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B-L’intégration régionale, levier de la mondialisation

Zones d’intégration régionale : union commerciale entre plusieurs Etats avec, parfois, des
politiques économiques et même une monnaie commune.
En exacerbant la concurrence pour attirer les IDE et accéder aux marchés, la
mondialisation pousse les États à se regrouper régionalement pour être plus performants et
d'un poids suffisant face aux puissances concurrentes. Les zones d'intégration régionale
(ZIR) sont ainsi devenues une forme majeure de coopération depuis les années 1990.
Cette coopération prend des formes diverses. Au niveau le plus simple, les zones de
libre-échange (espaces au seins desquels les États membres ont éliminé leurs droits de
douane): c’est le cas de l’Accord Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM) en Amérique du
Nord remplaçant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) entré en vigueur en
1994, ou de l’ASEAN en Asie du Sud-Est. Ces coopérations économiques sont plus aisées à
mettre en place entre un nombre restreint d'États, qui ont le plus souvent déjà des liens
commerciaux forts et peu de barrières douanières.
Les unions douanières (accords commerciaux par lequel les États membres ont adopté une
politique commerciale et douanière commune) vont un peu plus loin en créant un tarif
douanier unique et en partageant les recettes douanières entre les États membres : c’est le cas
de la Communauté de développement d’Afrique australe, organisation créée en 1992 qui
regroupe 16 Etats membres et qui a pour objectif de favoriser le développement économique
et l’interdépendance de ses membres.
En outre, les marchés communs (zones dans lesquelles les acteurs peuvent acheter et vendre
sans droit de douane) permettent en plus la libre circulation des personnes et des capitaux,
comme le Marché commun du Sud créé en 1991 et regroupant l’Argentine, le Brésil, le
Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela (suspendu depuis décembre 2016), considéré comme le
4e bloc économique du monde en termes de volume d’échange.
Enfin, la coopération régionale la plus aboutie est celle de l’Union Européenne, union
politico-économique composée de 27 Etats qui délèguent ou transmettent par traité l’exercice
de certaines compétences pour atteindre des objectifs communs dans de nombreux domaines
(politique, économique, monétaire, sociale, sécuritaire, culturelle).
C- Des coopérations aux effets très variés
Les accords régionaux ont renforcé les liens entre les territoires. Ils ont permis de
réduire certaines inégalités territoriales, en favorisant le rattrapage de certains pays ou de
certaines régions. Ainsi, l'UE a permis un rattrapage économique et social de l'Irlande et des
pays du sud de l'Europe par rapport au Nord. Des inégalités subsistent cependant vis-à-vis de
l'Est et parfois au sein des États membres. Néanmoins, lorsqu’ils rassemblent des pays aux
profils contrastés, certains accords régionaux profitent surtout aux grandes puissances au
détriment des « petits » pays membres : le Mexique ne bénéficie pas de la libre-circulation des
hommes au sein de l’ACEUM et les Etats-Unis profite le plus de cette coopération régionale.
Certaines associations peinent ainsi à impulser un dynamisme régional du fait d’un manque de
capitaux, de marchés intérieurs étroite, une instabilité géopolitique voire même de conflits.
C’est le cas de l’Union du Maghreb arabe (UMA) fondée en 1989 et composée du Maroc, de
la Libye, de l’Algérie, la Tunisie ainsi que de la Mauritanie, dont la coopération est limitée
par le conflit entre l’Algérie et le Maroc pour la possession du Sahara occidental.
Enfin, le multilatéralisme est parfois mis à mal par des États qui prônent un retour à la
souveraineté nationale, voire au protectionnisme. Dans l’UE, le Brexit, le retrait du Royaume-
Uni de l’Union européenne en janvier 2020 montre son profond désaccord avec l’UE
considérée comme une organisation trop protectionniste et laissant peu de place à la
souveraineté nationale.

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