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INTRODUCTION

Selon le référentiel, le fonctionnement de l’économie nécessite une intervention plus ou moins forte
de l’État pour fluidifier le marché, corriger des dysfonctionnements et influencer le niveau de
l’activité économique. L’État et ses institutions régulent l’activité des agents, notamment par la
production de règles de droit général et de droits spécifiques (par exemple, celles édictées par le
droit de la concurrence ou de la propriété industrielle). Enfin, l’action publique, à court et à moyen
terme, affecte l’organisation et la politique de l’offre de l’entreprise par des incitations mais aussi
des contraintes (normes). Le management doit prendre la mesure du rôle de l’État à travers l’analyse
économique et juridique de son environnement.

I/ L’ÉTAT ET SES FONCTIONS

Le fonctionnement des marchés nécessite l’intervention de l’État. Afin de comprendre le rôle de
l’État dans la régulation économique, il faut comprendre ses trois fonctions :
• l’allocation de ressources est la production par l’État de biens et de services non marchands mis à
la disposition du public ;
• la régulation ou la stabilisation de l’activité permet de limiter les déséquilibres économiques ;
• la redistribution des richesses permet de réduire les inégalités.

1. La fonction d’allocation
L’Etat a la charge de produire tous les biens que le secteur privé n’a pas intérêt à produire soit à
cause des investissements excessifs et peu rentables qu’ils exigent (cas des infrastructures) , soit du
fait de la non exclusion à la consommation une fois produits (cas de l’éclairage public qui est à la
portée de tout le monde- difficulté de vendre l’éclairage public à une personne seule).
Ici la question demeure l’efficacité productive. L’Etat doit chercher à maximiser le bien-être collectif
tout en tirant le meilleur parti des ressources productives disponibles. En outre les investissements
réalisés par l’Etat dans les biens collectifs ou publics sont généralement à l’origine des économies
externes pour les entreprises. C’est le cas des dépenses effectuées pour financer la recherche et la
formation professionnelle.
2. La fonction stabilisatrice
La stabilisation consiste en la régulation de l’activité économique et au rétablissement des grands
équilibres macroéconomiques. Il s’agit de ramener l’économie à son niveau d’équilibre souhaité
grâce aux initiatives publiques. Ces décisions publiques sont exercées soit sur l’offre (production),
soit sur la demande globale (dépense nationale).
Sur le plan temporel, à court terme, c’est la demande globale qui est susceptible de réagir ; en
revanche, les actions sur l’offre qui font recours aux structures de l’économie ne réagissent qu’à
moyen et long terme.
3. La fonction de redistribution.
Les répartitions primaires des revenus et de la richesse nationale ne satisfont toujours pas aux
principes de la justice et de l’équité sociale. D’où le rôle de l’Etat de devoir restaurer cette justice et
cette équité sociale en agissant dans l’économie par la fiscalité et les transferts (subventions,
prestations sociales, RMI).
Il y a deux types de redistribution : horizontale et verticale. La redistribution est dite verticale quand
l’Etat redistribue en faveur des agents économiques défavorisés par la répartition primaire ; en
revanche, cette redistribution est horizontale quand elle représente les transferts entre agents : par
exemple on prend aux riches pour donner aux pauvres ; les bien-portants financent les soins de
santé des malades.
En veillant à la redistribution, au plus grand bien-être collectif et à la meilleure protection contre les
risques, l’Etat est devenu l’Etat-Providence ou le Welfare State chez les Anglo- Saxons.

II/ Les objectifs et instruments de la politique économique de l’état

II.1 Les objectifs
La politique économique de l’Etat poursuit différents objectifs : la croissance économique d’une
part, le plein emploi, la stabilité des prix…
a.La croissance économique :La croissance économique peut se définir comme l’accroissement sur
une courte ou une longue période des quantités de biens et services produits dans un pays. Cette
production va générer de la valeur ajoutée, par la combinaison des facteurs de production, et in fine
davantage de richesses dans le pays concerné, qui sera mesurée par l’évolution du PIB. Le produit
intérieur brut aux prix du marché vise à mesurer la richesse créée par tous les agents, privés et
publics, sur un territoire national pendant une période donnée. On peut le déterminer par la somme
des valeurs ajoutées de toutes les acti-vités de production de biens et de services et en y ajoutant les
impôts moins les subventions sur les produits. La croissance économique est donc une hausse de la
valeur ajoutée créée sur une période donnée, ce qui a priori indique une enrichissement de la
population, un progrès économique sous réserve d’un partage raisonnable de cette richesse. Une
hausse de la croissance ne signifie pas nécessairement une hausse du niveau de vie moyen. Le PIB
est un indicateur quantitatif, et non qualitatif, d’où les régulières remises en cause.
b.Le plein emploi :Le plein emploi correspond à une situation où l’ensemble de la population active
est en emploi. Cela ne signifie pas un taux de chômage de 0%, car il y a toujours un taux de chômage
incompressible, appelée chômage frictionnel généré par les périodes entre deux emplois (entretiens
d’embauche etc) et le délai pour de jeunes actifs entre leur arrivée sur le marché du travail et leur
premier emploi.
Par ailleurs, tout dépend de ce qu’on définit comme un chômeur. En effet, la définition retenue est
celle du BIT, qui exclue les situations de sous emploi (temps partiel subi) et le halo du chômage. Le
plein emploi ne signifie pas par ailleurs un emploi à temps plein pour tous…
On parle de plein emploi lorsque le taux de chômage atteint 3,5%, en deçà des tensions sur le
marché du travail peuvent apparaître, le stock de travail pouvant se révéler insuffisant.
c.La stabilité des prix :Les prix sont issus de la rencontre entre l’offre et la demande. En cas de
croissance économique forte, la demande de biens économiques ou de matières premières peut
s’accroître plus rapidement que l’offre, surtout si le stock de travail disponible est restreint. La
conséquence de ce déséquilibre est alors l’inflation, à savoir une hausse générale, durable et
cumulative des prix. Cette hausse des prix va alors pénaliser le pouvoir d’achat des ménages.
Ici les ménages sont inégaux face à la hausse des prix, en fonction de leur capacité à générer une
épargne qui leur permette de compenser d’une part la hausse des prix, et de la nature de leurs
revenus (les retraites non indexées sur l’inflation par exemple…).

II.2/ Les instruments
a. La politique budgétaire
Le budget de l’État est établi par la loi de Finances votée chaque année par le Parlement. Il prévoit
les recettes (politique fiscale) et les dépenses (politique de dépenses publiques) de l’État pour
l’année civile. Par ses orientations, la politique budgétaire aura des effets restrictifs ou au contraire
expansifs sur l’activité économique.


b. La politique des revenus
La politique des revenus consiste à agir sur le revenu disponible des agents économiques. Elle peut
avoir deux objectifs :
• un objectif de relance de l’activité économique
Une action positive sur les revenus distribués (hausse du SMIC, incitations à l’embauche…) peut
permettre un accroissement de la demande globale, donc une relance de l’activité économique.
Toutefois, l’augmentation des revenus peut entraîner une hausse du coût du facteur travail ayant
plusieurs conséquences négatives : une élévation possible du chômage, un risque d’inflation (les
entreprises reportant la hausse du coût du travail sur les prix de vente)...
• un objectif de restriction de l’activité économique
Un gel ou un ralentissement dans la progression des revenus peut permettre de maîtriser des
tensions inflationnistes. Toutefois, vont naître des tensions sociales (grèves) en raison de la
stagnation du pouvoir d’achat (quantité de biens et de services qu’un revenu permet de se
procurer).
c. La politique monétaire
La politique monétaire a pour principal objectif de contrôler la masse monétaire en circulation, c’est-
à-dire de mettre à la disposition des agents économiques une masse monétaire suffisante, mais pas
trop abondante, pour assurer une croissance économique équilibrée (ni inflationniste, ni
sécessionniste).
En augmentant ou en diminuant les taux d’intérêt directeurs, les autorités monétaires (Banque
centrale européenne principalement) influent sur la distribution de crédit, donc sur la demande des
ménages et des entreprises.

III/ LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE ET SES LIMITES

Deux contraintes principales limitent actuellement l'efficacité de la politique budgétaire : la
contrainte européenne et la contrainte liée à l'endettement public.
1. La contrainte européenne
Les règles budgétaires dans l'UE, réduisent les possibilités de mettre œuvre une politique budgétaire
capable de relancer la croissance en période de ralentissement. Le Pacte de Stabilité et de
Croissance (PSC) fixe des limites à la politique budgétaire des pays de la zone euro. Les déficits
publics ne peuvent pas dépasser 3% du PIB et l'endettement public est limité à 60 % du PIB.
2. La contrainte liée à l'endettement public
Le recours à l’emprunt pour financer les dépenses publiques entraine un effet "boule de neige " et
pose un problème à long terme de soutenabilité des finances publiques.
a. Effet boule de neige :
Dès que l’économie s’ouvre sur l’extérieur, toute injection supplémentaire de fonds de
la part de l’État stimule les achats à l’étranger, ce qui aboutit à une hausse des importations. Cela a
pour effet de diminuer l’effet multiplicateur de ces dépenses publiques sur la production intérieure.
De plus, lorsque les importations connaissent une croissance plus rapide que la production,
l’économie subit la contrainte extérieure qui se traduit par un déséquilibre de la balance
commerciale, comme ce fut le cas en France en 1982 après la mise en place d’une politique de
relance. Il en découle une sortie de devises plus importante que les entrées ; cela contribue à la
dépréciation de la monnaie nationale, ce qui surenchérit le coût des importations indispensables
(matières premières par exemple). Aussi, pour limiter la dépréciation de la monnaie nationale, l’État
est obligé de susciter l’entrée de capitaux en augmentant les taux d’intérêt. Or cette hausse pénalise
l’investissement, donc l’emploi.
Par ailleurs, lorsqu’une partie plus importante du revenu est thésaurisée, c’est-à-dire retirée du
circuit économique (le bas de laine !), l’effet multiplicateur des dépenses publiques est également
amoindri.

b.La soutenabilité des finances publiques :
L’accroissement des dépenses de l’État peut ne pas exercer les effets qu’on en attend
sur l’emploi si certaines branches sont dans l’incapacité de répondre à une demande
supplémentaire. Les goulets d’étranglement qui se formeront se traduiront par une hausse des prix
qui pourra se généraliser à l’ensemble de l’économie. Le financement monétaire du déficit
budgétaire peut de la même manière être source d’inflation. Et si l’État cherche à financer son
déficit par une ponction fiscale accrue, il décourage l’initiative privée. Si le déficit est financé par
l’emprunt, un effet d’éviction peut se produire : ce mode de financement constituant un appel aux
ressources d’épargne, il réduit le volume des capitaux disponibles pour les autres agents en besoin
de financement, ce qui provoque une hausse du taux d’intérêt.
Du reste, le financement du déficit budgétaire par l’emprunt pose le problème de la dette de l’État ;
celle-ci est d’autant plus élevée que les taux d’intérêt le sont. Un cercle vicieux de l’endettement
peut alors se déclencher, lorsque l’État est amené à supporter une charge d’intérêt croissante qui
aggrave son déficit initial et le pousse à emprunter de nouveau. C’est pourquoi, au sein de l’Union
monétaire européenne, les déficits publics (qui incluent le déficit budgétaire) ne doivent pas
dépasser 3 % du PIB.

Conclusion
Au regard de ce qui précède, il convient de dire que l’intervention de l’Etat dans l’économie est plus
qu’incontournable face aux déficiences et au fonctionnement non optimal du marché, disons du
capitalisme. Par les normes qu’il doit édicter et par la régulation, il est obligé d’agir sur l’économie.
Toutefois, il doit intervenir en privilégiant l’efficacité économique et en évitant le gaspillage.

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