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Apparu dans les années 1920 au sein de quelques grandes entreprises industrielles
américaines, le contrôle de gestion a été pleinement développé dans les entreprises françaises
au début des années 1970. La principale mission du contrôle de gestion est d’identifier et de
maîtriser les sources de la création de valeur dans un environnement économique devenu de
plus en plus turbulent. Dans les grandes entreprises, la maîtrise de la performance suppose
également d’assurer la coordination de l’ensemble des actions en orientant le personnel
d’encadrement et d’exécution dans le sens souhaité par les dirigeants. L’organisation est alors
découpée en entités (appelées centres de responsabilité) jouissant d’une autonomie plus ou
moins large en contrepartie d’un objectif à atteindre. Le contrôle de gestion évalue la
performance des centres de responsabilités.
I/ La notion de contrôle de gestion
Le mot « contrôle» est souvent associé à celui de vérification. Lorsque au cours d’une
vérification, il apparaît que les règles ne sont pas respectées, il s’ensuit généralement une
sanction. Limiter le terme « contrôle» à un processus de vérification sanction conduirait à
réduire considérablement le champ de cette discipline.
L’acception anglo-saxonne du mot « contrôle» entendue au sens de maîtrise traduit davantage
la complexité de ce domaine de la gestion.
Exemple dans le langage courant, l’expression « contrôler son véhicule» signifie maîtriser
celui-ci.
1/ Maîtrise de la performance
L’objet du contrôle de gestion est de maîtriser la performance. Le concept de performance
n’est pas simple à cerner. Il existe néanmoins un consensus relatif aux conditions requises
pour qualifier une organisation de performante.
Maîtriser la performance d’une organisation suppose la mise en œuvre d’un ensemble de
dispositifs afin que les objectifs stratégiques (efficacité) soient atteints et que les moyens
engagés maximisent la valeur obtenue et perçue par les clients et les actionnaires (efficience).
Le contrôle de gestion consiste à construire un système d’objectifs et à en piloter la
réalisation.
2/ Maîtrise de la performance et couple coût-valeur
La maîtrise de la performance impose que les moyens employés pour atteindre les résultats ne
soient pas disproportionnés. Nous retrouvons ici le concept d’efficience qui a été récemment
réaffirmé et précisé sous la nouvelle terminologie de «couple coût-valeur ».
Si les objectifs ne sont pas correctement identifiables par les membres d’une organisation, il
est impossible de mettre en œuvre des dispositifs pour les atteindre; dans ce cas l’organisation
n’est pas efficace et elle n’est donc pas performante.
Il est parfois impossible de quantifier les résultats obtenus, soit parce qu’ils sont trop
qualitatifs ou soit qu’il n’existe pas de représentation de l’activité. Il est alors impossible
d’évaluer l’efficience de l’organisation. Dans la plupart des cas, on se limite alors à un
contrôle des moyens engagés.
a - Descendantes
La direction générale doit diffuser aux niveaux inférieurs des informations sur
l’environnement économique ainsi que les options stratégiques retenues. Le contrôle de
gestion a pour fonction:
• de formuler ces informations de manière qu’elles soient claires et comprises de tous;
• de décliner et d’expliquer les objectifs stratégiques à tous les niveaux hiérarchiques.
b - Ascendantes
b/ Informations horizontales
Le contrôle de gestion produit des informations horizontales pour répondre au besoin de
coordination des unités de même niveau hiérarchique.
3/ Le contrôle de gestion fournit des instruments de pilotage
Ce pilotage organise puis vérifie l’utilisation de la délégation d’autorité. Il fixe des objectifs à
atteindre et s’assure de leur réalisation. La planification et le reporting sont les principaux
instruments de pilotage centralisé.
Le choix d’indicateurs de performance pertinents et acceptés par le responsable est une
condition nécessaire au bon fonctionnement de cette organisation. La fonction du contrôle de
gestion est de veiller à ce que le responsable d’une entité soit uniquement jugé sur les
éléments dont il a la maîtrise.
A bien des égards, le contrôle de gestion peut être considéré comme une discipline de
synthèse qui ne peut être étudiée et pratiquée que si l'on dispose, en amont, de connaissances
approfondies dans tous les autres domaines de la gestion.
1. La comptabilité
2. La finance
ln fine, le contrôle de la rentabilité du capital investi oriente, pour une très large part, tout le
processus de contrôle de gestion. En particulier, au niveau de l'établissement des budgets
financiers, l'utilisation de nombreuses notions d'analyse financière est nécessaire: critères de
choix des investissements, techniques d'actualisation, notion de besoin en fonds de roulement,
etc...
3. La mercatique
L'établissement des prévisions des ventes et des budgets des services commerciaux suppose
une bonne compréhension de l'organisation de la fonction distribution et des principes du
marketing. Une notion telle que le cycle de vie d'un produit, par exemple, est primordiale
pour budgéter et contrôler les ventes: un produit en phase de maturité ne pose pas les mêmes
problèmes qu'un produit en phase de déclin, ou qu'un produit en phase de lancement.
4. La gestion des ressources humaines
Les charges de personnel constituent souvent un élément important des coûts de revient et
leur imputation aux différents produits pose des problèmes redoutables dans le domaine de la
comptabilité d gestion. Les systèmes d'incitation et de rémunération sont intimement liés dans
certains cas au système de contrôle comme dans le cas par exemple où l'existence d'une prime
est liée à un écart de rendement.
6. La stratégie
Une attention toute particulière doit être apportée à cette dernière discipline qui entretient des
liens très étroits avec le contrôle.
Une entreprise opère des choix stratégiques qui doivent ensuite être opérationnalisés et donner
lieu à une évaluation. Concrètement, les grandes orientations stratégiques sont traduites en un
plan à moyen terme (à trois ou cinq ans, par exemple) et, chaque année, une tranche de ce
plan est précisée et détaillée sous la forme de budgets qui servent de guide à l'action
quotidienne et permettent d'initier un processus de contrôle périodique des résultats. C'est
donc, en quelque sorte, le contrôle de gestion qui permet de « décliner» la stratégie.
Au niveau de chaque domaine d'activité il faut, en principe, opter pour une des stratégies «
génériques» vulgarisées par M. PORTER, c'est-à-dire choisir les armes avec lesquelles on
entend aller à la bataille concurrentielle: stratégie de domination par les coûts, stratégie de
différenciation (par la marque ou la qualité par exemple) ou stratégie de focalisation (le fait de
choisir un créneau bien précis). En fonction du choix stratégique, il importe d'identifier les «
facteurs clés de succès» (FCS) pertinents qui vont servir de base à la conception du système
de contrôle, par le biais du choix des indicateurs de performance à retenir, par exemple, dans
les états de contrôle budgétaire ou les tableaux de bord. Par exemple, si on choisit la
domination par les coûts, il va falloir parfaitement maîtriser les coûts de fabrication aux
différents stades du processus de production et on aura un contrôle de gestion «classique»,
avec, par exemple, un suivi minutieux des écarts de consommation et de productivité dans les
ateliers. Par contre, dans le cas d'une stratégie de différenciation, pour des produits de luxe ou
des pièces très techniques pour l'aéronautique exigeant une très grande fiabilité, on accordera
beaucoup moins d'importance aux coûts et beaucoup plus à des indicateurs de qualité par
exemple.
Une troisième dimension de ces problèmes concerne la déclinaison « fonctionnelle» de la
stratégie: il y a dans l'entreprise une stratégie commerciale, une stratégie industrielle, une
stratégie financière, etc. Là encore, le contrôle de gestion est en première ligne, dans la
mesure où les états de contrôle se doivent d'être des outils au service de la mise en œuvre de
ces stratégies fonctionnelles. Par exemple, la stratégie commerciale repose sur une certaine
segmentation du marché et sur une certaine organisation des services commerciaux par type
de clientèle ou par zones géographiques qui doivent se refléter dans le découpage analytique
destiné à suivre les performances par couples produits-marchés et dans le découpage par
centres budgétaires de responsabilité si l'on veut pouvoir motiver et dynamiser les équipes.
1/ Comptabilité de gestion
La comptabilité de gestion réalise le calcul et l’analyse des coûts qui sont nécessaires à la
prévision, à la mesure et au contrôle des résultats. Elle apporte aux dirigeants et aux
gestionnaires de l’entreprise des informations utiles à leurs décisions et contribue à améliorer
la performance de l’organisation.
Les coûts peuvent être calculés a priori en vue de les maîtriser ou a posteriori dans l’intention
de les contrôler;
Il existe plusieurs méthodes de calcul des coûts:
• la méthode des coûts complets qui incorpore l’ensemble des charges dans les coûts des
produits / activités / centres de responsabilité;
• la méthode des coûts partiels qui n’affecte qu’une partie des charges (variables et / ou
directes) aux coûts.
• Le choix de la méthode dépend de l’objectif poursuivi.
• Exemple - La méthode du coût partiel est appropriée à l’élaboration d’une politique de
tarification pour une clientèle segmentée.
• La méthode du coût complet est davantage pertinente pour établir un devis.
2/ Budgets
3/ Tableaux de bord
Les tableaux de bord sont des instruments de pilotage à court terme dirigés vers l’action. Ils
comportent un nombre limité d’indicateurs clairs, pertinents, obtenus rapidement traduisant
les facteurs de compétitivité de l’entreprise ou d’un centre de responsabilité.
Par leur aspect synthétique, les tableaux de bord attirent l’attention des gestionnaires sur les
points clés de leur gestion et améliorent ainsi la prise de décision. Les indicateurs peuvent être
financiers, physiques et ou qualitatifs.
Les tableaux de bord doivent être adaptés à chaque niveau hiérarchique. Le choix
d’indicateurs communs entre les niveaux hiérarchiques favorise le dialogue et la
communication entre le supérieur et ses collaborateurs. .
Le’s managers américains utilisaient principalement le tableau de bord comme un outil
d’évaluation des performances « financières de l’entreprise. Une nouvelle génération de
tableaux de bord américains dénommée Balanced Scorecard intègre des indicateurs de
diverses natures afin d’agir de manière prospective sur les différents facteurs de la
performance.
4/ Prix de cession interne
Les prix de cession interne sont les prix qui valorisent les transactions entre centres de
responsabilité. Ils permettent de mesurer la contribution des centres de responsabilité au
résultat global de l’entreprise. Un système de prix de cession interne a pour objectif de
transmettre, à l’intérieur de l’entreprise, les contraintes du marché afin de dynamiser et de
motiver les responsables de centres.
Les prix de cession interne peuvent correspondre au prix du marché à condition qu’il existe
sur le marché le même type de biens (ou de prestations) que celui offert à l’intérieur de
l’entreprise; Dans le cas contraire, ils sont déterminés par référence au coût des biens ou des
prestations.
Le choix d’une méthode de fixation des prix de cession interne est complexe et provoque
souvent des conflits internes. Une politique de prix de cession interne relève d’un certain
nombre de paramètres qui doivent être cohérents avec la stratégie de l’entreprise.