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de l’aéronautique
CASABLANCA
Le mandrin "mors durs" ne permet pas de repositionner une pièce avec la précision voulue,
même s'il existe des méthodes pour corriger son excentration.
Le mandrin "mors doux" est une solution économique au problème de reprise, pour les pièces
massives ou déformables.
Les mors doux (mordaches) sont usinés dans la position qu'ils auront lorsqu'ils serreront la pièce.
Leur forme épouse celle de la pièce.
Entre le moment où ils sont usinés et celui où ils maintiendront la pièce, ils doivent être
bougés le moins possible, et surtout ne pas être retirés du mandrin !
Il faut donc usiner les mors doux chaque fois que l'on a une nouvelle forme à serrer et chaque
fois qu'ils ont été retirés du mandrin.
Selon le nouveau profil à serrer, on peut être amené à enlever beaucoup de matière, et donc
les mors "s'usent" très vite !
Il est possible (voir exemples) :
De les acheter "tout faits", mais ce n'est pas toujours évident de trouver les mors
adaptés à son mandrin et cela peut finalement revenir cher à l'usage.
C'est le but de ce tuto de vous monter comment faire ces semelles et leurs mordaches afin
d'avoir des "mors doux" économiques et faciles à usiner :
La version de base
La version mordaches hautes :
Le moyen le plus simple, compte tenu que l'utilisation de ces mors doux ne sera
qu'occasionnelle, est d'en acheter trois, "monoblocs", adaptés à votre mandrin.
C'est sur ces mors doux modifiés que nous ajouterons des "mordaches", d'une taille adaptée à
vos besoins.
Ces mordaches seront constituées d'un morceau de rond étiré (petit Ø pour petites pièces, plus
gros Ø pour grosses pièces).
Une fois réalisés, il restera néanmoins une possibilité pour serrer des petits diamètres :
Il faut donc usiner un logement cylindrique à l'extrémité de chaque mors et prévoir la fixation
de la mordache (vis CHc M6) ainsi qu'une butée pour l'étoile / fixation pour l'extension (vis
CHcM8).
Pour le moment, les mors n'ont pas besoin d'avoir une pointe à 120°. Vous verrez si cela
s'avère nécessaire une fois la mordache montée sur la semelle (il y aura moins de matière à
enlever et il n'y aura pas forcément besoin de posséder une fraiseuse pour usiner les
chanfreins) :
Pour l'ébauche:
o Mors par mors au tour (pointage, perçage, alésage) ou à la fraiseuse (fraise 2T)
o Simultanément sur les trois mors au tour.
(C'est la solution que je préconise pour ceux qui ne possèdent pas de fraiseuse).
Pour la finition:
o Mors par mors au tour (outil à aléser) ou à la fraiseuse (tête à aléser).
Quelque soit la façon d'usiner, la mise en position du (des) mors est la même, que ce soit dans
un mandrin (usinage au tour ou à la fraiseuse) ou dans un étau (usinage à la fraiseuse) :
- Appui plan sur les deux rainures (3 points d'appui),
- orientation par un coté ou une rainure (2 points d'appui),
- butée sur le bout usiné (1 point d'appui).
Au tour, la butée sur le bout de la semelle diffère selon la forme de son extrémité et selon que
l'on usine :
- un mors (ébauche ou finition)
L'alésage ébauche peut se faire à l'outil (si tour) ou plus rapidement avec une (des) fraises
2T (si fraiseuse ou tour).
Pour contrôler le diamètre d'ébauche et ne pas dépasser la cote, il faudra vous confectionner
un rond ayant le bon diamètre et vérifier la "portée", du moins sur la première pièce.
Finition :
Comme il n'est pas possible de contrôler le diamètre de l'empreinte sur la semelle,
il faut au préalable "calibrer" votre machine ou outil :
Réalisez un alésage sur une pièce témoin et repérez la position (repère sur le tambour gradué
ou comparateur sur le transversal du tour, blocage de la coulisse si tête à aléser).
Vous serez alors à même de réaliser les finitions sur les trois semelles.
Perçage-taraudage :
Lamage sur l'autre extrémité (sur les trois morceaux) (au tour en mors durs ou sur perceuse
sensitive avec une fraise à pilote).
Voilà, vous avez maintenant jusqu'à 6 "mors doux" (3 par extrémité de mordache).
Vous pourrez donc choisir sur chaque mordache l'empreinte la mieux adaptée à votre serrage, en
ayant le moins de matière possible à enlever.
Montez les mordaches sur les semelles, dans la même orientation (s'ils ont déjà
servis), légèrement serrés.
Si vous n'usinez pas sur toute la longueur des mordaches, vous pouvez placer l'étoile "au
fond", mais ce n'est pas le meilleur emplacement.
Il vaut mieux mettre l'étoile sur le devant des mors en prenant appui sur la vis (ou sur
l'entretoise).
Il est ainsi possible l'aléser sur toute la longueur des mordaches.
Hors mis que l'outil à aléser doit être rigide car la coupe est discontinue, il n'y a aucune
raison de réduire la vitesse de coupe par rapport à un alésage "classique" !
Bonne lecture …