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Master 1

Mention : Entrainement et Optimisation de la Performance Sportive


Parcours : Science et Techniques de l’Entrainement Physique

Suivi de différents facteurs de performance associés à l’haltérophilie


pour établir un suivi indirect de l’état de forme

Louis Carasso

Force STAPS Montpellier


Dominique Sorgato

Année universitaire 2021 – 2022


Thomas Brioche – Guillaume Py
Table des matières
Liste des abréviations..........................................................................................................3
Introduction .......................................................................................................................4
Matériel et méthode ............................................................................................................8
Généralités .........................................................................................................................8
Sujets ......................................................................................................................................... 8
Tests effectués ....................................................................................................................9
Pesée .......................................................................................................................................... 9
Force de préhension................................................................................................................. 10
Détente verticale ...................................................................................................................... 11
Suivi des meilleures performances en compétition et à l’entrainement................................... 12
Analyse statistique ................................................................................................................... 13
Résultat ............................................................................................................................ 13
Test de normalité ..................................................................................................................... 13
Matrice de corrélation ............................................................................................................. 14
Discussion ........................................................................................................................ 17
Points clés et applications pratiques .................................................................................. 18
Bibliographie .................................................................................................................... 19
Résumé ............................................................................................................................. 20
Abstract ............................................................................................................................ 21

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Liste des abréviations
- TO : Total Olympique
o C’est la charge totale soulevée lors des deux meilleurs essais à l’arraché et à
l’épaulé jeté pendant une compétition
- Pdc : Poids de corps
- SJ : Squat Jump
o Test de détente verticale en concentrique depuis une position de demi-flexion
préférentielle
- CMJ : Counter Movement Jump
o Test de détente verticale alternant excentrique et concentrique
- HGS : Hand Grip Strength
o Force maximale de préhension
o Aussi évoqué comme Grip
- Sinclair : Coefficient Sinclair
o Coefficient qui permet de normaliser les performances par rapport au poids du
corps de l’individu
- HZ : Hertz
o Unité pour mesure la récurrence d’un phénomène, ici la fréquence
d’acquisition
- GPS : Global Positionning System
- HRV : Heart Rate Variability
- RFD : Rate of Force Development
o Taux de montée en force, c’est la pente de la courbe de montée en force,
mesurée généralement sur les 200 premières millisecondes d’un exercice
explosif

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Introduction
Dans notre ère moderne, les Hommes ont un besoin de tout quantifier. Dans le monde du sport
c’est encore plus vrai, chaque performance est mesurée, comparée avec des indices afin de
pouvoir mettre tous les individus sur le même plan et se comparer par rapport à nos adversaires
ainsi qu’aux athlètes passés avant nous. Aujourd’hui, en tant qu’entraineur ou préparateur
physique, être capable de jongler avec tous les aspects de l’entrainement peut faire peur et être
un véritable challenge. Depuis la collecte des données jusqu’à leur traitement ainsi que le choix
des variables à utiliser et à traiter, nous devons avoir les billes nécessaires pour prendre les
bonnes décisions afin d’amener nos athlètes au plus haut niveau.

L’haltérophilie est un sport olympique dont le but est d’amener la charge la plus lourde au-
dessus de la tête sur deux mouvements que sont l’arraché et l’épaulé-jeté. Les mouvements se
réalisent depuis la barre posée au sol jusqu’à se terminer barre au-dessus de la tête bras tendus.
L’athlète dispose de 3 essais par mouvement afin de lever la charge la plus lourde. Jusqu’en
2003, l’athlète qui avait le total olympique le plus lourd, ou s’il y avait égalité, l’athlète le plus
léger des deux gagnait la compétition. Souvent les courses au demi-kilogramme sur la barre ou
au centigramme sur la balance étaient décisives pour gagner. Aujourd’hui les athlètes sont
classés par catégorie de poids de corps, par exemple : pour la catégorie des 73kg et moins, deux
athlètes A et B pesés respectivement à 67,2kg et 72,9kg vont concourir pour le titre de la même
manière. Seul l’athlète qui aura soulevé la plus grosse charge sera champion.

Catégories de poids de corps IWF introduites en 2018 (IWF.sport)

En 1998, un mathématicien a eu l’intention de normaliser les performances des athlètes en


fonction de leur total olympique et de leur poids de corps. Afin de comparer les athlètes sans

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faire un calcul simple comme TO/Pdc. La question de base était « Quel serait le TO d’un athlète
pesant x kg s’il/elle était un athlète dans la catégorie la plus grande avec les mêmes capacités
physiques ? ». La formule utilise une relation logarithmique entre un poids de corps maximal
théorique d’un individu homme ou femme et son TO. Le plus gros total Sinclair est détenu par
Naim Suleymanoglu, un Turc de la catégorie moins de 60kg qui a soulevé 152,5kg à l’arraché
et 190kg à l’épaulé jeté. Son total Sinclair s’élève à 500,7047. Aujourd’hui en France, Romain
Imadouchene qui est l’athlète le plus régulier et médaillé a un total Sinclair à 421,41. Sur le
circuit de compétition Top 9 qui regroupe les 9 meilleurs équipes de club masculines, les
athlètes ont besoin pour être compétitif d’avoir un total Sinclair supérieur à 320 points, ce qui
correspond à un niveau fédéral ou national pour certaines catégories.

En haltérophilie la performance est directement dépendante de la capacité d’un athlète à


accélérer sous la barre sur un très court temps (Carlock et al. 2004). Les principaux facteurs de
performance sont la coordination, la force et l’explosivité (Hornsby et al. 2017). Aussi la
capacité à produire une très haute valeur de puissance orientée vers le haut apparait comme une
particularité nécessaire chez les athlètes de niveau élite. En 1980 Garhammer a réalisé une prise
de mesure chez des haltérophiles élite et les valeurs de puissance développée sur des
mouvements olympiques allaient de 2140 watts pour les athlètes de catégorie 56kg jusqu’à 4786
watts pour les athlètes de catégorie 110kg (Garhammer 1980). La durée d’exercice est très
courte, environ une seconde pour l’arraché et 6 secondes pour l’épaulé jeté. Cependant le temps
pour amener la barre du sol aux clavicules et des clavicules à au-dessus de la tête dure moins
d’une seconde. Il est évident que la capacité à produire rapidement de la force est un facteur
crucial pour la performance en haltérophilie. Dans ce sens, les programmes d’entrainement
seront orientés de manière à améliorer ces qualités physiques là. Malgré l’écriture d’un
programme d’entrainement parfait au regard des manques de l’athlète, il est possible que ce
dernier ne réagisse pas comme prévu par l’entraineur en positif comme en négatif. Il est
important d’être en mesure d’évaluer le niveau de forme des athlètes au fur et à mesure des
cycles d’entrainement.
Un système de monitorage est devenu une approche moderne et scientifique pour comprendre
les réponses aux entrainements des athlètes et leur préparation aux compétitions (L.Halson
2014) (Hornsby et al. 2017). Bien que la volonté des athlètes soit d’en faire toujours plus, il
apparait que l’écriture d’un programme d’entrainement basé uniquement sur la quantité de
travail totale ne soit pas la stratégie la plus efficace pour atteindre le haut niveau (Hornsby et
al. 2017). De ce fait, une adaptation des séquences d’entrainement, même pendant ces derniers,

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serait une méthode afin de doser au mieux la quantité optimale de stress pour l’athlète. La
question maintenant est comment gérer ces variations au cours des jours et des semaines.
Il existe de nombreuses manières de monitorer la charge ou l’état de forme avec différents tests
et différents outils. En cyclisme, la puissance peut être mesurée via un profil de puissance
record avec des capteurs de puissance. Dans les sports collectifs, l’utilisation de GPS permet de
différencier des zones d’effort et en fonction du temps passé dans ces dernières on pourra dire
si l’athlète est plus ou moins en forme. D’autres tests comme la répétition de sprint, le Wingate,
les tests de Sorenzen-Chirado, le HRV permettent d’évaluer des capacités en particulier, mais
requiert du temps pour l’athlète ainsi que pour le coach. En haltérophilie, les tests de sauts
verticaux sont utilisés afin d’évaluer la capacité à produire de la force via les membres inférieurs
(Carlock et al. 2004). Cependant l’haltérophilie étant un sport de force, on n’évalue pas la force
maximale avec le test de SJ. L’utilisation d’appareil de mesure comme le grip ou le Myocene
peut permettre d’évaluer les capacités des membres supérieurs ou inférieurs ainsi que d’obtenir
des informations sur des paramètres périphériques ou centraux de l’état de forme. Aussi
l’utilisation du grip chez des pratiquants d’haltérophilie représente une solution peu logistique.
Est-ce une fatigue locale ? Est-ce une fatigue générale ? Est-ce une accumulation des semaines
d’entrainement ? Est-ce que la forme s’améliore ou se dégrade ? Tant de questions auxquels
l’entraineur doit être capable de répondre.
De nombreuses études se portent sur l’effet d’une méthode d’entrainement sur un indicateur de
l’état de forme mais peu d’entre-elles sont fixés sur des le lien entre état de forme et états
globaux de la performance. Ce qui intéresse les entraineurs est le fait qu’un outil de monitorage
doit être peu coûteux, mobile, valide et sensible aux changements et qui communique des
informations directes sur le niveau de performance (Cronin et al. 2017).

Carlock et al en 2004 a mis en évidence un lien direct entre la puissance maximale développée
pendant un SJ et la performance estimée, par les athlètes et les entraineurs, en haltérophilie
(Carlock et al. 2004). Pour des sports « explosifs » le développement d’une puissance maximale
représente souvent une des variables les plus importantes pour le succès dans la pratique en
compétition. De ce fait, l’utilisation d’un simple SJ pourrait suffire à prédire ou à évaluer l’état
de forme pour des haltérophiles. L’estimation de cet état de forme en utilisant un SJ serait un
outil peu coûteux pour l’athlète et peu logistique à mettre en place par le coach.

Le lien entre fatigue neuromusculaire et la force maximale a été mis en évidence il y a 130 ans
par Angelo Mosso (1891), mais l’impact réel de la fatigue sur la pente de la courbe force/temps

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a été mis en évidence par Royce en 1964. Il décrit une diminution de 47% de la force maximale
volontaire et de 50% du RFD après un exercice maximal d’une minute sur les fléchisseurs des
doigts (D’Emanuele et al. 2021). Un bon nombre de sport dont l’haltérophilie nécessite un
niveau de force de préhension suffisant pour attendre un niveau de performance optimisé et
permettant d’éviter les blessures (Cronin et al. 2017).

Cronin et al font un rappel des meilleures conditions afin d’obtenir les valeurs les plus stables
de la force de préhension. La prise de mesure debout, le coude tendu complètement et une légère
extension de poignet sont des paramètres remontant comme facteur de haute performance aux
tests de préhension (Cronin et al. 2017). Quelles que soient les conditions de récupération et le
nombre de répétitions, sur plusieurs groupes, les valeurs de HGS étaient similaires.

La littérature indique qu’il existe une très forte relation entre la force de préhension et la force
des membres inférieurs et supérieurs (Cronin et al. 2017). Le RFD a été défini comme un bon
indicateur de la fatigue neuromusculaire (D’Emanuele et al. 2021), de plus le RFDpic est en
relation directe avec la fatigue liée à l’entrainement. Fry et al en 2006 a trouvé une forte relation
entre force maximale de préhension et la performance en haltérophilie chez des athlètes junior
et élite. La force maximale de préhension apparait comme un attribut important chez les athlètes
élite et qui est en relation directe avec les capacités des membres inférieurs et supérieurs (Fry
2006).

Avec cette revue de littérature on peut se demander si l’évaluation de l’état de forme chez des
haltérophiles peut être réalisé avec un test de préhension, loin des patterns de mouvements de
l’activité. Qui de la puissance maximale développée ou de la force de préhension est plus corrélé
avec la performance en haltérophilie.
Je peux émettre l’hypothèse que les valeurs de force maximale de préhension seront
positivement corrélées à la performance en haltérophilie et permet de réaliser un suivi du niveau
de forme directement en lien avec l’haltérophilie.

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Matériel et méthode
Généralités
Le but de cette étude était d’observer une corrélation entre la capacité à produire de la force sur
un test de préhension, la capacité à produire une forte puissance sur un saut vertical et le suivi
de la performance en haltérophilie.

Afin d’assurer un suivi le plus optimal possible, le laboratoire Euromov m’a prêté deux unités
Kforce Grip de chez Kinvent. J’ai aussi pu suivre les athlètes du club de Force STAPS
Montpellier. A part l’achat potentiel de matériel, ce protocole est peu couteux, peu énergivore
tant pour l’athlète que pour l’entraineur ainsi que peu chronophage sur les séances ou pour le
traitement des données par le coach

Sujets

Le recrutement des sujets a été fait en fonction des performances réalisées en compétition, de
leur investissement à l’entrainement et de leur rigueur. Les critères de sélection ont été les
suivants :
- Homme ou femme de 18 à 30 ans
- Pratiquant d’haltérophilie de niveau régional à national (basé sur les minimas séniors)
- Présence à l’entrainement 3 fois par semaine au sein du club

L’étude a été réalisé sur 12 étudiants STAPS du cursus Licence 2 à Master 1, âgés de 19 à 27
ans.
Comme je n’avais pas ambition de réaliser des statistiques individuelles, les tests ont été réalisé
deux à trois fois par semaine pour chaque sujet. Le volume total de mesure importait plus que
le nombre de mesure par sujet.
Une pesée était effectuée chaque jour où les sujets réalisaient les tests, la tenue portée pendant
la pesée et le test de SJ devait être similaire. Les deux tests étaient réalisés pendant
l’échauffement des sujets, au moment où selon eux, ils étaient prêts à les réaliser. Les deux tests
étaient réalisés au maximum avec 2 minutes d’intervalles. En premier le test de HGS et ensuite
le test de SJ.

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Les entrainements étaient gérés par Sébastien Maillot, ils ont suivi une planification ayant pour
objectif d’améliorer leur performance à l’arraché départ des plots et devaient aussi réaliser des
SJ qui faisait partie intégrante de leur planification.

Tests effectués
Le protocole s’est déroulé sur 7 semaines pendant laquelle il s’est déroulé 4 compétitions pour
certains sujets (compétitions individuelles ou par équipe). Le nombre d’entrainement variaient
entre 4 et 5 en fonction des sujets. Pendant 3 semaines avant le début de ma prise de mesure,
j’ai réalisé les tests sur tous les sujets afin de les familiariser aux outils et aux techniques afin
de réaliser les meilleures performances pour chaque test.

Pesée

La pesée m’a permis d’avoir un suivi de la masse corporelle des individus. Je n’avais pas accès
aux données de composition corporelle et donc ne pouvait pas établir un lien entre augmentation
ou diminution de poids avec une augmentation ou une diminution de la performance sur mes
tests.

Matériel :
- Balance

Protocole :
Pour chaque sujet
- Échauffement général des articulations
- Échauffement musculaire
o Rotation latérale de hanche
o Extension de hanche couché sur le dos
o Extension de hanche couché sur le ventre
o Flexions de jambes
- 5 à 10 minutes d’échauffement spécifique avec barre d’haltérophilie
- Pesée dans la tenue de réalisation du squat jump

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Force de préhension

Le test de préhension permet d’évaluer la force maximale volontaire des fléchisseurs des doigts
pour chaque main. J’ai utilisé l’unité KFORCE Grip de chez Kinvent. C’est un dynamomètre
connecté qui permet de mesurer la force de préhension des fléchisseurs des doigts. J’ai pu
exporter les données brutes et exploiter d’autres indicateurs de la performance comme le RFD.
Uysal et al a montré en 2022 que le KForce Grip était moins sensible et les données étaient
moins reproductible que le Jamar Plus mais qu’il pouvait être utilisé comme alternative à ce
dernier dynamomètre (Cildan Uysal, Tonak, et Kitis 2022).

KFORCE Grip – k-invent.com

Matériel :
- Grip Kinvent
o Fréquence d’acquisition : 75Hz
o Force maximale mesurée : 90kg

Protocole :
Pour chaque sujet
- Échauffement général des articulations
- Échauffement musculaire
o Rotation latérale de hanche
o Extension de hanche couché sur le dos
o Extension de hanche couché sur le ventre
o Flexions de jambes
- 5 à 10 minutes d’échauffement spécifique avec barre d’haltérophilie
Juste avant la montée en gamme
- Test de force de préhension
o 3 répétitions par main
o 2 secondes d’effort maximal à chaque répétition

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o Intention de force maximale à forte montée en force
o 6 secondes de récupération entre chaque répétition

Détente verticale

Le test de détente verticale permet de mesurer la hauteur maximale de saut sur un squat jump
strict. La valeur de hauteur de saut combiné au poids du corps de l’athlète me permet de mesurer
la puissance maximale produite sur un mouvement orienté vers le haut et vertical comme les
mouvements d’haltérophilie.

Google.com

Matériel :
- Mètre ruban
- Iphone Xs
o Fréquence d’acquisition 240Hz
o Film en 240 fps 1080p

Protocole :
Pour chaque sujet :
- Échauffement général des articulations
- Échauffement musculaire
o Rotation latérale de hanche
o Extension de hanche couché sur le dos
o Extension de hanche couché sur le ventre
o Flexions de jambes
- 5 à 10 minutes d’échauffement spécifique avec barre d’haltérophilie

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Juste avant la montée en gamme
Test de préhension (cf. Force de préhension)
Test de saut vertical
o Positionnement de l’appareil de mesure (Iphone Xs 2018 – Apple) à 1m du
placement de l’athlète
o Prise de mesure avec l’application MyJump 2 (2016-2020 Carlos Balsalobre-
Fernandez)
o 3 tentatives par personne pour obtenir la plus grande hauteur de saut vertical
o 1 minute et 30 secondes de récupération entre chaque essai

Suivi des meilleures performances en compétition et à l’entrainement

Ce recueil de données s’est déroulé pendant toute une saison individuelle en haltérophilie. Aussi
j’ai pu récolter leurs meilleures performances réalisées en conditions de compétitions mais aussi
lors d’entrainements spécifiques où le but était de réaliser le meilleur total possible.
Afin de normaliser les performances relatives au poids du corps des athlètes, j’ai utilisé le
coefficient Sinclair utilisé pour classer les haltérophiles lors des compétitions internationales
individuelles et par équipe.

Le coefficient Sinclair a été calculé avec la formule suivante :

𝐶𝑜𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑆𝑖𝑛𝑐𝑙𝑎𝑖𝑟 ℎ𝑜𝑚𝑚𝑒


𝑃𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑠
= 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑜𝑙𝑦𝑚𝑝𝑖𝑞𝑢𝑒 ∗ (10^(0,75194503 ∗ 𝐿𝑜𝑔10( )^2
175,508

𝐶𝑜𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑆𝑖𝑛𝑐𝑙𝑎𝑖𝑟 𝑓𝑒𝑚𝑚𝑒


𝑃𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑠
= 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑜𝑙𝑦𝑚𝑝𝑖𝑞𝑢𝑒 ∗ (10^(0,783497476 ∗ 𝐿𝑜𝑔10( )^2
153,655

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Analyse statistique

Les analyses statistiques ont été effectuées avec le logiciel JAMOVI (v 2.0.0.0). La normalité
des distributions a été testée grâce aux tests de Skewness et Kurtosis. Les données ont été
analysées au moyen d’une matrice de corrélation et du r de Pearson. Par la suite j’ai analysé les
corrélations intra classes avec cette même matrice.

Résultat

Test de normalité

Les tests de Skewness et Kurtosis ont été réalisés à titre informatifs car l’obligation de la
normalité des variables n’est pas obligatoire pour la réalisation des tests de corrélation du r de
Pearson.
Les distributions ne peuvent pas toutes être considérées comme normales (Skewness ;
Kurtosis) : Puissance maximale sur SJ (1,49 ; 1,76) ; Force maximale sur test de grip (0,532 : -
0,573) ; RFD sur test de grip (1,48 ; 1,6) ; Temps de montée en force sur test de grip (0,543 ; -
0,0794) ; Coefficient Sinclair (-0,203 ; -1,53).

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Matrice de corrélation

La matrice de corrélation indique des liens plus ou moins forts entre chaque variable.

Pmax Grip RFD Sinclair

Pmax Pearson's r —
p-value —
95% CI Upper —
95% CI Lower —

Grip Pearson's r 0.364 ** —


p-value 0.003 —
95% CI Upper 0.558 —
95% CI Lower 0.131 —

RFD Pearson's r 0.634 *** 0.639 *** —


p-value < .001 < .001 —
95% CI Upper 0.761 0.764 —
95% CI Lower 0.462 0.468 —

Sinclair Pearson's r 0.485 *** 0.897 *** 0.599 *** —


p-value < .001 < .001 < .001 —
95% CI Upper 0.651 0.936 0.735 —
95% CI Lower 0.273 0.836 0.416 —

Note. * p < .05, ** p < .01, *** p < .001


Matrice de corrélation entre les paramètres de force et de performance mesurés

Des liens positifs sont trouvés entre la majorité des paramètres, seul le temps de montée en
force n’apparait pas ou peu comme un paramètre en lien avec d’autres paramètres de force
mesurés.

Comme décrit dans l’étude de Carlock en 2004, j’ai aussi trouvé que la performance en
haltérophilie était en lien avec la capacité à produire une haute valeur de puissance lors d’un
SJ. Cette dernière apparait être en lien avec tous les autres paramètres mesurés.

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Graphique représentant les corrélations entre chaque paramètre avec le nuage de point
associé.

Les unités sont : Grip en KG ; RFD en Kg/s ; Sinclair en unité absolue.


La plus forte corrélation entre la force de préhension et le score Sinclair avec une corrélation à
0,897 est aussi celle dont le nuage de point est le plus fermé avec un R à 0,8047.

Sur ces graphiques, la lecture se fait de deux manières, la première est en regardant la proximité
du nuage de point autour de la ligne de corrélation. La seconde se fait en regardant l’angle de
la ligne de corrélation. L’angle de la ligne de corrélation indique si la relation est nulle (ligne
horizontale), positive plus ou moins forte (ligne orientée du bas vers le haut depuis l’origine) et
négative plus ou moins forte (ligne orientée du haut vers le bas depuis le haut de l’ordonnée).
Les corrélations trouvées sont les suivantes : Pmax X Grip (0,364) ; Pmax X RFD (0,634);
Pmax X Sinclair (0,485) ; Grip X RFD (0,639) ; Grip X Sinclair (0,897).

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Graphiques représentants le suivi sur 7 semaines du groupe des 11 sujets sur les paramètres
suivants : Score Sinclair ; Force maximale de préhension ; Puissance maximale développée
sur SJ ; RFD

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Sur les 3 derniers graphiques on peut voir l’évolution pour le groupe entier sur les 7 semaines
de suivi sur les paramètres en lien direct avec l’haltérophilie ainsi que sur les paramètres de
performances évoqués plus haut. Pour donner suite aux matrices de corrélation, on peut
retrouver ces liens forts sur ces graphiques avec une tendance d’un paramètre à suivre l’autre
tout au long des semaines. Ces trois graphiques représentent individuellement le suivi d’un
paramètre de performance des tests réalisés avec la performance en haltérophilie.

Graphique représentant l’évolution des 3 paramètres de performance mesurés entre eux

On peut observer sur le dernier graphique que l’évolution des 3 paramètres de performance
suivent la même tendance pour le groupe entier. Il apparait normal que la force maximale de
préhension ainsi que le RFD du test de force de préhension évolue de la même manière car sont
deux paramètres d’un même test. Mais on peut observer aussi une évolution relativement
similaire de la production de puissance normalisée au poids du corps avec les deux paramètres
de performance du test de préhension.

Discussion
L’objectif de cette étude était de montrer que les tests de force de préhension étaient fortement
corrélés à la performance en haltérophilie chez des athlètes de niveau régional à national. Au
terme des 7 semaines de suivi j’ai pu montrer que la force de préhension et le RFD associé à ce
dernier sont en lien fort avec la performance en haltérophilie.

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Les tests de normalité des variables n’étant pas obligatoires à valider avant de continuer les
tests de corrélation, bien que certaines normalités ne soient pas respectées j’ai pu tout de même
faire les tests de corrélation interclasse.
La littérature a déjà décrit un lien entre la puissance maximale développée lors de sauts
verticaux et la performance en haltérophilie (Garhammer 1980; Carlock et al. 2004; Hornsby
et al. 2017), que j’ai aussi trouvé dans la matrice de corrélation (0,485). Les liens les plus forts
se trouvent entre la force de préhension et le coefficient Sinclair (0,897) et entre le RFD du test
de force de préhension et la puissance développée lors d’un SJ (0,634). Ici j’exclue le résultat
entre la force de préhension et le RFD du test de force de préhension car ils reflètent des
capacités physiques similaires sur un seul et même test.
Il serait intéressant de réitérer ce protocole avec l’inclusion de questionnaires subjectif de l’état
de forme ainsi que de tests physiologiques ou biologiques.

L’hypothèse de base a été confirmée, en effet le suivi des performances en haltérophilie avec
un test de force de préhension loin des patterns de mouvement du sport apparait comme un
moyen efficace pour réaliser un suivi de l’état de forme chez des haltérophiles.

Points clés et applications pratiques


Une fois l’arrivée des athlètes dans un centre d’entrainement ou un club, si l’entraineur veut
être en mesure d’adapter les protocoles d’entrainement à la forme du jour, il peut aisément
réaliser les tests de force de préhension sur son groupe en amont de la séance. La réalisation du
test dure une vingtaine de seconde et ne demande qu’un engagement volontaire total de la part
de l’athlète.
Aussi pour le traitement des données, l’élaboration d’un fichier Excel sous forme de tableau
permet de voir immédiatement si l’athlète est « en forme ou non ». Bien qu’une simple prise de
mesure ne soit pas suffisante pour dire si un athlète peut réaliser la séance comme prévu, cela
nous permet en partie de prévoir sur la séance et réaliser un suivi longitudinal et vérifier si les
adaptations recherchées par l’entrainement apparaissent comme prévu sur la forme de l’athlète.

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Bibliographie

- Carlock, Jon M., Sarah L. Smith, Michael J. Hartman, Robert T. Morris, Dragomir A.
Ciroslan, Kyle C. Pierce, Robert U. Newton, Everett A. Harman, William A. Sands, et
Michael H. Stone. 2004. « The Relationship between Vertical Jump Power Estimates
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- Cildan Uysal, S., H. A. Tonak, et A. Kitis. 2022. « Validity, Reliability and Test-
Retest Study of Grip Strength Measurement in Two Positions with Two
Dynamometers: Jamar® Plus and K-Force® Grip ». Hand Surgery and Rehabilitation
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- Cronin, John, Trent Lawton, Nigel Harris, Andrew Kilding, et Daniel McMaster.
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Strength and Conditioning Research 31 (août): 1.
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- L.Halson, Shona. 2014. « Monitoring Training Load to Understand Fatigue in
Athletes ». Sports Medicine (Auckland, N.Z.), 2014.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4213373/pdf/40279_2014_Article_25
3.pdf.

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Résumé

L’objectif de cette étude était de montrer l’existence d’un lien entre la force de préhension et
la performance en haltérophilie chez des pratiquants de niveau régional à national. Le second
objectif était de retrouver les résultats de Carlock et associé en 2017 entre le lien entre la
puissance développée lors d’un SJ et la performance en haltérophilie. J’ai suivi 11 athlètes
sélectionnés selon leur régularité à l’entrainement ainsi qu’en compétition et ils ont été soumis
aux tests de SJ et de force de préhension à raison de 3 fois par semaine. Les paramètres mesurés
étaient le poids de corps, la hauteur maximale de saut sur un SJ et la force maximale de
préhension. Avec ces tests j’ai pu exploiter des valeurs de puissances maximales relatives au
poids du corps sur le SJ et force maximale, RFD et temps de montée en force sur le test de grip.
L’hypothèse de départ était de constater des variations similaires entre la puissance développée,
la force de préhension et la performance en haltérophilie. Après 7 semaines de suivi, j’ai pu
trouver une relation forte entre la force maximale de préhension, le RFD sur le test de grip avec
la performance en haltérophilie.

Mots clés : haltérophilie – monitorage – handgrip – puissance – performance

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Abstract

The aim of this study is to show the existence of a link between grip strength and weightlifting
performance in practitioners from regional to national level. The second aim was to find the
same evidence that Carlock and al found in 2017 between peak power output on a SJ and
weightlifting performance. I followed 11 athletes chosen for their training regularity and
competing regularity. They have done SJ and grip strength tests 3 times a week. Measured
parameters were bodyweight, maximal jump height on a SJ and maximal grip strength. With
those tests I have been able to calculate normalized power output on the SJ test and maximal
strength, RFD and time to peak on the grip strength tests. The starting hypothesis is to find a
good relationship between weightlifting performance. After 7 weeks of follow I have found a
strong relationship between maximal grip strength, RFD and weightlifting performance.

Keywords : weightlifting – monitoring – handgrip – power output - performance

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