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Gestion Des Carrières GRH3
Gestion Des Carrières GRH3
GRH3
OBJECTIF GENERAL
OBJECTIFS SPECIFIQUES
- l'adaptation du personnel ;
- la flexibilité humaine ;
- le développement du potentiel humain ;
- l'amélioration du climat social ;
- l'amélioration de la productivité.
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GESTION DE CARRIERE
Aujourd'hui, la notion de gestion des carrières pour un titulaire d'emploi s'effectue en termes
d'employabilité. Cela s'accompagne d'une évolution en termes de rémunération. Ainsi, dans
les structures où cette philosophie est assez poussée, on peut trouver, par exemple, un
collaborateur qui est mieux rémunéré que son directeur au regard de ses compétences ou
encore l'expertise dont il fait preuve. Il dispose alors d'un salaire d'expert plus un salaire de
manager.
La carrière se définit comme une suite de fonctions et d’activités liées au travail qu’occupe
une personne au cours de sa vie et auxquelles on associe des attitudes et des réactions
particulières. Pour bien comprendre la notion de carrière, il est utile de dissocier ses
composantes individuelle et organisationnelle. En ce qui concerne la composante individuelle,
le terme de carrière peut être défini simplement sous l’angle des expériences de travail d’un
individu. Il s’agit d’observer les étapes cruciales qui marquent la progression professionnelle
d’une personne en particulier.
1.1 Définition
La gestion de carrière consiste à planifier les mouvements de main-d’œuvre dans le but de
retenir les employés compétents et de combler les besoins organisationnels futurs. C’est
donc un système qui concilie les aspirations professionnelles des employés et les besoins de
l’organisation.
Ces besoins constituent des étapes nécessairement déterminées de manière précise ; elles
varient grandement selon les catégories professionnelles auxquelles appartiennent les
travailleurs, la culture et la structure organisationnelle, les préférences des individus et leurs
aspirations. Les cheminements de carrière ont une incidence sur les individus et les
organisations. Ils influent sur la performance des individus au travail, sur leur satisfaction,
leur santé et leur bien-être.
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1.2 Les besoins organisationnels de carrière
Ils sont fonction des réponses essentielles aux questions stratégiques du genre :
- Quels sont les objectifs stratégiques organisationnels pour les deux ou trois prochaines
années ?
- Quels sont les besoins et les défis auxquels l’organisation devra faire face au cours des
prochaines années,
- Quelles sont les compétences, les connaissances et l’expérience qui seront requises
pour relever ces défis ?
- Quelles exigences se posent en matière de recrutement ?
- L’organisation a-t-elle les attributs nécessaires pour relever ces défis
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Cependant, malgré ses nombreux avantages, la gestion des carrières doit tenir compte de
plusieurs considérations. Il ne faut cependant pas perdre de vue que les individus ont des
aspirations qui diffèrent en fonction de caractéristiques individuelles comme la personnalité,
la scolarité, l’âge et le sexe et n’abordent pas tous nécessairement leur carrière de la même
façon. Les organisations, de leur côté vivent des périodes d’instabilité et de turbulence qui
réduisent quelque peu leur capacité à offrir des cheminements de carrière stables et
prévisibles.
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dispose sur les postes à combler et donne la possibilité aux employés de choisir ceux auxquels
ils désirent poser leur candidature. Dans le cas d’une politique fermée, les employés sont
simplement informés du fait qu’ils ont été sélectionnés.
1.5.4 La sélection
L’employeur doit aussi déterminer les critères de sélection qui permettront d’identifier et de
sélectionner les employés afin de les destiner à des emplois plus intéressants et d’accroître
leur mobilité.
1.5.6 La rémunération
La rémunération croit avec les promotions, qui sont considérées comme les voies
traditionnelles de développement de carrière. Or, les organisations, qui sont aux prises avec
des structures plus aplaties et une philosophie de gestion de type organique, devront concevoir
des programmes de rémunération pour inciter les personnes à opter pour une orientation de
carrière à l’horizontale.
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A. Les types de carrière
Divers auteurs se sont penchés sur l’analyse des types de carrière. Nous présentons dans cette
section les typologies les plus connues, soit celles de Holland, de Driver et de Schein.
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1.5 La personnalité entreprenante
Tout comme la personnalité sociale, la personnalité entreprenante aime travailler avec les
autres. La principale différence entre les deux réside dans le fait que ces personnes préfèrent
avoir la main haute sur d’autres individus, de façon à atteindre certains buts au sein de
l’organisation. Ces personnes font généralement preuve de beaucoup de confiance en elles-
mêmes, elles sont ambitieuses, énergiques et loquaces. Elles peuvent cependant être
dominatrices, centrées sur le pouvoir et impulsives.
1.6 La personnalité investigatrice
Ce dernier type de personnalité est l’opposé de la personnalité entreprenante. Les personnes
qui conviennent à ce type préfèrent les activités faisant appel à l’observation et à l’analyse de
phénomène, de façon à pouvoir enrichir leurs connaissances et leur compréhension des
choses. Elles sont décrites comme des êtres compliqués, originaux et indépendants aussi bien
que désordonnés, dépourvus de sens pratique et impulsifs. Ce genre de personne occupe les
postes axés sur la recherche et le développement et au sein du personnel professionnel, tâches
qui exigent de procéder à des analyses complexes sans recourir nécessairement à la persuasion
ou à la négociation avec d’autres personnes.
2. Les huit ancres de carrière selon Schein
Ancres de carrière Type de travail Système de promotions
- Travail qui teste les habiletés techniques et - Promotions d’ordre
professionnelles, en proposant des défis, professionnel ;
- Accent mis sur le contenu du travail et non - Elargissement des
sur le contexte dans lequel il est effectué ; tâches ;
TECHNIQUE - Travail à caractère professionnel et accès à - Soutien technique très
des budgets illimités ; important
- Travail comportant des difficultés avec les -
gestionnaires.
- Spécialisation considérée comme un - Promotions basées sur le
piège mérite, sur la
MANAGERIALE - Travail de généraliste ; performance ;
- Travail axé sur les promotions ; - Capacité de produire des
- Accent sur les relations résultats rapides.
interpersonnelles
- Incapacité de supporter la dépendance à - Promotions basées sur
l’égard d’une autre personne ; les réalisations passées ;
- Opposition à l’idée de s’habiller d’une - Accroissement des
AUTONOMIE certaine façon ; responsabilités ou
- Désir de faire les choses à sa façon Octroi d’un rang plus
élevé pouvant mettre en
péril son autonomie
SECURITE/STABILITE Besoin de se sentir en sécurité ; loyauté Promotions basées sur
envers l’organisation accordée en l’ancienneté
échange de la stabilité.
CREATIVITE Effort de création de nouvelles Pouvoir de changer de
entreprises rôle au besoin
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Désir d’améliorer le monde d’une Promotions
certaine façon ; reconnaissant la
SENS DU SERVICE Volonté d’influencer l’entourage contribution de
l’individu à son milieu
1.6 Le Mentor
La pratique du mentorat occupe une place de choix parmi les activités qui contribuent au
développement de la carrière des employés, et en particulier des femmes, dont la
représentation aux postes stratégiques de l’entreprise est insuffisante, ainsi que des jeunes et
des nouvelles recrues. De ce fait, trois rôles essentiels ont été donnés au mentor.
1.6.1 Rôle professionnel
- Précise les besoins de perfectionnement de son protégé et les moyens lui permettant
d’y parvenir ;
- Assure la formation de son protégé sur les plans techniques et administratif ;
- Communique à son protégé les stratégies générales de l’organisation et les lui
explique ;
- Affecte son protégé à des postes stratégiques ;
- Lui donne une rétroaction sur sa performance et ses attitudes ;
- S’assure qu’il reçoit toute la reconnaissance qu’il mérite.
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- Possibilité de choisir ses tâches ;
- Réduction de la charge de travail ;
- Changement de vocation ;
- Possibilité développement de carrière ;
- Accroissement de l’autonomie ;
- Progression de carrière.
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CHAPITRE II : CARRIERE ET MOBILITE
Une entreprise qui se développe a besoin de se pencher sur la question de la mobilité et des
carrières des collaborateurs. Une bonne gestion en la matière permet une augmentation des
performances et des savoir-faire de l’entreprise. La flexibilité des on personnel dépend en
grande partie de sa capacité à recruter mais aussi à les préparer à de nouvelles fonctions et à
les affecter en tenant compte de leurs capacités potentielles. Parallèlement à cette nécessité de
croissance des entreprises, les collaborateurs expriment aujourd’hui davantage leurs souhaits
de changement ou d’évolution. Le travail n’est pas seulement une source de revenus
financiers, il contribue également au développement et à l’enrichissement personnel. La
gestion des carrières et de la mobilité devrait donc constituer en un compromis permanent
entre les besoins de l’entreprise, les potentiels disponibles et les désirs des salariés.
A cet égard, la notion de gestion des carrières rejoint de plus en plus la notion
d’employabilité. L’employabilité, c’est non seulement le fondement de la sécurisation des
parcours, mais aussi le point de convergence entre le besoin de l’individu de valoriser ses
acquis et désadapter aux évolutions des métiers et le besoin pour l’entreprise de
professionnels compétents. La mobilité est un moyen de maintien ou de développement de
l’employabilité.
Une carrière dans une entreprise, c’est une succession d’affectations. La gestion d’une carrière inclut
le suivi dans le passé, le présent et l’avenir des affectations d’un salarié au sein des structures de
l’entreprise. Elle apparaît comme un compromis permanent entre des besoins de l’entreprise, des
potentiels disponibles et des désirs exprimés par les salariés. Ce compromis s’exprime en décisions de
recrutement, de formation et de mobilité interne. L’évolution des hommes au sin de la pyramide
hiérarchique de l’entreprise se traduit en décisions de promotion. Le suivi et la préparation de telles
décisions constituent également une autre composante d’un système de gestion des carrières. Gérer les
carrières, c’est prendre en compte à la fois les besoins de l’entreprise, les potentiels et souhaits de
chaque salarié. Cela implique un système d’appréciation permettant de détecter les potentiels et
d’orienter la gestion personnalisée de l’emploi. Cela nécessite également l’existence d’une politique de
promotion et d’une gestion des carrières. Cela englobe enfin, la prise en compte des départs.
La mise en œuvre d’une gestion prévisionnelle des ressources humaines implique l’existence d’un
système d’appréciation permettant de réunir les informations nécessaires pour construire les différents
programmes (promotion, rémunération, formation) et asseoir les décisions concernant les carrières des
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salariés. Aujourd’hui, l’existence d’un système d’entretien annuel d’appréciation apparaît
indispensable dans toute organisation. Cependant tout système d’évaluation suscite des réserves (est-
ce vraiment utile de noter ?a-t-on le droit de juger ? qui peut noter qui ?), et les difficultés rencontrées
sont nombreuses.
Les décisions que l’appréciation améliore peuvent être classées en trois niveaux :
Les promotions, les mutations, les changements d’affectation et l’ensemble des décisions de
mobilité ;
Les actions visant à améliorer les capacités et l’organisation (formation, par exemple).
L’individualisation de la rémunération. Selon les décisions à éclairer, l’appréciation devra être
centrée de préférence sur la personne (promotions), les actes (actions) ou les résultats
(l’individualisation). Il est donc indispensable d’adapter le type d’appréciation aux objectifs
poursuivis.
C’est au niveau de l’encadrement que le système d’appréciation est aujourd’hui le plus répandu. Son
utilisation, destinée à améliorer le diagnostic des potentiels, suscite des réserves. Valery Ernoult note
« Théoriquement, l’appréciation du personnel pourrait être un des moyens de détection des potentiels.
Tous ceux qui ont eu à faire une analyse critique de ces systèmes s’accordent à souligner leur échec
dans leur aspect gestion quantitative et prévisionnelle ».
Ce collaborateur est-il :
- Au-dessus du poste ?
- Dans les normes du poste ?
- En deçà des normes du poste ?
- A court terme ?
- A moyen terme ?
- A long terme ?
Ces questions devraient pouvoir servir de base à une gestion des carrières. Or, les résultats obtenus
sont peu fiables. Ils sont souvent différents d’un hiérarchique à l’autre et on rencontre donc un
problème d’homogénéité.
Les filières promotionnelles indiquent les successions de postes qui permettent d’acquérir une
qualification croissante et d’obtenir une promotion. Le schéma, ci-dessous, illustre ce
cheminement sur trois niveaux hiérarchiques.
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C1
B4 B3 B2 B1
A1 A2 A3 A4
Les mutations du type A1 vers A2 ou B1 vers B2 sont des décisions de mobilité horizontale.
Les évolutions allant de A4 vers B1 ou de B4 vers C1 sont des décisions de mobilité verticale.
Le raccourcissement des lignes hiérarchiques et le choix d’organigrammes plats limitent les
opportunités de mobilité verticale et encouragent le développement de mobilité horizontale et
de parcours permettant un accroissement des compétences.
Pour occuper l’un des postes de niveau n+1 (B1, par exemple), il faut maîtriser les tâches
regroupées dans les postes A1 à A4. Un passage par ces différents postes permet de remplir
cette condition et rend susceptible d’être promu. De même, pour un poste de niveau n+2, la
connaissance de chaque poste et des compétences nécessaires pour le tenir permet de
construire dans l’entreprise des évolutions de carrière qui peuvent être proposées au
personnel. Les évolutions de carrière peuvent se faire dans la même filière ou inclure des
changements de filière (passage de la filière technique à la filière commerciale, par exemple).
Les évolutions de carrière nécessitent souvent des compléments de formation pour assurer les
tâches du nouveau poste. Le bilan des compétences permet de les déterminer. Les choix de
mobilité reposent souvent sur des bilans de carrière.
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- Sa volonté de se former et de développer ses compétences (demande de congé de bilan
de compétences, demande de formations techniques) ;
- Sa mobilité (nombre de postes occupés, date du dernier changement, etc) et sa
demande de mobilité (souhaits exprimés, refus nature des changements souhaités) ;
- Son niveau de performance actuel et passé, son évolution (le pilier) est-il en voie de
devenir une « branche morte » ?
1.3.2 Le bilan de compétences
Il peut être réalisé à l’initiative de l’entreprise, dans le cadre du plan de formation, avec
l’accord du salarié concerné, ou à la demande du salarié qui remplit les conditions
d’ancienneté. Le bilan de compétences est un outil majeur de la gestion préventive,
personnalisée et partagée des emplois et des compétences. Il complète le bilan de carrière.
Certaines entreprises ont institutionnalisé des bilans de carrière à certaines dates importantes
(quarante et cinquante ans). Le bilan de carrière repose sur une démarche en cinq étapes :
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1.4 La politique de mobilité
Deux politiques de mobilité peuvent être distinguées :
- La mobilité « au coup par coup » ;
- La mobilité organisée.
Dans le premier cas, le problème de la mobilité ne se pose que lorsqu’un poste à pourvoir
existe. La hiérarchie recherche avec le gestionnaire de carrière si l’un des salariés possède les
aptitudes requises. La mobilité « au coup par coup » peut intervenir à tout niveau
hiérarchique. Elle ne se situe pas dans le cadre d’une gestion des ressources humaines
vraiment élaborée. La nécessité de pourvoir rapidement le poste, l’absence d’outils
d’évaluation adéquate peuvent aboutir à des échecs. Les promotions manquées qui entraînent
un constat d’échec se révèlent particulièrement couteuses. Aussi apparaît-il nécessaire
d’organiser la mobilité.
La mobilité organisée repose sur une gestion prévisionnelle de l’emploi et un système
d’évaluation du personnel. Elle nécessite des prévisions, une préparation minutieuse et une
étude des répercussions. La mobilité organisée utilise les plans de remplacement. Ces plans
prévoient, pour un certain nombre de postes de responsabilité, le nom de la personne
susceptible de remplacer à court ou moyen terme le titulaire.
1.5 Les plateaux de carrière
Un salarié se trouve en situation de plateau de carrière lorsque, dans son entreprise, ses
perspectives de promotion sont limitées. Le tableau, d’après FERENCE, qui est présenté ci-
dessous permet de poser le problème.
Perspectives de promotion
FAIBLES FORTES
Niveau de performance
FAIBLE Branches mortes Espoirs
FORT Piliers Etoiles
1.6 Le départ
Le départ conclut la carrière du salarié dans l’entreprise. Les causes de départ sont diverses :
Démission, fin de contrat à durée déterminée, licenciement économique, licenciement non
économique, préretraite, retraite, rupture négociée, force majeure. Les règles à respecter sont
en partie différentes selon l’origine de cessation du contrat. Les cas les plus fréquents sont
examinés ci-dessous, après avoir précisé deux situations.
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Les maladies : elles peuvent entraîner la rupture du contrat de travail. Les absences répétées
ou prolongées peuvent justifier le licenciement dans la mesure où elles perturbent le
fonctionnement du service ou la bonne marche de l’entreprise et rendent nécessaire le
remplacement définitif du salarié ;
La force majeure : Un évènement imprévisible, inévitable, insurmontable, rendant impossible
l’exécution du contrat de travail, entraîne le cas de force majeure, c’est-à-dire sa suspension,
sa rupture selon sa durée. Parmi les cas de force majeure possibles, citons :
- Un cataclysme naturel (inondation, tremblement de terre, incendie par exemple)
provoquant la destruction des locaux de travail ;
- Le fait du prince (décision de l’autorité publique mettant l’entreprise dans
l’impossibilité de continuer son activité) ;
- Le décès du salarié.
1.6.1 La démission
Il y a démission lorsque le salarié décide de rompre le contrat de travail à durée indéterminée.
Cette décision peut être communiquée par écrit ou verbalement. Il n’est pas nécessaire de
respecter des règles de forme sauf dispositions particulières des conventions collectives. La
jurisprudence considère que la volonté de résiliation du salarié doit se manifester de façon
certaine et définitive. La connaissance des raisons qui poussent le salarié à donner sa
démission est un élément important en gestion des ressources humaines. En effet, un départ
peut être révélateur de dysfonctionnements internes, de l’inadaptation de certaines politiques
ressources humaines, de la non-prise en compte d’attentes du salarié. Or la démission n’a pas
à être motivée. Dans la plupart des cas, le salarié démissionnaire avance sa lettre la ou les
raisons de sa démission. Cependant, ces raisons doivent être retenues avec prudence.
Un entretien de départ permet d’approfondir les raisons. Cet entretien est pratiqué notamment
pour les compétences stratégiques et les populations sensibles. L’audit des démissions permet
d’orienter diverses décisions en matière de rémunérations, de conditions de travail, de
promotions et de mobilité.
La démission du salarié peut être abusive lorsqu’elle crée un préjudice à l’entreprise. Dans
certains cas, le nouvel employeur peut être tenu pour solidairement responsable. La période
pendant laquelle le contrat continue de produire ses effets constitue le préavis. La durée du
préavis résulte rarement de la loi.
1.6.2 Retraite et préretraite
La rupture du contrat de travail peut être entraînée par la mise à la retraite par l’employeur ou
le départ volontaire à la retraite. Les salariés peuvent également prendre une retraite
progressive, ou dans certains cas bénéficier d’une préretraite progressive ou totale.
1.6.2.1 La mise à la retraite
L’employeur ne peut rompre le contrat de travail d’un salarié que lorsqu’il a atteint l’âge de
60 ans dans le cadre de la loi. Des dérogations sont prévues en cas d’accords collectifs
étendus. Les « clauses couperets » prévoyant la rupture automatique du contrat sont nulles.
L’employeur doit suivre la procédure de mise à la retraite et verser l’indemnité de mise à la
retraite.
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1.6.2.2 Le départ volontaire à la retraite
Tout salarié qui quitte volontairement l’entreprise dans le cadre d’un départ à la retraite doit
faire liquider sa pension de vieillesse. Il a droit, sous réserve de dispositions plus favorables
d’une convention ou du contrat de travail, à l’indemnité de départ en retraite prévue par la loi
sur la mensualisation qui varie, selon l’ancienneté, d’un demi-mois à deux mois de salaire.
1.6.2.3 La retraite progressive
L’assuré souhaitant poursuivre une activité réduite peut demander la liquidation de sa pension
vieillesse et le versement d’une fraction de celle-ci, s’il remplit les trois conditions suivantes :
- Avoir atteint l’âge requis pour demander la liquidation de sa pension c’est-à-dire 60
ans ;
- Justifier du nombre de trimestre d’assurance requis ;
- Exercer à titre exclusif une activité à temps partiel.
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CHAPITRE III : LES OUTILS DE GESTION DES CARRIERES
Votre carrière professionnelle, quel que soit votre parcours, votre statut, votre activité,
connait le plus souvent des changements. Ces changements peuvent, par exemple, être dû à la
conjoncture de votre entreprise ou résulter de votre envie de voir votre carrière évoluer. La
gestion de carrière concerne tous les salariés et ne s'improvise pas. C'est pourquoi, de
nombreux outils sont désormais à votre disposition pour gérer au mieux votre carrière afin de
la rendre pérenne.
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• les emplois cibles : c’est-à-dire les emplois nouveaux qui nécessiterons de nouvelles
compétences;
• les emplois sensibles : c’est-à-dire ceux susceptibles de subir des modifications ou des
transformations à moyen terme;
• les emplois peu sensibles : c’est-à-dire ceux dont la configuration à moyen terme sera
globalement similaire.
B) LES OBJECTIFS ET CONDITIONS DE SUCCES DE LA DEMARCHE GPEC
1- LES OBJECTIFS DE LA GPEC:
La GPEC vise plusieurs objectifs:
• Adapter les ressources humaines: l’entreprise souhaite mettre en adéquation les
compétences des hommes et l’évolution des emplois;
• Maîtriser les conséquences des changements technologiques et économiques (Il faut
développer de nouvelles compétences);
• Maintenir l’employabilité des salariés en anticipant et en maintenant une veille
technologique ainsi qu’en assurant leur formation;
• Permettre une meilleure gestion des carrières en développant des compétences et en
détectant les savoirs, savoir-faire et savoir être de chaque individu (mobilité
intellectuelle);
• Gérer la réduction des coûts et des risques liés aux déséquilibres;
• Eviter la perte de savoir dans l’entreprise (départs en retraite, démissions).
• Acquérir un avantage compétitif pour faire face à la concurrence (Il ne s’agit plus de
gérer les compétences uniquement comme des ressources, mais comme des sources de
création de valeur).
2- LES CONDITIONS DE REUSSITE DE LA DEMARCHE GPEC:
• Une vision stratégique juste et éclairée : la GPEC ne peut résulter de l’initiative isolée
du DRH. Elle doit découler de la volonté des dirigeants d’anticiper les évolutions
stratégiques, technologiques et humaines;
• Concertation avec les partenaires sociaux : la démarche GPEC est facilitée lorsqu’elle
est mise en place en collaboration avec les partenaires sociaux afin d’obtenir leur
adhésion. Laquelle est indispensable au bon déroulement de l’action.
• Suivi et évaluation : un suivi régulier doit être mis en place tout au long du processus
si l’on veut que la démarche de GPEC soit perçu comme équitable et transparente par
les salariés.
• Acceptation de la démarche par les salariés de l’entreprise: la GPEC doit être comprise
et portée par les membres de l’entreprise. Autrement dit, il est impératif d’expliquer la
démarche aux salariés.
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Après avoir fait le tour du concept de GPEC (en termes de d’importance, d’enjeux,
d’objectifs et de conditions de réussite), voyons à présent la démarche et les méthodes qui
guident le processus de GPEC.
Ressources Ressources
actuelles
futures
Emplois Emplois
Actuels Futurs
SCHEMA DETAILLE
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Outils
Eléments
Contenus exploités ou Livrables ou output
Etapes
input
-Anticiper les évolutions externes
à 3 ou 5 ans;
-Identifier les métiers qui seront
indispensables, secondaires, en Profils de poste;
1) Analyse des emplois voie de disparition; Référentiel des
Les fiches de
actuels et anticipation -Définir les emplois rattachés à emplois;
poste
des besoins en RH ces trois classes de métiers; Référentiel des
-Identifier et établir les compétences
référentiels d’emplois et de
compétences rattachés à ces
classes de métiers.
Plan de mobilité;
Plan de formation;
-Etablir des plans de mobilité, de Lecture
Plan de
recrutement, de développement comparée de
développement des
3) La gestion des écarts des compétences pour les métiers l’organigramme
compétences;
et les politiques indispensables; actuel par
Plan de reclasse-
d’ajustement -Prévoir un accompagnement au rapport à
ment et
reclassement pour les métiers en l’organigramme
d’accompagnement
voie de disparition. prévisionnel.
des départs;
(Plan GPEC).
PARAGRAPHE II : LA FORMATION
La formation est l’action de former intellectuellement et moralement une personne, c’est-à-
dire lui dispenser le savoir et les connaissances. Autrement dit, la formation signifie
instruction, éducation.
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Par ailleurs, c’est un ensemble d’activités d’apprentissage variées dont le but explicite est de
pourvoir l’organisation et les individus en compétences propres afin de faciliter la réalisation
des buts économiques et sociaux de l’entreprise.
C’est également le processus par lequel on donne aux employés d’une organisation l’occasion
d’actualiser les aptitudes associées à leurs fonctions pour qu’ils puissent s’adapter à
l’évolution des caractéristiques de leur travail et bien l’effectuer.
A. LE ROLE DE LA FORMATION
Les rôles de la formation sont divers, ils peuvent se décliner en une liste non exhaustive
suivante
- Acquisition, développement et perfectionnement des compétences (adaptabilité et
mobilité) ;
- Intégration des collaborateurs, amélioration de leur efficacité et consolidation de leur
savoir ;
- Instrument efficace de communication des informations, culture et vision de
l’entreprise ;
- Outil accompagnateur dans la réalisation des projets de changement ou
d’investissement.
B. TYPES DE FORMATION
Il existe plusieurs types de formation :
- Adaptation (adaptation initiale et recyclage).
- Formation liée à l’emploi (ou formation mobilité liée à la gestion prévisionnelle du
personnel, encore appelée gestion anticipée des emplois et des compétences).
- Outils intellectuels de base (ou formation générale).
- Culture d’entreprise (ou culture commune).
- Formation liée à un projet d’entreprise.
C. INGENIERIE DE FORMATION
L’ingénierie de la formation peut être définie comme un ensemble coordonné d’activités de
conception d’un dispositif de formation (plan de formation, école, institut, dispositif de
formation à distance…) en vue d’optimiser l’investissement qu’il constitue et d’assurer les
conditions de sa viabilité1.
1
P, CARRE et P, Traité des Sciences et des Techniques de la Formation, 1999, Dunod.
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L’ingénierie de la formation est construite au tour d’une démarche qui comprend cinq
étapes :
1. Diagnostic des besoins en formation
2. Définition des objectifs
3. Conception du plan de formation
4. Réalisation et suivi de la formation
5. Evaluation de la formation.
Elle s’appuie sur l’analyse de situation de travail pour déterminer les compétences que
doivent développer les lauréats pour l’entrée sur le marché du travail dans une fonction de
travail et élaborer le programme de formation conséquent ainsi que les guides d’appui.
2- Les bénéficiaires
La formation peut être systématique et concerner par conséquent tout le personnel de
l’entreprise, ou sélective et ne concerner que quelques catégories en fonction des objectifs de
l’entreprise.
3- Le budget
Il s’agit de savoir, pour l’entreprise, les dépenses qu’elle est prête à engager en matière de
formation. L’établissement du budget se fait à travers l’évaluation des coûts directement liés à
la formation (les honoraires de l’organisme de formation, les frais de transport,
d’hébergement et de restauration des stagiaires, les frais de location du matériel
pédagogique…) et les coûts indirects tels que les salaires
et autres charges sociales des stagiaires et du personnel destiné à remplacer les employés en
formation.
5- Calendrier de formation
Le responsable de formation doit établir un planning des formations sous forme d’un
calendrier qui doit prévoir la durée du programme de formation et l’horaire des activités.
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6- Moyens à employer
a) Moyens humains
Il s’agit de choisir le formateur, l’animateur ou le conférencier qui va assurer le déroulement
de la formation.
b) Moyens matériels
Le bilan de compétences peut être initié par le salarié soit dans le cadre d'un congé spécifique
(voir les conditions du congé de bilan de compétences applicables), soit pendant les horaires
de travail, soit en dehors de ceux-ci. Il n'est pas réalisé par l'entreprise elle-même mais par un
prestataire spécialisé. Ce dernier doit utiliser des méthodes et des techniques fiables en ayant
recours à un personnel qualifié, le préfet de région ou le ministère pouvant, le cas échéant,
demander leur descriptif ainsi que les justifications de compétences des intervenants.
Le bilan comprend plusieurs étapes reposant sur une phrase préliminaire, une phase
d'investigation et une phase de conclusion.
La phase d'investigation lui permet ensuite d'effectuer une analyse de ses motivations ainsi
que de ses intérêts professionnels et personnels. Cette étape lui permet également d'identifier
ses compétences et aptitudes et, le cas échéant, d'évaluer ses connaissances générales.
Exceptionnellement, des actions effectuées au cours de cette phase peuvent être exercées en
groupe à condition de ne pas porter atteinte au respect de la vie privée des bénéficiaires.
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Le bilan se termine par une phase de conclusions au sein de laquelle des entretiens
personnalisés sont réalisés avec le salarié. Celui-ci se voit alors communiquer les résultats
détaillés de la phase d'investigation. Cette phase lui permet de recenser les facteurs
susceptibles de favoriser ou non la réalisation d'un projet professionnel et, éventuellement,
d'un projet de formation, ainsi que de prévoir les principales étapes de la mise en œuvre de ce
projet.
La validation des acquis de l'expérience (VAE) permet d'acquérir une certification grâce à son
expérience, dans le but d'évoluer dans son parcours professionnel. Cette certification peut
prendre la forme d'un diplôme ou d'un titre à finalité professionnelle ou d'un certificat de
qualification professionnelle.
1.1 CONDITIONS
L'activité professionnelle sur laquelle porte la demande de VAE doit avoir été exercée
pendant une période minimale d'un an. Cette période comprend l'ensemble des activités,
qu'elles aient été exercées de manière continue ou discontinue, à temps plein ou à temps
partiel, y compris les périodes de formation en milieu professionnel.
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Une fois remplie cette condition de durée, toute personne, quel que soit son statut (y compris
les artisans ou les bénévoles) ou son âge, peut demander à bénéficier d'une VAE. L'employeur
ne peut en aucun cas lui en imposer une : le salarié est donc libre de refuser les actions de
VAE éventuellement inscrites dans un plan de formation.
La validation des acquis de l'expérience commence par l'envoi d'un « dossier de recevabilité
», qui comprend notamment le formulaire de demande de VAE. Les documents annexés à
cette demande sont ensuite examinés par un jury. C'est ce jury qui prendra ensuite une
décision quant à la suite à donner.
1.3 CONGES
Tous les salariés peuvent bénéficier d'un congé pour procéder à leur VAE, d'une durée
maximale de 24 heures de travail, consécutives ou non. Cette durée peut être augmentée par
convention ou accord collectif de travail pour les salariés n'ayant pas atteint un niveau de
qualification IV. La durée de 24 heures peut être augmentée par un accord de brancheou un
accord d’entreprise pour les travailleurs n'ayant pas un niveau équivalent au baccalauréatou
dont l’emploi est menacé par les évolutions économiques ou technologiques.
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