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Les quatuorvirs ibères de Iulia Lybica : une inscription rupestre latine exceptionnelle à Osséja

Les quatuorvirs ibères de Iulia Lybica : une


inscription rupestre latine exceptionnelle à
Osséja
Joan Ferrer i Jané
Groupe de recherche LITTERA – Université de Barcelone
Oriol Olesti Vila
Professeur Titulaire de l'histoire ancienne
Département des Sciences de l'Antiquité et du Moyen Âge
Université autonome de Barcelone
Javier Velaza Frías
Professeur de philologie latine
Département de Philologie latine et chercheur principal du Groupe LITTERA
Université de Barcelone

Resum: En aquest treball analitzem la inscripció més rellevant d’una roca d’Oceja que va ser
descoberta l'agost de 2017 en la que s'esmenten quatre personatges que s'identifiquen com qua-
tuorvirs, amb tota seguretat els de Iulia Lybica (Llívia), a poc més de cinc km de la roca. Tres
dels quatre magistrats i els quatre pares porten noms ibèrics: Bella per dues vegades, Adinildir,
Gaisco, Bastobles, Betepe[-] i Erdoild[ir], i només un dels magistrats, Corneli(us), porta un nom
llatí. Aquesta circumstància ens mostra simultàniament que les elits ceretanes de Iulia Lybica
havien perpetuat el seu control de la ciutat ja romanitzada, i que aquesta inscripció pertany al
primer moment de la romanització, de manera que és plausible considerar que aquesta fos una de
les primeres generacions de magistrats del municipi Iulia Lybica. Aquest fet confirma epigràfi-
cament el que ja se sospitava per les referències de les fonts clàssiques i la documentació
arqueològica d'un fòrum a Llívia i reforça la hipòtesi que Iulia Lybica fos un municipi de funda-
ció augustal, coincidint així amb les dades arqueològiques.

Paraules Clau : Iulia Lybica, quatuorvirs, ibers. Oceja, inscripcions rupestres

Résumé : Dans cet article, nous analysons l'inscription la plus pertinente d'une roche d’Osséja,
découverte en août 2017, dans laquelle quatre personnages sont identifiés comme quattuorvirs,
avec certitude ceux de Iulia Lybica (Llívia), à un peu plus de cinq kilomètres du rocher. Trois des
quatre magistrats et quatre parents ont des noms ibériques : Bella deux fois, Adinildir, Gaisco,
Bastobles, Betepe[-] et Erdoild[ir], et un seul des magistrats, Corneli(us), a un nom latin. Cette
circonstance montre simultanément que les élites céretanes de Iulia Lybica ont perpétué leur con-
trôle de la ville déjà romanisée, et que cette inscription appartient à la première période de roma-
nisation, il est donc plausible de considérer qu'il s'agit de l'une des premières générations de ma-
gistrats de la commune Iulia Lybica. Ce fait confirme épigraphiquement ce qui était déjà suspecté
par des références aux sources classiques et à la documentation archéologique d'un forum à
Llívia, et renforce l'hypothèse selon laquelle Iulia Lybica était une municipalité de fondation au-
gustale, coïncidant ainsi avec des données archéologiques.

Mots Clé : Iulia Lybica, Quatuorvirs, ibères, Osséja, inscriptions rupestres.

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Joan Ferrer i Jané, Oriol Olesti Vila, Javier Velaza Frías

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Les quatuorvirs ibères de Iulia Lybica : une inscription rupestre latine exceptionnelle à Osséja

LES QUATUORVIRS IBÈRES DE IULIA LYBICA : UNE INSCRIPTION


RUPESTRE LATINE EXCEPTIONNELLE À OSSÉJA
Joan Ferrer i Jané, Oriol Olesti Vila, Javier Velaza Frías

INTRODUCTION
Lors des levés visant à localiser les inscrip- nombre de roches portant des inscriptions
tions ibériques rupestres, l'un d'entre nous ibériques en Cerdagne s'élevait à 44, dont 29
(JFJ) a identifié en août 2017 un rocher à Os- à Osséja, 3 à Err, 4 à Ger, 3 à Guils, 2 à La-
séja (Cerdagne, Pyrénées-Orientales) avec tour-de-Carol, 2 à Bolvir et 1 à Enveig (fig.
plusieurs inscriptions latines, parmi lesquelles 1), bien que les textes indépendants identifiés
une qui se distingue sur laquelle quatre per- dépassent déjà les 150. La découverte de
sonnages sont identifiés comme étant des nouvelles roches et inscriptions s’est accélé-
quatuorvirs, sûrement ceux de Iulia Lybica, rée au cours des dix dernières années
une circonstance qui lui donne une impor- (Campmajó et Ferrer i Jané 2010 ; Ferrer i
tance particulière1. Jané 2010 ; 2012 ; 2013a ; 2014 ; 2015a ;

L'épigraphie rupestre de la Cerdagne est es- 2015b ; 2016 ; 2017 ; 2018a ; 2018b et 2019),
sentiellement formée d'inscriptions ibériques. à la suite des enquêtes ouvertes par Camp-
À la fin du mois de septembre 2019, le majó et Untermann (1990 ; 1991 et 1993) il y
a plus de trente ans.
1
Cet article est une version synthétique de celle publiée dans Les inscriptions rupestres latines sont en re-
Dialogues d'histoire ancienne 44.1 (Ferrer i Jané, Olesti vanche très rares. Bien que leur nombre
et Velaza 2018), mais certains aspects ont été actualisés.

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: une Olesti Vila,rupestre
inscription Javier Velaza Frías
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puisse atteindre dix (Campmajó 2012, 437), également clairement latines, l'une d'entre
la plupart sont très douteuses et certaines de elles n'a toujours pas été publiée, bien que sa
celles qui sont clairement latines pourraient chronologie ne soit pas claire (Campmajó
être datées à l'époque médiévale, comme ce 2012, 439).
serait le cas du texte Exuperantius de Latour- La surface de la roche d’Osséja contient
de-Carol (Ferrer i Jané 2015b, 11). D'un autre quatre panneaux plus ou moins échelonnés,
côté, il a été attribué à l'époque romaine, IV- trois seulement sont occupés par des inscrip-
V ap. J.-C., une inscription probablement tions, le second ayant une surface beaucoup
votive en cursive latine d’Err encore inédite plus irrégulière. Cinq inscriptions sont identi-
qui partage une surface avec des inscriptions fiées, plus précisément, une inscription est
ibériques dans laquelle est mentionné un disposée dans le premier panneau, une dans le
Marce(l)lus Gaius (Ferrer et Jané - Moncunill troisième et trois autres dans le quatrième.
- Velaza, s.p.). Deux inscriptions de Ger sont

Fig 2.- Photographie du rocher et dessin de la surface écrite.

L’INSCRIPTION DES QUATUORVIRS

Bella · Gaisco · f(ilius) neaux supérieurs analysées dans la section


Bella · Bastobles · f(ilius) suivante. Il convient également de noter que
Adinildir · Betepe[- · f(ilius)] le E a une forme capitale dans tous les cas
Corneli · Erdoild[ir · f(ilius)] sauf la dernière ligne où il est écrit avec deux
scriptum · est · IIII · viratum barres (II).
Il convient de noter la rareté de la structure
Du point de vue paléographique, la forme syntaxique de l’inscription, qui semble plutôt
inhabituelle de L est frappante, elle est iden- construite de façon paratactique, en juxtapo-
tique à celle des deux inscriptions des pan- sant trois éléments liés les uns aux autres sans

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Iulia iLybica : une Olesti
Jané, Oriol inscription
Vila, rupestre latine Frías
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respecter les règles grammaticales : d’une latine qui pourrait être confirmée par la forme
part les noms des quatuorvirs, d’autre part un de Corneli dans laquelle est écrit le nom de
verbe impersonnel scriptum est et, enfin, une Cornelius : c’est sûrement la forme du vocatif
forme accusative. Ce type d’expression sug- utilisée comme un cas neutre par quelqu'un
gère une connaissance précaire de la langue qui ne connaît pas bien la langue latine.

Fig 3.- Inscription des quatuorvirs.

Si nous nous concentrons sur l'aspect ono- la mort de César. En tout état de cause, s’il est
mastique, trois des quatre personnages portent confirmé que les deux références identifient
des noms ibériques - Bella à deux reprises et la même communauté, il semble que la fidéli-
Adinildir - tandis que le quatrième est claire- té pompéienne initiale des Libenses serait
ment latin, Corneli. En revanche, les quatre devenue césarienne, peut-être lorsque Iulia
noms de ses parents sont clairement ibériques Lybica aurait reçu le statut de municipalité de
: Gaisco, Bastobles, Betepe[-] et Erdoild[ir]. César ou d’Auguste, précisément pour ré-
Ainsi, cette inscription serait, en dehors de compenser leur fidélité contre les Pompéiens.
l'épigraphie ibérique, la deuxième qui fourni- La relation traditionnelle des Libenses avec la
rait un plus grand nombre de noms ibériques - Libia celtibérienne des Bérones ne semble pas
sept, bien que l'un soit répété -, uniquement plausible compte tenu de l'homogénéité an-
derrière le bronze d'Ascoli (CIL I 709), où 53 throponymique ibérique de la Turma Sallui-
noms ibériques sont documentés. tana (CIL I, 709).
Il est également intéressant de noter que ces L’hypothèse de l’origine céretane des Li-
quatuorvirs de Iulia Lybica ne seraient proba- benses serait renforcée par l’identification en
blement pas les premières céretans citées dans tant que père d’un des quatuorvirs de Iulia
les inscriptions latines (Olesti 2014, 152 ; Lybica de Bastobles, puisqu’un des cavaliers
Olesti 2017, 175), car deux des cavaliers du Libenses, Bastugitas, partage le formant an-
bronze d'Ascoli sont identifiés comme étant throponymique Bastu / Basto, qui, bien que
Libenses: Bastugitas Adimels - strictement bien documenté, est rare. La documentation
Adimeis - et Umarillun Tarbantu, et devaient du formant adin au nom du quatuorvir Adi-
donc provenir d'une *Libe ou *Liba inconnue nildir et à Adimels, père du cavalier Bastugi-
et hypothétique, qui pourrait être le prédéces- tas, est moins significative, car il s’agit d’un
seur de Iulia Liybica. Rappelez-vous que le formant anthroponymique ibérique plus fré-
bronze d'Ascoli correspond à 89 av., tandis quent.
que comme nous verrons plus tard, la fonda-
tion de Iulia Lybica semble être postérieure à

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Nous analysons ci-dessous en particulier les d'indiquer le parallèle d'une inscription iné-
anthroponymes ibériques décrits dans dite de Ger, quelques centimètres sous l'ins-
l’inscription. cription déjà publiée contenant la formule
Bella : Cet anthroponyme est formé d'un seul neitin iunstir (Ferrer i Jané 2016) et compor-
composant qui, en ibérique, devrait être bela, tant le seul texte isibela, composé d'isi et de
de sorte que nous puissions trouver un des bela. Dans tous les cas, ne peut pas être ex-
noms de personne ibériques composé d'un clue la possibilité que l'élément bela soit une
seul élément. Pour l'élément bela, il faut peut- variante du plus fréquente bala (Rodríguez
être rappeler l'existence de belan dans une Ramos 2014, nº23), présente par exemple
poterie d’Ensérune (B.1.33), qui doit être ana- dans bala·kertaŕ (E.1.65) dans un plat de
lysée comme étant bela-n, étant une marque céramique d’Azaila.
de propriété. Il serait également nécessaire

Fig 4.- Bella Gaisco

Gaisco: Dans cet anthroponyme, s’identifié termann 1990, nº66; Rodríguez Ramos 2014,
l'un des formants anthroponymiques plus fré- nº73) qui est documenté par exemple dans
quents ko(n) (Untermann 1990, 203, 614; kaisuŕanaŕ (C.0.1) ou dans l'élément kaisan
Rodríguez Ramos 2014, n ° 88), documenté qui pourrait être isolé par exemple dans le
dans plus de trente anthroponymes: bardaś·ko segment kaisanḿliŕbaituŕanei (F.9.5). Faria
(C.2.3), biuŕ·ko (BDH AUD.05-32), etc. Cela (2019 : 59) considère qu'elle pourrait avoir
permettrait d'isoler un premier formant gais une relation avec l'anthroponyme et surnom
ou kais qui ne serait documenté qu'en tant basque Gaizco / Gaizcho documenté le s. XI
qu'élément final d'un éventuel nom de per- et qu'en basque signifierait « Mauvais ». Ré-
sonne, apparentement formé par trois élé- cemment, l'élément gais a été identifié à deux
ments, bilosbalkarkais, dans un pondéral reprises dans l'inscription rupestre de Sant
d'Azaila (E.1.372). L'élément kais pourrait Martí de Centelles, un d’eux accompagnée du
peut-être faire partie du formant kaisuŕ (Un- morphème ir, gaisir. Le caractère dual de

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Les quatuorvirs ibères Ferrer
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LybicaOriol
: uneOlesti Vila, Javier
inscription Velaza
rupestre latineFrías
exceptionnelle à Osséja

l'inscription est confirmé par l'utilisation de la cumenté, entre autres, dans basto·kitaŕ
variante simple de ka, et pourtant sonore : (F.4.1) et peut-être avec un changement de
gais. La répétition et le morphème ir pointent sibilant dans an·baśto (B.1.164). En re-
à une interprétation dans ce cas en tant que vanche, le second formant, Bles, est l’un des
théonyme, ou épithète, de gais (Ferrer i Jané cas les plus fréquents avec une quarantaine de
s.p.). cas, par exemple présents en suise·beleś dans
Bastobles : cet anthroponyme est composé une inscription de la rupestre de Guils (BDH
des formants anthroponymiques basto (Un- GI.02.02). Il est également assez fréquent
termann 1990, nº28 ; Rodríguez Ramos 2014, dans les inscriptions latines telles que Neitin-
n ° 29) et probablement beleś (Untermann beles (CIL II 6144) et Ordumeles (CIL I, 7).
1990, nº31 ; Rodríguez Ramos 2014, n ° 34). Cette inscription serait la première où la
Le premier formant avait été documenté dans forme de Bles est documentée. Il est donc
l'un des cavaliers de la Turma Salluitana difficile de décider si nous sommes confron-
mentionné dans le bronze d'Ascoli (CIL I, tés à une erreur d’écriture ou avant une parti-
709), Bastugitas - précisément l'un des deux cularité phonétique. Cependant, par Simon
Libenses - et dans le nom féminin de la stèle (2019, 134) serait clairement une erreur
de Terrassa, Bastogaunin (CIL II 6144). Dans d’écriture,
les inscriptions en écriture ibérique, il est do-

Fig 5.- Bella Bastobles

Adinildir : cet anthroponyme est composé de des cavaliers du bronze d'Ascoli (CIL I 709).
deux des formants anthroponymiques les plus Le deuxième formant, Ildir, a la particularité
fréquents (Untermann 1990, nº19 ; Rodríguez d’être écrit suivant la forme ibérique, avec le
Ramos 2014, nº17), avec une cinquantaine de son dental précédant le son latéral, une situa-
témoignages, et ildiŕ (Untermann 1990, nº61 ; tion qui, en général, en latin ne s’exprimant
Rodríguez Ramos 2014, nº65) avec une autre généralement qu’avec le latéral, simple ou
cinquantaine. Parmi les exemples très abon- double, comme c’est le cas du nom de lieu
dants d'utilisation d'Adin, Adimels se dis- Ilerda par ildiŕda (BDH Mon.18.1). Cepen-
tingue, une adaptation probable en latin dant, la documentation explicite de la dental
d’adin·bels, qui est le père de Bastugitas, l'un avait déjà été produite à plusieurs reprises,

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par exemple en Ildi - un probable anthropo- nème /p/, dans le cas de Betepe[-], le passage
nyme abrégé dans une inscription en alphabet de /b/ a /p/ pourrait peut-être expliqué par la
latin sur une patera de l'Alcudia (Simón et forme beteś du premier formant, si les sibi-
Jordán 2014) - et dans le nom de lieu Ildum lants sont sourdes, parallèlement au passage
de l'itinéraire Antonine (K/J-31, 90) à Cas- de *Taneśbaiser à Tannepaiser (CIL II,
telló. La documentation dans cette inscription 05840). Le second formant n'est pas complet,
d’Ildi dans un contexte qui permettant de pen- mais il n'a probablement perdu qu'un seul
ser que l’auteur de l’inscription est un ibéro- signe. Ainsi, le meilleur candidat par fré-
locuteur renforce la position de considérer quence d'utilisation serait beŕ (Untermann
que le groupe /ld/ n'est pas une manière gra- 1990, nº34 ; Rodríguez Ramos 2014, nº39) ou
phique de représenter une seconde latérale (de bel, en tant que version abrégée des plus fré-
Hoz 2011, 235-238). quents beleś (Untermann 1990, n°31 ; Ro-
dríguez Ramos 2014, n°34) ou bels (Unter-
Betepe[-] : Cette inscription confirme l'exis- mann 1990, n° 32; Rodríguez Ramos 2014, n°
tence de bete en tant que formant anthropo- 36).
nymique ibérique (Moncunill 2010, 138; Fer-
rer i Jané 2013b, 130). Jusqu’à présent, il n’é- Dans un article récent, Faria (2019, 57) a pro-
tait documenté que dans eŕku·bete (F.20.1), posé à partir de la photographie publiée dans
dans l’une des lamelles de plomb de Yátova l'article original (Fig.3) que la lecture correcte
et par les formes correspondantes betei in soit Beter F., mais comme on peut le voir sur
betei·ko (C.2.33) et beteś in beteś·ko (C.2.22), la photographie de détail (Fig. 6), la lecture
dans deux céramiques attiques Ullastret, où correcte est Betepe[. Bien que nous ayons
l’utilisation du système dual (Ferrer i Jané initialement douté de la lecture correcte de
2005, avec bibliographie antérieure) confir- ces deux signes, considérant aussi possible la
merait l’utilisation de la dental sourde. En lecture Beter F, c'est pourquoi ils avaient été
fait, le formant bete pourrait également être soulignés, lors des dernières inspections, il
présent dans le nom Betatun (Corzo et al. était déjà clair pour nous que la seule lecture
2007), qui pourrait être la combinaison de la possible est la lecture publiée, mais nous
bete et du atun. Quant à la présence du pho- avons oublié de souligner les signes.

Fig 6.- Adinildir Betepe[-]

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Erdoild[ir: Dans cet anthroponyme, morphème ka et d’une expression métrolo-


s’identifie probablement un des formants an- gique. Les segments eŕtois (F.7.2) et eŕtoa[
throponymiques plus fréquent, ildiŕ (Unter- (F.11.29) sont moins clairs. Peut-être était-ce
mann 1990, 61; Rodríguez Ramos 2014, n ° aussi lié à berton, documenté à plusieurs re-
65), ou sa forme abrégée ildi, bien qu’il prises sur les lamelles de plomb de Yátova
puisse également être ildur (Untermann (F.20.1, F.20.2 et F.20.3), en supposant qu'il
1990, 62; Rodríguez Ramos 2014, nº 66), ou s'agissait d'un cas de chute de la labial. Enfin,
sa forme abrégée ildu. Cela permettrait d'iso- une autre alternative moins probable serait
ler un premier formant erdo, eŕdo, erto ou qu'Erdo soit lié à Ordu(n), ce qui est docu-
eŕto qui n'aurait pas encore été documenté. menté dans Ordumeles, formé par ordun et
Un parallèle possible serait eŕtos, peut-être beleś, bien que cet élément soit généralement
eŕdos même si c’était duale, d’une lamelle de considéré comme lié à ordin (Untermann
plomb d’origine inconnue (C.0.2) suivie du 1990, nº95 ; Rodríguez Ramos 2014, nº109).

Fig 7.- Corneli Erdoild[ir]

L'aspect plus important de l’inscription réside téenne. Bien que notre connaissance de la
dans la mention du quatuorvirat. Comme nous magistrature du quatuorvirat ne manque pas
l'avons déjà indiqué, l'emplacement du rocher de points noirs (Degrassi 1949 [1962], Pérez
nous invite à penser que les quatuorvirs sus- Zurita 2004 et 2005 et Melchor 2013), les
mentionnés correspondent à la ville de Iulia données objectives dont nous disposons indi-
Lybica, la seule ville romaine connue de la quent que, sur les 17 communautés connues
Cerdagne et très proche de cet endroit, à seu- avec le quatuorvirs, 16 sont des municipalités;
lement 6 km. Jusqu'à présent, nous ignorions en outre, sur ce même total, 11 sont des mu-
le statut juridique de la ville, hormis les in- nicipalités pré-flaviennes. En combinant ces
formations provenant de son propre nom et données, il semble donc approprié de penser
qui nous permettaient de soupçonner qu'il s'a- que Iulia Lybica était une municipalité sûre-
gissait d'une fondation césarienne ou augus- ment augustéenne, ainsi que d’autres en His-

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panie, telles que Sigarra, Liria, Termes, Clu- LES AUTRES INSCRIPTIONS
nia, Segobriga ou Valeria, dans lesquelles les
IIIIviri sont documentés2. Il convient de no- Adulenscens
ter, de sorte que pourrait certainement contri- M(arcus) · Aemilius · XVII
buer à l'avenir au débat sur l'institution de annoru(m) · XVII
quatuorvirat, que dans l’inscription d'Osséja, Cette inscription mentionne un individu appe-
les quatuorvirs sont mentionnés sans aucune lé Marco Emilio, qualifié d'adulenscens et qui
différence hiérarchique ou de compétence aurait 17 ans. La formule est frappante en
entre eux, comme dans les rares cas parallèles raison de sa proximité avec celles des inscrip-
où nous avons le nom des quatre magistrats. tions sépulcrales, mais il pourrait s'agir ici
Comme c’est le cas des quatuorvirs du Cueva d'une simple coïncidence. Nous ne savons pas
de Román (Palol et Vilella 1987, 132, C-1, S- si la répétition de l'âge est banale ou a un
13). sens. La forme adulenscens à la place de la
Pour le reste, le fait que les quatuorvirs de forme correct adulescens pourrait être com-
Iulia Lybica portent principalement des noms prise comme une erreur de l'auteur du texte,
ibériques - à l'exception d'un Corneli(us) dont mais également comme une ultra-correction
le père, de toute façon, avait également un du phénomène –ns–> –s–, qui, nous le sa-
nom ibérique - nous montre sûrement que les vons, montre une apparence très tôt en latin
élites autochtones avaient perpétué leur con- (Väänänen 1988, 117-118.). Aussi la chute de
trôle de la ville déjà romanisée. –m est habituelle et de haute chronologie, de
Un dernier aspect qui mérite d’être soulevé sorte qu'aucun de ces phénomènes ne nous
est la fonction de l’inscription. Comme on empêche de supposer que l'inscription corres-
peut le constater, le formulaire n’est pas assez pond à une date similaire à l'inscription n. 3,
explicite pour répondre sans équivoque à c'est-à-dire à l'époque républicaine. Notez
cette question ; Une hypothèse intéressante, également l'absence de cognomen dans le
cependant, est qu’il s’agit d’une inscription personnage.
votive officiel. Deux types d’indices condui- Isipallus · X
sent à cela: d’une part, le fait que la plupart Dans cette inscription, on s'attend à ce qu'Isi-
des inscriptions rupestres sont effectivement pallus soit un nom personnel, mais il est in-
de nature religieuse ou votive, et que nous connu jusqu'à présent. Une possibilité d'expli-
sommes certainement confrontés à des sanc- cation est qu'il s'agit d'une forme défectueuse
tuaires en plein air de longue tradition; par du cognomen connu Hispallus, mais on ne
contre, nous avons des parallèles épigra- peut exclure qu'un élément ibérique isi soit
phiques dans lesquels les magistrats locaux impliqué dans sa formation, qui n'apparaît
ont mis - ou ont fait mettre - des inscriptions qu'une seule fois dans une autre inscription
votives: parmi eux, il convient de rappeler le rupestre de Ger, isibela. Si tel est le cas, peut-
cas de l'inscription de la Cueva de Román, être que le second composant pallus était éga-
mais aussi d'autres telles que l'inscription lusi- lement lié à bela / Bella. La lettre X qui suit
tanienne de Lamas de Moledo (VIS.01.01) ou est difficile à interpréter : elle peut corres-
même ceux de la Cueva Negra de Fortuna pondre à l’âge si la formule était parallèle à
(Mayer et al. 1996). Il est également intéres- celle de l’inscription précédente, mais
sant de rappeler l'obligation des magistrats d’autres alternatives ne peuvent pas être ex-
municipaux (Lex Irni. 76) de visiter les terri- clues.
toires et les ressources de la ville pendant leur Deux autres inscriptions avec les textes CXAF
mandat, ce qui ne serait pas contradictoire et P I complètent le panneau, mais son inter-
avec la fonction votive de l’épigraphe. prétation n’est pas claire.

2
Triumviral (Sisani 2018, 52)

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IULIA LYBICA

Les magnifiques fouilles dirigées par Jordi sente les deux fragments architecturaux (crus-
Guàrdia depuis plus de 20 ans3 confirment le tae, sectile) en tant qu’éléments sculpturaux
remodelage complet du noyau autochtone et d’une grande qualité, en ce qu’apparaît être
la construction d'une nouvelle ville à la suite un ensemble de personnages de la période
des canons romains (Guàrdia et al. 2016 et Julio-Claudia d’une taille légèrement supé-
s.p. ; Morera 2017 ; Carreras et al. 2019). rieure à celle naturelle, encore à l’étude. La
Une partie des structures publiques est con- grande qualité de ces pièces, ainsi que l'utili-
nue - avec la construction d'un forum remar- sation de décorations en plastique et en
quable - ainsi que certaines zones résiden- marbre, confèrent à ce petit forum un carac-
tielles (Olesti et al. 2014, Guàrdia et al. 2016, tère exceptionnel, compte tenu de son empla-
Carreras et al. 2019). Dans différentes parties cement situé à 1.200 m environ, de hauteur, et
de la ville, l’existence d’un niveau de ter- des coûts élevés qu'a dû supposer l'approvi-
rasses à la fin du s. I a.C., qui élimine les sionnement de ce type de produits édilices.
structures précédentes et sur lequel sont cons- Ceci nous amène finalement à la question de
truites les nouvelles constructions, ce qui im- l'origine de cette opération urbaine. La dé-
plique un fonctionnement urbain global et couverte de l'entité municipale de Llívia, pro-
cohérent à un niveau chronologique. Bien que bablement une municipalité latine selon les
la précision soit toujours difficile, certains données de Pline, ainsi que le caractère indi-
matériaux suggèrent le début du dernier tiers gène de son IIIIviri, renforcent non seulement
de la fin du s. I a.C., bien que les documents l'existence du Llívia céretane et républicaine,
de base du forum semblent marquer une mais son caractère capital parmi les céretans.
chronologie un peu plus tardive, toujours à la Compte tenu de la chronologie des niveaux
fin du s. I a.C. Il n’existe pas d’orientation fondamentaux de la nouvelle structure ur-
unitaire de toutes les structures, mais plutôt baine, il semble peu probable que cela se soit
un urbanisme adapté à la morphologie de la produit à l'époque de César, mais un peu plus
colline sur laquelle est située la ville, mais le tard, coïncidant probablement avec le règne
caractère organique de la fondation semble d'Octavio-Auguste sur les territoires provin-
bien établi. ciaux de l'Ouest, déjà achevée les périodes de
Le domaine le plus connu est le forum, qui guerre. Cela pourrait également expliquer
présente une grande similitude morpholo- l'épithète de Iulii reçue à la fois par les cére-
gique et chronologique avec le forum de Rus- tanes de Pline et par la ville de Llívia à Pto-
cino (Guàrdia et al. s.p.). C'est un grand es- lémée, à laquelle il faudra ajouter quelques
pace orthogonal, délimité par un mur années plus tard l'épithète augustani, qui in-
d'enceinte qui mesure 42,5 m sur son axe nord clut également le naturaliste (Plin, HN, 3, 3,
et 42,8 m sur le côté est, sans que son extré- 22 -23 ; Ptol, Geog, 2, 6, 68). De toute façon,
mité soit située pour le moment. À l'heure une chronologie triumviral o césarienne n’est
actuelle, on a fouillé le long péristyle latéral, pas totalement rejeté.
une salle identifiée comme une curie, une L'énorme opération de construction trouvée
exèdre latérale et, plus récemment, les ves- dans la ville, et en particulier la munificence
tiges bien conservés du podium du temple, de son forum, semble indiquer un coût élevé
parfaitement centrés sur l'axe nord du forum, du financement des travaux, ce qui aurait pu
à la place la plus élevée, avec un caractère donner lieu à une sorte de collaboration impé-
scénographique clair (Guardia et al., s.p.). Le riale, car il semble difficile de penser à des
programme décoratif de ce forum, avec l'utili- personnages d'origine indigène, tels que les
sation de marbres tels que Luni, "Portasanta" magistrats ont identifié comme quatuorvirs
(Chios), "Pavonazzeto" (Ayfon), "Giallo An- des œuvres d'une telle ampleur. En ce sens, le
tico" (Chemtou), Skyros et Saint-Béat, pré- parallèle de Ruscino semble à nouveau inté-
ressant (Rebé-Rodà 2009, 113). Il a été mis
3
Nous remercions Jordi Guàrdia et son équipe pour en évidence comment, dans la ville du Rous-
certaines informations sur les récents travaux de fouilles sillon, aux niveaux autochtones, une première
dans la ville.

39
Joan Ferrer i Jané, Oriol Olesti Vila, Javier Velaza Frías

phase d'urbanisation (datant de 50 à 40 av. J.- lier programme destiné aux membres de la
C.) était liée à une probable promotion latine, dynastie Julia-Claudia et en particulier à la
puis le véritable forum d'Auguste y était éri- famille Druso (Rebé-Rodà, 2009). Le paral-
gé. (20 BC-5 AD). Comme dans ce forum - lèle - et le lien possible - entre les deux opéra-
comme à Llívia - un programme de construc- tions semble clair, surtout si nous prenons en
tion et de décoration a été développé avec une compte la fin violente et précoce du forum
profusion importante de marbres colorés, tels Ruscino et les indications dont nous dispo-
que giallo antico, pavonazzeto, Carrara, Saint sons aujourd’hui sur le forum de Llívia, avec
Béat, bien que nous ayons la chance d’avoir une certaine destruction dans l’ensemble
un ensemble épigraphique qui permette de sculptural très significatif.

CONCLUSIONS

Bien que le nom de la commune à laquelle seul des personnages, Corneli(us), porte un
appartiennent les quatuorvirs ne soit pas ex- nom clairement latin. Cette circonstance nous
pressément mentionné dans l’inscription, la montre en même temps que les élites autoch-
seule alternative plausible consiste à considé- tones de Iulia Lybica avaient perpétué leur
rer que l’inscription est celle de Iulia Lybica, contrôle de la ville déjà romanisée et que
puisqu’elle doit nécessairement être celle cette inscription appartenait au premier mo-
d’une municipalité et que Iulia Lybica est le ment de la romanisation, avant l’utilisation
candidat le plus proche de l'inscription, mais courante de l’anthroponymie romaine. Il est
il est la seule connue municipalité en Cer- donc plausible de considérer qu'il s'agissait
dagne. Ce fait confirme épigraphiquement ce d'une des premières générations de magistrats
que l'on soupçonnait déjà par les références de la municipalité de Iulia Lybica.
aux sources classiques et la documentation Bien qu’à l’origine, il soit surprenant que les
archéologique d'un forum à Llívia. Le docu- IIIIviri de Iulia Lybica n’utilisent pas les tria
ment renforce également l'hypothèse selon nomina caractéristiques des citoyens romains,
laquelle Iulia Lybica était une municipalité à il convient de rappeler que, pour les munici-
fondation augustinienne, qui coïncidait ainsi palités de droit latin, cette concession n’a été
avec les données archéologiques. accordée qu’aux citoyens qui étaient édiles ou
De plus, la présence en tant que père d’un des questoriens, au terme de leur mandat (ius civi-
quatuorvirs de Iulia Lybica de Bastobles ren- tatis per magistratum adipiscendae), de sorte
force l’hypothèse selon laquelle les Libenses qu’au cours de cette période, ils ne seraient
mentionnés dans le bronze d’Ascoli (CIL I, pas citoyens romains et n’auraient pas le droit
709) en 89 av. J.-C. sont originaires de la po- d’utiliser leur tria nomina.
pulation cerdane prédécesseur de Iulia Ly- La forme de cette inscription n'est pas assez
bica, puisque l'un des cavaliers Libenses, Bas- explicite pour déterminer sa fonction, mais il
tugitas, partage avec lui le constituant anthro- pourrait s'agir d'un inscription votive officiel.
ponymique Bastu / Basto, qui, bien que bien Les deux raisons tiennent au fait que la plu-
documenté, est rare. part des inscriptions rupestres ibériques sont
Par ailleurs, il est très pertinent que trois des votives et que nous avons des parallèles épi-
quatre magistrats et leurs quatre parents por- graphiques dans les inscriptions rupestres
tent des noms ibériques : Bella (bela) à deux latines dans lesquels les magistrats locaux
reprises, Adinildir (adin · ildiŕ), Gaisco (gais mettent - ou font mettre - des inscriptions
· ko), Bastobles (basto · beleś), Betepe[-] votives.
(bete · be+) et Erdoild[ir] (eŕdo · ildiŕ). Un

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Joan de
Les quatuorvirs ibères Ferrer
Iuliai Jané,
LybicaOriol
: uneOlesti Vila, Javier
inscription Velaza
rupestre latineFrías
exceptionnelle à Osséja

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