LES ÉCHOS INTERNATIONAUX L’hebdomadaire de l’économie internationale

3,50€
Parution le lundi N°1061 Lundi 27 juin 2002 www.lesechosinternationaux.com

« LE CONTRAT DE PERFORMANCE VA CONSTITUER UN OUTIL

DE DIALOGUE CONSTRUCTIF ENTRE LES PARTIES, AUTOUR
D’ENGAGEMENTS RÉCIPROQUES ».
ENTRETIEN AVEC LE NOUVEAU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE DISTRIB’Ô

M
algré des objectifs moins ambitieux par rapport à ceux fixés dans la lettre
de mission initiale, l’État approuve le nouveau projet de Distrib’Ô, porté
par son directeur général fraîchement nommé. Un contrat de performance,
avec des objectifs sur 5 ans, va permettre de formaliser cet accord.
Le nouveau directeur général a accepté de revenir sur ce projet pour nous,
et sur son souhait de voir enfin les relations entre l’État et Distrib’Ô se réguler.

À votre avis, qu’est-ce qui a fait évoluer la
position de l’État ?
Je pense que la tutelle [le ministère des Eaux et de
l’Assainissement (MEA), NDLR] a été favorablement
impressionnée par la qualité de notre projet même
si les objectifs que nous avons proposés sont
en retrait par rapport à ceux qu’elle avait fixés.
Le réalisme de la trajectoire que nous proposons
a sans doute été déterminant. Notre volonté c’est
d’atteindre des résultats tout de même élevés mais
avec une augmentation tarifaire plus modérée et
surtout plus équitable.
Le fait aussi que le projet ait été élaboré par la direction
exécutive de l’entreprise et soit fortement soutenu
par l’ensemble des administrateurs a sans doute
favorisé l’adhésion de la tutelle.
Est-ce que les négociations ont été difficiles ?
Il y a eu des discussions sur des points mineurs,
et le projet a été accepté tant par le ministère
des Eaux et de l’Assainissement, notre tutelle
technique, que par le ministère des finances, qui
est la tutelle financière des entreprises publiques
majoritairement détenues par l’État.
De quelle manière est formalisé cet accord
entre les parties ?
Pour formaliser cet accord entre l’État, le conseil
d’administration et la direction exécutive de
Distrib’Ô, un contrat de performance est établi pour
les 5 prochaines années. Il va fixer les objectifs que
Distrib’Ô doit atteindre pour chacune des années
du contrat, la stratégie et les moyens à mettre
en œuvre, ainsi que les engagements de l’État
nécessaires à la mise en œuvre de cette stratégie.
Quels sont ces engagements ?
L’État va s’engager sur un programme d’évolution
des tarifs de l’eau : des tarifs préférentiels pour
les ménages les plus pauvres et vulnérables
vont être fixés et compensés, en partie par une
subvention annuelle versée par l’État, en partie par
l’augmentation des tarifs des clients privilégiés.
En contrepartie, Distrib’Ô mettra en œuvre un
programme d’investissement pour développer
l’accès au réseau d’eau potable pour les ménages
défavorisés, ainsi qu’un plan d’action de réduction
des coûts, en particulier les frais généraux
qui avaient eu tendance à s’envoler au cours
des dernières années.
Les relations entre Distrib’Ô et l’État ont été
assez compliquées ces dernières années.
Pensez-vous pouvoir trouver un « modus
operandi » plus efficace avec ce contrat de
performance ?
Oui, le contrat de performance va constituer
un outil de dialogue constructif entre les parties,
autour d’engagements réciproques. Cela devrait
permettre à Distrib’Ô d’échapper à des décisions
de l’État-actionnaire non concertées en amont
et pouvant sembler arbitraires, qui ont fragilisé
l’entreprise par le passé et laissé des traces encore
profondes aujourd’hui.

L’ensemble des éléments de ce document est purement fictif et rédigé spécifiquement à fin pédagogique.