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Fiche ORL 1 30/07/02 11:12 Page 1

Sous la responsabilité
de leurs auteurs
n° 1

Fiche
pratique

Le prélèvement de gorge
B. Barry, N. Kassis (Service d’ORL, hôpital Bichat - Claude-Bernard, 46, rue Henri-Huchard, 75018 Paris)

B ases physiologiques
L’oropharynx n’est pas stérile. Il est le siège d’une flore commensale dont le rôle est d’em-
pêcher la colonisation de bactéries potentiellement pathogènes. Cette flore est constituée
essentiellement de streptocoques α-hémolytiques, de Neisseria species non pathogènes et,
à une fréquence moindre, de corynébactéries et de Staphylococcus epidermidis. En dehors
de toute pathologie, des germes potentiellement pathogènes (Staphylococcus aureus,
Haemophilus species, Branhamella catarrhalis, Streptococcus pneumoniæ, entérobactéries)
sont retrouvés chez 15 à 30 % des patients. Le portage de streptocoques β-hémolytiques
des groupes B, C et G est constaté chez 5 % des
sujets “sains”. Ces germes sont exceptionnellement
responsables d’angines, souvent dans le cadre
d’une épidémie. Il est exceptionnel de constater un
portage de streptocoques β-hémolytiques des
groupes A sans angine. Le prélèvement à visée
virologique n’est en principe pas nécessaire, le dia-
gnostic étant évoqué sur l’aspect clinique pour les
pharyngites herpétiques et à coxsackie, et sur les
sérologies pour la mononucléose infectieuse. Il
nécessite un contact préalable avec le laboratoire
(un milieu de transport approprié et un achemine-
ment rapide sont nécessaires) ; son coût est élevé.

en partenariat
exclusif avec
les laboratoires
INAVA
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Le prélèvement
de gorge

I ndications I nterprétation
● Suspicion d’angine diphtérique (Corynebacterium diphteriæ) ou d’angine de examen direct
Vincent (infection à Fusobacterium necrophorum).
● Bacille à Gram positifs : suspicion de diphtérie.
● Nécessité de confirmation du caractère bactérien ou viral d’une angine
(notamment après un test de diagnostic streptococcique rapide négatif chez ● Bacille à Gram négatifs anaérobies : Fusobacterium necrophorum ou nuclea-
l’enfant). tum de l’angine de Vincent.
● Angine résistant au traitement médical. ● Cocci à Gram positifs en chaînettes : infection à Streptococcus pyogenes.

culture
T echnique ● Une flore commensale sans prédominance oriente vers une angine virale.

● Écouvillonnage appuyé d’une amygdale à l’autre et de la paroi pharyngée ● Prédominance d’un germe associée à la présence de leucocytes : identifica-
postérieure, en évitant de toucher la langue et la face interne de la joue. tion et antibiogramme.

● Écouvillon sec ou, au mieux, écouvillon de type Culturette® EZ II adressé en ● Culture pure à un germe : identification et antibiogramme.
bactériologie en précisant la mention “prélèvement pharyngé” et le contexte
clinique (la seule indication “angine” induit une recherche de streptocoques β- ● Le portage “sain” de germes pathogènes n’est ni recherché ni traité. Le traite-
hémolytiques du groupe A : préciser si suspicion d’angine de Vincent ou de ment peut être discuté pour le streptocoque ß-hémolytique chez les porteurs
diphtérie). sains présentant des angines à répétition ou en contact avec des enfants,
notamment en cas d’épidémie.
● Écouvillon nasal associé si suspicion de diphtérie.
● Chlamydia trachomatis et Mycoplasma pneumoniæ sont exceptionnellement
Délai de transport : < 4 heures, sachant que plus le délai est court et plus on a isolés au cours des angines en France.
de chances de récupérer les germes fragiles (pneumocoque, Haemophilus, etc.).
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Le prélèvement
de gorge

A utres examens
● Test de dépistage rapide du streptocoque (Strepto-test®) : il permet d’identifier
la présence de l’antigène de paroi du strepto A au cabinet en moins de
10 minutes. Sa spécificité est élevée (90 à 100 %). La sensibilité atteint actuel-
lement 90 % pour les tests les plus récents. La positivité du test suffit à établir
le diagnostic d’angine streptococcique ; en revanche, il est nécessaire de
confirmer les tests négatifs par un prélèvement de gorge classique chez
l’enfant et le jeune adulte.

● En pratique, ces tests ne sont pas remboursés. Ils ne dispensent pas toujours
de pratiquer un prélèvement de gorge, ce qui impose une deuxième consulta-
tion, voire un traitement retardé. Leur utilisation n’est pas répandue, car elle
n’a pas été favorisée en France, pour des raisons plus économiques
qu’écologiques.

● Sérologie EBV, MNI-test dans les angines pseudo-membraneuses.

● Le dosage des ASLO n’a pas d’intérêt, car il augmente de manière inconstante
après une angine, parfois de manière retardée.

Coût du prélèvement de gorge : B100 (B : 1,89 franc).


Avec examen direct, culture et antibiogramme.

Coût du test de diagnostic rapide : 30 à 40 francs.

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