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Dissertation de philosophie

A quoi bon philosopher ?

Sujet : Dissertation de philosophie se posant la question « A quoi bon philosopher ? »

Matière concernée : Philosophie

Mots clés : Dissertation, Philosophie, Kant, apprentissage, idées, vie, réel, choses, raison, homme,
mesure, pratique, agir, désir, comprendre, découverte, problème, questions, connaissance de soi.

« A quoi bon philosopher ? »

Pour se poser le problème « à quoi bon philosopher ? », il est d’abord nécessaire de savoir ce qu’est
la philosophie. Kant a dit : « La philosophie n’existe pas. On ne peut qu’apprendre à philosopher. » En
effet, la philosophie, du grec : amour de la sagesse, est une manière d’apprendre à penser, à
réfléchir. L’homme veut comprendre, il manipule des idées, rechercher sa propre vérité : il
philosophe. Mais, il fait cette démarche de l’esprit dans un but pratique, pour agir et vivre mieux.
Sans ce but réel, à quoi bon philosopher ? Il semble donc que la philosophie présente deux aspects
indissolubles : l’aspect théorique c'est-à-dire la démarche de la pensée puis l’aspect pratique qui est
l’application des idées.

Tout homme a le désir de comprendre, de découvrir ; il énonce des idées pour préciser sa pensée,
pour régler sa conduite sur des bases précises. Il se pose donc des questions ? Parmi les problèmes
sur lesquels il réfléchit, il y en a quelques uns qui paraissent très importants et universels.

Un des problèmes principaux que l’homme aborde est celui de la connaissance de soi.
L’homme recherche une certaine conduite, une attitude morale. En réfléchissant sur son agir et sur
son être, en s’interrogeant toujours plus pertinemment sur toutes ses activités fondamentales pour y
percevoir leur sens et leur valeur, ce qu’elles sont et ce qu’elles doivent être, il enquête sur son être
et se révèle ce qu’il est ce qu’il doit être parmi et avec les autres hommes. L’homme recherche une
certaine sagesse dans le but de ne pas agir sans causes, d’avoir des actes posés et réfléchis, de savoir
vers quel type d’action se diriger. Il recherche aussi à être en accord avec lui-même, à se conduire
d’une façon plus en rapport avec son éthique. Mais, par cette pensée réflexive, l’homme cherche
aussi une certaine libération. Il vise à être maître de lui, à posséder un pouvoir sur son être ; ainsi, il
est conscient d’être, de s’appartenir et se sent totalement libre face aux influences extérieures.

Cette connaissance de soi amène l’homme à se poser des questions sur le sens de sa vie et le
sens de l’homme en général. Est-il le centre du monde ou n’est-il qu’une poussière dans l’univers ?
Quelle est son utilité ? A-t-il une valeur en soi ou surtout en fonction de la collectivité ? La réponse à
ces questions est donnée par différentes philosophies dont les plus opposées sont les philosophies
marxiste et chrétienne. Ces deux courants d’idées proposent à l’homme deux réponses différentes
qui lui dictent des attitudes pouvant chacune à leur manière proposer une construction du monde,
celle-ci se rejoignant parfois.
L’homme, voulant donner une direction à sa vie, peut aussi essayer de connaître ce que la science ne
peut pas lui révéler : l’idée de Dieu.
A la suite de ces réflexions, l’homme est parfois amené à se poser le problème de son destin
personnel et collectif. La mort le préoccupe : est-ce une fin à tout, ou le début d’autre chose ? Le
destin de l’homme est-il de vivre heureux ensemble ou de jouir d’un monde où les affamés
coexistent avec les nantis ? Ces questions amènent l’homme à réfléchir sur le problème de la justice
et le poussent à vivre d’une certaine manière et à agir dans une direction précise.
L’homme recherche aussi le sens de l’univers. En restera t-il toujours le maître ? A la suite de
cette réflexion, il aura la sagesse de ne pas se laisser dépasser, écraser par la science.
Philosopher sert donc à remettre sans cesse en cause l’homme et ses idées, à avoir une vue
plus réelle des choses. Mais si le but de la philosophie s’arrêtait là ?
Les quelques idées qui viennent d’être énoncées sont uniquement du domaine de la pensée. Mais
tout cela peut rester dans le vague. Si ces réflexions n’ont pas d’application dans la vie personnelle et
collective, le but de la philosophie semble assez restreint et l’on peut être sceptique et dire : « A quoi
bon philosopher ? » Montaigne exprime ce scepticisme par une critique violente des philosophes qui
autrefois, ne vivaient que dans le monde des idées et refusaient de reconnaître la réalité. Mais, si
toutes ces réflexions se projettent et se révèlent dans la vie, si cela aide l’homme à mieux vivre alors
la philosophie aura un but et un impact plus vrai. La réflexion débouche t-elle donc sur la vie ?

L’homme ayant réfléchi sait diriger son action dans un certain sens. Les idées sont bine sûr
indispensables car notre agit dépend de ce que l’on croit. Ainsi armé d’idées, l’homme doit savoir
revenir des discours et des opinions aux choses mêmes et savoir en repousser tous les préjugés
étrangers. Il est facile d’observer par quelques exemples précis, que dans tous les temps la
philosophie a eu un rôle pratique.
En réfléchissant sur la psychologie de l’homme, Freud l’a aidé à une meilleure
connaissance de lui-même. L’homme qui se connait s’intègre mieux dans la société. Ainsi, Freud, par
la psychanalyse, a abordé les problèmes humains avec plus de vérité et a aidé certaines personnes à
vivre.
La réflexion sur le sens de la vie peut mener à des fins pratiques. Camus trouve la vie absurde
mais grâce à sa réflexion, il se situe avec dignité en face des hommes. Sa philosophie l’amène à
rencontrer les autres, à les soulager, à en être solidaires. En les aidants à vivre, il s’est aidé lui-même
en donnant à sa vie un certain sens.
La philosophie de Socrate consiste en particulier à ce que chacun prenne conscience
de son non savoir. Pour cela, il pose des questions à son interlocuteur. Celui-ci est vite lucide face à
son ignorance. Selon Socrate, cette lucidité amène l’humilité puis une certaine sagesse qui rend
l’homme ouvert à la vie, aux autres, à toutes les réalités. La philosophie de Socrate a donc sur ce
point une fon essentiellement pratique.
Les stoïciens que savaient garder une certaine distance entre l’être et les évènements que le
touchent voyaient principalement dans la philosophie une morale pratique. Il s’agit d’éviter l’excès
en toute chose. Ces mêmes philosophes ayant réfléchi sur le problème de la mort adoptent une
attitude de fermeté, de courage et dignité face à toute souffrance.
Selon eux, cette attitude les libère de toute peut irraisonnée.
La philosophie non violente de Gandhi l’a amené à un style de vie très particulier ; il refusait
les progrès de la civilisation, vivait pauvrement, de manière archaïque, il se servait du rouet et tissait
ses propres vêtements. Cette philosophie de la vie et sa non violence est une cause de
l’indépendance de l’Inde.
Dans le même esprit, Martin Luther King, choisissant la philosophie de la non violence pour guider sa
vie et celle de ses frères de couleur a réussi à retenir l’attention du monde sur les problèmes noirs.
Grâce à tous ces exemples, il est facile de voir que la philosophie a un impact réel sur la vie
des hommes. La manipulation d’idées et la réflexion peuvent donner un comportement de vie très
particulier à ceux qui mettent leurs conceptions en pratique.

La recherche philosophique est pour l’homme nécessaire, naturelle et fructueuse, elle est une
démarche qui s’identifie avec la plus haute réalisation de nous-mêmes dans toutes nos relations.
Mais il ne faut pas seulement savoir penser mais agir car comme l’a dit Marx : « Il ne suffit pas de
comprendre le monde, il faut le changer ».

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