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Le 

port d'Alger est un port maritime algérien, s’étendant de la commune d’Alger-Centre à la


commune de Belouizdad, dans la banlieue industrielle d’Alger1. Il est l'un des plus grands
ports d'Algérie.

Histoire
Les premières traces d’une zone portuaire datent de l'Antiquité, au IIIe siècle av. J.-C.. À
l'époque, Alger s'appelait Ikosim (nom donné par les Puniques) qui fut fondé avant
le IVe siècle av. J.-C. et était un très célèbre comptoir phénicien de grande importance et
stratégique.
Le port d'Alger a toujours été une terre d'accueil pour les migrants. En effet, sous la Régence
d'Alger, il accueillait une population très cosmopolite pour l’époque, composée de Turcs,
d’Andalous, de juifs et de Maures.
En 1510, les Espagnols confient à Pedro Navarro la construction d’un fort, le « Penon ». Très
vite, Khayr ad-Din dit Barberousse, proclamé sultan d'Alger, relie le fort à la côte et pose les
premières pierres du port. Par la suite, les Turcs construisent entre les rochers une digue qui
deviendra, en contrebas du fort, une sorte de petit port jadis appelé la Darse.
En 1830, lors de l'invasion coloniale française le port d'Alger se modernise et se développe.
Selon R. Lespès, « On peut dire que le port n’existait pas vraiment, et que tout était à
créer. ». Toujours selon R. Lespès, jusqu’en 1870, l'idée d'un nouveau port algérois compte
de nombreux projets et contre-projets, qui n'auraient été menés à terme, toutes ces
incertitudes ne nous permettent pas de tout savoir sur les travaux de cette époque. Les
aménagements n’étant pas stables à cette époque, les causes étaient que les activités
militaires étaient trop ancrées dans les esprits des ingénieurs et des gouverneurs, car
l’activité commerciale marine avait été jusqu’alors sacrifiée. Initialement, l’idée d’un futur
port était destinée à ravitailler la flotte française ainsi que pour les soldats qui officient en
Algérie seulement. De ce manque de développement la colonisation était quasiment nulle,
en effet, le port n'avait quasiment aucun moyen d'accueillir tant d'activités et ce jusqu’en
1840. Peu d'exportations et la majorité des importations constituées de vivres et de matériel
pour les troupes coloniales. Les désirs d’affectations militaires du port conduisent à des
projets qui n’aboutissant pas qui visaient à faire d'Alger un « Toulon africain » comme le dit
R. Lespès2.
Vue du port depuis l'amirauté, 1896
Aucun programme d’ensemble ne fut retenu avant 1848, ce qui néanmoins n’a pas empêché
de poursuivre la construction de la jetée au départ de la pointe sud.
En août 1848, un projet d’ensemble fut retenu dont les deux principales idées visaient à
créer un port fermé de 90 hectares et à relier l’îlot Al Djefna à la terre. Le port connaîtra un
temps d’arrêt dans la construction des infrastructures à partir de 1870. Il faudra attendre les
avant-projets de 1892 et la loi du 22 juin 1897 autorisant de nouveaux travaux au port
d'Alger afin de lui permettre de rayonner à l’international (commercialement et
touristiquement parlant). C’est à cette période que seront pris en compte l’afflux des
marchandises, l’encombrement des quais et des voies de circulation cela quand bien même
des aménagements ont été effectués. C’est alors que la Chambre de Commerce décide donc
de réaliser de nouveaux travaux : ouverture d’une seconde entrée de 70 mètres dans la
passe sud du port, diminution de 100 mètres de largeur de la première passe, élargissement
et renforcement de la jetée Nord ainsi que des décrochages afin de permettre aux navires
d’accéder aux quais mais aussi la création d’un bassin de 10 hectares disposant d’un arrière-
port.
La Chambre de Commerce reçoit en 1894 le nouvel outillage du port (hangars, grues, , etc.)
en échange de sa participation aux travaux.
À partir de 1905, un nouveau projet voit le jour, création d'un bassin plus calme,
prolongation des jetées à l'est et au sud-est ainsi que la création de nouveaux môles dont un
dédié aux minerais.
En 1912, un projet d’extension voit le jour, en effet la progression du trafic au sein du port
d’Alger connaît une croissance importante, les équipements n’étaient pas suffisants et assez
performants, les chargements et déchargements se faisaient encore dans l’ancien port, le
port comptait seulement 6 grues à bras et 3 pontons grues à vapeur, une grue à portiques et
un seul titan transbordeur. De même les espaces libres pour les infrastructures sont très
limités ; en effet l'ancien port est enclavé entre la gare d'Alger, les rails et tous les autres
bâtiments publics, il n’y a plus de lieu de stockage disponible donc les marchandises
s’entassaient sous des bâches ou bien à découvert et cela peu importe la météo. Afin de
pallier cela et de donner au port d’Alger des capacités semblables au port de Gênes ou bien
de Marseille des travaux estimés à 162 500 000 francs sont nécessaires. La colonie prendra à
sa charge 20 millions de francs, le reste sera à la charge de la Chambre de Commerce et cela
passera par un prêt sur 75 ans. À cette date Alger et son port connaîtront la plus grande
phase de développement.

Attaque nazie sur le port d'Alger en 1943


Au fur et à mesure les lignes régulières de passagers qui manquaient au développement
d’Alger voient le jour. Des liaisons avec la France, l’Italie, l’Espagne et encore bien d’autres
voient le jour. L’extension du port se fera grâce au développement de la vie économique et
du développement humain, des zones industrielles voient le jour et jouxtent le port, de
nouveaux quartiers.
De nos jours, le port d’Alger s’étend d’Alger-Centre à la commune de Belouizdad. Il est géré
par l’Entreprise Portuaire d’Alger [archive] (EPA). Et assure des liaisons touristiques
permanentes entre l’Algérie et la France, l’Italie, l’Espagne, d’autres pays d’Europe et
d’Afrique. Il existe aussi des liaisons nationales entre les divers ports algériens. Le transport
de fret est également l’une des activités principales du port2,3.

Géographie[modifier | modifier le code]
Le port d’Alger bénéficie d’une position stratégique, situé dans la baie d'Alger, dans une
zone géographique pratiquement insulaire qui est entourée d’une région montagneuse. Il se
situe au centre de la partie occidentale de la mer Méditerranée en face des Baléares. Cette
position privilégiée lui a valu lors de l’époque coloniale française un important rôle militaire.
Situé en plein centre de la côte algérienne, cela lui permet de jouir d’une ouverture sur
l’Europe, le reste de l'Afrique du Nord mais également sur le monde étant donné de sa
proximité avec le détroit de Gibraltar.

Activités économiques[modifier | modifier le code]


Le port d’Alger en lui-même a comme principale activité économique l’import et l’export de
marchandises et de passagers2.
Pour les biens, il s’agit essentiellement de ressources minières telles que le charbon,
l’étain ou bien le fer. D’autres ressources également moindrement exploitées telles que
le diamant, le lithium ou bien le sel de potasse ou de baryum. Bien que ces principales
ressources commercialisées et exportées soient le pétrole et l’uranium4. Ces éléments
précieux sont acheminés à Alger par train ou par camion, et ensuite quantifiés, stockés puis
exportés. Néanmoins, on exporte aussi beaucoup de denrées alimentaires comme
les épices ou les semoules mais aussi d’autres spécialités culinaires algériennes et bien
d’autres produits issus de l’artisanat (meubles, produits cosmétiques, textiles et bien
d’autres…). Il en est de même pour l’import de biens.
Pour ce qui est du trafic de passagers, l’Algérie demande aux non-ressortissants
un visa d’entrée délivré par les consulats et ambassades d’Algérie, leur permettant ainsi de
pouvoir se déplacer sur le territoire algérien. Des contrôles stricts sont effectués à toutes les
frontières terrestres ou maritimes (ports, aéroports). Si un non-ressortissant algérien ne
dispose de ce visa, il se verra renvoyé dans le pays où il vit.
Le port d'Alger bénéficie de plusieurs liaisons avec le reste du monde et du territoire
national telles que Marseille à Alger, Alicante à Alger ou bien La Valette à Alger au niveau
international ainsi qu'Oran à Alger ou bien Annaba à Alger au niveau national5,6.
De nombreuses activités connexes au port se sont développées, telles que l’industrie
générique ou spécialisée, l’hôtellerie-restauration mais aussi de nombreux commerces. Le
port a rendu cette zone d’Alger plus attractive économiquement parlant3.

Notes et références[modifier | modifier le code]

1. ↑ « Google Maps » [archive], sur Google Maps (consulté le 28 avril 2019)


2. ↑ Revenir plus haut en :a b et c René Lespès, « Le port d'Alger », Annales de
géographie, vol. 30, no 165, 1921, p. 195–222 (DOI 10.3406/geo.1921.8981, lire en
ligne [archive], consulté le 28 avril 2019)
3. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Entreprise Portuaire d'Alger » [archive],
sur www.portalger.com.dz (consulté le 28 avril 2019)
4. ↑ « Panorama des ressources naturelles géologiques de l’Algérie | El
Watan » [archive], sur www.elwatan.com (consulté le 28 avril 2019)
5. ↑ « Google Maps » [archive], sur Google Maps (consulté le 28 avril 2019)
6. ↑ « Ligne maritime régulière sur l'Algérie » [archive], sur Marfret (consulté le 28 avril
2019)
SITUATION GEOGRAPHIQUE: Ouvert sur la mer méditerranéenne, le port d’Alger est
situé dans la partie Nord Ouest de la baie d’Alger.
COORDONNEES GEOGRAPHIQUES : Latitude : 36° 50’ Nord Longitude : 3° 2’ Est Le port,
véritable ville dans la ville, s’étend sur une surface globale de 126 hectares.
OUVRAGES DE PROTECTION : Les ouvrages de protection sont constitués de 05 digues
artificielles d’une longueur totale de 6 Km construites sur des fonds sablonneux dont (02)
prennent racine perpendiculairement à la côte et 03 disposées en ligne brisée formant un
brise-lame de 2,6 Km parallèle à la côte. Elles sont fondées en moyenne à des profondeurs
de 20 m à l’exception de la jetée Kheir-eddine ou les fonds peuvent atteindre 36 m vers le
musoir.
Au Nord : la jetée Kheir-eddine de 200ml ;
Au Nord-Est : La jetée Nord enracinée dans l’îlot de la marine de 700 ml et prolongée par la
jetée Watier de 600 ml ;
A l’Est : la jetée de l’Agha de 600 ml ;
Au Sud-Est : la jetée Butavand et la jetée Mustapha de 1.300 ml ;
Au Sud : la brise lame Est de Mustapha de 1.000 ml.
PLAN D’EAU : Le plan d’eau abrité par ces ouvrages est de 184 hectares divisé en 03 bassins
successifs :
Bassin du vieux port 75 ha ;
Bassin de l’agha 35 ha ;
Bassin de Mustapha 74 ha.
Les quais d’accostage de 34, ils sont construits suivant des moles successifs allant d’Ouest en
Est dont la profondeur varie de 5 m à 10 m. Le linéaire total de ces quais est de 8.352 m.
LES PASSES DU PORT : L’accès des navires au port se fait à travers : La passe Nord :permet
l’accès au vieux port, située entre la jetée nord et l’épi sud de la jetée Agha avec 176 m de
largeur et 12 m de profondeur ;
La passe Sud : permet l’accès au bassin Mustapha, située entre l’épi transversal de la jetée
Mustapha et le brise-lames Est avec 240 m de largeur et 16m de profondeur.
LES CAPACITES D’ENTREPOSAGE : Le port d’Alger dispose d’une surface totale d’entreposage
de 282.000 m², représentant 24% de la surface totale uniformément répartie entre les 3
zones géographiques du port et accueillant diverses marchandises : Terre pleins de 232.000
m² 12 magasins de 50.000 m² Cette capacité permet l’entreposage de 120.000 tonnes de
marchandises, alors que le volume moyen débarqué mensuellement aujourd’hui est de
800.000 tonnes.
LES PORTES D’ACCES : Il existe neuf (09) portes d’accès au port d’Alger.
ORGANISATION EN ZONE : Le port est organisé en trois (03) zones :
Zone Nord : Délimitée par la pêcherie et la Capitainerie (du quai 5 à 11) ;
Zone Centre : Délimitée par les formes de radoub et le terminal à Conteneurs (du quai 16 à
25) ;
Zone Sud : Délimitée par le Terminal à Conteneurs et la brise-lame Est (du quai 30 à 37). Les
trois (03) zones ne sont pas communicantes mais reliées de l’extérieur par voies terrestres (à
l’extérieur de la clôture portuaire).
VOUTES : Un volume de voûtes de 245.000 M3, concédé, destiné à différentes activités de
stockage et commerciales
TIRANT D’EAU : Variant entre 6 mètres et 10 mètres, ces tirants d’eau permettent au port
d’Alger d’accueillir des navires pouvant transporter jusqu’à 25.000 tonnes de marchandises

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