Vous êtes sur la page 1sur 15

 13-013-B-20

Leucémie lymphoïde chronique


B. Cazin, A. Delmer, F. Cymbalista, V. Leblond, R. Letestu, V. Levy, O. Tournillac,
X. Troussard

Les hémopathies malignes (HM) représentent 10 % des cas de cancers incidents et la leucémie lymphoïde
chronique (LLC) 12,5 % des HM. En France, le nombre de cas annuels est estimé en 2011 à 3798 cas
incidents, avec une prépondérance masculine (56,5 %). Le diagnostic de la LLC repose sur la présence
de plus de 5 × 109 /l de lymphocytes B dans le sang, avec, à l’examen du frottis sanguin, l’identification
de petits lymphocytes à chromatine mûre et dense. Parmi les facteurs ayant un impact sur le pronostic,
la classification de Binet reste incontournable et essentielle. Un temps de doublement des lymphocytes
inférieur à 12 mois, la présence de marqueurs de prolifération (CD23 soluble sérique, thymidine kinase),
un profil non muté des gènes des chaînes lourdes des immunoglobulines (IGVH) ou la présence d’une
délétion 17p et/ou de mutations de TP53 ont un impact négatif sur le pronostic. Le traitement de la LLC
est indiqué lorsque le patient présente une maladie avancée et/ou lorsque la maladie est symptomatique.
Même si la maladie reste à ce jour incurable en dehors des stratégies d’allogreffe, le choix du traitement
optimal dépendra de la condition physique du patient, de la présence ou non de comorbidités et de la
possibilité de réaliser des traitements intensifs avec la volonté de rendre indétectable la maladie résiduelle
chez le sujet jeune et d’améliorer la qualité de vie chez le sujet plus âgé.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Leucémie lymphoïde chronique ; LLC ; TP53 ; Délétion 17p ;


Syndrome lymphoprolifératif chronique

Plan  Introduction
■ Introduction 1 Les hémopathies lymphoïdes matures (HLM) regroupent de
■ Épidémiologie 3 nombreuses entités allant de la leucémie lymphoïde chronique

(LLC) à un grand nombre d’hémopathies malignes (HM) géné-
Lymphocytose B monoclonale 5
ralement indolentes, avec chacune des caractéristiques cliniques
■ Diagnostic de la leucémie lymphoïde chronique 6 et biologiques spécifiques. Pour préciser le type exact de l’HLM,
Cytométrie en flux 6 l’examen du frottis sanguin coloré au May Grünwald Giemsa est
Diagnostic histologique 6 complété par une étude en cytométrie en flux (CMF) des cellules
■ Étiologie de la leucémie lymphoïde chronique 7 lymphoïdes sanguines, qui permet de distinguer les expansions
■ Facteurs pronostiques 7 polyclonales (lymphocytose polyclonale avec lymphocytes binu-
Classification de Binet 7 cléés) et les proliférations clonales B matures. Dans de rares cas de
Autres facteurs pronostiques 7 diagnostic difficile, des études histologiques, cytogénétiques et/ou
moléculaires seront nécessaires.
■ Complications de la leucémie lymphoïde chronique 8 La classification de l’Organisation mondiale de la santé
Infections 8 (OMS) 2008 des HLM distingue les HLM-B et les HLM-T (Fig. 1, 2)
Manifestations auto-immunes 8 et NK. Les HLM-B comprennent notamment la LLC, la leucé-
Manifestations tumorales 9 mie prolymphocytaire (LPL), le lymphome à cellules du manteau
■ Étude de la maladie résiduelle 9 (LCM), le lymphome lymphoplasmocytaire/macroglobulinémie
■ Traitement de la leucémie lymphoïde chronique 9 de Waldenström, le lymphome folliculaire (LF), le lymphome de
Traitement de première ligne 10 la zone marginale, la leucémie à tricholeucocytes (LT), le myélome
Traitement des rechutes (deuxième ligne et lignes ultérieures) 11 multiple/leucémie à plasmocytes et d’autres entités, dont les lym-
Nouveaux traitements 12 phomes diffus à grandes cellules ou le lymphome de Burkitt très

différents.
Conclusion 12
Nous envisagerons successivement l’épidémiologie de la LLC,
le nouveau concept de la lymphocytose B monoclonale (LBM),
une étape obligée avant le diagnostic de LLC, les critères du diag-
nostic de la LLC qui se sont récemment modifiés, les principaux

EMC - Hématologie 1
Volume 8 > n◦ 3 > août 2013
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1984(13)47149-2
13-013-B-20  Leucémie lymphoïde chronique

A B

C D

E F

Figure 1. Aspects morphologiques des différents syndromes lymphoprolifératifs chroniques B.


A. Leucémie lymphoïde chronique.
B. Leucémie à tricholeucocytes (forme classique).
C. Lymphome splénique de la zone marginale.
D. Leucémie à prolymphocytes.
E. Lymphome à cellules du manteau.
F. Lymphome folliculaire.

2 EMC - Hématologie
Leucémie lymphoïde chronique  13-013-B-20

G H

I J

Figure 1. (suite) Aspects morphologiques des différents syndromes lymphoprolifératifs chroniques B.


G, H. Lymphome malin non hodgkinien lymphoplasmocytaire.
I à K. Leucémie lymphoïde chronique atypique.

facteurs pronostiques à utiliser en fonction des différents stades 2001-2005. Cette augmentation contraste avec une stabilité de
de la maladie et des différentes lignes thérapeutiques, l’étude de la l’incidence chez les Américains caucasiens [2] . Le taux d’incidence
maladie résiduelle et enfin les différents traitements de la maladie. ajusté à la population américaine de 2000 est chez l’homme de
L’apparition de médicaments efficaces et de l’immunothérapie 1,7 pour 100 000 habitants chez les asiatiques américains nés en
contribuent à une prise en charge des patients « à la carte » : dehors des États-Unis : il est de 2,4 pour 100 000 habitants chez les
la stratégie optimale vise chez les sujets jeunes à ne pas traiter asiatiques nés aux États-Unis et de 7,9 pour 100 000 habitants dans
les patients présentant des facteurs de bon pronostic mais au la population blanche non hispanique. Chez la femme, les taux
contraire à traiter intensément les patients avec des critères de sont respectivement de 1,0, 1,2 et 4,2 pour 100 000 [3] . L’incidence
mauvais pronostic, avec l’objectif d’obtenir une maladie résiduelle de la LLC observée chez les asiatiques vivant aux États-Unis est
indétectable et, chez les patients âgés, à préserver une qualité intermédiaire entre celle observée à Taïwan et celle observée chez
de vie. les Américains caucasiens.
En France, le nombre de cas annuels de LLC est estimé en 2011
à 3798 cas incidents (1 % des cas de cancers). La LLC touche plus
 Épidémiologie fréquemment l’homme, avec 2144 cas chez l’homme (56,5 %) et
1654 cas chez la femme (43,5 %). Quarante-cinq pour cent des
La LLC représente 1 % des cas de cancers et 12,5 % des HM, cas incidents sont observés chez les patients de plus de 75 ans.
du moins en Europe. Milena Sant et al. pour le groupe Haema- Le taux standardisé d’incidence ajusté à la population mondiale
care (48 registres européens de 20 pays différents) n’a pas montré est de 3,6 pour 100 000 habitants en 2005 pour les hommes et
de variation d’incidence de la LLC à travers l’Europe [1] . La LLC est de 2,0 pour les femmes. Il augmente avec l’âge, avec des varia-
rare dans les pays asiatiques : par exemple, à Taïwan, une augmen- tions chez l’homme entre 0,1 pour 100 000 habitants chez les 30
tation d’incidence a été observée entre 1986 et 2005, avec chez à 34 ans et 39 pour 100 000 habitants chez les 85 à 89 ans, entre
l’homme une augmentation de 0,16 à 0,47 pour 100 000 habitants 0,1 pour 100 000 et 20,9 pour 100 000 chez la femme [4] . La survie
et chez la femme de 0,05 à 0,24 pour les périodes 1986-1990 et globale (SG) diminue avec l’âge : 11,8 ans chez les moins de 55 ans,

EMC - Hématologie 3
13-013-B-20  Leucémie lymphoïde chronique

K L
Figure 1. (suite) Aspects morphologiques des différents syndromes lympho-
prolifératifs chroniques B.
I à K. Leucémie lymphoïde chronique atypique.
L,M. Lymphome à grandes cellules B.

10,9 ans chez les 55 à 64 ans, 9 ans chez les 65 à 74 ans et seulement modifications de la prise en charge, et notamment par
6,4 ans chez les plus de 75 ans. Elle est chez les patients atteints l’introduction en 1995 des analogues des purines (AP) [5] . La SR
de LLC inférieure à celle des sujets sans LLC, sauf chez les plus de observée chez la femme est meilleure que chez l’homme. De plus,
75 ans [4] . sa baisse à dix ans comparée à celle observée à cinq ans suggère
La survie relative (SR) compare le taux de survie d’un groupe une incapacité de guérison de la maladie. L’étude du surveillance
de patients avec une LLC au taux de survie de la population epidemiology and end results (SEER) menée chez 20 491 patients
générale présentant les mêmes caractéristiques d’âge et de sexe. (12 120 hommes, 8371 femmes) entre 1980 et 1984 montre que
Un taux de survie relative à cinq ans de 80 % signifie que les 54,2 % des patients étaient en vie à cinq ans : entre 2000 et 2004,
patients avec une LLC ont 80 % de chances de vivre cinq ans ou c’est 60,2 % des patients. L’amélioration à dix ans est de 12,4 %
plus, comparativement aux personnes de même âge et de même chez les 15 à 59 ans, environ 10 % chez les 60 à 69 et 70 à 79 ans,
sexe sans LLC. En France, la SR en 2007 est de 77 % à cinq ans mais aucune amélioration de la survie n’est observée chez les
pour les hommes et de 85 % pour les femmes. Elle est de 85 % patients de 80 ans et plus [6] .
chez les 55 à 65 ans et de 68 % chez les plus de 75 ans. La SR Quand un des membres de la famille est atteint de
reste stable avec le temps, du moins au cours des périodes 1989- LLC, le risque relatif (RR) pour les autres membres de la
1991, 1992-1994 et 1995-1997. En Espagne, une amélioration a été famille de développer une LLC est multiplié par 7,5 (95 %
observée entre l980-1994 et 1995-2004 chez les moins de 70 ans et intervalle de confiance [IC] 3,63–15,56) [7] . Le risque de déve-
chez les patients avec un stade B ou C mais aucune amélioration lopper un lymphome lymphoplasmocytaire/macroglobulinémie
significative n’a été observée chez les plus de 70 ans ou chez les de Waldenström ou une leucémie à tricholeucocytes est aussi
patients avec un stade A. Cette amélioration est expliquée par des augmenté [8, 9] .

4 EMC - Hématologie
Leucémie lymphoïde chronique  13-013-B-20

 Lymphocytose B monoclonale La LBM type LLC (CD5+, CD23+) est la forme la plus fréquente,
alors que les LBM de type LLC atypique (CD5+, CD23–) ou non
LLC (CD5−) sont plus rares. La LBM précède la survenue de la
La présence d’une population B monoclonale circulante LLC : en étudiant une cohorte de 150 000 sujets âgés entre 55 et
avec moins de 5 × 109 /l lymphocytes sanguins B, l’absence 74 ans, 129 sujets ont développé une LLC et parmi eux les cellules
d’adénopathie, de splénomégalie et de signe clinique d’évolutivité lymphoïdes sanguines de 45 patients étaient disponibles avant la
définissent la LBM [10] . survenue de la LLC. Un clone de type LLC a été identifiée par

A B

C D

E F

Figure 2. Aspects morphologiques des différents symdromes lymphoprolifératifs chroniques T.


A, B. Leucémie à prolymphocytes T.
C, D. Leucémie à grands lymphocytes granuleux.
E, F. Lymphome T angio-immunoblastique.

EMC - Hématologie 5
13-013-B-20  Leucémie lymphoïde chronique

G H
Figure 2. (suite) Aspects morphologiques des différents symdromes lymphoprolifératifs chroniques T.
G, H. Syndrome de Sézary.

cytométrie en flux (CMF) six couleurs chez 42/45 sujets et une lymphocyte. Dans deux études, le pourcentage moyen sanguin
bande monoclonale par polymération en chaîne en temps réel des ombres a été évalué à 21 et 28 % (0–75 %.). En analyse multi-
quantitative (RQ-PCR) chez 43/45 patients [11] . factorielle, un pourcentage inférieur à 20 ou 30 % par rapport aux
Environ 3,5 % de la population générale a une LBM de type LLC. lymphocytes sanguins est un facteur indépendant associé à une
La prévalence varie en fonction des techniques utilisées pour la réduction de la SG [17, 18] .
détecter : des chiffres entre 0,6 et 12 % ont été rapportés. La surve-
nue d’une LBM est plus fréquente quand il existe dans la famille Cytométrie en flux
des antécédents familiaux de LLC [12, 13] . Chez les patients avec une
LBM, la survie est identique à celle d’une population témoin [14] . L’étude des marqueurs de membrane est indispensable pour
Le risque de progression de LBM en LLC est évalué à 1 % par an [11] . affirmer le diagnostic de LLC. Les cellules leucémiques portent les
antigènes caractéristiques de la lignée B, en particulier le CD19,
marqueur pan-B, et le CD20, marqueur des cellules B matures qui
 Diagnostic de la leucémie est plus faiblement exprimé que sur les cellules B normales.
La nature monotypique de la prolifération est révélée
lymphoïde chronique par l’expression de membrane d’une seule chaîne légère
d’immunoglobuline (Ig), kappa ou lambda. Par rapport aux
Les critères du diagnostic de la LLC se sont récemment modifiés : cellules B normales ou à celles des autres syndromes lympho-
ils associent la présence de cellules lymphoïdes matures de petite prolifératifs chroniques B, l’expression des immunoglobulines de
taille avec une chromatine mottée à l’examen du frottis sanguin et surface est de densité faible ou absente. Il s’agit le plus souvent
la présence d’une lymphocytose sanguine B supérieure à 5 × 109 /l d’une IgM, avec ou sans IgD, plus rarement d’une IgG. Cette Ig
persistant plus de trois mois [15] . de membrane forme le récepteur B à l’antigène (BCR), qui joue un
Devant toute lymphocytose supérieure à 4 × 109 /l, un examen rôle très important dans cette hémopathie.
du frottis sanguin est indispensable et permet de préciser la mor- La molécule CD5, exprimée par les cellules lymphoïdes T, est
phologie des cellules lymphoïdes. retrouvée de façon constante. Le CD23, marqueur d’activation des
Dans la forme typique, la plus fréquente, les lymphocytes lymphocytes B, est également présent mais le FMC7, le CD22 et
sont de petite taille, avec un noyau entouré d’un anneau de le CD79b (chaîne associée au BCR) sont peu exprimés ou absents.
cytoplasme peu étendu. Le noyau et le cytoplasme ont un pro- Le score Royal Marsden Hospital (RMH), encore appelé score de
fil régulier, même si de petites irrégularités nucléaires peuvent Matutes [19] , donne une valeur de 1 à une positivité du CD23 et
communément se voir. Le cytoplasme est homogène, faiblement du CD5, une négativité ou une faible expression du FMC7 et du
basophile et dépourvu de granulations. Le rapport nucléocy- CD79b (ou du CD22) et une faible expression de la chaîne légère
toplasmique est élevé. Le noyau présente des renforcements kappa ou lambda. Dans la LLC, le score est à 4 ou 5. Un score à
sombres nettement séparés par des espaces plus clairs, donnant 3 peut correspondre à une LLC atypique et un score inférieur à 3
l’impression de mottes chromatiniennes ; les nucléoles ne sont doit faire remettre en cause le diagnostic de LLC.
pas ou peu visibles. Des cellules lymphoïdes de plus grande taille, D’autres HM sont CD5 positives, comme le lymphome à cel-
des cellules clivées ou des prolymphocytes (< 10 %) peuvent être lules du manteau [20] , les lymphomes diffus à grandes cellules [21]
observées. ou de rares formes de lymphomes de la zone marginale [22] ou de
La forme mixte (mixed-type CLL) se caractérise par la présence leucémie à prolymphocytes B [23] . Dans ces situations, la clinique,
de petits et de grands lymphocytes et de prolymphocytes, dont le la cytologie et l’application du score RMH permettent d’écarter le
pourcentage reste inférieur à 10 %. Il existe aussi des cellules cli- diagnostic de LLC et la cytogénétique peut apporter des informa-
vées et des cellules lymphoplasmocytaires, voire quelques cellules tions pertinentes dans ces cas complexes.
binucléées [16] .
La forme variante LLC/LPL se définit par la présence d’un
mélange de petits lymphocytes matures et de prolymphocytes
Diagnostic histologique
(plus de 10 % mais moins de 55 % de l’ensemble des cellules L’analyse histologique médullaire est inutile au diagnostic,
lymphoïdes). Un contingent de prolymphocytes supérieur à 55 % sauf en cas de difficulté du diagnostic ou lorsqu’une évaluation
définit la leucémie à prolymphocytes [16] . complète de la maladie est nécessaire (essais thérapeutiques).
Les ombres de Gümprecht (smudge cells), décrites dès 1896, L’infiltration tumorale peut être nodulaire, interstitielle, mixte
sont des cellules lymphoïdes « cassées » avec un cytoplasme non (nodulaire et interstitielle à renforcements focaux) ou diffuse. Le
intact et une membrane nucléaire interrompue. La formation des pronostic de la forme diffuse est le plus défavorable. L’infiltration
ombres est inversement corrélée à l’expression de vimentine, pro- n’est jamais paratrabéculaire, contrairement aux autres lym-
téine du cytosquelette essentielle pour la rigidité et l’intégrité du phomes malins non hodgkiniens. La biopsie ganglionnaire est

6 EMC - Hématologie
Leucémie lymphoïde chronique  13-013-B-20

aussi inutile, sauf en cas de diagnostic difficile ou s’il existe une


suspicion de transformation en syndrome de Richter.

 Étiologie de la leucémie
lymphoïde chronique
La cause de la LLC est inconnue [24] . Parmi les facteurs envi-
ronnementaux, le rôle de la radioactivité reste à préciser [25] . Des
facteurs de prédisposition génétique expliquent possiblement cer-
tains cas de LLC. Maria Chiara Di Bernardo et al. ont étudié
récemment le génotype (299.983 polymorphisme nucléotidique
[SNP]) des patients avec une LLC et de sujets témoins [26] . Six
régions d’intérêt ont été ainsi repérées :
• 6p25.3 (rs872071, rs9378805) avec les gènes IRF4 (interferon
regulatory factor 4) et MUM1 (multiple myeloma oncogene) ;
• 11q24.1 (rs735665) avec le gène codant la protéine GRAMD1B ;
• 15q23 (rs7176508) dans une région connue pour contenir des
transcrits ou des microacides ribonucléites (micro-ARN) ;
• 2q37.1 (rs13397985) intéressant SPI40, homologue de SP100
exprimé dans toutes les cellules B, les cellules plasmocytaires et
quelques cellules T ;
• 2q13 (rs17483466) dans l’intron 10 du gène qui code ACOL1
(acyl-coenzyme A oxidase-like) ; et
• 19q13.32 (rs11083846) dans l’intron 3 de PKKD2 (protein
kinase D2) dans une zone comprenant STRN4 (striatin, calmo-
dulin binding protein 4) et FKRP (fukutin related protein).
Les techniques de séquençage du génome ont permis
d’identifier de nombreuses mutations somatiques (acquises), dont
la signification reste à élucider et qui ne sont pas spécifiques de la
maladie [27] . Elles contribuent à l’hétérogénéité de la maladie :
• mutations de NOTCH1 (12,2 %) associées à un profil non muté
(20,4 % versus 7 %), à une trisomie 12 [28, 29] et à un risque plus
élevé de transformation en syndrome de Richter (23 % versus
1,3 %) ;
Figure 3. Schéma des aires ganglionnaires. Pour la stadification, est
• mutations de MYD88 (Myeloid differenciation primary response
décomptée comme un nerf ganglionnaire une atteinte uni- ou bilatérale
gene 88) (2,9 %) ;
des aires ganglionnaires cervicales, axillaires, inguinales, une hépatoméga-
• mutations de XPO1 (exportine-1) (2,4 %), de KLHL6 (1,8 %), de
lie ou une splénomégalie. Le décompte des aires ganglionnaires atteintes
CCND2 ou délétions en 13q14 ou en 6q14-q22 ;
s’appuie sur l’examen clinique et non sur les techniques d’imagerie (écho-
• mutations également de SF3B1, présentes dans environ 10 %
graphie, tomodensitométrie ou imagerie par résonance magnétique),
des cas [30–32] et observée dans les syndromes myélodysplasiques.
avec des adénopathies considérées comme significatives cliniquement
quand le diamètre est inférieur à 1 cm.
 Facteurs pronostiques
Afin de proposer des traitements adaptés, il est utile de dispo- • le stade A (65 %) est caractérisé par l’absence d’atteintes
ser de facteurs pronostiques fiables et validés prenant en compte ganglionnaires ou la présence de moins de trois aires ganglion-
la variabilité évolutive de la maladie d’un patient à un autre et naires, l’absence d’anémie et l’absence de thrombopénie. Une
susceptibles de modifier la décision thérapeutique. Si ces facteurs aire ganglionnaire est une atteinte uni- ou bilatérale des aires
manquent de fiabilité, ils peuvent être dangereux et conduire à ganglionnaires cervicales, axillaires, inguinales, une hépatomé-
des décisions inappropriées, à une inquiétude injustifiée ou à une galie ou une splénomégalie. La définition de la présence d’aires
fausse sécurité. Ces examens doivent être standardisés, évalués ganglionnaires atteintes est basée sur l’examen clinique et non
cliniquement et comparativement, en gardant en mémoire les sur les techniques d’imagerie (échographie, tomodensitométrie
données d’espérance de vie de la population générale : 14 ans à ou IRM), avec des adénopathies significatives cliniquement
l’âge de 70 ans, 7,7 ans à 80 ans et 5,4 ans à 85 ans. Au stade précoce quand le diamètre est supérieur à 1 cm ;
de la maladie (stade A), ils peuvent servir à informer le patient et • le stade B (28 %) est défini par l’atteinte d’au moins trois aires
influencer les modalités de surveillance en identifiant les patients ganglionnaires, sans anémie ni thrombopénie ;
qui risquent de progresser précocement, et donc d’être traités plus • le stade C (9 %) se définit par la présence d’une ané-
tôt. À un stade plus avancé (stade B/C), ils peuvent aider à choisir mie (hémoglobine < 10 g/dl) ou d’une thrombopénie (pla-
la stratégie thérapeutique et prédire une éventuelle résistance au quettes < 100 × 109 /l), quel que soit le nombre d’aires lym-
traitement. Au-delà de la première ligne de traitement, la littéra- phoïdes anormales.
ture est peu informative en termes de pronostic et à l’exception de
la recherche de la délétion 17p et de la recherche de mutation de Autres facteurs pronostiques
TP53 (ou d’anomalies fonctionnelles), et aucun examen ne per-
met de modifier l’attitude thérapeutique. Leur intérêt est aussi à D’autres facteurs pronostiques sont aussi utiles [34] :
discuter en fonction de la ligne de traitement. Malgré leur grand • le temps de doublement des lymphocytes est un facteur discri-
nombre, les examens validés et utiles d’un point de vue clinique minant au sein des stades A. Il est le reflet de l’évolutivité de
restent rares. la maladie et, quand il est inférieur à 12 mois, il représente un
facteur de mauvais pronostic [35] ;
Classification de Binet • la thymidine kinase sérique [36] ou la forme sérique du
CD23 soluble [37] sont des marqueurs de prolifération. L’accès
La classification de Binet est incontournable : elle identifie avec à ces deux examens dépend des possibilités de chaque centre :
un examen clinique (Fig. 3) et un hémogramme trois stades la thymidine kinase est déterminée par radio-immunologie et
d’évolution très différente [33] : le CD23 soluble par la technique Elisa ;

EMC - Hématologie 7
13-013-B-20  Leucémie lymphoïde chronique

• la FISH interphasique reste l’examen de référence pour détec- survenir à tout moment de l’évolution de la maladie, elles sont
ter les anomalies chromosomiques [38] . La délétion (13) (q14.1) plus fréquentes quand la maladie est avancée ou en cours de
(55 %) est associée à un bon pronostic quand elle est isolée. La traitement. L’immunodépression induite par la maladie est cel-
délétion (11q) (18 %) est de mauvais pronostic : elle est obser- lulaire (altération fonctionnelle des lymphocytes, présentation
vée chez le patient de moins de 50 ans et s’associe souvent à altérée de l’antigène, mauvaise réponse aux stimuli antigéniques,
de volumineuses adénopathies cervicales. La trisomie 12 (16 %) modification de la répartition des lymphocytes T) et humorale
est associée à une morphologie atypique des lymphocytes, un (déficit sérique en immunoglobulines). Ce déficit, peu modifié
score RMH à 3, un pronostic plus réservé avec un risque de pro- par les traitements, se corrige peu en cas de rémission. Il peut
gression et donc de traitement plus précoce mais un impact nécessiter la mise en route de mesures substitutives : perfusions
sur la SG qui reste discuté. Les délétions du chromosome 6 sont intraveineuses ou sous-cutanées de gammaglobulines polyva-
observées dans 6 % des cas. La délétion (17p), détectée dans 7 % lentes. Elles sont indiquées chez les patients dont le taux de
des cas, est associée à un mauvais pronostic et à une résistance gammaglobulines est inférieur à 4 g/l ou chez les patients pré-
au traitement par la fludarabine [39–42] . La recherche des muta- sentant des infections fréquentes et graves [53, 54] . Des doses entre
tions de TP53 (exons 2-11) a été récemment harmonisée [43] : la 200 mg et 400 mg/kg toutes les quatre semaines par voie intra-
présence de mutations est associée à un stade avancé de la mala- veineuse ou 50 à 100 mg/kg/semaine par voie sous-cutanée sont
die, une inactivation de TP53 et un profil habituellement non recommandées. Les traitements, notamment les immunochimio-
muté des IGHVH. Présentes dans 4,5 % des cas en l’absence de thérapies comportant des analogues des purines (fludarabine) ou
délétion 17p, elles ont un impact négatif sur le pronostic. La fré- de l’alemtuzumab, induisent une déplétion lymphoïde T sévère et
quence des délétions et des mutations de TP53 augmente lors prolongée. Celle-ci favorise les infections bactériennes, virales et
des rechutes ; fongiques, et les infections opportunistes sévères.
• les modalités d’analyse de la séquence des gènes de la par- La prophylaxie contre les virus du groupe herpès-zona est néces-
tie variable des chaînes lourdes des immunoglobulines (IGVH) saire (valaciclovir : 1 g/j) et contre la pneumocystose alvéolaire
ont été aussi harmonisées [44] . Les patients atteints de LLC (sulfaméthorazole 800/160 3 fois/semaine) est nécessaire pendant
avec un profil non muté ont une survie médiane de 117 mois le traitement et au décours, tant que le taux de lymphocytes CD4
contre 293 mois pour les patients atteints de LLC avec un pro- est inférieur à 250/mm3 . En cas de traitement par l’alemtuzumab,
fil muté [45, 46] . L’utilisation de certains répertoires au sein de une prophylaxie contre les candidoses oropharyngées (flucona-
la partie variable des gènes, VH3-21 par exemple, est associée zole en suspension buvable) est aussi nécessaire. La surveillance
à une évolution défavorable, quel que soit le profil muté ou de l’antigénémie ou de la virémie du cytomégalovirus (CMV)
non [47, 48] . Cet examen nécessite des ressources humaines et est fondamentale, avec une mise en place rapide d’un traite-
financières. De plus, certaines questions restent sans réponse : ment cas de positivation confirmée (valganciclovir, Rovalcyte® )
incidences des mutations non codantes, seuil à utiliser pour ou de signes cliniques associés (Cymévan® , Foscarnet® ) [55] . Les
séparer le profil non muté du profil muté, valeur des doubles autres infections opportunistes sont plus rares et doivent être
réarrangements ; recherchées en cas de fièvre ou de syndrome infectieux inexpli-
• malgré des efforts de standardisation, deux marqueurs asso- qué : mycobactéries atypiques, tuberculose, nocardiose, listériose,
ciés à l’évolution de la maladie ne sont pas encore validés aspergillose, leucoencéphalite multifocale progressive (LEMP). Les
en pratique quotidienne. ZAP-70 est une protéine tyrosine zonas sont très fréquents, même à distance de la chimiothéra-
kinase de la famille syk exprimée dans les cellules lymphoïdes T. pie. En cas de survenue, un traitement précoce par valaciclovir
L’expression de ZAP-70 est observée préférentiellement dans doit être donné pour éviter la généralisation et les algies post-
les formes non mutées et son absence d’expression dans les zostériennes.
formes mutées. La concordance entre l’expression de ZAP- Les infections sont le plus souvent banales. La sphère ORL et
70 et le profil des mutations somatiques est observée dans bronchopulmonaire est la plus touchée : sinusites, pharyngites,
seulement 75 à 80 % des cas : une expression de ZAP-70 est bronchites, pneumopathies. Les infections peuvent être virales ou
associée à un mauvais pronostic et son absence à un bon pro- plus souvent bactériennes. Elles sont plus fréquentes en période
nostic [49] . L’intérêt de l’étude de l’expression membranaire du de neutropénie notamment induite par les chimiothérapies. Il est
CD38 a été aussi largement documenté : l’usage de ce mar- souhaitable d’éduquer le patient en lui expliquant l’importance de
queur en tant que substitut aux mutations n’a pas été validé consulter rapidement pour instituer dans les plus brefs délais un
mais, en revanche, son intérêt comme facteur pronostic est bien traitement antibiotique à large spectre par voie orale et, si besoin,
établi [50, 51] . une hospitalisation pour antibiothérapie intraveineuse en cas de
De très nombreux autres facteurs ont été testés (LPL, CLLU1, signes de gravité ou de persistance de la fièvre après 48 heures
VEGF, CD49d, signature des micro-ARN) mais ne sont pas encore d’antibiothérapie orale.
validés à ce jour. Malgré la diminution d’efficacité des vaccins, ils doivent
Nous avons mis en place un algorithme en étudiant de façon être effectués, notamment les vaccinations antigrippale, anti-
rétrospective une cohorte de 339 patients avec une LLC en pneumococcique et anti-Haemophilus influenzae B. Elles sont
stade A [52] . Les analyses multifactorielles ont montré que quatre indispensables avant la splénectomie, avec un rappel régulier
facteurs possèdent une valeur pronostique indépendante : sTK, chez les patients splénectomisés, chez lesquels un traitement
CD38, la lymphocytose et la bêta-2-microglobuline. Dans 80 % prophylactique par pénicilline V (Oracilline® ) au long cours est
des cas, les patients ont moins de deux facteurs défavorables requis pour diminuer le risque d’infections à germes encapsulés
et ne progressent pas à sept ans. Chez les patients avec deux à (pneumocoques). Les vaccins vivants (fièvre jaune, vaccin bilié de
quatre facteurs, la durée médiane de survie sans progression est de Calmette et Guérin [BCG]) sont contrindiqués chez les patients
16 mois. Enfin, 75 % des patients peuvent être classés grâce à trois immunodéprimés.
paramètres facilement utilisés en routine (lymphocytose > 13 g/l,
CD38 et bêta-2-microglobuline).
Manifestations auto-immunes
 Complications de la leucémie Parmi les complications auto-immunes, l’anémie hémolytique
lymphoïde chronique auto-immune (AHAI) est la plus fréquente (5 à 10 %), suivie du
purpura thrombopénique immun (PTI), les deux pouvant être
Elles sont infectieuses, auto-immunes et tumorales (syndrome parfois associés (syndrome d’Evans). Il s’agit plus rarement d’une
de Richter ou néoplasie associée, plus rarement une myélodyspla- érythroblastopénie ou d’une neutropénie périphérique.
sie ou une leucémie aiguë secondaire). Une anémie de survenue brutale fait évoquer une AHAI qui
représente une urgence médicale. Le diagnostic repose sur le
Infections caractère régénératif (réticulocytes élevés), l’élévation des lacto-
Les complications infectieuses sont les plus fréquentes et repré- déshydrogénase (LDH), de la bilirubine indirecte, l’effondrement
sentent la première cause de morbidité et de mortalité. Pouvant de l’haptoglobine. Le test de Coombs est le plus souvent

8 EMC - Hématologie
Leucémie lymphoïde chronique  13-013-B-20

positif, IgG-Complément à autoanticorps chaud, d’origine poly- à 1000 (0,1 % ou 10−3 ) cellules normales environ. La polymé-
clonale. Les corticoïdes s’imposent comme traitement de première ration en chaîne (PCR) IgH consensus amplifie une partie du
ligne [56] . En cas d’échec ou de corticodépendance, l’association réarrangement des gènes des chaînes lourdes des immunoglobu-
rituximab, cyclophosphamide, dexaméthasone (RCD) peut être lines (IGHV), en général la zone CDR3 (complementary determining
envisagée [57] . La splénectomie reste indiquée en cas d’échec de ces region 3), grâce à des amorces situées dans la zone conservée (Fra-
traitements ou de récidive précoce du phénomène auto-immun. mework 3) de la région variable et dans la partie jonctionnelle (JH)
Les immunoglobulines à forte dose ont une efficacité plus limitée du réarrangement IGHV. Le produit d’amplification, caractéris-
et transitoire. La ciclosporine peut être utilisée mais elle est ineffi- tique du clone pathologique, est observé soit sur gel d’acrylamide,
cace sur la LLC, contrairement à l’association RCD. L’association soit sur un analyseur de fragments (analyse type Genescan® ). La
rituximab–bendamustine (B) pourrait représenter une alternative sensibilité dépendra de la structure de la séquence cible et de la
intéressante, de même l’alemtuzumab, ou le rituximab à faible quantité de cellules B polyclonales présentes dans l’échantillon
dose [58] . testé. La CMF peu sensible fait appel au CD19 associé au CD5,
Le diagnostic de la thrombopénie immune (PTI) est difficile ; le avec la recherche d’une monotypie sur les cellules B ou l’étude de
myélogramme montre la présence de mégacaryocytes en nombre l’expression d’autres marqueurs caractéristiques. Ces techniques
normal ou augmenté, mais l’interprétation est rendue difficile montrent une sensibilité similaire, de l’ordre de 10−2 à 10−3 , limi-
par l’infiltration lymphoïde. La survenue de la thrombopénie est tée par la présence de cellules B polyclonales.
brutale et complique parfois une thrombopénie plus modérée Les approches de haute sensibilité sont adaptées au suivi des
ancienne. La réponse au traitement sera un élément détermi- traitements visant à obtenir une rémission prolongée, voire une
nant : immunoglobulines à fortes doses en cas de thrombopénie éradication, de la maladie. Ces techniques doivent être quan-
menaçante, corticothérapie le plus souvent, avec, en cas d’échec, titatives et permettre la détection d’une cellule pathologique
des solutions proches de celles proposées dans l’AHAI. parmi au moins 10 000 cellules normales ou plus (≤ 0,01 % ou
Les analogues des purines sont susceptibles de favoriser la surve- 10−4 ). Les techniques moléculaires font appel à l’utilisation
nue de manifestations auto-immunes, notamment l’AHAI, mais d’oligonucléotides spécifiques mis au point après séquençage du
les données de la littérature sont contradictoires. En cas de posi- réarrangement IGHV des cellules pathologiques. Il s’agit d’une
tivité du test de Coombs sans hémolyse, ils peuvent être prescrits PCR allèle spécifique (ASO-PCR : allele-specific oligonucléotide-PCR).
et doivent être interrompus en cas d’hémolyse. Pour une PCR en point final, dont le résultat est qualitatif (ou
L’érythroblastopénie, beaucoup plus rare, peut répondre à semi-quantitatif), la sensibilité varie entre 10−4 et 10−6 . Une
de fortes doses de corticoïdes (2 mg/kg/j) ou à l’association information quantitative peut être obtenue par l’utilisation d’un
RCD. procédé de PCR en temps réel. La contrepartie est alors une légère
La neutropénie immune est plus rare, souvent observée après baisse de sensibilité (10−4 à 10−5 ). Des techniques alternatives
traitement par immunochimiothérapie, ou rituximab. Son méca- ont été décrites, comme la PCR sur ARN ou, plus récemment,
nisme est mal élucidé. Les complications infectieuses sont peu l’utilisation du séquençage à haut débit. Les approches validées
fréquentes. de CMF utilisent des panels de combinaisons de quatre anti-
corps dont la sensibilité est de l’ordre de 10−4 , parfois légèrement
meilleure. Les travaux de standardisation réalisés par le Groupe
Manifestations tumorales européen d’étude de la maladie résiduelle dans la LLC ont montré
la validité de l’approche en multicentrique. Plus récemment, le
Le syndrome de Richter [59] est une transformation de la
développement des techniques multicouleurs a permis la réalisa-
LLC en lymphome diffus à grandes cellules ou plus rare-
tion de suivi de maladie résiduelle en six couleurs et l’obtention de
ment en lymphome de Hodgkin [60] . Observé dans 5 à 1 ‰
résultats très prometteurs dans un essai clinique de l’intergroupe
des cas, il est plus fréquent dans les LLC anciennes et évo-
français de la LLC. Enfin, les perspectives actuelles s’orientent vers
luées, mais peut être observé à tous les stades de la maladie.
des approches utilisant des combinaisons encore plus complexes
Les présentations cliniques sont multiples, ganglionnaires,
(huit à dix couleurs) avec pour objectif une amélioration de la
médullaires ou extranodales. Une fièvre inexpliquée, volon-
robustesse et de la sensibilité (au moins 10−5 ) tout en simplifiant
tiers désarticulée et persistante, ou une altération de l’état
la technique.
général peuvent précéder la découverte du foyer tumoral. Les
Les techniques moléculaires sont complexes, consommatrices
LDH sont élevées. Les adénopathies peuvent être compressives
de temps et nécessitent un matériel spécialisé et coûteux. Selon la
mais seul l’examen anatomopathologique permettra d’affirmer
séquence du réarrangement IGHV, leur applicabilité est variable.
le diagnostic. Depuis l’avènement des immunochimiothérapies
La place des techniques à haut débit reste à définir et surtout
comportant du rituximab (R-CHOP, R-DHAP), le pronostic s’est
à confirmer. La cytométrie en flux est quant à elle relativement
amélioré.
simple à mettre en œuvre, elle est virtuellement applicable chez
Une fréquence accrue des cancers, sans prédominance d’organe,
tous les patients. Elle permet d’obtenir un résultat rapide mais
est observée [61] . Des cancers rares, comme les tumeurs neu-
peut être coûteuse selon le nombre de points de suivi réalisés. Un
roendocrines de Merkel [62] , imposent une surveillance accrue et
matériel spécialisé est également indispensable mais cette tech-
prolongée pour les dépister précocement et les traiter de façon
nique est souvent plus facilement accessible. Les développements
adaptée.
technologiques récents permettent d’envisager des performances
La survenue de syndromes myélodysplasiques et de leucémies
similaires à celles de la PCR allèle spécifique. Cependant, la suren-
aiguës secondaires est rare, favorisée par l’utilisation préalable
chère du nombre de couleurs est probablement un faux problème.
d’alkylants et vraisemblablement aussi d’une chimiothérapie ou
En effet, le niveau de spécificité d’une combinaison appropriée de
d’une immunochimiothérapie à base de fludarabine [63] .
huit marqueurs est tel que le facteur limitant les performances du
L’insuffisance médullaire est directement liée à l’évolution de la
test devient le nombre de cellules que le cytomètre est effective-
maladie (stade C) et réclame un traitement de la LLC. En ce sens,
ment capable d’analyser. Enfin, quelle que soit l’option choisie,
on ne peut pas la qualifier de complication.
un résultat de qualité ne peut être obtenu qu’avec une procédure
standardisée. Cette démarche est au centre des préoccupations
actuelles.
 Étude de la maladie résiduelle
La quantification de la MR après traitement est un des plus
importants facteurs prédictifs de la survie sans progression (SSP) et
 Traitement de la leucémie
de la SG [64–66] . Pour la quantifier, la biologie moléculaire [67] et/ou lymphoïde chronique
la CMF peuvent être utilisées [68] .
Les approches peu sensibles sont adaptées au suivi des traite- Aucun des traitements actuels ne permet de guérir la maladie, à
ments visant à un simple contrôle de la maladie. Elles permettent l’exception de la greffe de moelle osseuse qui n’est cependant pas
la détection d’une cellule pathologique parmi 100 (1 % ou 10−2 ) envisageable chez la plupart des patients.

EMC - Hématologie 9
13-013-B-20  Leucémie lymphoïde chronique

Traitement de première ligne L’association ClB et R a été testée par le groupe anglais chez
100 patients (médiane d’âge : 70 ans) [82] . Le taux de réponse glo-
Patients en bon état général, sans anomalies bale est de 82 % et le taux de RC est faible (9 %). La médiane de
de la voie TP53, éligibles à un traitement SSP est de 23,5 mois. Des neutropénies de grade 3-4 sont obser-
par les analogues des purines (PNA) vées chez 39 % des patients, ce qui est plus élevé qu’avec le
ClB seul.
L’association FCR (fludarabine [F], cyclophosphamide [C] et L’efficacité du schéma FCR à dose diminuée et adaptée (FCR lite)
rituximab [R]) constitue le traitement de référence pour le patient a été rapportée chez 50 patients, avec 100 % de réponse globale
en bon état général dit « fit ». La supériorité de FCR a été démon- et 77 % de RC [83] . La rémission est durable car tous les patients
trée dans l’essai randomisé allemand CLL8 comparant FCR à sont en réponse sauf un après une médiane de suivi de 2,4 ans.
FC [69] : 44 % de réponse complète (RC), augmentation de la SSP Cependant ces résultats sont à confirmer, la médiane d’âge de cet
à 51,8 mois versus 32,8 mois et de la SG (risque de décès réduit de essai étant de 58 ans et la majorité des patients ayant un stade 1
33 %) avec davantage de maladie résiduelle (MR) indétectable. La ou 2 de Rai.
toxicité de cette association avec 34 % de neutropénies et 25 %
d’infections de grades 3-4 ne permet pas de l’utiliser chez des
patients fragiles. Dans cette étude, l’âge médian des patients est Patients avec anomalies de la voie TP53
de 61 ans et seulement 11 % des patients ont plus de 70 ans. F
doit être utilisée à doses réduites chez les patients dont la fonc- Les drogues efficaces chez les patients présentant une anoma-
tion rénale est altérée (clairance entre 30 et 70 ml/min) et elle est lie de la voie TP53 restent peu nombreuses. En première ligne, le
contre-indiquée en cas de clairance inférieure à 30 ml/min. pourcentage de patients présentant une anomalie de TP53 (muta-
L’association PCR : pentostatine (P) (2 mg/m2 ), C (600 mg/m2 ) tion ou délétion (17p) est inférieur à 10 %, variant entre 5 et 7 %
et R (375 mg/m2 ) peut constituer une alternative mieux tolérée selon les essais. La prise en charge de ces patients, définis comme
chez le patient de plus de 70 ans et en cas d’insuffisance rénale [70] . étant à très haut risque, comme les patients ayant une réponse de
Il n’existe pas d’essais randomisés montrant la supériorité d’une moins de six mois après un traitement par FCR [84] est difficile. Les
association autre que FCR. Le schéma RFCM associant R, F, C et traitements habituels – fludarabine, alkylants et/ou R – sont peu
mitoxantrone (M) a été développé par le groupe de Barcelone [71] efficaces, les RC rares et les réponses de courte durée.
(R : 500 mg/m2 [375 mg/m2 cycle 1] ; F : 25 mg/m2 par voie intra- Dans un essai de phase 2, A. Pettitt a montré que l’association de
veineuse j1 à j3 ; C : 200 mg/m2 j1 à j3 ; et M : 6 mg/m2 par voie A et de méthylprednisolone à forte dose permet l’obtention de RC,
intraveineuse j1. Une RC est observée chez 82 % des patients, mais de courte durée [85] . L’allogreffe chez les patients éligibles doit
dont 46 % de réponse avec une MR indétectable. L’adjonction être envisagée dès la première ligne de traitement [86] . Les fortes
d’alemtuzumab (A) au FCR a été proposée par le groupe du doses de corticoïdes sont efficaces. L’essai CLL20 franco-allemand
MD Anderson CC chez les patients à haut risque [72] . Une RC est teste l’efficacité de A (30 mg en sous-cutané 3 fois/semaine)
observée dans 70 % des cas, avec 57 % de RC chez les patients associé à la dexaméthasone (D) (40 mg per os j1 à j4 et j15 à j18)
avec 17p. La médiane de SSP est de 38 mois. Il existe 33 % de neu- chez des patients avec une 17p et/ou réfractaire à F [87] . Chez les
tropénie de grade 3-4. L’essai français FMP 2007, qui a comparé patients répondeurs, le traitement est poursuivi par une allogreffe
l’association FCR au FCA a été interrompu en raison d’une toxicité ou un traitement d’entretien par A pendant deux ans (30 mg
plus importante du bras FCA et sans augmentation d’efficacité [73] . tous les 15 jours). Chez 120 patients, dont 55 patients réfractaires,
Le groupe Hovon a comparé FC par voie orale (F 40 mg/m2 j1 à j3 36 patients étaient non traités et 26 patients en rechute avec
et C 250 mg/m2 j1 à j3) au FCA chez des patients présentant des une délétion (17p), la RG est de 97 %, dont 20 % de RC chez les
délétions (11q) ou des délétions (17p). Le taux de réponse globale patients traités en première ligne et après un suivi médian de
est de 88 % dans le groupe FCA et de 80 % dans le groupe FC (NS), 11,8 mois, la SSP est de 16,9 mois et la médiane de SG non atteinte
avec 57 et 47 % de RC (p = 0,049) et 29 et 17 % de MR indétectable pour les patients 17p en première ligne. La toxicité majeure est
(p < 0,02). Les médianes de SSP sont respectivement de 37 mois hématologique. Les réactivations de CMV sont observées dans
et de 30 mois (p = 0,04). Dans cet essai, la toxicité de grade 3 est 54 % des cas.
plus importante dans le bras FCA que dans le bras FC, mais la D’autres drogues semblent avoir une certaine efficacité comme
mortalité liée à la toxicité est identique dans les deux bras (4 %). le lénalidomide ou les inhibiteurs de la Bruton’s tyrosine kinase
La dose cumulée de A est nettement inférieure à celle de l’essai (BTK) mais les données sont à ce jour très préliminaires.
français [74] .

Traitement d’entretien
Patients non éligibles aux analogues des purines
L’intérêt d’un traitement d’entretien a été évalué, compte tenu
et sans anomalies de la voie TP53 de l’absence de guérison en dehors de l’allogreffe. Le R a été
L’évaluation gériatrique et la recherche de comorbidités testé en phase 2 après six cycles de RFCM par le groupe espagnol
prennent toute leur importance chez les patients âgés non éli- (375 mg/m2 tous les 3 mois pendant 2 ans) [71] . Soixante-quatre
gibles au traitement par FCR et considérés comme fragiles (unfit). patients ayant reçu plus de quatre cycles d’entretien ont été éva-
L’obtention d’une qualité de vie, elle-même dépendante de la lués pour la réponse (BOM) et la MR (CMF 4 couleurs) dans le
réponse, est un objectif essentiel [75, 76] . sang et la moelle. Des neutropénies de grade 3-4 ont été observées
Le chlorambucile (ClB) a été longtemps considéré comme le chez 37,3 % des patients, avec 20 % d’infection de grade 3-4. Le
traitement de référence. Dans l’essai de l’US Intergroup, il n’existe R en entretien pourrait prolonger la durée d’indétectabilité de la
pas de différence de SG chez les sujets âgés traités par ClB ou MR, permet la conversion chez 10 % des patients d’une MR+ en
F [77] . La réponse au traitement est lente, nécessitant un traite- MR indétectable. L’essai français SA 2007 randomise le traitement
ment pendant une durée de 12 mois, la dose intensité à utiliser d’entretien par R tous les deux mois pendant deux ans après quatre
est très controversée avec des schémas d’administration très diffé- cycles de RFC. Il permettra de mieux définir le bénéfice et les
rents. Les taux de rémission complète sont très faibles, inférieurs risques.
à 10 %, et la durée de réponse varie de 12 à 18 mois selon les L’alemtuzumab a été aussi utilisé en consolidation et/ou entre-
études [78, 79] . Un essai randomisé a comparé la bendamustine (B) tien dans plusieurs essais de phase 2. Une toxicité infectieuse
(100 mg/m2 j1 à j2, 6 cures) au ClB (0,8 mg/kg j1 et j15, 6 cures) sévère a été rapportée, nécessitant d’interrompre les essais. Cette
en cycles de 28 jours [80] . Les taux de réponse globale (68 versus toxicité est d’autant plus importante que l’est l’intensité de dose,
31 %) et de RC (31 versus 2 %) et la médiane de SSP (21,6 mois et que le traitement d’entretien est proche de la fin de l’induction.
versus 8,3 mois) sont significativement plus élevés et plus longs D’autres drogues sont en cours de validation en entretien : le
dans le bras B, mais au prix d’une toxicité hématologique et diges- lénalidomide, l’ofatumumab, etc., mais à ce jour il n’existe aucune
tive plus importante. La durée de traitement dans cet essai du preuve qu’un traitement d’entretien est supérieur et dans tous les
ClB est de seulement six mois. L’association B et R a été aussi cas ce dernier ne peut être envisagé que dans le cadre d’essais
évaluée [81] . thérapeutiques.

10 EMC - Hématologie
Leucémie lymphoïde chronique  13-013-B-20

Traitement des rechutes l’alemtuzumab. La combinaison de l’alemtuzumab à la fludara-


bine (FluCam) est supérieure à la fludarabine en monothérapie
(deuxième ligne et lignes ultérieures) chez les patients en rechute peu traités. Dans l’étude de More-
ton, la durée d’administration de l’alemtuzumab a été étendue
Évaluation des patients en rechute
chez 91 patients en rechute, incluant 50 % de sujets réfractaires
Malgré un traitement de première ligne bien conduit, la rechute à la fludarabine. Le taux de réponse était de 53 %, avec 35 %
de la maladie est inéluctable. Les traitements ultérieurs doivent de RC. Cette étude a mis en avant l’impact pronostique majeur
être initiés selon les mêmes critères qu’en première ligne, sachant d’une maladie résiduelle minime sur la survie [92] . Plus récem-
qu’ils sont de plus en plus toxiques, entraînant notamment des ment, l’alemtuzumab a été intégré à des polychimiothérapies
cytopénies et des infections, et une résistance au traitement de (protocole CFAR). Du fait d’une toxicité majeure (observée même
plus en plus fréquente. en première ligne), le développement de ces combinaisons a été
Il convient de prendre en considération : arrêté [73, 93] .
• l’âge des patients, avec chez les patients de moins de 65 à 70 ans Aux doses habituelles, les corticoïdes n’ont pas d’efficacité
une option d’allogreffe à discuter ; antitumorale dans la LLC mais ils sont utilisés dans le traite-
• l’état général à la rechute. Les patients « unfit » seront traités ment des cytopénies auto-immunes. Les très fortes doses sont
avec précaution et à doses adaptées, alors que les patients « fit » efficaces, même chez les patients avec une délétion 17p. Les
seront traités avec l’objectif d’obtenir une meilleure réponse, réponses, parfois complètes, sont de courte durée. Dans une
quitte à ce que le traitement soit plus toxique. Il faut tout étude récente chez 12 patients réfractaires à la fludarabine, dont
particulièrement contrôler lors de la rechute la fonction 50 % avec une délétion 17p et/ou une mutation de TP53, deux
rénale et l’état hématologique. Une cytopénie résiduelle à six cycles de méthylprednisolone (1 g/m2 /j pendant 5 jours)
peut persister suite aux lignes antérieures. Il est parfois ont permis d’obtenir 83 % de réponse, dont 25 % de RC. La
nécessaire de documenter l’hypothèse d’une myélodysplasie corticothérapie à forte dose a été utilisée en association avec
secondaire ; l’alemtuzumab chez les patients avec délétion 17p ou chez les
• la taille des adénopathies, sachant que les traitements par patients réfractaires à la fludarabine (52 % avec une délétion 17p
les anticorps monoclonaux, notamment l’alemtuzumab, sont et des réponses ont été observées dans 78 % des cas, dont 47 %
moins efficaces chez les patients avec des adénopathies supé- de RC.
rieures à 5 cm. De même, le risque de rechute après allogreffe Les dérivés du platine ont aussi été utilisés dans les LLC en
de cellules souches hématopoïétiques est plus élevé quand les rechute. Le protocole OFAR (associant oxaliplatine, F, cytarabine
adénopathies sont supérieures à 5 cm ; et R) dans une population ayant un pronostic défavorable (100 %
• le nombre et le type des traitements antérieurs (agent alky- de réfractaires à la fludarabine, 58 % de délétion 17p, médiane
lant, analogues des nucléosides et/ou anticorps monoclonaux) de 4 lignes préalables) donne un taux de réponse de 36 % (sans
tout comme la qualité et la durée de la réponse ont une valeur réponse complète) avec une médiane de SSP et de SG proche de
pronostique majeure. Les patients rechutant dans les deux ans 6 et 12 mois respectivement [94] . Des protocoles de type DHAP ont
après une première ligne contenant de la fludarabine ont habi- été rapportés dans des séries rétrospectives.
tuellement une mauvaise réponse à une deuxième ligne de La bendamustine (B) a fait son apparition en monothérapie puis
traitement et une réduction de la SG. L’absence de réponse en association chez les patients atteints de LLC en rechute. Une
ou une rechute dans les six mois après un traitement conte- efficacité importante a été démontrée, avec un profil de toxicité
nant la fludarabine définit un état réfractaire à cet agent de acceptable. En deuxième ligne, une étude randomisée a comparé
très mauvais pronostic, avec une survie moyenne de dix mois. B (100 mg/m2 j1 et j2 toutes les 4 semaines) à F (25 mg/m2 de j1
Dans une analyse menée chez 300 patients traités par FCR, à j5 toutes les 4 semaines) administrées jusqu’à obtention d’une
l’âge, la bêta-2-microglobuline, la cytogénétique et la durée de réponse maximale, avec un maximum de huit cycles. Les résul-
réponse après le FCR influencent la SG. Les patients rechu- tats intermédiaires de cette étude ont montré un taux de réponse
tant dans les 36 mois après le FCR ont une SG de seulement de 78 % pour B versus 65 % pour F, sans différence de SSP entre
12 mois [88, 89] . les deux traitements et avec une toxicité hématologique similaire
(15 % d’infection de grade 3-4). Plus récemment, six cures d’une
combinaison de B (70 mg/m2 j1 et j2) et de R aux doses habituelles
Stratégies de la LLC, ont été évaluées en phase 2 [95] . Les patients avaient
presque tous reçu de la fludarabine et 28 % étaient réfractaires à
La fludarabine a été introduite en monothérapie il y a plus de cet agent. Ils avaient reçu une médiane de deux lignes de trai-
20 ans chez des patients en rechute ayant été traités antérieure- tement (1 à 5 lignes). La toxicité a été acceptable, avec 23 % de
ment par des agents alkylants, et son efficacité a été démontrée neutropénies de grades 3 à 4, 28 % de thrombopénies de grade 3,
surtout en association avec FC et avec FCR [90] . L’étude compa- 12,8 % d’infections et une mortalité d’origine toxique de 5,2 %.
rant FC et FCR en traitement de deuxième ligne chez des patients L’association BR a donné 55 % de réponses dont 9 % de RC et une
ayant reçu soit un alkylant (monothérapie ou combinaison sans survie sans progression médiane de 18,6 mois. L’association BR
anticorps monoclonaux), soit de la fludarabine en monothérapie est placée aujourd’hui comme une stratégie de choix chez des
a montré la supériorité de FCR sur FC en termes de réponse, de patients en rechute ayant été plus lourdement traités. La place
SSP, de survie jusqu’au traitement ultérieur, mais une SG identique de cette association dans les rechutes après FCR reste posée, mais
dans les deux bras. Ainsi, chez les patients « fit » en rechute et n’a pas encore été évaluée.
relativement peu traités antérieurement, l’association FCR est le L’ofatumumab (O) est anticorps monoclonal anti-CD20 entiè-
traitement de référence. Comme la plupart des patients en pre- rement humanisé. En monothérapie, O donne lieu chez
mière rechute ou rechute ultérieure ont reçu antérieurement une des patients réfractaires à la fludarabine et à l’alemtuzumab
combinaison incluant au moins le FC et de plus en plus souvent le (doubles réfractaires) ou réfractaires à F mais inéligibles pour
FCR, il est légitime de traiter de nouveau les patients par du FCR si l’alemtuzumab, généralement du fait d’adénopathies très volu-
la rechute est observée deux à trois ans ou plus après le traitement mineuses, à des taux de réponse de 58 et 47 % respectivement,
initial par FCR. avec une médiane de survie sans rechute d’environ quatre à
L’alemtuzumab, anticorps monoclonal anti-CD52, a été déve- six mois [96, 97] . Globalement très bien toléré, l’ofatumumab est
loppé dans les rechutes de LLC, en utilisant la voie intraveineuse accessible en France à la prescription mais son indication reste
puis la voie sous-cutanée qui permet d’améliorer la tolérance en théorie limitée aux patients à la fois réfractaires à F et à
du médicament. Un traitement de 12 semaines permet d’obtenir l’alemtuzumab. Les patients en rechute répondant exactement à
34 % de réponses, avec 4 % de réponses complètes chez les ces critères ne sont pas nombreux.
patients réfractaires à la fludarabine et notamment chez les Le choix du meilleur traitement de rechute dans la LLC
patients avec une délétion 17p, une SSP de 7,7 mois et une reste ouvert. La place des nouvelles drogues va devoir être
SG de 18,3 mois [91] . La présence d’adénopathies supérieures à définie. L’intergroupe français propose le protocole ICLL 001-
5 cm a un impact significativement négatif dans la réponse à BOMP (NCT 01612988). Activé en juillet 2012, il évalue chez des

EMC - Hématologie 11
13-013-B-20  Leucémie lymphoïde chronique

patients ayant reçu une à trois lignes antérieures de traitement, Nouveaux traitements
incluant obligatoirement la fludarabine, l’association bendamus-
tine, méthylprednisolone et ofatumubab. De très nombreux traitements sont en cours d’investigation :
• agents ciblés sur le BCR PI3Kd (CAL-101) [100] , btk (Ibrutinib ou
PCI 32765) [101] , Syk ([fostamatinib], Src [dasatinib]) ;
• nouveaux anticorps monoclonaux anti-CD20, dont
Greffes de cellules souches hématopoïétiques l’ofatumumab et l’obinutuzumab ;
Les études concernant l’autogreffe ont montré que • médicaments ciblant le microenvironnement ; CXCR4 (Plerixa-
l’intensification du traitement (effet dose) était bénéfique for) ou le lénalidomide ;
mais cet effet a été identifié avant le développement du FCR. En • inhibiteurs des kinases cyclines-dépendantes dont le flavopiri-
première ligne, l’autogreffe, comparée à une chimiothérapie clas- dol et le dinaciclib ;
sique non FCR ne modifie pas la SG [98] . Une étude rétrospective • molécules ciblant l’apoptose, dont Bcl-2 (navitoclax ou ABT-
a montré que les patients traités par autogreffe première n’ont 263) ou les produits de seconde génération (ABT-199).
pas de meilleure survie que les patients traités par FCR [99] et, de
ce fait, l’autogreffe de moelle osseuse n’a aucune place dans la
stratégie actuelle du traitement de la LLC.  Conclusion
L’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) a été
évaluée dès les années 1980. Les études de la littérature ont mon- La prise en charge thérapeutique des patients atteints de LLC
tré que l’allogreffe avec un conditionnement myéloablatif permet a considérablement progressé au cours des dix dernières années
d’obtenir un taux de survie entre 32 à 76 %, une survie sans grâce à l’apparition de nouvelles combinaisons de médicaments
rechute entre 30 à 71 %, un taux de rechute entre 5 à 32 %, avec un et de l’immunothérapie, mais aussi grâce à une meilleure connais-
taux de mortalité non liée à la rechute entre 23 à 44 %. L’allogreffe sance des facteurs pronostiques de la maladie. Ces améliorations
précédée d’un conditionnement myéloablatif permet d’obtenir significatives permettent d’espérer une prise en charge adaptée et
un plateau aux alentours de 40 % et donc probablement une gué- individuelle des patients visant à de ne pas traiter de façon trop
rison au prix cependant d’une toxicité importante limitant l’accès intensive les patients avec des facteurs de bon pronostic, mais en
de ce traitement aux sujets jeunes. revanche à proposer aux patients présentant des critères de mau-
Les allogreffes avec conditionnement non myéloablatif (NMA) vais pronostic des traitements plus agressifs et efficaces. La prise
ont été proposées chez les patients atteints de LLC. Cinq études en charge optimale nécessite une organisation biologique perfor-
prospectives ont évalué cette procédure. La SG est entre 51 et mante et de pointe permettant au clinicien de disposer le plus
65 % et la mortalité toxique reste inférieure à 30 % avec un taux rapidement possible des différents facteurs pronostiques essen-
de rechute entre 27 et 48 %. Les comparaisons rétrospectives tiels. La guérison de la maladie ou tout du moins des rémissions
montrent qu’il n’existe pas de différence de survie ni de rechute très prolongées peuvent être désormais obtenues avec ces traite-
entre les allogreffes avec conditionnement myéloablatif et les ments qui allongent avec qualité la survie globale des patients.
allogreffes avec conditionnement NMA, celles-ci pouvant être réa- Le développement de nouvelles drogues ciblées et très efficaces
lisées chez des patients plus âgés jusqu’à 65–70 ans. Après deux à nous permettent dans l’avenir d’envisager des traitements « sans
trois ans, les rechutes restent rares. Certains patients présentent chimiothérapie ».
une réaction chronique du greffon contre l’hôte extensive qui
peut réduire la qualité de vie des patients alors qu’ils sont appa-  Références
remment guéris de leur hémopathie. À cinq ans, le taux de survie
globale sans recours aux immunosuppresseurs est de 38 %. Parmi [1] Sant M, Allemani C, Tereanu C, De Angelis R, Capocaccia R, Vis-
les facteurs prédictifs de succès de l’allogreffe à conditionnement ser O, et al. Incidence of hematologic malignancies in Europe by
NMA, le statut préallogreffe reste important et, au moment de la morphologic subtype: results of the HAEMACARE project. Blood
greffe, la maladie doit être contrôlée. Les patients avec des masses 2010;116:3724–34.
tumorales résiduelles volumineuses, notamment au-delà de 5 cm [2] Wu SJ, Huang SY, Lin CT, Lin YJ, Chang CJ, Tien HF. The incidence
(évaluation clinique ou scannographique) ne doivent pas être of chronic lymphocytic leukemia in Taiwan, 1986-2005: a distinct
greffés. L’allogreffe gomme les facteurs péjoratifs habituellement increasing trend with birth-cohort effect. Blood 2010;116:4430–5.
décrits dans la LLC, notamment la délétion (17p). L’alemtuzumab, [3] Clarke CA, Glaser SL, Gomez SL, Wang SS, Keegan TH, Yang J,
très utile dans les LLC en rechute et spécialement en cas de et al. Lymphoid malignancies in US Asians: incidence rate differences
délétion (17p), a un effet rémanent qui peut perturber la prise lym- by birthplace and acculturation. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev
2011;20:1064–77.
phoïde du greffon. Il existe une corrélation entre la concentration
[4] Shanafelt TD, Rabe KG, Kay NE, Zent CS, Jelinek DF, Reinalda MS,
résiduelle d’alemtuzumab au moment de la greffe et le chimé- et al. Age at diagnosis and the utility of prognostic testing in patients
risme des cellules T à j100. Il est donc recommandé de respecter with chronic lymphocytic leukemia. Cancer 2010;116:4777–87.
un intervalle d’au moins huit semaines entre la dernière injection [5] Abrisqueta P, Pereira A, Rozman C, Aymerich M, Giné E, Moreno C,
d’alemtuzumab et le début du conditionnement. En cas de com- et al. Improving survival in patients with chronic lymphocytic leuke-
patibilité 10/10, le type de donneur allogénique — apparenté ou mia (1980-2008): the Hospital Clinic of Barcelona experience. Blood
non apparenté — n’a pas d’influence sur le devenir de l’allogreffe. 2009;114:2044–50.
Enfin, l’obtention d’une MR indétectable dans l’année qui suit la [6] Brenner H, Gondos A, Pulte D. Trends in long-term survival of
greffe est corrélée à un très faible risque de rechute. patients with chronic lymphocytic leukemia from the 1980s to the early
Les indications de l’allogreffe doivent suivre les recommanda- 21st century. Blood 2008;111:4916–21.
tions du European Group for Blood and Marrow Transplantation [7] Goldin LR, Pfeiffer RM, Li X, Hemminki K. Familial risk of lympho-
(EBMT) : proliferative tumors in families of patients with chronic lymphocytic
• absence de réponse ou rechute précoce à moins de 12 mois après leukemia: results from the Swedish Family-Cancer Database. Blood
un traitement par analogue des purines (comprenant donc les 2004;104:1850–4.
patients réfractaires à la fludarabine) ; [8] Goldin LR, Björkholm M, Kristinsson SY, Turesson I, Landgren O.
• patients rechutant dans les deux ans suivant un traitement par Elevated risk of chronic lymphocytic leukemia and other indolent
non-Hodgkin’s lymphomas among relatives of patients with chronic
analogue des purines en combinaison avec un alkylant et/ou
lymphocytic leukemia. Haematologica 2009;94:647–53.
un anticorps monoclonal ; [9] Wang SS, Slager SL, Brennan P, Holly EA, De Sanjose S, Bernstein
• patients ayant une délétion (17p) (qu’ils soient en première L, et al. Family history of hematopoietic malignancies and risk of
ligne ou en rechute) et ayant une indication thérapeutique ; non-Hodgkin lymphoma (NHL): a pooled analysis of 10 211 cases
• patients en rechute après une autogreffe ayant une indica- and 11 905 controls from the International Lymphoma Epidemiology
tion thérapeutique [86] . L’intergroupe français propose dans ces Consortium (InterLymph). Blood 2007;109:3479–88.
indications jusqu’à 70 ans un protocole d’immunomodulation [10] Rawstron AC, Bennett FL, O’Connor SJ, Kwok M, Fenton JA,
dans les suites de l’allogreffe basé sur la réduction de Plummer M, et al. Monoclonal B-cell lymphocytosis and chronic lym-
l’immunosuppression et/ou sur la réinjection de lymphocytes. phocytic leukemia. N Engl J Med 2008;359:575–83.

12 EMC - Hématologie
Leucémie lymphoïde chronique  13-013-B-20

[11] Landgren O, Albitar M, Ma W, Abbasi F, Hayes RB, Ghia P, et al. [32] Rossi D, Bruscaggin A, Spina V, Rasi S, Khiabanian H, Messina M,
B-cell clones as early markers for chronic lymphocytic leukemia. N et al. Mutations of the SF3B1 splicing factor in chronic lymphocytic
Engl J Med 2009;360:659–67. leukemia: association with progression and fludarabine-refractoriness.
[12] Goldin LR, Lanasa MC, Slager SL, Cerhan JR, Vachon CM, Strom Blood 2011;118:6904–8.
SS, et al. Common occurrence of monoclonal B-cell lymphocytosis [33] Binet JL, Auquier A, Dighiero G, Chastang C, Piguet H, Goasguen
among members of high-risk CLL families. Br J Haematol 2010;151: J, et al. A new prognostic classification of chronic lymphocy-
152–8. tic leukemia derived from a multivariate survival analysis. Cancer
[13] de Tute R, Yuille M, Catovsky D, Houlston RS, Hillmen P, Raws- 1981;48:198–206.
tron AC. Monoclonal B-cell lymphocytosis (MBL) in CLL families: [34] Cramer P, Hallek M. Prognostic factors in chronic lymphocytic
substantial increase in relative risk for young adults. Leukemia leukemia-what do we need to know? Nat Rev Clin Oncol 2011;8:
2006;20:728–9. 38–47.
[14] Shanafelt TD, Kay NE, Rabe KG, Call TG, Zent CS, Schwager SM, [35] Montserrat E, Sanchez-Bisono J, Viñolas N, Rozman C. Lympho-
et al. Survival of patients with clinically identified monoclonal B-cell cyte doubling time in chronic lymphocytic leukaemia: analysis of its
lymphocytosis (MBL) relative to the age- and sex-matched general prognostic significance. Br J Haematol 1986;62:567–75.
population. Leukemia 2012;26:373–6. [36] Hallek M, Langenmayer I, Nerl C, Knauf W, Dietzfelbinger H, Adorf
[15] Hallek M, Cheson BD, Catovsky D, Caligaris-Cappio F, Dighiero D, et al. Elevated serum thymidine kinase levels identify a subgroup
G, Döhner H, et al. International Workshop on Chronic Lym- at high risk of disease progression in early, nonsmoldering chronic
phocytic Leukemia. Guidelines for the diagnosis and treatment of lymphocytic leukemia. Blood 1999;93:1732–7.
chronic lymphocytic leukemia: a report from the International Work- [37] Meuleman N, Stamatopoulos B, Dejeneffe M, El Housni H, Lagneaux
shop on Chronic Lymphocytic Leukemia updating the National L, Bron D. Doubling time of soluble CD23: a powerful prognostic
Cancer Institute-Working Group 1996 guidelines. Blood 2008;111: factor for newly diagnosed and untreated stage A chronic lymphocytic
5446–56. leukemia patients. Leukemia 2008;22:1882–90.
[16] Bennett JM, Catovsky D, Daniel MT, Flandrin G, Galton DA, Gralnick [38] Döhner H, Stilgenbauer S, Benner A, Leupolt E, Kröber A, Bullin-
HR, et al. Proposals for the classification of chronic (mature) B and ger L, et al. Genomic aberrations and survival in chronic lymphocytic
T lymphoid leukaemias. J Clin Pathol 1989;42:567–84. leukemia. N Engl J Med 2000;343:1910–6.
[17] Johansson P, Eisele L, Klein-Hitpass L, Sellmann L, Dührsen U, Dürig [39] Gonzalez D, Martinez P, Wade R, Hockley S, Oscier D, Matutes E,
J, et al. Percentage of smudge cells determined on routine blood smears et al. Mutational status of the TP53 gene as a predictor of response and
is a novel prognostic factor in chronic lymphocytic leukemia. Leuk Res survival in patients with chronic lymphocytic leukemia: results from
2010;34:892–8. the LRF CLL4 trial. J Clin Oncol 2011;29:2223–9.
[18] Nowakowski GS, Hoyer JD, Shanafelt TD, Zent CS, Call TG, Bone [40] Zenz T, Kröber A, Scherer K, Häbe S, Bühler A, Benner A, et al. Mono-
ND, et al. Percentage of smudge cells on routine blood smear allelic TP53 inactivation is associated with poor prognosis in chronic
predicts survival in chronic lymphocytic leukemia. J Clin Oncol lymphocytic leukemia: results from a detailed genetic characterization
2009;27:1844–9. with long-term follow-up. Blood 2008;112:3322–9.
[19] Matutes E, Owusu-Ankomah K, Morilla R, Garcia Marco J, Houli- [41] Zenz T, Häbe S, Denzel T, Mohr J, Winkler D, Bühler A, et al. Detailed
han A, Que TH, et al. The immunological profile of B-cell disorders analysis of p53 pathway defects in fludarabine-refractory chronic lym-
and proposal of a scoring system for the diagnosis of CLL. Leukemia phocytic leukemia (CLL): dissecting the contribution of 17p deletion,
1994;8:1640–5. TP53 mutation, p53-p21 dysfunction, and miR34a in a prospective cli-
[20] Dogan A. Modern histological classification of low grade B-cell lym- nical trial. Blood 2009;114:2589–97.
[42] Zenz T, Vollmer D, Trbusek M, Smardova J, Benner A, Soussi T,
phomas. Best Pract Res Clin Haematol 2005;18:11–26.
et al. TP53 mutation profile in chronic lymphocytic leukemia: evi-
[21] Miyazaki K, Yamaguchi M, Suzuki R, Kobayashi Y, Maeshima AM,
dence for a disease specific profile from a comprehensive analysis of
Niitsu N, et al. CD5-positive diffuse large B-cell lymphoma: a retros-
268 mutations. Leukemia 2010;24:2072–9.
pective study in 337 patients treated by chemotherapy with or without
[43] Pospisilova S, Gonzalez D, Malcikova J, Trbusek M, Rossi D, Kater AP,
rituximab. Ann Oncol 2011;22:1601–7.
et al. ERIC recommendations on TP53 mutation analysis in Chronic
[22] Baseggio L, Traverse-Glehen A, Petinataud F, Callet-Bauchu E,
Lymphocytic Leukemia. Leukemia 2012;26:1458–61.
Berger F, Ffrench M, et al. CD5 expression identifies a subset of [44] Ghia P, Stamatopoulos K, Belessi C, Moreno C, Stilgenbauer S, Steven-
splenic marginal zone lymphomas with higher lymphocytosis: a son F, et al. ERIC recommendations on IGHV gene mutational status
clinico-pathological, cytogenetic and molecular study of 24 cases. analysis in chronic lymphocytic leukemia. Leukemia 2007;21:1–3.
Haematologica 2010;95:604–12. [45] Damle RN, Wasil T, Fais F, Ghiotto F, Valetto A, Allen SL, et al.
[23] Dearden C. How I treat prolymphocytic leukemia. Blood IgV gene mutation status and CD38 expression as novel prognostic
2012;120:538–51. indicators in chronic lymphocytic leukemia. Blood 1999;94:1840–7.
[24] Linet MS, Schubauer-Berigan MK, Weisenburger DD, Richardson DB, [46] Hamblin TJ, Davis Z, Gardiner A, Oscier DG, Stevenson FK. Unmuta-
Landgren O, Blair A, et al. Chronic lymphocytic leukaemia: an over- ted IgVH genes are associated with a more aggressive form of chronic
view of aetiology in light of recent developments in classification and lymphocytic leukemia. Blood 1999;94:1848–54.
pathogenesis. Br J Haematol 2007;139:672–86. [47] Ghia EM, Jain S, Widhopf GF, Rassenti LZ, Keating MJ, Wierda WG,
[25] Gluzman DF, Sklyarenko LM, Nadgornaya VA, Zavelevich MP. et al. Use of IGHV3-21 in chronic lymphocytic leukemia is associated
Mature B-cell neoplasms in Chernobyl clean-up workers of 1986- with high-risk disease and reflects antigen-driven, post-germinal center
1987: summary of cytomorphological and immunocytochemical study leukemogenic selection. Blood 2008;111:5101–8.
in 25 years after Chernobyl accident. Exp Oncol 2011;33:47–51. [48] Tobin G, Thunberg UM, Johnson A, Thörn I, Söderberg O, Hultdin M,
[26] Di Bernardo MC, Crowther-Swanepoel D, Broderick P, Webb E, Sel- et al. Somatically mutated Ig VH3-21 genes characterize a new subset
lick G, Wild R, et al. A genome-wide association study identifies of chronic lymphocytic leukemia. Blood 2002;99:2262–4.
six susceptibility loci for chronic lymphocytic leukemia. Nat Genet [49] Letestu R, Rawstron A, Ghia P, Villamor N, Boeckx N, Boettcher S,
2008;40:1204–10. et al. Evaluation of ZAP-70 expression by flow cytometry in chro-
[27] Puente XS, Pinyol M, Quesada V, Conde L, Ordóñez GR, Villamor nic lymphocytic leukemia: A multicentric international harmonization
N, et al. Whole-genome sequencing identifies recurrent mutations in process. Cytometry B Clin Cytom 2006;70:309–14.
chronic lymphocytic leukaemia. Nature 2011;475:101–5. [50] Ibrahim S, Keating M, Do K-A, O’Brien S, Huh YO, Jilani I, et al.
[28] Rossi D, Rasi S, Fabbri G, Spina V, Fangazio M, Forconi F, et al. CD38 expression as an important prognostic factor in B-cell chronic
Mutations of NOTCH1 are an independent predictor of survival in lymphocytic leukemia. Blood 2001;98:181–6.
chronic lymphocytic leukemia. Blood 2012;119:521–9. [51] Del Poeta G, Maurillo L, Venditti A, Buccisano F, Epiceno AM, Capelli
[29] Shedden K, Li Y, Ouillette P, Malek SN. Characteristics of chro- G, et al. Clinical significance of CD38 expression in chronic lympho-
nic lymphocytic leukemia with somatically acquired mutations in cytic leukemia. Blood 2001;98:2633–9.
NOTCH1 exon 34. Leukemia 2012;26:1108–10. [52] Letestu R, Lévy V, Eclache V, Baran-Marszak F, Vaur D, Naguib
[30] Quesada V, Conde L, Villamor N, Ordóñez GR, Jares P, Bassaganyas D, et al. Prognosis of Binet stage A chronic lymphocytic leuke-
L, et al. Exome sequencing identifies recurrent mutations of the spli- mia patients: the strength of routine parameters. Blood 2010;116:
cing factor SF3B1 gene in chronic lymphocytic leukemia. Nat Genet 4588–90.
2011;44:47–52. [53] Guillevin L. Indications des immunoglobulines. Les recommandations
[31] Quesada V, Ramsay AJ, Lopez-Otin C. Chronic lymphocytic leukemia du CEDIT de l’AP-HP en 2006. Rev Med Interne 2007;28(Suppl. 1):
with SF3B1 mutation. N Engl J Med 2012;366:2530. 1–3.

EMC - Hématologie 13
13-013-B-20  Leucémie lymphoïde chronique

[54] Raanani P, Gafter-Gvili A, Paul M, Ben-Bassat I, Leibovici L, Shpil- [74] Gesler H, van T, Veer B, Van Putten M. Immunochemotherapy with
berg O. Immunoglobulin prophylaxis in hematological malignancies low dose subcutaneous alemtuzumab (A) plus oral fludarabine and
and hematopoietic stem cell transplantation. Cochrane Database Syst cyclophosphamide (FC) is safe and induces more and deeper complete
Rev 2008;(4):CD006501. remission in untreated patients with high risk chronic lymphocytic
[55] O’Brien SM, Keating MJ, Mocarski ES. Updated guidelines on the leukemia (CLL) than chemotherapy with FC alone. An early analysis
management of cytomegalovirus reactivation in patients with chro- of the randomized phase III HOVON68 CLL trial. [abstract]. Blood
nic lymphocytic leukemia treated with alemtuzumab. Clin Lymphoma 2011;118:290.
Myeloma 2006;7:125–30. [75] Else M, Cocks K, Crofts S, Wade R, Richards SM, Catovsky D,
[56] Lechner K, Jäger U. How I treat autoimmune hemolytic anemias in et al. Quality of life in chronic lymphocytic leukemia: 5-year results
adults. Blood 2010;116:1831–8. from the multicenter randomized LRF CLL4 trial. Leuk Lymphoma
[57] Rossignol J, Michallet AS, Oberic L, Picard M, Garon A, Willekens 2012;53:1289–98.
C, et al. Rituximab-cyclophosphamide-dexamethasone combination in [76] Shanafelt TD, Bowen DA, Venkat C, Slager SL, Zent CS, Kay
the management of autoimmune cytopenias associated with chronic NE, et al. The physician-patient relationship and quality of life:
lymphocytic leukemia. Leukemia 2011;25:473–8. Lessons from chronic lymphocytic leukemia. Leuk Res 2009;33:
[58] Barcellini W, Zaja F, Zaninoni A, Imperiali FG, Battista ML, Di Bona 263–70.
E, et al. Low-dose rituximab in adult patients with idiopathic autoim- [77] Rai KR, Peterson BL, Appelbaum FR, Kolitz J, Elias L, Shepherd
mune hemolytic anemia: clinical efficacy and biologic studies. Blood L, et al. Fludarabine compared with chlorambucil as primary the-
2012;119:3691–7. rapy for chronic lymphocytic leukemia. N Engl J Med 2000;343:
[59] Rossi D, Gaidano G. Richter syndrome: molecular insights and clinical 1750–7.
perspectives. Hematol Oncol 2009;27:1–10. [78] Catovsky D, Richards S, Matutes E, Oscier D, Dyer MJ, Bezares RF,
[60] Bockorny B, Codreanu I, Dasanu CA. Hodgkin lymphoma as Rich- et al. Assessment of fludarabine plus cyclophosphamide for patients
ter transformation in chronic lymphocytic leukaemia: a retrospective with chronic lymphocytic leukaemia (the LRF CLL4 Trial): a rando-
analysis of world literature. Br J Haematol 2012;156:50–66. mised controlled trial. Lancet 2007;370:230–9.
[61] Hisada M, Biggar RJ, Greene MH, Joseph F, Fraumeni JR, Tra- [79] Eichhorst BF, Busch R, Stilgenbauer S, Stauch M, Bergmann MA,
vis LB. Solid tumors after chronic lymphocytic leukemia. Blood Ritgen M, et al. First-line therapy with fludarabine compared with
2001;98:1979–81. chlorambucil does not result in a major benefit for elderly patients with
[62] Tadmor T, Liphshitz I, Aviv A, Landgren O, Barchana M, Polliack advanced chronic lymphocytic leukemia. Blood 2009;114:3382–91.
A. Increased incidence of chronic lymphocytic leukaemia and lym- [80] Knauf WU, Lissichkov T, Aldaoud A, Liberati A, Loscertales J,
phomas in patients with Merkel cell carcinoma - a population based Herbrecht R, et al. Phase III Randomized Study of Bendamustine
study of 335 cases with neuroendocrine skin tumour. Br J Haematol Compared With Chlorambucil in Previously Untreated Patients With
2012;157:457–62. Chronic Lymphocytic Leukemia. J Clin Oncol 2009;27:4378–84.
[63] Carney DA, Westerman DA, Tam CS, Milner A, Prince HM, Kenealy [81] Iannitto E, Morabito F, Mancuso S, Gentile M, Montanini A, Augello
M, et al. Therapy-related myelodysplastic syndrome and acute myeloid A, et al. Bendamustine with or without rituximab in the treatment of
leukemia following fludarabine combination chemotherapy. Leukemia relapsed chronic lymphocytic leukaemia: an Italian retrospective study.
2010;24:2056–62. Br J Haematol 2011;153:351–7.
[64] Böttcher S, Ritgen M, Fischer K, Stilgenbauer S, Busch RM, Fingerle- [82] Foa R, Ciolloi S, Di Raimondo F, Del Poeta G, Lauria F, Forconi F, et al.
Rowson G, et al. Minimal residual disease quantification is an Rituximab plus chlorambucil as initial treatment for elderly patients
independent predictor of progression-free and overall survival in chro- with chronic lymphocytic leukemia: effect of pre-treatment biological
nic lymphocytic leukemia: a multivariate analysis from the randomized characteristics and gene expression patterns on response to treatment
GCLLSG CLL8 trial. J Clin Oncol 2012;30:980–8. [abstract]. Blood 2011;118:294.
[65] Moreno C, Villamor N, Colomer D, Esteve J, Giné E, Muntañola [83] Foon KA, Boyiadzis M, Land SR, Marks S, Raptis A, Pietragallo L,
A, et al. Clinical significance of minimal residual disease, as asses- et al. Chemoimmunotherapy with low-dose fludarabine and cyclophos-
sed by different techniques, after stem cell transplantation for chronic phamide and high dose rituximab in previously untreated patients with
lymphocytic leukemia. Blood 2006;107:4563–9. chronic lymphocytic leukemia. J Clin Oncol 2009;27:498–503.
[66] Moreno C, Ritgen M, Rawstron A. Is MRD eradication a desirable goal [84] Zenz T, Gribben JG, Hallek M, Döhner H, Keating MJ, Stilgenbauer S.
in CLL? Best Pract Res Clin Haematol 2010;23:97–107. Risk categories and refractory CLL in the era of chemoimmunotherapy.
[67] van Dongen JJ, Langerak AW, Bruggemann M, Evans PA, Hummel Blood 2012;119:4101–7.
M, Lavender FL, et al. Design and standardization of PCR primers [85] Pettitt AR, Jackson R, Carruthers S, Dodd J, Dodd S, Oates M, et al.
and protocols for detection of clonal immunoglobulin and T-cell Alemtuzumab in combination with methylprednisolone is a highly
receptor gene recombinations in suspect lymphoproliferations: report effective induction regimen for patients with chronic lymphocytic leu-
of the BIOMED-2 Concerted Action BMH4-CT98-3936. Leukemia kemia and deletion of TP53: final results of the national cancer research
2003;17:2257–317. institute CLL206 trial. J Clin Oncol 2012;30:1647–55.
[68] Rawstron AC, Villamor N, Ritgen M, Bottcher S, Ghia P, Zehnder [86] Dreger P, Corradini P, Kimby E, Michallet M, Milligan D, Schetelig
JL, et al. International standardized approach for flow cytometric resi- J, et al. Indications for allogeneic stem cell transplantation in chro-
dual disease monitoring in chronic lymphocytic leukaemia. Leukemia nic lymphocytic leukemia: the EBMT transplant consensus. Leukemia
2007;21:956–64. 2007;21:12–7.
[69] Hallek M, Fischer K, Fingerle-Rowson G, Fink AM, Busch R, Mayer [87] Stilgenbauer S, Cymbalista F, Leblond V, Delmer A, Winkler D,
J, et al. Addition of rituximab to fludarabine and cyclophosphamide Buhler A, et al. Alemtuzumab Plus Oral Dexamethasone. Follo-
in patients with chronic lymphocytic leukaemia: a randomised, open- wed by Alemtuzumab Maintenance or Allogeneic Transplantation
label, phase 3 trial. Lancet 2010;376:1164–74. in Ultra High-Risk CLL: Interim Analysis of a Phase II Study
[70] Kay NE, Geyer SM, Call TG, Shanafelt TD, Zent CS, Jelinek DF, of the GCLLSG and FCGCLL/MW. [abstract]. Blood 2011;118:
et al. Combination chemoimmunotherapy with pentostatin, cyclophos- 2854.
phamide, and rituximab shows significant clinical activity with low [88] Tsimberidou AM, Keating MJ. Treatment of fludarabine-
accompanying toxicity in previously untreated B chronic lymphocytic refractory chronic lymphocytic leukemia. Cancer 2009;115:
leukemia. Blood 2007;109:405–11. 2824–36.
[71] Bosch F, Abrisqueta P, Villamor N, Terol MJ, González-Barca E, Ferra [89] Keating MJ, Wierda WG, Tam CS, Lynn A, O’Brien S, Ler-
C, et al. Rituximab, Fludarabine, Cyclophosphamide, and Mitoxan- ner S, et al. Long term outcome following treatment failure of
trone a New, Highly Active Chemoimmunotherapy Regimen for FCR chemoimmunotherapy as initial therapy for CLL [abstract]. Blood
Chronic Lymphocytic Leukemia. J Clin Oncol 2009;27:4578–84. 2009;113:2381.
[72] Parikh SA, Keating MJ, O’Brien S, Wang X, Ferrajoli A, Faderl S, [90] Wierda W, O’Brien S, Wen S, Faderl S, Garcia-Manero G, Thomas D,
et al. Frontline chemoimmunotherapy with fludarabine, cyclophospha- et al. Chemoimmunotherapy with fludarabine, cyclophosphamide, and
mide, alemtuzumab, and rituximab for high-risk chronic lymphocytic rituximab for relapsed and refractory chronic lymphocytic leukemia.
leukemia. Blood 2011;118:2062–8. J Clin Oncol 2005;23:4070–8.
[73] Lepretre S, Aurran T, Mahe B, Cazin B, Tournilhac O, Maisonneuve H, [91] Stilgenbauer S, Zenz T, Winkler D, Bühler A, Schlenk RF, Groner
et al. Excess mortality after treatment with fludarabine and cyclophos- S, et al. Subcutaneous alemtuzumab in fludarabine-refractory chronic
phamide in combination with alemtuzumab in previously untreated lymphocytic leukemia: clinical results and prognostic marker analyses
patients with chronic lymphocytic leukemia in a randomized phase 3 from the CLL2H study of the German Chronic Lymphocytic Leukemia
trial. Blood 2012;119:5104–10. Study Group. J Clin Oncol 2009;27:3994–4001.

14 EMC - Hématologie
Leucémie lymphoïde chronique  13-013-B-20

[92] Moreton P, Kennedy B, Lucas G, Leach M, Rassam SM, Haynes A, [98] Sutton L, Chevret S, Tournilhac O, Diviné M, Leblond V, Cor-
et al. Eradication of minimal residual disease in B-cell chronic lympho- ront B, et al. Autologous stem cell transplantation as a first-line
cytic leukemia after alemtuzumab therapy is associated with prolonged treatment strategy for chronic lymphocytic leukemia: a multicenter,
survival. Clin Oncol 2005;23:2971–9. randomized, controlled trial from the SFGM-TC and GFLLC. Blood
[93] Badoux XC, Keating MJ, Wang X, O’Brien SM, Ferrajoli 2011;117:6109–19.
A, Faderl S, et al. Cyclophosphamide, fludarabine, alemtuzu- [99] Dreger P, Döhner H, McClanahan F, Busch R, Ritgen M, Greinix H,
mab, and rituximab as salvage therapy for heavily pretreated et al. Early autologous stem cell transplantation for chronic lympho-
patients with chronic lymphocytic leukemia. Blood 2011;118: cytic leukemia: long-term follow-up of the German CLL Study Group
2085–93. CLL3 trial. Blood 2012;119:4851–9.
[94] Tsimberidou AM, Wierda WG, Plunkett W, Kurzrock R, O’Brien S, [100] Hoellenriegel J, Meadows SA, Sivina M, Wierda WG, Kantarjian H,
Wen S, et al. Phase I-II study of oxaliplatin, fludarabine, cytarabine, Keating MJ, et al. The phosphoinositide 3’-kinase delta inhibitor, CAL-
and rituximab combination therapy in patients with Richter’s syndrome 101, inhibits B-cell receptor signaling and chemokine networks in
or fludarabine-refractory chronic lymphocytic leukemia. J Clin Oncol chronic lymphocytic leukemia. Blood 2011;118:3603–12.
2008;26:196–203. [101] Herman SE, Gordon AL, Hertlein E, Ramanunni A, Zhang X,
[95] Fischer K, Cramer P, Busch R, Böttcher S, Bahlo J, Schubert J, et al. Jaglowski S, et al. Bruton tyrosine kinase represents a promising the-
Bendamustine in Combination With Rituximab for Previously Untrea- rapeutic target for treatment of chronic lymphocytic leukemia and is
ted Patients With Chronic Lymphocytic Leukemia: A Multicenter effectively targeted by PCI-32765. Blood 2011;117:6287–96.
Phase II Trial of the German Chronic Lymphocytic Leukemia Study
Group. J Clin Oncol 2012;30:3209–16.
[96] Wierda WG, Kipps TJ, Mayer J, Stilgenbauer S, Williams CD, Hell- Pour en savoir plus
mann A, et al. Ofatumumab as single-agent CD20 immunotherapy
in fludarabine-refractory chronic lymphocytic leukemia. Clin Oncol Projections de l’incidence et de la mortalité par cancer en France en 2011 :
2010;28:1749–55. www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-chroniques-et
[97] Wierda WG, Padmanabhan S, Chan GW, Gupta IV, Lisby S, Osterborg traumatismes/Cancers/Surveillance-epidemiologique-des-
A, Hx-CD20-406 Study Investigators. Ofatumumab is active in patients cancers/Projections-Estimations-de-l-incidence-et-de-la-
with fludarabine-refractory CLL irrespective of prior rituximab: results mortalite/Projections-de-l-incidence-et-de-la-mortalite-par-cancer-
from the phase 2 international study. Blood 2011;118:5126–9. en-France-en-2011.

B. Cazin.
Hôpital Claude-Huriez, rue Michel-Polonovski, 59037 Lille cedex, France.
A. Delmer.
Hôpital Robert-Debré, rue du General-Koenig, 51092 Reims cedex, France.
F. Cymbalista.
Hôpital Avicenne, 125 rue de Stalingrad, 93009 Bobigny cedex, France.
V. Leblond.
Service d’hématologie, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, 47-83 boulevard de l’Hôpital, 75651 Paris cedex 13, France.
R. Letestu.
V. Levy.
Hôpital Avicenne, 125 rue de Stalingrad, 93009 Bobigny cedex, France.
O. Tournillac.
CHU Clermont-Ferrand, 58 Rue Montalembert, 63000 Clermont-Ferrand, France.
X. Troussard (troussard-x@chu-caen.fr).
Service d’hématologie, CHU Côte-de-Nacre, 14000 Caen, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Cazin B, Delmer A, Cymbalista F, Leblond V, Letestu R, Levy V, et al. Leucémie lymphoïde chronique.
EMC - Hématologie 2013;8(3):1-15 [Article 13-013-B-20].

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

EMC - Hématologie 15

Vous aimerez peut-être aussi