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Résonance d’une poutre en vibration transversale

Approche théorique

Analyser les équations régissant le mode vibratoire d’une poutre libre à une extrémité, encastrée à
l’autre (voir annexe théorie). Comparer les méthodes d’approximation proposées pour la détermination
de la première fréquence de résonance (fréquence fondamentale) et en déduire quelle méthode
d’approche s’adaptera au banc expérimental à votre disposition.

Montage expérimental

Le banc expérimental (voir figure) est constitué d’un générateur de fréquence équipé d’un déphaseur et
d’un ampli de puissance qui excitent un pot vibrant dont les fréquences propres de résonance sont ≈1
Hz et ≈ 600 Hz. La poutre est reliée au système d’excitation par un équipage mobile de masse 200 g.
La mesure de l’amplitude s’effectue à l’aide d’un accéléromètre (l’accélération étant proportionnelle à
l’amplitude), dont on compare le signal de sortie avec le signal du générateur sur un oscilloscope. Il
n’est pas utile (et même dangereux pour le matériel) d’imposer (via l’amplificateur) un courant trop
élevé dans la bobine du pot vibrant, seule la visualisation de l’amplitude de vibration de la poutre étant
nécessaire. Un réglage d’un quart de tour sur le bouton de gain de l’amplificateur suffit à détecter les
résonances des différentes poutres.

Amplificateur
de charge
Accéléromètr
e Oscilloscope

Pot Générateur
vibrant de fréquence
Amplificateur
de puissance

Détermination expérimentale des fréquences de résonance

Théorie versus expérience

A partir de la recherche de la résonance d’une poutre en Dural de longueur libre 150 mm et d’épaisseur
5 mm, comparer les valeurs théoriques et expérimentale de sa fréquence fondamentale. En déduire le
modèle à retenir.

Influence de la géométrie et du matériau

En étudiant les différentes poutres mises à votre disposition, montrer l’influence de la géométrie et des
propriétés du matériau sur la valeur de la fréquence de résonance fondamentale. Il est important de
noter, au fur et à mesure des tests, tout comportement quelque peu surprenant (par exemple, il est
probable que pour certaines poutres, on observe plusieurs pics d’amplitude rapprochés). Représenter
(dans un diagramme log-log) l’évolution de la fréquence fondamentale en fonctions des paramètres que
vous avez fait varier. Comment se comparent les résultats expérimentaux vis à vis de la loi théorique
retenue. Donner vos conclusions notamment sur les différences de comportement dural – plexiglas.
Quelles sont les causes des écarts constatés dans le cas du dural ? Les mêmes causes peuvent-elles
expliquer les écarts constatés dans le cas du plexiglas?

Comportement au voisinage de la résonance

Pour deux poutres dont le comportement diffère de façon importante, le tracé de l’amplitude a(ν) et du
déphasage φ(ν) observés autour e la fréquence de résonance est plus ou moins aplati. On peut en effet
observer soit une montée brusque de l’amplitude et de la phase, soit une montée très étalée. Faire un
relevé précis de ces deux paramètres pour la poutre en dural 200x5 mm et pour la poutre en plexi
100x5 mm. Peut-on alors expliquer les écarts à la théorie constatés dans le cas du plexi ?

Définition des paramètres :

h hauteur de la poutre (suivant Gy) y


b largeur de la poutre (suivant Gz)
20 mm pour toutes les poutres b
L
L longueur libre de la poutre (suivant Gx)
h x
3 G
bh
I= moment d’inertie de section droite par rapport à Gz z
12

E module d’Young Dural : 7000 daN.mm-2 Plexi : 250 daN.mm-2


ρ masse volumique Dural : 2500 kg.m-3 Plexi : 1200 kg.m-3
Annexe : Modes propres de vibration de flexion d’une poutre

Déformée d’une poutre en flexion dans l’hypothèse de la résistance des matériaux

Une poutre élancée rectiligne d’axe x, de longueur L et de


section droite d’aire S (hauteur h et largeur b vérifiant y
h,b<<L fléchit sous l’action d’un chargement linéique
transversal q(x) et prend une déformée y(x). Pour des L x
chargements modérés, induisant une déformée telle que le
déplacement transversal reste petit devant les dimensions transversales de la poutre : y(x) << b,h, les
sections droites restent droites (ne gauchissent pas) et tournent simplement l’une par rapport à l’autre.

M(x) caractérisant le moment de flexion à l’abscisse x dx δdx y


dx
résultant du chargement q(x), écrivons, dans cette
hypothèse de flexion faible, l’équilibre mécanique d’un M M petit
tronçon de longueur dx sous l’action du moment M(x). α

En traçant au centre de la section droite terminale la


parrallèle à la section droite d’entrée, l’angle a R
α
caractérisant la rotation relative des deux sections par
rapport à l’état non fléchi s’écrit sous la forme :
dx δdx δdx y δdx
α= = , soit = . Le rapport n’est autre que la déformation d’allongement εxx de sorte
R y dx R dx
y
que la déformation d’allongement des fibres de la poutre s’écrit : εxx= . E caractérisant le Module
R
d’Young du matériau constitutif de la poutre, la contrainte de traction σxx s’écrit :
Ey
σxx= .
R

La force résultante F induite par ces contraintes et le moment de flexion résultant M sont donnés par :
E h/2 E h/2 EI
F= ∫∫ σ xx dS = ∫ bydy =0 M= ∫∫ σ xx ydS = ∫ by 2 dy =
S R −h / 2 S R −h / 2 R
3
bh
I= étant le moment quadratique (couramment appelé moment d’inertie de flexion) de la section
12
droite par rapport à l’axe de flexion z. F=0 traduit l’absence de force appliquée et la seconde relation
1
exprime la proportionnalité entre la courbure locale de la déformée et le moment de flexion
R
appliqué M et constitue l’équation différentielle de la déformée.

d2y
1 dx 2 d2y
Dans l’hypothèse des petits déplacement envisagée ici, la courbure = ≈ .
R   dy  2 3 / 2 dx 2
1 +   
  dx  
 
L’équation différentielle de la déformée se réduit à :
d2y
EI =-M(x)
dx 2
Le signe - provient du fait que la déformée y(x) est repérée dans le référentiel x,y,z alors que le moment
de flexion M(x) est défini dans le trièdre de Frenet : tangente t, normale n et binormale r avec t=x, r=-z
et n=-y

Déformée d’une poutre encastrée chargée par une force d’extrémité

Dans une section d’abscisse x le moment fléchissant est : F


y
M(x)=F(L-x) L
x
2
δ
d y
L’intégration de l’équation différentielle EI =-F(L-x) avec les
dx 2
conditions aux limites imposées par l’encastrement y(0)=0 ( pas de déplacement possible au niveau de
dy
l’encastrement) et (0)=0 (la poutre doit rester perpendiculaire à l’encastrement) conduit à la
dx
déformée :
δ  x
2
x FL3
y(x)=   (3- ) avec δ flèche d’extrémité donnée par δ=
2  L L 3EI

Équation différentielle de la déformée en terme de chargement linéique q(x)

Dans le trièdre de Frenet, écrivons l’équilibre qdx


mécanique du tronçon de longueur dx soumis au V+dV
chargement linéique q(x). z
-M -V
t M+dM
L’équilibre des forces (nullité de la résultante) dx
s’écrit : n
dV
-V+qdx+V+dV=0 soit q(x)=-
dx
L’équilibre
  des
 moments par
 rapport à l’origine du trièdre s’écrit :
 
- M +( V +d V )∧ t + M +d M =0 soit en projection sur l’axe z : -M-(V+dV)dx+M+dM=0. Soit en
dM
négligeant le terme du second ordre dVdx : V(x)=
dx

d2y
En différentiant deux fois l’équation différentielle de la déformée EI =-M(x) écrite en terme de
dx 2
moment fléchissant et en tenant compte des deux relations précédentes, l’équation s’écrit finalement en
terme de chargement linéique :
d4y
EI 4 =q(x).
dx

Équation différentielle des modes propres de vibration d’une poutre


La masse linéique m(x) étant égale à ρS, la force d’inertie linéique q(x) induite par la vibration sera :
d2y d2y
q(x)=-m(x)γ(x) =-ρS 2 , γ(x)= 2 étant l’accélération induite par la vibration, d’où l’équation
dt dt
différentielle des vibrations libres :
d4y d2y d 4 y ρS d 2 y
EI 4 =-ρS 2 + =0
dx dt dx 4 EI dt 2

Compte tenu des hypothèses de flexion faible, la solution de cette équation ne sera acceptable que dans
la mesure où l’amplitude de vibration a reste petite devant l’épaisseur h : a << h.

ρ Sω 2
En posant k4= et en séparant les parties temporelles et spatiales y(x,t)=Y(x)exp(iωt) l’équation
EI
différentielle donnant l’amplitude Y(x) de la déformée à la pulsation ω s’écrit :
d 4Y 4
+k Y=0
dx 4
La solution de cette équation s’écrit sous la forme générale :
Y(x)=A1exp(k1x)+A2exp(k2x)+A3exp(k3x)+A4exp(k4x)
1/ 4
ρ Sω 2  ρ Sω 2 
4
k1=k, k2=-k,k3=ik et k4=-ik étant les racines de l’équation k = . Avec k=  
EI  EI 
Elle s’écrit donc également sous la forme plus commode :
Y=asin(kx)+bcos(kx)+csh(kx)+dch(kx)
Modes et fréquences propres
Les valeurs admissibles de la quantité k valeurs seront données par les racines kiL=αi d’une équation
f(kL)=0, la fonction f étant elle même définie par les 4 conditions aux limites nécessaires pour
déterminer les relations entre les 4 constantes d’intégration a,b,c,d.
Il en résulte que seule une série de pulsations discrètes ωi (fréquences propres de vibration) sera
autorisée, ces pulsations étant obtenues sous la forme générale :
E 1 I 1 2 E 1 I α
ωi=αi2 νi= αi k i= i
ρ L 2
S 2π ρ L 2
S L
A chacune de ces fréquences sera associé un profil d’amplitude de déformée Y(ωi,x)=Yi(x) appelé mode
propre de vibration.

Les fréquences propres (fréquences de résonance) résultent dans ce modèle de la compétition entre les
forces d’inertie et les forces de rappel élastique. L’équation aux vibrations ne contient aucun terme
susceptible de limiter l’amplitude des oscillations de sorte que la solution en amplitude ne sera définie
qu’à une constante multiplicative arbitraire près.
E
Les fréquences propres sont la combinaison d’un terme caractérisant les propriétés intrinsèque du
ρ
matériau (élasticité E, inertie ρ) qui s’identifie à la vitesse de propagation du son dans la poutre et d’un
1 I
terme géométrique 2 qui caractérise la géométrie de la structure.
L S

Modes propres de vibration d’une poutre encastrée élancée de section rectangulaire

bh 3
Avec S=bh et I= , les fréquences propres sont données par :
12
4 12 ρω i
2
1 E h
νi= αi 2 k i =
2π 12 ρ L2 Eh 2
et les modes propres par :
Yi(x)=asin(kix)+bcos(kix)+csh(kix)+dch(kix)

Dans le cas d’une poutre encastrée, les conditions aux limites sont :
• Yi(0)=0=b+d Déplacement d’encastrement interdit
dYi
• (0)=0=a+c Rotation interdite à l’encastrement
dx
dYi 2
• 2
(L)=0=ki2{-asin(kiL)-bcos(kiL)+csh(kiL)+dch(kiL)} Absence de moment de flexion à
dx
l’extrémité libre
dYi 3
• 3
(L)=0=ki3{-acos(kiL)+bsin(kiL)+cch(kiL)+dsh(kiL)} Absence d’effort tranchant à
dx
l’extrémité libre

a,b,c,d sont solution du système linéaire :


0 1 0 1 a 0
1 0 1 0 b 0
=
− sin(ki L) − cos(ki L) sh (ki L) ch (ki L) c 0
− cos(ki L) sin( ki L) ch (ki L) sh (ki L) d 0

Ce système n’admet une solution a,b,c,d proportionnels à une constante arbitraire près que si son
déterminant est nul, soit l’équation aux pulsations propres définies par les conditions aux limites :
ch(kiL)cos(kiL)=-1
1

cos(kiL)
0,5

α0 k iL
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

-0,5

-1/ch(kiL)
-1

π
Les racines αi sont : α0= 1.875, α1= 4.695, α2= 7.85, …, αi=(2i+1) pour i>2. Au delà du mode
2
fondamental, les fréquences propres sont régulièrement espacées car ch(kiL)cos(kiL)=1 s’écrit
cos(kiL)=1/ch(kiL) avec 1/ch(kiL) décroissant très rapidement vers zéro de sorte que l’équation aux
fréquences propres se réduit à cos(kiL)=0.

Les relations :
b+d=0 a+c=0
-asin(kiL)-bcos(kiL)+csh(kiL)+dch(kiL)=0 -acos(kiL)+bsin(kiL)+cch(kiL)+dsh(kiL)=0
conduisent à :
c=-a d=-b
-a{sin(kiL)+sh(kiL)}=b{cos(kiL)+ch(kiL)} a{cos(kiL)+ch(kiL)}=b{sin(kiL)-sh(kiL)}

soit, en conservant a comme constante multiplicative arbitraire d’amplitude :


sin(ki L) + sh (ki L) cos(ki L) + ch (ki L)
c=-a b=- = d=-b
cos(ki L) + ch (ki L) sin(ki L) − sh (ki L)
les deux expressions de b conduisant à la relation ch(kiL)cos(kiL)=-1.

L’équation Yi(x)=asin(kix)+bcos(kix)+csh(kix)+dch(kix) du mode propre d’ordre i s’écrit :


cos(ki L) + ch (ki L)
{
Yi(x)=a sin(kix)-sh(kix)+
sin(ki L) − sh (ki L)
[cos(kix)-ch(kix)] }
sin(ki L)sh (ki L)
En notant δi=Yi(L)=-2a l’amplitude de la flèche à l’extrémité libre :
sin(ki L) − sh (ki L)
1 sin(ki L) − sh (ki L) cos(ki L) + ch (ki L)
Yi(x)= − δi
2 sin(ki L)sh (ki L)
{
sin(kix)-sh(kix)+
sin(ki L) − sh (ki L)
[cos(kix)-ch(kix)] }
1 x x x x
Yi(x)= − δi{(sinαi-shαi)(sin(αi )-sh(αi ))+(cosαi+chαi)[cos(αi )-ch(αi )}
2 sin α i shα i L L L L

Mode fondamental
1/ 4
1 E h  ρSω 02 
E h α0
α0= 1.875 ⇒ ν0= α0 2
k0= 
=0,161  =
2π 12 ρ L2
ρ L2
 EI  L
A.N. Dural : L=150 mm, h=5mm, E=7000 daN.mm-2, ρ=2,7.103 kg.m-3 ν0=182.8 Hz

y x
La figure suivante compare en coordonnées réduites ( , ) les déformées du mode statique sous
δ L
charge ponctuelle à l’extrémité libre et du mode fondamental de vibration libre (d’ordre 0).
1
y
0,9 δ
0,8

0,7

0,6

0,5

0,4
Mode 0
0,3
Statique
0,2
x
0,1
L
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1

Modes d’ordre supérieur


Le nombre de nœuds est égal à l’ordre du mode. La figure ci dessous schématise l’allure des premiers
modes. Le mode fondamental est le plus facile à exciter. La théorie des modes propres montre que la
déformée statique peut être obtenue par la somme pondérée (les facteurs de pondération étant fonction
du chargement statique imposé) des déformées des différents modes propres de vibration libre.
Cependant, plus l’ordre du mode est élevé et plus faible est son coefficient pondérateur.
1

0,8

0,6
y
δ
0,4 Mode 0
0,2

0 Mode 1
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
-0,2

-0,4

-0,6 Mode 2 x
-0,8 L
-1
Approximation de Rayleigh

La déformée statique sous charge ponctuelle d’extrémité étant très voisine de la déformée de vibration
libre du mode 0, ce qui signifie que le mode 0 est le mode prépondérant dans la décomposition en
mode propre pour ce type de chargement, Rayleigh a déterminé une méthode approchée de calcul de la
fréquence de résonance du fondamental sous les deux hypothèses suivantes :
• La déformée du fondamental est assimilée à la déformée statique sous l’action d’un masse
équivalente Me placée à l’extrémité d’une poutre supposée non pesante dont la raideur K est
3EI
donnée par l’analyse statique F=Kδ, soit K= 3 d’après un calcul précédent.
L
• La masse équivalente de l’éprouvette (de masse M) du point de vue des effets inertiels est
obtenue par égalité des énergie cinétiques dans les deux configurations : masse uniformément
répartie sur la longueur et masse concentrée à l’extrémité libre.

y Me y ρSdx F
L
x x
δ w

 dδ  1
2 2
1 L  dw 
L’égalité des énergies cinétiques conduit à la relation Me   = ∫ ρS   dx .
2  dt  2 0
 dt 
δ  x
2
x
Soit, avec w(x,t)=   (3- )exp(iωt) :
2  L L
2 4 2
 dw   x  x
   3 −  dx = ρSL ∫0 x (3 − x ) dx =
L 1 L 1 1 33 33
M e= ∫ ρS   dx =ρS ∫
4 2
ρSL= M.
0
 dt  4 0
 L  L 4 140 140

La fréquence ν0 est la fréquence propre d’un ressort de raideur K supportant une masse Me, soit :
1 K 1 140 E h E h
ν0 = = =0,164
2π M e 2π 4 * 33 ρ L 2
ρ L2
1 E h E h
à comparer avec la solution exacte ν0= α0 2 =0,161 , soit une erreur relative :
2π 12 ρ L2
ρ L2
∆ν
=1,8 %
ν

Correction de masse ajoutée

Si l’on prend en compte la masse Ma du capteur d’accélération et de la pièce de liaison entre


l’excitateur et l’éprouvette, la formule de Rayleigh devient :
1 K
ν0 =
2π M e + M a
Pour les éprouvettes en plexiglas et pour les éprouvettes de Dural de faible épaisseur, la masse
équivalente de la poutre Me devient négligeable devant la masse Ma de liaison, de sorte que la
fréquence du fondamental devient :
3/ 2
1 K 1 Eb  h 
ν0 = =  
2π M a 4π Ma  L 
et ne suit plus la loi d’échelle précédente.

Résonance de structure

Les théories précédentes ne comportent pas de terme susceptible de limiter l’amplitude de la résonance
dont le facteur de qualité Q est infini. Or tous les matériaux présentent des frottements internes
(analogues aux pertes visqueuses) caractérisés par le coefficient de perte f.

Dans l’approximation de Rayleigh le modèle de résonance comporte un


amortisseur visqueux de coefficient de perte f en parallèle à un ressort de raideur K
supportant la masse M. L’équation de la dynamique s’écrit alors :
K f
d 2 x dx d 2 x f dx K F
M 2 +f +Kx=Fexp(iωt) 2
+ + x= 0 exp(iωt)
dt dt dt M dt M M
F0 étant l’amplitude de la force excitatrice.
K
En posant ωr2= , ωr étant la fréquence de résonance de l’oscillateur non amorti, M
M
f
et µ= , la solution s’écrit sous la forme x=X0exp(iωt+ϕ) vérifiant en amplitude
M
et en phase :
Xo 1 µω
= tgϕ=- 2
Fo (ω r2 − ω 2 ) 2 + µ 2ω 2 ωr − ω 2

L’allure de la réponse autour de la résonance est donnée dans la figure ci dessous :

• Elasticité : A basse fréquence, ω→0, le terme dominant de l’équation


d 2 x dx
M 2 +f +Kx=F0exp(iωt) est le terme de rappel élastique et l’équation se réduit à :
dt dt

Fo
Kx=F0exp(iωt) ω << ωr Xo ≈ ϕ≈ 0
K
Régime quasi statique : pilotage en élasticité

• Inertie : A haute fréquence, ω >> ωr, le terme dominant de l’équation


d 2 x dx
M 2 +f +Kx=F0exp(iωt) est le terme d’inertie et l’équation se réduit à :
dt dt
d 2x Fo
M 2 =F0exp(iωt) ω << ωr Xo ≈ ϕ ≈ −π
dt Mω 2
1
Régime inertiel: l’effet de la masse est celui d’un filtre passe bas avec une coupure en 2 .
ω
• Viscosité : Au voisinage de la fréquence de résonance, ω ≈ ωr, le terme dominant de
d 2 x dx
l’équation M 2 +f +Kx=Fexp(iωt) est le terme d’amortissement car les termes d’inertie et
dt dt
de rappel élastique se compensent et l’équation se réduit à :
dx F
f =F0exp(iωt) ω ≈ ωr Xo ≈ o ϕ ≈-π/2
dt fω
Régime d’amortissement : limitation du facteur de surtension Q et élargissement du pic de la résonance
qui s’accompagne d’un léger décalage de la résonance en général négligeable, l’amortissement étant en
général faible.

Xo 1 Xo ∆ω 1 1 Xo 1 1
(ωr)= ( ωr± )≈ = (ωr)= ⇒ ∆ω= 3µ
Fo µω r Fo 2 2
 ∆ω  2 Fo 2 µω r
ω r µ 1 +  
 µ 
ω ω
et le facteur de qualité (ou de surtension) Q= r = r décroît lorsque l’amortissement augmente.
∆ω 3µ

X0
Amortissement
F0
π
−ϕ

π/2
1/Q
Inertie
Elasticité

ω
1 ωr

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