mobiles et l’auteur
de l’acte examiné éminemment subjectif puisqu’il porte sur les
intentions.
LA jurisprudence marocaine recèle les trois cas de détournement
de pouvoir qui illustre les trois variantes.

1-l’administration agit dans un but totalement étranger à l’intérêt


public, tel est le cas par ex lorsque la décision attaquer a été prise
dans le but de favoriser un tiers exemple le retrait avant terme
par le ministre des travaux public d’une autorisation d’occupation
du domaine maritime au motif d’une promesse faite à un tiers
d’occuper le même emplacement( il s’agit d’une occupation de
plage sté balnéaire 6juillet 1961 du Maroc recueil 83
2-l’administration a poursuivi un but dans l’intérêt public mais
différent de celui en vue duquel elle devait agir l’exemple est
fourni par l’arrêt du 21 mai 1960 LAHCEN BEN ABDELMALEK
SOUSSI recueil page 105;
Pour mettre fin un litige qui opposé un propriétaire d’un
restaurant a la veuve et aux enfants mineur de son ex-associer et
afin de protéger les intérêts de ceux-ci le caid de khmissate a
ordonné au requérant la fermeture de l’établissement mais les
louables intentions du caid n’en pas convaincu la cour qui a
estimé que la décision a été dictée par des considérations
étrangère en vue duquel les pouvoirs de police ont été conférer
au caid
3-détournement de procédure
Elle consiste dans le fait pour l’administration d’utilisé dans un
but autre pour lequel cette procédure a été institué exemple

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MOHAMED FRAJE DU 30 JANVIER 1970. LE requérant s’est vu
infligé une sanction administratif pour hausse illicite des prix alors
qu’il lui est reproché d’avoir fraudé dans la qualité et les prix des
produits (il vendait de l’huile d’olive mélanger avec de l’huile
végétal comme une pur huile. Hors les deux infractions relève de
deux procédures différentes la hausse des prix relève de l’autorité
administratif alors que la répression des fraudes est de la
compétence des tribunaux.

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