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RÉSUMÉ : L'on propose ici de lire le système hégélien tel qu'il est exposé dans les
œuvres de maturité ("Phénoménologie, Logique, Encyclopédie ), comme la réa-
lisation d'un programme de travail formulé dans l'écrit sur la Différence
( 1800), précisé dans Foi et Savoir ( 1802). Le point de départ de ce programme
est une critique de l'idéalisme transcendantal, en ses versions kantienne et
fichtéenne, auxquels il est reproché d'avoir pensé de manière inconséquente
l'identité du sujet et de l'objet, pour l'avoir conçue sous la forme d'une synthèse.
Un programme qui implique de repenser les rapports entre logique et langage,
c'est-à-dire de placer la théorie « linguistique » hégélienne, présentée dans un
texte apparemment marginal, la Psychologie de /'Encyclopédie, au cœur de
l'interprétation de la pensée spéculative.
* Je cite les œuvres de Hegel d'après les traductions françaises les plus aisément accessibles
aujourd'hui : les trois volumes de la Logique dans la traduction de Pierre-Jean Labarrière et
Gwendoline Jarczyk, Aubier-Montaigne, Paris, 1972, 1976, 1981 [cité : Log., suivie du numéro
du volume] ; la première et la troisième partie de Y Encyclopédie des Sciences philosophiques (/,
La Science de la Logique et III, La Philosophie de l'Esprit ), dans les traductions de Bernard
Bourgeois chez Vrin, Paris, respectivement 1970 et 1988 [cité : Enc. I ou III] ; la Phénoméno-
logie dans la traduction de Jean Hyppolite, Aubier-Montaigne [cité : Phéno.] ; la Différence
entre les systèmes de Fichte et de Schelling dans la traduction de Bernard Gilson, Vrin, 1986
[cité : Z>5] ; Foi et Savoir , dans la traduction d'Alexis Philonenko et Claude Lecouteux, Vrin,
1988 [cité : F&S]. Les références des autres œuvres citées seront mentionnées dans les notes. La
Critique de la Raison Pure de Kant est citée d'après la traduction de A. Tremesaygues et B.
Pacaud, PUF, Paris, 1968 [cité : CRPure].
4. Cf. Log. III , p. 55 : « La déduction du réel à partir [du concept], si l'on veut nommer cela
déduction [...] ». L'expression que préfère Hegel est celle à* élévation du concept à Vidée (cf.
ibid., p. 49).
5. F &Sy p. 197. La traduction de Glauben und Wissen a été modifiée par mes soins, d'après
l'édition critique, Gesammelte Werke , vol. 4, Felix Meiner Verlag, Hamburg, 1968.
6. Cf. par exemple Log. III , p. 52 : « [...] la philosophie kantienne en est restée seulement au
reflet psychologique du concept [...]».
7. Sur la lecture que Hegel fait de Kant dans Foi et Savoir , on lira avec profit l'article de
Béatrice Longuenesse, « Hegel, lecteur de Kant sur le jugement », Philosophie , 36, automn
1992, p. 42-70. B. Longuenesse justifie l'assimilation effectuée par Hegel entre l'imaginatio
productrice et l'entendement. Mais il me paraît difficile de la suivre quand elle soutient qu
Hegel identifierait le sujet logique du jugement avec l'immédiat sensible, ou encore qu'il opé
rerait une « coupe transversale » entre deux plans que Kant avait soigneusement distingués
le sensible et le logico-discursif (p. 61), de telle sorte que le jugement ne serait pas chez Hegel
une liaison discursive entre deux concepts, mais un rapport établi entre le sensible particulier e
la catégorie (p. 47). Nous n'approfondissons pas dans le présent article la théorie hégélienne du
jugement. Mais la formule que nous citons plus loin : « En tant que l'on doit connaître, la
comparaison avec l'intuition est déjà décidée et abandonnée » (Log. III , p. 337) signale suffi
samment qu'aux yeux de Hegel la question du rapport entre l'être-là sensible, c'est-à-dire
l'immédiat intuitionné, et la catégorie, n'est pas du ressort de la logique.
L'ubiquité du logique
Division de la psychologie :
Son esthétique