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arie DUPRE
Yves CAPY
BOLONDO
VILLAGE SENOUFO
Septembre 1975
Sciences Humaines
d'ANGERS
REMERCIEMENTS
Page
PREMIERE PARTIE : Présentation générale
Introduction
Le département de Boundiali
1. Le milieu naturel
Le village Bolondo
1. Historique
II. Démographie
IV. Le terroir
1. Le pôro 15
III. La religion 10
II. Le mariage . 20
III. La mort 22
La gestion du produit 41
II. Consommation 41
PRESENTATION GENERALE
LE DEPARTEKENT - LE VILLAGE
5
INTRODUCTION
il nous est propose, en fin de troisiéme année, une étude à caractere sociologique
d'une communauté rurale. Nous avons choisi, grâce à Xavier Leroy, alors sur le
terrain, un village senoufo du nord-ouest de la Côte-dlIvoire.
Avec l’accord du ministère de la Recherche scientifique en Côte-d'Ivoire,
dualisme.
introduit sur le terrain, nous a conseillé pour plus d’efficacité, de nous centrer
sur quelques unit& d'exploitation, une Ctude exhaustive du village étant impos-
la precision des informations sont telles que tout doit être sans cesse vérifie,
recoupe.
Nous avons tenté de degager des mécanismes généraux au niveau de tout
le village, mais avons, sur certains points, limité notre enquête à 4 unités
d'exploitation.
tation,
maximum de pratiquer des entretiens non directifs, bien que la présence d'un
mieux.
hypothèses.
LE DEPARTEi<lENT DE BOUNDIALI
1. LE MILIEU
__-__--------_--- NATUREL
_----_-~---_~_~~~
est marqué par un climat tropical subhumide. Alors que le sud est soumis à un
régime de deux saisons des pluies, le nord de la Côte-d'Ivoire n'en regoit qu'une
ayant son intensité maximum au mois d'aoGt. L'unique saison sèche qui dure 8 mois,
de novembre à juin, est marquée par lac présence de l’harmattan, vent chaud et sec
(C.3). Elles atteignent 325 mm en août pour la région de notre village : Bolondo.
La carte des déficits hydriques cumulés (annexe C.4) donne une idée de l'intensité
de la saison seche. Elle permet d’autre part de situer la région dans la zone de
végétation subsoudanaise.
l
Les jacheres qui durent 20 à 40 ans représentent tous les stades de savanes
suivant leur âge. De savanes herbeuses au début, elles redeviennent savanes
rompue par endroits par l’émergence d’inselbergs. On peut distinguer deux grands
types de sol qui se caractérisent par leur couleur, leur structure physique et
leur degré d’induration.
-Les sols des bas-fonds (plaines inondées) sont bruns, allant jusqu'au
fertiles qu'ils ont une teneur en argile élevée. Ces sols doivent être labourés
et sont exploités en riziculture inondée.
II. LE MILIEU
___----_-------_ HUKAIN
----------------
1. Les ethnies
qui explique parfois une certaine réticence aux innovations. Ils vivent pour une
trouve Bolondo (annexe C.6). Les membres d’une même sous-ethnie possèdent tous
Une minorité de Dioula, très différente des Sénoufo, est présente dans
ethnie precise.
3. Les villaqes
plus petits, comme Bolondo (403 hab.) sont un pou en retrait des grandes pistes.
64 $ des villages sont composés de Sénoufo autochtones, ce qui est le
cas de Bolondo. Dans les autres villages, les Dioula sont venus s’installer B
côté des Sénoufo en fondant un quartier séparé.
9
4. Les activités
LE VILLAGE : BOLONDC
1. HISTORIQUE
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Bolondo se situe dans une zone qui fut de tout temps soumise & diverses
invasions, et ceci par le fait que les gens ne s'étaient ralliés à aucun des
chefs de deux villages : l'un, Karafine, situé entre Ganaoni et Kambiala, l’autre
situé entre le Bolondo actuel et Zangaha. Ces deux hommes chassaient de gros
oiseaux (marabouts) appelés bolondo. Les Kassoulouba, genies de Karafiné, ont
par le feu), Leur chef, Yfl?, alla demander a son ami le chef SORO s'il pouvait
s’installer auprès.de lui. Celui-ci lui conseilla de s’installer auprès de la
mare aux "bolondo", lui disant qu'il irait le rejoindre ultérieurement. Quelques
temps plus tard, le chef SORO vint s’installer en fondant un quartier séparé.
Les deux amis baptisèrent le village ET!LONDO, du nom des oiseaux. Le chef YEO,
bien qu'installe le premier, donna au chef SORO la chefferie du village car c’est
lui qui avait accepté de l’accueillir et décide de l'endroit. Six chefs !?@RD se
village. Depuis les chefs ont été : Nanga, Gonan, Fonan et enfin Posouhan, neveu
II . DEIYOGRAPHIE
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classe d'âge lié au Pore*, toujours en vigueur dans le village. Nous utiliserons
cette classification tout au long de notre exposé. Pour trouver l'équivalent en
annees de ces classes d'âge, nous nous sommes basés sur des personnes Qtant nées
une année oi, eut lieu un fait connu (déclaration de la liberté de travail 1944,
l'indépendance 1960, l’introduction de la culture du coton CFDT* 1963). Nous avons
(annexe T.l), nous remarquons que les femmes sont moins nombreuses que les hommes
(ISO contre 213) malgré un taux de polygamie de 1,455 femme/homme marié (annexe
T3,l). Si nous prenons les hommes et femmes en âge d’être mariés, nous avons 94
femmes (plus de 18 ans) pour 81 hommes (+ de 28 ans). P,;ous voyons donc que le
La pyramide des âges nous montra une figure très particulière. Le trou
remarqué au niveau des plakorolé-plalé (14-25 ans) s’explique,pour ies garçons,
par le fait que la grande majorité part en basse-côte où ils trouvent à travailler
11
dans les grandes plantations en gagnant plus d'argent qu'au village. Quelques
filles agissent de même. Les garçons reviennent vers 26-JO ans pour faire le Poro
et ceux qui se sont mariés ramenent leurs femines. Le trou, s'il s'explique
facilement pour les garçons, demeure obscur en ce qui concerne les filles. A ce
niveau, il devrait être moindre. Toutefois, nous sommes dans une région oh la
surmortalite féminine dans le jeune âge (-de 15 ans) a été maintes fois constatée
(273 $,). Ceci peut expliquer la faiblesse démographique des femmes on général.
Au niveau Kangbarlé, Tiololé (28-42 ans), nous avons plus de femmes que
d'hommes. s'il est vrai qu'une Premiere femme est généralement plus jeune d’une
classe d’âge que son mari, les secondes ou troisièmes femmes des hommes de plus
de 50 ans sont le plus souvent Kangbarlé, Tiololé ou Kafoyé. Donc, ces classes
d'âge correspondent aux femmes des hommes de 35-49 ans et aux secondes femmes
aussi nous ne pouvons tenir compte de varistions jouant sur une ou deux personnes,
le hasard restanttrès grand. Pour développer exhaustivement l'aspect demographi-
que du village, il aurait fallu effectuer des recherches plus poussées.
La structure pâr âge est, quant h elle, celle d'une population jeune :
Les femmes mariées ont en moyenne 2,83 enfants vivants (annexe T3,2).
Si l’on considere les femmes ménooausées, nous arrivons à 4,14 enfants vivants
III. MORPHOLOGIE
_____----_------eV...
___---------------- SOCIALE
1. A l’intérieur du villaqe
de 246 habitants, l’autre SGRO de 157 personnes (annexe C.‘lO). Celui-ci est plus
aéré. Ceci peut s’expliquer par les dissentions ayant existe entre les membres
du lignage principal SORO (69 personnes); les gens ont preféré prendre leurs
distances. Nous ne pouvons cependant en conclure que l’harmonie est loi dans le
quartier YEO, mais les dissentions, si elles existent, n’ont pas eu les mêmes
conséquences.
.regroupent les membres d’un meme lignage. Les effectifs par concessions sont
très variables (annexe T.4), leur importance étant le signe d’une implantation
quartier SORU. Il est dirigé par le chef du village. Du côti! YEC!, c’est la
YEO est de 46,2 personnes. Les lignages y seraient donc plus anciens que du côté
L’habitat
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sont les plus anciennes. Aujourd’hui, elles sont occupées par les femmes. Plus
de 13 ans pour les garçons et jusqu’au mariage pour les filles (;E ans).
La langue
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Le s é n o u f o g b a t o e s t In l a n g u e d u v i l l a g e . Le d i o u l a , l a n g u e c o m m e r c i a l e ,
est p a r l é p a r quclques dizaines de personnes, celles SE d é p l a ç a n t ou s ' é t a n t
d é p l a c é e s l a p l u s s o u v e n t . Le f r a n ç a i s , l m g u c o f f i c i e l l E , e s t p l u s OU moins
p a r l é p a r 8 e n f a n t s s c o l a r i s Q s ( d o n t un2 f i l l e ) , q u e l q u o s j e u n e s e t 3 v i e u x ,
anciens cmbattants.
Les activités
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Hormis l ' a c t i v i t é p r i n c i p a l e du S é n o u f o , l ' a g r i c u l t u r e , deux f o r g e r o n s
s o n t vsnus s'installer au villagL e t f ab r i q u en t des outils pour t r a v a i l l e r la
t e r r e a i n s i Q u e d e e c o u t e a u x e t m n c h c t t e s . I l s p o s s h d e n l q u a n d m h e t o u s d e u x un
champ d e c o t o n ,
P r e s q u e t o u s les a g r i c u l t e u r s p o s s é d c n t u n f u s i l ( s o u v e n t f u s i l d e
t r a i t e ) avec l e q u e l ils p r o t è g e n t l e u r s c u l t u r e s , notaminerit c o n t r ; . l e s s i n g e s ,
o i s e a u x st l a p i n s . Tous p r a t i q u e n t u n c cliassc d e d é f c n s o d o n t l e p r o d u i t e s t
u t i l i s é d a n s 1 ~ ssa u c e s a c c o m p a g n a n t l e s r o p a s .
Lû c u e i l l e t t e e s t s u r t o u t u n s a c t i v i t é d e s femmes e t d e s e n f a n t s e t
c o n c e r n e les m a n g u e s , l a s a n ô c a . r d o s ( n o i x d a c a j o u ) , los p a p a y e s e t l a k a r i t é
(servant ??I f a i r e un beurre q u i e s t l a m a t i é r c g r a s s e e m p l o y é e d a n s l a c u i s i n e ) .
Q u e l q u e s v i e u x , e t , c e r t a i n s hommes les J w r s d e r e p o s , c o n f e c t i o n n a n t
d e s p a n i e r s , p o u l a i l l e r s c t v a n s a v e c d c ç b r a n c h e s d e p a l m i e r . Ces p r o d u i t s s o n t
wandus Èi des marchands q u i p a s s e n t r é g u l i & r m e n t d a n s l e v i l l a g o .
Le v i l l a g e d e G a n a o n i s i t u é à 4 !.mi a b r i t o l ' é c o l e , où v o n t l e s 8
e n f a n t s d e B o l o n d o , e t u n m a r c h é h e b d o m a d a i r e . Les hommes s ' y r e n d e n t . , e n q u a t e
d e vêtements, t a b a c . .., c t l c s femmes p o u r v c n d r e q u c l q u e s f r u i t s e t t o m a t e s ,
o u p o u r a c h e t e r d e s c o n d i m e n t s et, u s t e n s i l e s d e c u i s i n e .
14
Boundiali.
en taxi-brousse,
débuts.
IV. LE TERROIR
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--------_-
(annexe C.10). Le côte est du territoire est occupé par le quartier SORO tandis
que le quartier YEO occupe le côté ouest, La limite entre CQS deux parties n'est
Ceci no ooso pas de problèmes de place car le terroir est grand par rapport aux
surfaces cultivées. Toutefois, une partie des terres est envahie par les eaux du
lac ce qui a obligé le déplacement do cortnins champs,
Aprhs avoir situé 1~ village dans rln cadre: général, voyons-en les
niveau production.
OEUXIEIYE PARTIE
STRUCTURES
-------------__----------- DE REPRODUCTION
_-_----------___-----~-~--
1. LE PORO
a pas participé. Or celui qui y a participé n'a pas le droit d'on Parler I
Le p6ro est une institution qui régit tout lc; comportement social du
sénoufo de son adolescence à sa mort en lui fixant des droits et des devoirs selon
son age. C'est, selon un vieux, “pour maîtriser les jeunes, pour pouvoir les
obliger ù fairo des choses que sans ça ils ne feraient pas". Le pôro est réservé
aux hommes; les femmes peuvent Ctrc toutefois initiees, mais seulornent après la
ménopause. Sinon, "elles ne sauraient pas garder le secret” !
Tous les sept ans se constitue une classe d'âge les Plakorolé, ayant
théoriquement entre ‘13 et 20 ans environ. Les deux premières classes d'âge du
pôro : les goundarabélé (de 0 à 6 ans) nt les sandionhon (de 6 à 43 ans) sont
L’écart d’âge, 13-20 ans, au départ pour les Plakorolé est théorique o en effet
plusieurs frères de même mère ne peuvent être ensemble dans une même promotion :
ainsi si il y a trois fréres d’âge proche, le premier sors avancé et aura moins
de 13 ans à son entrée, le cadet sera inclu normalement et le troisième sera
retardé à la promotion suivante et se trouvera avoir plus de 20 ans lorsqu’il
deviendra PlakorolÉ. Au bout de sopt ans ceux-ci Passent Plalé, puis sePt ans
encore, ils deviennent Kangbarlé pour un an pendant lequel ils seront préparés
c1 l'initiation ou pôro, à l'issue duquel ils sont Tiolole pour sept ans, puis de
sept ans en soPt ûns MafayÉ, Télé16 et enfin Oliéle, c'est-à-dire "vieux" au
sommet de la hiérarchie sociale.
2. L'initiation
------------
plus importante semble être l'initiation per laquelle l'homme devient un homme
accompli, majeur, social, responsaûlo de la marche du village, dëtenteur de
secrets. Elle est en quelque sorte le "label" senoufo.
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r o n t d a n s l e b o i s sacré s o u s l a c o u p e l l e d o s n o u v e a u x K a f o y é q i i i l e u r transmet-
t t r o n t l e u r s a v o i r , a i n s i q u e d u r a n t t r c i s m o i s 00 les i n i t i é s p e u v e n t d u r a n t l a
j o u r n é e s o r t i r d u b o i s s a c r é mais s a n s p a r l e r à p e r s o n n e s d ' a u t r e q u e c e u x d é j à
i n i t i é s . Durant l e s s e p t années q u i s u i v r o n t , d ' a u t r e s cérémonies complhtent cet
a p p r e n t i s s a g e secret.
I l s e m b l e , s o u s t o u t e s r é s e r v e s q u e c e t a p p r e n t i s s a g e s o i t , en p l u s
d ' é p r e u v e s p h y s i q u e s , u n e é c o l e , avec s a l a n g u e p r o p r e , s u r le c o m p o r t e m e n t
s o c i a l , l a r e l i g i o n , les l o i s , les r e l a t i o n s avec l a n a t u r e ( t e c h n i q u e s d e p ê c h e ,
de chasse...), l a d é f e n s e du v i l l a g o , l a d é f e n s e c o n t r e l e s f o r c e s malfaisantes,
l l ' a r t , l'artisanat, l'esthétique. ..
i
Chaque c l a s s e d ' â g a e s t sourniso à l ' a u t o r i t é d e s p r é c é d e n t e s e n v e r s
l e s q u e l l e s elle a d e s d e v o i r s . A i n s i l e s P l a l é , c l a s s e d e s l a b o u r e u r s , d e v r o n t
a l l e r c u l t i v e r e n s e m b l e c h e z c h a c u n ides v i e u x du v i l l a q e . Les T i o l o l é , o u
n o u v e a u x i n i t i é s , d e v r o n t e u x a u s s i c u l t i v e r c h e z les v i k u x ; ce s o n t eux q u i s o n t
i
c h a r g é s d e l ' o r g a n i s a t i o n d a s f u n é r a i l l e s , d o s c é r é m o n i e s . En p l u s d e ces r e d e -
vances en t r a v a i l il en e x i s t e d ' a u t r e s en n a t u r o ou e n a r g e n t : e l l e s p e u v e n t
ê t r e p a r e x e m p l e d e s a m e n d e s p o u r u n e f a u t e ; e t même s i c e n ' e s t q u ' u n s e u l
individu qui B f a i t l a f a u t e , c'est l ' e n s e m b l e d e l a classe q u i p a i e r a .
I l e s t é v i d e n t q u o ces d e v o i r s c t r e d e v a n c e s SE t r â r i s f o r m e n t en d r o i t s
l o r s q u ' o n g r a v i t les é c h e l o n s d e c e t t e o r g a n i s a t i o n .
4 . ----------_____-
F o n c t i o n du p Ô r o
i
1
LE p Ô r o a p p a r a î t d o n c comme u n s y s t è m e d ' o r g a n i s a t i o n s o c i a l e , p a r
l e q u e l t o u t i n d i v i d u d o i t p a s s e r pour a v o i r d r o i t au r e s p e c t , à l a c o n s i d é r a t i o n ,
aux r e s p o n s a b i l i t é s . Ce s y s t è m e m a i n t i e n t l a c o h é s i o n du v i l l a g e , f a i s a n t p a s s e r
l e sens d e la c o l l e c t i v i t é a v a n t c e l u i d e l ' i n d i v i d u .
Il é t a b l i t u n e h i é r a r c h i e f o n d o s s u r l ' â g e e t l e s c o n n a i s s a n c e s , u n e é g a l i t S
e n t r e l e s hommes d e môme c l a s s e d ' â g e e t ne p e r m e t g u g r e a u n i v r i a u s o c i a l
l ' i n i t i a t i v e individuelle.
I I . LE POUVOIR P f l L I T I U U E ET JU9IDIqUE
A p r k s a v o i r vu d a n s l e p 8 r o u n moyen d ' o r q a n i s e r l a s o c i é t é v i l l a g e o i s e ,
v o y o n s à q u i s o n t c o n f i é a s l e s r e s p o n s a b i l i t é s ; l a r é p o n s e est,comrne d a n s
b e a u c o u o d e s o c i é t 6 s a f r i c a i n e s : les v - o u x .
17
1. A l'intérieur
----_---_--------------- du village
accord avec les autres vieux du village. Il s'agit donc d'une gérontocratie, Les
Nambé Kéo celui du quartier YCO. Leur responsabilité concerne les affaires
la terre, qui en fait est un patrimoine plus qu'une propriéte. Le tarafolo est
chargé de distribuer la terre à ceux qui veulent la cultiver; un étranger qui
veut s’installer doit s’adresser a lui. Il lui prêtora la terre mais ne peut la
lignage et reglent les problèmes de famille. Les chefs de segnon (séhéfolo) sont
toujours les plus vieux de chaque segnon; ils décident des terrains cultivables,
est aussi, parce que le plus vieux du village, chef du pôro ou chef du bois sacré
(sizangofolo); toute affeiru concernant le pôro passe par lui.
L'autorité de ces chefs s'appuie sur des lois dont il est bien difficile
de connaître la teneur. Elles sont coutumières, orales, transmises pour une grande
part par le pôro. Un meurtre s’il n'est pas passé sous silence par une concerta-
pour les vols importants; pour les potits vols, c’est le conscil des vieux qui
decide ou l'ancien chef de canton de Ganaoni.
2. ----------------------
L’extérieur du village
Les relations avec ces organismes se font par l’intermédiaire de deux secrétaires
du PDCI, un dans chaque quartier, eius pour cinq ans. Ils sont chargés des af-
promulgué en 1964. Nous verrons plus loin quel a pu 8tre leur impact :
-1ibcrté de travail
-liberté de mariage
III. LA RELIGION
ciel); il est la puissance créatrice et qui règle l’ordre du monde; il peut faire
du bien ou du mal; c'est à lui seul quo sont faits les sacrifices pour ,demander
des faveurs (santé, travail... ). Individucllcmcnt les sacrifices sont faits le
jeudi et le dimanche, et la vendredi s’ils concernent tout le village. La réponse
à une demande est donnée par la manière dont retombe une noix de cola jetée à
terre. Les souhaits d'une personne à l’autre se font toujours en citant Dieu.
Les intermédiaires entre Dieu et les hommes sont les âmes des anc8tres.
L’esprit d'un homme apres sa mort reste présent; c’est un génie que l'on invoque
pour être aide. La terre appartient à ces génies; en conséquence pour la cultiver,
sants, les génies de la brousse; ce sont eux qui sont rcsponsablcs d'une maladie,
d'un accident... Seuls les enfants ne sachant pas parler voient les genies; les
être par exemple une peau d'animal, remplie d’objets connus du féticheur seul
seur est celui qui par ou avec SI:S ancêtres connaît lc pouvoir de plantes
médicinales. Le devin, souvent aussi féticheur, voit l’avenir ot découvre les
sorciers. Le sorcier c’est celui qui, sciemment ou non a un pouvoir magique, le
plus souvent malfaisant; il peut tuer une personne, celle-ci continuant cependant
une vie normale. Autrefois quand on découvrait un sorcier, il etait tué ou chasse
taire ayant trait à l'ancêtre connu du lignage; ainsi les Fô ne mangent pas du
serpent, les Kéo ne mangent pas de singe noir. Interdit de village ou de terroir :
on ne peut travailler awec un outil sur les champs collectifs un jour de repos.
Interdit de sexe t les femmes ne pcuwont regarder le masque du pôro sous peine de
pouvoir, ou des interdits concernant des gestes : ne pas manger avec la main
Cette religion animiste est dominanto dans le village, qui compte aussi
cinq homme musulmans et dix huit protestants baptistes, surtout femmes et enfants;
leur champ les a fait se séparer du village. Il semble donc par cet exemple que
,
1 . ----------
LE l i g n a g e
S i l a s o u s e t h n i e s e d 6 f i n i t p a r l e r a t t a c h e m c n t d e s e s membres à u n
a n c ê t r e commun, l o i n t a i n e t s o u v e n t m y t h i q u e , le l i g n a g e e s t un g r o u p e c o n s t i t u é
p a r t o u s les i n d i v i d u s d e s c e n d a n t e n l i g n e u t é r i n e d ' u n a n c E t r o c o n n u . Le l i g n a g e
e s t l e c a d r e d e b a s e de la p a r e n t é . I l pcut comprendre d e s branches dans d i f f é r e n t
l v i l l a g e s ; à l ' i n t 6 r i e u r d ' u n v i l l a g e , il f o r m e u n e c o n c e s s i o n ou k a t i o l o . A
l ' i n t é r i e u r du k a t i o l o , l a p a r e n t é e s t c l a s s i f i c a t o i r e , c ' e s - à - d i r e q u e les g e n s
d e même âge s o n t t o u s " f r è r e s " ou "soeiirs".
La f i l i a t i o n e s t b i l i n é a i r c à t e n d a n c e m a t r i l i n é a i r e . En E f f e t l a
f i l i a t i o n si! f a i t p a r l e s femmes, c ' o s t - à - d i r c que l e s c n f a n t s a p p a r t i e n n e n t au
l i g n a g e d e l e u r mère, mais l e nom, l ' h é r i t a g e SC?.t r a n s m e t t e n t . d e p è r e à f i s . C'est
l ' o n c l e m a t e r n e l , f r è r a a î n é d e l a mère, q u i p o u r les f i l i e s j o u e le r ô l e du p è r e ;
p o u r u n e d e s f i l l e s il p e u t d é l é g u e r s o n a u t o r i t é a u p è r e ; t a n d i s q u e c ' e s t
l ' i n v e r s e p o u r les g a r ç o n s , l ' a u t o r i t é é t a n t d é v o l u au p è r e , s a u f p o u r un g a r ç o n
q u i p e u t ê t r e c o n f i é 3 l ' o n c l n m a t e r n e l , c h e z q u i g é n é r a l e m e n t il h a b i t e r a e t
p o u r q u i il t r a v a i l l e r a . Ce d e r n i e r c a s t s n d c e p e n d a n t à d i s p a r a î t r e . S i l a
d é c i s i o n r e v i e n t t o u j o u r s à l ' o n c l e ou au p è r e s a l o n 1 ~ c:a s , il y a c e p e n d a n t
c o n c e r t a t i o n e n t r e ces deux p e r s o n n e s e t l e s c h e f s d e l i g n a g e c o n c e r n é s .
I
l
! < ------------
3 . La résidence
i
La, r é s i d e n c e d e s é p o u x e s t v i r i l o c a l e , c ' e s t - 8 - d i r s dans l a concession
du mari. A u t r e f o i s l a c o n c e s s i o n é t a i t à l a f o i s u n i t é f a m i l i a l e , t i n i i d d ' e x p l o i -
t a t i o n e t u n i - t é d ' h a b i t a t e t u n i t é d e c o n s o m m a t i o n , l e s hommes p r e n a n t l e u r r e p a s
c h e z le p l u s â g é , les femmes c h e z l a p l u s â g é e , Sous l ' i n f l u e n c e d e d i v e r s
l
i 1 . Base du m a r i a g e
---__------__--
'(i La p o s s i b i l i t 6 p o u r un homme p r o d u c t i f d e b é n é f i c i e r d a n s s a v i e i l l e s s E
i
e s t s u b o r d o n n é e d ' u n e p a r t à 13 r e a r o d u c t i o n d e l ' o r o a n i s a t i o n s o o i a l n pt. rip la
21
conçoit donc que la considération soit basée sur le nombre d'enfants qu'un homme
peut avoir, Or ce nombre d6pend des capacités procréatrices de la femme sur les-
quelles on ne peut guère influer, sinon en mariant les filles jeunes, mais surtout
dépend du nombre de femmes qu'un homme peut avoir. La considératicn passe 'aussi
Alors que les deuxième et troisième mariages sont surtout des unions
entre individus, le premier est avant tout l'alliance entre deux lignagesp c'est
Le mariage est basé sur le “service rendu”, un service tel que rien
recevra en retour une des filles, mais pas nécessairement celle qu’il aurait pu
refuser d’être marié avec quelqu’un qu’il ne désire pas.’ Dans les faits ceci ne
vieux étant souvent prises plus en considération que celles du jeune homme ou de
la fille,
2. L’aire matrimoniale
------------_------
nouer des alliances très loin hors du village. Il s’ensuit qu’aujourd’hui encore
près de 80 $ des mariages se font entre gens du village; on comprend ainsi la
possibilité de se marier à l’intérieur du lignage. Les 20 7, restants se répartis-
sent sur une aire matrimoniale d’une douzaine de kilomètres dz rayon, ce qui est
assez restreint dans une région comptant seulement sept habitants au kilomètre
carré : ce sont les villages de Ganaoni, Plériméri, Kambiala, Konoumon, et Zengaha
(1 seul cas avec ce dernier village d’une autre sous-ethnie : les Kafibélé).
Alors que dans d’autres societés les transferts de femme sont soumis
à des règles strictes d'échange, il ne nous est pas apparu qu’à Bolondo le don
peut supposer comme raison à cela que la majorité des mariages se faisant à
l’intérieur du village il doit à long terme s’établir un équilibre dans les
3. La dot - la
-_------------------- cérémonie
quantification précise de ce que l'homme doit faire; ceci est laisse à la décision
l'homme (ou son père) donne 500 Frs CFF: ou 2.000 cauris*, tue et prépare un poulet
qu'il donne à la famille de la femme. La dot n'a donc pas ici de valeur très
élevée ni de valeur de prestige.
mari envoie un repas signifiant par là qu'il a bien reçu la fille. Ce sont les
Pendant une semaine la mariée doit coucher chez une des femmes de la
concession du mari. Elle pourra par la suite rejoindre son mari pour la nuit, mais
continuera d'habiter chez cette femme tant que l'époux ne lui aura pas trouvé une
maison. Le seul cadeau de mariage obligatoire qu'un homms doit faire à sa femme
4. L'âge au mariage
--------------------__________I_ et la polygamie
hommes. Cette differonce entre homme et femme explique quo les femmes des premiers
mariages soient toujours plus jounes,d'au moins une classe d'âge,que leur mari
(voir tableau 2). Il n'y a qu'un cas où la femme puisse $tre plus âgé que l'homme:
quand un homme meurt, son potit frere est tenu de reprendre sa femme, même si
celle-ci est plus âgée quo lui. On voit là un souci de ne pas laisser perdre les
capacités procréatrices de la femme.
toujours d'une femme jeune; il s'ensuit qu'en moyenne l’écart d'âge entre homme
et femme est plus important chez les vieux que chez les jeunes.
garnie : sur 96 hommes, 24 ne sont pas marigs, 47 ont une seule femme, 19 ont deux
femmes, 5 ont 3 femmes, '1 à 4 femrnes. Cela donne un nombre moyen par homme marié
de 1,45 femme, qui correspond à un taux de polygamie de 3U $. Ce taux se répartit
en 36 $ en dessous de 42 ans, 25 y- de 42 à 49 ans, 38 $ de 49 à 56 ans et 59 $
22
au-dessus de 56 ans. On constate donc que le nombre moyen de femme par homme
marié augmente avec l'âge de l'homme. Ceci est donc un facteur de plus à la
En effet l'effectif de femmes en âge d’être mariées est supérieur à celui des
hommes dans la même situation puisqu'ils se marient plus tardivement. C’est
l'effectif de femmes de 18 à 28 ans qui alimente la polygamie.
5. ----_-----_----c------ le
L'adultère, divorce
reste de la correction.
concernés vont tenter de les réconcilier. En cas d'échec, les parents s’inclinent
et il y a séparation. L'homme peut alors demander à la famille de sa femme le
III. LA IYORT
1. L’enterrement.
--------------c----_----------Les funérailles
l'âme de l'individu vivant à l'âme des sncgtros. Plus la personne est élevée dans
la hierarchie sociale, plus les funérailles seront importantes. Nous decrirons ces
céremonies dans le détail pour donner un excmplo du rituel d'une fête.
embelli est emmené sous la maison des morts entre les deux quartiers. Les tambours
:
tiépré, du bois sacré commencent à résonner sur un rythme très lent, qui durera
jusqu'à la veillée, jour et nuit. Ces Plalé partent crouscr la tombe dans le
cimetiére à l'ouest du village; ils doivent emporter avec eux un poulet.
du défunt. Ils ont apporté des pagnes et des aliments. Pour eux des repas seront
23
Tout le temps que dureront les cQrémonies,la femme du défunt nc pourra manger que
dans l'autre quartier du village; ~110 est assistée de deux vieilles, chargées de
la surveiller; elle ne peut être wôtuo quo d'un pagne de feuilles et a une canne
en forme d’arc. Elle a son feu à part. Tout l'argent qu'on lui apportera revient
aux vieilles.
Le deuxième jour, les Plalé qui sont allés creuser la tombe reviannent
disant qu'ils ont “trouvé un trou”, c’est-à-dira que la tombe est prête. Suivant
l'heuro de la mort, le corps peut être enterré avant la weillee qui a lieu le soir
du deuxième jour ou le jour suivant. Si c'est avant la veillée, le corps sera
représenté par la suite par un bout de bois.
Le corps est transporté vers la tombe, accompagne des doux tarnbours du balafon. Il
est mis en terre et recouvert des pagnes qu'il a accumulés au cours de sa vie, de
ceux que les étrangers ont apporté; dc plus chaque chef de concession doit donner
un pagne, plus un cabri s'il a dans sa concession une femme de la concession du
défunt - les pagnes sont souvent au nombre d'une centaine -. La tombe est reformée,
une salve de fusil annonçant la fin de l'enterrement.
son mari et sa douleur. A SOS pieds, il y a un igname percé d'un couteau, symbo-
jouer. Quatre fois durant le jour, lo masque du pôro sort et se promène dans
le village, accompagné duo masquus parlants qui quémandent dc l’argent et distri-
buent des statuettes aux enfants, KJurant la soirée les fornmes mariées de la
concession font un repas organise par leurs Imoris, qui doiwcnt leur donner un
pagne, un poulet enroulé dans uno bande blanchc, 25 F.CFA en cauris ou en argent,
et cinq francs en cauris qu'ellos donneront aux inities. La môme scène peut se
2. L'héritage
----------
Une grande partie des biens du défunt sont utilisés au cours des
funérailles. CEUX qui subsistent reviennent au plus âgé des fils travaillant awec
1ui;s'il n'y a pas d'enfants9 c'est à l'epouse et s’il. n'y a pas d'épouse, cela
rement ou des funérailles, Les biens sorwcnt aux repas de funérailles, aux ca-
deaux; c'est une véritable fortune en pagnes qui est enfouie dans la tombe avec
de biens matériels; non pas vis à vis do la capitalisaticn on elle même, puisque
l'homme accumule durant sa vie de nombreux pagnes, mois plus vis B vis de la
Nous verrons maintenant quelles sont les conditions do la production des biens
et leur cadre traditicnnel; comment sous l'influence des cultures de rente les
STRUCTURES DE PRODUCTION
Il rassemble 1~s individus travaillant sur le même champ collectif (Gbarrama Séhé
préparés par les femmes à partir des produits du champ collectif, stockes collec-
Généralement peu éloignées les unes des autres, les cases d'une même
.
unité d'exploitation ne forment pas cependant une unité d'habitation.
2, Composition du seqnon
Lorsque ceux-ci sont mariés avec eux-mErnos dos enfants, ils peuvent former un
segnon à part;
+le ou les petits frères de même père du chef de segnon avec ‘leurs femmes
et leurs enfants (toujours dans le cas où ces frères-n’ont pas formé de segnon
à part);
+un neveu ut6rin du chef peut s'ajouter à l'offcctif, Ce neveu a les mêmes
+il peut y avoir aussi la mère veuve du chef d'exploitation, une soeur
non mariée, VCUVE ou divorcee, la femme ot les enfants d'un frbrc mort qui formait
auparavant un segnon différent.
situant à 9,25.
1
l
I 26
I
t Il y a en moyenne 4 , 7 3 a c t i f s de p l u s d e 1 4 ans c t 5 , 6 8 a c t i f s de p l u s
de IO ans p a r segnon ( 1 ) .
1
P
L ' â g e moysn du c h o f d e ssgnon e s t de 55 ans. On dénombre :
I
l - 21 c h e f s de segnons O l i é l s , ( p l u s de 56 a n s ) (moycnne 63 a n s ) , soit la
t moitié
1
! - 10 t é l é l é ( 4 9 - 5 6 a n s )
i
- 4 kafoyé ( 4 2 - 4 9 ans)
- 3 t i o l o l é (35-42 a n s )
- 2 kangbarlé (28-35 ansj,
3. Les q u a t r e seqnons c h o i r i s
Nos 4 sciqnons o n t é t é c h o i s i s s e l o n l e s c r i t è r e s s u i v a n t s :
-l'âge du c h e f d ' e x p l o i t a t i o n . '2 sur 4 s o n t dcs v i e u x , c e q u i r e s p e c t e
l a p r o p o r t i o n o b s e r v 6 e dans l a v i l l a g e
. -l'appartenance à l ' u n OLI à l ' a u t r e q u a r t i e r : 2 segnons dans chsqua
quartior
- l e s c u l t u r e s p r a t i q u é e s . 9 scgnons s u r 4 0 n e c u l t i v e n t pas de c o t o n . 1
segnon sur 2 c u l t i v e du r i z i n o i i d é awec une m a j o r i t g q u i u t i l i s e l e d é f r i c h e m e n t
motcrisé. R i z sec, maïs e t igname s o n t p r é s e n t s p a r t o u t .
-Le mode de c u l t u r e . Il n c u s f a l l a i t u n segnon u t i l i s a n t l a c u l t u r e a t t e l é e
i
( p o u r r k p o n d r u à l a demande de l . ' O H Ç T O M e t p o u r v o i r comment s ' o r g a n i s e c e
nouveau modc de c u l t u r e ) .
- L ' a b o n d a n c e d c champs i n d i w i d u a l s qui auyments ~ W L Cl a t a i l l e du sagnon.
( 1 ) Les é t r a n g e r s ( 2 f o r g e r o n s , 1 b o c i w i c r , 1 cornmerqant) f o r m e n t 4 u n i t é s un
peu d i f f é r e n t o , leur a c t i w i t i i p r i n c i p e l e n ' é t a n t pas l ' a g r i c u l t u r a . Ces
u n i t b s o n t u n e f f r i c t i f r c s p o c t i f de 9, 6, 2, 2 p e r s o n n e s (moyenne 4 , 7 5 ) .
Mous no l e s c o n s i d é r e r o n s p a s commc das sognons.
l- Segnon de Yalourga KEO o quartier YELI, 4 personnes dont un ménage
menage
Cultures
-------------------pratiquées
+Le seqnon 1 :
Il n'y a pas de coton. Tout le resto est cultivé à la main (igname, riz
sec, maïs, arachides) hormis uno rizière inondée défri,chée par un tractoristo
privé (surfaces : annexo 1.6-1).
durant le mois d'août, rnais cela no mocifio rien pour les criteres : surface
cultiwAe, gestion des produits.
+Le seqnon 2 :
Coton, igname, riz sec, maïs, arachides sont cultivés sur le champ
collectif, La femme de Kafouns a une rizière inondée dont elle fait faire le
labour par un tractoriste privé (surfaces : annexe T.6-2).
Les champs du sugnon ont 6t6 touches par la création du lac de Nafoun.
déplacer. Cette annbc, Kafouna Û récupéré dos tcrros abandonnées par d’autres
segnons, donc peu productives ot un pou dispersées. Le systeme de succession
de cultures ne pourra donc ôtre etudié chez lui quii d'une façon théorique.
+Le seqnon 3:
Coton, igname, riz sec, maïs et arachides sont cultivés sur le champ
+Le scqnon 4 :
Ce segnon pratique la culture attelée depuis 1'375. C'est Fangboho qui
mort depuis et cultive ainsi 4,5 ha de coton (ce qui est très important), 1
II. LE SENOUFO ET
----_~------------__-~ LA TERRE
----~-~-----------_---
1. Aspects fonciers
Les ancetres sont représentés par des génies. Pour les respecter, on
observe un jour de repos qui, chez les sénoufo, revient tous les six jours. Si
on travaille ce jour-là, les g6nies qui rôdent ocuvcnt appnrter le malheur. Ce
jour de repos est le mcmc pour uno zono de terroir donne. Il est respecté à
Dolondo, oar tous sauf Fangboho qui n'.!n tient pas compte.
d’être rendue aux génies pendant 1~ temps de la jachère (20-40 ans). A Bolondo,
2. Aspects aqraires
-Les cultures
----------------------- pratiquées
+L’IGNANE est une plante d'origine africaine. C’est uno dioscoreacée qui donne
Cultivée dans des buttes hautes de 0,OO metrc, elle doit toujours etre
mise en place au moins 15 jours ûwûnt les autres plantes associées (riz-
de toile sorte qu'une partie de la racine est laissée on terre, Trois mois
+LE RIZ SEC appelé encore riz pluvial. Tres souvont en association avec l'igname
et/ou le maïs, le riz soc doit se contenter des pluios, ce qui rend les
résultats forts irréguliers. Lc semis a lieu au début de la saison des
+LE RIZ INONDE : Le somis s'effectue, en oebut de saison des pluies, sur un sol
parf aitemcnt labouré. (Plus raremont 9 on fait une pepinière dont les plants
sont effectués dans l'eau, ce qui rend le travail trés penible. La récolte
a lieu d’octobre à décembre pour les variétés précoces et en décembre,
janvier pour les variétés semi-tardives. Les rondemonts sont de l’ordre de
+LE K,qIS 0 Le maïs est très souvent cultive en association (ignamo, riz) sur
buttes ou sur billons. Somé en debut de saison des pluios, il est désherbe
à la houe et demande très souvent un rabuttage ou un rebillonnage à cause
de l'intensité des pluies. La rccolte a lieu on novembre-decembre avec les
rendemonts variant de 800 & 1.200 kgs/ha. Le maïs est utilisé dans l'ali-
variétés. Ces gousses sont des ovaires qui se sont enfoncés dans le sol
tYPo "Soudan" qui sont cultivées. Demandant 1 .2110 mm d'eau répartis sur
trois mois, cette culture ost bion adapteo à la région, Fait sur petits
30
billons, le sGrnis a lieu ::n avril, mai, juin suivant les variétés. On
s'effectue :;n arrachant le pied, et les gousses sont séparées des fanes,
Les rendements varient de 500 à 1,OûO kgs/ha.
semis sont faits en debut do saison des pluies, sur billons et par paquets
laissant qui: les deux pieds 10s plus vigoureux. Un deuxieme sarclage est
-Le semis doit Gtre rénlisé avant le 30 juin (il y a eu 10 jours de délai
Pour situer Bolondo par rapport & une zone CIDT de 10 villages, nous
! ! ! !
! 1972 ; 1973 ; 1974 , 1975 1976
! !
I ! 1 ! ! !
Manuel , fGanuc1 ; Manuel , Manuel ,Cult.attel.~Manueljcult.att.,
!
! ! ! ! ! ! i
Surf ace 31 2g ! 4” ! 40 i 2 ,451 10,
! ! !
1 Production ! 26.454 kg ! 27.063 kg ! 48.244 kg ! 32.641 kg ! 1.736kg! _ ! _ !
! ! ! ! !
Rendement ; 853 kg/ha , 933 kg/ha j1.005 kg/hai 816 kg/ha i 868 kg/ha !
! ! !
! ! ! ! --. ! ! ! ! !
31
En 1976 :-Il y a en moyenne 2,9 planteurs en culture attelée par village, avec
3,33 ha/pl.).
répartition
-La---_----------------------- des cultures
déterminer quelles etaient les cultures pratiquées 6 Bolondo, sur les champs
collectifs d’une part, sur les champs individuels d’autre part. Les résultats
généraux apparaissent dans le tableau T.7.
Nous voyons que les 40 segnons cultivent riz sec, mals et igname (1).
Le coton et l’arachide sont présents dans 77 :& des segnons, le riz inondé dans
45 $.
-l’arachide , ” Il 11
l’arachide, culture commerciale, dans 77 7; des cas. Ces quatre cultures sont
rassemblées sauf exception dans un même bloc.
(1) Le chiffre 41 provient du fait qu’un chef de segnon est mort en juillet. Sa
famille a été réintégree dans un autre segnon, qui avait’donc à sa charge les
deux champs.
Le chiffre 42 provient du même fait, auquel s’ajoute le “double” champ de
Fangboho (vivrier traditionnel/culture attelée).
32
alors que le champ collectif est orienté vers le wivrier : il est avant tout la
et quelle importance ils ont dans le village : qui en posséde, hommes ou femmes,
nation du produit (vente, consommation), mais celui-ci ne lui revient pas néces-
de segnon et ont entre 21 et 56 ans (tous les vieux, étant chefs de segnon). La
plupart sont mariés, sauf quelques jeunes et un sourd-muet. Ils sont au nombre de
56. Le tableau T.8-1 montre que 54 $ d’entre eux possèdent un champ individuel,
mais cette proportion varie selon la classe d’âge : elle augmente quand l’homme
vieillit. Effectivement, il a alors plus de poids dans la collectivité et pourra
plus facilement outirir un champ, surtout s’il sait qu’il a des enfants pour l’ai-
der à travailler. Sur les 30 hommes possedant un champ individuel
des champs, ce qui représente 44 % des hommes de 21 à 56 ans non chefs de segnon
(T&2).
Les femmes doivent être mariées pour avoir un champ individuel. A part
une femme PlakorolB, elles ont ‘toutes plus de 21 ans et ont au moins un enfant.
puisque 50 d’entre elles en cultivent (ce qui représente par ailleurs 60 $ des
femmes mariées) voir tableau T.9.
Les machettes sont utilisées pendant les récoltes, et pour abattre les
défriché au bulldozer par la CIDT en 1974. Les bénéficiaires n'ont rien eu à payer,
cette action ayant pour but d’encourager la culture attelée.
important. Fangboho, par exemple, a paye ses 3 boeufs 7S.OLlO Frs en tout, qu'il
a dû verser à l'achat. Le matériel lui sst revenu à gCl.@OL Frs qu'il rembourse
en trois annuités constantes.
-un hersage
-semis
Les prix pratiqués par les tractoristes privés de Boundiali sont les suivants :
sur le coton et les rizihres inondées (ainsi que sur l’ensemble du bloc de culture
attelée).
lorsque la terre est bonne et que l’on espère cbtenir encore de bws rsndements.
L’appauvrissement rapide de la terre, favorisant l’invasion des mauvaise5 herbes,
nécessite d’abandonner les champs à la jachbre; C’est donc une culture itinérante
qui est pratiqude. Il faut faire chaque année un nouveau défrichement qui a lieu
tuant un engrais vert. Les buissons ont été arrachés tandis que les arbustes sont
seulement coupés à hauteur d’homme, et les arbres laissés intacts, Les buttes
seront désherbées une fois et plantées en iqname avant la saison des pluies
suivante. Une terre est donc toujours cultivée en igname la premiére année. Entre
les rangées de buttes on sème ensuite du riz, puis du-maïs sur le flanc des buttes.
r6pondu de la même façon, et ont semblé dire que ce principe était général :
Ière année : igname f riz f maïs
2ème année : maïs
Les cartes C.12 donnent le plan des champs de vivriers pour les 4 segnons
Les chiffres de 1 à 5 indiquent en quelle année de culture se trouve la parcelle.
La succession des cultures. ne peut être étudiée chez Kafouna puisque son champ a
ét6 perturbé, mais nous essaierons de voir ce que donne le schéma théorique dans
1971 : 1 ha
1972 : 1,19 ha
1973 : 1,66 ha
1974 : 1,5R ha
1975 : 0,84 ha.
35
diminution de 1975 s'explique par le fait que Yalourga compte délaisser ce champ
qu'il trouve de plus en plus envahi de termites, Il pensait donc pour cette année
défricher une surface importante dans un autre endroit, mais la mort de son frère
va lui permettre d’augmenter ses surfaces sans défricher plus que d'habitude.
1971 : 1,57 +x )
) 3,15 ha
1972 :
Ifs7 ix >
1973 : 1,30 ha
1974 : 1,15 ha
1973 : 1,05 ha
Chez Fangboho le schéma est complique par le fait que ses surfaces ont
diminue, surtout depuis qu'il pratique la culture attelée, Une partie du défriche-
ment de 1975 n'a pas reçu d'igname, et la parcelle en 48me année n'est que partiel-
Nous voyons que l'association de plusieurs cultures sur une même parcelle
est très pratiquée.
Apres les 4 (ou 5) ans de culture, la terre est laissée en jachère au
moins 20 ans, parfois plus avant de pouvoir être de nouveau cultivge. La progres-
sion du défrichement ne semble pas suivre de loi fixe, il y en a une cependant qui
3. L'élevaqe
1 taureau
5 taurillons appartenant B 11 propriétaires différents
26 vaches
12 veaux
Comme nous l'avons vu, Kefouna en poss4de IC., dont le taureau, c'est donc une
part importante. Les autres ont 2,6 bGtes en moyenne. Ce sont tous das chefs de
-L'encadrement StlDEPRA*
_--------------------
région par une amelioration de la valeur genétique des animaux, de l'état sani-
-delégation d'un encadreur qui vient 2 à 4 fois par mois slon la saison
naissance
La SODEPRA enfin achète les animaux à un prix supbrisur à celui que le propriétaire
obtiendrait par ses proPres moyens (13 à 17.000 Frs CFA pour une génisse de 30
-Conduite du troupeau
------------------_-
ment éloignk des champs. Généralement il les laisse et vient les surveiller de
temps en temps au cours de la journée. Il les rentre le soir.
Pour boire, il les emmene au marigot situé au sud du village, sauf
quand la saison des pluies apporte suffisamment d'eau pour que le sol en soit
- F....................
onction du troupeau
i
l
I
La SGDEPRA s ' e f f o r c e d ' i n t é r e s s e r l o s F r o p r i G t a i r - s à leurs a n i m a u x e t
t
I1
d e l e u r d o n n e r le g o û t d e l ' é l e v a g e , p o u r l a v e n t e . En r É a l i t 6 l e s a n i m a u x s o n t
d a v a n t a g e pour EUX u n e s o r t e de p l a c e m e n t , d e b a n q u e , I l s c o n s t i t u e n t un c a p i t a l
i
s t a b l e c t r e l a t i v e m e n t sûr ( s a u f en c a s d e m a l a d i e ) q u i s e r v i r a L l e s d é p a n n a r
,
1 q u a n d i l s a u r o n t b e s o i n d ' a r g e n t . Ils s e r v e n t é g a l e m e n t a u x f e s t i n s a c c o m p a g n a P t
1
t l e s f u n É r a i l l c s e t h c e r t a i n s g r a n d s s a c r i f i c e s c o n c e r n a n t le v i l l a g e ( p a r e x e m p l e
j pour demander l a p l u i e ) .
j
1
1
L e S é n o u f o n e f a i t d o n c p a s d e son é l e v s i e u n e s p é c u l a t i o n , mais u n e
1
i
1
. ----------------
Lep e t i t élevage
LE v i l l a g e e s t p e u p l é d e pcircs, c a p r i n s , o v i n s e t v o l a i l l e s d i v e r s e s
l
q u i c o u r e n t cn l i b e r t é . Ces d c r n i g r e s s o n t g é n é r a l e m a n t b i e n s o i g n é e s ; o n l e u r
Il
c o n s t r u i t d e s p o u l a i l l e r s t r a n s p o r t a b l o s d a n s l n ç q u c i s o n p e u t les rrnrriener a u
i champ o ù e l l e s t r o u v e n t d a v a n t a r j e à m a n g e r . Cin l e u r a p p o r t e a u v i l l a ç i : d e s
! f r a g m e n t s d e t e r m i t i è r e s p o u r l o s n o u r r i r . Les o e u f s n e s o n t p a s c o n s o m m é s , l e s
l a n i m a u x s o n t u t i l i s é s p o u r d e s s a c r i f i c e s , d e s f ô t E s , d e s f u n a r a i l l e s , lors de
r l ' i n i t i a t i o n ou p o u r f a i r e d e s c a d e a u x .
1
l
l Les p o r c s , c a p r i n s e t o v i n s s o n t p a r c o n t r s l a i s s é s h eux-mêmes. Leur
l L e c a l e n d r i u r d e t r a v a i l ( C 1 3 ) m o n t r e que l e s t r a v a u x a g r i c o l e s
I
1 s ' é t a l e n t s u r 1 0 m o i s , mais l ' i n t e n s i t 8 maximum SB s i t u e pondant l a s a i s o n dcs
:
p l u i e s : j u i l l e t , a o û t , s c p t e m b r a û v c c l e s b u t t a g c s , les r e b i l l o n n a g c s a t l e s
i
s a r c l a g e s q u i s o n t les p l u s d u r s t r a v a u x .
Les récoltes sont généralement étalées dans le temps selon le cycle des
Des qu'un enfant est capable de faire un travail, il aide ses parents :
garçon fait tous les travaux d'un hommo sauf le buttago de l'ignamo qu'il ne
En dehors de ce qui concerne les cultures, les enfants aident leur mbre
à tous les travaux ménagers : cuisine, lessive, transport de bois...
sur le coton.
toujours en groupe pour la plus grande part, le même groupe circulant dans un
certain nombre dc segnons pendant la saison, Il est pour tous un moment impcrtant,
une victoire durement gagnée sur la terre. Il cst le symbole de la force. physique,
et les travailleurs sont stimulés tout au long do la journée par les baiafonistes
qui viennent souvent jouer, par les compétitions qu'ils organisent entre eux ou
que le chef d'exploitation provoque. Cette stimulation permet de maintenir un
rythme soutenu et une ardeur au travail sans lesquels celui-ci paraîtrait doux
façon générak plus soutenu au cours de la journée. Cl.5 plus elles portent conti-
nuellement un enfant : soit en elles lorsqu’elles sont enceintes, soit sur le
dos lorsqu’il est né et jusqu'à 2 ans.
Pour les cultures, elles sont chargées du semis de l'arachide et du
Le désherbage de toutes les cultures est fait le plus souvent par les femmes, et
Les vieux diminuent petit à petit leur intensité de travail. Quand ils
.
ne vont plus au champ il leur reste l’activité de vannerie qui peut les occuper
des journées entières.
Comme nous l'avons vu, les génies de la terre imposont un jour de repos
tous les six jours : ce jour s'ajoute donc ou se superpose au vendredi. On ne doit
effectuer aucun travail avec une daba ou une houe, mais on peut faire de petits
travaux. Parfois le cycle est de 3 jours. Ces jours de repos ne sont plus observés
aussi strictement qu'avant.
Lors de notre enquête auprès de tous les chefs de segnon nous avons
-chez les hommes la plupart sont aidés par les autres personnes du
segnon. Ce sont surtout ses proches, sur qui il a davantage d'influente (peti,ts
-chez les femmes les 4/5 environ se font aider par les autres personnes
du segnon sur leur champ d'arachide, notamment au niveau du billonnage.
essayé de voir s’il existait une corrélation positive entre le fait que le
-L’entraide
l'effectue. Par exemple une journéo d'homme au buttage Fout équivaloir à 3 jour-
nées de femmes au désherbage. Il sxistc aussi des échanges d’argent contre travail:
une journée de récolte du riz : 200 F.CFA
être ternaires.
Nous avons tenté de suivre les quatre segnons pour évaluer l'intensité
et l'égalité de ces échanges I nous les avons interrogés pendant 38 jours sur
leur emploi du temps, Les journées de travaux d'une ou plusieurs personnes du
segnon chez un autre ont occupé la moitié du temps en inoyenne. I'lais $ucunc con-
clusion nette n'a pu litre tirée, tant à cause dc la qualité de l'informaticn que
journée de femme au désherbage). Les trois autres en ont donné beaucoup plus
qu'ils n'en ont récupéré.
1. STOCKAGE
_---_---------------- DES
___----_-----~___---- pRODUITS
,
et à mesure des besoins. Four le maïs et le riz, une partie est-ramenée dans les
greniors du village.
Ces greniers (voir plan C 11) ont 2,50 m de hauteur, Ils n'ont aucune
qui passent.
II. CUNSOPP.ATION
------------
~---~---_--_
d'igname pilé avec une sauce. Ils nécessitant chacun environ 2 heures de prépara-
tion. Ceci explique que le repas du soir se mange tard en saison dc travail, la
Elle doit d’autre part piler tard le soir ou des l’aube pour le repas du matin.
A part les vieilles qui ne cuisinent plus, toutes les femmes d'un
segnon doivent préparer ces deux repas chaque jour, à partir dos produits collec-
tifs. Cependant, dans certains sognons, lorsqu'un homme a travaillé dans son
qu'elle a, c’est la même pour toutes les femmes du segnon. La femrne qui a des
ressuurces propres (de par son champ individuel) doit généralement s’occuper alle-
même de l’achat des condiments de sauce. Elle gère égalemont le stock d'arachide
de son champ. Lorsqu’elle a une rizihrc inondée dont elle garde une partie de la
récolte, ce riz servira soit pour tout 10 segflon (par exemple le jour où le
ménage ne travaille pas sur le champ collectif) scit pour le ménagc seulement.
Chaque f e m m e apport(; son p l a t e t s a s a u c e à t o u s l e s hommcs dii segnon
q u i mangent onserribla ( m a i s pas t o u j o u r s au mene moment). S i lss r e p a s ne son-t pas
p r z t s sri meme temps, CE q u i E s t s o u v e n t l e cas, lcs hommes mangcnt en p l u s i e u r s
repas fractionnés.
Les femmtis mangcnt ensemble, ou chacuiifi dans s a c a s e avac s e s e n f r i n t s .
En s a i s c r i de t r a v a i l , la nourriturc.: e s t p r i s e au champ p e n d a n t l a
journée. Une o u doux femmes q u i t t c n t le t r a v a i l du champ p o u r p r é p a r e r à manger
a u t r e s c o n t i n u e n t j u s q u ' a u r o p a s , V e r s 11 h. on f a i t une pûusc e t
t a n d i s qiucr l ~ s
le "casse-croûte" e s t c o n s t i t u é de g r a i n s d e maïs i J o u i l l i s $ dc mclnioc ou d ' i g n a m e
braisés
Un r e p a s de même n a t u r e que c e l u i du s o i r E s t p r é p a r é p o u r 1 5 h.
1 ) Les p r s d u i t s du champ c o l l e c t i f
- Coton
2 ) Les p r o d u i t s du champ i n d i v i d u e l
- Coton.
V. UTILISATION
-_~-___----_-------____ CIES RCVENUS
------------_-----_----
des gens, imprécisions des repenses) mais nous avons déterminé la nature des
dépensos, qut; nous avons classées par rubriques. CES rubriques se trouvent etre
tout à fait semblables & celles qu'a distinguées 6. SflRY dans une étude faite à
Naintenant, que veut dire gardor l’argent pour soi ? En d’autres termes,
à quoi sert l’argent.
- Chez les femmes, il sert à acheter le ndcessairo de cuisine, les
condiments de sauce, des vêtements pour elles et leurs enfants. 13 peut servir
aussi à leurs "petits plaisirs”, mais en faible proportion semble-t-il, Nous
n'avons rencontré qu'une femme qui n'aie aucun équipement ménager a acheter avec
son argent (la femme de'Kafouna).
charge qu'il assume lorsqu'il n'y a pas de champ individuel:l';ais il sert sans
doute par le mÊme coup à amélicrar le niveau de vie du ménage, puisque le revenu
SC trouve augmenté. De plus, la femme a ainsi une indépendancc plus grande.
plus variable.
Lorsque l'homme a femme et enfants, qu'il fait partio d'un grand segnon,
sont payes par le sognon (ce qui est plus souvent le cas dans une unité de taille
moyenne) l’argent individuel lui sert à payer ses déplacements, ses vêtements
individuel" n'est pas homogene, les seuls concepts communs à l'ensemble du village
D’une façon génf$rzle, l’argent collectif ne paie quo Ce qui Est consi-
déré comme nécessaire à la vie courante par le chef d'exploitation. Ce qui est
plus en plus paraissent indispcnsablcs aux jduncs, surtout lorsqu’ils ont Ate en
INTRODUCTION
Dans une communauté agricole telle quo colle que nous avons étudieeS
production et reproduction sont intimement liées, Las vieux, comme l'a montré
la production. Ce rôle leur revient parce qu'ils sont les aînés dans le cycle
gestion de la production, ils sont les mieux Flacés pour assurer le contrôle de
quelles façons les évolutions récentes ou actucllos peuvent modifier les deux
1. SEGP~ENTATION DE LA CONCESSION
petit nombre de personnes mangeant ensemble, travaillant tous sur un champ col-
lectif dont le produit est géré par le plus vieux. Cotte unité basée sur la
parenté s’agrandit ct il arrive un moment où le nombre d'individus est tel que la
Les Français avaient instauré le travail forcé qui prenait, pour six
mois, las hommes valides du village. Il était, donc difficile d'avoir un champ
individuel qui aurait été à l'abandon pondant six mois pendant que femmes et
Ces segnons peuvent être composés d'un seul ménage. PÎais cet effectif
est trop restreint pour pallier les éventuels accidents ou maladies qui peuvent
tuent certaines classes d’âge du Pôro. Ceci varifie donc notre première hypothése
secondaire.
des champs individuels de vivricrs permettant aux hommes et aux femmes d’swoir
une certaine indépendance vis à vis du chef d'exploitation. Faire seul un champ
l'homme peut en tirer. Aussi ces champs individuels étaient-ils pou nombreux et
de petite taille.
II. IIYTRCDUCT ION DES CULTURES DE RENTE. FULTIPLICATIUN DES CH,WIPS INDIVIDUELS
calque sur lc code napoleonien est créé. Quels points y sont importants en ce qui
conccrne Bolondo.
dans la production.
48
pour la nourriture. Pourquoi les vieux ont-ils accepté cette évolution ? Les jeune:
village. Le chsf de segnon, pour ne pas Perdre une force de travail intéressante,
accopto un compromis : il autorisera le jeune à faire un champ individuel tout en
essayant de limiter son indépendance. Par oxcmplo lc jeune devra compenser les
jours où il nr; travaille pas sur le champ collectif, ;n donnant uni: partie do sa
recolto en nature ou en argent. En quoi consiste alors cotte; indépendance ? C'est
tout d’abord une liberté dans le choix de la culture et une responsabilite person-
nelle dans la conduite de cette culture (le ccton introduit de nouvelles techni-
des partenaires et des jours de travail - dans la limite autorisie. Pour ce qui
produit, c'est aussi une indépendance financiere vis à vis du vieux (pour satis-
faire ses besoins le jeune n'a plus à aller lui demander de l’argent). Cctto
indépendance des jeunes resto relative au niwcau du willagc parce qu'elle est
montrent que la grande majorité des champs individuels sont cn culture de rente.
les cultures wivrières s’en sont trouvées réduites. Il SE Pose donc parfois des
problemos de nourriture D l’argent du coton, s’il en reste, sert à acheter des
que, le coton demandant beaucoup de travail, un sognon de grando tailla aura plus
de facilité pour en cultiwor.
49
III. ET DEMAIN ?
vieux, à la fois parce que les lois du pays les soutiennent et parce qu'ils
même le village si les vieux ne les satisfont pas (et ceux-ci cherchent à éviter
l'exode). 2’autre part 1,'introduction des cultures de rente augmente 10s échanges
et les relations avec l’extérieur : le villagc perd peu à peu son autonomie.
interne très puissant qui perpétue les anciennes valeurs : une hiérarchie fondée
sur l’Sge, la sagesse, la connaissance et une égalité entre personnes du merna âge,
C'est encore aujourd'hui un moyen de pression fort sur 1-s jtiuncs, mais c'est
villages sénoufo ont abandonné le pôro ces dernières annees. Parmi E?UX, certains
ont décidé de remettre l'institution en vigueur, cor ils s’apercevaient que sans
elle lc village était beaucoup plus difficile à diriger, Les promotions du pôro
sont collectivement responsables de certaines tâches. Si elles disparaissent, qui
leurs une forme modifiée de l'initiation que l'on r6sorvo.à ces jeunes et à
tion, mais nous pouvons penser, d’apres lus discussions que nous avons eues à
ce sujet, que dans cette initiation l'aspect coercitif perd de son importance.
Il no subsisterait alors que l'aspect initiation au sacré, à la sagesse des
anciens, aux “recette” des ancetrcs. Peut-être 10 pôro, s’il est battu en brechc
par l'évolution, pourra-t-il subsister sous cette forme.
que la parenté va évoluer : elle a dejà commencé à le faire, les liens entre les
jeunes et leur oncle maternel devenant de plus en plus lâches, Do plus, la multi-
champs individuols. Or les jaunes qui auront fondé un foyer selon leurs désirs
pourront de plus on plus rester indépendants dans 1~ système de production : ils
ont la possibilitb de capitaliser en argent (cultures do rente) ou en nature (le
riz SO substituant progrossivemant à l'igname du fait dos sécheresses qu'il
supporte mieux). Ceci diminue donc les risques cuncomittant .aux maladies ot
accidents. De plus, ils pourront former entre eux dos coopératives d'entraide,
comme on le voit dans d'autres societes ou même dans d'autres villages sénuufo.
CONCLUSION
la vio du village, c'est pourquoi une evolution des unes entraîne bien souvent
montré l'existence de relations entre les doux types de structures, plus souvent
cette étude une bonne pré-enqugte pour une véritable monographie de village.
BIBLIOGRAPHIE
-El. IVALINOWSKI : Trois essais sur la vie sociale des primit.ifs - Payot.
Il
: Action de développement et structures agraires tradition-
nelles en pays sénoufo. Region de la 6agoué. Syonfan.