Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I- Introduction
II- Classification
III- Epidémiologie
IV- Physiopathologie
V- Pathogénie du diabète de TYPE 1
VI- Etiopathogènie
VII- Critères de diagnostic du diabète dans l'enfance et
l'adolescence
VIII- Autres types de diabète de l’enfant
IX- Dépistage du diabète
X- Traitement
- Insulinothérapie
- Diététique
- Éducation
- L’activité physique
XI- Complications
- Aigues
Hypoglycémie
Décompensation acido-cétosique
- Chroniques
Microangiopathie
Macroangiopathie
XII- Suivi d’un enfant diabétique
XIII- Conclusion
1|P a g e
I. INTRODUCTION :
2|P a g e
II. CLASSIFICATION
La nouvelle classification des diabètes distingue le diabète :
D. de type 1 (anciennement diabète insulino-dépendant),
D. de type 2 (qui regroupe la majorité des diabètes non insulinodépendants),
Les « autres diabètes spécifiques » (ou diabètes secondaires).
On peut noter que certains types de diabète génétiques non insulinodépendants dont le
mécanisme a été élucidé (MODY, diabète mitochondrial) sont devenus des diabètes
« secondaires ».
Tableau 01 : Classification étiologique des anomales d la glycémie
3|P a g e
III. EPIDEMIOLOGIE :
Dans la plupart des pays occidentaux, le diabète de type 1 représente plus de 90% du
diabète de l'enfant et de l'adolescent, tandis que tout au long de la vie, le diabète de type 1
représente de 5 à 10% des personnes atteintes de diabète. Cependant, l'incidence du diabète de
type 1 par rapport au diabète de type 2 peut être différente selon les populations avec une
distribution différente de l'âge et de la race / origine ethnique.
L'incidence du diabète de type 1 varie considérablement entre les différents pays, au sein
des pays et entre les différentes populations ethniques, les taux d'incidence les plus élevés
étant observés en Finlande, en Europe du Nord et au Canada. Il existe une différence
d'environ 20 fois dans l'incidence de la maladie parmi les Caucasiens vivant en Europe, et les
taux d'incidence sont corrélés à la fréquence des gènes de sensibilité HLA dans la population
générale. Sur les quelque 500 000 enfants atteints de diabète de type 1 dans le monde, environ
26% sont originaires d'Europe et 22% d'Amérique du Nord et des Caraïbes.
En Asie, l'incidence du diabète de type 1 est très faible ; Japon environ 2 pour 100 000
années-personnes ; Chine (Shanghai) 3,1 pour 100 000 ; Taiwan environ 5 pour 100 000 et le
diabète de type 1 dans ces pays a une association HLA différente et unique par rapport aux
Caucasiens. En outre, il existe une forme distincte de diabète de type 1 à progression lente au
Japon, qui représente environ un- tiers des cas de diabète de type 1.
Une variation saisonnière dans la présentation des nouveaux cas est bien décrite, le pic
étant dans les mois d'hiver, alors que d'autres rapports montrent des taux plus élevés pendant
les saisons plus chaudes ou des variations d'une année à l'autre. Tout comme l'association
entre le mois de naissance et le risque de diabète de type 1
4|P a g e
Tableau 02 : Estimations globales sur le diabète de type 1 chez les enfants et adolescents
(0 à 14 ans), 2019
Population (0 a 14 ans) 1,98 milliard
Diabète de type 1 chez les enfants et adolescents (0 à 14 ans)
Nombre d’enfants et d’adolescents vivant avec le diabète de type 1 prévalent 600 900
(existant)
Nombre de cas incidents (nouveaux) de diabète de type 1 par an 98 200
La Carte sur la Fig.01 montre les taux d’incidence par pays (pour 100 000) du diabète de type
1 chez les enfants et adolescents de moins de 15 ans. Dans les pays ou l’accès à l’insuline est
limite et les services de sante insuffisants, les enfants et adolescents vivant avec le diabète de
type 1, même correctement diagnostique, connaissent de graves complications et une
mortalité précoce
Figure 01 : Taux d’incidence standardisés par rapport à l’âge et au sexe (pour 100 000 habitants
par an) du diabète de type 1 chez les enfants et adolescents de 0 à 14 ans
Par exemple, En Algérie ; Une étude a pour but de présenter l’évolution épidémiologique du
DT1 de l’enfant a` travers un recrutement de 45 années dont La population de référence est
celle du département d’Oran
5|P a g e
100 000 enfants de 0–14 ans est représentée sur la Fig. 2. L’incidence du diabète type 1 a
augmenté : alors qu’elle était de 22.06/100 000 enfants/an entre 0 et 14 ans en 2012, elle est
passée à 31.12/100 000 enfants/an entre 0 et 14 ans en 2017
Fig.2 : Incidence annuelle moyenne du DT1
des moins de 15 ans (n = 2358).
6|P a g e
- Actions de l'insuline : seul système hypoglycémiant de l'organisme : l'insuline joue un
rôle majeur dans l'homéostasie énergétique et notamment dans le contrôle de la
glycémie.
* Au niveau du foie : mise en réserve du glucose sous forme de glycogène,
diminution la glycogénolyse, inhibition la gluconéogenèse (à partir du lactate, alanine
provenant du pyruvate musculaire et du glycérol à partir des triglycérides)
* Au niveau musculaire : augmentation de la captation et mise en réserve sous forme
de glycogène.
* Au niveau tissu adipeux : captation du glucose et synthèse des triglycérides et
freination la lipolyse.
En résumé :
- Hyperglycémie : par augmentation glycogénolyse et néoglucogenèse.
- Augmentation de la lipolyse au niveau du tissu adipeux : hydrolyse des triglycérides,
libération des AGL et du glycérol
- Corps cétoniques : produits par le foie à partir des AGL aboutissant à une cétonémie,
cétonurie puis acidose.
7|P a g e
Tableau 03 : Influence de l'alimentation (taux d'insuline élevé) ou du jeûne (faible taux d'insuline)
sur certains processus métaboliques du foie, des muscles et des tissus adipeux
HYPERINSULINEMIE HYPOINSULINEMIE
(ÉTAT POSTPRANDIAL) ((ÉTAT À JEÛNE)
Absorption de glucose Production de glucose
Synthèse du glycogène Glycogénolyse
Le foie Absence de gluconéogenèse Gluconéogenèse
Lipogenèse Absence de lipogenèse
Absence de cétogenèse Cétogenèse
Figure 04 : Mécanismes physiopathologiques des altérations métaboliques observées au cours du diabète de type 1
8|P a g e
La majorité des cas (type 1A) résulte de la destruction auto-immune des cellules β
pancréatiques, qui se produit à un taux variable, et devient cliniquement symptomatique
quand environ 90% des β-cellules pancréatiques sont détruites.
De nouvelles connaissances sur les jeunes à risque de développer un DT1 suggèrent que
la maladie précoce est un continuum qui progresse à travers des stades identifiables distincts
avant l'apparition des symptômes cliniques. Le déroulement de la maladie est classiquement
représenté en trois stades successifs ;
LE STADE 1 est caractérisé par la présence d'une auto-immunité à cellules β avec
normoglycémie et une absence de symptômes cliniques, qui peuvent durer des mois à
de nombreuses années.
LE STADE 2 évolue vers la dysglycémie mais reste asymptomatique
LE STADE 3 est défini comme l'apparition d'une maladie symptomatique
hyperglycémique, survenant lorsque ne subsiste qu’un faible pourcentage (entre 10 et
50 %) de cellules b fonctionnelles.
Figure 05 : Histoire naturelle du diabète de type 1. ICA : anticorps anti-îlots de Langerhans ; IAA : anticorps anti-insuline ;
GAD : anticorps anti glutamate décarboxylase ; IA2A : anticorps anti-tyrosinephosphatase ;
HGPO : hyperglycémie provoquée par voie orale ; HPIV : hyperglycémie provoquée par voie intraveineuse
VI. ETIOPATHOGENIE :
Le diabète insulinodépendant (DID) de l’enfant a une origine multifactorielle dont les
principales composantes sont :
9|P a g e
1. Génétique
Le diabète de type 1 représente une maladie hétérogène dont l’hérédité est polygénique.
Ce caractère héréditaire se traduit par un risque accru de la maladie chez les apparentés d’un
sujet diabétique de type 1 (Tableau 04).
Tableau 04 : Risque absolu de diabète pour un apparenté de premier degré d’un sujet diabétique
Patient diabétique Risque
Père 6 % (pour son enfant)
Mère 2% (pour son enfant)
Père et mère 30% (pour leur enfant)
Frère et sœur 5% (pour le frère ou la sœur)
Jumeau monozygote 33% (pour son jumeau)
Deux personnes atteintes 30%
Population générale 0.3%
10 | P a g e
HLA-DR
HLA-DR3-DR4 5,11 %
HLA-DR3-X ou DR4-X 1,58 %
Non DR3, non DR4 0,11 %
DR2 < 0,1 %
HLA-DQ
DQB1*0201-DQB1*0302 4,94 %
DQB1*0302-X 3,46 %
DQB1*0302-DQB1*0302 5%
DQB1*0602 0,06 %
Tableau 06 : Risque de diabète de type 1 selon le partage et le type d’allèles HLA
avec le propositus diabétique
Partage d’haplotypes HLA avec le probant Risque absolu
diabétique
Frère ou sœur 5%
Frère ou sœur HLA bi-identiques 12%
Frère ou sœur HLA bi-identiques DR3-DR4 20%
Frère ou sœur HLA haplo-identiques 6%
Frère ou sœur HLA différents 1%
Jumeau monozygote 33%
Jumeau monozygote DR3-DRX 38%
Jumeau monozygote DR4-DRX 42%
Jumeau monozygote DR3-DR4 70%
Le risque absolu de diabète après détermination de l’HLA-DR est plus important que dans la
population générale, mais reste là encore trop faible pour que le typage HLA soit utilisé, seul,
comme méthode de prédiction du diabète.
11 | P a g e
PTPN22 (Tyrosine Phosphatase lymphoïde)
Un polymorphisme mono-nucléotidique dans le gène PTPN22 sur le chromosome 1p13 qui
code la tyrosine phosphatase lymphoïde est fortement corrélé à l'incidence du DT1 dans 2
populations indépendantes. Ce gène est associé à plusieurs autres maladies auto-immunes
telles que la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux disséminé, le vitiligo et la maladie
de Graves.
Récepteur de l'interleukine-2
Les polymorphismes mono-nucléotidiques dans ou à proximité du gène du récepteur IL-2
se sont avérés être associés au risque de DT1. À ce jour, les études sur l'IL-2 dans le DT1
n'ont pas réussi à arrêter la progression.
Récepteur de l'interleukine-1
L'activation du récepteur de l'IL-1 et les chimiokines impliquées dans la chimiotaxie des
monocytes / macrophages et des neutrophiles ont également été identifiées comme des étapes
critiques dans la nécrose des îlots induite par l'oxyde nitrique et l'apoptose qui en résulte. En
effet, l'inhibition de l'activation des voies inflammatoires dépendantes de l'IL-1β par un
antagoniste du récepteur de l'IL-1 dans les îlots de rats cultivés exposés à l'oxyde nitrique a
empêché la nécrose et l'apoptose de soutenir l'évaluation dans les îlots humains in vitro et
potentiellement comme thérapie post-transplantation. Le blocage de l'IL-1 chez les patients
atteints de DT1 n'a pas interrompu la progression.
CYP27B1
Le gène du polypeptide 1 du cytochrome P450, sous-famille 27, code pour la vitamine D
1α-hydroxylase. En raison du rôle connu de la vitamine D dans la régulation immunitaire et
en raison des preuves épidémiologiques que la vitamine D peut jouer un rôle dans le DT1, ce
gène a été examiné comme gène candidat et 2 polymorphismes mono-nucléotidiques ont été
associés
2. Immunologie
12 | P a g e
Plusieurs autoantigènes insulaires ont été identifiés dans un modèle animal de diabète
auto-immun, la souris non obese diabetic (NOD), mais aussi chez l’homme. La réaction auto-
immune débute contre un nombre restreint d’autoantigènes, puis s’étend. L’autoantigène
déclenchant la maladie reste inconnu. L’immunité à médiation humorale, de type Th2, est
activée secondairement, aboutissant à la formation d’anticorps dirigés contre des
autoantigènes insulaires, détectables chez une majorité de sujets diabétiques au débute la
maladie. Les risques absolus de diabète associés à la détection d’autoanticorps chez les
apparentés de premier degré d’un diabétique sont bien supérieurs à ceux associés à la
détection de molécule HLA de susceptibilité ; la recherche de ces autoanticorps est ainsi à la
base du dépistage du diabète auto-immun de type 1.
Les anticorps anti-cellules d’îlots (islet-cell antibodies : ICA) sont des anticorps dirigés
contre plusieurs spécificités antigéniques intracytoplasmiques. Ils sont mesurés en
immunofluorescence indirecte par incubation du sérum en présence de coupes de pancréas
humain congelé.
Leur taux est exprimé en unités juvenile diabetes foundation (JDF). Ils sont présents chez 80
% des enfants diabétiques au début de la maladie, contre moins de 1 % dans la population
générale. Deux à 4 % des apparentés du premier degré de diabétiques de type 1 ont des ICA ;
30 à 100 % progressent vers un diabète de type 1
Les ICA sont dirigés contre plusieurs déterminants antigéniques insulaires. L’un d’entre
eux est la glutamate-décarboxylase (GAD), enzyme exprimée dans le cerveau et dans les
cellules endocrines du pancréas. Les anticorps anti-GAD sont présents chez près de 80 %
des enfants diabétiques insulinodépendants au début de la maladie, et chez 3 % des
apparentés de premier degré. Lorsqu’ils sont les seuls autoanticorps détectés au début de
la maladie, ils semblent associés à une progression plus lente de celle-ci (maintien
prolongé d’une insulinosécrétion résiduelle).
L’IA2, membre de la famille des protéines transmembranaires ayant une activité tyrosine-
phosphatase, est également un antigène reconnu par les ICA. Les anticorps anti-IA2 sont
présents dans 38 à 51 % des diabètes juvéniles au début et chez 7 % des apparentés.
Enfin, des anticorps anti-insuline (IAA) sont présents chez 30 à 40 % des enfants
diabétiques à la découverte de la maladie, plus fréquemment avant l’âge de 5 ans. La
prévalence des IAA chez les apparentés est classiquement considérée comme peu élevée
(3 %) et semble inversement corrélée à l’âge.
Lors du diagnostic de diabète, au moins un autoanticorps est présent dans 96 % des cas chez
l’enfant et 70 % des cas chez l’adulte ; 70 % des enfants et adolescents âgés de moins de 20
ans ont au moins trois anticorps positifs sur les quatre (les ICA étant les plus fréquents),
versus 34 % des adultes (les anti-GAD étant les plus fréquents). Les fréquences les plus
élevées des ICA, IAA et anti-IA2 sont observées chez les enfants de moins de 10 ans. Les très
jeunes enfants diabétiques (moins de 2 ans) ont la particularité d’avoir les taux d’IAA les plus
élevés. En pratique, cela signifie que l’absence d’autoanticorps à la découverte d’un diabète
insulinodépendant chez un enfant doit faire discuter la nature auto-immune de celui-ci. En
revanche, les autoanticorps disparaissent progressivement avec l’ancienneté du diabète, en 5 à
10 ans environ.
3. Environnement :
Que 50% environ des jumeaux monozygotes sont discordants pour le DT1, la variation
observée dans les zones urbaines et rurales peuplées du même groupe ethnique,
le changement d'incidence qui se produit avec la migration, l'augmentation de l'incidence qui
a été observée dans presque toutes les populations en les dernières décennies et la survenance
13 | P a g e
de la saisonnalité montrent tous que les facteurs environnementaux jouent également un rôle
important dans la causalité du DT1.
Infections virales
Il est possible que divers virus jouent un rôle dans la pathogenèse du T1DM, mais aucun
virus unique, ni aucun mécanisme pathogène unique, ne se démarque dans l'étiologie
environnementale du T1DM. Au lieu de cela, une variété de virus et de mécanismes peuvent
contribuer au développement du diabète chez des hôtes génétiquement sensibles. Les
mécanismes invoqués impliquaient une infection directe des cellules β par des virus entraînant
la lyse et la libération d'auto-antigènes, une infection virale directe des cellules présentatrices
d'antigène provoquant une expression accrue des cytokines et le « mimétisme moléculaire »,
la notion selon laquelle les antigènes viraux présentent une homologie avec eux-mêmes.
épitopes.
Entérovirus
Des études montrent une augmentation des preuves d'infection entérovirale chez les
patients atteints de DT1 et une prévalence accrue de l'ARN entéroviral dans les échantillons
de sang prénataux d'enfants qui développent par la suite le DT1. En outre, il existe des
rapports de cas d'association entre une infection entérovirale et le DT1 subséquent. Mais la
véritable signification de ces infections reste inconnue pour le moment.
14 | P a g e
DT1. Les taux de DT1 et d'autres maladies auto-immunes sont généralement plus faibles dans
les pays sous-développés où la prévalence des infections infantiles est élevée et ont tendance à
augmenter à mesure que ces pays se développent. L'incidence du T1DM diffère presque 6 fois
entre la Carélie russe et la Finlande, même si les deux sont peuplées par une population
génétiquement liée et sont adjacentes l'une à l'autre et à la même latitude. L'incidence de
l'auto-immunité dans les 2 populations varie inversement avec les niveaux d'anticorps
immunoglobuline (Ig) E, et l'IgE est impliquée dans la réponse à l'infestation parasitaire.
Toutes ces observations indiquent qu'une exposition réduite à certains parasites et autres
microbes dans la petite enfance peut conduire à un risque accru d'auto-immunité plus tard
dans la vie, y compris le diabète auto-immun. D'un autre côté, les études cas-témoins
rétrospectives ont été au mieux équivoques et les preuves directes de la protection par les
infections infantiles font encore défaut.
Régime
L’allaitement maternel peut réduire le risque de DT1, soit directement, soit en retardant
l’exposition aux protéines du lait de vache. L’introduction précoce de protéines de lait de
vache et l’exposition précoce au gluten sont impliquées dans le développement de l’auto-
immunité et il a été suggéré que cela résulte de la « fuite » de l’intestin immature aux
antigènes protéiques. Les antigènes impliqués comprennent la β-lactoglobuline, une protéine
lipocalique majeure du lait de vache, qui est homologue à la protéine glycodéline humaine
(PP14), un modulateur des lymphocytes T. D'autres études se sont concentrées sur l'albumine
sérique bovine comme antigène incitant, mais les données sont contradictoires et pas encore
concluantes. En outre, le lait et les produits laitiers sont également des indicateurs du niveau
de contamination des polluants organiques persistants, des polychlorobiphényles, de la
dioxine et autres. Une vaste étude chez les nourrissons à haut risque de DT1 n'a pas démontré
de réduction de l'incidence des auto-anticorps associés au diabète lorsqu'ils sont nourris avec
une préparation à base de lait de vache largement hydrolysée. Une étude plus petite a
démontré une incidence réduite de production d'auto-anticorps chez les nourrissons nourris
avec une formule à base de lactosérum sans insuline bovine. Des études complémentaires sont
en cours et devraient être disponibles en 2017.
D'autres facteurs alimentaires qui ont été suggérés à divers moments comme jouant un
rôle dans le risque de diabète comprennent les acides gras oméga-3, la vitamine D, l'acide
ascorbique, le zinc et la vitamine E. La vitamine D est biologiquement plausible (elle joue un
rôle dans la régulation immunitaire) , la carence est plus fréquente dans les pays du nord
comme la Finlande, et il existe des preuves épidémiologiques selon lesquelles une diminution
des taux de vitamine D pendant la grossesse ou la petite enfance peut être associée au risque
de diabète; mais les preuves ne sont pas encore concluantes et on espère que des études en
cours comme TEDDY (les déterminants environnementaux du diabète chez les jeunes)
aideront à résoudre certaines des incertitudes dans ce domaine.
Stress psychologique
Plusieurs études montrent une prévalence accrue de situations psychologiques stressantes
chez les enfants qui ont développé par la suite un DT1. On ignore si ces stress ne font
qu'aggraver l'auto-immunité préexistante ou s'ils peuvent réellement déclencher l'auto-
immunité par des mécanismes épigénétiques.
15 | P a g e
VII. CRITÈRES DE DIAGNOSTIC DU DIABÈTE DANS L'ENFANCE
ET L'ADOLESCENCE
Les critères de diagnostic du diabète sont basés sur les mesures de glycémie et la présence
ou l'absence de symptômes. Différentes méthodes peuvent être utilisé pour diagnostiquer le
diabète et en l'absence d’hyperglycémie, le diagnostic doit être confirmé par des tests répétés.
Clinique :
• Le diabète chez les jeunes présente généralement des caractéristiques symptômes tels
que polyurie, polydipsie, nycturie, énurésie, perte du poids qui peut être accompagnée de
polyphagie, de troubles du comportement y compris des performances scolaires réduites
16 | P a g e
et une vision floue. Altération de la croissance et sensibilité à certaines infections peut
également accompagner une hyperglycémie chronique.
• Dans sa forme la plus sévère, acidocétose ou syndrome hyperosmolaire non cétotique
(plus rare) peut se développer et conduire à la stupeur, au coma et en absence de
traitement efficace, la mort.
Examens complémentaires
1. Affirmer le diabète
Une glycémie supérieure ou égale à 200 mg/dl (11 mmol/l) mesurée à n’importe quel
moment delà journée, associée aux signes cliniques du diabète, suffit pour faire le diagnostic.
La glycosurie, détectée à l’aide d’une bandelette réactive, est abondante. Elle est souvent
associée à une cétonurie. Lorsque l’hyperglycémie débute, elle peut être insuffisamment
élevée pour entraîner des symptômes. Le diabète est alors diagnostiqué fortuitement sur une
glycémie à jeun (glycémie plasmatique à jeun supérieure ou égale à 126 mg/dl à deux
reprises) ou à l’aide d’une épreuve d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) :
glycémie supérieure ou égale à 200 mg/dl au temps 120 minutes de l’HGPO, lors de deux
HGPO. En pratique, une seule HGPO est réalisée.
17 | P a g e
Tableau 07 : Les seuils diagnostiques de glycémie à jeun ou non à jeun .
1. Symptômes classiques de diabète ou de crise hyperglycémique, avec une
concentration plasmatique de glucose ≥ 11,1 mmol / L (200 mg / dL).
Ou
2. Glycémie plasmatique à jeun ≥ 7,0 mmol / L (≥ 126 mg / dL). Le jeûne est défini
comme l'absence d'apport calorique pendant au moins 8 h. a
Ou
3. Glycémie post-charge de deux heures ≥ 11,1 mmol / L (≥ 200 mg / dL) pendant un
test oral de tolérance au glucose. a
Le test doit être effectué en utilisant une charge de glucose contenant
l'équivalent de 75 g de glucose anhydre dissous dans l'eau ou 1,75 g / kg de
poids corporel jusqu'à un maximum de 75 g.
Ou
4. HbA1c ≥ 6.5%b
a : En l'absence d'hyperglycémie sans équivoque, le diagnostic de diabète basé sur ces critères doit être confirmé
par des tests répétés.
b : Une valeur inférieure à 6,5% n'exclut pas le diabète diagnostiqué à l'aide de tests de glycémie. Le rôle de
l'HbA1c seule dans le diagnostic du diabète de type 1 chez les enfants n’est pas clair.
19 | P a g e
glycémique des toutes dernières semaines précédant la consultation. Elle est utile dans
les cas où l’HbA1c est fausse
L'intolérance au glucose (IG) et l'anomalie de la glycémie à jeun (AGJ) sont des étapes
intermédiaires de l'histoire naturelle du métabolisme glucidique désordonné entre
l'homéostasie normale du glucose et le diabète. L’AGJ et l’IG ne sont pas interchangeables et
représentent différentes anomalies de la régulation du glucose ou différentes étapes de la
progression de la dysglycémie. L’AGJ est une mesure du métabolisme des glucides perturbé à
l'état basal tandis que l’IG est une mesure dynamique de l'intolérance aux glucides après une
charge de glucose standardisée L’AGJ et l’ATG ne sont pas des entités cliniques à part entière
; les patients atteints d'AGJ et / ou d'ATG sont appelés « prédiabète », ce qui indique leur
risque relativement élevé de développer un diabète et une maladie cardiovasculaire, en
particulier dans le contexte de l'obésité. Les critères de diagnostic du prédiabète et du diabète
chez les enfants, y compris la glycémie à jeun, l'HGPO et l'HbA1c 5,7% à 6,4% (39-47
mmol / mol), n'ont pas été rigoureusement évalués comme ils l'ont fait chez les adultes
L’AGJ et l'IG peuvent être associés au syndrome métabolique, dont les caractéristiques
comprennent l'obésité (en particulier l'obésité abdominale ou viscérale), la dyslipidémie (taux
élevés de triglycérides et / ou faibles niveaux de lipoprotéines de haute densité) et
l'hypertension. L’AGJ et l'IG peuvent être observés comme des stades intermédiaires dans l'un
des processus pathologiques, mais sont considérés comme des défauts de base généralement
associés à la pathogenèse du diabète de type 2.
Les personnes qui répondent aux critères de l'AGJ ou de l'IG peuvent être euglycémiques
dans leur vie quotidienne, comme le montre une HbA1c normale ou presque normale, et
celles qui sont atteintes d'IG peuvent présenter une hyperglycémie uniquement lorsqu'elles
sont soumises à un HGPO
Les catégories correspondantes pour l'IG lorsque l'HGPO est utilisé sont les suivantes :
Glycémie 2 heures après une charge du glucose < 7,8 mmol / L (140 mg / dL) =
tolérance normale au glucose
Glycémie 2 heures après une charge du glucose : 7,8 à <11,1 mmol/L (140-200 mg /
dL) = Intolérance au glucose
Glycémie 2 heures après une charge du glucose ≥ 11,1 mmol / L (200 mg / dL) =
diagnostic provisoire de diabète (le diagnostic doit être confirmé, comme décrit ci-
dessus).
20 | P a g e
Le seuil de Glycémie à jeun pour diagnostiquer l'AGJ a été controversé. Dans 2003, la
directive de l'American Diabetes Association (ADA) a abaissé le Point de coupure glycémie à
jeun de 6,11 à 6,94 mmol/L (110-125 mg / dL) à 5,55 à 6,94 mmol / L (100-125 mg / dL)
pour augmenter la sensibilité des tests afin d'identifier les sujets à risque de développer un
diabète de type 2. Le seuil inférieur n'a pas été adopté à l'échelle internationale. Le seuil
inférieur augmente le nombre de sujets étiquetés à l'AGJ et montre des associations
incertaines avec des complications cliniques. Une méta-analyse qui a évalué le risque de
maladie coronarienne cardiovasculaire (MCV) en association avec différents critères d'AGJ a
révélé que le risque de MCV était comparativement élevé ainsi que la preuve que le risque de
MCV peut être confondu par l'IG altéré non détecté ou d'autres facteurs de risque
cardiovasculaire. Une charge de glucose (c.-à-d., un HGPO) est recommandée dans le
contexte d'une concentration élevée de glycémie à jeun pour évaluer avec précision leur risque
futur de diabète de type 2.
21 | P a g e
Figure 07 : Arbre décisionnel. Conduite à tenir devant une hyperglycémie de découverte fortuite.
HGPO : hyperglycémie provoquée par voie orale ; ICA : anticorps anti-îlots de Langerhans ; IAA : anticorps
anti-insuline ; GAD : glutamate-décarboxylase ; IA2 : tyrosine-phosphatase ; HPIV : hyperglycémie provoquée
par voie intraveineuse ; DID : diabète insulinodépendant ; MODY : maturity onset diabetes of the young.
22 | P a g e
Anomalies cliniques ou biologiques compatibles avec une maladie mitochondriale : atteintes neurologiques,
musculaires, ou sensorielles.
DIABETE DE TYPE 2
Dans plusieurs pays industrialisés comme les États-Unis, le Canada et le Japon, le
diabète de type 2 devient aujourd’hui aussi fréquent que le diabète de type 1 chez l’enfant.
L’apparition du diabète de type 2 chez l’enfant aux États-Unis concerne principalement
certaines populations connues pour leur prévalence élevée d’obésité, d’insulinorésistance et
ayant des antécédents familiaux de diabète de type 2 ou dont la mère a présenté un diabète
pendant la grossesse.
L'incidence du DT2 chez les enfants a été multipliée par plus de 10, selon la géographie
et principalement en raison de l'épidémie d'obésité infantile. Le DT2 pédiatrique peut
représenter jusqu'à 80% des nouveaux cas de diabète, en particulier chez les adolescents
obèses afro-américains et mexicains américains
Le diabète sucré de type 2 (diabète de type 2) est caractérisé par une hyperglycémie
causée par une résistance à l'insuline et une altération relative de la sécrétion d'insuline due à
un dysfonctionnement des cellules β, soit en tant que défaut génétique inné, soit résultant
d'une toxicité du glucose, d'une lipotoxicité ou d'autres mécanismes.
La présentation du DT2 est généralement plus insidieuse que celle du DT1. Contrairement
aux patients atteints de DT1 qui sont généralement malades au moment du diagnostic et dont
la présentation dure rarement plus de quelques semaines, les enfants atteints de DT2
recherchent souvent des soins médicaux en raison d'une prise de poids excessive et de la
fatigue résultant d'une résistance à l'insuline et / ou de la découverte fortuite de glycosurie lors
d'un examen physique de routine.
Des antécédents de polyurie et de polydipsie ne sont pas toujours une caractéristique clinique
cardinale chez ces patients. Acanthosis nigricans (pigmentation foncée des plis cutanés dans
la nuque en particulier), signe de résistance à l'insuline, est présent chez la majorité des
patients atteints de DT2 et s'accompagne d'une hyperinsulinémie relative au moment du
diagnostic. Cependant, l'élévation de l'insuline sérique est généralement
disproportionnellement inférieure à celle des enfants et adolescents non diabétiques de même
23 | P a g e
âge, poids et sexe, ce qui suggère un état d'insuffisance insulinique. Chez certains individus, il
peut représenter un DT1 à évolution lente.
Le DT2 chez les jeunes est généralement cliniquement caractérisé par une résistance à
l'insuline, ainsi que d'autres caractéristiques du syndrome métabolique qui sont couramment
présentes, notamment l'hypertension, l'hyperlipidémie, l'acanthosis nigricans, la stéatose
hépatique et la polykystose ovarienne.
Le diagnostic est confirmé par une glycémie à jeun ≥ 126 mg/dl associée à des
symptômes, ou par une glycémie ≥ 200 mg/dl 2 heures après une HGPO. Les dosages
d’insulinémie et de peptide C sont élevés à jeun et au cours de l’HGPO (hyperinsulinisme
témoignant d’une insulinorésistance) ; les auto-anticorps associés au diabète de type 1 sont
négatifs.
Les complications d’un diabète de type 2 apparu dans l’enfance sont encore peu
documentées compte tenu du faible recul. Mais les études les plus récentes suggèrent
l’existence de facteurs de risque cardiovasculaires et de comorbidités dès l’enfance.
Le traitement du diabète de type 2 chez l’enfant est encore à ce jour mal codifié, basé
sur celui de l’adulte (régime, activité physique, antidiabétiques oraux, voire insulinothérapie).
C’est vers la prévention que les efforts doivent actuellement se concentrer en France (lutte
contre l’obésité et la sédentarité).
Étant donné que l'hyperglycémie se développe lentement et que les patients peuvent être
asymptomatiques pendant des mois ou des années après avoir développé un DT2, le dépistage
du DT2 est recommandé chez les enfants à haut risque L’Association Américaine de Diabète
recommande que tous les jeunes en surpoids et présentant au moins 2 autres facteurs de risque
soient testés pour le DT2 à partir de l'âge de 10 ans ou au début de la puberté et tous les 2 ans
par la suite.
Critères*
- Surpoids (indice de masse corporelle> 85e percentile pour l'âge et le sexe, poids
pour la taille> 85e percentile ou poids> 120% de l'idéal pour la taille)
24 | P a g e
* Le jugement clinique doit être utilisé pour tester le diabète chez les patients à haut risque qui ne
répondent pas à ces critères.
DIABETE DU NOUVEAU-NE
Épidémiologie
Le diabète néonatal est exceptionnel : son incidence est de 1/450 000 naissances en
France. Un antécédent de diabète chez des apparentés du premier degré est retrouvé dans
28 % des cas.
Définition
Il est défini par une hyperglycémie persistante, insulinodépendante avant l’âge de 3 mois.
Les autoanticorps spécifiques du diabète sont négatifs. La glycémie normale d’un nouveau-né
au premier jour est de l’ordre de 57 ± 2 mg/dl (à terme). À l’âge de 1 mois, elle est de 72 ± 2
mg/dl. Une hyperglycémie peut être définie (arbitrairement)
par des valeurs supérieures à 120 mg/dl. On en distingue deux sous-types : le diabète néonatal
transitoire et le diabète néonatal permanent. Le diabète néonatal doit être différencié de
l’hyperglycémie iatrogène, fréquente, du prématuré ou de l’hypotrophe, soumis à des apports
de glucose intraveineux supérieurs à 6-7 mg/kg/min, ou à un traitement hyperglycémiant
(corticoïdes, théophylline, caféine).
Clinique et biologie
Le retard de croissance intra-utérin est présent dans 74 et 36 % des formes néonatales
transitoires et permanentes, respectivement (p < 0,03). Le gain pondéral entre la naissance et
le diagnostic est quasi nul dans les formes transitoires (en moyenne 2 g/j) alors qu’il peut être
normal dans les formes permanentes (20 g/j). L’âge médian au diagnostic est respectivement
de 6 jours (1-81) et de 27 jours (1-127) dans les formes permanentes et transitoires (p < 0,01).
Le mode de révélation par acidocétose est plus fréquent dans les formes permanentes
tandis que les formes transitoires sont souvent diagnostiquées lors de la surveillance
glycémique systématique du nouveau-né hypotrophe. La glycémie peut être normale à la
naissance, mais s’élève rapidement. Lors du diagnostic, elle est en moyenne à 545 mg/dl.
L’insulinémie est basse étant donné les niveaux de glycémie (7,6 ± 6 UI/l).
Le peptide C est physiologiquement bas à cet âge (0,12 ± 0,02 pmol/ml).
Il est difficile d’interpréter des valeurs basses chez un nouveau-né diabétique. Une valeur
supérieure à 0,2 pmol/l semble de bon pronostic. Les recherches d’autoanticorps et
d’haplotypes HLA de classe II associés au diabète de type 1 sont négatives.
L’échographie pancréatique est dans la majorité des cas normale. De rares cas se
présentent avec une hypoplasie pancréatique sévère associée à une insuffisance pancréatique
externe. Les diabètes définitifs sont plus souvent associés à d’autres conditions pathologiques
.
Évolution
L’insulinothérapie, instaurée au mieux à l’aide d’une pompe à insuline, à des doses
moyennes de0,7 à 0,9 U/kg/j, permet un rattrapage staturopondéral spectaculaire, s’il n’existe
pas d’autre condition pathologique associée au diabète. Dans 50 à 60 % des cas, il s’agit d’un
diabète néonatal transitoire (résolutif avant l’âge de 1 an) ; la durée moyenne de
l’insulinothérapie est de6,5 mois (0,4-36). Dans 60 à 70 % des cas de diabète néonatal
transitoire, le diabète réapparaît, cette fois de manière définitive, vers l’âge de 14 ans en
moyenne.
25 | P a g e
Étiologies
La plupart des cas de diabètes néonatals sont sporadiques. Les diabètes néonatals
transitoires sont associés à des anomalies du chromosome 6 : isodisomie uniparentale du
chromosome 6 d’origine paternelle, trisomie de la région 6q d’origine paternelle, anomalie de
la méthylation en 6q24. Cela suggère qu’un gène responsable, soumis à empreinte paternelle,
non encore identifié, est présent dans cette région.
Tableau 09 : Étiologies des diabètes néonatals.
Diabète néonatal transitoire
Anomalies du chromosome 6
Duplications paternelles
Isodisomies paternelles
Anomalies de méthylation
Pas d’anomalie du chromosome 6 détectée
Diabète néonatal permanent
- Syndrome IPEX : déficit immunitaire, malabsorption intestinale et auto-immunité diffuse (liée à une
mutation du gène codant pour FOXP3)
- Cytopathie mitochondriale
- Hypoplasie pancréatique sévère associée à une mutation du gène codant pour IPF-1
- Mutation homozygote du gène de la glucokinase : rechercher une hyperglycémie modérée ou une
intolérance au glucose chez les parents (par mutation hétérozygote : MODY 2)
- Syndrome de Wolcott-Rallison : dysplasie poly épiphysaire ou spondylo-épiphysaire (lié à une mutation
du gène codant pour EIF2AK3)
- Potentiellement associé à des infections à entérovirus
- Associé à une hypoplasie cérébelleuse
- Mutations de KIR6.2 (parfois associées à une faiblesse musculaire, un retard de développement, une
épilepsie, des traits dysmorphiques)
IPF-1: insulin promoter factor 1; EIF2AK3: eukaryotic translation Initiation factor-2_ kinase 3; FOXP3: forkhead box-P3;
IPEX : polyendocrinopathie auto-immune liée à l’X, déficit immunitaire, diarrhée.
Certaines causes moléculaires de diabète néonatal permanent ont été élucidées : mutations
danses gènes codant pour insulin promoter factor 1 (IPF-1) responsable d’une hypoplasie-
agénésie du pancréas, eukaryotic translation initiation factor- 2α kinase 3 (EIF2AK3)
responsable du syndrome de Wolcott-Rallison, forkhead box-P3 (FOXP3)
responsable du syndrome polyendocrinopathie auto-immune liée à l’X (IPEX), et la
glucokinase. Ces anomalies n’expliquent qu’un faible nombre de diabètes néonatals
permanents. Très récemment, plusieurs mutations situées dans le gène KCNJ11 codant pour la
sous-unité Kir6.2 des canaux potassiques sensibles à l’adénosine triphosphate (ATP) ont été
décrites expliquant jusqu’à 50 % des diabètes néonataux permanents. Ces canaux, exprimés
par les cellules b du pancréas, interviennent dans la dépolarisation de la cellule b et
l’insulinosécrétion en réponse au glucose.
DIABETE DU NOURRISSON
L’incidence du diabète chez les moins de 2 ans a nettement augmenté au cours de ces
vingt dernières années. Il est en général d’origine auto-immune. Il est caractérisé par une
durée plus brève des symptômes cardinaux (3 à 35 jours, 13 jours en moyenne), une perte de
poids de 0 à 10%, (2 % en moyenne), une fréquence accrue d’acidocétose révélatrice (50 %
des cas). Elle peut se produire en quelques heures à l’occasion d’un épisode infectieux ORL
26 | P a g e
ou d’une gastroentérite (50 %). La plupart ont des ICA et 80 % ont des IAA. Le peptide C à
jeun et stimulé par le glucagon est effondré (de 0,04 ± 0,04 à 0,18 ± 0,19 pmol/ml). Les
hypoglycémies sévères sous traitement sont plus fréquentes. L’enfant n’exprime pas toujours
ce qu’il ressent, les injections peuvent être difficiles, et la résorption d’insuline plus aléatoire.
Ces diabètes sont traités plus favorablement à l’aide d’une pompe à insuline sous-cutanée.
DIABETE ET POLYENDOCRINOPATHIE AUTO-IMMUNE
DIABETES MITOCHONDRIAUX
Les diabètes mitochondriaux sont des formes monogéniques assez rares de diabète, liées
à des mutations dans l’acide désoxyribonucléique (ADN) mitochondrial. Ils peuvent se
présenter, soit comme un diabète de type 1, soit comme un diabète de type 2. L’origine
mitochondriale peut être évoquée en l’absence d’autoanticorps associés au diabète de type 1,
s’il existe des antécédents personnels ou familiaux compatibles avec une maladie
mitochondriale de transmission matrilinéale (diabète, surdité bilatérale de perception, déficits
neurosensoriels, intellectuels ou musculaires). L’anomalie moléculaire la plus fréquente est
une mutation ponctuelle du gène codant pour l’acide ribonucléique de transfert de la leucine
[A3243GARNtLeu (UUR)]. Sa fréquence est estimée à moins de1 % des diabétiques. L’âge
de début est compris entre 20 et 70 ans (en moyenne 38 ans).
Le diabète est initialement non insulinodépendant et devient insulinodépendant dans les 2
ans dans la majorité des cas. L’étude de près de 200 sujets porteurs de cette mutation a permis
d’établir la fréquence des symptômes : 50 % ont un diabète et une surdité,21 % ont un diabète
isolé, 15 % ont une surdité isolée et 13 % ont un diabète, une surdité et d’autres comorbidités
(syndrome MELAS [myopathie encéphalopathie-acidose lactique-accidents vasculaires
cérébraux], myocardiopathie, rétinite pigmentaire, troubles gastro-intestinaux, atteinte rénale)
L’intolérance glucidique serait liée à une détérioration progressive avec l’âge de
l’insulinosécrétion par les cellules b du pancréas, en rapport avec une diminution des
27 | P a g e
concentrations cytosoliques en ATP/adénosine diphosphate (ADP), et non à une
insulinorésistance. D’autres mutations ponctuelles de l’ADN mitochondrial ont été décrites,
responsables de diabète chez l’enfant, associé à des déficits neurosensoriels, musculaires, ou à
une épilepsie : A3252G ARNt Leu (UUR), G4778A.
Enfin, le diabète a été rapporté dans des maladies comportant des réarrangements
complexes de l’ADN mitochondrial, comme le syndrome de Pierson ou le syndrome de
Kearns-Sayre.
Les anomalies de l’appareil urinaire sont décrites chez 58 % des patients au cours de la
3 décennie ; les complications neurologiques dans 62 % des cas au cours de la 4e décennie.
e
La médiane de survie est de 30 ans (25-49 ans), le décès étant dû à l’importance de l’atteinte
du système nerveux central ou bien aux conséquences de l’atteinte de l’appareil urinaire.
DIABETE MODY
Il s’agit d’un diabète non insulinodépendant, non cétosique, non associé à une obésité,
débutant avant l’âge de 25 ans (en général dans l’enfance ou à l’adolescence), de transmission
autosomique dominante. Il est lié à un défaut primaire du fonctionnement des cellules b du
pancréas. On en distingue six sous-types actuellement, selon le gène concerné par la mutation.
Ces gènes concernent la glucokinase et cinq facteurs de transcription, qui sont tous exprimés
dans les cellules b. Le MODY 2 et le MODY 3 sont les formes de MODY les plus
fréquemment rencontrées chez l’enfant (> 60 % des MODY). Les défauts d’activité de la
glucokinase (MODY 2) entraînent des anomalies de la réponse sécrétoire insulinique au
glucose. Les mutations hétérozygotes donnent lieu à une hyperglycémie modérée (110 à 145
28 | P a g e
mg/dl), asymptomatique, non progressive, dont la découverte est le plus souvent fortuite
devant une glycémie à jeun élevée ou une glycosurie. L’épreuve d’HGPO montre en général
une intolérance glucidique (glycémie ≥ 140 et < 200 mg/dl à 120 min de l’HGPO).
Dans de rares cas, il peut être révélé par un syndrome cardinal à l’occasion d’une maladie
intercurrente. Cinquante pour cent des porteurs de la mutation développent un authentique
diabète ; 2 % sont insulinodépendants. Les complications microangiopathies et antipathiques
du diabète sont exceptionnelles. Le traitement consiste en un régime adapté.
29 | P a g e
DIABETE ASSOCIE A LA FIBROSE KYSTIQUE
Le dépistage annuel du DAFK doit commencer à l'âge de 10 ans tous les patients atteints
de mucoviscidose qui n'ont pas de DAFK Le dépistage doit être effectué en utilisant l'HGPO
2heures 75 g (1,75 g / kg)
HÉMOCHROMATOSE ET DIABÈTE
30 | P a g e
DIABÈTE INDUIT PAR LES DROGUES ET LES TOXINES
HYPERGLYCÉMIE AU STRESS
Une hyperglycémie de stress a été rapportée chez jusqu'à 5% des enfants se présentant aux
urgences, en association avec une maladie / septicémie aiguë ; blessures traumatiques,
convulsions fébriles, brûlures et température corporelle (> 39° C). Cependant, l'incidence
d'hyperglycémie sévère (≥ 16,7 mmol / L ou 300 mg / dL) était <1% et près des deux tiers des
patients avaient reçu des interventions influençant la glycémie avant l'évaluation, ce qui
suggère que l'étiologie peut au moins en partie être iatrogène
L'incidence signalée de la progression vers un diabète manifeste varie de 0% à 32%. Enfants
souffrant d'hyperglycémie accidentelle sans maladie concomitante grave étaient plus
susceptibles de développer un diabète que les personnes atteintes d'une maladie grave.
31 | P a g e
Comme on pouvait s'y attendre, le dépistage des auto-anticorps associés au diabète avait une
valeur prédictive positive et négative élevée pour le développement du diabète de type 1 chez
les enfants souffrant d'hyperglycémie de stress. Chez les enfants qui ont subi de graves
brûlures, la résistance à l'insuline peut persister jusqu'à 3 ans plus tard.
32 | P a g e
IX. DEPISTAGE DU DIABETE
Estimation du risque de diabète basée sur la mesure des autoanticorps chez les
apparentés de premier degré des sujets diabétiques
Le risque de progression vers un diabète de type 1 est lié à la spécificité des autoanticorps
exprimés, à leur titre, à la présence d’autoanticorps multiples, et à l’âge auquel les
autoanticorps sont exprimés.
Le risque de diabète à 5 ans chez un apparenté de premier degré d’un diabétique
insulinodépendant est de 40-60 % lorsque les ICA sont supérieurs à 20 U JDF. Le risque
monte à 80 % chez les enfants de moins de 10 ans dont le titre d’ICA dépasse 40 U JDF. La
technique de dosage des ICA est délicate, difficile à standardiser ; elle est le plus souvent
remplacée par la mesure combinée des autres autoanticorps. La valeur prédictive positive
combinée des anti-GAD et des anti-IA2 (risque de diabète à 5 ans) est proche de celle des
ICA. Les IAA sont les premiers anticorps à apparaître chez les enfants de père ou de mère
diabétique à risque de diabète. Cependant, ils sont moins fréquents au début du diabète que les
autres autoanticorps (sauf chez les enfants de moins de 5 ans) et leur valeur prédictive positive
est plus faible. Pour tous ces autoanticorps, un titre élevé augmente la valeur prédictive
positive, qui peut ainsi atteindre 100 %
En pratique, la détermination du risque de diabète chez les apparentés de premier degré
d’un
sujet diabétique repose actuellement sur la détection des anti-GAD, anti-IA2, anti-insuline, et
éventuellement des ICA si la technique est fiable. Le risque de diabète dans les 5 ans est de 50
% en présence de deux autoanticorps et de 70 % en présence de trois autoanticorps (Fig. 5). Si
l’enfant est jeune (moins de 10 ans), le risque approche 100 %.
33 | P a g e
Figure 08 : Risque d’apparition à 5 ans d’un diabète de type 1 en fonction du nombre d’autoanticorps détectés
chez les apparentés du premier degré d’un sujet diabétique de type 1.
Tableau 11 : Valeur prédictive positive et sensibilité des autoanticorps seuls ou combinés
à la présence de l’haplotype DQB1*202/302.
VPP (%) Se (%) DQB1*0201/0302
VPP (%) Se (%)
ICA 45.6 78.8 75 29
GADA 42 63.6 61.5 25.8
IAA 30.8 24.2 40 6.5
IA2A 56.8 63.6 77.8 22.6
≥ 2 Ac 56.8 75.8 69.3 29
3 Ac 74.1 60.6 100 25.8
La valeur prédictive positive des autoanticorps correspond au risque de diabète dans les 5-7 ans chez
les sujets positifs pour le ou les autoanticorps considérés. La sensibilité des autoanticorps correspond
au pourcentage de sujets nouvellement diabétiques chez lesquels est/sont détecté(s) cet(ces)
autoanticorps.
Idem pour le typage HLA ; VPP : valeur prédictive positive ; Se : sensibilité ; ICA : anticorps anti-
îlots de Langerhans ; GADA : anticorps anti-glutamate décarboxylase ; IAA : anticorps anti-insuline ;
IA2A : anticorps antityrosine-phosphatase ; Ac : anticorps.
Évaluation de l’insulinosécrétion
L’étude de l’insulinosécrétion précoce au cours d’une épreuve d’hyperglycémie provoquée
par voie intraveineuse (HPIV) précise le risque de diabète chez les apparentés du premier
degré présentant des autoanticorps positifs. Elle permet d’estimer la masse des cellules b.
L’HPIV consiste en l’injection de glucose le matin, après 10 à 12 heures de jeûne.
L’insulinémie est mesurée 1 minute et 3 minutes après la fin de l’injection. La perte de la
phase précoce de l’insulinosécrétion (insulinémies 1’ + 3’ < 50 lU/ml) est hautement
prédictive de l’évolution vers le diabète de type 1
34 | P a g e
Intérêt du dépistage dans la population générale ?
Dans la mesure où 85 % des diabètes de type 1 se développent en l’absence d’antécédent
familial de diabète, l’évaluation du dépistage du diabète dans la population générale
représente un intérêt évident.
Plusieurs études ont été effectuées dans la population d’âge scolaire. La présence d’un
anticorps à titre élevé ou de multiples autoanticorps est associée à un risque accru de diabète,
s’élevant jusqu’à 50 % dans les 8 ans, alors que la présence d’un seul anticorps ne semble pas
associée à un risque accru. Le typage HLA associé à la détection des autoanticorps pourraient
accroître la valeur prédictive positive jusqu’à 75 %. Bien que techniquement possible, le
dépistage du diabète dans la population générale est coûteux, et se heurte encore à de
multiples questions éthiques, dans la mesure où aucune stratégie thérapeutique préventive n’a
fait réellement la preuve de son efficacité
35 | P a g e
complications à long terme : la microangiopathie (rétinopathie, néphropathie), la neuropathie
et la macroangiopathie (athérosclérose, maladie coronarienne, accidents vasculaires
cérébraux), en sachant que, plus le diabète commence tôt, plus les effets cumulatifs de
l’hyperglycémie chronique risquent de se manifester précocement. Les pédiatres qui prennent
en charge ces enfants doivent aussi prendre en compte les aspects psychologiques, éducatifs,
sociaux propres à l’enfant et adapter le traitement à un organisme en croissance. C’est grâce à
un dialogue permanent entre l’équipe soignante, l’enfant et sa famille que les meilleurs
résultats sont obtenus.
2. Traitement : une approche multidisciplinaire
A- Insulinothérapie :
Traitement à l’insuline qui imite mieux la physiologie humaine reste le principe fondamental
du traitement du diabète de type 1, Le choix du schéma d’insuline dépendra de nombreux
facteurs, notamment : âge, durée du diabète, mode de vie (habitudes alimentaires, horaires
d’exercice, école, engagements au travail, etc.), cibles de contrôle métabolique, et
particulièrement les préférences individuelles des patients/familles.
Insulines « humaines »
Au début des années 1980, les insulines animales, extraites du pancréas de porc ou de
bœuf ont été remplacées par des insulines dites « humaines », obtenues par la technologie
de recombinaison de l'ADN (acide désoxyribonucléique).
Elles induisent beaucoup moins d'anticorps anti-insuline. Leur action peut être retardée
par l'adjonction de protamine ou de zinc.
Toutefois, la variabilité de la résorption des insulines au zinc est trop élevée, sans compter
qu'elles provoquent une hyperconsommation du complément par la voie alterne et il
convient de les éviter. En effet, l'activation du complément est impliquée dans la genèse
des complications du diabète. Dans certains pays dont la France, les insulines au zinc ont
disparu du marché.
Les insulines commerciales « humaines » peuvent être regroupées en trois types d'après
leur durée d'action :
type 1 : insulines d'action rapide, sans protamine ni zinc (début d'action : dix minutes
à une demi-heure après l'injection ; pic : 1h 30 à trois heures ; fin à huit heures)
36 | P a g e
Mime imparfaitement la composante post prandiale
Variabilité de résorption : 25% d’un jour à l’autre
type 3 : insulines d'action prolongée par le zinc (début : trois à quatre heures ; action
étalée ; fin : 24 à 28 heures).
Les molécules d'insuline « animale » ou « humaine » ont une forte tendance à se grouper
en hexamères dans les flacons et les cartouches pour stylo injecteurs.
Injectés dans le tissu sous-cutané, les hexamères se scindent lentement en monomères
pour pénétrer dans la circulation sanguine.
En conséquence, même si l'injection d'insuline « humaine » rapide se fait une demi-
heure avant le repas, la montée de l'insulinémie n'est pas optimale pour juguler
l'hyperglycémie induite par l'absorption des glucides.
De plus, la durée d'action de l'insuline de type 1 (six à huit heures) peut provoquer une
hyperinsulinémie longtemps après le repas, avec risque d'hypoglycémie.
37 | P a g e
Actuellement, on dispose des analogues ultrarapides LysB28, ProB29 (insuline Lispro
ou Humalog® des laboratoires Lilly) et AspB28 (insuline Asparte ou NovoRapid® des
laboratoires Novo Nordisk).
Années 2000 : analogues rapides,
1998 : Lispro 2000 : Asparate 2007 : Glulisine
Ils ont une pharmacocinétique et des effets métaboliques similaires, avec une variabilité
intra-individuelle de 10 à 20 %, comme pour l'insuline « humaine ».
Ces analogues peuvent être injectés juste avant ou juste après un repas avec le même effet
sur le contrôle glycémique.
Ils maîtrisent mieux l'hyperglycémie postprandiale. Toutefois, ils ne peuvent pas remplacer
systématiquement l'insuline humaine à action rapide quand l'écart temporel entre l'injection et
38 | P a g e
la glycémie suivante, qui permet de juger de son action, dépasse trois ou quatre heures, soit la
durée d'action de l'analogue ultrarapide. Sinon, la dose n'est adaptée que d'après la glycémie
qui précède immédiatement l'injection : on compense, mais on n'anticipe pas.
Les analogues ultrarapides sont utiles dans des circonstances bien définies :
Pour corriger une hyperglycémie, dans le système à 02 ou à 04 injections et plus.
Pour manger entre les repas, dans le système à 02 ou à 04 injections et plus.
L'injection peut même se faire après, ce qui est un avantage, notamment chez les
jeunes enfants dont on ignore s'ils vont manger ou pas.
En remplacement de l'insuline rapide en cas de grasse matinée, dans le système à
02 ou à 04 injections et plus, car il y aura moins de 03 ou 04 heures entre
l'injection du petit déjeuner tardif et celle du déjeuner.
En remplacement de l'insuline rapide en cas de coucher tôt (moins de 03 ou 04
heures entre l'injection du dîner et le coucher), dans le système à 02 injections, par
exemple chez les jeunes enfants.
En remplacement de l'insuline rapide en cas de dîner après 20 heures, dans le
système basal-bolus, pour éviter la superposition d'action avec l'insuline d'action
intermédiaire ou prolongée injectée au coucher, 03 ou 04 heures plus tard ;
ce qui diminue les hypoglycémies en début de nuit. Dans cette situation, il faut
introduire un goûter précédé ou suivi par une injection d'insuline ultrarapide, car
s'il y a plus de 06 à 08 heures entre le déjeuner et le dîner, le patient peut se
retrouver en situation d'hyperglycémie avant le dîner.
39 | P a g e
durée d'action d'environ 24 heures, très variable d'un sujet à l'autre. De plus, la variabilité
d'action intra-individuelle atteint 68 %.
Depuis quelques années, on dispose d'un analogue à longue durée d'action qui
est l'insuline Glargine ou Lantus® développé par les laboratoires Aventis (21
AGly- 30Ba-L-Arg-30Bb-LArg-human insulin).
La Lantus® est injectée à pH 4, ce qui provoque des micro précipitations sous-
cutanées à pH neutre et un ralentissement de l'absorption.
Les laboratoires Novo Nordisk ont créé un autre analogue à action retardée, la
Détémir ou Levemir® (suppression de la thréonine en position B30 et arrimage
de l'acide myristique en position B29).
La Levemir® est injectée à pH neutre, mais elle se fixe sur l'albumine après
absorption, ce qui retarde son action et la stabilise.
PRINCIPES DE L’INSULINOTHÉRAPIE :
Malgré que les recommandations de la prise en charge du diabète type 1 sont bien codifiées
il y’a eu une confusion sur la nomenclature et les concepts. Une classification a été suggéré pour
comparer les stratégies thérapeutiques sans la confusion actuelle sur le régime d’insuline
1- Schéma intensif - Doses adaptées à la glycémie et aux repas :
- De l’ensemble des besoins quotidiens en insuline, environ 30 % à 45 % (parfois
environ 50 % lorsque des analogues d’insuline sont utilisés) devraient être de
l’insuline basale, le reste avec des doses ajustées pour l’insuline préprandiale à action
rapide ou régulière.
- Injection d’insuline prandiale avant chaque repas (petit-déjeuner, déjeuner et
le repas principal du soir), doit être administré sous forme d’insuline à action rapide
immédiatement avant (ou dans des cas exceptionnels après) et être ajusté à la
glycémie, au contenu des repas et à l’activité quotidienne. Les analogues à action
rapide peuvent d’être donné 15 à 20 minutes avant le repas pour être efficace, surtout
au petit déjeuner.
- Insuline à action intermédiaire deux fois par jour (matin, soir).
- Analogique basal/à action prolongée une ou deux fois par jour.
40 | P a g e
- En raison de la flexibilité limitée que cela pose, des défis importants pour l’apparier à
la variabilité quotidienne de l’apport alimentaire et de l’activité des enfants et des
adolescents.
- Trois injections par jour en utilisant un mélange de courte ou rapide- et NPH
avant le petit déjeuner ; insuline rapide ou régulière seule avant l’après-midi
collation ou dîner/repas principal du soir ; insuline à action intermédiaire avant le
coucher.
4- Pompe à insuline :
L’administration d’insuline en injections multiples ou en infusion continue sous-cutanée
au moyen d’une pompe est devenue extrêmement populaire dans certains centres. Ce sont les
appareils modernes qui rendent ces stratégies possibles. Des résultats obtenus lors d’études à
court terme et dans des populations de malades sélectionnés ont démontré que ces stratégies
permettent d’améliorer l’équilibre glycémique. Cette technique est applicable dans toutes les
classes d’âges, adolescents, jeunes enfants et même nouveau-nés et nourrissons.
En revanche, dans les vastes populations d’enfants diabétiques non sélectionnés,
l’équilibre tend à être similaire avec les injections multiples et avec deux ou trois injections
par jour. De plus, les enfants traités par injections multiples reçoivent davantage d’insuline et
semblent prendre plus de poids. En ce qui concerne l’administration à la pompe, des données
au long cours sont en train d’être obtenues pour mieux définir le profil des malades
susceptibles de bénéficier de cette modalité thérapeutique.
41 | P a g e
déterminer la variation cyclique possible de la glycémie qui pourrait
exiger un examen clinique et un ajustement de la posologie de l’insuline
- On a observé qu’une sécrétion excessive de GH dans le diabète de type 1 pendant la
puberté a des effets significatifs sur la cétogenèse. Augmentation
dans les concentrations de bêta-hydroxybutyrate et d’acétoacétate, entre 2 AM
et 3 AM, observé à la puberté peut être effacé avec la suppression
GH. Par conséquent, les adolescents diabétiques de type 1 ont tendance à décompenser
très rapidement et de développer une acidocétose diabétique lorsque la dose d’insuline
avant le coucher est omise.
B- Diététique : Les enfants et les adolescents qui ont un diabète de type 1 doivent avoir
une alimentation saine, en quantités et en proportions adaptées à leur âge et à leur
stade de croissance.
42 | P a g e
L’alimentation de l’enfant atteint de DT1 ne doit pas être fractionnée a priori, mais surtout
synchronisée à l’action des insulines.
Les aliments glucidiques ne sont plus simplement divisés en glucides simples et
complexes, et ont été « reclassés » grâce à l’index glycémique. un système de référence a
alors vu le jour, basé sur l’emploi d’un index glycémique standardisé sur le pouvoir
hyperglycémiant du glucose, selon la formule :
Aire sous la couche de glycémie après son ingestion
Index glycémique d ’ un aliment= ×10 C
Aire correspondante après ingestion de lamême quantité
de glucose sous forme de glucose
Il n'existe plus de régime diabétique pour les enfants et les adolescents diabétiques
insulinodépendants. L'alimentation doit être normale et suivre les recommandations pour
les sujets non diabétiques.
43 | P a g e
Elle peut donc être la même pour tous les membres de la famille.
Certaines recommandations ont plus pour but de réduire l'obésité, l'athérosclérose, les
maladies cardiovasculaires, l'HTA que d'améliorer l'équilibre glycémique.
Composants alimentaires :
Les glucides :
Édulcorants :
Lipides :
Protéines :
Minéraux et vitamines
C- Education :
44 | P a g e
Tout le travail de l'équipe hospitalière est de préparer l'enfant et sa famille au retour au
domicile et au meilleur résultat possible.
a- Le Pédiatre :
Le pédiatre expliquera à l'enfant en termes simplifiés, la pathogénie de la maladie,
comment la soigner. Il établira avec lui :
- Le schéma thérapeutique qui lui parait le plus mieux adapté.
- La nécessité de surveillance de façon régulière et rythmée des analyses par
rapport à l'injection de l'insuline et aux repas.
- L'importance de la tenue du carnet de traitement, l'adaptation des doses.
- Les termes médicaux qu'il sera amené à entendre.
b- L'infirmière :
Elle prendra en charge l'éducation technique. L'enfant au terme de son séjour
hospitalier doit se familiariser avec le matériel (stylos ou seringues, bandelettes,
lecteur de glycémie, bandelettes urinaires) et les gestes (mesure de glycémie
réétalonnage du lecteur, analyse des urines).
L'utilisation du carnet est expliquée avec les consignes de remplissage dans ses
différentes parties, dont les données d'identification et le mémento des différents
correspondants et des personnes à prévenir en cas d'accident.
L'enfant est invité à porter sur lui une carte identifiant sa maladie.
c- La Diététicienne :
d- Le Psychologue :
Les psychologues parlent du diabète "comme maladie chronique, incurable,
souvent silencieuse et sérieuse qui entraîne le deuil brusque de la santé".
45 | P a g e
Le psychologue apprend à l'enfant à faire "le deuil de sa santé" et à puiser dans ses
ressources pour y faire face.
Il ouvre le débat sur la perception de l'enfant à l'égard de lui-même et à l'égard des
autres, devant le changement des habitudes de vie et des contraintes exigées par le
diabète ; il aidera l'enfant à vivre avec la maladie et non vivre pour la maladie.
Le psychologue ou pédopsychiatre est la personne de choix à qui l'enfant est sa famille
peuvent confier leur affres et leurs appréhensions devant la complexité de ce
changement de vie qu'ils devront affronter seuls à la maison.
Objectifs :
Compréhension de la maladie et de son traitement
Le diabète insulinodépendant relève d'un traitement substitutif puisque le pancréas ne
secrète plus d'insuline.
Les apports se font à des rythmes bien précis, adaptés aux enfants et suivant les
résultats de l'auto surveillance variables en fonction de l'activité l'alimentation et la
croissance de l'enfant.
Maîtrise des gestes
a) De surveillance glycémique
Rapidement apprise par l'enfant et ses parents. Sa pratique, l'utilisation des
appareils et leur fiabilité seront vérifiés régulièrement.
b) De surveillance urinaire
Rapidement intégré à l'hôpital, cependant à long terme l'enfant ne fait plus ce geste
car il ne l'aime ou n'y voit pas d'intérêt.
L'éducation revêt là son importance pour bien motiver l'enfant et sa famille.
La recherche des corps cétoniques urinaires fait partie de l'ensemble des tests
biologiques incontournables nécessaire à la surveillance du diabète.
c) Pratique du traitement :
Elle se fait par une chronologie bien précise par rapport aux analyses et aux repas.
Le contrôle de manière régulière de la glycémie et la glycosurie permet d'adapter
les doses d'insuline.
Si possible, deux personnes au moins doivent savoir pratiquer l'injection à la sortie
de l'hôpital.
Acquisition des compétences
a) D'autodiagnostic et autogestion de l'hypoglycémie
b) D'autodiagnostic et autogestion de l'hyperglycémie
c) L'autocontrôle :
L'enfant ne doit pas oublier de tout noter dans le carnet de traitement :
- Les Symptômes. Et Les analyses de sang et d'urine.
- Les injections supplémentaires d'insuline.
L'analphabétisme des parents reste un obstacle devant la surveillance glycémique
et le remplissage du carnet. Cependant, la volonté d'une mère analphabète n'ayant
jamais appris à écrire l'a conduite à copier les chiffres en les dessinant du lecteur
sur le carnet. D'ailleurs, l'un des piliers de l'éducation propre à notre contexte est
l'encouragement à la rescolarisation des enfants et leurs parents au moins pour
l'écriture et la lecture.
46 | P a g e
La permission d'une journée accordée en fin d'hospitalisation permet à l'enfant et à
sa famille d'expérimenter ce qu'il a appris au décours de l'hospitalisation et de se
confronter à des questions non abordées.
b) L'alimentation :
La diététicienne expliquera en termes simplifiés les 03 différentes classes de
nutriments et les compléments nutritionnels : Lipides et glucides, protides,
minéraux, les vitamines, l'eau et les fibres alimentaires.
En établissant le régime alimentaire, la diététicienne doit tenir compte de plusieurs
facteurs : les habitudes alimentaires de la famille, les coutumes, l'appétit de l'enfant
et les activités quotidiennes.
Les points particuliers :
La collation de la matinée (10H00) :
En fonction du choix de l’insulinothérapie, elle peut être indispensable pour
éviter l’hypoglycémie de la fin de matinée.
A ce moment-là l’enfant tolère très bien un aliment contenant des féculents et
du sucre (ex : biscuits).
Cette collation doit être pratiqué à emporter et surtout adaptée à l’âge, aux
activités physiques et aux besoins de l’enfant.
Le goûter (16H00) :
Il coïncide avec le moment ou l’insuline est peu active et pour éviter les
hyperglycémies avant le dîner, il est impératif de choisir un goûter contenant
peu de glucides comme par exemple un produit laitier non sucré ou un fruit.
Le petit déjeuner :
C’est un vrai repas, que l’enfant ne doit pas sauter.
Il doit manger suffisamment et prendre son temps pour manger.
Il comprend soit : -un produit laitier.
-un produit céréalier.
-des matières grasses.
-éventuellement un fruit, du chocolat.
Le déjeuner et le dîner :
C’est avec ces 2 repas que l’enfant équilibre son alimentation de la journée. Ils
doivent contenir des aliments de chaque groupe sans oublier les légumes et les
fruits.
Le repas est généralement réparti en : entrée, plat principal et dessert.
Nous encourageons les mères à utiliser les analogues ultrarapides en cas de
repas supplémentaire.
47 | P a g e
c) L'Ecole :
Le diabétique est un enfant comme les autres et doit donc bénéficier de la même
scolarité.
Il est nécessaire que le corps enseignant surtout le professeur de sport connaisse les
exigences de la maladie.
Parfois les parents sont confrontés avec les professeurs qui sont rénitents à la
participation à des gestes d'autodiagnostic et traitement des complications
(hypoglycémie+++) d’où l'intérêt de la sensibilisation auprès des écoles et des
enseignants des enfants diabétiques.
D- L’Activité physique :
L’activité physique fait partie de la vie de tous les enfants et adolescents et devrait être
encouragée de la même façon chez ceux qui ont un diabète.
En plus d’une amélioration de la sensation de bien-être, l’exercice facilite le contrôle du
poids, limite la montée de la glycémie après les repas, fait baisser le rythme cardiaque et
la pression artérielle et contribue au maintien de lipides sanguins normaux.
Ces facteurs peuvent réduire le risque cardiovasculaire et être associés à une HbA1c plus
basse.
48 | P a g e
Une activité prolongée (> 30 minutes) fait généralement baisser la glycémie (pas
nécessairement une hypoglycémie, cela dépend de la glycémie avant l’exercice).
Une activité intense mais brève peut faire monter temporairement la glycémie.
Intensité de l’activité :
- une activité de faible intensité est moins susceptible de déclencher une
hypoglycémie.
- Une activité modérée ou intense provoque plus souvent une hypoglycémie,
notamment si elle dure longtemps.
Type d’activité :
Les activités anaérobies (ex. le sprint) sont par nature très brèves et peuvent faire
monter la glycémie, du fait de la libération d’adrénaline et de glucagon. Les activités
aérobies (ex. marche à pied, jogging et natation) peuvent faire baisser la glycémie,
pendant et après l’activité.
Équilibre métabolique :
Un mauvais équilibre métabolique entraîne souvent une hyperglycémie et une baisse
de la quantité d’insuline dans le sang, dans ces circonstances, l’exercice physique peut
provoquer une cétonurie.
Type d’insuline et Horaires des injections :
Le moment où l’hypoglycémie est la plus susceptible de se produire dépend du type
d’insuline.
Le risque est maximal 2 à 3 heures après l’injection d’une insuline ordinaire (soluble,
p. ex. Actrapid), ou 40 à 90 mn après un analogue rapide de l’insuline (NovoRapid,
Humalog, Apidra).
Les insulines d’action prolongée (NPH, lente, ultra lente, Monotard, Glargine et
Détémir) ont un pic d’action beaucoup plus tardif et variable, bien que les insulines les
plus récentes soient moins variables.
Absorption de l’insuline :
de nombreux facteurs modifient l’absorption de l’insuline pendant l’activité physique :
le choix de la zone d’injection :
L’absorption est augmentée si l’injection est faite dans la zone d’un muscle qui
travaille, ce qui accroît le risque d’hypoglycémie.
Une injection faite à distance des muscles en activité peut avoir un effet plus
régulier.
L’abdomen est p. ex. une bonne zone d’injection avant de faire de la course à pied.
la température ambiante :
Une température élevée augmente l’absorption de l’insuline et une température
basse la ralentit.
Type de nourriture et horaires des repas :
Un repas contenant des glucides, des lipides et des protéines pris quelques heures
avant une activité physique contribue à prévenir l’hypoglycémie.
Des aliments et des boissons d’assimilation rapide consommés avant un exercice
peuvent apporter le supplément d’énergie qu’exige un effort de courte durée.
Les boissons isotoniques sont la solution la plus adaptée.
Le risque d’hypoglycémie est augmenté si l’enfant ou l’adolescent ne mange rien ou
consomme une nourriture inadaptée avant l’exercice.
Niveau de stress/ compétition :
Les hormones du stress sécrétées par les glandes surrénales font monter la glycémie. Il
n’est pas surprenant d’avoir une hyperglycémie après une compétition.
XI. COMPLICATIONS :
49 | P a g e
1- Aigues :
HYPOGLYCEMIE IATROGENE :
1- Définitions :
L’hypoglycémie est habituellement définie par une glycémie plasmatique inférieure à
60 mg/dl. Les hypoglycémies, de légères à sévères, représentent la complication aiguë
la plus fréquente du diabète de type 1.
Lorsque la glycémie est inférieure à 50 mg/dl, des signes de neuroglycopénie apparaissent.
En effet, les cellules nerveuses sont pratiquement exclusivement dépendantes du glucose pour
leur métabolisme énergétique. L’arrivée sur le marché des nouvelles insulines (analogues à
courte et longue durée d’action) a permis d’améliorer le contrôle glycémique tout en
diminuant la fréquence des hypoglycémies. Les hypoglycémies iatrogènes restent néanmoins
le corollaire d’un bon équilibre glycémique.
2- Physiopathologie :
Lorsque la glycémie chute sous l’effet de l’insuline, l’organisme réagit en sécrétant
plusieurs hormones dont l’effet est hyperglycémiant. Le glucagon est l’hormone essentielle de
la contre-régulation. Il agit en stimulant la glycogénolyse et la néoglucogenèse hépatique. Les
catécholamines agissent également en stimulant glycogénolyse et néoglucogenèse. Leur rôle
ne devient important que lorsque la réponse du glucagon est perdue. La sécrétion des
catécholamines lors d’une hypoglycémie est deux à trois fois plus forte chez l’enfant que chez
l’adulte. Le rôle du cortisol, ou de l’hormone de croissance GH (growth hormone) sur la
glycémie est moins crucial. Elles agissent en synergie avec le glucagon pour corriger
l’hypoglycémie. Elles interviennent en stimulant la production hépatique de glucose, en
diminuant l’utilisation musculaire du glucose et en favorisant la mobilisation des précurseurs
de la néoglucogenèse. Dans le diabète, la réponse du glucagon endogène à l’hypoglycémie
s’atténue avec l’ancienneté de la maladie, et le défaut est constant après 5 ans d’évolution du
diabète. Sa physiopathologie est hypothétique : désensibilisation ou destruction de la cellule a.
La réponse adrénergique s’atténue également avec l’ancienneté du diabète. Dans les deux cas,
le déficit est au moins en partie fonctionnel, puisque la réponse au glucagon à la stimulation
par les acides aminés est conservée, et la réponse adrénergique à l’effort est conservée. Enfin,
la restauration de la réponse adrénergique à l’hypoglycémie est possible, à condition d’éviter
strictement toute hypoglycémie pendant quelques semaines.
3- Épidémiologie :
50 | P a g e
Les hypoglycémies mineures sont inévitables lorsque l’équilibre métabolique est
satisfaisant : avoir deux à quatre hypoglycémies mineures par semaine est habituel. Les
hypoglycémies majeures semblent d’autant plus fréquentes que l’HbA1c est basse, surtout
pour des valeurs inférieuresà6%.
Dans l’étude du Diabetes Control and Complications Trial (DCCT) incluant des
adolescents motivés et compliants âgés de 13 à 17 ans, on observait en moyenne un accident
hypoglycémique majeur tous les 3 ans et demi (et un coma ou des convulsions tous les 10 ans)
pour une HbA1c moyenne à 9,8 %, et un accident hypoglycémique majeur tous les 14 mois
(et un coma ou convulsions tous les 4 ans) pour une HbA1c à 8 %. Ces hypoglycémies
majeures se produisaient la nuit pour la moitié d’entre elles (l’autre période « à risque » étant
la fin de matinée). Les hypoglycémies majeures sont trois fois plus fréquentes chez
l’adolescent que chez l’adulte à schéma thérapeutique identique, pour une HbA1c supérieure
de 1 % en moyenne. Elles sont difficiles à éviter dans la vie d’un diabétique dont l’équilibre
métabolique correspond à un risque faible de microangiopathie sévère.
Les hypoglycémies majeures avec altération de la conscience s’associent à des altérations
transitoires de la mémoire de fixation (amnésie de l’épisode et des événements qui
l’entourent), mais n’entraînent jamais de séquelle cognitive (sauf en cas d’hypoglycémie par
injection « suicidaire » d’une forte quantité d’insuline). L’utilisation des schémas
d’insulinothérapie de type basal-bolus (soit pompe à insuline sous-cutanée administrant un
débit basal et des bolus d’un analogue rapide de l’insuline, soit l’association d’une injection
d’un analogue de l’insuline à longue durée d’action et d’injections d’analogues rapides de
l’insuline avant chaque repas) a cependant permis de diminuer la fréquence des
hypoglycémies. Chez l’enfant de moins de 2 ans, l’absence de verbalisation des
hypoglycémies, de même que la résorption plus aléatoire de l’insuline sous cutanée,
conduisent plus facilement à l’hypoglycémie sévère.
4- Étiologies d es hypoglycémies :
La recherche d’un facteur causal est classique. Ces facteurs sont en réalité rarement à
l’origine d’hypoglycémies majeures répétées et les éléments les plus souvent retrouvés sont
un diabète ancien (supérieur ou égal à 9 ans), des antécédents d’hypoglycémie majeure
(lorsqu’il y a déjà eu une hypoglycémie majeure, le risque de récurrence est de 80 % dans les
5 ans), une baisse rapide de l’HbA1c, ou une augmentation trop rapide des doses d’insuline
5- Signes cliniques :
51 | P a g e
réaction neurologique, neuroglycopénie Les symptômes traduisant l’hypoglycémie sont
subdivisés en deux types : ceux correspondant à la réaction neurologique et ceux témoignant
de la neuroglycopénie. Les hypoglycémies survenant durant le sommeil peuvent passer
inaperçues et se traduire par des céphalées matinales ou des difficultés de réveil.
6- Gravité de l’Hypoglycémie :
Hypoglycémie légère :
Le patient a conscience de l’hypoglycémie et est capable de se traiter lui-même,
sans l’assistance d’une autre personne.
La glycémie est ≤ 3,9 mmol/l (< 70 mg/dl).
Hypoglycémie modérée :
l’enfant ou l’un des parents est conscient de l’hypo- glycémie, réagit et la traite
mais a besoin de l’aide d’une tierce personne. La glycémie est ≤ 3,9 mmol/l (< 70
mg/dl) mais la personne n’est pas capable de se prendre en charge pendant cet
épisode.
Hypoglycémie sévère :
Le patient perd connaissance ou à des convulsions (crise) avec une glycémie basse.
52 | P a g e
très petit groupe de patients (n = 8), des anomalies électroencéphalographiques
(paroxysmes sans altérations focales) mais sans signification clinique.
Toute fois des hypoglycémies sévères et fréquentes avant l’âge de 5 ans réduiraient
l’intelligence spatiale.
La conclusion est, bien sûr, qu’il faut éviter l’inconfort des hypoglycémies sévères, mais
elles ne semblent pas vraiment dangereuses pour le cerveau, sauf peut-être si elles sont
répétées pendant la période du développement cérébral. En revanche, l’hyperglycémie
chronique est toxique pour le développement des fonctions cérébrales
TRAITEMENT DE L’HYPOGLYCEMIE :
Si l’enfant présente des symptômes graves (ne peut pas manger), est inconscient,
nauséeux ou souffre de convulsions, lui donner :
- du glucose par voie IV (ex. glucose à 10 % en goutte-à-goutte ou 1 ml/kg de
glucose à 25 %) ou du glucagon par voie IV, IM ou sous-cutanée
(0,25 mg pour les petits enfants ; 0,5 mg pour les enfants de 40 à 50 kg et 1 mg
pour les adultes). après une injection de glucagon, la glycémie devrait remonter
en 10-15 minutes.
- Si on n’a ni glucagon ni glucose IV, on peut placer un sucre rapide dans la
bouche de l’enfant (à l’intérieur de la joue), de préférence sous forme de liquide
ou de gel (par exemple du miel, du sirop de sucre ou du sucre liquide pour
desserts), après avoir allongé l’enfant ou l’adolescent sur le côté pour réduire le
risque de fausse route en cas de convulsions ou de perte de connaissance.
Toutefois, aucune donnée scientifique ne montre l’effet de l’absorption buccale
de glucose.
53 | P a g e
-absence de surveillance régulière antécédents d‘hypoglycémies prévention
insuffisante.
INSENSIBILITE A L’HYPOGLYCEMIE :
- Un enfant ou un adolescent qui a des hypoglycémies graves ou répétées
développe souvent une insensibilité à l’hypoglycémie.
- Ceci signifie que les symptômes d’hypoglycémie modérée ou sévère surviennent
sans que soient ressentis les signes d’alarme d’hypoglycémie légère, ce qui
accroît le risque de convulsions, de COMA et de mort.
- Pour gérer l’insensibilité à l’hypoglycémie, il faut avoir des objectifs
glycémiques à la hausse,
- Pour éviter les hypoglycémies pendant plusieurs semaines ou mois, dans l’espoir
de rétablir la réponse neurologique et sympathique de l’organisme.
DECOMPENSATION ACIDO-CETOSIQUE :
54 | P a g e
L’acidocétose diabétique résulte d’une carence en insuline et est une urgence métabolique
fréquente.
Elle peut inaugurer un diabète dans près de 50% des cas en Europe ou est la conséquence
d’un déséquilibre sévère chez un patient diabétique connu par sous dosage voire arrêt de
l’insulinothérapie.
Dans des études de population, la mortalité chez les enfants varie de 0,15 à 0,3%, l’œdème
cérébral étant responsable de 60 à 90% des décès. 03 stades sont décrits :la cétose,
l’acidocétose, le coma acido-cétosique
1- Définition :
L’acido-cétose diabétique (ACD) est due à une carence profonde en insuline avec
destruction totale des cellules Béta des ilots de Langerhans. Elle constitue une urgence
médicale qui peut mettre en jeu le pronostic vital par le biais de l’œdème cérébral qui survient
dans 0,3 à 1% des cas et qui compte pour 60 à 90 % de tous les décès liés à l’ACD. Elle peut
mettre enjeu le pronostic neurocognitif puisqu’entre 10 à 25 % des survivants à un œdème
cérébral ont une morbidité résiduelle significative notamment un déficit de la mémoire. De ce
fait la prévention de l’ACD et le diagnostic précoce du diabète chez l’enfant sont obligatoires.
2- Critères cliniques :
- Syndrome polyuro-polydipsique (SPUPD)
- Signes de déshydratation,
- perte de poids
- Asthénie
- Fièvre : origine infectieuse (cause déclenchante) ou déshydratation
- Polypnée de Kusmaul +++
- Odeur acétonémique de l’haleine
- Nausées, vomissements et douleurs abdominales pouvant mimer un abdomen aigu
chirurgical
- Troubles neurologiques : confusion, somnolence, perte de conscience
3- Diagnostic positif :
Critères biologiques de l’ACD :
- Hyperglycémie : > 2g/l (> 11 mmol/l)
- PH sanguin < 7,3 ou réserves alcalines < 15mmol/l
- Glucosurie (≥ ++)
- Cétonurie (≥ ++) ou Cétonémie
- Concentration béta-hydroxybutyrate sanguin (BOHB) ≥ 3 mmol/l
55 | P a g e
- Etat d’hydratation et hémodynamique :
- Etat Neurologique :
6- Examens complémentaires :
Bilan à faire à H0 :
- Glycémie veineuse
- GDS
- Ionogramme sanguin
- Réserves alcalines
- Urée, créatininémie
- Calcémie, magnésémie
- Osmolarité sanguine : 2 x (Na+ + K+) + Glycémie (mmol/l)
- ECG +++
- Prélèvements bactériologiques si signes d’infection
56 | P a g e
- Kaliémie corrigée = Kaliémie mesurée -6 x (7,4 - PH mesuré)
7- Indicateurs de sévérité :
- Age < 5ans - PH < 7,1
- Déshydratation sévère - Urée > 11mmol/l
- Troubles de conscience (Glasgow < - PCO2 < 15mmHg
12) - Hyperglycémie majeure
- Etat de choc
57 | P a g e
• mettre en place un monitorage cardiorespiratoire
• deux voies veineuses solides
• évaluation clinique initiale rapide :
- Hémodynamique : FC, FR, TA, TRC, diurèse
- Hydratation : poids, pli cutané, cernes oculaires, muqueuses
- Etat de conscience
Apport de potassium :
58 | P a g e
• Débuter d’emblée un apport de potassium à raison de 40 mmol/L sauf en cas
d’insuffisance rénale ou signes électriques d’hyperkaliémie à l’ECG
• Si hypokaliémie profonde (< 2,5 mmol / L) (kaliémie corrigée à H0) :
- correction de l’hypokaliémie
- retarder l’introduction de l’insulinothérapie jusqu’à ce que la kaliémie soit
59 | P a g e
• Il peut être nécessaire d’utiliser sérum glucosé 10% pour prévenir l’hypoglycémie tout
en continuant à perfuser de l’insuline pour corriger l’acidose métabolique
• Ces concentrations de glucose sont souvent nécessaires pour prévenir l’hypoglycémie
lorsque l’insuline est perfusée à un débit de 0,1 unité /kg/h
• Si la glycémie baisse trop rapidement ou à un niveau trop bas avant la fin de l’ACD,
augmenter la quantité de glucose administré. NE PAS diminuer la perfusion d’insuline
tant que l’acidose persiste ++ (particulièrement si PH < 7,2)
En résumé, devant une ACD :
60 | P a g e
9- Complications :
1. Rebond d’hyperglycémie : Pour le prévenir, démarrer l’insuline sous-cutanée 1 à
2H avant arrêt de la perfusion d’insuline IV
2. Hypoglycémie :
SG 30 % à raison de 1,5 ml/kg IVD puis SG 10%
3. Œdème cérébral :
- Il apparaît au bout de 4 à 12 heures de traitement, parfois avant le traitement ou
plus rarement jusqu’à 24-48 heures après le début du traitement
- Clinique : Céphalées, vomissement, agitation, désorientation, hallucination,
troubles de la vigilance
Critères majeurs : Critères mineurs :
• Etat de conscience fluctuant ou altéré • Vomissements
• Décélération du rythme cardiaque • Céphalées
(diminution de plus de 20 batt/min) non • Léthargie ou enfant peu stimulable
attribuable à l’amélioration du volume • PA diastolique > 90 mm Hg
intravasculaire ou à un état de sommeil • Age < 5 ans
• Incontinence inappropriée pour l’âge
61 | P a g e
- Après amélioration : faire TDM cérébrale afin d’exclure d’autres causes
intracérébrales possibles d’altération neurologique (~10 % des cas) : thrombose ou
hémorragie.
62 | P a g e
2- Complications chroniques du diabète sucré :
LA RETINOPATHIE DIABETIQUE
La rétinopathie est la localisation rétinienne de la microangiopathie. Sa fréquence
s’accroît avec l’augmentation de l’espérance de vie des diabétiques. Elle est retrouvée dans
50 % des cas après 15 ans d’évolution et plus de 75 % des cas après 20 ans. Le facteur de
risque essentiel est la durée d’évolution du diabète.
La rétinopathie est la conséquence d’une hyperglycémie chronique. L’hypertension
artérielle est un facteur aggravant majeur de la rétinopathie diabétique.
Diagnostic :
La rétinopathie diabétique se développe à bas bruit sans que le malade ne perçoive pendant
longtemps aucun symptôme.
La baisse de l’acuité visuelle témoigne donc de lésions très avancées qu’il ne saurait être
question d’attendre.
Il est donc essentiel que tout patient diabétique ait un examen systématique annuel du fond
d’œil.
L’aspect ophtalmoscopique est très polymorphe :
63 | P a g e
RETINOPATHIE NON PROLIFERANTE
« Background retinopathiy » ou rétinopathie du fond
- Micro anévrismes
- Exsudats durs
- Hémorragies intra rétiniennes
- Œdème maculaire
Rétinopathie pré-proliférante
- Ischémie périphérique
- Nodules cotonneux
- Anomalies microvasculaires intra rétiniennes AMIR
- Hémorragie rétiniennes étendues
- Veines dilatées et irrégulières
RETINOPATHIE PROLIFERANTE
- Néovascularisation pré-rétinienne
- Néovascularisation pré-papillaire
- Hémorragie intravitréenne
- Prolifération fibrovasculaire
- Décollement de rétine par traction
- Néovascularisation irienne
- Glaucome néo-vasculaire
Evolution :
La rétinopathie se développe sur 2 modes évolutifs, fréquemment associés : d’une part,
l’ischémie, d’autre part, l’œdème.
Les complications de la rétinopathie diabétique sont les suivantes :
- l’œdème maculaire
- l’hémorragie intravitréenne
- le décollement de rétine
- la rubéose irienne qui peut se compliquer secondairement d’un glaucome néo
vasculaire (par fermeture de l’angle).
(A noter une autre complication ophtalmologique fréquente du diabète,
indépendante de l’existence d’une rétinopathie : la cataracte).
Traitement :
- Equilibration du diabète et traitement de l’hypertension artérielle sont les meilleurs
traitements préventifs de la rétinopathie diabétique.
- Lorsqu’il existe une rétinopathie évolutive, ils sont indiqués en complément du
traitement ophtalmologique.
- Cependant, l’amélioration rapide de l’équilibre métabolique peut initialement être
responsable d’une aggravation transitoire de la rétinopathie.
64 | P a g e
- Il convient donc d’améliorer l’équilibre glycémique de manière progressive (sur au
moins 2 mois), en cas de suspicion de rétinopathie.
LA NEUROPATHIE DIABETIQUE :
Les neuropathies diabétiques peuvent être isolées ou associées à la rétinopathie et la
glomérulopathie (triopathie « œil - pied - rein »). L’hyperglycémie chronique est le facteur
causal mais il existe des facteurs de susceptibilité aujourd’hui imparfaitement connus : l’âge,
le sexe masculin, la grande taille, un alcoolisme associé, des facteurs nutritionnels (carences
vitaminiques, dénutrition)
Des variations rapides de l’équilibre glycémique, en particulier l’amélioration soudaine de
la glycémie, peuvent être l’occasion d’une « décompensation » d’une neuropathie.
Il s’agit alors souvent de la constitution d’une multi-mono-neuropathie aiguë motrice et/ou
douloureuse, parfois sévère mais en général d’évolution favorable.
On distingue :
1. les polyneuropathies diabétiques
2. les mono-neuropathies et mono-neuropathies multiples
3. la neuropathie végétative
LA NEPHROPATHIE DIABETIQUE
Définition :
On entend habituellement par néphropathie diabétique la glomérulopathie diabétique qui
fait partie des complications de la microangiopathie, et dont la 1ère manifestation clinique est
l’augmentation de l’albuminurie.
Mais les complications rénales du diabète comportent aussi de manière plus secondaire,
les infections du bas et du haut appareil, ainsi que la néphropathie tubulaire liée aux produits
de contraste.
LA GLOMERULOPATHIE DIABETIQUE
a. Epidémiologie :
La prévalence de la glomérulopathie diabétique est de 30 % dans le diabète de type 1
après 35 ans d’évolution. Dans le diabète de type 2, cette prévalence fait l’objet d’un débat,
mais elle est probablement du même ordre que dans le diabète de type 1.
b. Mécanismes :
65 | P a g e
En résumé on parle de glomérulo-hyalino-sclérose nodulaire, dont l’aspect ultime et
typique est le glomérule en « pain à cacheter » de Klimmestiel et Wilson.
Des facteurs de croissance locaux comme le Fibroblast Growth Factor (FGF) ou le
Transforming Growth Factor (TGF) ou le Vascular Epidermal Growth Factor (VEGF)
favoriseraient la glomérulosclérose.
d. Examen clinique
- Aux premiers stades (I à III), il n’y a pas de signes cliniques.
- Au stade III le diagnostic repose sur la découverte d’une microalbuminurie élevée
tandis que la TA est encore normale.
- Au stade de la néphropathie clinique apparaît une HTA franche (>140/90 mm Hg) qui
s’aggrave progressivement.
- Devant une protéinurie, l’apparition de cette HTA est très en faveur d’une
glomérulopathie diabétique.
- Elle en est la conséquence (sauf dans le diabète de type 2 où préexiste souvent une
HTA essentielle) et elle l’aggrave.
- Lorsque la protéinurie est importante, il peut apparaître des œdèmes des membres
inférieurs qui peuvent éventuellement rentrer dans le cadre d’un syndrome
néphrotique.
66 | P a g e
- La clearance de la créatinine :
Est augmentée (jusqu’à 200 ml/mn) aux stades I et II (hyperfiltration
glomérulaire), puis commence à décroître au stade de néphropathie
inscipiens.
L’insuffisance rénale apparaît au stade de néphropathie clinique et la
filtration peut décroître progressivement de 10 ml/min par an en l’absence
de traitement (dialyse en 7 à 10 ans).
e. Diagnostic de certitude
Le diagnostic de néphropathie diabétique est certain en cas de :
• Diabète ancien (> 5 ans) (mais difficile à dater dans le type 2)
• Protéinurie croissante succédant à une microalbuminurie croissante
• Absence d’hématurie et de leucocyturie
• Diminution progressive de la filtration glomérulaire de 10 ml/min chaque année
en l’absence de traitement
• Présence d’une rétinopathie
• Présence d’une HTA au stade de protéinurie
•
C’est seulement lorsque ces différentes conditions ne sont pas remplies, et en l’absence
d’autres causes évidentes à une anomalie rénale (obstacle, infection, iode, médicaments,
sténose de l’artère rénale…) qu’une ponction biopsie rénale pourra être demandée.
Elle sera par exemple discutée en l’absence d’autres étiologies en cas d’insuffisance rénale
aiguë, d’une diminution rapide de la clearance ou d’une augmentation rapide de la
protéinurie, ou d’une atypie en l’absence de rétinopathie.
f. Diagnostic différentiel :
- Autres glomérulopathies : membraneuses, à IgA, post-streptococciques
- Autres néphropathies :
• Néphro-angiosclérose : très fréquente dans le diabète de type 2 qui présente une
HTA essentielle, elle peut être isolée ou associée à la glomérulopathie
diabétique.
• Interstitielle chronique : obstacle, prostatite chronique, médicaments
• Sténose bilatérale de l’artère rénale : HTA d’aggravation brutale, augmentation
importante de la créatininémie sous IEC.
g. Complications :
67 | P a g e
Chez le diabétique de type 1 par contre, l’apparition d’une microalbuminurie est toujours un
marqueur d’évolution rénale.
- Les autres complications au stade IV sont celles de l’insuffisance rénale chronique.
- L’évolution en l’absence de TRT se fait en 7 à 10 ans vers Hémodialyse
- Le patient diabétique est par ailleurs à risque de néphropathie tubulo-interstitielle due
aux produits de contraste iodés.
- Ce risque est augmenté en cas d’insuffisance rénale.
h. Traitement :
68 | P a g e
LES INFECTIONS URINAIRES ET LES INFECTIONS AIGUËS DU
HAUT APPAREIL
L’infection urinaire est plus fréquente chez les diabétiques mal équilibrés ayant une
glycosurie importante ou chez les femmes diabétiques après 50 ans ou encore lorsqu’il existe
une vessie neurogène avec résidu post-mictionnel.
Elle est volontiers latente et a des conséquences plus graves que chez les non diabétiques.
La pyélonéphrite aiguë typique : compte tenu de la gravité potentielle de la pyélonéphrite
aiguë chez le diabétique, l’examen radiologique qui semble aujourd’hui le plus approprié pour
apprécier à la fois l’état de la voie excrétrice et l’état du parenchyme rénal est la TDM avec
injection d’iode suivie de clichés urographiques.
La nécrose papillaire est une complication rare mais grave.
L'HYPERTENSION ARTERIELLE :
Souvent peu d'importance est attribuée à la tension artérielle et à sa prise en charge chez
les enfants diabétiques qui reste souvent retardée jusqu'à l'âge adulte. La mesure de la tension
artérielle lors de chaque consultation permet de trouver une hypertension artérielle lorsqu'elle
existe et surtout de déceler une élévation de la tension artérielle dans la marge normale qui
indiquerait l'évaluation de la fonction rénale (urée, créatinine) et l'excrétion d'albumine
urinaire.
D'autres examens sont demandés en fonction du contexte clinique.
Les études ont prouvé que les antécédents familiaux d'hypertension sont importants dans
l'évaluation d'un enfant diabétique puisque l'hypertension artérielle parentale est un facteur de
risque important chez les enfants.
Le traitement devrait débuter par un régime sans sel et encourager le patient à l'exercice
physique d'autant plus s'il est sédentaire, renforcer l'éducation afin d'assurer un bon équilibre
glycémique.
Les IEC ou les ARAII peuvent être prescrits sans problème chez l'enfant.
69 | P a g e
LES COMPLICATIONS CARDIO-VASCULAIRES :
Contrairement aux complications de la microangiopathie (rétinopathie, néphropathie)
dont seule l’hyperglycémie est à l’origine, cette dernière intervient dans la survenue des
complications cardiovasculaires en potentialisant les autres facteurs de risque d’athérosclérose
ou en aggravant l’athérome constitué (complications thrombotiques de l’athérosclérose,
accélération du vieillissement de la paroi artérielle notamment).
Cependant le risque de macroangiopathie augmente avec le degré d’hyperglycémie
chronique. Ainsi, à chaque point supplémentaire d’HbA1c correspond environ une
augmentation de 12 % du risque d’infarctus du myocarde.
2. L’ischémie myocardique
Est 2 à 3 fois plus souvent indolore chez le diabétique que chez le non diabétique.
L’infarctus du myocarde est ainsi très souvent indolore, mais il faut y penser
systématiquement devant la survenue soudaine de symptômes par ailleurs
inexpliqués :
• troubles digestifs et parfois douleurs épigastriques
• dyspnée d’effort
• asthénie anormale, en particulier à l’effort
• troubles du rythme cardiaque
• et parfois simple déséquilibre inexpliqué du diabète
• ou baisse brutale de la pression artérielle
Dans tous ces cas, il importe de faire un ECG qui permettra le diagnostic en phase
aiguë.
70 | P a g e
3. L’artérite des membres inférieurs :
• L’association fréquente à une neuropathie rend l’artérite du diabétique
fréquemment indolore.
• L’absence de claudication intermittente n’élimine donc pas le diagnostic, et une
ischémie artérielle sévère peut ne pas entraîner de douleur de décubitus
• Le diagnostic se fait sur l’abolition du pouls tibial postérieur qui doit être
recherchée une fois par an chez tout diabétique.
• L’artérite des membres inférieurs du diabétique est caractérisée par sa
topographie :
- 1 fois sur 3 elle est proximale,
- 1 fois sur 3 elle est distale, siégeant en dessous du genou, et
- 1 fois sur 3 globale, proximale et distale.
• L’abolition du pouls pédieux est moins spécifique, et sa palpation n’élimine pas
l’existence d’une artérite sévère des axes jambiers sus jacents, car une artère au-
dessous de la cheville reste souvent perméable.
• Parfois l’artérite sera malheureusement révélée par un trouble trophique
ischémique du pied (stade IV de Leriche)
71 | P a g e
XII. SUIVI DE L'ENFANT DIABETIQUE
Le suivi de l'enfant diabétique doit être assuré par l'équipe multidisciplinaire, pédiatre,
diététicienne, infirmière, psychologue ; tous formés à la diabétologie pédiatrique.
Impératifs du Suivi :
Respecter le planning du suivi, ne pas manquer les rendez-vous : aller régulièrement
en consultation chez son DIABETOLOGUE PEDIATRE idéalement tous les 2 mois
sinon au minimum tous les 3mois et rencontrer une fois par an l'équipe
multidisciplinaire.
S'informer, connaître les complications du diabète : savoir quels sont les
complications du diabète, quels tests sont nécessaires pour les dépister, quelles
mesures à prendre pour les éviter.
Participer à des cycles d'éducation : organisés à l'hôpital, dans des centres d'éducation
pour enrichir et compléter ses connaissances avec l'âge.
Modalité du Suivi :
A chaque consultation, il faudrait vérifier :
La croissance (poids, taille), le développement et le stade pubertaire.
L’apparition ou la survenue de nouveaux facteurs de risque, les niveaux de pression
artérielle.
Les zones et les techniques d’injection.
Les connaissances et les changements psychologiques.
L’observance (traitement pharmacologique et mesures hygiéno-diététiques).
L’autonomie de prise en charge et l’auto surveillance glycémique.
L’adaptation et la tolérance au traitement.
Le niveau d’HbA1c.
Bilan annuel :
HbA1c systématique (4-6 fois par an).
Glycémie veineuse à jeun.
Créatinémie à jeun, une fois par an.
TSH une fois par an.
Anticorps anti-gliadines et anti endomysium une fois par an.
72 | P a g e
Dépistage des complications infracliniques
Plusieurs protocoles sont établis nous en citons les recommandations de l'ISPAD
(international society for pediatric and adolescent diabetes).
Dépistage Moyens FDR Interventions
L'équipe de Dorchy à travers plusieurs études cliniques, a montré qu’il fallait rechercher la
triopathie diabétique (rétinopathie, neuropathie, néphropathie) dès la puberté, et après 3
ans de diabète, à un stade subclinique de troubles fonctionnels précoces, encore réversible
par l’amélioration du contrôle glycémique, précédant l’installation de lésions définitives
potentiellement invalidantes
73 | P a g e
XIII. CONCLUSION :
Une gestion efficace du diabète limite non seulement les complications, mais s'associe
également à une meilleure qualité de vie pour les enfants et adolescents atteints de diabète
ainsi que leurs parents.
Ceux qui sont impliqués dans le traitement sont principalement l'enfant et ses parents. Un
rôle important peut être joué par la famille au sens large (grands parents, oncles, tantes et
cousins).
Le médecin et l'école jouent également un rôle actif dans la gestion du diabète de l'enfant.
L'autonomisation de l'enfant atteint de diabète et de sa famille leur permet de gérer les soins
quotidiens.
Cette approche est plus saine que le modèle traditionnel par lequel le professionnel de la
santé est perçu comme actif, puissant, bien informé et ayant le contrôle de la gestion du
diabète tandis que la personne atteinte de la condition est considérée comme passive, soumise
et dépendante.
Les médecins peuvent devenir des experts en gestion du diabète, mais seules les
personnes atteintes de diabète peuvent devenir des experts dans la conduite de leur propre vie.
Une gestion efficace du diabète dépend du bon suivi du programme thérapeutique par
l'enfant et sa famille.
Autonomiser les enfants et leurs familles par le biais de l'éducation, la motivation et le
soutien est donc la pierre angulaire d'un bon contrôle du diabète.
Suivre les traitements recommandés sur une longue période implique de nombreuses
difficultés pour les enfants et leurs familles.
Les complications du diabète sont évitables à condition de maintenir au fil des années
une HbA1c inférieure à 7%.
Ceci est possible à condition de bénéficier d'une éducation adéquate à l'autogestion du
diabète. Encourager la formation des diabétiques dans des conditions adéquates et propices
restera le premier défi à soulever pour l'amélioration de la diabétologie pédiatrique ; surtout
dans notre contexte où la difficulté d'accès aux soins, le manque de moyens pour le suivi et la
surveillance biologique, la fragilité des structures de couverture sociale, la jeunesse des
centres de diabétologie restent des handicaps majeurs.
74 | P a g e
REFERENCES
10. M. Polak, J.-J. Robert : Prise en charge du diabète sucré chez l’enfant. EMC
2009 Elsevier Masson
11. Adhikari S & al; Institution of basal-bolus therapy at diagnosis for children
with type 1 diabetes mellitus. Pediatrics 2009;123.
75 | P a g e