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G

Auteur (dates) : Olympe de Gouges


Œuvre : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
Extrait :
D
Année de publication :1791
Etude détaillée/lecture cursive/extrait d’étude d’œuvre intégrale (œuvre)

G → Grammaire
D → Dissertation

Cerner le texte :
Contexte :
Penser entre autres aux mouvements culturels  : Renaissance, Humanisme, baroque, classicisme,
Lumières, romantisme, réalisme, naturalisme, symbolisme, dadaïsme, surréalisme, absurde, nouveau
roman, etc.

Texte de 1791, pour être lu à l'assemblée nationale, deux ans après l'écriture de la déclaration
de droits de l’homme et du citoyen. Les femmes et les esclaves sont exclus de cette
déclaration, après seulement les riches pouvaient voter.

⇒ Comme toutes les révolutions, on commence par le peuple et les bourgeois finissent par se
mettre en place.

Situation d’énonciation :
Olympe de Gouges qui parle.

Locuteur Message Interlocuteur

❶ Auteur, ❷ ❷ Assemblée ❶ Lecteur,


national et la
Olympes de
Reine (Marie
Gouges, qui
Antoinette)
parle au nom
des femmes
(filles, mères,
soeurs, mais pas
épouses)

Elle réserve à la fin une partie pour les épouses. Elle imagine un état du mariage moderne.
Auteur (dates), œuvre, « extrait », année de publication.
14/10/2022

Situation du passage (dans une œuvre d’une certaine étendue, présentant une intrigue -
critère peu adapté aux œuvres poétiques non narratives, aux ouvrages critiques, essais,
discours) :
Préambule et 5 premiers articles

Tonalité (registre) :
Tragique, comique, pathétique, ironique, polémique, satirique, lyrique, épique, fantastique, merveilleux
etc.

Polémique: c’est à dire qu’il attaque, on attaque les droits des hommes

Type de texte : argumentatif


Descriptif, narratif, argumentatif, explicatif, informatif, dialogué, épistolaire.

Texte argumentatif → Elle exprime des thèses, des règles générales, les arguments sont
ailleurs.

En réalité, elle n’utilise pas beaucoup d’arguments, elle utilise plutôt des thèses. → Égalités de
facultés

Mais à la différence de Poulain de la Barre, elle va affirmer l'égalité des hommes et des
femmes.

Dans le texte qui précède le préambule, elle utilise un argument par analogie, il compare les
hommes avec les animaux.

Genre :
Roman, nouvelle, roman épistolaire, autobiographie, biographie, mémoires, conte, fabliaux / fable /
poème (sonnet, ode, épigramme, etc.) / pièce de théâtre (comédie, tragédie, drame, farce, tragi-
comédie, etc.) / ouvrage critique, essai / discours, etc.

Il s’agit d’une déclaration


● Declarar, anc.
= aclarar
● Déclarer = Le fait de vouloir rendre public, manifeste tout en clarifiant :
○ L'homme jouissait des droits naturels indépendamment des droits positifs et
naturels
Olympe de Gouges s’inspire des droits de l’homme rédigés deux ans auparavant (1789).
Avant la déclaration de droits de l’homme en France, the “Bill of Rights, Déclaration des
droits 1689, Angleterre, était déjà écrit en 1689.

La deuxième phrase du préambule de Gouges est écrite avec le même code que le Bill of Rights →
"considérant que”
⇒ On tient compte des constats préliminaires/ prendre en considération de
Dans The bill of rights:
→ Les Lords et les Communes sont ceux qui s’expriment

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→ The Bill of rights s’attache à définir les relations entre le Parlement et l’autorité
royale.
⇒ Il va donc définir une monarchie parlementaire
→ Pour les anglais, les classes sociales sont normales (Noble ou lords)
→ The bill of rights n’est pas universel dans sa formulation, il s'occupe d'un parlement donne
avec un souverain donne avec le pouvoir précis.
→ La déclaration de 1789 sera universelle dans sa formulation, la preuve sera reprise par la
déclaration de l’ONU qui date de 1948
→ Olympe de Gouges va compenser l’absence des femmes de ces textes.

Comparer / confronter :
Ce texte m’en rappelle-t-il d’autres avec lesquels il pourrait être intéressant de comparer le texte que
j’étudie  ? Cet autre texte peut être de thèmes, stratégies, genres, esthétique semblables (il peut être sur
un même thème mais d’une esthétique différente etc.)

Une comparaison à la Déclaration de Droits de l’homme. Le texte de Gouges n’est


compréhensible que si on connaît la déclaration des droits de l’homme originel et on peut
reconnaître les différences (changements).

Dimension axiologique1 :
Ce texte porte-t-il, défend-il des valeurs, une certaine conception du monde ? Présente-t-il un
personnage comme modèle (héros) ou anti modèle (anti héros), à imiter ou au contraire à critiquer ?
Cette dimension peut rejoindre un type de texte argumentatif.

Elle s’appuie sur l'égalité entre hommes et femmes, ce qui va lui permettre de définir un
véritable universel.

Introduction :
Auteur :
Page 7-8, Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la Citoyenne

● Marie de Gouze → Olympe de Gouges


○ Olympe → dieux de l’olympe
○ “de” → lui permettre de sembler noble. Aussi, elle représente “la fille de”
● Elle ne reprend pas le nom de sa mère = Anne-Olympe Mouisset se remarie avec un
autre homme (réussit à ne pas être une fille mère)
● Gouze→ de son père → Pierre Gouze (Père adoptif) (Boucher)
● Elle était une bâtarde, son père, (noble académicien et auteur de théâtre) ne l’a pas
reconnue, pour cette raison elle n’a pas son nom

1
Axiologie : [du grec axios « qui vaut »] science et théorie des valeurs

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● Elle est sensible à la question des femmes dans le mariage → la déclaration fini par →
un contrat entre hommes et femmes

Contexte historique, culturel :


.

Œuvre :
.

Situation de l’extrait, du passage :


.

Problématisation :
.

Fils conducteurs :
⎯ Questionnement autour de l'universalité réel et pourtant de l'égalité entre hommes et
femmes (si on va plus loin → noir et blanc/ riche et pauvre)

Mouvements du texte :
⎯ Le préambule ⇒ Elle commence par des constats préliminaires (=liminus =”seuil”/
“umbral”), où elle détermine qui prend la parole .
⎯ Les articles mêmes, la déclaration en elle même

Développement de l’étude :
1e mouvement :
Art. 1er. Les hommes
naissent et demeurent
libres et égaux en droits.
Les distinctions sociales ne
peuvent être fondées que
sur l'utilité commune.

Art. 2. Le but de toute


association politique est la
conservation des droits
naturels et imprescriptibles

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de l'Homme. Ces droits


sont la liberté, la propriété,
la sûreté, et la résistance à
l'oppression.

Art. 3. Le principe de
toute Souveraineté réside
essentiellement dans la
Nation. Nul corps, nul
individu ne peut exercer
d'autorité qui n'en émane
expressément.

Art. 4. La liberté
consiste à pouvoir faire
tout ce qui ne nuit pas à
autrui : ainsi, l'exercice des
droits naturels de chaque
homme n'a de bornes que
celles qui assurent aux
autres Membres de la
Société la jouissance de ces
mêmes droits. Ces bornes
ne peuvent être
déterminées que par la Loi.

Art. 5.  La Loi n'a le


droit de défendre que les
actions nuisibles à la
Société. Tout ce qui n'est
pas défendu par la Loi ne
peut être empêché, et nul
ne peut être contraint à
faire ce qu'elle n'ordonne
pas.  

2e mouvement :

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3e mouvement :

4e mouvement :

Conclusion :
Récapitulation :

Ouverture :

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Annexe 1: Droits naturels et positif à l’âge classique

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Avant le préambule.

Homme, es-tu capable d’être juste ? C’est une femme qui t’en fait la question ; tu
ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi ? qui t’a donné le souverain empire d’opprimer
mon sexe ? ta force ? tes talents ? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature
dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l’oses,
l’exemple de cet empire tyrannique2.
Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un
coup d’œil sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi à l’évidence
quand je t’en offre les moyens ; cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans
l’administration de la nature. Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec
un ensemble harmonieux à ce chef-d’œuvre immortel.
L’homme seul s’est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle,
boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans
l’ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les
facultés intellectuelles ; il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l’égalité,
pour ne rien dire de plus.

→ L’homme est le seul à ne pas pratiquer la coopération (égalité entre les sexes) les
hommes s'éloignent de la nature y compris dans le contexte de l'époque (la révolution)

→ Elle dit que la déclaration est en train d’ignorer la femme ⇒ il s’agit d’un droit positif tant
que vous nierez l’egalité entre les hommes et les femmes dans votre droit ⇒ vos droits ne
seront pas naturels

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De Paris au Pérou, du Japon jusqu’à Rome, le plus sot animal, à mon avis, c’est l’homme. (note d’Olympe de
Gouges)

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Déclarations des droits de l’homme (1789) et de la femme (sept-oct 1791) comparées.

Les Représentants du Peuple Français, constitués en Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la
Assemblée Nationale, considérant que l'ignorance, nation, demandent d’être constituées en Assemblée
l'oubli ou le mépris des droits de l'Homme sont les nationale. Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris
seules causes des malheurs publics et de la corruption des droits de la femme sont les seules causes des malheurs
des Gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une publics et de la corruption des gouvernements, [elles] ont
Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, les droits
et sacrés de l'Homme, afin que cette Déclaration,
naturels, inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette
constamment présente à tous les Membres du corps
déclaration constamment présente à tous les membres du
social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs
devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs
du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du
comparés avec le but de toute institution politique, en pouvoir des hommes pouvant être à chaque instant
soient plus respectés ; afin que les réclamations des comparés avec le but de toute institution politique, en soient
citoyens, fondées désormais sur des principes simples et plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes,
incontestables, tournent toujours au maintien de la fondées désormais sur des principes simples et
Constitution et au bonheur de tous. incontestables, tournent toujours au maintien de la
En conséquence, l'Assemblée Nationale reconnaît Constitution, des bonnes mœurs, et au bonheur de tous.
et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en
suprême, les droits suivants de l'Homme et du Citoyen. courage dans les souffrances maternelles, reconnaît et
déclare, en présence et sous les auspices de l’Être suprême,
les Droits suivants de la femme et de la citoyenne.
Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres Art 1er. La femme naît libre et demeure égale à l’homme
et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées
être fondées que sur l'utilité commune. que sur l’utilité commune.
Art. 2. Le but de toute association politique est la Art. 2. Le but de toute association politique est la
conservation des droits naturels et imprescriptibles de conservation des droits naturels et imprescriptibles de la

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l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la femme et de l’homme : ces droits sont la liberté, la propriété,
sûreté, et la résistance à l'oppression. la sûreté, et surtout la résistance à l’oppression.
Art. 3. Le principe de toute Souveraineté réside Art .4. Le principe de toute souveraineté réside
essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu essentiellement dans la nation, qui n’est que la réunion de la
ne peut exercer d'autorité qui n'en émane femme et de l’homme : nul corps, nul individu, ne peut
expressément. exercer d’autorité qui n’en émane expressément.
Art. 4. La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui
ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels appartient à autrui ; ainsi l’exercice des droits naturels de la
de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle que
aux autres Membres de la Société la jouissance de ces l’homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par
mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées les lois de la nature et de la raison.
que par la Loi.
Art. 5.  La Loi n'a le droit de défendre que les Art .5. Les lois de la nature et de la raison défendent
actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n'est pas toutes actions nuisibles à la société : tout ce qui n’est pas
défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut défendu par ces lois, sages et divines, ne peut être empêché,
être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas.   et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elles n’ordonnent
pas.
Art. 6. La Loi est l'expression de la volonté générale. La loi doit être l’expression de la volonté générale ;
Tous les citoyens ont droit de concourir toutes les citoyennes et [tous les] citoyens doivent concourir
personnellement, ou par leurs Représentants, à sa personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation ;
formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle elle doit être la même pour tous : toutes les citoyennes et
protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens étant tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être
égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes également admissibles à toutes dignités, places et emplois
dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que
et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de celles de leurs vertus et de leurs talents.
leurs talents. 
Art. 7. Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, et
détenu que dans les cas déterminés par la Loi, et selon détenue dans les cas déterminés par la loi. Les femmes

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les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, obéissent comme les hommes à cette loi rigoureuse.
expédient, exécutent ou font exécuter des ordres
arbitraires, doivent être punis ; mais tout citoyen appelé
ou saisi en vertu de la Loi doit obéir à l'instant : il se
rend coupable par la résistance. 
Art. 8. La Loi ne doit établir que des peines La loi ne doit établir que des peines strictement et
strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu’en
être puni qu'en vertu d'une Loi établie et promulguée vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au
antérieurement au délit, et légalement appliquée.   délit et légalement appliquée aux femmes.
Art. 9. Tout homme étant présumé innocent jusqu'à Toute femme étant déclarée coupable, toute rigueur est
ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé exercée par la loi.
indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait
pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être
sévèrement réprimée par la loi.  
Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes
même religieuses, pourvu que leur manifestation ne fondamentales, la femme a le droit de monter sur
trouble pas l'ordre public établi par la Loi. l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la
tribune ; pourvu que ses manifestations ne troublent pas
l’ordre public établi par la loi.
Art. 11. La libre communication des pensées et des La libre communication des pensées et des opinions est
opinions est un des droits les plus précieux de un des droits les plus précieux de la femme, puisque cette
l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, liberté assure la légitimité des pères envers les enfants.
imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette Toute citoyenne peut donc dire librement, je suis mère d’un
liberté dans les cas déterminés par la Loi. enfant qui vous appartient, sans qu’un préjugé barbare la
force à dissimuler la vérité ; sauf à répondre de l’abus de
cette liberté dans les cas déterminés par la loi.
Art. 12. La garantie des droits de l'Homme et du La garantie des droits de la femme et de la citoyenne
Citoyen nécessite une force publique : cette force est nécessite une utilité majeure ; cette garantie doit être

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donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité
l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. particulière de celles à qui elle est confiée.
 Art. 13. Pour l'entretien de la force publique, et Pour l’entretien de la force publique, et pour les
pour les dépenses d'administration, une contribution dépenses d’administration, les contributions de la femme et
commune est indispensable : elle doit être également de l’homme sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à
répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs toutes les tâches pénibles ; elle doit donc avoir de même part
facultés. à la distribution des places, des emplois, des charges, des
dignités et de l’industrie.
Art. 14. Tous les citoyens ont le droit de constater, Les citoyennes et citoyens ont le droit de constater par
par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité eux-mêmes, ou par leurs représentants, la nécessité de la
de la contribution publique, de consentir librement, d'en contribution publique. Les citoyens ne peuvent y adhérer que
suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, par l’admission d’un partage égal, non seulement dans la
le recouvrement et la durée.  fortune, mais encore dans l’administration publique, et de
déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée
de l’impôt.
Art. 15. La Société a le droit de demander compte à La masse des femmes, coalisée pour la contribution à
tout Agent public de son administration. celle des hommes, a le droit de demander compte, à tout
agent public, de son administration.
Art. 16. Toute Société dans laquelle la garantie des Toute société, dans laquelle la garantie des droits n’est
Droits n'est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a
déterminée, n'a point de Constitution. point de Constitution ; la Constitution est nulle, si la majorité
des individus qui composent la nation, n’a pas coopéré à sa
rédaction.
Art. 17. La propriété étant un droit inviolable et Les propriétés sont à tous les sexes réunis ou séparés ;
sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la elles ont pour chacun un droit inviolable et sacré ; nul ne
nécessité publique, légalement constatée, l'exige peut en être privé comme vrai patrimoine de la nature, si ce
évidemment, et sous la condition d'une juste et n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée,
préalable indemnité. l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et

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préalable indemnité.

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Début.

Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d’être
constituées en Assemblée nationale. Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des
droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des
gouvernements, [elles] ont résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, les droits
naturels, inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration constamment
présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs
devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes pouvant
être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus
respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes
simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes
mœurs, et au bonheur de tous.
En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les
souffrances maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être
suprême, les Droits suivants de la femme et de la citoyenne.
l
La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales
ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
II
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et
imprescriptibles de la femme et de l’homme : ces droits sont la liberté, la propriété, la
sûreté, et surtout la résistance à l’oppression.
Ill
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation, qui n’est
que la réunion de la femme et de l’homme : nul corps, nul individu, ne peut exercer
d’autorité qui n’en émane expressément.
lV
La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi
l’exercice des droits naturels de la femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle que
l’homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la
raison.
V
Les lois de la nature et de la raison défendent toutes actions nuisibles à la société :
tout ce qui n’est pas défendu par ces lois, sages et divines, ne peut être empêché, et nul ne
peut être contraint à faire ce qu’elles n’ordonnent pas.

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