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Cours d’histoire de la philosophie du mardi 3 avril 2018!

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retour sur le DM facultatif!
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l’esprit de l’éducation négative se poursuit jusqu’à la fin, jusqu’au moment ou Emile remet
l’éducateur à lui-même, empêcher la corruption d’une nature qui tend vers sa réalisation. Le livre 3,
4, 5 n’échappe pas à cet impératif de laisser la nature se développer par elle-même. Education
négative qui n’est pas juste un moment. Préservation de la nature ne veut pas dire une éducation
qui viserait ) conserver l’individu dans le temps. Pas une attitude protectrice, comme s’il fallait
préserver un être fragile. Le précepteur n’est pas un garde malade, pas une vie à préserver, une
attitude qui consiste à porter cette nature vers sa parfaite réalisation, en évitant tout ce qui relève
de la perversion. Il y a peu d’analyses du passage au coeur du texte, « si vous pouviez ne rien
faire et ne rien laisser faire ». Porter le gouverneur à ne rien faire. L’éducation négative c’est pas
ne rien faire. Ne rien faire est plus difficile dans l’éducation que de faire. Ne rien faire :
s’abstenir de perturber cette nature est très difficile. Aspect 2 n’a pas été commenté. Ne rien faire
et ne rien laisser faire. Veut dire que l’éducation négative est tout sauf un laisser aller, un laisser
faire. La nature a besoin d’être éduquée. Le but de l’éducation n’est pas de laisser la nature
faire. Elle va pas se développer correctement. L’homme bien éduqué ne peut pas s’éduquer tout
seul. Créer les conditions et les circonstances pour que les facultés s’exercent de manière
appropriée. Cet aspect a peu été commenté. Cela donne à la fois la difficulté et l’originalité de
l’éducation Rousseauiste. Une orientation, une direction donnée à la nature, diriger la nature
pour parvenir à ce qu’elle fasse un homme fait. La nature par elle même n’y parviens pas.!
« Perdre du temps pour en gagner » idée que perdre du temps, se mettre dans des situations,
déraciner des préjugés qui sont là, mais aussi, ça permet l’idée de laisser murir l’enfance dans les
enfants. Point majeur sur lequel il fallait insister, idée selon laquelle il y a une perfection de l’enfant,
l’enfant n’est pas un être inachevé, incomplet, mais il a une nature à…C’est ça qu’il faut réussir.
Perdre du temps c’est laisser l’enfant être un enfant. Le rapport au temps, outre le commentaire de
la seconde partie de la maxime. Le rôle du précepteur, rôle ambigu. Au sens ou le gouverneur est
à la fois discret, en retrait et en même temps, rien ne se fait sans qu’il l’ai prévu, qu’il en attende un
certain résultat, sans qu’il ne maîtrise ce qu’il se passe. Le gouverneur semble être inactif, en
réalité il agit en sous main, c’est lui qui organise, prépare les choses pour que telle ou telle faculté
soit sollicitée. Comme c’est un texte destiné à un précepteur, c’est à un précepteur ou un
gouverneur que cela s’adresse. Il y a forcément quelque chose en rapport avec la conception que
Rousseau se fait du gouverneur. Et le rapport au temps. Questions qu’on retrouvera dans un texte,
le rôle du précepteur, le rapport au temps, comment maîtriser ce temps et l’esprit de l’éducation
comme négatif. Notamment au livre 3 : question d’un apprentissage progressif. L’esprit ne disparait
jamais. Ce qu’on apprend c’est parce que c’est utile. Ce sont des connaissances qui sont utiles et
qu’on acquiert pour une raison déterminée. C’est pas la science qui impose d’apprendre d’abord
ceci d’abord cela. !
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Cours!
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Changement de méthode imposé par le moment crucial de l’arrivée des passions et l’entrée en
société. Il faut que à ce moment crucial de l’adolescence, le précepteur, gouverneur, soit, toujours
attentif à son élève, doit épier le moindre changement, doit déceler l’arrivée des passions. Doit
déceler ce qui s’y passe. La maîtrise qu’il a sur son élève est grande, rapport de confiance
poursuivi. Il faut que l’enfant ouvre son coeur au gouverneur. Sur l’importance du maintien de cette
confiance et maitrise plus grande est nécessaire. Deuxième chose, l’importance de la
connaissance de l’ordre social. Emile va être amené à déterminer sa place. Emile ne peut pas
éviter l’amour propre. L’amour propre Emile ne peut pas l’éviter : il nait de la comparaison
avec les autres. Si j’étais seul j’aurais juste l’amour de moi. Autrui, je me compare a lui, ce
qu’il a, ce que j’ai etc…La comparaison et l’amour propre, en tant qu’il va être la préférence
accordée à soi-même, exigée, d’abord des autres. Emile ne peut pas éviter la comparaison et pas
éviter de désirer d’occuper la première place. Quelle place tu veux. Si tu te détermines par rapport
aux autres, quelle va être la place que tu va occuper. Pour cela il faut connaître les places, l’ordre
social. Savoir quel rang, quels sont les rangs et quel rang on veut occuper. Quel rang, quelle
place, c’est pas une occupation, pour cela il faut étudier l’ensemble de l’ordre qui préside à
l’organisation sociale avec ces inégalités. Puisque ce qui va s’agir de faire, pour l’Emile, de voir
derrière le masque, l’homme tel qu’il est et non tel qu’il se montre. Puisque ce qui est donné à
l’état civil. L’apprentissage, de cet ordre social, de l’inégalité sur laquelle il repose. Il suppose un
apprentissage qui ne passe pas par l’expérience directe. L’expérience directe est possible mais
elle est risquée puisqu’il faut qu’Emile ne la prenne pas à ses dépens. Moment de lui faire
connaitre cette corruption mais pas qu’il soit la victime de la tromperie des hommes. Ce qu’il doit
voir, ce que l’éducation telle que Rousseau la conçoit c’est que l’homme est bon, derrière le
masque, la nature humaine est bonne derrière le masque. Là on intervient, le recours à l’histoire,
au témoignage d’autrui, avec deux exigences majeures. Il ne faut pas rendre Emile médisant,
satirique, dans la mesure ou il trouverait un certain plaisir à contempler les vices des hommes.!
Apprentissage par l’histoire, sans en faire un misanthrope, ou qui trouverait un certain plaisir à voir
les hommes se tromper les uns des autres. Deuxième écueil à éviter, deuxième exigence, éviter
les discours abstraits, les leçons de morale. L’expérience est toujours le maitre mot. L’histoire sert
de substitut à une expérience directe. Avantage de l’histoire c’est la véracité de l’histoire. Ce
qu’elle nous raconte : des événements arrivés à des personnages réels. L’effet vérité, qui donne à
la leçon qu’on peut en tirer une force. On peut toujours se dire que c’est pas des personnages
réels. Toujours ce soupçon de quelque chose qui est irréel. Avec l’histoire, affaire à des actions,
des faits réels, quand il s’agit de propos rapportés, la possibilité de rapporter des actes et des
discours. P309, livre 4 : plus il se déguise, mieux on les connait. L’histoire bien faite, lorsqu’elle
nous rapporte les discours et nous permet de confronter les discours aux actions et de voir de
quelle manière les hommes sont dissimulés. Cette importance accordée à l’histoire ne va pas sans
une critique de l’histoire dans la mesure où d’abord, l’un des reproches majeurs fait à l’histoire
c’est que l’histoire peint les hommes par leurs travers, il tend donc, à nous présenter
l’homme sous un mauvais aspect : catastrophe, révolution, guerre. Les périodes prospères, il
y a donc dans l’histoire un défaut de perspective, valorisation. La deuxième chose : la partialité des
historiens romains. L’historien réécrit l’histoire, quand il écrit, il réécrit selon ses intérêts, ses
préjugés. Histoire qui vise à la défense d’une thèse ou d’un régime politique. L’histoire est partiale. 

Rousseau n’aime pas chez les historiens les jugements de valeur. Ce qu’il reproche aux historiens
est la même chose qu’il reproche aux autres. Ne pas se contenter de faire, l’historien doit
contenter les faire, exposer l’enchaînement des événements. C’est au lecteur de tirer son propre
enseignement, point très important. L’idée que l’historien, comme l’auteur de fables, gâche un peu
l’effet de ce qu’il raconte, la portée de ce qu’il raconte. En y adjoignant sa morale, les faits suffisent
d’eux même. C’est au lecteur de faire ce travail par lui-même. Idée que de toute façon, une leçon
de morale est inutile quand elle est pas tirée par celui qui écoute. L’histoire a le défaut de peindre
l’homme public. Celui qui porte la masse. Elle le peint tel qu’il veut se donner à voir. L’histoire peint
un habit, un masque, un costume. Pas la réalité. Emile doit apprendre la réalité derrière l’histoire.
Ce que font les hommes derrière leurs discours, leurs apparences. Leurs actions, sont une
manière de cacher ce qu’ils sont vraiment. Tous ces défauts, sont des défauts qu’on peut corriger
pour une part. Privilégier les histoires de vie particulière. Intérêt de Rousseau pour les vies
particulières, les vie des hommes illustres. Position qui est différente de celle de Montesquieu.
Montesquieu considère que la vie, les biographies historiques, qu’il y a un effet trompeur, celui de
penser que l’histoire se fait par les grands hommes. Montesquieu est partisan de la thèse selon
laquelle c’est pas les grands hommes qui font l’histoire. L’analyse des lois, des moeurs, de la
situation de Rome au lendemain de la guerre des Gaules faisait que la république, ses fondements
devaient conduire tôt ou tard a son effondrement. L’analyse que fait Montesquieu de l’histoire, est
une analyse dans laquelle…Il y a un ensemble de circonstances, de conditions, internes externes
qui font le dynamise d’un état…

Ce ne sont pas les actions des grands hommes qui font l’histoire. 

L’intérêt des biographies historiques pour Montesquieu, c’est un genre historique extrêmement
utile sur le plan moral. Nous permet de comprendre l’homme privé, les ressorts psychologiques,
individuels qui président aux actions, nous fait entrer dans le coeur des hommes, nous fait
pénétrer à l’intérieur des intentions et de voir l’homme derrière le masque. Revalorisation, qui tient
à des raisons qui sont avant tout philosophiques et morales. C’est par là qu’on peut pénétrer le
coeur des hommes. Reproche : celui qui vient de ce choix en cette préférence accordée au
biographie. L’histoire représente un danger : l’identification. Lorsque l’on lit une biographie
historique, le lecteur est porté à s’identifier à ce grand personnage. Il est tenté de vouloir être autre
que lui-même. Il voudrait ressembler à Alexandre le Grand, regretter d’être que lui-même. Danger
de l’histoire et de ses biographies historiques, vouloir être autre que soi. Etre étranger à soi-même.
Or, le but de l’éducation est être en accord avec soi même. Cette indentification qui ne peut pas
manquer d’arriver avec ces grands personnages. Ce que Rousseau chercher à penser dans cette
valorisation, c’est de donner à penser non pas des modèles mais plutôt des exemples. !
Qu’est-ce que la vie d’Alexandre le Grand ? Pas un modèle à suivre, il y a qu’un Alexandre le
Grand. C’est plutôt fournir des exemples d’actions bonnes à suivre, ou d’actions mauvaises à
éviter. Tirer avant tout de la lecture de ces biographies historiques. Quelles étaient les attentions
qu’ils poursuivaient. Quand ces actions sont justes. Contre-exemple. Un réservoir d’exemples
d’actions bonnes ou mauvaises. A suivre ou a éviter. Rousseau rejoint une tradition antique des
Exempla. Cf. Littérature morale de Sénèque (exemples d’actions droites), Cicéron…On a dans la
littérature morale stoïcienne, énormément d’usages de ces exempla. !
Connaitre les passions et ses ressorts, sans l’éprouver : intérêt de l’histoire. Connaitre
leurs illusions, jusqu’où elles mènent : l’entêtement, la colère, l’amour. Les illusions sur
lesquelles elle repose. Voir la réalité sous les apparences. On voit défiler sur la scène des
acteurs, des masques et on voit l’envers du décor, on est pas dupe du genre humain. L’idée de
connaitre les passions sans les éprouver : Rousseau le développe pas. Mais pourrait faire une
comparaison intéressante avec les effets de la tragédie avec Aristote. Terreur et pitié sont suscités
par la représentation théâtrale. !
On retrouve cette idée de passion, affaiblie, atténuée, c’est l’histoire qui permet ça, pas la tragédie.
Pas la fiction théâtrale. La poésie d’une part et l’histoire de l’autre. L’histoire est un genre plus
philosophique que la poésie. Se purger des passions en les éprouvant, catharsis aristotélicienne.!
Nous avons les avantages sans les inconvénients. Il faut concevoir le rapport du jeune homme a
l’histoire. Connaitre les passions, en éprouver quelque chose, d’une manière qui permet de ne pas
être victime de leurs illusion et de leurs mauvais effets. Effet cathartique, assumé non pas par la
poésie mais par l’histoire. Ca permet de voir agir les hommes de l’extérieur, de voir les hommes se
tromper les uns les autres, faire le contraire de ce qu’ils disent. Cet apprentissage doit se
compléter par la lecture des fables. C’est au livre 4 qu’Emile lit les fables de la fontaine.!
Les fables n’ont pas été écrites pour les enfants. Mais destinées à un pubic lettré. Apprentissage
des fables, parce que désormais il est capable de les comprendre, d’en tirer le bénéfice et la
morale ne doit pas être donnée. Les fables oui, mais amputées de leur morale. L’apprentissage
par l’expérience d’autrui, par l’intermédiaire de la fiction. La conclusion de Rousseau la dessus :
aucune connaissance morale qu’on puisse acquérir par l’expérience d’autrui ou par soi même.!
Si on veut faire apprendre ou faire comprendre à Emile une leçon de morale, les dangers de
l’ambition, de la colère, il y aura toujours dans l’histoire ou par la médiation de la fable, une
expérience qu’on pourra solliciter. Emile tirera quoi de ces lectures ? Emile ne voudra être a la
place d’aucun homme qu’il a lu dans l’histoire ou dans les fables. Il ne voudra être a aucune autre
place qu’a la sienne. Quelle est cette place. P318, livre 4. Pour lui, pour Emile, tout ce qu’il désire
est à sa portée. De qui dépendrait t il, se suffisant à lui-même et libre de préjugé. Il a des bras, de
la santé, de la modération, peut de besoins et de quoi les satisfaire. Nourri dans la plus absolue
liberté, le plus grand des maux qu’il conçoit est la servitude. Il voit dans l’histoire des rois, esclaves
de leurs esclaves, il voit des faux sages, attachés aux honneurs. Il voit des riches, que
l’accumulation de richesse ne rend pas meilleure. Il voit des méchants qui se nuisent à eux-
mêmes. C’est précisément ce type d’enseignement, les effets des forces et des passions. La vaine
sagesse. Ne conduit pas Emile a se croire plus sage qu’il n’est. A quelle conclusion ça doit le
conduire ? De proportionner son désir à ses forces. C’est ce qui fait la force. La force n’a aucune
définition absolue de la force et de la faiblesse. Expression de rapports entre ce que je peux et ce
que je désire. Le roi est faible, le riches est faible, a partir du moment où il désire plus que ce qu’il
ne peut. Le roi a besoin d’esclaves, il est l’esclave de ces esclaves. Il est faible parce qu’il y a une
disproportion entre ses désirs, et ses forces, ses capacités. La liberté, c’est lorsque l’on est fort,
lorsqu’il y a une égalité, une tendance à l’égalité entre les désirs et les puissances. Peu de besoins
et de quoi les satisfaire. A la différence de tous les personnage qu’il aura vu dans les histoires. Le
paradoxe de cette éducation, apprait la de manière aigue. L’éducation selon la nature, celle qui, a
l’adolescence passe par le détour, aboutit a former un homme, le plus approprié à être formé à la
société. Emile a été élevé selon des principes contraires à ceux de l’éducation traditionnelle.
Connait, sais voir derrière les masques la réalité des personnes avec lesquelles il vit et il est donc
le plus à même d’éviter la tromperie, de ne pas être la dupe des autres, parce qu’il a expérimenté
le jugement des autres, a l’inverse de l’éducation traditionnelle. L’éducation selon la nature
donnerait d’Emile un être incapable d’entrer en société : ne connaitrait pas les codes (ressorts,
usages). C’est le contraire parce qu’il n’a pas été élevé selon les préjugés de la société il est
capable de les reconnaitre comme des préjugés. Il est capable de voir l’être derrière le paraitre. Il
est le mieux armé, par la société. L’éducation traditionnelle met les préjugés sociaux dans l’enfant
dès son plus jeune âge. Le germe des passions et prépare moins l’enfant à la société. L’enfant
éduqué selon l’éducation trahi est un produit de la société. C’est pour cette raison qu’il est le moins
préparé pour cette société. Que fait l’éducation traditionnelle ? Préparer l’enfant à être victime de
cela. L’éducation selon la nature nous donne les moyens de nous garantir contre les préjugés.
L’éducation traditionnelle nous corrompt d’emblée, inadaptés à cette société, parce que nous
avons étés formés selon les préjugés. Totalement aliénés, libres, élevés pour occuper un rang
déterminé et par là même, plus facilement trompés par les autres, abusés par les autres, nous
entrons dans l’amour propre. Dans le jeu de comparaison, nous cherchons la première place en
tant que cette première place n’est pas celle qui convient à notre nature. !
L’éducation selon la nature se voit d’autant mieux par contraste avec l’éducation dépravée.!
Le but du jeu est de faire un homme, c’est ce qui est visé dans cette éducation. Le gouverneur est
dans une situation difficile, plus que celui qui suit l’éducation traditionnelle, car pas d’ordre précis,
mais la marche de la nature à suivre. Emile a la prudence au sens Aristotélicien, c’est à dire qu’il a
acquis a juger des circonstances. Il connait les hommes, il les a vu faire dans les lectures qu’il a pu
faire. Passage du livre 4. Pour vivre dans le monde, il faut savoir traiter avec les hommes,
connaitre les instruments qui donnent prise sur eux. Calculer l’action et la réaction de l’intérêt.!
Pour vivre dans le monde, il faut savoir traiter avec les hommes. Prévoir si juste les événements
qu’on soit rarement trompés dans cette entreprise. Important ici, les instruments qui donnent prise
sur eux. Emile dispose d’un pouvoir que n’ont pas les autres sur nous. Il sait les ressorts des
actions humaines, peut même prévoir leur réaction. Plus fort que, proportionne ses désirs, les
connait, sait comment les hommes agissent. Il sait ce par quoi les hommes sont menés, menés
par la fratrie, l’amour propre. Quand on sait cela, on est jamais trompés par le discours des autres.
On peut les conduire. On est leur maitre parce qu’on sait comment les mener, comment les
conduire. On dispose des instruments qui donnent prise sur eux. Il peut parfaitement évoluer dans
le monde sans risque, pratiquement. Le jeune homme élevé traditionnellement : veut la première
place, est guidé par l’amour propre. A la différence d’Emile, qui est libre et qui a acquis cette
prudence et lui permet de ne pas être victime des préjugés sociaux mais de ses contemporains.!
Emile se révèle être le plus propre à entrer en société et en plus la société va être pour lui
l’occasion de progrès. Il faut pas faire d’Emile une sorte d’être qui se croirait supérieur, avec un
mépris profond pour ses contemporains et ses semblables. N’est pas faible comme le sont les
autres. Ce qu’il veut susciter en Emile : de la pitié pour ses semblables, qu’il voit esclaves.
Chercher par la société à être reconnu. Proportionné ses désirs, il sait ce qu’il peut, il attend rien
de la société. La seule reconnaissance qui compte : agir de manière conforme à sa nature. La
société est un terrain dans lequel il va évoluer, va se perfectionner. 

Il va s’instruire, apprendre dans la société, dans la multitude de sentiments nouveaux qu’il va
acquérir. Emile ne cessera jamais d’apprendre, l’éducation c’est tout ce que je n’ai pas a la
naissance. Les trois maitres nous dirigent : la nature, les hommes et les choses, et ne cessent
jamais.!
Emile va apprendre beaucoup de choses. Dans la société, c’est là que va naître la sensibilité
active. Il y a un paradoxe majeur, c’est que pour Rousseau, la société c’est le lieux de la corruption
et le lieu ou l’homme se réalise comme homme. Le problème est que la vie non socialisée n’est
pas une vie d’homme. La société qui nous est proposée est pas une société qui nous dénature. Il
faut trouver un mode de société qui ne dénature pas l’homme. La solution c’est une vie en société
qui permette d’éviter cette corruption qui signifie l’aliénation, et moralement, la dépravation,
l’amour propre et l’ensemble des vices qui sont liés. La société est le lieu de la perdition et le lieu
du salut. Fondamentalement, tout le problème est là, c’est dans la société que l’homme
s’accomplit. L’état social c’est là ou sa nature peut se réaliser, mais il faut le bon état social.!
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En réalité : caractère presque impossible de l’entreprise, qui vient du fait que la société est telle
qu’elle est. Cela vise à produire un citoyen. ça veut dire qu’il considère qu’en dernière instance, ce
qu’il propose, mode de la fiction, raconte pas un Emile réel, une éducation réussie. D’emblée je
suis un visionnaire, je présente quelque chose qui n’existe pas. On raconte des histoires. Ensuite,
ne rien apporter d’extérieur, ce que vise à faire Rousseau, faire en sorte qu’Emile, dans le
développement naturel de ses facultés, apprenne par lui-même. L’éducation est comme une vie
réussie. Pas quelque chose qui peut se déterminer à un âge ou à un moment. C’est pareil pour
l’éducation. L’éducation réussie. Si on a formé, grâce à nous. Former un individu qui est resté libre.
Qui a toujours proportionné ses désirs à ses forces, à ses capacités, par lui-même, pas parce que
dans la société c’est telle ou telle valeur ou préférence donnée à tel ou tel type d’existence. !
Emile sera t il capable de conserver la liberté qui est la sienne. Et obtenir la richesse, la réputation,
etc…feront quoi ? Pas de prise sur lui ? Non, car dès la naissance il a été habitué à faire et a juger
par lui-même. Capable de proportionner ses désirs à ses besoins. Capable de voir les préjugés
dont sont victimes les autres. Il ne juge pas par eux-même, juge qu’une vie réussie c’est ça. C’est
pas eux qui pensent comme ça. On les a élevés pour qu’ils agissent de cette manière. L’humanité
s’exerce avec les autres. Si vous êtes tout seuls, vous n’êtes pas un homme.!
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Dans ce changement de méthode réclamé par le changement crucial qu’est l’adolescence, ce qui
fait la spécificité de ce moment, c’est que désormais, le jeune homme entre dans des relations
sociales, le rapport entre le gouverneur et son élève change, dévoilement du processus éducatif,
Emile doit comprendre qui est le gouverneur, le compagnon qui était avec lui depuis l’enfance.!
Dernier moment de l’éducation où Emile va s’engager a suivre les conseils du gouverneur. Pour
rappeler que cela impose une méthode particulière. Autre élement important, c’est l’activation de
l’imagination, ce qui va faire qu’Emile entre dans le monde ça va être, de trouver une compagne :
sophie. C’est à ce moment là qu’intervient, Sophie, un nouveau personnage inventé par
Rousseau, modèle de la femme a inventer et rechercher. Intéressant parce qu’intervient ici une
fiction dans la fiction. Il y a une fiction romanesque, une seconde fiction intervient. Sophie, voilà ce
qu’écrit Rousseau. Il n’importe que l’objet que je lui peindrais soit imaginaire, qu’est-ce que le
véritable amour, et un peu plus loin, je ne veux pas qu’on trompe un jeune homme ne peignant un
modèle qui ne puisse exister. Intéressant ici avec le personnage imaginaire de sophie : pourquoi
besoin de cet artifice ? Eveiller dans Emile l’image d’une femme a désirer ? Avec des défauts etc…!
Le but ? —> idée de régler l’imagination d’Emile, au lieu de laisser son imagination laisser libre
cours, il faut la fixer sur un objet particulier. Imaginaire, inventé. Il faut tacher d’éduquer le désir par
l’imagination. L’imagination excite le désir, suscite, au contraire ici, aucune imagination modère,
règle le désir. Pour cela il faut user de cet expédiant, qui va fixer l’imagination sur une femme. Elle
a un certain nombre de qualités et des défauts qui seront choisis, ça permet là encore de contrôler
Emile. Contrôler son élève. En fournissant l’objet imaginaire, je suis maître des comparaisons. Il
s’agit au fond, en ayant forgé dans l’esprit d’Emile cette image de la femme a rechercher, lorsqu’il
va montrer cela, il sera amené à les rejeter par comparaison et à ne pas tomber dans le défaut qui
serait celui d’être lié avec quelqu’un qui ne lui convient pas. Cela peut sembler être curieux. Mais
au fond, l’amour est une illusion, c’est un mensonge et illusion pour illusion, autant préparer l’esprit
d’Emile à une illusion qui soit favorable, qui favorise, l’accompagne et soit la plus convenable à ce
qu’il doit rechercher. Comme l’amour est une illusion, autant lui donner comme objet l’objet qui
convient le mieux. Ce qu’on attend ou juge qu’on doit attendre d’une femme. Sophie esst un
modèle, et à ce titre là elle n’existe pas. Modele qui doit disposer le coeur d’Emile à rechercher
chez les femmes qu’il rencontre à rechercher des qualités et à éviter certains défauts. Manière de
régler la passion par la passion en essayant de domestiquer l’imagination, retenir les sens par
l’imagination, retenir les sens par l’imagination. ça peut évidemment, possibilité de maitriser
l’imagination, lui donner un objet à rechercher. Au fond, ça suppose de pouvoir constituer l’objet de
la passion amoureuse. Au fond, comme on aura donné à l’imagination un objet à désirer. Aimer :
des qualités déterminées. On aime ce qui correspond, ce qui est conforme au modèle. Idée qu’on
puisse modeler l’imagination d’Emile et s’assurer par là que cela ne se porte pas vers le type de
femme. On retrouve l’idée de l’esprit de l’éducation négative, forgé dans l’esprit d’Emile, une image
de la femme idéale, fonction d’avantage négatif. Modèle de Sophie, préserver le plus possible
Emile des dangers de la passion et de l’écarter de ces donneuses d’éducation. Le préserver de
ces donneuses d’éducation. Fonction de préservation, éviter les excès d’une imagination débridée.
Intéresse ici : dans l’éducation, il faut éduquer les sens les facultés. C’est pour ça que l’éducation
est importante. La nature fournit des capacités, à nous de les actualiser et d’en faire le meilleur
usage. Il faut apprendre à voir, à toucher, à sentir, exercer les organes. De la même manière il faut
exercer les facultés. C’est ici qu’intervient le modèle. Il faut éduquer les sens et l’imagination. Il faut
donner au jeune homme des choses à imaginer. Pas n’importe quelles choses, mais des choses
convenables, qui permettent de donner de la matière à cette imagination. Pas qu’elle aille dans
tous les sens. Alors, sens, imagination, sensibilité…Le passage de ce que Rousseau appelle la
sensibilité passive à active. C’est ici qu’on va voir émerger les passions que sont l’amour propre et
la pitié à partir de l’amour de soi. Il faut développer la sensibilité naissante et cultiver la raison.
Voila ce qu’écrit Rousseau au livre 4, p410. Nous travaillons de concert avec la nature et tandis
qu’elle forme l’homme physique, nous tâchons de former l’homme moral mais nos progrès ne sont
pas les mêmes. Le corps est déjà robuste et fort. Emile a 14ans. C’est ce jeune homme qui
dispose d’un corps robuste et fort. L’âme est encore languissante et faible. Et quoique l’art humain
puisse faire, le tempérament précède toujours la raison. C’est à retenir l’un et a exciter l’autre que
nous avons donné tous nos soins afin que l’homme soit toujours un. Apparait ici l’idée que le
développement de la sensibilité est indissociable du développement de la raison. Important, deux
instances majeures : le sentiment et la raison, qui ne s’opposent pas. Parce que l’homme est un,
être doué de sensibilité. La moralité arrive à partir du moment où l’individu, ne s’intéresse plus
seulement à lui mais à autrui. Emile, l’enfant, quand il est enfant, son monde, en tant qu’il a un
rapport à la vie, les choses qui l’entourent. Emile enfant est préoccupé par lui-même, s’intéresse à
lui, et les objets qui l’entourent ne l’intéressent…Il ne s’intéresse pas à autrui. La moralité arrive
quand, précisément, j’entre dans la société comme telle et lorsque la sensibilité émerge. Sur ce
point, p285, tant que sa sensibilité reste bornée à son individu, le plaisir la douleur, et tout ce que
les sens lui disent. Il n’y a rien de moral dans ces actions, pas de moralité. Quand la sensibilité
commence à s’étendre hors de lui, qu’il prend d’abord les sentiments, ensuite les notions de bien
et de mal. Là où on passe d’une sensibilité à l’autre. C’est par la moralité qu’il devient homme.!
Amour de soi, amour propre. L’amour de soi c’est une passion primitive, c’est une passion qui naît
avec l’homme, originaire. Ultimement, toute passion, on peut la rapporter à l’amour de soi, il y a un
lien avec cette passion. L’amour de soi est toujours bon. Parce qu’il est l’instrument de notre
conservation et de notre bien être. C’est par l’amour de soi qu’on veille à notre propre conservation
et à notre bien être. C’est conforme à l’ordre. C’est une passion innée, antérieure à toutes les
autres. Toutes les autres passions dérivent d’elles et ne sont qu’une modification des passions
originaires. Le traité des passions de Descartes, toujours des passions jugées primitives, à partir
desquelles les autres passions sont élaborées. L’amour de soi. Toutes les passions sont en ce
sens naturelles. Mais deviennent nuisibles en raison de causes étrangères qui se mêlent à elles.
Sous l’effet de causes qui retournent ces passions. Passions dérivent de l’amour de soi, devient
contradictoire, détruit l’homme. L’amour de soi, produit le contraire du but visé, détruit l’homme.
Nos passions naturelles, sont très bornées, sont les instruments de notre liberté, tendent à nous
conserver. Mais, celles qui sont non naturelles c’est lorsqu’elles viennent de causes extérieures,
ne répondent pas à la finalité de l’amour de soi et deviennent nuisibles. Les passions naturelles
sont l’instrument de notre liberté. Elles ont des causes étrangères, se retournent contre leurs
principe. Détruisent notre liberté. Livre 4, Rousseau procède à une genèse des passions à partir
de l’amour de soi et pense le passage entre la sensibilité passive à active. L’amour de soi, c’est
cette préférence pour soi qui l’emporte sur toute autre chose. Cet amour de soi, engendre
immédiatement, un amour pour tout ce qui nous concerne. L’amour de soi fondamental, préférence
et pour soi, qui vise notre conservation, notre bien être, guide tout ce qui vient produire notre bien
être. L’enfant n’aime pas, proprement, sa nourrisse ou sa mère, il est attaché à elle, c’est un
attachement purement machinal, instinctif. P275, c’est pas de l’amour à proprement parler, c’est un
attachement instinctif, l’enfant sent que la mère, la nourrice, fait ce qu’il faut pour le conserver et
instrumente son bien être, lui donne ce qu’il a besoin. L’enfant est attaché aux personnes qui lui
font ce bien, ce qui transforme cet instinct en sentiment. Instinct aveugle, cet attachement viscéral
à la nourrice, la mère, ce qui transforme cet instinct en sentiment, l’attachement en amour,
l’aversion en haine c’est l’intention manifestée de nous nuire ou de nous être utile. On ne se
passionne pas pour les êtres insensibles. On ne se passionne pas pour les êtres insensibles. !
Les êtres, par leur volonté. Ceux que nous voyons agir librement, pour ou contre, nous inspirent
des sentiments semblables. Ce qui nous sert, on le cherche, mais ce qui nous veut servir, on
l’aime. Ce qui nous nuit on le fuit, et ce qui nous veut nuire on le hait. Comment s’opère le
passage de l’instinct au sentiment, de l’attachement aveugle à l’amour, de la répulsion au rejet ou
la haine. On est attaché à ce qui nous sert, on est ce qui veut nous servir. Ce passage de l’instinct
au sentiment passe par la reconnaissance d’une intention bonne ou mauvaise. La conscience
d’une volonté de nous protéger, de nous faire du bien ou du mal. A ce moment l’attachement
devient amour, l’amour devient un attachement libre. C’est alors que l’amour de soi devient un
attachement volontaire, libre à un être distinct de moi auquel je reconnais une volonté, libre, qui se
porte vers mon bien. Attachement instinctif, aveugle, indifférencié, l’enfant aime sa soeur comme
sa montre et son ami comme son chien : il n’aime pas vraiment, attachement indifférencié. !
L’enfant se conçoit seul. Le corps du jeune homme se transforme et il s’ouvre à autrui, autrement
que sous le rapport qui était celui de l’enfant, on passe de la sensibilité physique, instinct,
attachement, rapport aux choses physiques. Sensibilité active, morale. Cette sensibilité active se
traduit par l’amour. L’amour, qui suppose la reconnaissance d’un être volontaire. D’autres passions
comme la pitié et toutes les autres passions qui en découlent. citation de Rousseau, juge de Jean
Jacques, 2e dial « il y a une autre sensibilité que j’appelle active et morale, autre que la sensibilité
active o physique, celle de l'enfant qui est pure réceptivité et où leur désir… »La sensibilité active,
faculté d’attacher nos affections à des êtres qui nous sont étrangers. La faculté d’attacher nos
affections à des êtres étrangers. »….

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