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E1

Inflammabilité - Lutte contre l'Incendie

PHÉNOMÈNES DE LA COMBUSTION -1
MÉCANISME SIMPLIFIÉ DE LA COMBUSTION
Ingénieurs en
Sécurité Industrielle

I - PHÉNOMÈNES DE LA COMBUSTION .................................................................................... 1


1 - Mécanisme de la combustion .......................................................................................................1
2 - Triangle de feu .............................................................................................................................2

II - COMBURANTS ......................................................................................................................... 3
1 - Oxygène de l'air ...........................................................................................................................3
2 - Autres comburants .......................................................................................................................4

III - COMBUSTIBLES ...................................................................................................................... 5

1 - Conditions nécessaires à la combustion : “atmosphère explosive”.............................................. 5


2 - Combustibles gazeux ...................................................................................................................7
3 - Combustible liquide .................................................................................................................... 13
4 - Combustible solide .....................................................................................................................17

IV - LES SOURCES D'INFLAMMATION........................................................................................ 20


1 - Énergie minimale d’allumage .....................................................................................................20
2 - Différentes sources d’inflammation ............................................................................................ 21

V - DIFFÉRENTS TYPES DE COMBUSTION .............................................................................. 25


1 - Vitesse de combustion ...............................................................................................................25
2 - La déflagration ...........................................................................................................................26
3 - Détonation .................................................................................................................................. 29

VI - EFFETS DE LA COMBUSTION .............................................................................................. 32

Ce document comporte 41 pages


SE FEU - 00547_A_F - Rév. 2 21/03/2005

 2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training


1
E 1 -1

I- PHÉNOMÈNES DE LA COMBUSTION

1- MÉCANISME DE LA COMBUSTION
La combustion est une réaction chimique d’oxydoréduction rapide entre un combustible et un
comburant. Cette réaction se fait avec un dégagement de chaleur. Elle est dite exothermique.

Si la réaction est lente, comme dans le cas du fer qui rouille, on ne parle pas de combustion mais
d’oxydation.

Quelques exemples de réaction de combustion.

Quantité de
Réactions de combustion Remarques chaleur dégagée
kJ/mol

Carbone + oxygène → gaz carbonique O2 en quantité juste


suffisante : mélange 400
C + O2 → CO 2 stœchiométrique

Carbone + oxygène → monoxyde de carbone


1 O2 en défaut
C + O → CO
2 2

Hydrogène + oxygène → eau Mélange


1 stœchiométrique 290
H2 + O → H2O
2 2

Méthane + oxygène → gaz carbonique + eau Mélange 900


CH4 + 2 O2 → CO 2 + 2 H2 O stœchiométrique

Ammoniac + oxygène → acide nitrique + eau Mélange


NH3 + 2O2 → H NO 3 + H2O stœchiométrique

Soufre + oxygène → dioxyde de soufre Mélange


S + O2 → SO2 stœchiométrique

Réactions chimiques de combustion

Les réactions ci-dessus représentent le bilan global de la combustion.

En fait ces réactions se déroulent suivant des mécanismes complexes mettant en jeu des “radicaux
libres”.

Ces radicaux :

- sont des atomes possédant un électron indépendant, ce qui leur confère une grande
réactivité

- réagissent entre eux dans une succession d’étapes (initiation, propagation, ramification,
extinction) appelées réactions radicalaires

Ainsi une molécule d’hydrogène est dissociée par une étincelle en 2 radicaux libres qui vont pouvoir
réagir avec l’oxygène.

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2- TRIANGLE DE FEU
La combustion ne peut avoir lieu que si les trois éléments suivants sont présents simultanément :

- un comburant (ici l’oxygène)


- un carburant (ici le carbone, l’hydrogène, le soufre ou combustible, …)
- une source d’inflammation ou source d’énergie

Ceci est fréquemment illustré par le triangle de feu. Chaque côté du triangle représente un élément.

O - comburant F+ F
- extrêmement - facilement
inflammable inflammable

CO
Quand les trois T
AN

MB
UR

éléments sont réunis,

US
MB

T
il peut y avoir combustion

IBL
CO

D SEC 201 A
SOURCE D'INFLAMMATION

Combustion possible

O - comburant F+ F
- extrêmement - facilement
inflammable inflammable
T
AN

CO
UR

Si l'un des trois éléments


MB
MB

US

n'est pas présent,


CO

TIB

la combustion est impossible


LE

D SEC 200 A

SOURCE D'INFLAMMATION

Combustion impossible
Suivant la vitesse de la combustion on parle indifféremment d’inflammation ou d’explosion. En effet
l’inflammation d’une atmosphère peut se faire de façon explosive, ceci d’autant plus que l’on se
rapproche du mélange stœchiométrique.

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II - COMBURANTS

1- OXYGÈNE DE L'AIR
Le comburant le plus courant est l’oxygène de l’air, sa composition volumique dans l’air est
approximativement la suivante :

79 %
Azote

Air

D SEC 2035 A
Oxygène
21 %

L’oxygène est un comburant d’autant plus puissant que sa concentration est plus élevée dans le
mélange gazeux.

Ainsi, l’oxygène liquide un pouvoir comburant considérable. Les corps combustibles poreux ou
adsorbants imprégnés d’oxygène liquide sont des explosifs extrêmement puissants.

L’azote est inerte et ne participe pas à la combustion, aussi :

LA PREMIÈRE MÉTHODE POUR ÉTEINDRE UN FEU


VA CONSISTER À PRIVER LE FEU D’OXYGÈNE

par de la mousse, un gaz inerte (CO2, N 2 , …), de la vapeur d’eau.

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E 1 -1

2 - AUTRES COMBURANTS
Certains corps chimiques contenant ou non de l’oxygène sont des comburants car ils réagissent
violemment avec les matières combustibles et organiques.

Exemples :

- l’acide nitrique, le peroxyde d’hydrogène (ou eau oxygénée) concentrés enflamment la


plupart des matières organiques

- les matières organiques imprégnées de chlorate de sodium sec peuvent facilement


s’enflammer sous l’effet d’un frottement, d’un choc où d’une élévation de température

- le fer brûle dans le chlore humide et chaud (T > 120°)

- le fluor est un comburant plus actif que l’oxygène et enflamme la plupart des produits

Quelques comburants :

Protoxyde d'azote N 2O Fluor F Nitrate de sodium NaNO2

Monoxyde d’azote NO Chlore Cl 2 Peroxyde d’hydrogène H 2O 2


(> 70 %)
Trifluorure de chlore ClF3

Acide nitrique HNO3 Brome Br Chorate de sodium NaClO3

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III - COMBUSTIBLES

1- CONDITIONS NÉCESSAIRES À LA COMBUSTION : “ATMOSPHÈRE EXPLOSIVE”


De nature très variée, les combustibles peuvent se trouver sous forme :

– de gaz ou de vapeurs : hydrogène, hydrocarbures gazeux, H2 S, …

– de gaz liquéfiés : propane, CVM, butadiène, ammoniac, …

– de liquides, de gouttelettes, d’aérosols : alcools, cétones, aldéhydes, hydrocarbures


liquides, soufre liquide, solvants

– de solide massif, de poussières : polystyrène, polyéthylène, soufre, farine ainsi que


certains métaux (sodium, fer, aluminium, magnésium) et ce d’autant plus qu’ils seront à l’état
divisés (poudre, copeaux, …)

La combustion ne peut se produire qu’aux conditions suivantes :

– le combustible, d’une façon générale, se trouve en phase gazeuse. Il n’existe que peu
de corps susceptibles de brûler à l’état solide (phosphore, sodium)

– le combustible et le comburant doivent être dans des proportions convenables

– le combustible et le comburant doivent être d’autant plus intimement mélangés que


l’affinité des corps entre eux est faible

Si
intimair et
c
(en e m e n ombus
pha t m é tible
se g l a n
aze g é s
use
Si source )
d'inflammation ou
puis quantité de chaleur
dégagée pour propagation
et combustion
ible
b ust ions
m rt
t co propo
D SEC 2036 A

r e
i es
Si a s des enabl
n
da con v

Conditions de la combustion

On appelle “atmosphère explosive” ou ATEX, le mélange avec l’air, dans les conditions
atmosphériques de substances inflammables sous forme de gaz, vapeurs, brouillards ou poussières
dans lequel, après inflammation, la combustion se propage à l’ensemble du mélange non brûlé.

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E 1 -1

Inflammation d'un bac de stockage

D SEC 1432 A

Combustion d'une atmosphère explosive gazeuse Explosion d'un nuage de poussières


(résine phénolique)

En exploitation courante ou en situation accidentelle, ces atmosphères explosives peuvent se former :

- dans les installations de combustion (fours, chaudières, séchoirs, …) en particulier en


cas d’extinction de flammes si le combustible n’est pas coupé

- au voisinage d’équipement : pompes, compresseurs, réacteurs, dômes de citernes de


chargement

- dans les installations elles-mêmes : transport pneumatique et remplissage de réservoir

- à l’air libre : vapeurs de solvant lors de nettoyage, dégraissage, ressuage, travaux de


peinture, …

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E 1 -1

2- COMBUSTIBLES GAZEUX
a - Développement de la combustion

La réaction de combustion amorcée en un point du mélange par une source d’inflammation libère de
l’énergie sous forme de chaleur.

Si cette chaleur dégagée est assez grande pour porter les couches voisines du mélange
combustible-comburant à une température suffisante, la combustion se propage de proche en proche
dans une zone lumineuse et de faible épaisseur constituant la flamme puis progresse dans le mélange
de gaz frais.

Les gaz produits sont portés à haute température et pression. Suivant la vitesse d’avancement du front
de flamme, on parle d’inflammation ou d’explosion.

GAZ FRAIS
GAZ BRÛLÉS Flux
thermique

Avancement Ondes de
du front pression
de flamme
D SEC 2021 A

Combustion d’un mélange gazeux

b - Limites d’inflammabilité

Il existe une zone, appelée zone d’inflammabilité (définie par les limites d’inflammabilité ou
d’explosivité) où la propagation de la flamme est possible. En deçà et au-delà de cette zone la
combustion ne peut se développer.

Le schéma ci-après explicite les limites d’explosivité d’un gaz combustible.

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E 1 -1

LII LSI

Zone trop
Zone trop Zone d'inflammabilité riche en gaz
pauvre en gaz ou d'explosivité

D SEC 1434 A
% gaz
combustible
dans l'air

0% 1 LIE 2 LSE 3 100 %

Gaz Oxygène Azote

LII : Limite Inférieure d'Inflammabilité LIE : Limite Inférieure d'Explosivité


LSI : Limité Supérieure d'Inflammabilité LSE : Limite Supérieure d'Explosivité

Zone ➀

Mélange air-combustible gazeux trop pauvre en gaz, la combustion est impossible :

- l’air (21 % O2 , 79 % N2 ) encombre le milieu réactionnel et gêne les rencontres entre


molécules d’oxygène et de combustible

- la quantité de chaleur dégagée par la réaction amorcée en un point est dissipée dans le
volume inerte entourant ce point. La température atteinte n’est pas suffisante pour que les
molécules des couches voisines puissent réagir entre elles. La combustion s’arrête

Zone ➁

Mélange air-combustible gazeux en proportions convenables, la combustion peut se


développer.

Zone ➂

Mélange air-combustible trop riche en gaz, la combustion est impossible :

- le combustible encombre le milieu réactionnel


- la chaleur dégagée est insuffisante pour propager la combustion

00547_A_F

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E 1 -1

Le tableau ci-dessous et les planches en annexe donnent quelques exemples de limites


d’inflammabilité.

Ammoniac 16 25

Oxyde de carbone 12,5 74

Hydrogène 4 75

Hydrogène sulfuré 4,3 45

Acétylène 80

Éthanol 3,3 19

Oxyde d'acétylène 3,6

Méthane 5 14

Propane 2,2 9,5

n-Butane 1,9 8,5

D SEC 2037 G
Vapeurs d'essence auto 1,5 8

Vapeurs de GO 6 14
10

20

30

40

50

60

70

80

90

100
Limites d'inflammabilité (en % vol. dans l'air à 20°C et l'atm.)

Les limites inférieures et supérieures d'une inflammabilité dans l'air sont déterminées en
laboratoire, dans un tube vertical de diamètre considéré comme grand (au moins 5 cm) à pression
atmosphérique et à une température voisine de 20 °C, l'amorçage de la combustion étant provoqué à la
partie inférieure du tube.

La méthode de mesure n’est pas rigoureuse et permet davantage de déterminer la possibilité de créer
une flamme dans un mélange, plutôt que ce qui est réellement recherché, à savoir l’aptitude de ce
dernier à être le siège d’une propagation de flamme.

Cependant, dans la pratique, la connaissance que l’on a ainsi des limites d’inflammabilité est suffisante
pour l’estimation des risques encourus, à condition de prendre une marge de sécurité importante pour
tenir compte :

- des erreurs d’échantillonnage et d’analyse des combustibles concernés


- de leur diversité de composition
- des conditions du procédé

00547_A_F

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E 1 -1

Lors d’une fuite de gaz, la concentration en vapeur combustible est pratiquement égal à 100 % à la
sortie de la fuite, diminue au fur et à mesure par dilution, passe par la zone d’inflammabilité et aboutit
finalement à une valeur nulle.

100 % gaz

D SEC 2060 A
AIR
LSE

LIE 0 % gaz

Fuite de gaz entre 2 brides

Application

Quelle masse de propane faut-il pour rendre explosif 100 m3 d’un mélange homogène air-propane
dans les conditions atmosphériques normales ?

00547_A_F

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E 1 -1

c - Évolution des limites d’inflammabilité

Les limites d’inflammabilité sont influencées par de nombreux facteurs, en particulier la


température, la pression, la dilution et le type de carburant.

• Toute augmentation de température et de pression élargit la zone d’inflammabilité.

LSE
LSE

D SEC 1247 A
LIE
LIE
T P

Augmentation de température Augmentation de pression

Le graphique ci-dessous illustre l’évolution de la LIE et de la LSE de l’éthylène en fonction de la


température et de la pression.

100

e
°C ieur
250 supèr
50 e
limit
°C
40 20

30

20

ZONE EXPLOSIVE
% moles d'éthhylène

10

20 °C lim
ite infèrie
ure
2 250 °C
D SEC 1076 B

100
1 2 3 10 20 30 40 50 60 100
Pression (bar abs.)
Évolution LIE / LSE de l’éthylène avec P et T

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• Toute variation de composition du comburant et tout changement de comburant modifient la


zone d’inflammabilité.

Le tableau ci-dessous illustre l’évolution de la LII et de la LSI en fonction du comburant.

LII Concentration LSI


Combustible Comburant % volume stoechiométrique % volume
% volume

H2 Air 4,0 29,6 75,0

H2 Oxygène pur 3,9 66,7 95,8

H2 Chlore pur 3,5 50,0 89,0

CH4 Air 4,0 9,5 15,0

CH4 Oxygène pur 5,0 33,3 61,8

CH4 Chlore pur 5,5 20,0 63,0

C 2H 6 Air 5,0 5,7 12,5

C 2H 6 Oxygène pur 3,0 22,2 67,0

C 2H 6 Chlore pur 4,9 12,5 58,8

CH3Cl Air 7,0 12,3 17,4

CH3Cl Oxygène pur 8,0 40,0 66,0

CH3Cl Chlore pur 10,2 25,0 63,0

Limites d’inflammabilité à pression atmosphérique et température ambiante


Évolution LII/LSI avec le comburant

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E 1 -1
3- COMBUSTIBLE LIQUIDE
a - Température de point d’éclair ou point de flash

• Liquide au repos

La température de point d’éclair est la température minimale à laquelle un combustible liquide émet
assez de vapeurs pour permettre une courte inflammation en présence d’une flamme. Les vapeurs
s’enflamment et s’éteignent aussitôt.

Cette température est mesurée dans des appareils normalisés où le produit est chauffé peu à peu et
une source d’inflammation présentée à intervalle régulier. Le point éclair est atteint quand la
concentration des vapeur est voisine de la LIE.

Thermomètre

Joint
Veilleuse permanente
d'étanchéité
Couvercle
Cheminée

yyy
;;;
Creuset

+ 2 à 3 °C
par minute
D ANA 068 A

D ANA 1031 A
Principe de la mesure du point d’éclair

Plusieurs appareils (vase clos, vas ouvert) auxquels correspondent des normes sont utilisés pour
mesurer un point d’éclair. Il faut noter que sur un même produit ils donnent des résultats différents et
qu’il est nécessaire d’accompagner la valeur de la mesure d’un point d’éclair de la nature de la norme
correspondante.

yyy
;;;
Agitateur
Dispositif
Thermomètre de basculement Thermomètre
de bain de la veilleuse d'échantillon

;;;
yyy
Articulation
Couvercle
Lampe veilleuse
Doigt

;;;
yyy
Bain
Échantillon d'air
Glissière
Détail du couvercle
D ANA 071 A

+1 °C par minute
Flamme veilleuse tous les 0,5 °C

Bain marie
Mesure du point d’éclair (< 55°C) avec l’appareil normalisé ABEL
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E 1 -1

Le tableau ci-après donne les valeurs des spécifications de point d’éclair de quelques produits.

Produits Point éclair (°C)


Spécifications

Pétroles bruts < 55 non spécifié

Essence auto – 40 environ

Gazole moteur > 55°C et < 120°C

Huile de graissage > 160°C

Benzène –1

Hexane – 22

White spirit (solvant) 27

Méthanol 11°C

Acétone – 18°C

Point d’éclair de quelques produits

La température de point d’éclair reflète bien entendu le danger d’inflammation que peut représenter un
combustible liquide au repos des opérations de transport ou de stockage.

Ce danger est en relation directe avec la volatilité du combustible c’est-à-dire sa tendance à donner
des vapeurs. Cette volatilité peut être caractérisée par la tension de vapeur aux diverses
températures.

UNE DEUXIÈME MÉTHODE POUR ÉTEINDRE UN FEU


CONSISTE DONC À REFROIDIR LE COMBUSTIBLE

• Liquide en mouvement : gouttelettes

Dans un liquide pulvérisé sous forme de fines gouttelettes, à une température inférieure au point
d’éclair, si l’énergie apportée est suffisante pour transformer en vapeur quelques gouttelettes il peut y
avoir :

- allumage
- propagation de la flamme de proche en proche
- “explosion”

Le point d’éclair ne reflète donc que le risque d’inflammation d’un liquide au repos.

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E 1 -1

b - Point d’inflammation

C’est la température à laquelle les vapeurs sont émises en quantité suffisante pour alimenter la
combustion.

Il y a non seulement allumage, mais continuation de la combustion.

Le renvoi par la flamme d’une partie de son rayonnement vers la surface du liquide est suffisante pour
entretenir un régime de combustion avec flamme jusqu’à épuisement du combustible.

Le point d’inflammation se situe, de quelques degrés à quelques dizaines de degrés, au-dessus du


point d’éclair. Il a peu d’utilisation pratique.

c - Limites d’inflammabilité

On peut mettre en évidence la zone d’inflammabilité au-dessus d’un liquide au repos grâce à
l’expérience ci-dessous.

3 — Pas d'inflammation Allumeur


(mélange trop pauvre en combustible) LII 3

2 — Inflammation possible (air et combustible


2
sont dans des proportions convenables) LSI Combustible
à température
1 — Pas d'inflammation 1 supérieure à

D SEC 203 C
(mélange trop riche en combustible) son point éclair

• Si l'on fait jaillir l'étincelle sur l'allumeur au point ➂ assez éloigné du niveau, il n'y a pas
d'inflammation.

• Si l'on répète l'expérience au point ➀ au ras du niveau, il n ' y a pas non plus d'inflammation.

• Au point ②, quelques centimètres au-dessus du niveau, on constate qu'il y a inflammation.

L'interprétation de cette expérience conduit aux explications suivantes :

Au point ➂ , les vapeurs de combustibles ne sont pas en concentration suffisante dans l'air, le
mélange est trop pauvre pour que la combustion soit possible.
Au point ➀ , les vapeurs de combustibles sont en trop grande proportion. Le mélange est trop
riche pour que la combustion soit possible.
Au point ② , le mélange air-combustible est en proportions convenables, la combustion peut se
produire.

Sauf exception dans le cas de feu de liquide, on a affaire à une inflammation, voire à un flash.

Les gaz liquéfiés sous pression se vaporisent fortement à l’air libre et peuvent engendrer des
explosions.

L’atmosphère d’un bac à toit fixe est normalement trop pauvre pour se trouver dans la zone
d’inflammabilité ; néanmoins, ceci peut arriver si le coulage est à température trop élevée ou contient
trop de fractions légères.

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E 1 -1

Le tableau ci-dessous indique la zone approximative de température pour laquelle la phase gazeuse
d’un réservoir à toit fixe peut être inflammable en un point quelconque.

Températures (°C)
Produits
Minimale(*) Maximale

Alcool méthylique 7 40

Acétone – 18 10

Essence auto – 60 –6

Jet A1 43 100

Gazole 65 140

Xylène 25 60

Pétrole brut lourd 0 40


léger – 20 4

* Valeur qui peut être différente du point d’éclair en coupelle fermée.

Zone d’inflammabilité de l’atmosphère d’un bac à toit fixe

RISQUE
RISQUE
PAS DE PHASE D'EXPLOSION
D'EXPLOSION
GAZEUSE

D SEC 1435 A

Bacs à toit fixe Bacs à toit flottant Bacs à écran flottant

– Ainsi les produits lourds peuvent être stockés dans des bacs à toit fixe.

– Les produits légers sont en général stockés dans des bacs à toit flottant.

Sur ces derniers, il n’y a pas d’atmosphère donc moins de risques d’explosion ou d’inflammation
pourvu que le toit flotte sur le liquide, que le joint du toit soit en bon état et que les caissons
soient étanches.

– Sur les bacs à écran flottant, le risque existe sur la phase gazeuse entre l’écran et le toit si le joint
du toit est détérioré.

– Sur les bacs à toit fixe pressurisé (“blanketting” ou “couverture” avec un gaz inerte
principalement l’azote) il n’y a pas d’oxygène, l’atmosphère est donc inerte, sans possibilité
d’inflammation.

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E 1 -1

4- COMBUSTIBLE SOLIDE
a - Conditions nécessaires à la combustion

Pour brûler les combustibles solides doivent :

- subir une oxydation de surface (cas des métaux)


- émettre des vapeurs combustibles ou gaz de distillation par pyrolyse

La pyrolyse est la décomposition chimique irréversible d’un matériau produite par une élévation de
température sans réaction avec l’oxygène.

La rapidité de la combustion va dépendre :

- de la capacité calorifique
- de l’état plus ou moins divisé du solide (solide massif, particules, poussières)
- de la température
- du degré d’humidité
- de l’imprégnation éventuelle du solide par un liquide à bas point d’éclair

b - Poussières

L’inflammation d’un nuage de poussières nécessite les éléments suivants :

- présence d’un solide combustible suffisamment divisé (granulométrie < 200 µm)
- présence d’un comburant
- source d’énergie suffisante
- concentrations suffisantes

Si de plus, il y a confinement il peut se produire une véritable explosion.

Le schéma ci-dessous résume ces conditions.

POUSSIÈRES
COMBUSTIBLES

POUSSIÈRES EN CONCENTRATION
SUSPENSION SUFFISANTE

SOURCE
COMBURANT
D'ÉNERGIE
D SEC 1436 A

CONFINEMENT

“Hexagone” de l’explosion de poussières

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E 1 -1

La source d’inflammation va amorcer la combustion. Le front de flamme se propage dans le nuage


existant. L’expansion des produits chauds de combustion entraîne des effet de pression et d’ondes de
souffle.

Il est aussi possible de remettre en suspension des poussières déposées dans un appareil ou un
bâtiment. Les inflammations secondaires conduisent souvent aux dégâts les plus importants.

Comme pour les gaz, il existe pour chaque produit une concentration minimale de poussières dans
l’air en-dessous de laquelle l’inflammation ne se produit pas.

Le tableau ci-dessous et les planches en annexe donnent quelques exemples des concentrations
minimales.

Concentrations minimales
Produits (poussières)
dans l’air g/m3

Soufre 35

PTFE 80

Polyéthylène 20

Urée-formol ∅ 10 µ 85

Phénol-formol ∅ 10 µ 25

Farine 50

Bois 35

Carbone 55

Les concentrations maximales d’explosion des poussières sont moins bien définies que les LSE
pour les gaz et sont rarement mesurées. Elles sont de l’ordre de 1 à 3 kg/m3 et n’ont guère de
signification dans l’industrie.

Les risques liés à ces nuages de poussières concernent en particulier les opérations de broyage, de
transport pneumatique, de manutention (vidange ou remplissage de silos, pelletage, vibration de
tamis), etc.

c - Solide massif

La combustion des solides massifs est plus complexe. Elle suppose en effet de très nombreuses
possibilités de transformation du solide par le biais de réactions chimiques variées :

- décomposition thermique
- dépolymérisation
- pyrolyse
- fusion voire sublimation

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E 1 -1

Les vapeurs émises se mélangent à l’oxygène de l’air et peuvent s’enflammer dans la couche voisine
de la surface sous l’effet d’une source d’inflammation ou si la chaleur des gaz est suffisante.

O2

DÉGAGEMENT
DE CHALEUR
CHALEUR VAPEUR COMBUSTIBLE
Flamme

Rayonnement Pyrolyse

D SEC 1437 A
SOLIDE COMBUSTIBLE

Combustion d’un solide massif

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IV - LES SOURCES D'INFLAMMATION

1- ÉNERGIE MINIMALE D’ALLUMAGE


Lorsque les vapeurs de combustibles ou les poussières et l'air sont dans des proportions
correspondant à la zone d’inflammabilité, un apport d'énergie, même très faible, déclenche le
mécanisme de combustion.

Cette énergie est l’énergie nécessaire au démarrage de la combustion de quelques molécules.

Le graphique ci-dessous indique les énergies minimales d'allumage ou d’inflammation des


hydrocarbures les plus simples en fonction de leur concentration dans l'air.

4
4
2
1 1
2
4 3 %
3
2 Repère Combustible Stoechio-
1,0 métrique
Énergie en Millijoules

0,75
0,6
1 Méthane 9,5
0,5
0,4 2 Éthane 5,68
0,2
3 Propane 4,03

D IRA 2031 A
0,1
4 Butane 3,14
0,075

0,05
0,04
4
0 2 4 6 8 10 12 14
% combustible

Énergies minimales d'allumage des hydrocarbures les plus simples

Les tableaux ci-dessous donnent les valeurs approximatives des énergies minimales d’allumage de
quelques combustibles gazeux et sous forme de poussières.

Énergie minimale Produits Énergie minimale


Produits (gaz)
d’inflammation (mJ) (poussières) d’inflammation (mJ)

Acétylène 0,017 Soufre 15

Éthylène 0,07 Polyéthylène 30

Hydrogène 0,017 Anhydride phtalique 15

Sulfure de carbone 0,009 Farine 60

Oxyde d’éthylène 0,1 Bois 40

Carbone 60

Énergie minimale d’allumage Énergie minimale d’allumage


des combustibles gazeux des poussières

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21
E 1 -1

D’une manière générale pour enflammer un nuage de poussières :

- de 10 µm il faut une énergie de 30 mJ


- de 200 µm il faut une énergie de 200 mJ

Application

Calculer l’énergie que possède une clé à vanne de 1 kg tombant de 1 m sur un sol en béton.

En supposant que toute cette énergie se transforme en énergie d’allumage, est-elle suffisante pour
enflammer une atmosphère explosive ?

2- DIFFÉRENTES SOURCES D’INFLAMMATION


L’apport d’énergie peut être fait par :

- une flamme
- une élévation de température
- des étincelles
- des composés pyrophoriques
- …

a - Flamme

Créée par une soudure en cours d’exécution, une allumette (≅ 900°C), elle apporte des radicaux libres
qui vont initier les réactions radicalaires de combustion.

b - Élévation de température : température d’auto-inflammation

Une élévation de température peut amener le mélange combustible à sa température d’auto-


inflammation.

Le produit s'enflamme alors spontanément en présence d'air, sans présence de flamme ni d'étincelle.
L'inflammation survient simultanément en tous les points du mélange gazeux.

Cette élévation de température peut être due :

- à des appareils chauds : fours, échangeurs, tuyauteries,...


- à des points chauds créés par du matériel d'ébardage, de sciage mécanique, ou tout
simplement du matériel électrique.
- à des échauffements anormaux dus à des frottements ou grippage d'organes de machines :
paliers, garnitures, roulement détérioré, température extérieure d’un boîtier électrique
- à des gaz chauds de combustion
- à de moteurs à combustion (essence, Diesel) non agréés pour atmosphère explosive
- à des réactions chimiques exothermiques

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22
E 1 -1

Les tableaux ci-dessous et les planches en annexe donnent les températures d’auto-inflammation d’un
certain nombre de produits inflammables.

Température d’auto- Température d’auto-


Combustibles inflammation Poussières inflammation dans l’air (°C)
gazeux dans l’air (°C)
couche nuage

H2 560 Polyéthylène 380 450

Méthane 535°C Soufre 220 290

Oxyde de carbone 610 Farine 440 440

White spirit 230 Anhydride phtalique — 650

Huile de lubrification 150-30 PVC 400 660

Sulfure de carbone 90°C

Températures d’auto-inflammation des combustibles gazeux et des poussières

Dans les installations, les produits véhiculés peuvent être à une température supérieure à leur
température d’auto-inflammation, ce qui transforme une fuite en une éruption de flammes.

Cela concerne en particulier les hydrocarbures et les alcools dont la température d’auto-inflammation
diminue quand le nombre de carbone dans croît.

Le risque existe également avec des fuites de produits froids, ces derniers pouvant alors rencontrer un
point chaud, atteindre leur température d’auto-inflammation et s’enflammer spontanément.

c - Étincelles

• Étincelles provoquées par :

- des chocs de métal sur métal ou métal sur béton sec, pierre (outillage, tronçonnage à la
meule, embouts de flexible, clé à vanne).
Ces étincelles sont constituées de particules métalliques (fer, cuivre, aluminium, etc.) ou
minérales (carbone, quartz, silex, grès) en fusion, arrachées à un matériau par un choc ou un
frottement.
Les particules sont portées à haute température (> 1000°C) et peuvent être en combustion
(exemple : aluminium).

- des postes de soudage électrique (5500°C)

- du matériel électrique (téléphone portable, appareils de mesure portatifs, …) autre que celui
dit de “sécurité” utilisé dans les atmosphères explosives

- des courants électriques “vagabonds”

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23
E 1 -1

• Étincelles provoquées par l’électricité statique

Une étincelle de décharge disruptive se produit entre les surfaces de deux corps chargés lorsqu’une
différence suffisante de potentiel, fonction de la distance entre les deux surfaces, est atteinte.

L’accumulation de charges électrostatiques est due au transfert d’électrons entre les deux
surfaces, lors de mouvements relatifs des deux corps, dont l’un au moins est un isolant (résistivité
supérieure à 10 Ω/cm).

La création de charges et de différences de potentiel électrostatique se produit dans les


circonstances suivantes :

- l’écoulement d’un liquide isolant dans une canalisation, un équipement, une citerne, un
réservoir, un bac, etc. Les charges électrostatiques augmentent avec la vitesse
d’écoulement. Des étincelles peuvent jaillir entre la surface du liquide et la paroi des
canalisations ou des appareils.
L’état des charges sur un ballon et une conduite isolée est représenté sur le schéma ci-
dessous.

White
spirit

Air

D SEC 1038 A
White spirit
Eau

Remplissage en pluie d’un ballon

- l’éclatement de jets de liquide contre une paroi métallique


- l’écoulement de gaz chargé de particules, solides ou liquides, de jets de vapeur, dans les
canalisations, à l’orifice de bouteille de stockage, dans des pistolets de pulvérisation, dans
des transports pneumatiques de pulvérulents
- la remontée de bulles d’air à la surface du produit et la descente de gouttes d’eau
- les frottements de toutes natures : poussières en mouvement, personnes se déplaçant
sur des sols isolants, véhicules en mouvement, courroies et poulies en marche, matériaux
isolants (matières plastiques, textiles synthétiques, papiers, etc.)

-
- - -
- -
- + + - -
+
- + + -
+ + - + -
+ -
+ - - - + +
+ - - -
- - - - - - - - -
D SEC 1439 A

Bande transporteuse
isolante à rotation rapide Conteneur isolant pour produit en vrac

00547_A_F

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24
E 1 -1

Dans un bac de stockage la formation d’étincelles est entre autre favorisée par :

- le remplissage en chute libre


- la présence d’un objet flottant
- l’existence d’une excroissance du bac
- les opérations d’échantillonnage par le toit ou de jaugeage
- les mouvements de liquide

Remplissage en pluie

Échantillonnage

Saillie

Objet flottant

Ajutage
Agitateur

D SEC 1039 A
Tube perforé

Équipements d’un bac favorisant l’apparition d’étincelles

d - Composés pyrophoriques

Ces composés s’oxydent très rapidement au contact de l’air en dégageant suffisamment de


chaleur pour être portés à l’incandescence et s’enflammer spontanément.

Il peut s’agir par exemple :

- de catalyseurs
- de butadiène polymérisé (pop corn), de gommes de vapocraquage
- de phosphore
- des composés organométalliques (exemple : alkyl aluminium)
- de sulfure de fer, semblable à des particules de rouille, résultant de l’action de l’hydrogène
sulfuré sur les métaux ferreux
L’hydrogène sulfuré peut être contenu dans le produit lui-même ou formé par l’action d’une bactérie
anaérobie, vivant dans l’eau, qui a la propriété de réduire les sulfates (présents dans l’eau ou dans les
boues de fond de réservoir).

Le sulfure de fer se forme aussi bien sur les tôles baignées par le liquide que sur celles qui ne le sont
pas (plateaux de colonnes, garnissage, toit, fond et serpentin de chauffe d’un réservoir de
stockage, …).

e - Autres sources d’inflammation

- foudre provoquant par exemple, des feux aux évents de bac à toit fixe, aux joints de bacs à
toit flottant et aux échappements de soupapes de sécurité vers l’atmosphère, …
- compression et ondes de chocs (exemple : éthylène)
- rayonnements ionisants
- …

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25
E 1 -1
V- DIFFÉRENTS TYPES DE COMBUSTION

1- VITESSE DE COMBUSTION
En dehors des réactions de combustion lentes telles que la fermentation des matières végétales ou
l’oxydation des métaux, les combustions avec dégagement important de chaleur peuvent revêtir des
aspects différents.

On parle assez couramment :

- d’incendie quand le gaz brûle au-dessus d’un liquide ou d’un solide


- d’explosion quand l’ensemble du mélange gazeux brûle

Les réactions de combustion sont généralement amorcées par une source d’inflammation
ponctuelle, en un point du mélange (gazeux, vapeurs, brouillards, poussières) puis se propagent de
proche en proche dans le mélange de gaz frais, tandis que les produits de la réaction portés à haute
température et à pression plus élevée s’accumulent en deçà.

Plus rarement la réaction de combustion peut être déclenchée simultanément en tout point du
mélange gazeux homogène porté uniformément à sa température d’auto-inflammation. Elle est
dans ce cas parfois désignée “explosion homogène”.

Dans tous les cas, elles se propagent suivant une onde dont la vitesse peut être :

- SUBSONIQUE : on a alors affaire à une DÉFLAGRATION


- SUPERSONIQUE : on a alors affaire à une DÉTONATION

Cette vitesse de propagation de la flamme dépend :

- de la concentration du mélange initial


- des conditions de température et de pression
- de l’énergie de la source d’inflammation
- des turbulences, obstacles, confinement

Vitesse de
combustion
(m/sec)

DÉTONATION
Vitesse du son
340

EXPLOSION
DÉTONANTE

10
DÉFLAGRATION

3
COMBUSTION
D SEC 1438 A

FLASH
INFLAMMATION
100 %
0% % vol. de
LIE LID Mélange LSD LSE gaz dans
stoechiométrique l'air

Vitesses de combustion
00547_A_F

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26
E 1 -1

2- LA DÉFLAGRATION
a - Caractéristiques de la déflagration

La flamme, siège de la réaction (explosive) sépare le milieu qui vient de réagir et constitué par les gaz
brûlés, de celui n'ayant pas encore réagi, constitué par les gaz frais. Une onde de pression se
développe en aval de front de flamme à des vitesses de quelques mètres par seconde (5 à 30 m/s)
mais peut atteindre des valeurs plus élevées (jusqu’à 300 m/s).

• Dans un espace clos

La propagation d'une déflagration libère des gaz à haute température et haute pression. Dans la
pratique les parois des capacités ne sont pas conçues pour résister à ces pressions de l'ordre d'une
dizaine de bars. On peut éviter ces montées en pression en installant des disques de rupture ou des
trappes d'explosion.

Le schéma ci-dessous illustre ce phénomène

P ≅ 1 Atm P ≅ 4,2 Atm

D SEC 1042 A
Mélange gaz combutible/air (gaz frais)

Conditions initiales Déflagration (10 sec après l'allumage)

Effet d’une déflagration dans un espace clos

• À l'air libre

En terrain libre sans confinement et en l’absence d’obstacles, on a affaire essentiellement à une


déflagration.

L’augmentation de pression due à la libération des gaz chauds donne naissance à des ondes de
pression créant un effet de “souffle” plus ou moins destructeur.

Pression

Combustion
D SEC 1050 A

Gaz Gaz brûlés


D SEC 2020 B

frais 0 t

Déflagration à l’air libre Exemple d’évolution de la surpression


avec le temps à une distance donnée
(cas de déflagration)

00547_A_F

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27
E 1 -1

b - Effet des surpressions engendrées par une déflagration

Un des moyens simples pour traduire les effet d’une explosion accidentelle, est l’équivalent TNT (Tri
Nitro Toluène) de cette explosion.

De l’expérience il peut être déduit une masse de TNT explosif très connu, dont l’explosion engendre
les mêmes dommages aux mêmes distances qu’1 kilo de gaz combustible dans l’air en partant des
constations suivantes :

- l’énergie libérée par la combustion complète d’1 kilo de gaz est environ 10 fois supérieure à
celle libérée par 1 kilo de TNT

- le rendement total de l’explosion est de l’ordre de 3,5 % c’est-à-dire qu’uniquement 3,5 %


de la masse disponible de gaz libéré participe à l’explosion

Une valeur pessimiste du rendement total prise égale à 10 % permet d’adopter l’équivalence suivante :

1 kg de TNT = 1 kg de gaz libéré

On peut connaître approximativement les surpressions engendrées par une déflagration et les risques
encourus en fonction de la distance réduite en utilisant l'abaque de Lannoy (page suivante).

Cette méthodologie simple et pratique ne représente qu’imparfaitement la réalité en particulier il n’y


a pas identité totale entre les régimes de propagation des ondes de pression provoquées par
l’explosion de TNT et d’un nuage gazeux.

D’autres approches plus élaborées permettent de mieux appréhender le phénomène sans


toutefois les quantifier avec exactitude.

En effet, la présence d’obstacles tels que bâtiments, poteaux, réseaux de tuyauterie modifie
sensiblement les vitesses de propagation. Le même nuage inflammable peut brûler simplement avec
une vitesse de flamme de quelques m/s n’induisant que des effets de pressions négligeables ou au
contraire entretenir une déflagration violente, se déplaçant à une vitesse de 200 m/s à 300 m/s
causant ainsi des dommages graves.

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28
E 1 -1
Surpression incidente (bar)
1 Éclatement des poumons chez l'homme

0,8
0,7 Destruction des murs en béton armé, destruction totale probable des bâtiments
Dommages graves aux machines situées dans les bâtiments industriels

Retournement des wagons de chemins de fer


0,5
Destruction totale des maisons
Destructions des poteaux
0,4

Rupture des tympans chez l'homme


0,3
Rupture des réservoirs de stockage
Destruction des bâtiments
en charpentes métalliques
Dommages aux machines dans les
Démolition des cadres en acier légers bâtiments industriels (ex : déplacement)
Destruction à 50 % des maisons en briques Limite inférieure des dégâts graves
aux structures
Effondrement partiel des murs et tuiles
des maisons
0,1
Détérioration et destruction des cadres de
fenêtres selon leur nature
Détérioration totale des vitres, détérioration partielle
des maisons
" Déplacement de l'homme "
0,05

Destruction de 75 % des vitres

0,03 Dégâts très légers aux structures, détérioration du tympan

Destruction de 50 % des vitres

0,02 Destruction de 10 % des vitres, limite des petits dommages


D SEC 1077 B

0,01
1 2 3 10 20 30 40 50 60 100
distance réduite λ

Distance au centre de l’explosion


Distance réduite λ (m) =
3

√ masse de TNT explosant

Effets des déflagrations en fonctions de la distance réduite


au centre de l’explosion (abaque de Lannoy)

Application

Lors d’une rupture de canalisation 8000 kg de gaz liquéfiés s’échappent à l’atmosphère et


s’enflamment. Quels sont les effets produits à 100 m de l’explosion ?

λ =
3


00547_A_F

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29
E 1 -1

3- DÉTONATION
a - Caractéristiques de la détonation

Dans certaines conditions (confinement, concentration, source d’inflammation puissante) le front de


flamme (i.e. la vitesse de déflagration) peut s’accélérer jusqu’à atteindre des vitesses supersoniques
(1000 à 3000 m/s).

• Dans un espace clos (équipement, tuyauterie, …)

La pression peut atteindre des valeurs de l'ordre de 50 bars.

Il y a lieu de bien noter la différence existant entre les effets d'une déflagration et ceux d'une
détonation dans un cylindre fermé à ces deux extrémités :

- montée en pression répartie quasi-uniformément en tous les points des parois dans la cas
d'une déflagration.

- pression beaucoup plus élevée, appliquée localement dans le cas d'une détonation.

Les schémas ci-dessous illustrent ce phénomène.

P ≅ 42 Atm
P ≅ 1 Atm P ≅ 1 Atm

D SEC 1043 B
Mélange gaz combutible/air p = 1 atm Gaz frais

Mélange gaz combutible/air (gaz frais) 7 atm Onde de détonation

Conditions initiales Détonation après déflagration


(3 secondes après l'allumage)

Effet d’une détonation dans un espace clos

Gaz frais Combustion

Gaz brûlés
D SEC 2016 B

Détonation dans un bâtiment

• À l’air libre

Hormis, dans les installations extrêmement denses, une détonation est pratiquement à exclure car les
conditions d’obtention sont rarement réalisées simultanément.

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30
E 1 -1

b - Limites de détonation

Pour qu’il y ait détonation, il faut que la composition du mélange gazeux soit comprise entre les limites
de détonation.

La zone de détonation se situe de part et d’autre de la concentration stoechiométrique du combustible


dans le mélange gazeux, à l’intérieur de la zone d’inflammabilité;

Possibilité
de détonation
4 18 59 75
Mélange
LII LID LSD LSE
stoechiométrique

Zone d'inflammabilité
(déflagration)

D SEC 1040 A
LII : Limite Inférieure d'Inflammabilité LID : Limite Inférieure de Détonabilité ou de Détonation
LSI : Limité Supérieure d'Inflammabilité LSD : Limite Supérieure de Détonabilité ou de Détonation

Limites d’inflammabilité et de détonabilité de l’hydrogène

Le tableau ci-dessous permet de comparer les limites d’inflammabilité et de détonabilité de quelques


corps purs.

LIE LID LSD LSE


Combustibles
(% vol.) (% vol.) (% vol.) (% vol.)

Acétylène 4 51

Éther éthylique 2 4,6

Propane 3 7

Limites de détonabilité

00547_A_F

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31
E 1 -1

Comme les limites d’explosivité, les limites de détonabilité varie avec le type de carburant.

LII LID LSD LSI


Combustible Comburant
(% en vol) (% en vol) (% en vol) (% en vol)

H2 Air 4,0 18,0 59,0 75,0

H2 Oxygène pur 3,9 9,0 95,3 95,8

H2 Chlore pur 3,5 17,5 83,0 89,0

CH4 Air 5,0 6,3 13,5 15,,0

CH4 Oxygène pur 5,0 6,7 56,0 61,8

CH4 Chlore pur 5,5 15,0 45,0 63,0

Variation des limites de détonation de l’hydrogène


et du méthane en fonction du carburant

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32
E 1 -1

VI - EFFETS DE LA COMBUSTION
La combustion entraîne plusieurs types de dangers.

Dangers Remarques - Effets

Contact avec les gaz chauds ou inspiration de ces gaz


avec brûlures de la peau ou du système respiratoire.
THERMIQUE
Radiation avec dommage aux équipements et sur l’être
humain.

ASPHYXIE Manque d’oxygène dû à sa consommation dans la


combustion.

OPACITÉ Diminution de la visibilité par les fumées.

Produits de la combustion toxiques et corrosifs : CO,


TOXICITÉ
HCl, HCN, Cl2 , CO Cl2 (phosgène), HNO3, H2SO4 avec
CORROSIVITÉ
dégâts sur les installations et l’être humain

SURPRESSION Effet de souffle avec rupture d’enceintes, projections de


fragments (missiles), dommages à l’être humain

Effets de la combustion

D SEC 1433 A

Danger thermique - Surpression Danger toxique-opacité

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33
E 1 -1

CARACTÉRISTIQUES D'EXPLOSIVITÉ DES


PRINCIPAUX GAZ ET VAPEURS INFLAMMABLES

d'autoinflammation

Point éclair
Température

Densité
Explosivité
Produits Synonymes Formules
% en volume dans l'air

L.I.E. L.S.E. TA°C PE°C dair

Acétal Acétal diéthylique C6H14O2 1,6 10,4 230 – 20 4

Acétaldéhyde Aldéhyde acétique C2H4O 4 60 175 – 38 1,5

Acétate de n-méthyle Acétate de pentyle C7H14O2 1,1 7,5 360 25 4,5

Acétate de n-butyle C6H12O2 1,7 7,6 425 22 4

Acétate d'éthyle C4H8O2 2,2 11 427 – 4,4 3

Acétate d'isoamyle C7H14O2 1 à 100°C 7,5 360 25 4,5

Acétate d'isobutyle C6H12O2 2,4 10,5 421 18 4

Acétate d'isopropyle C5H10O2 1,8 8 460 4,4 3,5

Acétate de méthyle C3H6O2 3,1 16 502 – 10 2,6

Acétate de propyle C5H10O2 2 8 450 14 3,5

Acétone Propanone-diméthylcétone C3H6O 2,6 12,8 465 – 18 2

Acétylène Érhyne C2H2 2,5 80 305 GAZ 0,9

Acide acétique Éthanoïque C2H4O2 5,4 16 465 43 2,1

Acide butyrique Butanoïque C4H8O2 2 10 450 72 3

Acide cyanhydrique Acide prussique HCN 5,6 40 538 – 18 0,9


(95 %) Acide hydrocyanique

Acroléine Propénal C3H4O 2,8 31 235 – 26 1,9


Aldéhyde allylique

Acrylonitrile Nitrile acrylique C3H3N 3 17 481 0 1,8

Alcool allylique Propénol 3 C3H6O 2,5 18 378 21 2

Alcool amylique (normal) Pentanol 1 C5H12O 1,2 10 300 33 3

Alcool butylique (normal) Butanol 1 C4H10O 1,4 11,2 365 29 2,5

Alcool butylique secondaire Isobutanol C4H10O 1,7 8 430 27 2,5

Alcool butylique tertiaire Butanol 3 Méthyl 2 C4H10O 2,4 8 480 11 2,5


Propanol 2

Alcool éthylique Éthanol C2H6O 3,3 19 427 13 1,6

— Planche n°1 —

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34
E 1 -1

d'autoinflammation

Point éclair
Température

Densité
Explosivité
Produits Synonymes Formules
% en volume dans l'air

L.I.E. L.S.E. TA°C PE°C dair

Alcool furfurique Alcool furfurylique C 5 H 6O 2 1,8 16,3 490 75 3,4

Alcool isopropylique Isopropanol C3 H 8 O 2 12 399 12 2,1

Alcool méthylique Méthanol CH 4 O 6,7 36 464 11 1,1

Alcool propylique Propanol C3 H 8 O 2,1 13,5 440 25 2

Allylamine 2-propenylamine C3H 7 N 2,2 22 374 – 29 2

Ammoniac (anhydre) N H3 16 25 651 GAZ 0,6

Anhydride acétique C 4 H 6 O3 2,9 10,3 390 54 3,5

Anhydride maléïque C4H2O3 1,4 7,1 477 102 3,4

Anhydride phtalique C8H4O3 1,7 10,5 570 152 5,1

Aniline Phénylamine C6H7N 1,3 — 615 70 3,2


Aminobenzène

Anthracène Paranaphtalène C4H10 0,6 — 540 121 6,1

Aziridine Étylène-imine C2H5N 3,6 46 320 – 11 1,7

Benzène Benzol C6H6 1,3 7,1 560 – 11 2,8

Bromure d'Allyle 3-Bromopropène C3H5Br2 4,4 7,3 295 –1 4,2

Butadiène Érythrène C4H6 2 12 420 GAZ 1,9

Butane C4H10 1,9 8,5 405 GAZ 2

Butène Éthyléthylène-Butylène C4H8 1,6 10 385 GAZ 1,9

Butylamine Amino-butane C4H11N 1,7 9,8 312 – 12 2,5

Butyraldéhyde Aldéhyde butyrique C4H8O 2,5 12,5 230 –6 2,5

Carburéacteur 0,7 5 255 38 >4

2 Chloréthanol Éthylène chlorhydrine C2H5Cl O 4,9 15,9 425 60 2,8

Chlorobenzène C6H5Cl 1,3 7,1 640 29 3,9

Chlorure de n-butyle Chlorobutane C4H9Cl 1,8 10,1 460 – 10 3,2

Chlorure d'éthyle Chloréthane C2H5Cl 3,8 15,4 519 – 50 2,2

Chlorure de méthyle Chlorométhane CH 3 Cl 10,7 17,4 632 — 1,8

Chlorure de propyle 1 Chloropropane C3H7Cl 2,6 11,1 520 – 18 2,7

Chlorure de propylène 1 Dichloropropane C3H6Cl2 3,4 14,5 557 15,6 3,9

Chlorure de vinyle V.C.M. C2H3Cl 4 22 470 GAZ 2,1

— Planche n°2 —

00547_A_F

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35
E 1 -1

d'autoinflammation

Point éclair
Température

Densité
Explosivité
Produits Synonymes Formules
% en volume dans l'air

L.I.E. L.S.E. TA°C PE°C dair

Chlorure de vinylidène Dichloréthylène Dichloro C2H2Cl2 7 16 570 – 18 >1


1-1 Éthylène

Crotonaldéhyde Aldéhyde crotonique C4H6O 2,1 15,5 232 12,8 2,4

Cumène C9H12 0,9 6,5 425 44 >1

Cyanogène (CN2) 6,6 32 — GAZ >1

Cyclohexane C6H12 1,3 8 245 – 20 2,9

Cyclopropane C3H6 2,4 10,4 500 GAZ 1,4

n-Décane C10H22 0,8 5,4 210 46 4,9

Deutérium D2 5 75 — GAZ <1

Diacétone alcool 4 Hydroxy 4 Méthyl- C6H12O2 1,8 6,9 603 64 4


Pentagone 2

Dichloroéthane Chlorure d’éthylène 6,2 16 17

Dichlorométhane Chlorure de méthylène 13 22

Dichloro 1,2 Éthylène Trans C2H2Cl2 9,7 12,8 460 2,2 3,3

Diéthylamine C4H11N 1,8 10,1 312 – 18 2,5

Diméthylamine C2H7N 2,8 14,4 400 GAZ 1,6

Diméthyl 2-2 Butane C6H14 1,2 7 425 – 48 3

Diméthyl 2-2 Propane C5H12 1,4 7,5 450 GAZ >1

1,1 Diméthylhydrazine C2H8N2 2 95 249 – 15 >1

Diméthyl sulfoxyde C2H6OS 2,6 28,5 215 95 3,7

Dioxane 1,4 p-dioxane C4H8O2 2 22 180 12 >1

Essence auto 1,6 6 390 – 45 >3

Supercarburant 1,6 6 429 – 38 >3

Essence de térébentine 0,7 2,5 253 35 4,8

Éthane C2H6 3 12,5 515 GAZ 1,03

Éther butylique Oxyde de butyle C8H18O 1,5 7,6 194 25 4,5

Éther éthylique Diéthyléther C4H10O 1,9 36 160 – 45 2,5

Éther éthylméthylique C3H8O 2 10 190 – 37 2

Éther isopropylique C6H14O 1,4 7,8 443 – 28 3,5

Éther méthylique Oxyde de méthyle 3,4 27 350 GAZ >1

— Planche n°3 —

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36
E 1 -1

d'autoinflammation

Point éclair
Température

Densité
Explosivité
Produits Synonymes Formules
% en volume dans l'air

L.I.E. L.S.E. TA°C PE°C dair

Éther monoéthylique de 2 Éthoxyéthanol C4H10O2 1,7 15,6 238 43 >1


l'éthylène glycol

Éther vinylique C4H6O 1,7 27 360 – 30 2,4

Éthylamine C2H7N 3,5 14 385 – 18 2,5

Éthylène C2H4 2,7 36 490 GAZ 0,97

Éthylbenzène C8H10 1 6,7 432 15 3,6


Éthylèneglycol C2H6O2 3,2 — 400 111 2,1
Éthyl 2-hexanol 1,8 5,8 250 74

Éthylènimine C2H5N 3,6 46 320 – 11 >1

Formaldéhyde (aldéhyde CH 2 O 7 73 430 GAZ 1,07


formique)

Formiate de n-butyle C5H10O2 1,7 8,2 322 18 3,5

Formiate d'éthyle C3H6O2 2,8 16 455 – 20 2,5


Formiate de méthyle C2H4O2 5 23 465 – 19 2

Fuel n°1 (distillant entre 70 à 190


0,6 4,5 254 >1
175°C et 275°C)

Fuel n°2 (distillant entre + 70 à +


0,5 4 259 >1
185°C et 330°C) 190

Furane C4H4O 2,3 14,3 — – 20 2,3

Furfural 2 furaldéhyde C5H4O2 2,1 19 315 60 3,3


furfuraldéhyde

Gasoil 6 13,5 338 65 >1


n-Heptane C7H16 1,05 6,7 215 –4 3,4
Hexane C6H14 1,1 7,5 225 – 22 2,9

Hydrazine N2H4 4,7 100 270 + 38 >1


Hydrogène H2 4 75 560 GAZ 0,07
Hydrogène sulfuré H2S 4 44 260 GAZ 1,2

Isobutane C4H10 1,8 8,4 460 GAZ 2,1


Isobutène C4H8 1,8 9,6 465 GAZ >1
Isobutyraldéhyde Aldéhyde isobutyrique C4H6O 1,6 10,6 254 – 40 2,5

Isooctane C8H18 1,1 6 530 +4 3,9


Isophorone C9H14O 0,8 3,8 462 84 4,8

Isoprène 2 Méthyl butadiène 1 C5H8 2 9 220 – 54 2,3


Isopropylamine C3H9N 2,5 10,5 402 – 37 >1

Kérosène 0,7 5 210 38 4,5

— Planche n°4 —
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37
E 1 -1

d'autoinflammation

Point éclair
Température

Densité
Explosivité
Produits Synonymes Formules
% en volume dans l'air

L.I.E. L.S.E. TA°C PE°C dair

Mercaptan éthylique Éthanéthiol-Éthyl C2H6S 2,8 18 299 21 2,1


Mercaptan

Méthacrylate de méthyle C5H8O2 1,7 8,2 421 –4 >1

Méthane CH 4 5 15 540 GAZ 0,5


Méthylmercaptan Méthanéthiol CH 4 S 39 21,8 — – 18 1,7

2 Méthoxyéthanol Éther monométhylique de CH 3 H8O2 2,3 24,5 288 39 >1


l'éthylèneglycol

Méthylamine 4,9 20,7 430 GAZ >1


Méthylbutylcétone Hexanone 2 C6H12O 1,2 8 533 35 3,4

Méthylcyclohexane C7H14 1,2 6,7 250 –4 3,4

Méthyléthylcétone Butanone 2 M.E.K. C4H8O 1,8 11,5 474 –6 2,5

Méthylisobutylcarbinol 4 Méthyl pentanol 2 C6H14O 1 5,5 — 41 3


4 Méthyl pentanone 2 C6H12O
Méthylisobutylcétone 1,4 7,5 460 23 3,4
(MIBK)

Méthylstyrène Isopropénylbenzène C9H10 0,7 — 495 57 >1

Naphtalène C10H8 0,9 5,9 526 79 4,4


Nitrate de propyle C3H7NO3 2 100 175 20 >1
Nitrile acrylique Acrylonitrile C3H3N 3 17 481 –5 >1

Nitrite d'éthyle C2H5NO2 3 50 90 – 35 2,6

Nitrobenzène C6H5NO2 1,8 — 482 88 4,2


Nitroéthane C2H5NO2 3,4 — 414 28 2,6
Nitrométhane CH 3 NO2 7,3 — 418 35 2,1
Nitropropane 1 C3H7NO2 2,2 — 420 49 3

Nitropropane 2 C3H7NO2 2,6 — 427 39 3


Octane C8H18 1 6,5 220 13,3 3,8
Oxyde de carbone CO 12,5 74 609 GAZ 0,96
Oxyde d'éthyle Diéthyléther-éther C4H10O 1,9 48 180 – 45 2,5
sulfurique-éther éthylique

Oxyde d'éthylène Oxyrane C2H4O 3,6 100 429 – 17,8 1,5

Oxyde de propylène C3H6O 2,8 22 — 37,2 2

Oxysulfure de carbone COS 12 29 — GAZ 2,1

Paraldéhyde C6H12O3 1,3 — 238 35,6 4,5


Pentaborane B5 H9 0,4 — — — >1
Pentane C5H12 1,5 7,8 260 – 40 2,5

— Planche n°5 —
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38
E 1 -1

d'autoinflammation

Point éclair
Température

Densité
Explosivité
Produits Synonymes Formules
% en volume dans l'air

L.I.E. L.S.E. TA°C PE°C dair

Pentanone 2 Méthylpropylcétone C5H10O 1,5 8,2 505 7,2 2,9

Pétrole lampant 1,1 6 254 38 >1

Propane C3H8 2,2 9,5 450 GAZ 1,5

Propanol Alcool propylique C3H8O 2,5 13,5 371 15 >1

Propionaldéhyde Acide propionique C3H6O 2,9 21 207 – 48,8 4

Propylamine C3H9N 2 10,4 318 – 37

Propylène C3H6 2 11,1 460 GAZ 1,5

Propylèneglycol Propenadiol 1,2 C4H8O 2,6 12,5 371 99 2,6

Pyridine C5H5N 1,8 12,4 482 20 2,7

Styrène Phényléthylène C8H8 1,1 6,1 490 32 3,6

Sulfure de carbone C S2 1,3 50 90 – 30 2,1

Sulfure de méthyle Diméthylsulfure C2H6S 2,2 19,7 206 – 18 >1

Tétradécane C14H30 0,5 — 200 100 6,8

Tétrahydrofurane C4H8 2 11,8 321 – 14 >1

Toluène C7H8 1,2 7,1 480 4,4 3,1

Triméthylamine C3H9N 2 11,6 190 GAZ >1

Triéthylamine C6H15N 1,2 8 — – 6,6 3,5

Triéthylèneglycol C6H14O4 0,9 9,2 371 176 5,1

Triméthyl 2,2 4 Pentane C8H18 1,1 6 415 – 12,2 >1

Trioxane C3H6O3 3,6 29 414 45 >1

White spirit 0,8 3,7 232 26,7 >1

Xylène C8H10 1 6 465 32 3,6

— Planche n°6 —

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39
E 1 -1
CARACTÉRISTIQUES D’INFLAMMABILITÉ
DES POUSSIÈRES

Températures Concentrations Énergie minimum de


l’étincelle électrique
Substances d’inflammation miniles explosives
(°C) (en mg/l) nécessaire pour
l’inflammation (milli-joules)

Poussières d’origine végétales


Amandes 440 70 240
Amidon (blé) 400 25 25
Arachides 520 85 370
Blé (vrac) 500 65 60
Cacao 510 75 100
Cellulose 480 55 80
Citron (zeste déshydraté) 490 60 45
Clous de girofle 470 60 80
Coton (bourre) 440 50 60
Dextrine 410 40 40
Fécule de maïs 360 40 30
Froment concassé 470 60 160
Froment farine — — 50
Liège 460 35 35
Maïs (épis moulus secs) 400 30 60
Malt 400 55 35
Riz 440 45 40
Soja 520 35 50
Sucre 350 35 30

Poussières de l’industrie des plastiques


Matières de base
Acétate butyrate de cellulose 370 25 30
Acétate de cellulose 410 35 40
Acétate de polyvinyle 520 — —
Alcool allytique 500 — —
Caoutchouc synthétique 320 30 30
Coumarone-Indène 520 — —
Éthyl cellulose 320 25 10
Lignine 450 — —
Méthacrylate de méthyle 440 20 15
Paraffine chlorurée 840 — —
Phénolique 460 30 10
Polystyrène 490 30 40
Propianate de cellulose 460 — —
Urée 470 75 80

Ingrédients
Anhydride phtalique 650 15 15
Chlorure de vinyle - Acétate de vinyle 690 — —
Farine de bois 430 40 20
Hexaméthylène tétramine 410 15 10
Pentraérythritol 450 30 10
Phénolique 490 30 —
Polystyrène 560 15 —
Poudre de bourre de coton 470 50 25
Sodium carboxyméthycellulose 350 — —
Urée 450 75 —

— Planche n°7 —

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40
E 1 -1

Énergie minimum de
Températures Concentrations l’étincelle électrique
Substances d’inflammation miniles explosives nécessaire pour
(°C) (en mg/l) l’inflammation (milli-joules)
Matières plastiques
Acétane de cellulose 370 25 10
Acétate butyrate de cellulose — — —
Acétate de polyvinyle — 35 120
Alcool alkylique — 35 —
Base de résine de pin 440 55 —
Coumarone-indène — 15 10
Laque, résine, gomme 390 15 10
Lignine — 40 20
Phénolique — 25 10
Polyéthylène 410 20 30
Propionate de cellulose — 25 45
Polystyrène — 15 15
Urée — 70 80
Vinylbutyral 390 20 10
Poussières métalliques
Aluminium atomisé 640 40 15
Aluminium pionné 550 35 10
Antimoine 415 420 —
Cadmium 570 — —
Chrome 900 — —
Cuivre 700 — —
Dow métal 430 20 80
Étain 630 190 160
Fer réduit à l’hydrogène 315 120 80
Fer réduit au carbone 425 250 320
Fer carbonyle 320 105 20
Ferro sillicium (88 % Si) 860 425 —
Ferro titanium 370 140 —
Hydrure de thorium 260 80 3
Hydrure de titane 440 70 60
Hydrure d’uranium 20 (3) 60 5
Hydrure de zirconium 350 85 60
Magnésium-aluminium (50-51) 535 50 80
Magnésium atomisé 600 10 120
Magnésium moulu 540 20 40
Magnésium pionné 520 20 20
Manganèse 450 125 80
Plomb atomisé 710 — —
Plomb pionné 580 — —
Silicium 775 100 80
Thorium 270 75 5
Titane 330 45 10
Uranium 20 (3) 60 45
Vanadium 500 220 60
Zinc 600 480 650
Zirconium 20 (3) 40 5
Poussières diverses
Caoutchouc brut 350 25 50
Charbon bitumeux 610 50 50
Dinitro-ortho-crésol 440 25 —
Gilsonite 560 20 25
Lait en poudre 490 50 50
Napaim 450 20 40
Oxybenzaldéhyde 380 20 15
Phénothiazine 540 15 —
Protéine du foie 520 45 45
Savon 430 45 60
Soufre 190 35 15
Stéarate d’aluminium 400 15 15
Tyroide desséchée 610 60 60
— Planche n°7 (suite) —

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