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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion, et de


Sociologie Département de Droit
4ème Année en Droit Public

THEME DE GRAND ORALE

REFORME DE LA FONCTION PUBLIQUE


A MADAGASCAR

Présenté par :

Monsieur RANDRIANJAFY Maminiaina Mahay Seth

Date de présentation : 17 Août 2005

Année Universitaire : 2004-2005


SOMMAIRE

INTRODUCTION ..................................................................................................................................1

PREMIERE PARTIE : L’IMPERATIF DE LA REFORME DE LA FONCTION


PUBLIQUE .............................................................................................................................................2

CHAPITRE I. QUELQUES GENERALITES SUR LA NOTION DE FONCTION


PUBLIQUE 2

SECTION 1- LE CADRE JURIDIQUE DE LA FONCTION PUBLIQUE..................................................2


Paragraphe 1 : La composition des personnels de l’Administration ............................................2
Paragraphe 2 : Sources de la Fonction Publique .........................................................................3
Paragraphe 3 : La conception Malgache de la Fonction Publique ..............................................4
SECTION 2- CADRE TECHNIQUE DE LA FONCTION PUBLIQUE .....................................................4
Paragraphe 1 : Le mode de gestion................................................................................................4
Paragraphe 2 : Organisation de la Fonction Publique .................................................................5

CHAPITRE II. LA DEGRADATION DE L’IMAGE DE LA FONCTION PUBLIQUE ..........5

SECTION 1- LA SOUS-ADMINISTRATION A TRAVERS LES PERSONNELS DE


L’ADMINISTRATION ............................................................................................................................5

SECTION 2- LA SOUS-ADMINISTRATION A TRAVERS LA STRUCTURE ET L’ORGANISATION


DE LA FONCTION PUBLIQUE ...............................................................................................................6

SECTION 3- LA MAUVAISE GESTION DUE AU MODE BUREAUTIQUE .............................................7


SECTION 4- DYSFONCTIONNEMENT DE L’ADMINISTRATION .......................................................7

DEUXIEME PARTIE : LES ASPECTS DE LA REFORME DE LA FONCTION ........................8

CHAPITRE I. LES ASPECTS DE LA REFORME DE LA FONCTION PUBLIQUE............8

SECTION 1- LES REFORMES DANS LES ANNEES 90 ........................................................................8


Paragraphe 1 : Les réformes en 1990 ............................................................................................8
Paragraphe 2 : Les réformes en 1998 (Atelier Toamasina, juillet 1998) .....................................8
Paragraphe 3 : Réformes de la Fonction publique par le Statut général de 2003 .......................9
SECTION 2- LES ASPECTS POLITIQUES ET STRATEGIQUES DES REFORMES ACTUELLES ............9
Paragraphe 1 : Les aspects politiques ............................................................................................9
Paragraphe 2 : Les aspects stratégiques ......................................................................................10
A. L’opération « VOY RINDRA » .................................................................................................... 10
B. L’opération « PAOTOKANA » .................................................................................................... 10

CHAPITRE II. APPRECIATIONS ET SOLUTIONS ................................................................10

SECTION 1- APPRECIATIONS ........................................................................................................10


Paragraphe 1 : Décalage entre statut et la pratique Administrative...........................................10
A. Statut............................................................................................................................................... 10
B. La pratique administrative ........................................................................................................... 11
Paragraphe 2 : La difficulté de réalisation « PAOTOKANA »...................................................11
SECTION 2- SOLUTIONS ................................................................................................................11
Paragraphe 1 : La formation du personnel de l’Administration compte tenu de l’évolution
actuelle .............................................................................................................................11
Paragraphe 2 : L’aménagement du système de carrière .............................................................12

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION

Depuis l’indépendance, Madagascar souffre d’une sous administration caractérisée


par la dégradation manifeste de l’image de la Fonction Publique Malgache. Cette dernière
est mal perçue par les usagers en raison de la politisation extrême de l’Administration, de
l’inadaptation du cadre juridico - institutionnel et de la mauvaise gouvernance due à la
marque de transparence et à la corruption. Ainsi, le mode de gestion dans la Fonction
Publique est alors considéré comme un frein au développement socio-économique. Cette
dégradation de l’image de la Fonction Publique peut s’expliquer par le fait que ni les
usagers, ni les partenaires financiers, ni les agents de l’Etat ne sont pas satisfaits car ils
supportent non seulement des contraintes mais aussi des renvois de bureau en bureau. Eu
égard à cette crise, comment améliorer la Fonction Publique à Madagascar ? Telle serait la
question à la quelle il faudrait répondre pour améliorer la Fonction Publique considérée
comme l’un des principaux acteurs du développement présentant des faiblesses et
insuffisances.

Pour résoudre cette problématique, il convient d’analyser en premier lieu


l’impératif de la réforme de la Fonction Publique (premier partie) avant d’étudier les
aspects de la réforme de la Fonction Publique (titre II).

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PREMIERE PARTIE : L’IMPERATIF DE LA REFORME DE LA FONCTION
PUBLIQUE

La réforme de la Fonction Publique est devenue impérative compte tenue des


contextes qui présentent la dégradation actuelle de l’image de la Fonction Publique
(chapitre II). Mais, il convient d’analyser en premier abord quelques généralités sur la
notion de Fonction Publique (chapitre I).

Chapitre I. Quelques généralités sur la notion de fonction publique

Dans cette analyse, il convient de voir le cadre juridique de la Fonction Publique


avant de voir son cadre technique.

Section 1- Le cadre juridique de la Fonction Publique

La Fonction Publique est considérée comme l’ensemble des fonctions


professionnelles et des statuts de droit public ou privé relatifs aux personnels de
l’Administration. Dans un sens restrictif : elle ne concerne que l’acticité professionnelle et
le statut de droit public qui gouverne les fonctionnaires à l’exclusion des autres agents de
l’Administration. Il convient de voir la composition des personnels de l’Administration
avant de voir les sources de la Fonction Publique et la conception malgache de la Fonction
Publique.

Paragraphe 1 : La composition des personnels de l’Administration

D’abord, le personnel de l’Administration est composé des agents exerçant des


activités professionnelles. Cela exclut en premier lieu, les personnels politiques et le
collaborateur bénévole. L’Administration dispose de deux types d’agent : le fonctionnaire
et le non fonctionnaire. Les fonctionnaires sont des agents publics de l’Administration
investis d’un emploi permanent dans le cadre du service public ou dans une Administration
Publique. Telle était la position de la jurisprudence laquelle était reprise par la suite par la
loi N° 2003 – 011 du 2 Août 2003 portant statut général des fonctionnaires comme des

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« personnes nommés dans un emploi permanent et qui sont titularisées dans un grade et
d’une hiérarchie des cadres et échelles de l’Etat ». Pour le non fonctionnaire, ce sont les
stagiaires et les auxiliaires et les agents contractuels de l’Administration. Les stagiaires
sont des agents ayant vocation pour être fonctionnaires lesquels sont soumis à un temps
d’épreuve. Tandis que les contractuels et les auxiliaires, ils sont recrutés pour occuper les
emplois normalement dévolus à des fonctionnaires pour combler l’insuffisance des ces
derniers. Les contractuels et les auxiliaires, ils sont recrutés pour occuper les emplois
normalement dévolus à des fonctionnaires pour combler l’insuffisance des ces derniers.
Les contractuels sont régis par le droit privé et sont regroupés en catégories Emploi de
courte durée (ELD), Emploi de main d’œuvre ordinaire ou (EMO) et enfin Emploi
spécialisé ou (E.S.). Après la disparition des auxiliaires, les stagiaires et les fonctionnaires
sont soumis au statut de droit public.

Paragraphe 2 : Sources de la Fonction Publique

A Madagascar comme en droit Français, le droit de la Fonction Publique a pour


principales sources le Statut général des fonctionnaires et le Statut autonome.

Le Statut général des fonctionnaires est constitué par la loi N° 2003 – 011 du 2
Août 2003 portant Statut général des fonctionnaires, précédé par la loi du 15 Février 1960
et celle du 16 Juillet 1979 et enfin de la loi du 20 Avril 1993. Il relève du domaine de la loi
et du domaine d’application large car il touche tous les fonctionnaires à l’exception des
Magistrats. Depuis 2003, on a désormais au Statut unique. Avant 2003, des catégories des
fonctionnaires échappent au Statut général à savoir les forces armées, la Police Nationale,
les personnels de l’Administration pénitentiaire, les Enseignants chercheurs et les
Magistrats.

Quand au statut autonome, c'est-à-dire un statut spécifique, il se justifie par le fait


qu’il existe des fonctionnaires qui ne peuvent pas se satisfaire de ces règles générales en
raison de leurs fonctions à savoir les Magistrats. Ils bénéficient de statut autonome qui est
constitué par l’ordonnance N° 79 – 025 du 15 Octobre 1979 portant statut de la
Magistrature.

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A côté de ces sources principales, il y a le statut particulier. Il constitue un texte
d’application du Statut général et relève du domaine réglementaire. Il précise les modalités
d’application.

Paragraphe 3 : La conception Malgache de la Fonction Publique

Cette conception repose sur le système de carrière. Le Fonctionnaire est recruté


dans un corps pour y faire carrière. Dans ce système, le fonctionnaire est devenu membre
d’un corps lequel reparti en grade. Ce dernier lui confère une vocation à occuper les
emplois déterminés (article 1er du Statut général de 2003). Ce système est différent du
système américain ou le système d’emploi dans lequel le personnel est recruté pour
occuper un emploi bien déterminé sinon il perd la qualité de fonctionnaire.

Section 2- Cadre technique de la Fonction Publique

Ce cadre technique repose sur un double : considération : le mode de gestion dans


la Fonction publique et le mode de recrutement des personnels de l’Administration.

Paragraphe 1 : Le mode de gestion

Le mode de gestion de ressources humaines est caractérisé par deux manières dont
l’une instituée par le modèle bureaucratique traditionnel du service public. Tandis que
l’autre est un nouveau mode de gestion fondé sur la rentabilité du service qui est le
« Management publie » ou le « Management des ressources humaines».

Cette gestion classique est fondée sur un modèle bureaucratique conçu par le
théoricien MAX WEBER lequel est fondé sur la professionnalisation, la division de travail,
la hiérarchisation des fonctions et l’impersonnalité des règles. La bureaucrate assure la
permanence et la stabilité et la logique cohérente aux usagers, mais son inconvénient
repose sur sa lenteur, sa rigidité, et sa complexité et enfin la lourdeur des tâches
administratives. Quand au « Management » public, il a pour objet l’amélioration de la
qualité du service publique et la performance des agents. Mais, il implique le changement
de l’image de l’Administration vers le passage de la notion usager - client ou usager -
partenaire.

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Paragraphe 2 : Organisation de la Fonction Publique

L’organisation de la Fonction Publique repose sur une double considération. Il y a


la notion de système de mérite ou « Merit system » ou le fonctionnaire est recruté au sein
de l’Administration en raison de sa compétence et de sa qualité professionnelle. Et ensuite,
il y a aussi le « Spoil System » ou le fonctionnaire est recruté en raison de sa coloration
politique de sa confiance avec l’Administration. Ces deux critères constituent l’un de
critère de recrutement ou d’avancement au sein de la Fonction Publique.

Chapitre II. LA DEGRADATION DE L’IMAGE DE LA FONCTION PUBLIQUE

Cette dégradation est caractérisée par la sous-administration à travers les personnels


et à la structure et l’organisation de la Fonction Publique. Mais cela repose aussi sur le
mode de gestion des ressources humaines et sur la remise en cause du principe de
continuité du service public à Madagascar.

Nous avons vu dans le chapitre premier les généralités relatives à la Fonction


Publique. Cela va nous permettre d’entamer l’étude des contextes qui nécessitent la
réforme.

Madagascar souffre d’une sous-administration ou le sous-développement


administratif. Cette crise administrative est manifeste non seulement à travers les
personnels de l’Administration mais aussi à travers la structure et l’organisation de la
Fonction publique malgache.

Section 1- La sous-administration à travers les personnels de


l’Administration

Ce sous-développement administratif peut s’expliquer par l’insuffisance et la


défaillance des personnels de l’Administration. A Madagascar les personnels de
l’Administration ne sont pas pléthoriques mais ils sont insuffisants par rapport au nombre
de la population Malgache. On constate que le nombre des fonctionnaires est relativement
faible pour assurer le fonctionnement du service public à Madagascar par rapport au
nombre des habitants de la population malgache.

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En plus la répartition des agents de l’Etat est caractérisée par son déséquilibre
géographique. Plus de 60% de l’effectif des personnels sont en activités dans la province
d’Antananarivo et moins de 40% dans les autres provinces. En plus pour le fonctionnaire la
grille indiciaire se traduit par un niveau moins élevé pour le cadre par rapport au secteur
privé. Concernant le manque de sens de responsabilité, l’Administration publique
malgache est marquée par l’inconscience professionnelle, l’absentéisme et le laxisme
lesquels ont pour conséquence la remise en cause du principe de fonctionnement du service
public et la mauvaise qualité du service.

Section 2- La sous-administration à travers la structure et


l’organisation de la Fonction Publique

La Fonction Publique malgache est fondée sur le système de carrière dans lequel la
rémunération des agents de l’Administration ne tient pas compte de leur compétence, ni
leurs emplois. Elle est fonction de sa grade. En sus cette structure encourage
l’augmentation des nombres des fonctionnaires fantômes car même faute d’emploi le
fonctionnaire est toujours payé compte tenu de sa grade. En plus l’existence des
fonctionnaires fantômes est due également à la non maîtrise des effectifs des personnels de
l’Administration c'est-à-dire l’Administration n’a aucune donnée fiable du nombre des
personnels. C’est pourquoi on envisage actuellement la mise en place de la politique de la
transparence pour déterminer le véritable nombre des fonctionnaires malgaches.

Pour l’avancement des fonctionnaires, chaque année le fonctionnaire est noté et


cette notation lui est attribué dans le Bulletin Individuel de Notation ou BIN. Ce bulletin
exprime deux choses, la valeur professionnelle de l’agent et une appréciation générale de
l’Administration. Cette notation va servir à l’avancement des fonctionnaires. Il existe deux
modes d’avancement. En premier lieu, il y a avancement périodique. Il est automatique,
c'est-à-dire tous les deux ans, les fonctionnaires passent automatiquement à l’échelon
supérieur sans tenir compte de sa capacité professionnelle. Ensuite, il y a l’avancement au
choix ou à mérite qui est laissé à l’appréciation de l’Administration.

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Section 3- La mauvaise gestion due au mode bureautique

Le mode de gestion de service public ne satisfait plus les usagers, ni les


contribuables, ni les opérateurs économiques et les investisseurs nationaux
qu’internationaux. Cela s’explique par le fait que la procédure administrative est marquée
par sa lenteur, sa rigidité et le manque de transparence. C’est le cas de la Justice actuelle.
Les usagers sont négligés et oubliés. Ils supportent des renvois de bureau en bureau. A cela
s’ajoute la mauvaise gouvernance et la corruption qui ont des conséquences sur l’efficacité
de gestion du service public. A Madagascar, ces carences administratives se manifestent au
niveau de différents Ministères et dans les différents services régionaux.

Section 4- Dysfonctionnement de l’administration

Le principe de continuité du service public est souvent remis en cause par la grève
des fonctionnaires. A Madagascar le droit de grève est garanti par la Constitution dans son
article 33. Il est prévu aussi par la loi n° 2003-011 du 02 Août 2003 par laquelle dispose
que « le droit de grève est reconnu aux fonctionnaires pour défendre leurs intérêts
professionnels collectifs et à effectuer dans le cadre du respect de la législation en vigueur
». Actuellement le service public se trouve paralysé par la grève des fonctionnaires due à
l’absence des règles précises qui limitent ce droit. Quoi qu’il en soit la grève est licite si
elle a pour objet de défendre les intérêts professionnels et non dans un but de faire échec au
programme politique de gouvernement. Tel est l’avis de la Haute Cour Constitutionnelle
sur l’interprétation de l’article 33 de la Constitution suite à la demande du Premier Ministre
face à la grève des magistrats et des enseignants chercheurs par laquelle le gouvernement
applique la retenue sur leurs salaires (avis n° 01/HCC/AV du 06 Avril 2005).

Nous avons vu dans la première partie les contextes nécessitant la réforme de la


Fonction Publique cela nous amène à déterminer dans la deuxième partie les aspecte de la
réforme de la Fonction Publique.

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DEUXIEME PARTIE :

LES ASPECTS DE LA REFORME DE LA FONCTION PUBLIQUE

Avant de donner quelques appréciations sur cette réforme il convient de voir en


premier lieu les aspects de la réforme de la Fonction Publique.

Chapitre I. LES ASPECTS DE LA REFORME DE LA FONCTION


PUBLIQUE

Depuis 1990, les gouvernements malgaches se sont lancés dans des processus de
réformes de la Fonction publique. Il convient de les analyser successivement.

Section 1- Les réformes dans les années 90

Paragraphe 1 : Les réformes en 1990

En 1990, Madagascar s’engage dans des programmes et stratégies de réformes dans


le cadre d’ajustement structurel ou programme d’ajustement structurel (PAS). Ces
reformes ont été établies par les rapports de la Commission Nationale de la Fonction
publique en décembre 1992. Ces programmes ont été repris par l’ordonnance n°93-019 du
20 Avril 1993, laquelle vise essentiellement la dépolitisation de l’Administration et la
démocratisation de la Fonction Publique.

Paragraphe 2 : Les réformes en 1998 (Atelier Toamasina, juillet


1998)

En 1998, le gouvernement Malgache est amené à adopter des politique et stratégies


des réformes orientées vers « une Fonction Publique compétente, motivante et attrayante
pour les agents de l’Etat à Madagascar». Il a pris trois axes de ces réformes à savoir :

- Placer l’usager au cœur des préoccupations de service public ;


- Motiver et responsabiliser l’agent de l’Etat ;
- Moderniser l’appareil administratif compte tenu de la mise en place des
provinces autonomes.

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Cet atelier a fait ressortir la notion de « Fonction publique de proximité » laquelle
est reprise par la suite par le Statut général des fonctionnaires de 2003.

Paragraphe 3 : Réformes de la Fonction publique par le Statut


général de 2003

En visant les réformes de Fonction publique, la loi n°2003-011 portant Statut


général de fonctionnaire a repris la notion de Fonction publique de proximité, et la mise en
place de Fonction publique efficace, transparente et motivante. Il apporte la révision de
l’article 75 de l’ordonnance n°93-019 portant statut général de fonctionnaires en précisant
qu’il y a une possibilité de départ à la retraite à l’ancienneté à partir de 55 ans ou après 25
ans de service.

Section 2- Les aspects politiques et stratégiques des réformes


actuelles

Il convient d’analyser les aspects politiques avant d’étudier ceux relatifs à la


stratégie.

Paragraphe 1 : Les aspects politiques

Depuis 2003, l’instauration de la Fonction publique de proximité est la règle dans le


cadre de la bonne gouvernance inscrite dans une Note circulaire n°002/2003 du 25 février
2003 du Premier ministre. La Fonction publique de proximité, ce sont la déconcentration et
la décentralisation de la Fonction publique pour éviter le retard des traitements des dossiers
des personnels et de répondre aux aspirations des personnels de l’Administration en tenant
compte de la distance et de la spécificité de la région, pour éviter les gaspillages en rien
compte tenu de l’existence des fonctionnaires fantômes. Enfin, la lutte contre la corruption
constitue un des programmes de l’Administration Malgache par la mise en place du
Conseil Supérieur de la Lutte Contre la Corruption par un décret n°2002-1128 du
Septembre 2002, organe de la conception, de la politique nationale contre la corruption.

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Paragraphe 2 : Les aspects stratégiques

Pour moderniser la Fonction publique l’Administration Malgache a mis en exergue


deux opérations à savoir : « VOY RINDRA » et « PAOTOKANA »

A. L’opération « VOY RINDRA »

Cette opération a pour objectif de réaliser la politique générale de l’Etat qui vis à
réduire le nombre des personnels et de rationaliser les effectifs de fonctionnaires et
d’identifier le fonctionnaires fantômes. Elles visent l’élaboration des questionnaires de
description de poste ou QPD et tous les fonctionnaires sont tenus de les remplir.

B. L’opération « PAOTOKANA »

Cette opération vise à régulariser les dossiers en souffrance de titularisation,


d’avancement d’échelon et de classe ainsi que l’admission à la retraite face aux
réclamations dues au retard de traitement de leurs dossiers et de l’ignorance de leurs droits.
Pour résoudre ces problèmes, l’Administration centrale envisage la déconcentration des
services de la Fonction publique.

Chapitre II. APPRECIATIONS ET SOLUTIONS

Section 1- Appréciations
Paragraphe 1 : Décalage entre statut et la pratique Administrative
A. Statut

Le statut général des fonctionnaires explique dans son article 1 que la structure de
la Fonction publique malgache repose généralement sur le système de carrière. En
conséquence le fonctionnaire est recruté pour être intégré dans un corps et titularisé dans
un grade par lequel il a vocation à occuper un emploi. Sa rémunération est fonction de son
grade et non de son emploi. C’est pourquoi il y a de fonctionnaire fantôme qui est dû
essentiellement par l’absence d’un emploi accordé à ce dernier. Cela s’explique par le fait
que l’emploi est laissé à la discrétion de l’Administration. En outre, le fonctionnaire
fantôme peut s’expliquer par la manœuvre dilatoire du personnel et de famille et pourquoi
pas le favoritisme politique ou népotisme.

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B. La pratique administrative

En pratique, l’Administration est orientée vers la modernité et qui s’approche de


plus en plus du système d’emploi ou Administration d’emploi. Ce système s’explique par
le fait que l’Administration recrute un agent en fonction de l’existence d’un emploi,
faute duquel le fonctionnaire perd automatiquement sa qualité de fonctionnaire. Cette
pratique s’apparente au système de retenue de salaires pratiquée par l’Administration à
l’encontre de gréviste lequel est approuvé par la suite par la Haute Cours Constitutionnelle
dans sons avis n° 01-HCC/AV du 06 avril 2005 sur l’interprétation des dispositions de
l’article 33 de la Constitution.

Paragraphe 2 : La difficulté de réalisation « PAOTOKANA »

Ce constat s’explique par le fait que le retard de traitement du dossier de


fonctionnaire est dû non seulement à la lenteur des procédures administratives mais aussi à
l’ignorance par le fonctionnaire de ses droits. La formation des tous les fonctionnaires
constituent un moyen efficace pour la réalisation de cette opération sinon elle reste
inefficace et partielle car bon nombre de fonctionnaires ignorent leurs droits faute de
transparence et d’information suffisance.

Section 2- Solutions
Paragraphe 1 : La formation du personnel de l’Administration
compte tenu de l’évolution actuelle

Le principe d’adaptation du service public ne vise pas seulement à adapter le


service public à l’évolution sociale ou économique, mais il nous faut également un
personnel adapté aux exigences et aux besoins de services. Ainsi, l’exigence de service
public de qualité exige et adapté au besoin de service. Alors il faut une éducation aux
besoins de la profession ou la professionnalisation.

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Paragraphe 2 : L’aménagement du système de carrière

Il faut admettre que l’existence des fonctionnaires fantômes est ruineuse pour nos
Finances publiques. Ainsi, il faut que le personnel de l’Administration ait une conscience
professionnelle. En d’autres termes les retenues du salaire ne sont pas une solution pour
l’Administration, il nous faut réconciliation entre l’administration et ces personnels pour
assurer le fonctionnement normal du service public.

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CONCLUSION

Depuis longtemps, notre Administration souffre d’un marasme administratif qui se


trouve dans la conception même de la Fonction publique. Cette sous-administration
s’explique par le fait que Madagascar souhaite de sortir de ce cercle vicieux de la
bureaucratie traditionnelle et du système de carrière pour adopter une Fonction publique
moderne et pour assurer un service public de qualité. En effet, la performance et la qualité
de service public sont fonction de la modernité de la Fonction publique. La solution est la
participation de tous dans la bonne marche de service public et de la modernisation de
Fonction publique pour lutter contre ce sous-développement administratif qui se manifeste
à travers la performance de l’agent de l’Etat et la structure de Fonction publique.

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BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrages

Au BY, Jean Marie et Jean Bernard, « Le droit de Fonction publique » 3ème édition, 1997

CHAPEL (YVES) : « le sous-développement administratif ». RISA, 1966

MAESTRE (J.C), « Les aspects originaux de la Fonction publique Malgache », in Annals


de l’Université de Madagascar, n°4, 1969, page 1

VAYROU Caroline, « Le Management public », discours et fonctionnement, LGDJ, 1995

II. Documents

Atelier sur la réforme de la Fonction publique, en 1991, Comité de réforme

Atelier sur la réforme de la Fonction publique, Toamasina 1998

III. Textes

Loi n° 2003-011 portant statut générale des fonctionnaires (JORM 15 Septembre/2005,


page 1433)

Note ministérielle n°26/2005 LFPLS portant communication verbale sur l’opération


« Paotokana »

Note ministérielle n°033/005 MFPLS, communication verbale sur l’opération « Voy-


Rindra »

Avis n° 01/HCC/AV du 06 avril 2005 sur l’interprétation de l’article 33 de la Constitution.

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