Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Par :
KOM Jacqueline
Agrégée des facultés de droit
Faculté des sciences juridiques et politique
De l’université de Yaoundé II
Professeur titulaire
Licence III droit privé
PLAN
1- Définition
2- Naissance et évolution du droit de travail et de la prévoyance sociale
a- Le Cameroun sous la colonisation allemande
b- Le Cameroun sous mandat des sociétés des nations
3- Les sources du droit du travail et de la prévoyance sociale : des textes coloniaux à la
législation camerounaise
a- Les sources du droit de travail
b- Les sources du droit de la prévoyance sociale
3- Le domaine du droit de travail et de la prévoyance sociale
Le droit du travail régit les rapports entre les employeurs qui font travailler les employés
et les salariés qui travaillent pour eux. Les rapports sont aussi bien individuels que collectifs.
Le droit du travail peut être utilisé sur deux (2) aspects à savoir les rapports individuels de
travail (titre I) et les rapports collectifs (titre II).
L’entrée du salarié dans l’entreprise s’organise par le moyen d’un contrat de travail ou
d’un ensemble de plusieurs contrats s’il y’a présence de main d’œuvre. Tanto le salarié est partit
à un contrat de travail avec l’entreprise qui l’emploie tanto le salarié est à la disposition d’une
entreprise utilisatrice dans laquelle il accomplit sa prestation de travail. Mais demeure salarié
d’une entreprise extérieure ayant conclu avec la première un contrat commercial (ce genre de
contrat existe beaucoup dans les entreprises de constructions).
SECTION I : LES CRITERES DU CONTRAT DE TRAVAIL
C’est une convention par laquelle une personne appelée employé s’engage moyennant un
salaire ou rémunération à exercer une certaine activité sous la direction et l’autorité d’une
personne physique appelé employeur (art 23 al 1 du CT).
Le contrat de travail est un acte juridique qui déclenche l’entrée d’un salarié dans
l’entreprise qui lui fournit un emploi salarié. C’est un contrat spécial en ce sens qu’il est
diffèrent sur plusieurs petits points des contrats de droit commun. L’employeur et le salarié
sont liés par un contrat bilatéral à titre onéreux, communicatif, nommé, consensuel à
exécution successive et parfois d’adhésion si les choses de conclusion du contrat ne sont
pas discutés entre les parties.
Parmi tous les qualificatifs énoncés, les caractères onéreux et successifs du contrat de
travail demeurent essentiels à la question du contrat. En que contrat à titre onéreux, le contrat
suppose d’une rémunération appelée salaire, donc les modalités sont variables selon les types
et l’organisation de l’entreprise : le contrat de travail est un contrat intuitu personé.
Paiement à la tâche, journalier et mensuel.
Le second caractère nous renvoie à l’exécution échelonnée dans le temps d’une prestation de
travail manuel ou intellectuel. Cette exécution est nécessairement personnelle car les salariés
ne peuvent pas se substituer à d’autres personnes pour occuper même temporairement leur poste
de travail. Mais ces deux critères sont insuffisants pour caractériser le contrat le contrat de
travail. Le critère de subordination juridique tient une place essentielle dans la qualification
du contrat. Le lien de subordination résulte du fait que l’exécution d’un travail salarié se fait
sur l’autorité de l’employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives d’en
contrôler l’exécution et de sanctionner les manquements de son subordonné. La présence du
lien de subordination permet de distinguer le contrat le contrat de travail du contrat d’entreprise
et du contrat de mandat.
L’existence d’une relation de travail dépend des conditions de fait dans lesquelles est exercée
l’activité du salarié (confer décision de la cour de cassation JCP social du 29 octobre 2008
P1646). La principale caractéristique du contrat de travail est le lien de subordination qui est
prévu par l’art 23 CT ainsi d’après l’arrêt de la cour suprême du 2 février 1965 la
subordination du salarié à celui qui l’emploi est la condition essentielle du contrat de travail.
La cour suprême dans un autre arrêt du 22 octobre 1987 précise le lien de subordination ne
s’applique pas uniquement au travail effectué dans l’entreprise ou dans l’établissement mais
partout le travail peut être exécuté.
Exemple : cas de télé travail et de travail à domicile.
En revanche les personnes inscrites au registre pou répertoire des métiers au registre de
commerce et crédit mobilier (RCCM) ainsi que les dirigeants des personnes morales
immatriculées au RCCM ne sont pas liées à l’employeur par un lien de subordination. Toutefois
l’indépendance d’existence d’exercice ce certaines professions, il peut y avoir présomption
d’existence du contrat lorsque les personnes fournissent leurs prestations directement sous
l’autorité du donneur d’ouvrage (exemple : le contrat de sous traitance).
SECTION II : LES CONDITIONS DE FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
La formation du contrat de travail dominée par le principe de la liberté d’embauche
reconnu au chef de l’entreprise dans le choix de ses collaborateurs et le principe de non-
discrimination qui doivent présider le recrutement. Mais il existe souvent des organismes de
placement tel le FNE (le fond national de l’emploi) et l’agence national pour l’emploi qui
servent d’intermédiaire entre les chercheurs d’emploi et les employeurs. Le contrat obéit à des
conditions de fond et de forme.
P1- les conditions de fond d’élaboration du contrat de travail
Le contrat de travail étant soumis aux règles de droit commun, il est fait application des
règles de droit civil relatif à la rencontre des consentements des parties. Mais avant la
conclusion du contrat définitif, la phase de recrutement requiert parfois des périodes de
pourparlers d’où la promesse d’embauche avant le contrat définitif.
A- Pourparlers et promesse d’embauche
La promesse de contrat de travail est une convention qu’il convient de distinguer de la
simple proposition d’embauche qui peut être unilatérale. L’intérêt de la distinction entre le
contrat définitif de travail et promesse d’embauche apparait surtout en matière de contrat
solennel pour lequel la promesse d’embauche donne naissance à une obligation d’accomplir les
formalités nécessaires à la rédaction d’un acte notarié.
B- La rencontre des consentements
La formation du contrat de travail se réalise au moment de l’accord des volontés des
parties sur les éléments essentiels du contrat. Mais le consentement de chacune des parties doit
être lucide et libre. La théorie des vices du consentement occupe pourtant en droit de travail
une place réduite. Ainsi l’erreur ou le dol sont rarement invoqués car les parties peuvent recourir
à d’autres moyens pour obtenir la rupture du contrat de travail.
La jurisprudence admet plus fréquemment la violence lorsque le travailleur en état de
nécessité a dû accepter les conditions de travail très défavorable afin d’assurer la survie de sa
famille. En cas de nullité du contrat de travail, les effets de la nullité ne sont jamais rétroactifs.
Cette règle s’applique même lorsqu’il s’agit d’une nullité d’ordre public. Quant à la capacité,
le contrat de travail déroge au droit commun car le travailleur peut valablement conclure un
contrat de travail dès l’âge de 14ans mais au contraire l’employeur doit en principe attendre
la majorité pour pouvoir contracter.
Dans le cas du travail du mineur, son consentement doit être appuyé par celui de ses
parents ou de son tuteur malgré le principe de la liberté d’embauche. Des dispositions
spécifiques imposent à l’employeur une priorité d’embauche lorsque le salarié licencié pour
motif économique en fait la demande durant l’année qui précède la rupture du contrat. Par
ailleurs une obligation d’embauche des personnes handicapés est imposée aux entreprises
proportionnellement à leurs effectifs (6% pour les entreprises publiques ou privées ayant 20
salariés au plus).
P2- les conditions de forme du contrat de travail
La conclusion du contrat de travail est basée sur la liberté du choix de la forme du contrat
(confer art 23 al 2 CT) le contrat de travail est donc un contrat consensuel qui se forme par le
fait de l’échange de consentement. Il peut donc être écrit ou verbal. A cet effet l’art 24 al 3
dispose l’existence du contrat est constaté dans les formes qu’il convient aux parties de
contracter. Bien qu’aucune formalité ne soit exigée pour sa validité il se pose le pourtant la
question de l’écrit et du contenu du contrat.
A- La question de l’écrit dans l’élaboration du contrat du travail
D’après l’art 24 al 3 CT, le contrat de travail peut être établit selon les formes que les parties
contractantes décident d’adopter. Ce pendant l’art 27 CT exige un écrit avec ampliation à
l’inspecteur du travail du ressort pour certains contrats tels le contrat à durée déterminé
supérieure à trois mois et le contrat de travail exigent l’installation du travailleur hors de sa
résidence habituelle. L’écrit le visa du ministre est exigé par le contrat de travail des travailleurs
étrangers art 27 al 2 CT.
Ce pendant même les contrats où l’écrit n’est pas exigé, les salariés doivent être informés
sur les éléments suivant : l’identité des parties et surtout de leur employeur, le lieu de travail,
le grade, la catégorie d’emploi, la date du début de la relation de travail, la rémunération, la
durée des congés, la durée journalière ou hebdomadaire.
Toutes les informations sur les éléments constitutifs du contrat de travail constituent les
conditions de travail. Il existe des formalités postérieures à la condition du contrat de travail.
Le contrat doit être déposé ou adressé à l’inspecteur du travail du ressort duquel il doit être
exécuté. L’employeur doit effectuer ce dépôt en six (6) exemplaires et datés par les parties. Le
contrat est aussi transmis au visa au délégué régionale du travail et de la sécurité sociale. Le
contrat de travail définitif peut être précédé par des contrat préparatoire tel le contrat
d’apprentissage, de formation ou d’engagement à essai (4 mois). La rédaction des contrats de
travail permet de mieux lutter contre le travail au noir (travail clandestin) et le travail dissimulé
B- Le contenu du contrat de travail
Le contrat de travail contient en général les obligations des employeurs et des salariés.
Mais le contrat peut souvent ajouter certaines clauses spécifiques qui viennent compléter les
obligations inhérentes à tout contrat de travail.
1- Les obligations inhérentes à tout contrat de travail
En général l’employeur est tenu de rémunérer le salarié en contre partie du travail fourni
et sous peine d’engager sa responsabilité contractuelle. Le contrat de travail étant un contrat
intuitu personae le salarié est obligé de s’accomplir personnellement sa prestation pour le
compte de son employeur. Celui-ci est obligé de fournir le travail à ses subordonnés. S’il ne
respecte pas les engagements, le salarié peut mettre en jeux la responsabilité de l’employeur ou
prendre acte de la rupture imputable à ce dernier. L’employeur peut invoquer en cas de force
majeure qui le libère de son obligation de fournir du travail ou de payer le salaire (grève ou
faillite de l’entreprise).
Dans le domaine de la sécurité sociale l’employeur doit affilier l’entreprise, immatriculer
le travailleur à la CNPS, payer les cotisations et déclarer les risques professionnels en
constituant le dossier de règlement. L’employeur et le salarié sont tenu d’une exigence de bonne
foi. Une obligation spécifique de formation incombe à l’employeur ainsi que les exigences
d’hygiène et de sécurité.
2- Les clauses spécifiques
Elles sont très nombreuses et les plus fréquentes sont :
-les clauses d’essai qui permettent à l’employeur d’évaluer les compétences du salarié dans
son poste et au salarié d’apprécier les conditions de travail.
-les clauses dédits formations qui imposent aux salariés de restituer les dépenses de sa
formation en le privant de la faculté de démissionner avant un certain délai après avoir
bénéficier d’une formation aux frais de l’employeur.
-les clauses de mobilités par lesquelles le salarié accepte par avance un changement de son
lieu de travail. Le salarié ne peut donc refuser sa mutation si celle-ci n’opère aucune
modification de son contrat ni même les conditions de travail.
- les clauses de non concurrence interdisant aux salariés après la rupture du contrat de
travail de travailler au service d’une entreprise concurrente. Cette clause doit être limitée dans
le temps et dans l’espace pour ne pas nuire à la liberté à la liberté de travail.
-la clause de confidentialité et le respect du secret professionnel.
La loi applicable au contrat de travail est prévue par l’art 24 al 1 CT. Dès qu’un contrat de
travail est conclu ailleurs pour être exécuté au Cameroun il est soumis aux dispositions du code
du travail quel que soit les liens de conclusion dudit contrat.
SECTION III : LES TYPES DE CONTRAT DE TRAVAIL
Le code du travail du 14 aout 1993 prévoit une grande variété de contrat de travail donc
certains sont des contrats classiques tandis que d’autres sont de nouveaux contrats encore
appelés contrat atypique.
P1- les contrats du travail classiques
Il s’agit du contrat à durée indéterminée et du contrat à durée déterminée
A- Le contrat à durée déterminée (CDD)
On distingue les CDD par nature et les CDD par assimilation
1- Le contrat à durée déterminée par nature
Il peut être définie comme un contrat donc le terme est fixé à l’avance par la volonté des deux
parties. D’après l’art 25 al 1a CT le contrat à durée déterminée ne peut être conclu pour une
durée supérieure à deux (2) ans et ne peut être renouvelé qu’une seule fois et pour la même
durée. L’arrivée du terme librement choisi par les parties met fin au contrat au contrat de contrat
automatiquement sans préavis ni indemnité (rupture de plein droit) le renouvellement du contrat
ders étrangers ne peut intervenir qu’après avis du ministre chargé du travail (art 25 al 2 CT)
2- Le contrat à durée déterminée par assimilation
C’est un contrat donc le terme est subordonné à la survenance d’un élément futur et certain
donc la réalisation ne dépend pas exclusivement de la volonté des et qui est indiqué avec
précision dans le contrat art 25 ai 1a CT. Sont ainsi qualifié de CDD les contrats conclus pour
un ouvrage déterminé (pour un chantier).
B- Contrat de travail à durée indéterminée(CDI)
D’après l’art 25 al 1d CT c’est un contrat donc le terme n’est pas fixé à l’avance et qui peut
cesser à tout moment par la volonté des deux parties donc l’une ou de l’autre partie sous réserve
du respect du préavis. Lorsque le contrat cesse sous l’initiative de l’employeur on parle de
licenciement. Lorsqu’il cesse sous l’autorité de l’employé mais sous pression de l’employeur
ou de ses caprices, on parle de licenciement déguisé. Lorsqu’il cesse sous l’initiative délibéré
de l’employé, on parle de démission.
Le CDI se caractérise par le fait que sa durée n’est pas limitée dans le temps et parce qu’il
a vocation à se poursuivre pour une longue durée. Toutefois chaque partie à la faculté de
résiliation à tout moment mais en respectant certaines formalités sous peine de condamnation
des dommages et intérêts.
Le CDI constitue le contrat de droit commun c’est-à-dire le contrat des emplois
permanents qui à la faveur de la jurisprudence car celui-ci a tendance à requalifier certains
contrats des CDI. La distinction entre CDD et CDI présente un double intérêt quant à l’emploi
et quant à la rupture du contrat de travail. Du point de vue de l’emploi chaque type de contrat
représente des avantages tant pour l’employeur que le travailleur. Du côté de l’employeur une
utilisation rationnelle des deux (2) types de contrat permet une meilleure gestion de la main
d’œuvre dans l’entreprise réservant les CDI pour les emplois permanents et les CDD pour les
activités saisonnières ou temporaires.
S’agissant du travailleur, le CDD lui assure une sécurité absolue de son emploi puisqu’il
est interdit à l’employeur de rompre le contrat avant le terme prévu. Le CDI permet au
travailleur de faire carrière dans une même entreprise (dans notre contexte à cause de la pénurie
d’emploi).
Du point de vue de la rupture du contrat, les CDD et les CDI obéissent à des régimes
différents. Le CDI est gouverné par la faculté de résiliation unilatérale qui permet à chaque
partie de rompre le contrat à tout moment à condition de respecter les formalités légales. Le
CDD prend normalement fin à l’arrivée du terme convenu sauf en cas de faute lourde, de force
majeure ou de l’accord des parties. Il garantit donc une plus grande sécurité de l’emploi.
P2- les nouveaux types de contrat de travail : utilisation du contrat de travail précaire
Ils sont prévus par l’art 25 al 4 CT. Il s’agit entre autres du contrat temporaire, du contrat
occasionnel, des contrats de travail saisonniers
A- Le contrat de travail temporaire
L’art 24 al 4 CT définit le contrat temporaire comme celui ayant pour objet soit le
remplacement d’un travailleur ou donc le contrat est suspendu soit par l’achèvement d’un
ouvrage dans un délais déterminé nécessitant l’emploi d’une main d’œuvre supplémentaire. Le
contrat temporaire offre à l’employeur la faculté de recruter en cas de besoin et s’en séparer très
librement. Un emploi temporaire ne peut durer trois (3) mois renouvelable une seule fois. Mais
l’art 26 CT prévoit qu’un travailleur temporaire peut être mis à la disposition d’une entreprise
utilisatrice pendant une durée d’un an.
B- Le contrat occasionnel
Au terme de l’art 24 al 4b CT le contrat occasionnel est un contrat ayant pour objet de
résorber un accroissement conjoncturel et imprévu des activités de l’entreprise ou l’exécution
des travaux urgents pour prévenir les accidents imminents, organiser des mesures de sauvegarde
ou procéder à la réparation des matériels d’installation ou de bâtiment de l’entreprise présentant
un danger pour les travailleurs. Le contrat occasionnel ne peut durer plus de quinze (15) jours
renouvelables une fois.
C- Le contrat de travail saisonnier
D’après l’art 25 al 4c CT, le contrat saisonnier est un contrat lié à la nature cyclique ou
climatique des activités de l’entreprise (activités agricoles ou touristiques). Le domaine
d’utilisation des contrats de travail précaire est encadré par l’art 26 al 3 CT qui précise qui ne
sont admis que pour des taches non durables. En principe un contrat précaire conclu en dehors
des trois cas prévus par l’art 25 al 4 CT est nul. Mais en l’absence de sanctions prévues par le
code du travail, de tels contrat sont qualifiés de contrat à durée déterminée.
D- Les cas particuliers des contractuels agents de l’Etat de la marine marchande
Les contractuels et agents de l’Etat sont engagés sur la base d’une décision pour les
travailleurs de catégorie 1 à 4 (ce sont des décisionnaires) et par un contrat pour des catégories
5 à 12 (vrai contractuel de l’Etat). L’acte de recrutement précise l’identité du travailleur, sa
nationalité, le lieu de recrutement, le lieu d’emploi, la catégorie professionnelle, l’échelon et le
salaire y afférant. Tout travailleur agent de l’Etat est soumis à une période d’essais donc les
conditions sont prévues par la règlementation en vigueur (décret n°78/484 du 5 novembre 1978)
l’engagement peut être procédé d’un concours, d’une épreuve professionnelle ou d’un texte
pour évaluer le candidat.
S’agissant du contrat d’engagement maritime, l’art 312 du code
Communautaire de la marine marchande. Prévoit qu’il être rédiger en terme clair et nature à ne
laisser aucun doute parties sur leur droit et obligations respectifs. Il doit être indiquer si le
contrat est pour un voyage pour une durée déterminée ou indéterminée en indiquant la durée
dans ce dernier cas. Si l’engagement est conclu pour un voyage, le contrat doit désigner le port
d’arrivée les opérations à effectuer la date et le lieu d’embarquement et le salaire.
La conclusion d’un contrat a pour objectif l’exécution d’une activité économique, sociale,
quel que soit la nature d l’entreprise (civile ou privé). Le contrat de travail est un contrat
synallagmatique qui met en relation un employé et un employeur. Il doit être exécuter dans le
cadre de l’entreprise. L’exécution du contrat de travail impose à chacune des parties d’assurer
ses obligations et conformément au principe de l’art 1165 CC l’exécution du contrat de travail
incombe à la fois à l’employeur et à l’employé l’exécution de l’obligation de l’un constituant
les droits de l’autre et vice-versa. Il convient d’envisager successivement l’exécution du contrat
de travail par l’employeur et le travailleur.
SECTION I : L’EXECUTION DU CONTRAT DE TRAVAIL PAR L’EMPLOYEUR
L’employeur est une personne juridique qui est partie au contrat de travail et qui est tenu
de remplir ses obligations contractuelles envers le salarié. Il peut s’agir d’une personne
physique entrepreneur individuel ou d’une société civile ou commerciale ou de tout autre
groupement. L’employeur doit être distingué du chef d’entreprise qui est une personne physique
exerçant les prérogatives patronales (PDG, PCA, gérant ou président des associations).
P1- les pouvoirs du chef d’entreprise
Les chefs d’entreprise exercent des pouvoirs de direction, le pouvoir d’édiction des règles
internes à l’entreprise et le pouvoir disciplinaire exercé directement ou par délégation.
A- Le pouvoir de gestion et de direction du chef d’entreprise
Le pouvoir de direction encore appelé pouvoir de gestion comprend la direction
économique de l’entreprise et la direction des hommes.
1- Direction économique de l’entreprise
Elle est constituée de l’ensemble des décisions que le chef d’entreprise prend
en vue de mettre en œuvre la fonction productrice de l’entreprise. Elle commence par la décision
de création dans l’entreprise, le recrutement du personnel et à la fin elle se termine par la
décision de fermeture définitive de l’entreprise et la suppression de tous les emplois.
L’employeur détermine les formes juridiques de l’entreprise, les modifications, la cession, la
fermeture, le chômage technique, le rythme de production, l’utilisation du matériel. Il a une
liberté totale dans l’organisation économique de l’entreprise. Il est responsable des risques et
son bénéfice du pouvoir discrétionnaire de gestion. Aucune contrainte légale ne l’oblige à
maintenir l’activité de son entreprise dans le seul but d’assurer l’emploi à son personnel.
2- La direction des hommes
L’employeur embauche, repartit les taches, déterminent les horaires, attribuent les
postes professionnelles, fixe les montants de salaire, licencie le personnel sous réserve de
l’interdiction des discriminations et du respect des procédures en matière de licenciement. Le
pouvoir de direction du chef d’entreprise sur le personnel se manifeste par plusieurs mesures
d’ordre individuel ou collectif. Sur le plan individuel, le chef de l’entreprise le chef de
l’entreprise décide du recrutement, licenciement des salariés. Il apprécie l’aptitude
professionnelle, attribut des postes, accorde des promotions. Il est seul juge de l’intérêt de
l’entreprise. Dur le plan collectif le pouvoir de direction concerne la compression du personnel,
la mise en chômage technique, le licenciement pour motif économique qui entraine la
suppression de plusieurs postes de travail. L’exercice du pouvoir de direction est présumé fait
de bonne foi.
B- Le pouvoir règlementaire du chef d’entreprise
L’employeur a le droit et le pouvoir d’édicter des règles nécessaires à la bonne marche
de l’entreprise. Ces règles sont contenues dans le règlement intérieur. De l’élaboration est prévu
par l’art 29 CT.
1- L’élaboration du règlement intérieur (RI)
La rédaction du règlement intérieur est obligatoire dans toute entreprise donc le
personnel atteint le nombre de onze (11) travailleurs. Le chef d’entreprise n’est pas obligé
d’associer les employeurs à la confection du RI. Mais il doit communiquer le projet de RI au
délégué du personnel afin de recueillir leur avis. Les délégués du personnel ont vingt (20) jours
qui suive cette communication pour donner leur avis et peuvent demander des modifications
s’ils estiment que le projet serait nuisible aux intérêts du personnel. Le projet du RI établit en
trois (3) exemplaires doit être également adressé à l’inspecteur de travail du ressort pour visa.
L’inspecteur de travail peut exiger le retrait ou la modification illégales des clauses du RI.
2- Le contenu du règlement intérieur
D’après l’art 29 CT, le contenu du RI est limité exclusivement aux
règles relatives à l’organisation technique du travail. Aux normes et à la procédure disciplinaire
aux prescriptions concernant l’hygiène et la sécurité du travail.
L’art 68 al 4 précise que le RI peut indiquer les heures auxquelles les travailleurs absents
au jour du paiement des salaires pourraient retirer leurs salaires. Toute autre disposition est
nulle de plein droit ou peut être déclarée non écrite.
3- La publicité du règlement intérieur
Elle se fait par l’affichage au lieu d’embauche et du travail et par dépôt d’une à
l’inspecteur du travail et au greffe du TPI du lieu de situation de l’entreprise. Cette double
publicité marque la date d’entrée en vigueur du RI. Le pouvoir règlementaire du chef
d’entreprise aboutit à un code de conduite qui doit définir à la fois les comportements dans
l’entreprise les fautes disciplinaires et les sanctions correspondantes. Il constitue à la fois une
garantie contre l’arbitrage et un instrument de pression entre les mains du chef d’entreprise qui
peut manifester un accès de zèle.
c- Le pouvoir disciplinaire du chef d’entreprise
Le pouvoir disciplinaire représente une dimension répressive très accentué qui le
rapproche du pouvoir de prononcer des sanctions pénales. D’où l’application de certaines
dispositions ou mécanisme de droit pénal tel la prescription la récidive le principe non bis in
idem et les limites constituées par les droits fondamentaux. Le pouvoir discrétionnaire est le
corollaire du pouvoir de direction des chefs d’entreprise. Lorsque les ordres individuels du RI
n’ont pas été respectés, une sanction disciplinaire doit s’appliquer. Mais il faudra au préalable
trouver la faute disciplinaire du salarié.
1- La faute disciplinaire
En l’absence de définition légale, elle consiste dans l’inobservation de toutes
prescriptions ou injonctions émanant du chef d’entreprise. Le chef d’entreprise a une entière
liberté pour déterminer les fautes et les sanctions ce qui constitue un véritable facteur
d’insécurité pour les travailleurs. Cependant certains faits ne peuvent constituer des fautes
disciplinaires (par exemple l’exercice d’un droit ou un comportement qui ne nuit pas l’ordre ou
à la discipline de l’entreprise. Les fautes disciplinaires sont classées en trois (3) catégories : les
fautes légères, les fautes graves et les fautes lourdes.
2- Les sanctions disciplinaires
Le chef d’entreprise a le choix de sanction mais certaines sont prohibées soumises à
des conditions précises. Il existe des sanctions morales, pécunières et professionnelles.
a- Les sanctions morales
On le caractère de sanction morale l’avertissement qui peut être écrit ou verbal, le blâme
avec ou sans inscription au dossier, la réprimande.
b- Les sanctions pécunières
L’art 30 al 1 CT interdit à l’employeur d’infliger les sanctions pécunières tels que les
amandes, les retenues sur salaires lorsque le salarié a fourni normalement sa prestation de
travail. Cependant la jurisprudence admet la réduction ou la suppression des primes en cas
d’absence du salarié lorsque leurs attributions sont liées à la présence dans l’entreprise ou au
rendement (prime d’assiduité, prime d’atteinte de certains résultats).
L’art 30 al 2 CT dispose que la seule sanction fondée sur le pouvoir disciplinaire de
l’employeur qui puisse entrainer la privation de salaire est la mise à pieds qui entraine l’absence
de la prestation de travail. La mise à pieds est légalement encadrée. Sa durée maximum est de
huit (8) jours ouvrables. Elle doit être notifiée par écrit au travailleur avec indication des motifs
pour lesquelles elle a été infligée. Elle doit être communiquée dans les 48h à l’inspecteur
général du travail du ressort.
La mise à pieds est soumise à un contrôle judiciaire (art 30 al 4 CT)
c- Les sanctions professionnelles
Ceux sont celles qui frappent le travailleur dans sa fonction ou carrière professionnelle
(le retard à l’avancement, l’affectation disciplinaire, la rétrogradation, le licenciement). Le juge
contrôle la proportionnalité entre la faute disciplinaire et la sanction (arrêt de la cour suprême
n°85/S du 14 mai 1987 affaire SABC contre MESSE Gaspard). Dans cette affaire le salarié
licencié avait volé deux bouteilles de bière et les avait bus sur le lieu de travail pendant les
heures de travail avec un visiteur. L’employeur pour motiver son licenciement avait qualifié
son comportement de faute lourde. Mais les juges du fond approuvés par ceux de la cour
suprême avaient décidé que le licenciement était abusif et avait condamné l’employeur au
paiement des dommages et intérêts.
Le chef d’entreprise doit respecter le principe de non cumul des sanctions conforment à
la règle non bis in idem qui interdit de sanctionner deux fois pour la même faute. La seule
exception à cette règle est prévue par l’art 130 al 4 CT qui permet à l’employeur de de prononcer
la sanction provisoire au délégué du personnel qui a commis une faute lourde en attendant
l’autorisation de l’inspecteur du travail.
Les prérogatives de l’Etat en tant qu’employeur dans la gestion du personnel contractuel
sont similaire à celle des employeurs du secteur privé sous réserve que les pouvoirs de l’Etat
sont influencés par le statut de la puissance publique qui s’exerce à travers les différents organes
de l’administration. L’exercice des pouvoirs du chef d’entreprise trouvent leurs contreparties
dans les obligations qui lui incombent. L’employeur doit assurer des obligations dans le
domaine du travail et dans le domaine de la prévoyance sociale
- dans le domaine du travail l’employeur doit fournir du travail aux salariés et payer la
rémunération.
- dans le domaine de prévoyance sociale l’employeur doit affilier les salariés à la CNPS.
Il doit déclarer les risques professionnels et constituer le dossier de règlement.
SECTION II : L’EXECUTIONDU CONTRAT DE TRAVAIL PAR LE
TRAVAILLEUR
Dans l’exécution du contrat de travail, le travailleur est tenu d’obligation envers
son employeur donc l’une est matérielle et l’autre moral. Certaines de ses obligations sont
d’ordre général tandis que d’autre sont particulière à certaines catégories de salariés.
P1- les obligations d’ordre général
En principe le contrat de travail fixer la nature et l’étendu du pouvoir des obligations du
salariés dans l’exécution la prestation de travail.
A- Les obligations matérielles du travailleur
Elle consiste dans l’obligation d’exécuter la prestation de travail convenue. Cette
exécution doit être personnelle et consciencieuse.
1- L’exécution personnelle de la prestation de travail
Elle est exigée par l’art 31 al 1 CT qui dispose « le travailleur doit toute activité
professionnelle à l’entreprise sauf dérogation stipulée au contrat » le travailleur ne peut se faire
remplacer par un tiers dans l’exécution de sa prestation sans l’accord de l’employeur.
2- L’exécution consciencieuse de la prestation de travail (exécution de
bonne foi)
La prestation de travail doit être correctement et consciencieusement effectuée. La
non-exécution ou la mauvaise exécution de travail sans motif peut justifier le non versement du
salaire. Par application des principes généraux des droits des obligations, le travailleur doit
exécuter sa prestation de travail en y apportant les bons soins d’un bon père de famille.
B- L’obligation morale du travailleur
C’est l’obligation de loyauté qui comporte plusieurs aspects à savoir les devoir de non
concurrence, d’intégrité et de la confidentialité.
- les devoirs de non concurrence : en dépit du caractère personnel de l’exécution de la
prestation du travail et l’exigence de fidélité des travailleurs à l’égard de leur entreprise, la loi
admet que le travailleur puisse exercer en dehors de son temps de travail toute activité à
caractère professionnelle non susceptible de concurrencer l’entreprise.
- le devoir d’intégrité : le travailleur dans l’exercice de sa profession doit se montrer
honnête. Il ne doit pas se laisser corrompre c’est-à-dire accepter sans autorisation de son
employeur des dons ou des faveurs pour faire ou s’abstenir de faire un acte de son service.
Sur le plan pénale la corruption constitue une infraction sanctionnée par l’art 312 CP peine
d’emprisonnement et d’amendes.
Sur le plan social la corruption correspond une faute lourde justifiant un licenciement.
- Le devoir de conserver le secret professionnel : le travailleur doit s’abstenir de
relever sans autorisation de son employeur des faits confidentiels tels un procédé
industriel ou commercial donc il a eu connaissance en raison de son emploi. La
violation du secret professionnel est sanctionnée par les art 310 et 311 CP.
P2- les obligations particulières des travailleurs
Elles sont parfois contenues dans les contrats de travail ou de certains statuts des travailleurs.
C’est le cas du personnel de l’Etat régit par le code du travail, le cas des marins et des agents
commerciaux lorsqu’ils ont un statut de salarié.
SECTION : LA SUSPENSION ET LA MODIFICATIONN DU CONTRAT DE
TRAVAIL
Le contrat peut en raison de sa durée ou de certaine circonstance connaitre certains
incidents faisant obstacle à son exécution normale. Il peut y avoir suspension ou modification
du contrat de travail.
INTRODUCTION
La cessation d’un contrat de travail doit être considérée comme la fin normale de
celui-ci intervenant soit par la volonté du travailleur soit par sa limite d’âge. La rupture du
contrat et sa résiliation volontaire à l’initiative de l’une ou de l’autre des parties.
SECTION I : LA CESSATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
Tout contrat de travail est voué à cesser avec le temps qu’il soit à durée déterminé ou à
durée indéterminée. D’après l’art 1780 CC « on ne peut engager ses services qu’à temps ou
pour une entreprise déterminée ». Cette disposition interdit expressément l’engagement à vie
des services d’un travailleur. La cessation de contrat de travail peut intervenir soit à la suite
d’un décès, d’une démission ou d’un départ à la retraite.
P1- le décès du salarié
Le contrat de travail cesse automatiquement à la suite du décès du travailleur. Tous
les droits du travailleur (salaire, indemnité, prime d’ancienneté …) revirement de plein droit à
ses ayants droit. L’employeur doit fournir ensuite des frais funéraires (cercueil, frais de
transport…)
P2- la démission du travailleur
La démission est la rupture du contrat de travail à l’initiative du travailleur qui
manifeste la volonté de mettre fin unilatéralement au contrat de travail à durée indéterminée.
Elle est soumise à certaines conditions et produit des effets importants sur la relation de travail.
A- Les conditions de la démission
La démission obéit à une condition de fond et deux conditions de forme.
Condition de fond : manifestation de la volonté sans équivaut de mettre fin au contrat de
travail
Conditions de forme : l’observation des préavis et la notification par écrit.
-l’inobservation du préavis est prévu par l’art 3 al 1er CT qui subordonne la résiliation
unilatérale du contrat de travail à un préavis donné par la partie qui prend l’initiative de la
rupture. La durée du préavis est la même en matière de licenciement (de 1 à 4 mois selon la
catégorie professionnelle et l’ancienneté). Le non-respect du préavis expose le travailleur au
paiement d’une indemnité compensatrice du préavis (art 36 CT). À défaut d’un écrit, la
jurisprudence exige que la manifestation sérieuse et sans équivaut de la volonté du salarié que
la rupture est imputable à l’employeur.
B- les effets de la démission
La démission met un terme à la relation de travail. Le travailleur démissionnaire ne peut
prétendre à aucune indemnité. Mais si l’employeur refuse au travailleur d’effectuer son préavis
dans l’entreprise, ce dernier peut prétendre à l’indemnité du préavis. De même lorsque
l’employeur accule te travailleur à la démission, les tribunaux qualifient la rupture de
licenciement déguisé et condamne l’employeur à payer l’indemnité.
Le travailleur démissionnaire peut être condamné à payer des dommages et intérêts en
réparation du préjudice causé à l’employeur. Il a droit au certificat de travail. Il doit respecter
le secret professionnelle et l’obligation de non concurrence.
P3- la retraite du travailleur
Le départ à la retraite constitue la fin normale du contrat de travail. Le droit camerounais de
la prévoyance sociale distingue deux (2) types de retraite : la retraite normale, la retraite par
anticipation volontaire.
A- La retraite normale
Elle est régie par la loi du 10 novembre 1965 instituant un régime d’assurance
pension vieillesse. DE D’après l’art 6 de cette loi, l’âge normale de la retraite est de soixante
(60) ans. La procédure de mise à la retraite comporte les étapes suivantes :
-dépôt de dossier composé des pièces exigées par la CNPS et fournies à l’employeur par le
salarié au minimum trois (3) mois avant la cessation de l’activité.
-la notification de la décision de retraite qui fixe la date de prise d’effet de la retraite au
lendemain de la cessation d’activité du salarié.
B- la retraite par anticipation volontaire
Le travailleur a le droit de demander la retraite avant l’âge légal. La mise à la retraite
par anticipation est soumise à une demande préalable du travailleur et ne peut être envisagée
qu’après l’accord écrit de la CNPS. Elle permet d’abaisser l’âge de la retraite cinquante (50)
ans. Mais la pension est inférieure à celle allouée au travailleur qui a atteint l’âge normal de la
retraite.
Les relations collectives de travail sont dominées par les institutions administratives
professionnelles qui ont pour mission la promotion de la stabilité de l’emplois du travail décent
et de l’amélioration des conditions de travail. L’Etat et les représentants des affaires sociales,
constituent un partenaire dans la conception et la mise en œuvre des législations locales.
CHAPITRE I : LES INSTITUTIONS REPRESENTATIVES EN MATIERE SOCIALE
L’action collective passe par des phases de conflits à la cour desquels chacune partenaires
sociaux (d’un côté les travailleurs e l’engagés dans l’action collective et de l’autre un ou
plusieurs travailleurs voire l’ensemble des patrons) s’efforce d’imposer à l’autre une meilleure
prise en compte de ses intérêts. Dans certains pays, le droit définit les règles susceptibles de
ressources les problèmes et les moyens d’action. Du coté des salariés, c’est l’arrêt collectif de
travail appelle grève qui constitue les manifestions publiques les utilisées dans le travail.
Du côté de l’employeur, c’est la fourniture temporaire de l’entreprise ou de l’établissement
appelé le LOCK OUT. Le droit du travail détermine dans quelles mesures et quelles conditions
ses moyens d’action peuvent être utilisées.
SECTION I : LA CONSECRATION DU DROIT DE GREVE
Le droit de grève est un droit fondamental consacré par le préambule de la constitution
et l’art 107 CT. Il s’agit d’un droit d’ordre public, c’est-à-dire à la fois un droit individuel et
collectif. C’est à la fois un problème de rapport de force et d’opinion. L’exercice du droit de
grève est encadré par la loi. Les effets de grève dépendent du caractère licite ou illicite de celui-
ci.
P1- les effets de la grève licite
Elle est licite lorsqu’elle est déclenchée à la suite de l’échec et épuisement de la procédure
de conciliation et d’arbitrage lorsque la grève est licite ou légitime, le salarié n’a ni droit au
salaire ni aux indemnités. Le travailleur qui se met en grève rend impossible par son fait
volontaire, la continuation de l’exécution du contrat de travail. Cet acte constitue un motif de
suspension du contrat de travail (confer art 32 CT). Mais, la grève est considérée comme une
cause de suspension et non de rupture du contrat de travail (d’où la formule la grève suspend
mais ne rompt pas le contrat de travail). Le salarié qui s’est associé à un mouvement de grève
doit être considéré légalement comme grève pour toute la durée du mouvement. Ainsi, le salarié
malade pendant la grève est considéré comme un gréviste. Il ne peut obtenir de son employeur
l’indemnisation de son congé maladie, mais si la grève survient dans l’entreprise alors que le
salarié était déjà en congé maladie, l’indemnisation continue à l’être versée sauf s’il y’a preuve
que le salarié malade a participé à la grève. Certains syndicats disposent des financements de
secours pour les travailleurs grévistes. Lorsque la grève est de courte durée, on parle de
débrayage.
P2- les effets de la grève illicite
Il y’a grève illicite ou abusive lorsqu’elle est déclenchée avant toute négociation ou en
cours. La grève abusive peut être une cause de licenciement. La grève peut être qualifiée de
faute lourde lorsque son déclanchement ou son prolongement est inspirée par l’intérêt de nuire
à l’intérêt de l’entreprise ou de l’employeur ou lorsqu’elle a pour seul but de faire échec à la
liberté syndicale. C’est aussi le cas lorsqu’elle est commandée par une personne particulière.
La grève abusive peut donner lieu à des poursuites judiciaires en cas d’entrave à la
liberté de travail. Ainsi, lorsque c’est une partie du personnel qui fait grève, les grévistes n’ont
pas le droit d’occuper les locaux de l’entreprise pour empêcher les non-grévistes d’exécuter
leurs prestations de travail.
L’employeur est tenu sauf en cas de force majeure de mettre en œuvre pour soumettre
aux non-grévistes d’exécuter leurs prestations si non, il doit leur payer leur salaire. L’exercice
du droit de grève se heurte à deux (2) limites :
- Les comportements ou les modes d’action qui ne correspondent pas à la définition
de la grève, exemple : les actes de violence. Ceux qui s’engage dans de telles
actions ne peuvent pas bénéficier de l’immunité qui s’attache au droit de grève.
- D’autre part, les salariés qui se mettent en grève peuvent agir en commettant des
irrégularités de procédure, des abus de droit ou des infractions.
P3- réactions patronales
Le droit de grève constitue une immunité lorsqu’il est légalement exercé. Un salarié ne
peut être ni licencié ni sanctionné en raison de l’exercice normal du droit de grève. Mais à
l’occasion de ce conflit, l’employeur peut prendre des mesures à l’égard des grévistes
relativement à leur comportement ou relativement à la marche de l’entreprise et parfois intenter
des actions en responsabilité.
A- Les mesures à l’égard des grévistes
-Sanction en cas de faute lourde : la faute lourde commise pendant la grève peut être
sanctionner par le licenciement privant le salarié de toute indemnité et engagement, sa
responsabilité contractuelle. Mais dans un souci d’apaisement, l’employeur pourrait substituer
au licenciement, une mise à pieds. Les actes qui peuvent être qualifiés de faute lourde sont : la
violence à l’égard des non-grévistes ou cadres, les blocages des accès ou du matériel,
occupation des lieux de travail, dégradation des biens sociaux.
-retenu sur le salaire et prime d’assiduité : la grève entraine nécessairement une retenu
sur salaire qui résulta directement de la suppression du contrat de travail. Elle doit être
proportionnelle à la durée de l’arrêt du travail. En principe, chaque absence du salarié dans son
entreprise, entraine une réduction sur le montant des primes d’assiduité. Bien que l’absence soit
justifiée, le gréviste perd la prime d’assiduité afférente à la période de grève.
B- les mesures relatives à la marche de l’entreprise
En principe il n’est interdit à l’employeur en cas de grève d’organiser l’entreprise pour
assurer la continuité de son activité. Il peut faire recours à des heures de récupération à la sous-
traitance ou au remplacement des grévistes. La mesure qui parait la plus simple pour récupérer
les heures de travail perdus est l’allongement du temps de travail à au cours de la période qui
suit la reprise du travail. De même pendant la grève, l’employeur peut faire appel à d’autres
salariés pour remplacer les grévistes à leurs postes de travail ou faire accomplir leurs taches
hors de l’entreprise en faisant recours à la sous-traitance.
B- Les actions en responsabilité
La responsabilité des grévistes peut être mis en cause car la grève est par nature
préjudiciable à l’employeur au salarié non-grévistes ou à des tiers. Il faut donc s’interroger sur
la recevabilité et le bien-fondé de l’action en responsabilité tendant à repérer les préjudices
subis. La responsabilité des grévistes suppose une faute qui leurs soit imputable. Cette faute ne
résulte jamais de l’exercice régulière du droit de grève mais, plutôt l’abus du droit ou d’actes
illicites commis à l’occasion du mouvement de grève mais détachable du droit de grève. La
responsabilité est dont limité au préjudice de cette faute est strictement la cause.
SECTION II : LE LOCK OUT ET LE CHOMAGE TECHNIQUE
Par symétrie au droit de grève reconnu au salarié, le droit du travail reconnait également
à l’employeur le droit de décider de la fermeture temporaire de l’entreprise ou de
l’établissement appelé le look out. Cette décision doit être prise en fonction de la
désorganisation de la production ou des services. Il s’agit quelques fois d’éviter les dégradations
ou du vandalisme sur les installations ou de tenir compte des prestations ou impossibilité de
poursuivre l’activité et de réduire les frais d’exploitation dans une période où celle-ci serait
déficitaire. Il s’agit enfin de mettre la pression sur le personnel mis en chômage technique
surtout, les non-grévistes qui voudraient une reprise rapide du travail.
P1- le look out licite
D’après l’art 157al 5 CT « le look out est la fermeture d’un établissement par l’entreprise
pour faire pression sur les travailleurs en grève ou qui menacent de faire grève » le look out est
légitime dans les cas suivants :
- Lorsqu’il est déclenché après épuisement ou échec de la procédure de
conciliation ou service.
- Lorsqu’il n’est pas utilisé par l’employeur comme une entrave au droit de
grève ou une sanction des grévistes.
En cas de force majeure, lorsque l’employeur, du fait de la grève d’une partie du personnel
est dans l’impossibilité absolue de maintenir l’activité.
- Lorsque la fermeture est fondée sous le pouvoir de direction du chef
d’entreprise
- Lorsque l’employeur peut se prévaloir de l’exception d’une exécution à la
suite des débrayages inopinés et répétés désorganisant le service et conduisant
une modification jugée fautive des conditions de travail.
P2- les effets du look out
La fermeture de l’entreprise ou de l’établissement a pour effet de mettre en chômage le
personnel de l’entreprise. Le look out suspend le code du travail. Il ne peut suspendre les salaires
que lorsqu’il est licite. Il devrait être sans effet à l’égard des non-grévistes, mais, lorsque le
blocage ou l’occupation des lieux de travail empêche l’employeur de fournir d’un travail aux
non-grévistes, il est dispensé dans leur payer leurs salaires.
SECTION III : LES REGLEMNTS DES CONFLITS COLLECTIFS
Le conflit collectif est caractérisé à la fois par l’intervention d’une collectivité des
salaires organisés en groupement professionnel ou par la nature collective de l’intérêt en jeu.
Le règlement des conflits collectifs obéit à une procédure distincte de celles des procédures
individuelles.
P2- la procédure de règlement des conflits collectifs
Le règlement des conflits collectifs des travailleurs est soumis à une procédure commune
sur deux (2) étapes : la conciliation et l’arbitrage.
A- La conciliation
Elle est organisée par l’inspecteur du travail saisi par notification par la partie la plus
diligente. L’inspecteur convoque les parties pour tenter de les reconcilier et régler le conflit de
façon amiable. Si une partie ne comparant pas et ne se fait représenter, l’inspecteur dresse un
procès-verbal duquel la partie défaillante peut être à une amande (de 5OOOO à 500000 FCFA).
L’inspecteur de convoque à nouveau la partie défaillante dans un délais qui ne peut excéder 48
heures. A l’insu de la tentative de conciliation, l’inspecteur dresse un procès-verbal de
conciliation ou de désaccord. En cas d’échec de conciliation, le conflit est soumis à l’arbitrage.
B- La phase d’arbitrage
L’arbitrage des conflits collectifs de travail est assuré par un conseil d’arbitrage institué
dans le ressort de la cour d’appel comportant un magistrat de la cour d’appel (président), un
assesseur, le secrétariat. Le conseil d’arbitrage statut en droit et en équité sur les conflits relatifs
à l’interprétation et à l’application des lois et règlement en matière sociale.
P3- l’issu de la procédure
A l’issu des procédures de conciliation d’arbitrage, les parties peuvent parvenir ou non
à un accord. La décision rendue par le conseil d’arbitrage s’appelle la sentence arbitrale qui
acquière la force exécutoire après huit (8) jours à partir de sa notification. L’exécution de la
sentence arbitrale non frappé d’opposition est obligatoire. Si les parties sont d’accord, le conflit
s’arrête même en cas de désaccord. Si le conflit persiste ? il peut se transformer en grève ou en
look out (cf. art 157 al 3 CT). Mais dans la pratique il y’a certains décalages entre les
dispositions institutionnelles qui restent largement inopérant et les parties réelles du travail ou
les règlements de conflits collectifs passent par la négociation directe entre les représentants
des salariés et leurs employeurs : on parle de négociation transactionnelle.
CHAPITRE III : LES NEGOCIATIONS ET ACCORDS COLLECTIFS
En droit du travail, les négociations collectives désignent la phase de discussion ou de
concertation au cours de laquelle les employeurs ou le groupement des employeurs et les
syndicats représentatifs des collectifs des salariés procèdent à la mise au point des conventions
ou accords collectifs, portant sur les conditions de travail et les garanties salariales. C’est par
les conventions collectives que le droit de travail se construit et évolue d’où l’importance des
accords collectifs dans la protection des droits des travailleurs.
La négociation collective permet au groupement d’employeurs et des travailleurs
d’organiser plus avantageusement que la loi leur conditions de travail en tenant compte des
spécificités de chaque branche d’activité professionnelle. La négociation collective porte
essentiellement sur trois (3) objets distincts à savoir les salaires effectifs, la durée effective du
travail et l’organisation du temps de travail.
SECTION I LA TECHNIQUE DE NEGOCIATIONS COLLECTIVES
Elle est régie par l’art 52 à 60 CT et le décret n°93/578/PM du 15 juillet 1993. La convention
collective est un contrat fruit d’une discussion entre les partenaires sociaux et aboutissant à un
accord collectif.
P1- la conclusion des conventions collectives
D’après l’art 60 CT « la conclusion et l’exécution des conventions collectives et les
accords d’établissements sont subordonnées à des conditions de fond et de forme qui sont fixées
par le décret pris après avis de la commission nationale consultative de travail »
Les parties signataires sont tous ceux qui ont qualité de par la loi ou qui ont habilité à
cet effet pour représenter las salariés et les employeurs de leur secteur d’activité. Du côté des
salariés, le monopole est reconnu aux organisations syndicales les plus représentatives au plan
national. Du coté des employeurs à cote des organisations syndicales, la loi en la matière
mentionne les groupements d’employeurs et les employeurs individuels (art 52 al 1 CT).
Lorsqu’il s’agit d’une convention nationale de travail, elle doit être élaborée par une
commission mixte composé en nombre égale des représentants d’employeurs et des travailleurs
nommés par arrêté du ministre chargé du travail sur proposition des organismes syndicales.
L’obligation de négocier n’emporte pas obligation de conclure. En cas d’échec des négociations
collectives, les parties doivent établir un procès-verbal où sont consignées leurs propositions
respectives afin de permettre d’apprécier les responsabilités dans l’échec des négociations. Les
conditions dans lesquelles se réalisent l’accord des volontés entre les parties signataires ne sont
pas précises par la loi. On applique le droit commun de la formation des contrats.
P2- les formalités dans la conclusion des conventions collectives
La conclusion des conventions collectives s’opère librement mais pour des raisons de
sécurité juridique la loi exige certaines conditions de forme et de publicité d’où la nécessité
d’un écrit qui fera l’objet d’une large publicité.
A- Nécessité d’un écrit
D’après l’art 6 du décret de 1993 « la convention collective de travail est établit sur papier et
doit être signée par chacun des négociateurs ». Cette formalité est destinée à donner des
précisions sur les détails des conditions de travail dans une profession et la volonté des parties.
L’exigence d’un écrit est indispensable comme préliminaire à la formalité de publicité.
B- Publicité de la convention collective
La convention collective doit être portée à la connaissance du public par voie de dépôt en 4
exemplaires au greffe du tribunal de première instance du lieu où elle a été conclue par les soins
de la partie la plus diligente. Le greffier en chef doit remettre à la partie disposante un
exemplaire original revêtu de la mention et de la date de dépôt. Dans les 3 jours suivant le dépôt,
le greffier doit noter au ministre du travail un exemplaire original de la convention portant la
date et la qualité de la partie disposante. La date de dépôt sert de point de départ de l’application
de la convention collective des copies certifiées conforme peuvent être délivré à la demande de
toute personne intéressée et par ses frais.
P3- le contenu des conventions collectives
L’art 7 du décret de 1993 énumère deux catégories de dispositions à savoir les
dispositions obligatoires et les dispositions facultatives.
Comme disposition obligatoire on peut citer : les noms et qualités des parties signataires,
date et lieu de conclusion, champs d’application, condition d’embauche et de licenciement,
durée de la période d’essai, condition de préavis, indemnité de paiement, prix des salaires et
catégories professionnelles.
Comme disposition facultative elles sont choisies selon la volonté des parties et le secteur
professionnel visé.
Introduction
La sécurité sociale comporte au Cameroun 03 branches principales : la branches de
prestation familiales, de l’assurance des pensions de vieillesse, d’invalidité et des décès et ceux
des accidents de travail et des maladies professionnelles.
En plus, la CNPS gère les actions productives dans le domaine sanitaire et primaire, les
centres sociaux ménagers et assure la prévention des risques professionnelles.
SECTION I : LA BRANCHE DES PRESTATIONS FAMILIALES
Les prestations familiales désignent toute prestation axée sur une aide à la famille
distribué par les caisses des allocations familiales.
Il s’agit de toute prestation dont l’octroi et subordonné à une donnée familiale (allocation,
assurances, rentrées). Il convient de déterminer les bénéficiaires des prestations, des conditions
d’octroi des prestations et les différentes prestations de service.
I- Les bénéficiaires des prestations sociales
Le régime des prestations familiales est institué au profit des travailleurs versés par l’art 1er
CT et leurs ayant droit c’est-à-dire de leurs enfants. Les bénéficiaires des prestations sont :
- Les allocataires se sont les personnes dont les droits aux prestations de travail
sont dus dans la majorité des cas, c’est le chef de famille qui peut être le père
ou la mère ou l’enfant travailleur régit par le code de travail.
- Les enfants à la charge de l’allocataire, il s’agit des enfants donc l’allocataire
assure de façon permanente la nutrition, l’éducation et le logement (enfant
légitime ou légitimé, enfant de la femme du bénéficiaire né d’un précédent
mariage, enfant adopté, enfant naturel ayant fait l’objet de reconnaissance par
le bénéficiaire).
La prise en charge d’un enfant dans la branche des prestations familiales est assurée
jusqu’à 18 ans pour les enfants placés en apprentissage et 21 ans pour ceux qui poursuivent les
études. Il est interdit de commencer les prestations familiales avec celle d’un autre régime légal
(prestation de famille avec la prestation de handicapés).
II- Les conditions pour bénéficier des prestations familiales
Plusieurs conditions sont exigées pour pouvoir bénéficier des prestations familiales :
- Il faut être un salarié au sens de l’art 1 er CT
- Il faut avoir une rémunération au moins égale au salaire minimum interne
- Il faut fournir un travail effectif dans le mois ou de 120 heures
- Il faut résister au Cameroun sauf pour l’allocataire dont l’activité
professionnelle est suspendue et pour transformer sa résidence hors du
Cameroun dans les conditions et modalités précises par les conventions
internationales.
- Il faut avoir un ou plusieurs enfants en charge
Le droit aux prestations familiales peut être lié au travail du père ou de la mère. La femme
mariée bénéficiaire doit apporter la preuve que son conjoint ne peut en aucun cas en bénéficier.
III- Les différentes prestations services aux bénéficiaires
Les prestations familiales prévues par la législation sont notamment les suivantes :
1- Les allocations prénatales
Ce sont celles attribuées à la femme salariée ou épouse légitime non salarié du travailleur
salarié à l’occasion de chaque grossesse. Le bénéficiaire doit être immatriculé à la CNPS et
justifier une activité complète et au cours du mois de l’examen médical. Il doit déclarer la
grossesse à la CNPS en lui adressant deux (2) certificats médicaux indiquant la date, l’âge de
la grossesse, la signature et le cachet du médecin, l’examen permettant de certifier l’état de la
grossesse doit être établit entre le 3eme mois et le 4eme mois de la grossesse et doit indiquer la
date présumée d’accouchement. Entre le 7ème et le 8ème mois de grossesse, la CNPS doit établir
et fournir au bénéficiaire un carnet de grossesse et de maternité. Le montant des allocations
prénatales est calculé sous la base de 9 fois le taux mensuel de l’allocation, familiale versé pour
un enfant.
Si le médecin atteste que les prestations médicales exigées pour la protection de la mère et
de l’enfant ne sont pas respectées, la CNPS peut après enquête supprimer le versement des
allocations des prestations familiales.
2- Les allocations de maternité
Ce sont celles attribuées aux femmes salariées ou épouses légitime des salaires qui donnent
naissance au contrôle médicale à un enfant née viable, en cas de naissance multipliée, chaque
maternité est considérée comme une maternité distincte. Pour bénéficier des allocations de
maternité, il faut produire à la CNPS un certificat médical constatant l’accouchement sous
contrôle médical et attestant que l’enfant est née viable. Il faut que le certificat médical soit
établit sur un imprimé irretatif contenu dans le carnet de grossesse et de maternité fourni par la
CNPS. Il faut en plus que le certificat médical de l’accouchement soit accompagné de de l’acte
de naissance de l’enfant. Le montant de l’allocation :
- L’allocation intègre la fonction publique
- Lorsque l’enfant en charge décède ou atteint la limite d’âge
- En cas d’émancipation de l’enfant pour le mariage l’indemnité de maternité
est supprimée.
- L’indemnité journalière de congé de maternité est supprimée en cas de reprise
anticipée de travail c’est-à-dire avant la 14éme semaine du congé de
maternité.
La prescription des droits intervient de la manière suivante :
• Pour les allocations familiales les droits se prescrivent dans un délai d’un an à
compter du jour de déchéance réglementaire c’est-à-dire tous les 2 mois qui
survient la date à laquelle ces allocations étaient dues.
• Pour l’indemnité primaire de congé de maternité, le droit se prescrit dans un
délai de 3 ans à compter du jour de l’arrêt effectif du travail.
• Toutes les allocations prénatales et les frais médicaux, le délai de prescription
est d’un an.
SECTION II : LA BRANCHE D’ASSURANCE DES PENSIONS VIEILLESSES,
D’INVALIDITE ET DE DECES
1- Les bénéficiaires des prestations
Les personnes ouvertes contre les risques (vieillesse invalidité décès) sont les travailleurs
relevant du code de travail les membres de leurs familles et les assurés volontaires. En revanche
sont exclus du champ d’application du code de travail les fonctionnaires, magistrats, militaires,
personnels de sureté, personnels de l’administration pénitentiaire, les auxiliaires de
l’administration. Mais le personnel de l’ambassade n’ayant pas le statut de diplomate est soumis
au régime de PVID.
2- Les risques sociaux conventionnels
La branche des PVID couvre les risques suivants :
- La vieillesse qui atteint en principe le salarié à l’âge de 30 ans. A condition
d’être immatriculé et avoir fait au moins 180 mois d’activité.
- La vieillesse anticipée qui concerne le travailleur qui n’a pas encore atteint
l’âge légal de la retraite, mais qui sollicite sa mise à la retraite par anticipation,
soit parce qu’il veut se retirer de la vie soit parce qu’il est atteint d’une usure
prématurée de leurs facultés à exercer leurs activités salariales.
- L’invalidité : c’est la situation d’un travailleur qui par la suite d’une maladie
accident a subi une réduction permanente de ses facultés physiques mentales
dument constaté par un médecin approuvé par la CNPS.
- le décès : l’assuré décédé qui a laissé des ayants droits transmet ses droits à
ceux-ci, ils peuvent avoir droit à la pension et aux remboursements des frais
funéraires.
P2- les différentes prestations
Les prestations différentes selon leurs critères
A- Les pensions des travailleurs retraités
Ils peuvent prétendre aux prestations suivantes :
1- La pension de vieillesse normale
Elle est payée à l’assuré qui a pris sa retraite à l’âge normal de 60 ans. Pour en bénéficier
il faut être âgé de 60 ans révolu d’assurance au cours des dernières années précédant la mise en
retraite. Avoir remis aux moins 180 mois d’assurances et avoir cesser toutes activités.
2- La pension de vieillesse anticipé volontaire
Elle est attribuée à l’assuré dont âgé d’au moins 50 ans et moins de 60 ans qui décide de
prendre une retraite anticipée pour des convenances personnelles. Pour en bénéficier, l’assuré
doit réunir 20 ans d’immatriculation à la CNPS, faire une demande écrite adressé à la CNPS,
obtenir l’accord de la CNPS. Réunir 60 mois d’assurance au cours des 10 dernières années
précédant l’admission à la retraite. Avoir cessé toute activité.
3- La pension de retraite pour usure prématurée
Elle est attribuée à tout travailleur salariés qui n’est pas invalide mais qui est atteint d’une
mesure de ses facultés dument constatées par le médecin et l’empêchant d’exercer une activité
salariée. Pour y prétendre il faut être âgé de 50 ans minimum avoir 20 ans d’immatriculation
produire un certificat attestant l’état de santé du salarié. Réunir 60 mois d’assurances au cours
des 10 dernières années précédant la date d’admission à la retraite. Avoir cesser toute activité.
B- La pension d’invalidité
Les travailleurs invalides bénéficient d’une pension d’invalidité à titre temporaire. C’est la
CNPS qui fixe les échéances de la pension de vieillesse de même montant, quand le bénéficiaire
atteint l’âge de 50 ans.
C- L’allocation de vieillesse
Elle est attribuée aux travailleurs qui ayant atteint l’âge légale de la retraite, ne remplis
pas les autres conditions requises. On distingue l’allocation de vieillesse normale et l’allocation
pour usure. Pour bénéficier d’une allocation de vieillesse il faut réunir au moins 12 mois
d’assurance et pour l’allocation de vieillesse, il faut prouver à la CNPS qu’on ne peut plus
exercer une activité salariée pour des raisons de santé.
D- Les prestations fournis aux survivants
Les survivants ont droit à deux (2) catégories de prestations : La prestation de survivant (si
l’assuré remplissait toutes les conditions pour avoir droit à une pension retraite) et l’allocation
de survivant. Les frais funéraires peuvent être versés aux tiers au cas où l’assuré n’avait laissé
aucun survivant pouvant bénéficier d’une pension, d’une allocation de survivant.
E- Les frais de transport
Ils sont remboursés aux bénéficiaires de la pension d’invalidité qui doit se déplacer sur le
territoire national pour répondre aux convocations du conseil médical. La CNPS rembourse
même les frais de transport de l’accompagnateur à condition de fournir les preuves des frais
engagés.
P3- les modalités de calcul des prestations
Ces modalités reposent sur le salaire ayant servi de base à la détermination des droits et
le reversement de la cotisation. Le salaire cotisable est l’ensemble des sommes versées aux
travailleurs en contre partit de sa prestation de travail. (Salaire de base et avantages incompris
au salaire) par contre sont exclus les avantages ayant un caractère professionnel tel les diverses
primes et indemnités et le mois d’assurance est le mois au cours duquel le salarié a perçu une
somme au moins égale au smic ou a travaillé pendant au moins 15 jours.
P4- le calcul du montant des prestations
Si le nombre de mois d’assurance est égal au moins à 180 l’assuré ou ses ayants droits
peuvent bénéficier d’une pension normale, le taux minimal est de 30% de la rémunération. Il
est augmenté de 1% par période supplémentaire de 12 mois par exemple pour 192 mois
d’assurance le taux de pension est de 31% pour 200 mois le taux est de 31,66% pour 240 mois
d’assurance le taux est de 31% la pension de vieillesse de majorité peut être majoré de 40% si
les bénéfices ont fréquemment besoin d’un tiers pour accomplir les actes quotidiens. Pour
prétendre à une telle majoration il faut faire une demande motivée permettant à la CNPS
d’apprécier la situation du bénéficiaire afin d’ordonner une enquête. À l’issu de l’enquête le
rapport peut donner un avis favorable ou défavorable selon l’avis médical.
P5- le cas des agents de travail de l’Etat relevant du code de travail
La gestion du régime d’assurance pension de vieillesse de validité de décès des agents
de l’Etat a été transféré à l’Etat par un décret 92/20/PN du 28 mars 1992. Les travailleurs dont
la situation est antérieure au 19 décembre 1990 sont pris en charge par la CNPS tandis que ceux
dont la situation est postérieure à cette date. Lorsque la carrière d’un travailleur comporte des
périodes au cours desquelles les cotisations ont été versés aussi bien à la CNPS qu’à l’une des
institutions liquides des prestations dû aux travailleurs sur la base la totalité de période de
cotisation.
P6- la suspension, la suppression et les prestations de droit
Les prestations sont suspendues lorsque le titulaire d’une pension transfère sa résidence
dans un pays qui n’a pas signé d’accord avec le Cameroun. Il en est de même en cas de non
production le 31 décembre de chaque année.
La suspension intervient également lorsque l’invalidité n’observe pas les règles
prescrites pour la vérification de la persistance de son invalidité. Il en est de même si le
travailleur reprend une activité salariée.
La suspension des droits intervient dans les cas suivants :
- En cas de remariage du conjoint suivant
- En cas de décès de tout ayant droit survivant, lorsqu’il est prouvé que l’ayant droit a
provoqué intentionnellement la mort de son conjoint
- Lorsque l’enfant en charge atteint l’âge de 21 ans
- Lorsque l’enfant mineur se mari ou exerce une activité
- Lorsque l’enfant en apprentissage atteint l’âge de 18 ans
- Si la visite médicale du médecin atteste que le taux d’invalidité est inférieur à 66%.
La prescription des droits : il en existe deux (2) types de prescriptions la prescription
quinquennale et la prescription annuelle.
En cas de dépôt du dossier dans un délais supérieur à 5 ans après la date d’ouverture des droits
l’assuré ou ses ayants droit perdent le droit s’il s’agit d’une pension et tous les droits s’il s’agit
d’une allocation. La prescription annuelle s’applique au paiement des droits qui ne peuvent être
versés que pour une période n’excédant pas 12 mois à compter de la, date de réception du
dossier à la CNPS.
SECTION III : LA BRANCHES DES ACCIDENTS BDE TRAVAIL ET DE
MALADIES PROFESSIONNELLES
La branche des accidents de travail et des accidents professionnelles a été instituée par
la loi n° 77/11 du 13 juillet 1972 portant réparation des accidents de travail et des maladies
professionnelles. Suivit du décret n°78/546 du 22 décembre fixant les modalités de déclaration
et de procédure d’enquête en matière d’accident de travail.
P1- définition de la notion d’accident de travail et maladie professionnelle
Est considéré comme accident de travail quel qu’en soit la cause de l’accident survenu
par le fait ou à l’occasion du travail à toutes personnes salariées travaillant à quelques lieux
leurs que ce soit pour un ou plusieurs employeurs ou entreprises. D’après la jurisprudence est
considéré comme accident de travail. Tout accident survenu alors que le concerné exerçait
effectivement son activité professionnelle. Cette qualification devant être refusée à l’accident
survenu à un moment où la victime est sortie du cadre professionnel et avait retrouvé son
indépendance. D’après l’article 1 alinéa 2 du code de travail est considéré comme accident de
travail survenu par le fait ou à l’occasion du travail ; pendant le trajet d’aller-retour entre la
résidence principale et le lieu de service ou pendant la cantine, le restaurant ou le lieu où le
travailleur prend habituellement son repas. Où pendant le voyage où les frais sont mis à la
charge de l’employeur.
La maladie professionnelle peut être définie comme une altération organique ou
fonctionnelle suscité par l’accomplissement de certains travaux par le travailleur dans l’exercice
de ses fonctions. La liste des maladies est établie par décret après avis de la commission
d’hygiène et de sécurité du travail. le lien de causalité entre la maladie et l’activité
professionnelle peut être constatée au moyens de présomptions consignées dans le tableau des
maladies professionnelles. En dehors des cas prévus dans le tableau, la loi considère comme les
cas de maladie professionnelles les cas pour lesquels la commission nationale aura statué en ce
sens. Les maladies ainsi reconnues comme étant d’origine professionnelle font l’objet d’un
tableau additif. Les personnes couvertes sont : les travailleurs salariés, les marins, les gérants
des sociétés à responsabilité limité, les apprentis, les élèves d’établissement d’enseignement
technique, les ayant droits des victimes d’accidents ou de maladie professionnelle, les assurés
volontaires.
P2 : Les déclarations des procédures d’enquêtes en matière d’accident du travail et de
maladie professionnelle.
Les modalités de déclaration et la procédure d’enquête sont fixées par le décret du 22
octobre 1978. L’accident du travail et la maladie pro doivent être déclarés dans un délai de 03
jours par l’employeur. Cette déclaration est suivie d’une enquête et en cas de lésion constatation
médicale, en cas d’urgence la C.N.P.S peut verser à titre provisionnelle les prestations
d’assurance sociale.
1- Déclaration et constatations médicales
La victime d’un accident du travail doit immédiatement informer l’employeur ou son
préposé sauf cas de force majeure. Dès cette formalité, l’employeur doit faire assurer les soins
de première urgence. Aviser le médecin chargé des services médicaux de l’entreprise et diriger
la victime dans une formation hospitalière déclarer l’accident ou la maladie professionnelle en
triple exemplaire dans sur un imprimé de la C.N.P.S. si la victime est dans l’incapacité de
reprendre le service les jours suivants. Le médecin traitant doit établir un certificat médical
indiquant l’état général de la victime, la durée probable de l’incapacité de travail et l’état des
soins prodigués à la victime. En cas de guérison ou de consolidation un certificat médical final
est établi dans les mêmes conditions et adressé à l’employeur qui transmet à la C.N.P.S et
l’inspecteur du travail du ressort. Ce certificat doit préciser les conséquences de l’accident ; la
date de reprise du travail, la guérison, la consolidation, le décès et éventuellement les
circonstances qui permettent de déterminer l’origine des lésions constatées. La rechute est régie
par l’article 35 de la loi de 1997 qui considère comme rechute toute modification de l’état de la
victime après la constatation de la guérison. La C.N.P.S ne prend en charge la rechute que si
elle intervient dans le délai de 2 ans après la guérison (confère un arrêt de la Cour Suprême n°
79/5 du 15 mai 1997 affaire C.N.P.S contre Ekolle François.
2- L’enquête en cas d’accident
La C.N.P.S peut prescrire une enquête en cas d’accident de travail. L’inspecteur de travail
ou un agent relevant de son autorité ; un inspecteur du travail ou le contrôleur d’hygiène et de
la sécurité peuvent procéder aux enquêtes. Dans les localités où ceux-ci n’existantes pas,
l’enquête peut être menée par les officiers de police judiciaire selon les règles en usage dans
leur profession. L’enquête est contradictoire, l’enquêteur doit collecter tous les renseignements
permettant d’établir les causes, les lieux, les fautes ; l’identité ; les numéros d’immatriculation
à la C.N.P.S et le lieu de situation de la victime ; le caractère professionnel des lésions. En cas
d’accident mortel les prestations reviennent aux ayant droits selon la catégorie professionnelle
de la victime. L’enquêteur consigne les résultats de ses investigations, des procès-verbaux
établis en double exemplaire adressé à la C.N.P.S. la C.N.P.S assure la rémunération de l’expert
en lui fournissant des honoraires et les frais de déplacement.
Paragraphe III : Les prestations octroyés par la CNPS
En cas d’accident de travail ou de maladie professionnelle, la victime peut souffrir d’une
incapacité permanente ou temporaire ou décéder. Dès que les formalités légales sont accomplies
et qu’il établit le caractère professionnel du risque encouru, la victime bénéficie de la C.N.P.S
les différents types de prestation en fonction de son degré d’incapacité à prendre son activité
professionnelle normale. Les prestations et les indemnités sont :
- Les prestations en nature : la prise en charge et remboursement des différents frais
(frais de traitement et de rééducation, frais de transports, frais funéraires.)
- Les indemnités et rentes versées aux victimes et aux ayant droit (indemnité
journalière, rente d’incapacité permanente, allocation d’incapacité partielle, rente
de survivant…)
Paragraphe IV : contrôle et expertise médicale
La victime d’un accident de travail ou d’une maladie de travail fait souvent l’objet de
contrôle et d’expertise médicale portant sur la détermination de l’origine de l’accident, sur le
tôt d’incapacité ou sur l’Etat de santé de la victime. Le contrôle et expertise sont effectués par
les médecins de la C.N.P.S
Paragraphe V : suspension, suppression et prescription des droits
Les droits peuvent être suspendus en cas de non production des pièces périodique de
maintien des droits entre le 1er octobre et le 31 décembre. En cas de transfert par le bénéficiaire
de sa résidence à l’étranger, ou en cas de refus de se soumettre à un contrôle médical prescrit
par le médecin de la C.N.P.S, la suppression des droits intervient en cas de décès des
bénéficiaires ; du remariage du conjoint survivant ; du décès de tous les ayant droits ou
d’atteinte de la limite d’âge ou d’émancipation des enfants.
La prescription intervient si la victime n’a pas déclaré son accident dans un délais de 3
ans à compter de l’accident, de la clôture d’enquête ou du décès. En plus des prestations fourni
par la C.N.P.S, certaines conventions collectives prévoient qu’en cas d’indisponibilité d’origine
professionnelle, l’employeur verse à l’employé une indemnité cumulable avec celle versée par
la C.N.P.S ou un complément pour permettre au travailleur d’avoir le montant de son salaire
pendant la période d’indisponibilité, la possibilité d’exercice d’une action en responsabilité
civile ou pénale, à l’encontre de l’employeur ou d’un tiers est reconnu à la victime pour
manquement à l’obligation de sécurité. La C.N.P.S qui s’est occupé des frais médicaux et autres
indemnités peut exercer un recours contre l’agent fautif lorsque l’employeur ou le tiers a été
condamné, il est astreint au versement des dommages et intérêts à la victime et a ses ayants
droits.