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enquêtes statistiques
Rouard Françoise, Frédéric Moatty
Dans Langage et société 2016/1 (N° 155), pages 61 à 98
Éditions Éditions de la Maison des sciences de l'homme
ISSN 0181-4095
ISBN 9782735120888
DOI 10.3917/ls.155.0061
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Rouard Françoise
Conservatoire National des Arts et Métiers /Dicen EA 4420.
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francoise.rouardtolila@gmail.com
Moatty Frédéric
Centre d’études de l’emploi/Tepp (FR 3435, CNRS),
frederic.moatty@gmail.com
Introduction
Dans un pays comme la France où il existe une langue nationale majori-
taire, supposée commune entre l’enquêteur et l’enquêté, la question des
langues n’est pas centrale dans les enquêtes statistiques sur le travail. Cer-
taines études s’intéressent aux difficultés liées aux situations d’illettrisme
(El Hayek, 2000) pour les populations les moins qualifiées ou à la diffu-
sion de la pratique de l’anglais dans l’entreprise (DGLFLF, 2008) pour les
plus qualifiées. Les pratiques de la langue française au travail de la plus
grande masse des actifs sont peu explorées, comme si elles allaient de soi.
Au-delà de l’étude des langues, l’usage du langage au travail reste
peu enquêté de manière quantitative alors que les analyses qualitatives
des pratiques langagières au travail se sont développées dans les années
récentes. Les pratiques langagières désignent les verbalisations produites
en situation de travail, discours oraux ou écrits circulant dans le cadre du
travail et qui sont liés à l’activité de travail qu’ils accompagnent ou qu’ils
réalisent. Ces pratiques langagières vont de pair avec des manifestations
non verbales telles que gestes ou intonation. Dans le système productif
taylorien, la parole était interdite car considérée comme du bavardage
(Teiger, 1995). Les années récentes ont vu sa reconnaissance dans les
nouvelles formes d’organisation du travail pour les activités de contrôle,
d’évaluation, de coordination et de communication et, simultanément
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statistiques sur le travail : un inventaire des résultats
Avant d’analyser l’apport des enquêtes statistiques sur le travail concernant
les langues et les pratiques langagières, il faut rappeler un double paradoxe.
Le premier porte sur la contrainte d’avoir un objet d’étude, la langue, qui
est également l’outil de l’étude : dans quelle langue interroger un enquêté
sans connaître au préalable sa langue usuelle ? Ce premier paradoxe est
souvent masqué par un second, lié à la représentation du français comme
une langue commune et partagée sur le territoire national, y compris entre
l’enquêteur et l’enquêté. Nous verrons plus loin que l’enquête statistique
elle-même doit être analysée comme un dispositif langagier.
Certaines enquêtes statistiques sur le travail abordent depuis peu la
dimension des langues et des pratiques langagières. Cette partie inven-
torie et complète les résultats disponibles en s’appuyant sur l’enquête
Changements Organisationnels et Informatisation (COI) de 2006 ainsi
que sur les enquêtes Conditions de Travail (CT) de 2005 et 2013, qui ont
intégré dans leur questionnement des items concernant le langage. Nous
aborderons également quelques résultats sur les compétences langagières
au travail issus d’enquêtes internationales consacrées aux compétences
des adultes (PIAAC, 2012).
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langues régionales et dialectes de France sont très peu représentées (0,4 %)
(DGLFLF, 2008). Au-delà de ces premiers chiffres, grâce à une nouvelle
exploitation de cette enquête, nous présentons ici des résultats inédits
pour compléter cet état des lieux.
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ment, été apprises à la maison dans l’enfance : l’allemand, 41 %, l’italien,
48 %, le portugais, 55 % et l’arabe, 72 %. Ces résultats confirment
l’usage véhiculaire de l’anglais et montrent également les rôles respectifs
de la maison et de l’école dans les apprentissages des langues. Cependant,
le travail joue également un rôle puisque l’activité professionnelle permet
de développer ses connaissances en langues étrangères, notamment en
anglais (Bodier, 1998).
Enfin, l’usage est plus rare et généralement occasionnel dans les autres
fonctions. Ces résultats montrent l’importance jouée par la fonction,
qui renvoie à l’activité exercée, sur la nécessité de parler ou d’écrire une
autre langue que le français pour le travail.
L’usage professionnel de « documents comme des notices, des modes
d’emploi » non rédigés en français peut être précisé selon les fonctions.
Il concerne près de la moitié (48 %) des salariés de la fonction « installa-
tion, réparation, maintenance », ce qui la situe juste après la fonction R
& D (74 %) mais nettement au-dessus de la fonction « gestion, compta-
bilité » (35 %) et « technico-commerciale » (30 %). Cet usage de docu-
ments non rédigés en français concerne en particulier les utilisateurs d’une
informatique connectée, contrairement à ceux qui ont recours à une
informatique peu ou pas connectée (Greenan N. et alii, 2012). Les modes
d’emploi et notices accompagnent les produits complexes manufacturés
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et l’importance des langues étrangères dans ce genre d’écrits s’explique
par l’importation de produits et de savoir-faire d’origine étrangère sur le
territoire français. Pour les salariés concernés, cet usage de langues étran-
gères se révèle gênant « pour le bon déroulement du travail » dans 23 %
des cas, tout particulièrement dans les fonctions de « production, chantier,
exploitation » (37 %) et « installation, réparation, maintenance » (33 %).
L’usage des langues étrangères augmente avec les qualifications pro-
fessionnelles. Les cadres sont de loin les plus concernés : 57 % d’entre eux
doivent en faire usage et cet usage est plus souvent fréquent qu’occasion-
nel (tableau 1). Les professions intermédiaires se retrouvent à un niveau
proche de celui des employés, avec un usage le plus souvent occasionnel.
Enfin, l’exercice de responsabilités conduit à utiliser plus souvent les
langues étrangères. C’est le cas de 36 % des responsables hiérarchiques
et de 55 % des salariés qui animent un groupe de travail. Les responsabi-
lités liées à l’activité priment donc sur celles liées au statut hiérarchique.
Ce résultat est important, car il souligne le poids de l’activité pour l’étude
de l’usage des langues étrangères au travail. Ce que l’on fait est plus
important que ce que l’on est.
plus répandu chez les salariés de moins de 40 ans (28 %) que chez les sala-
riés plus âgés (23 %). Par ailleurs, les plus jeunes sont moins gênés (16 %)
que les plus âgés (28 %) lorsqu’ils doivent utiliser des « documents comme
des notices, des modes d’emploi qui ne sont pas rédigés en français ». Le
rapport des jeunes aux langues étrangères apparaît à la fois plus étroit et
surtout plus aisé. Enfin, d’autres caractéristiques personnelles du salarié
comme le sexe présentent peu de différences.
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de la moyenne dans les agglomérations entre 10 000 et 2 millions d’habi-
tants. Il est notable que la taille de l’agglomération n’ait pas d’incidence.
Par contre, l’usage des langues est répandu dans l’unité urbaine de Paris
(44 %) et il est plus souvent fréquent (24 %) qu’occasionnel (20 %).
Si la composition socioprofessionnelle parisienne explique en partie ce
résultat, cette zone est la seule unité urbaine significativement orientée à
l’international du point de vue des langues. Paris et son agglomération
jouent un rôle de capitale et de métropole mondialisée située à l’interface
des échanges internationaux.
L’usage des langues étrangères est plutôt le fait des grandes voire très
grandes entreprises, les plus à même de s’implanter sur les marchés inter-
nationaux. La part des salariés concernés s’accroît suivant la taille de
l’entreprise.
Cet usage contraste les secteurs d’activité des entreprises. Il est élevé
dans les services aux entreprises, dans les transports et les services aux par-
ticuliers3. Ces niveaux d’usage renvoient au degré d’internationalisation
des différentes branches d’activité.
Enfin, il correspond le plus souvent à des relations externes à l’en-
treprise : les clients (55 %), d’autres personnes extérieures y compris
appartenant à des filiales du groupe (46 %), ou les fournisseurs (35 %).
En interne, l’usage d’une langue étrangère est plus rare et concerne plus
souvent la relation avec les collègues (24 %) que celle avec la hiérarchie
(13 %). Dans un contexte d’internationalisation, ces résultats identifient
3. Dans la nomenclature Insee, ces activités regroupent les hôtels et restaurants, les acti-
vités récréatives, culturelles et sportives, les services personnels et domestiques.
Langues, travail et pratiques langagières / 67
les situations dans lesquelles les salariés doivent user d’une langue étran-
gère et montrent l’importance des relations avec les marchés extérieurs
dans la vie d’une entreprise.
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tutoyer leur responsable, suivis des professions intermédiaires (68 %)
et des ouvriers qualifiés (67 %). À l’inverse, les employés (55 %) et les
ouvriers non qualifiés (50 %) ont un moindre recours au tutoiement.
Ces résultats recoupent les observations d’ethnographes du travail dans
les bureaux où « ceux d’en bas » préfèrent le vouvoiement envers le
chef pour « garder leurs distances » tandis que les cadres utilisent le
tutoiement pour marquer la familiarité (Guigo, 1991).
Les modes d’adresse dépendent fortement des caractéristiques des
personnes dans la relation hiérarchique. L’âge du subordonné influe peu
mais les résultats sont très clivés suivant le genre : les hommes tutoient
dans près de ¾ des cas alors que seulement la moitié des femmes le font.
Si le sexe du supérieur hiérarchique n’a pas d’incidence, son âge en a une.
On tutoie plus souvent un chef de la même génération qu’un chef moins
âgé ou qu’un chef plus âgé (voir tableau 2, en annexe).
Si l’on croise les caractéristiques du subordonné et de son chef,
on constate que le tutoiement est la norme lorsque les individus sont
de même sexe, entre hommes et entre femmes. C’est également le
cas lorsqu’un homme est le subordonné d’une femme. Par contre,
lorsqu’une femme est la subordonnée d’un homme, le tutoiement est
beaucoup plus rare. Ce résultat reflète une différence entre les sexes,
mais surtout une mise à distance du supérieur hiérarchique chez les
femmes qui limitent le registre de la familiarité dans les relations pro-
fessionnelles.
4. La question ne précise pas la langue utilisée, rappelons que pour le cas de l’anglais le
problème se pose différemment.
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Parallèlement à l’usage des langues étrangères, d’autres compétences lan-
gagières concernent les pratiques de l’écrit en français, en écriture et lec-
ture, sur papier ou sur écran. Ces pratiques sont étudiées dans l’enquête
Conditions de travail 2005 pour l’ensemble des salariés, c’est-à-dire sur
un champ comprenant le secteur marchand, le secteur hospitalier et les
administrations. 16 998 personnes ont été ainsi interrogées correspon-
dant à une population de 22 millions de salariés après pondération.
Les enquêtes Conditions de travail visent à cerner le travail en se
basant sur les déclarations des travailleurs, salariés et non salariés, qui sont
interrogés à leur domicile par des enquêteurs de l’Insee. Dans l’enquête de
2005, quatre questions s’intéressent directement aux pratiques langagières
en interrogeant la lecture et l’écriture en français selon leur durée ainsi que
l’envoi et la réception de la correspondance électronique selon le volume.
Par ailleurs, l’enquête interroge des situations supposant des interactions
langagières, comme les échanges avec des interlocuteurs appartenant ou
non à l’entreprise, ou des situations de contact avec le public.
L’enquête a permis de vérifier l’hypothèse d’une mise à l’écrit généra-
lisée5. En 2005, sept salariés sur dix déclarent des activités d’écriture et de
lecture au travail avec des durées quotidiennes élevées ou moyennes, res-
pectivement 31 % et 39 % chez les rédacteurs (voir tableau 3 en annexe).
Les durées de lecture et d’écriture sont proches. La lecture ou l’écriture
de courriels concernait déjà 43 % des salariés en 2005. On constate
enfin le lien entre les pratiques selon les différents supports. Parmi les
5. Ces travaux ont été initiés dans le cadre d’une convention de recherche de la Dares
avec le laboratoire Cnrs LISE du Cnam ( Moatty, Rouard, 2010).
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quatrième position.
Nos résultats révèlent également l’importance des enjeux des pratiques
de l’écrit sur l’emploi et les conditions de travail des salariés (Moatty et
Rouard, 2010). Les emplois à forte intensité de pratiques de l’écrit sont en
moyenne des emplois plus stables tandis que les emplois précaires exigent
moins souvent une pratique de l’écrit. Par ailleurs, les pratiques intenses
de l’écrit sont associées à des conditions de travail spécifiques : un travail
plus cadré (objectifs, procédures, évaluation…), avec une autonomie plus
grande mais des contraintes temporelles plus fortes et sous la pression de
la demande.
Ces constats peuvent être complétés par des résultats inédits sur
deux aspects peu traités dans la littérature. Les compétences en matière
d’écrit sont le plus souvent évaluées uniquement sur la lecture et de façon
décontextualisée à partir de tests. Qu’en est-il des compétences d’écriture
lorsqu’elles sont mobilisées dans des situations de travail supposant des
interactions avec autrui ? Par ailleurs, les difficultés langagières se limitent-
elles aux salariés les moins dotés sur le plan du langage ?
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L’une des caractéristiques marquantes des forts lecteurs/rédacteurs, lors
de ces contacts avec le public, est qu’ils vivent dans la moitié des cas des
situations de tension qui perturbent leur travail (tableau 4). Ils sont très
souvent amenés à être en contact avec des personnes en situation de dé-
tresse et à devoir calmer des gens. Enfin, ils sont fortement exposés à des
agressions verbales ou physiques. Nous faisons l’hypothèse qu’ils sont sé-
lectionnés pour ce type d’activités de travail dans la mesure où la maîtrise
du langage qu’atteste la pratique de l’écrit constitue une ressource permet-
tant de gérer les situations relationnelles qui sont génératrices de tensions
(Bué et Sandret, 2007). En effet, les compétences langagières qui suppo-
sent d’articuler les trois registres linguistique, culturel et social (Moatty et
Rouard, 2009 ; 2010), permettent de s’adapter à ces situations.
Les salariés ayant une pratique intense du courriel sont moins exposés
aux situations de détresse et aux agressions verbales et physiques, car leur
travail à distance les protège de ces situations. Mais à l’inverse, les salariés
équipés d’ordinateur sans boîte à lettre électronique, par exemple dans
un poste de travail au guichet, y sont particulièrement exposés en raison
d’un travail moins médiatisé. Les agressions physiques concernent ainsi
particulièrement ces salariés de même que les moyens rédacteurs. Les
salariés utilisant un ordinateur ou l’écrit papier, par exemple à travers un
formulaire ou un procès-verbal, dans une situation de face à face doi-
vent écouter l’interlocuteur et faire entrer ses propos dans des catégories
préétablies. Ce décalage entre le dit et le saisi (ou le noté) renvoie à une
situation de communication inégale, au cours de laquelle se négocient
les catégories langagières, entre celles inscrites dans la machine ou dans le
formulaire, celles professionnelles du salarié liées au métier ou à l’organi-
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intenses en durée ou en volume, plus ces discussions se déroulent dans
le cadre de réunions organisées, ce qui renvoie au fait que l’organisation
du travail prévoit explicitement des temps d’échanges langagiers comme
temps de concertation collective venant outiller le travail. Ces résultats
précisent la complémentarité des usages de l’oral et de l’écrit (Grosjean
et Lacoste, 1998) et leur imbrication (Rouard, 2001) qui s’explique par
le fait que les échanges peuvent être outillés par différents supports écrits
comme les ordres du jour, les comptes rendus de réunion ou les dossiers.
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lariés maîtrisant ces compétences et d’autre part, celles-ci permettent
la mise en œuvre et l’appropriation des changements. On constate en
effet que les forts rédacteurs/émetteurs de courriel ont dans 9 cas sur 10
un travail qui leur permet d’apprendre des choses nouvelles (tableau 6).
Les compétences générales sont centrales dans l’adaptation mais la for-
mation continue privilégie généralement les formations aux outils in-
formatiques ou à une langue étrangère au détriment des formations au
langage. Pourtant, la maîtrise des langues orales et écrites (compétences
linguistiques), l’acquisition de techniques rédactionnelles ou d’exposi-
tion (compétences rhétoriques), la connaissance des usages des genres
d’écrit et des styles d’écriture dans l’entreprise (compétences culturelles)
et la prise en compte des règles de circulation des documents (com-
pétences sociales) (Moatty et Rouard, 2009) constituent le socle des
qualifications nécessaires à la dynamique des changements.
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teurs. Les échanges entre soi posent moins de problèmes. Si les échanges
entre pairs reposent en partie sur de l’implicite, du non-dit, la distance géo-
graphique ou positionnelle induit des difficultés de compréhension liées
à la nécessité d’expliciter le contexte sans en avoir forcément conscience
ni les mots pour le dire (Rouard, 1997). L’intensité des difficultés dépend
donc de la nature des interactions et des interlocuteurs en jeu.
Et des ressources
La déclaration de difficultés peut s’interpréter comme une meilleure ap-
préciation de la tâche attendue chez les forts lecteurs rédacteurs en lien
avec les ressources disponibles. Ils sont en effet plus nombreux à considérer
qu’ils n’ont pas une formation suffisante et adaptée ou des informations
claires et suffisantes pour effectuer correctement leur travail. Ils déclarent
également plus souvent ne pas disposer d’un temps suffisant. Par contre,
ils ont plus souvent la possibilité de coopérer et des logiciels adaptés (voir
tableau 8, en annexe).
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elle n’inclut pas la dimension de l’écriture en raison de « la difficulté à
évaluer l’expression écrite (écriture) de manière fiable et valide dans une
évaluation comparative internationale » (OCDE, 2014, p. 20). La mesure
de la littératie porte sur différents textes en lecture, caractérisés par leurs
« contenus », les « stratégies cognitives » à mobiliser dans quatre types de
« contextes ». Parmi ceux-ci, le « professionnel » est décliné sur 10 items
seulement, alors que le « personnel » est détaillé en 29 items, la « société
et collectivité » en 13 items et l’« éducation et formation » en 6 items.
Les textes à caractère professionnel traitent de recherche d’emploi, de
rémunération et autres avantages, et de l’expérience du travail.
Cette évaluation à partir de scores est complétée par une seconde
évaluation basée sur les déclarations de l’enquêté à propos de l’utilisa-
tion de ses compétences en traitement de l’information (lecture, écri-
ture, numératie, compétences en TIC et résolution de problèmes) dans
le cadre professionnel ou la vie quotidienne6. La lecture interroge le fait
de lire des directives ou des instructions ; des lettres, des mémos ou des
courriels ; des articles ; des livres ; des manuels ou des documents de réfé-
rence ; des factures ou des états financiers ; des diagrammes, des cartes,
des schémas. L’écriture s’intéresse au fait d’écrire des lettres, des mémos
ou des courriels ; des articles ; des rapports ; remplir des formulaires.
6. L’OCDE entend par « « Par vie quotidienne » toutes les activités non liées au travail,
y compris les études » (OCDE 2014, p. 49). Les enquêtes sur la vie quotidienne peu-
vent s’intéresser aux langues dans différents contextes mais dans ces enquêtes, le travail
est exclu ou constitue une partie congrue de la vie quotidienne, ce qui constitue de
notre point de vue un paradoxe vu l’importance du travail dans la vie des actifs.
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Les faibles scores de la littératie pour la France, qui rappelons-le ne
comprend pas l’écriture, sont cohérents avec les déclarations de faible
usage de la lecture au travail. Mais la divergence en France dans les
déclarations concernant l’usage de la lecture et de l’écriture au travail
est contradictoire avec la similitude des temps quotidiens consacrés aux
activités de lecture et d’écriture chez les salariés constatée dans l’enquête
CT 2005. À ce propos, rappelons que les études qualitatives montrent
qu’en France, la lecture n’est souvent pas considérée comme du travail,
en particulier « la lecture pour soi » renvoyant à la lecture ou à la relecture
de notes, de documentations… et qu’elle est souvent effectuée en dehors
des temps de travail (Moatty et Rouard, 2006). On peut ainsi s’interroger
sur la pertinence de faire figurer la série de questions sur la lecture avant
celle sur l’écriture. On peut surtout s’interroger sur la signification des
résultats concernant la littératie en France, avec une mesure de la littératie
réduite à la lecture et agrégeant des contextes aussi différents que celui du
travail et de la vie quotidienne.
7. L’intitulé « problèmes complexes » renvoie dans l’enquête à des « problèmes dans des
environnements à forte composante technologique » (OCDE, 2014, p. 20).
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langues au travail selon les caractéristiques professionnelles et linguis-
tiques du salarié et de l’entreprise. Contrairement à l’idée reçue d’une
anglicisation du monde du travail, le français reste très majoritaire même
si l’anglais est dominant parmi les langues étrangères. Le capital linguis-
tique familial n’est pas négligeable, puisque plus d’un salarié sur cinq a
appris au moins deux langues à la maison dans l’enfance et les comprend
encore. Ce capital est peu connu et il faudrait sortir de la logique d’une
identité menacée par l’anglais, considérée à la fois comme « l’ennemi et
le dénominateur commun » (Scheidhauer, 2008) pour entrer dans une
analyse approfondie des langues et du langage au travail. En effet, ce ca-
pital familial est généralement une ressource importante pour les salariés
utilisant une langue étrangère au travail tandis qu’à l’inverse, l’usage de
l’anglais ressort pour l’essentiel d’un apprentissage scolaire.
Enfin, un résultat important concerne Paris et son agglomération, qui
est la seule unité urbaine française significativement orientée à l’interna-
tional du point de vue des langues au travail.
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Enfin, l’enquête CT 2005 montre pour les pratiques de l’écrit des
résultats différents de ceux obtenus pour l’usage de langues étrangères
au travail dans l’enquête COI 2006. Certaines activités comme les acti-
vités financières et l’énergie nécessitent un fort usage de l’écrit pour des
raisons juridiques, de contrôle ou de sécurité, mais un usage modéré ou
faible des langues étrangères. Des activités internationalisées comme les
biens d’équipement ou les transports ont un usage moyen de l’écrit et un
fort usage des langues étrangères. Ce sont pourtant deux compétences
langagières utilisées dans le cadre du travail, qui vont souvent de pair.
Ainsi, dans les entreprises de 20 salariés ou plus du secteur marchand,
ceux dont le « travail implique de rédiger ou renseigner des textes, fiches,
consignes, courriers » sont 31 % à avoir « un travail qui implique de parler
ou écrire une autre langue que le français » soit deux fois plus que les non
rédacteurs (15 %).
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tique. Les tests de compréhension dans lesquels la réponse est incluse
mot pour mot dans l’énoncé de la question, sont des artefacts pour
mesurer l’activité de lecture. Au travail, la compréhension de ce qui
est dit ou écrit repose sur la connaissance du contexte, l’interprétation
de l’implicite et les savoirs partagés dans l’objectif de produire du sens.
Enfin, la littératie est traitée comme une compétence des individus, de la
même façon que dans le système scolaire, alors qu’au travail les situations
sont collectives. Ce type de mesure est plus adapté pour quantifier les
compétences d’un individu en recherche d’emploi, mais n’est pas adapté
pour mesurer celles d’un travailleur en activité.
Enfin, les questionnements des enquêtes examinées étant centrés sur
d’autres objets prennent insuffisamment en compte les langues au travail
et leurs déterminants.
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Des critiques ont déjà été apportées à ce type d’enquêtes (Fraenkel et
Moatty, 2000), sur la spécificité des enquêtes sur les compétences des
adultes (Murat et Rocher, 2015) et sur la collecte, la conception et l’exploi-
tation des données (Jonas et Lebrere, 2012). Les premières critiques sont
liées à la collecte des données avec l’implication des enquêtés face au ques-
tionnaire, sur deux modes : leur relation au passé scolaire, et la question de
la rémunération de l’enquêté dans certains pays. Une deuxième critique,
fondamentale pour la validité des résultats et l’estimation des scores de
compétences, concerne l’exploitation des données et notamment le traite-
ment des non-réponses. L’équivalence faite entre non-réponse et réponse
fausse est contestable et les effets de cette équivalence sont d’autant plus
importants que la propension à répondre peut dépendre de la rémunéra-
tion ou non des enquêtés. Par ailleurs, s’ajoutent des objections d’ordre
technique, comme la pratique typographique du surlignage effectuée sur
ordinateur. Or le manque d’habileté technique à pratiquer cette opération
provoque plusieurs erreurs et donc plusieurs résultats traités comme faux.
De plus, cette pratique du surlignage n’existe pas pour les adultes dans
les démarches usuelles de questionnaires ou de formulaires pratiquées en
France comparativement à celles de cocher, souligner, barrer, entourer.
Une des objections les plus essentielles concerne la conception cultu-
relle du questionnaire. Cette conception induit d’importants problèmes de
traduction et d’adaptation à des contextes nationaux possédant de fortes
différences socioculturelles, déjà repérés dans les enquêtes qui ont précédé
PIAAC (Guérin-Place et Blum 1999). Les problèmes de traduction sont
évidents pour les unités de mesure (Fahrenheit/Celsius, gallon/litre, etc.) et
80 / Rouard Françoise et Moatty Frédéric
de façon encore plus nette sur les questions portant sur les langues parlées
dans telle ou telle région du monde. Dans la vie de tous les jours et la vie
professionnelle notamment, le vocabulaire technique ou la langue de spé-
cialité (telle que celle de la métrologie ou de la géographie) sont considérés
comme ne posant pas de problèmes de traduction. Or, leur usage est aussi
contextualisé et suppose un effort de transposition. Les difficultés de traduc-
tion ont ainsi entraîné une variation dans le niveau de difficulté des questions
pour plus d’un tiers des exercices psychométriques de l’enquête précédente
IALS8 (Guérin-Pace et Blum, 1999) qui ont pourtant été repris en grande
partie par PIAAC (2013). Cette variabilité de la difficulté des questions selon
les langues entraîne des disparités dans les réponses « justes » et « fausses » et
les non-réponses d’un pays à l’autre, ce qui rend les comparaisons difficiles.
Sur un autre plan, alors que les enquêtes sur la littératie, en particulier
PIAAC, excluent explicitement l’écriture comme domaine mesurable de
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compétences, les enquêtés sont tenus de répondre par écrit, ce qui élimine
les réponses informelles apportées dans la vie quotidienne. De plus, le
recours à un double support, papier ou informatisé, selon les compétences
de l’enquêté en informatique, introduit de nouveaux biais comme celui
indiqué précédemment sur le surlignage. Au total, il est paradoxal que
l’écriture soit exclue de l’objectif de l’enquête, alors que l’écrit est l’outil
fondamental de sa réalisation.
PIAAC aborde « la résolution de problèmes dans un environnement
à forte composante technologique » comme le troisième domaine de
l’évaluation des compétences des adultes, aux côtés de la littératie et de la
numératie. Cette évaluation ne tient pas compte de la dimension relation-
nelle de cette activité. Or, les travaux sur la cognition située et distribuée
ont montré que la résolution de problèmes dans ce type d’environnement
suppose des échanges langagiers, dans la mesure où il s’agit d’activités
collectives où les savoirs sont distribués entre les acteurs (Hutchins, 1990).
PIAAC ne prend pas en compte les situations d’interaction où le langage
est un outil essentiel du travail. Sur un autre plan, nous avons vu que les
difficultés de compréhension des salariés augmentent dès que l’on sort
des relations entre pairs. On ne peut donc pas traiter des compétences
des adultes sans tenir compte des dimensions relationnelles du travail
et du langage. La relation de l’enquêté aux tests de compétence et à la
technologie ne permet pas d’inférer sur ses difficultés langagières dans
les situations de travail. Des scores de compétences sont ainsi attribués
à des individus en dehors de toute situation, comme on le fait à l’école.
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abstrait. Cet universalisme présuppose l’existence d’une compétence
générique dans les deux domaines de la littératie et de la numératie « aussi
objective que des données physiologiques » (Jonas et Lebrere, 2012).
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ne relève pas des mêmes interactions langagières. Le face-à-face aide à
suivre la bonne compréhension des questions grâce aux mimiques de
l’enquêté ou à vérifier la construction du sens dans l’interaction.
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impossible à réaliser. Ce peut être le cas si « la personne présente ne parle
pas le français et le protocole d’enquête ne prévoit ni d’interprète ni de
traduction » (CT 2013). En effet, les « enquêtes ménage » prévoient
rarement d’interprètes pour des raisons de coût.
L’enquête CT 2013 a introduit une partie auto-administrée infor-
matiquement à la fin du questionnaire, pour des questions sensibles liées
notamment aux risques psychosociaux. Les adaptations des questions
posées par l’enquêteur que permet la modalité linguistique de l’entretien
telles que les reformulations d’une question ne sont plus possibles, mais
une version traduite est proposée pour les langues les plus courantes. Par
ailleurs, pour interroger sur des questions sensibles, mettant en jeu l’in-
timité de la personne, il vaut mieux avoir recours à la langue usuelle de
l’enquêté. L’enquêté renseignant seul le questionnaire dans sa langue, l’en-
quêteur peut se tenir à l’écart. L’ajout d’un questionnaire auto-administré
a conduit à interroger la langue des enquêtés pour ceux qui ne sont pas
« en mesure de comprendre et répondre seul au questionnaire sous casque
en français », soit 0,8 % des enquêtés. Pour ces derniers, parmi les langues
citées, le portugais arrive en premier avec 18,5 %, suivi de l’arabe 13 %,
du turc et de l’anglais 11 %, les 46 % restants relevant d’autres langues.
L’enquête CT 2013, pour sa partie auto-administrée s’intéresse donc aux
modalités linguistiques de passation d’un questionnaire et quantifie les
locuteurs ayant en français des compétences passives et actives suffisantes
pour comprendre les questions et y répondre.
84 / Rouard Françoise et Moatty Frédéric
3. Préconisations
Le langage et les langues apparaissent comme un angle mort des en-
quêtes sur le travail. Ils sont pourtant un outil essentiel du travail, en
particulier intellectuel, et devraient être enquêtés en tant que tels dans
toutes les enquêtes nationales sur le travail au même titre que les équipe-
ments informatiques ou l’organisation du travail. De plus, une enquête
nationale focalisée sur les langues et le langage au travail permettrait de
construire des connaissances dans un domaine qui n’a pas été enquêté
quantitativement. Cette connaissance des pratiques sur le territoire est
le socle indispensable pour l’interprétation des résultats des enquêtes in-
ternationales.
Ces enquêtes devraient être approfondies et régulières pour avoir
une vision dynamique. Elles devraient également permettre la compa-
raison avec d’autres pays. Si la diffusion de l’anglais au travail peut être
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connue en France, on ne peut pas la comparer avec celle de pays voisins
par exemple.
Il nous semble par ailleurs que le travail fait partie intégrante de la vie
quotidienne pour une majorité d’adultes en France et devrait donc être
enquêté plus largement dans les enquêtes sur la vie quotidienne. De plus,
il faut distinguer les questions concernant le travail de celles concernant
l’emploi.
Les enquêtes sur les pratiques langagières au travail devraient associer
les différentes disciplines s’intéressant au travail : ergonomie, sociologie,
psychologie, économie et linguistique. Elles devraient également être
articulées avec les enquêtes qualitatives. De plus, le questionnaire devrait
être co-construit avec des panels d’enquêtés de façon à recueillir les caté-
gories et les pratiques indigènes. Nos enquêtes qualitatives ont montré
que les salariés enquêtés qui appartenaient à l’industrie ne parlent pas
d’écriture mais de « production de documents » et qu’ils produisent une
masse d’écrits intermédiaires jamais questionnés car invisibles puisqu’il
ne s’agit pas de documents finalisés.
Les enquêtes à venir devraient enquêter simultanément les langues
maternelles et étrangères au travail, les activités de parole, d’écriture et
de lecture et leurs interactions selon les supports utilisés. Concernant
les langues, il est important de ne pas se limiter à la seule mesure de la
compétence passive de compréhension. Il est indispensable de pouvoir
mesurer les compétences actives d’expression que ce soit à l’oral ou à
l’écrit. Par ailleurs, il faudrait tenir compte de l’identité linguistique des
salariés, et traiter leur capital linguistique comme une ressource mobili-
sable dans l’activité professionnelle.
Langues, travail et pratiques langagières / 85
Conclusion
La revue sur l’usage des langues et du langage au travail que nous ve-
nons d’effectuer confirme la dimension économique des compétences
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langagières comme ressources sollicitées, développées et éventuellement
valorisées selon la diversité de l’activité des enquêtés. Elle conclut en rap-
pelant la dimension politique des questions de langues et de langage au
travail, puisque les investigations futures supposent des enquêtes natio-
nales approfondies ainsi qu’une coordination des États pour les enquêtes
internationales. Curieusement, les études sur l’envahissement de l’an-
glais sont récurrentes alors que les études sur l’usage du français en entre-
prise restent un domaine en friche, tantôt parce qu’elles sont considérées
comme acquises, tantôt parce l’école est accusée de faillir à ses missions,
alors que les compétences langagières mobilisées au travail relèvent aussi
du milieu professionnel et dépassent largement la maîtrise de l’écriture et
de la lecture acquise à l’école. Il faut sortir d’une représentation de l’an-
glais comme menace pour la langue française pour étudier les pratiques
langagières au travail de façon approfondie.
Bibliographie
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90 / Rouard Françoise et Moatty Frédéric
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Gestion, comptabilité 12,5 15,2 27,7
Accueil, saisie, secrétariat 8,7 13,1 21,8
Commerce, technico-commercial 17,4 17,6 35,1
Autres fonctions (ou sans objet) 14,3 16,7 31,0
Manutention, magasinage, logistique 5,6 10,6 16,1
Installation, réparation, maintenance 7,3 12,3 19,6
Production, chantier, exploitation 3,4 8,6 12,0
Nettoyage, gardiennage, entretien ménager 2,2 7,2 9,4
• Diplôme le plus élevé obtenu
Grande école, école d’ingénieur 47,5 26,1 74,6
ou de commerce
Supérieur 3e cycle 29,8 30,9 60,7
Supérieur 2nd cycle 20,9 25,6 46,4
Supérieur 1er cycle (y compris BTS, IUT,…) 14,1 22,0 36,1
Secondaire général (seconde à la terminale) 7,2 16,1 23,3
ou préparation d’un bac professionnel
Inférieur au secondaire 3,2 5,4 8,7
• Effectif de l’établissement
1000 salariés et plus 13,8 16,7 30,5
500-999 salariés 11,0 13,7 24,7
50-499 salariés 10,4 12,5 22,9
20-49 salariés 7,0 11,7 18,7
• Activité de l’établissement
Activités financières 10,7 13,3 24,0
Énergie 1,5 14,2 15,7
Langues, travail et pratiques langagières / 91
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Champ : salariés (ayant au moins un an d’ancienneté) des entreprises de 20 salariés et plus
du secteur marchand
N=14331. Données pondérées
Source : Fichier couplé de l’enquête Changement Organisationnel et Informatisation
2006 (DARES/INSEE/CEE)/Traitement CEE-CNAM.
Lire ainsi : 30,1 % des cadres déclarent avoir un travail qui implique de parler ou d’écrire
une autre langue que le français. (En raison des arrondis le chiffre indiqué sous la colonne
ensemble peut différer de 0,1 % de la somme des parties).
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92
De la même génération 82 79 78 49 74
Moins âgé(e) 76 74 65 48 69
Plus âgé(e) 66 59 53 37 58
Ensemble 73 69 64 44 65
/ Rouard Françoise et Moatty Frédéric
Champ : salariés (ayant au moins un an d’ancienneté) des entreprises de 20 salariés et plus du secteur marchand
N=14331. Données pondérées
Source : Fichier couplé de l’enquête Changement Organisationnel et Informatisation 2006 (DARES/INSEE/CEE)/Traitement CEE-CNAM.
Lire ainsi : 82 % des salariés masculins dont le supérieur hiérarchique direct est un homme de la même génération déclarent le tutoyer.
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Tableau 3 : Intensité des durées de lecture et d’écriture selon les volumes de courriel en 2005 (en %)
1
Volume de courriel reçu Volume de courriel envoyé Info. sans Bal : équipé
en informatique sans
Messages reçus Equipement Messages envoyés Equipement boîte à lettre électro-
quotidiennement informatique quotidiennement informatique En-
sem- nique
Durée quotidienne de lecture 10 et Moins Info. Non 10 et Moins Info. Non ble Champ : ensemble
ou d’écriture plus de 10 sans équipé plus de 10 sans équipé des salariés
Bal1 Bal1 Source : Enquête
• Lire des documents, textes, Conditions de tra-
fiches, consignes pour le travail vail 2005, DARES/
Forts lecteurs (le ¼ de la journée 51 39 29 11 53 40 29 11 28 Traitement CEE-CNAM
ou plus) Lire ainsi : En 2005,
parmi les salariés rece-
Moyens lecteurs (moins du ¼ de 42 52 52 39 39 51 52 39 45
la journée) vant quotidiennement
10 courriels ou plus
Non lecteurs (jamais) 7 10 19 50 7 9 19 50 27 (messages à caractère
100 100 100 100 100 100 100 100 100 professionnel), 51 %
• Écrire ou renseigner des sont de forts lecteurs
documents, textes, fiches, (lisant le quart de la
consignes pour le travail journée ou plus pour
Forts rédacteurs (le ¼ de 57 47 32 10 59 48 32 10 31 le travail).
la journée ou plus)
Moyens rédacteurs (moins 35 41 46 37 33 41 46 37 39
du ¼ de la journée)
Langues, travail et pratiques langagières
Ensemble 18 25 16 40 13 30 16 40
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Tableau 4 : Intensité des pratiques de l’écrit, interactions langagières et situations de tension (en %)
94
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Tableau 5 : Intensité des pratiques de l’écrit, échanges collectifs et réseaux d’entraide (en %)
Durée de rédaction Volume de courriel
Rédacteurs Émetteurs de Equipement
courriel informatique Ensemble
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* si concerné
/
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