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1 La cytogénétique et l’hybridation fl
fluorescente in situ (FISH)
Déf. : La cytogénétique et l’hybridation fl fluorescente in situ (FISH) sont des méthodes utilisées pour
déceler les anomalies chromosomiques clonales des cellules malignes → essentielles au diagnostic, à
l’évaluation de la progression, du traitement et du pronostic des pathologies hématologiques.
Les anomalies suivantes peuvent être identifiées
fi :
• des anomalies primaires spécifiques
fi d’une maladie, par ex., la t(9;22) ( « chromosome Philadelphie », uni-
que anomalie chromosomique de la phase chronique de la LMC), avec un lien causal ou pathogénique ;
• des anomalies chromosomiques secondaires liées à l’instabilité génomique et à l’évolution clonale
(par ex., des anomalies structurales non spécifiques
fi et multiples), sans lien causal ou pathogéni-
que évident.
Dg. :
Anomalies chromosomiques rencontrées dans les pathologies hématologiques
Maladie1 Anomalie Pronostic
Leucémie aiguë myéloblastique (LAM) :
Leucémie aiguë myéloblastique (M2) t(8;21) Bon
Leucémie aiguë promyélocytaire (M3) t(15;17) Bon
Leucémie myélomonocytaire aiguë avec inv(16), t(16;16) Bon
éosinophilie médullaire (M4Eo)
LAM type M4 ou M5 t(11q23;n) Mauvais
Sous-types différents,
ff thrombopoïèse anormale inv(3), t(3;3) Mauvais
Sous-types diff
fférents, généralement LAM –5, –7, del(5q), del(7q), Mauvais
secondaire del(17p), ≥ 3 anomalies
Syndromes myélodysplasiques (SMD) :
« Anémie réfractaire » del(5q) Bon
Sous-types différents
ff –Y, del(20q) Bon
Sous-types différents
ff –7, del(7q), t(1;7), >3 Mauvais
anomalies
Leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) :
Sous-types diff
fférents Hyperdiploïde Bon
LAL pré-B t(1;19) Risque
intermédiaire
LAL-B, lymphome de Burkitt t(8;14), t(2;8), t(8;22) Mauvais
LAL pré-pré-B t(4;11) Mauvais
Majoritairement LAL-c t(9;22) Mauvais
Syndromes immunoprolifératifs :
Myélomes multiples (MM) del(13)(q14)(17p) Mauvais
1
Voir aussi les chapitres correspondants : LAL f 7.1.1, LAM f 7.1.2, SMD f 7.2, LLC f 7.5.2, MM f 7.5.10
En règle générale, la présence de multiples anomalies chromosomiques ( 3 anomalies, anomalies
« complexes ») au moment du diagnostic primaire ou au cours d’une maladie est associée à un pro-
nostic péjoratif.
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R. Mertelsmann et al., Précis d’hématologie et d’oncologie
© Springer-Verlag France, Paris 2011
Section 2 Diagnostics particuliers
Objectif
Déceler les anomalies chromosomiques numériques ett structurales dans les clones cellulaires malins.
Indications
• Diagnostic primairee de leucémies aiguës (LAM, LAL), de syndromes myélodysplasiques (SMD),
de leucémie myéloïde chronique (LMC) et d’autres syndromes myéloprolifératifs (SMP), de myé-
lomes multiples (MM), de leucémie lymphoïde chronique (LLC).
• Suivi post-thérapeutiquee – uniquement si un marqueur cytogénétique a été identififié et que les
autres méthodes de diagnostic (morphologie, immunocytologie, diagnostic moléculaire par
PCR) ne donnent pas de résultats définitifs.
fi
• Évaluation du pronosticc de la LAM, du SMD, de la LAL, des MM, de la LLC, de la LMC (voir
ci-dessus).
• Progression ou transformationn des pathologies hématologiques (par ex., SMD, LMC).
Méthodes
• Placer les cellules en métaphase après création d’une culture primaire (non stimulée).
• Colorer les chromosomes condensés en métaphase avec
v une solution de Giemsa ou d’autres méthodes.
• Évaluer, au microscope, la forme, le nombre et la coloration des chromosomes (20–30 métapha-
ses par échantillon).
Critères de clonalité
• Présence d’une anomalie chromosomique structurale identique ou d’un chromosome addition-
nel dans 2 cellules.
• Présence d’une anomalie chromosomique numérique identique dans 3 cellules.
Nomenclature
Symbole Définition
fi
p Bras court du chromosome
q Bras long du chromosome
+ Chromosome additionnel, par ex., « +8 » = trisomie du chromosome 8
– Perte de chromosome, par ex., « –7 » = monosomie du chromosome 7
t Translocation (échange interchromosomique de fragments)
del Délétion (perte de segment chromosomique)
inv Inversion (rotation intrachromosomique des fragments)
der Réarrangement structurel (par ex., translocation déséquilibrée)
i Isochromosome (duplication d’un bras chromosomique)
dup Duplication d’un segment chromosomique
mar Marqueur chromosomique
Limites de la méthode
• Les tests dépendent de la quantité de matériel cellulaire disponible (provenant de préférence du
premier myélogramme) et des conditions de prélèvements et d'expédition (stérilité) ¤ risque de
faux négatif par manque de matériel ou de < 10 métaphases analysables.
• Même si la quantité de matériel disponible est suffisante, la sensibilité est de 1:20 à 1:30 à cause
du nombre limité de cellules analysables et, de ce fait, ne permet pas le dépistage de maladies
résiduelles (MRD : minimal residual disease) si < 5 % des cellules sont identifiées par le marqueur
génétique.
• Les tests dépendent de la division cellulaire ¤ un caryotype normal n’exclut pas la présence de
clones anormaux qui ne se sont pas divisés lors de l’examen.
• Les anomalies structurales inframicroscopiques ne sont pas détectables.
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2.1 La cytogénétique et l’hybridation fl
fluorescente in situ (FISH)
Hybridation fluorescente
fl in situ (« FISH »)
Objectif
Détection (quantitative) d’anomalies numériques ou structurales connues, en particulier lors du suivi
du patient.
Indications
Voir « cytogénétique », en particulier si les méthodes cytogénétiques classiques ne sont pas probantes.
Méthodes
• Hybridation des noyaux fixés
fi (technique de l'interphase) en utilisant une ou plusieurs sondes
ADN fluorescentes spécifi
fiques d’un gène ou d’un chromosome.
• Examen par microscopie à flfluorescence de > 100–400 cellules.
Les avantages par rapport à la cytogénétique classique
• Seuil de détection : 100–1000 cellules peuvent être analysées ¤ sensibilité accrue.
• Contrairement à la métaphase cytogénétique « classique », l’analyse interphasique par FISH ne
dépend pas de la division cellulaire ou des variations de culture cellulaire, permettant ainsi des
résultats quantitatifs.
• Permet d'effectuer les tests avec des marqueurs cytogénétiques prédéfinis.
fi
• Moins d’exigences qualité en ce qui concerne le prélèvement et l’expédition des échantillons.
• Permet de dépister des anomalies dans les maladies où il est difficile
fi d’établir un caryotype en
utilisant une autre technique (par ex., SMD avec myélofifibrose, LAM hypocellulaire).
Limites de la méthode
• Spécificité
fi : ne peut détecter que les anomalies numériques ou structurales connues ou présu-
mées, qui se rapportent à la sonde ADN utilisée (ce n’est pas un test général pour le dépistage de
toutes les anomalies chromosomiques), en complément de l’analyse des chromosomes.
• La qualité de la sonde ADN utilisée.
Réf. : 1. Bordeleau L, Berinstein NL. Molecular diagnostics in follicular non-Hodgkin’s lymphoma. Semin Oncol
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2. Burmeister T, Thiel E. Molecular genetics in acute and chronic leukemias. J Cancer Res Clin Oncol
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3. Grimwade D, Walker H, Oliver F et al. The importance of diagnostic cytogenetics on outcome in AML:
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myeloid leukemia. Int J Hematol 2000;72:261–71
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Section 2 Diagnostics particuliers
Déf. : Détection et caractérisation des altérations génétiques et épigénétiques associées aux tumeurs
malignes. Des modifications
fi spécifi
fiques des acides nucléiques servent de marqueurs moléculaires
pour les clones cellulaires malins.
Ind. : • Confi
firmation du diagnostic par dépistage de marqueurs moléculaires associés à une tumeur
• Identifification des sous-groupes/génotypes pronostiques existant au sein d’une entité tumorale,
pour la planification
fi du traitement.
• Détection des maladies résiduelles minimales dans le cadre des examens de suivi afin
fi de permettre
une intervention thérapeutique précoce.
Des anomalies moléculaires caractéristiques ont déjà été décrites pour de nombreuses tumeurs ;
nous ne listons ici que les marqueurs génétiques qui sont pertinents sur le plan clinique et qui
sont utilisés dans les procédures de diagnostic standard :
• Il faudrait toujours avoir recours à une consultation génétique avant de prendre la décision d'ef-
fectuer un diagnostic moléculaire, si on soupçonne une mutation de la lignée germinale ou une
tumeur héréditaire.
• Les réarrangements de gènes des récepteurs à l'antigène ainsi que les gènes de fusion résultant
du réarrangement de gènes après translocation sont utilisés en routine de façon fiable
fi comme
marqueurs moléculaires d’hémopathies malignes.
• La cytogénétique, la méthode FISH ainsi que le diagnostic moléculaire doivent actuellement être
considérés comme des procédures complémentaires, qui ne peuvent se remplacer l’une l’autre
• Les profilsfi d’expression des gènes établis par oligonucléotides ou par microarrays d’ADNc per-
mettent de tirer certaines conclusions sur l'expression des ARNm pouvant être associés à certaines
tumeurs (f Chap. 2.3).
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2.2 Diagnostic moléculaire
Méth. : Échantillons : sang (EDTA), prélèvement de la moelle osseuse (EDTA), biopsie fraîche ou fi fixée dans
de l’éthanol :
• Isolement de l’ADN ou de l’ARN (selon l’indication ou le marqueur utilisé).
• Tests basés sur l’ARN : transcription inverse de l’ARN et obtention d'ADNc.
• Amplifification de l’ADN ou de l’ADNc via une amplifification en chaîne par polymérase (PCR) en
utilisant des oligonucléotides spécifiques
fi (amorce).
• Analyse quantitative, via une PCR « en temps réel », des produits d’amplification
fi ; analyse semi-
quantitative par électrophorèse en gel (agarose, polyacrylamide).
• Dans des cas particuliers : analyse de l’ADN génomique (Southern blot),
t analyse de l’ARN (northern
blot),
t ligase chain reaction, ou autres méthodes.
Ind. : Confi
firmation du diagnostic
• LMC, syndromes myéloprolifératifs : gène de fusion BCR-ABL.
• Lymphome malin : clonalité des réarrangements des gènes des récepteurs à l'antigène.
• Lymphome folliculaire : réarrangement Ig/BCL2, t(14;18), t(2;18), t(18;22).
• Leucémie aiguë promyélocytaire variante (LAM M3v) PML/RARα.
Maladies résiduelles minimes (MRD) (sensibilité jusqu’à 1 cellule maligne parmi 106
cellules normales)
• LMC : gène de fusion BCR/ABL (en particulier dans les réponses cytogénétiques complètes) :
traitements à base d’IFNα ou d’imatinib après une greffe hématopoïétique autologue ou allogé-
nique, administration des lymphocytes du donneur) ;
• LAM : selon le génotype au moment du diagnostic primaire (par ex., AML1/ETO, CBFβ/MYH11,
PML/RARα) ;
• LAL : selon le génotype au moment du diagnostic primaire (en particulier avec les LAL-Ph1, mais
aussi après translocation du gène MLL, E2A/PBX), détection du réarrangement des gènes du
récepteur à l'antigène ;
• LNH : selon le génotype au moment du diagnostic primaire (par ex., Ig/BCL2), dépistage du
réarrangement des gènes du récepteur à l'antigène.
Avantages
• Seule une petite quantité de matériel est requise pour l’analyse ; aucune fixation
fi spécifi
fique n’est
nécessaire.
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Section 2 Diagnostics particuliers
• Haute sensibilité aux méthodes basées sur la PCR ; particulièrement approprié pour déceler les
maladies résiduelles minimales.
• Contrairement à la cytogénétique, les cellules en mitose ne sont pas nécessaires.
Désavantages
• Les échantillons fifixés dans la formaline conviennent moins à cause de la dégradation des acides
nucléiques.
• Analyse d’un seul marqueur moléculaire par test.
• Un contrôle qualité rigoureux ainsi qu’un local particulièrement isolé sont des mesures primor-
diales à cause de la haute sensibilité des tests basés sur la PCR → une contamination par une
substance étrangère peut générer des faux positifs.
Réf. : 1. Cassinat B, Zassadowski F, Balitrand N et al. Quantitation of minimal residual disease in acute promyelo-
cytic leukemia patients with t(15;17) translocation using real-time RT-PCR. Leukemia 2000;14:324–8
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(AML): a prospective comparison between PCR/FISH and standard cytogenetics in 140 patients with de
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44
2.3 Analyse de l’expression des gènes par microarrays
Méth. : Microarrays
Hybridation d'ARN tumoral marqué par fluorescence avec des sondes génétiques localisées sur une
puce en verre.
• Le nombre de sondes varie de quelques centaines (puces de faible densité) à quelques milliers (puces
de haute densité), selon le type de puce utilisée. Les sondes sont constituées de fragments d’ADNc
amplififiés par PCR (100–3000 paires de bases) ou d’oligonucléotides (25–80 paires de bases).
• Un signal fluorescent indique l’hybridation de l’échantillon ARN par la sonde ADNc.
• Les résultats de l’hybridation (indiquant les schémas d’expression des gènes) sont obtenus par
scan automatisé de la biopuce microarray.
Ind. : Les microarrays sont principalement utilisées dans le cadre d’études cliniques ; des recherches sont
en cours pour une possible utilisation en pratique clinique. Indications :
Identification
fi des mécanismes moléculaires impliqués dans le développement des
tumeurs (v Chap. 1.2)
Mise en évidence des événements génétiques relatifs au développement et à la progression des tumeurs
à l'aide de modèles expérimentaux. L’identification
fi de cibles tumorales spécifi
fiques constitue la base
du développement des traitements ciblés.
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Section 2 Diagnostics particuliers
Pharmacogénomique
L’analyse de l’expression des gènes permet de prédire l’efficacité
fi et la résistance des produits
pharmaceutiques (v Chap. 3.8), ce qui pourrait dans le futur constituer la base de traitements
hématologiques et oncologiques personnalisés.
• Une analyse de 95 gènes permet éventuellement de prédire la chimiosensibilité ou la chimiorésis-
tance au traitement à l’imatinib des patients atteints de LMC Ph+ et de LAL Ph+.
Désavantages :
• coûts élevés des biopuces de haute densité ;
• de gros volumes de données exigeant des analyses bioinformatiques complexes ;
• les gènes cibles, les profifils d’expression et les liens pronostiques n’ont toujours pas été établis pour
la majorité des tumeurs.
Réf. : 1. Baak JPA, Path FRC, Hermsen MAJA et al. Genomics and proteomics in cancer. Eur J Cancer
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2. Bullinger L, Döhner K, Bair E et al. Use of gene expression profifiling to identify prognostic subclasses in
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8. Van de Vijver MJ, He YD, van't Veer LJ et al. A gene-expression signature as a predictor of survival in breast
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46
2.4 Marqueurs tumoraux
Déf. : Les marqueurs tumoraux sont des substances produites par les cellules tumorales malignes qui peuvent
être détectés dans le sang périphérique et dans les autres liquides de l'organisme. Dans un sens plus
restreint du terme, les « marqueurs tumoraux » sont des antigènes, des hormones ou des enzymes
solubles produits par des tumeurs solides et pouvant être détectés dans le sang périphérique.
Ind. : Les analyses des marqueurs tumoraux ont une influence fl clinique limitée à cause de leurs faibles
sensibilité et spécifi
ficité. Des recommandations spécifi fiques quant à leur utilisation sont de ce fait
nécessaires. Généralement, les marqueurs tumoraux sont :
• déconseilléss pour le dépistage de patients asymptomatiques (à l’exception des PSA associés à un
examen rectal et à une échographie chez l'homme âgé de plus de 50 ans) ;
• déconseilléss pour le diagnostic initial de tumeur ;
• déconseilléss pour prouver la malignité en cas d'anomalies d'organes (à l’exception de la détection
de βHCG ou en cas de taux élevé d’AFP chez l'homme) ;
• potentiellement déconseilléss pour évaluer les groupes à risque ou les patients symptomatiques ;
• conseillés au cas par cass pour évaluer le pronostic (ACE dans le cancer colorectal, AFP et βHCG
dans les tumeurs germinales, β2-microglobuline dans le myélome multiple).
L’analyse des marqueurs des tumeurs est principalement utilisée pour l’évaluation du traitement et le
suivi des patients traités pour détecter plus précocément une évolution
v tumorale (rechute, métastase).
• Une élévation du taux des marqueurs tumoraux peut être détectée plusieurs mois avant l’appari-
tion des premiers symptômes cliniques.
• Des conclusions cliniques fifiables peuvent être obtenues à partir de la cinétique d’évolution des
marqueurs tumoraux, mais pas sur valeurs des isolées.
L’indication de l’analyse des marqueurs tumoraux dépends surtout de la pertinence clinique. Par exemple :
• dans les tumeurs germinales, la recherche de l'AFP et de la βHCG est appropriée, en raison des
implications thérapeutiques ;
• dans le cancer du pancréas métastasé, la recherche de CA 19-9 n’a pas de raison d’être → en
situation palliative, la prise en charge thérapeutique dépend des symptômes cliniques ; ici, les
marqueurs tumoraux ne sont pas nécessaires.
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Section 2 Diagnostics particuliers
Réf. : 1. Brawer MK. Prostate-specifi fic antigen: current status. CA Cancer J Clin 1999;49:264–81
2. Gion M, Mione R, Barioli P et al. Dynamic use of tumor markers: rationale, clinical applications and
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3. Locker GY, Hamilton S, Harris J et al. ASCO 2006 Update of recommendations for the use of tumor mar-
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Marqueurs tumoraux
Marqueurs Caractérisation Valeur normalea Sérum-t½ Élévation par type de tumeur (sensibilité) Maladies donnant des faux
Synthèse physiologique positifs (spécificité)
fi
AFP α1-fœtoprotéine, < 15 ng/ml 3–6 j Carcinome hépatocellulaire (90 %), Nécrose hépatique (80 %),
Sinus endodermique, foie fœtal tumeurs germinales (50–80 %), tumeurs hépatite (60 %), cirrhose
du sinus endodermique (100 %) (20 %), grossesse, spina bifida
fi
βHCG Gonadotrophine chorionique β, ʑ < 5 U/l 18–24 h Tumeurs germinales non séminoma- Grossesse (100 %)
Structures trophoblastiques teuses (50–85 %), choriocarcinome
(100 %), môle hydatiforme (97 %)
β2 -MG β2-microglobuline, 1,2–2,5 mg/l – Myélome multiple (70 %), lymphome non Maladie rénale avec défaut de
Lymphocytes, Macrophages hodgkinien filtration glomérulaire
Calcito- Calcitonine < 300 ng/l 12 min Carcinome médullaire de la thyroïde Hyperplasie des cellules C
nine Cellules thyroïde C
CA125 Antigène carcinologique 125 < 65 U/ml 4–5 j Tumeurs malignes séreuses de l’ovaire Grossesse, règles, maladies
Épithéliums ovarien et bronchique (90 %), cancer du poumon, cancer du bénignes de l’ovaire, du foie et
côlon, cancer du sein du pancréas, péritonite
CA 15-3 Antigène carcinologique 15-3 < 28 U/ml 10–14 j Cancer du sein (30–60 %) Mastopathie, cirrhose
Épithéliums hépatique
CA 19-9 Antigène carcinologique 19-9 < 37 U/ml – Carcinomes pancréatique (75–85 %), Cholécystite (50 %), cholestase,
Épithélium gastro-intestinal fœtal gastrique (40–60 %), colorectal (25– pancréatite (30 %), hépatite
50 %), hépatocellulaire (40 %) (25 %), cirrhose (20 %), colite
CA 72-4 Antigène carcinologique 72-4 < 4 U/ml – Cancer gastrique (50 %), cancer de Maladies gastro-intestinales
Épithéliums l’ovaire (60–70 %) bénignes
ACE Antigène carcinoembryonnaire < 5 ng/ml 14–21 j Cancers colorectal (50–80 %), pancréa- Cirrhose hépatique (30 %),
Muqueuse intestinale embryon- tique (55–60 %), gastrique (45 %), du maladies de l’intestin, du foie,
naire, pancréas et foie sein (35–55 %), pulmonaire (30–50 %) du pancréas et du poumon,
hémodialyse (30 %), fumeurs
(3 %)
CYFRA Épithélium squameux du poumon < 4 U/ml – Cancer pulmonaire à cellules squameuses Spécificité
fi 90 %
21-1 (60–80 %)
IAA Acide 5-OH indol-acétique < 9 mg dans les – Tumeur carcinoïde –
urines de 24-h
a
Dépendant de la méthode utilisée
49
2.4 Marqueurs tumoraux
Marqueurs tumoraux (suite)
50
Marqueurs Caractérisation Valeur normalea Sérum-t½ Élévation par type de tumeur (sensibi- Maladies donnant des faux
Section 2
a
Dépendant de la méthode utilisée
2.5 Antigènes CD et diagnostic immunocytologique
Déf. : Antigènes CD
Ce sont des antigènes de surface qui ont été regroupés en « Clusters de différentiation (CD) ». Des
ateliers de travail internationaux (International Workshops) mettent à jour périodiquement la systé-
matisation des antigènes sur des cellules hématologiques et les anticorps nécessaires à leur détection.
L’objectif est de regrouper les anticorps qui reconnaissent les mêmes antigènes en « clusters », permet-
tant ainsi une classification
fi essentielle pour les besoins diagnostiques et thérapeutiques. Au total, 350
antigènes de surface cellulaire sont enregistrés dans la nomenclature CD. La fonction de certains de
ces antigènes est inconnue. La classifification CD est à la base du diagnostic immunocytologique.
Immunocytologie
Identifification de molécules (antigènes) membranaires et intracytoplasmiques sur et dans différentes
cellules types en utilisant des anticorps spécifiques.
fi
Ind. : Outre la cytologie et la cytochimie, l’immunocytologie est une méthode complémentaire pour
le diagnostic des leucémies et des lymphomes. Les informations relatives à l’immunocytologie
sont incorporées dans les classififications REAL et OMS pour les lymphomes (f Chap. 7.5) et
dans la classification
fi French-American-British Group (FAB) pour les leucémies (f Chap. 7.1).
L’interprétation des résultats immunocytologiques est basée sur la connaissance des schémas
d'expressions des antigènes des cellules saines.
Indications
• Leucémies aiguës : examen essentiel pour le diagnostic primaire ; pour le suivi, utilisation
seulement du « phénotype informatif » (c’est-à-dire, si les résultats immunocytologiques ont
contribué au diagnostic).
• Lymphomes : lymphomes non hodgkiniens, leucémie à tricholeucocytes, plasmocytome.
• Syndromes myéloprolifératifs (SMP)/syndromes myélodysplasiques (SMD) : caractérisation des
blastes dans le développement de la leucémie aiguë.
• Infi
filtration d’organe par des cellules malignes épithéliales : détection des cellules cytokératine
positives. La valeur pronostique de « l’invasion
n microscopique minimale de cellules cancéreuses »
(TNM stage M(i)) de la moelle osseuse ne fait pas encore l’unanimité.
• Évaluation des anomalies de l’immunité cellulaire.
• Décompte des cellules hématopoïétiques progénitrices (CD34+).
• Hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN).
Analyse immunocytologique
• La qualité/valeur informative de l’analyse dépend largement de la rapidité d'analyses des échan-
tillons ¤ transport des échantillons immédiatement après prélèvement ; en général, les échan-
tillons doivent être analysés en moins de 24 heures ;
• L’analyse immunocytologique est généralement effectuée avec des anticorps marqués au fluoro- fl
chrome et avec un cytomètre en fl flux ; si peu de cellules sont disponibles, (par ex. liquide amniotique,
ganglion lymphatiques, aspirats d’organes, détection de cellules épithéliales dans les tissus) il est
nécessaire de faire une coloration immunocytologique de cellules isolées sur lame ;
• Les méthodes immunocytologiques (utilisation de cellules non fixées) fi peuvent utiliser une large
gamme d’anticorps en comparaison avec l’immunohistochimie (utilisation de cellules fixées fi par
formaline, inclusion à la paraffine).
fi
51
Section 2 Diagnostics particuliers
Dg. : Afin d'interpréter correctement une analyse immunocytologique, il faut tenir compte des résultats
des tests diagnostiques supplémentaires et de l'examen clinique.
Leucémies aiguës
Classifi
fication des leucémies aiguës lymphoblastiques
Type Critères
Ba 2 marqueurs positifs : CD19+, CD79a+, CD22+
LAL pro-B B-I Pas d’autres marqueurs positifs de cellule B
LAL commun (LAL-c) B-II En plus de : CD10+
LAL pré-B B-III En plus de : IgM+ cytoplasmique
LAL –B mature B-IV Cytoplasmique/membranaire, kappa+ ou
lambda+
Tb CD3+ cytoplasmique ou membranaire
LAL pro-T T-I CD7+
LAL pré-T T-II CD2+/CD5+/CD8+
LAL-T cortical T-III CD1a+
LAL –B mature T-IV CD3+ et CD1a- membranaires
LAL -T α/β T-IVa TCRα/β
LAL-T γ/δ T-IVb TCRγ/δ
LAL avec marqueurs LAL My+ Co-expression de 1–2 marqueurs myéloïdes ;
myéloïdes cependant, pas de critère suffisant
ffi de leucémie
aiguë biphénotypique
a
Généralement TdT+ (excepté B-IV)
b
Généralement TdT+, HLA-DR– et CD 34–
Classifi
fication des leucémies aiguës myéloïdes
Type FAB Critères
Myélomonocytique – – 2 marqueurs positifs : myélopéroxidase,
CD13, CD33, CD65, CD117
Érythrocytaire, immature – M6 Immunophénotypiquement non classable
Érythrocytaire, mature – M6 Glycophorine A positive
Mégacaryocytaire – M7 CD41+ et/ou mCD61+/cyCD61+
LAM peu diff
fférenciée LAM-MO M0 Peroxydase/estérase/CD3/CD79a/CD22 négatif
LAM TdT positive LAM-Tdt+ – TdT+
LAM avec marqueurs LAM – Co-expression de 1–2 marqueurs lymphoïdes ;
lymphoïdes pas de critère de leucémies aiguës biphénoty-
piques
52
2.5 Antigènes CD et diagnostic immunocytologique
Lymphomes leucémisés
La distinction entre les lymphocytes néoplasiques et une prolifération lymphoïde secondaire (réac-
tionnelle) est réalisée par :
• la détection de monoclonalité (restriction aux chaînes légères kappa ou lambda) ;
• la sur-expression ou l'absence de marqueurs (leucémies à cellule T mature).
Le diagnostic précis d’une maladie/d’un lymphome n'est possible que si la morphologie des cellules
et le tableau clinique sont eux aussi pris en compte. Néanmoins, des données préliminaires sur l'utili-
sation de l'immunophénotype ont montré que son utilisation permet facilement la distinction entre
LLC et autres lymphomes B avec cellules anormales circulantes.
Classifi
fication des lymphomes leucémisés à cellules B
Antigène Diagnostic
LLC
C leucémie lymphoïde chronique, LPL L leucémie prolymphocytaire, LTL L leucémie à tricholeucocytes, LF
lymphome folliculaire, LCM M lymphome à cellule du manteau, ICLP P immunocytome lymphoplasmacytoïde,
LSLV
V lymphome splénique à lymphocytes villeux, LCP leucémie à plasmocytes, – pas de expression d’antigène,
+ expression d’antigène chez < 50 % des cas, ++ expression d’antigène chez > 50 % des cas, +++ expression
constante d’antigène, w faible expression d’antigène, s forte expression d’antigène
53
Section 2 Diagnostics particuliers
Classifi
fication des lymphomes leucémisés à cellule T
Antigène Diagnostic
LPL-T SS/MF LGLG LCT adulte
TdT − − − −
CD1a − − − −
CD2 +++ +++ +++ +++
CD3 +++ +++ +++ +++
CD4 + +++ + +++
CD5 +++ +++ +++ +++
CD7 +++ − + +
CD8 + − ++ −
CD25 − − − +++
CD56 − − ++ −
CD57 − − ++ −
HLA-DR − − − +
LPL-TT leucémie prolymphocytaire à cellule T, SS/ S MFF syndrome de Sézary/mycosis fongoïde, LGLG leucémie à
grands lymphocytes granuleux, LCT T leucémie à cellule T, – pas de expression d’antigène, + expression d’antigène
chez < 50 % des cas, ++ expression d’antigène chez > 50 % des cas, +++ expression constante d’antigène, w faible
expression d’antigène, s forte expression d’antigène.
B lymphocytes B, DC
C cellules dendritiques, Mono monocytes, NK
K cellules natural killer, Subb sous-population,
T lymphocytes T
54
2.5 Antigènes CD et diagnostic immunocytologique
B lymphocytes B, DC
C cellules dendritiques, Mono monocytes, NK
K cellules natural killer, Subb sous-population,
T lymphocytes T
55
Section 2 Diagnostics particuliers
B lymphocytes B, DC
C cellules dendritiques, Mono monocytes, NK
K cellules natural killer, Subb sous-population,
T lymphocytes T
56
Classification
fi des lymphomes à cellules-B : immunocytologie selon REAL/OMS
Real/OMS, Kiel Antigènes de cellule B : CD Antigènes de cellule T : CD sIg cIg Autre, cytogénétique
19 20 79a 22 5 10 11c 23 43 103
Cellules B matures +++ +++ +++ +++ +++ CD45+++, HLA-DR+++,
FMC7+++
Plasmocytes +++ CD38++, CD138+++,
CD45+
B-LBL, B-lympho- +++ + +++ +++ +++ − TdT+++, HLA-DR+++,
blastique cMu+, CD34++, IgH/
IgL/réarrangement TCR
B-CLL, B-SLL, +++ +++ +++ +++ +++ − + +++ +++ M+++ + FMC7+,+12(30 %),
immunocytome (−) D++ 13q–(25 %), réarrange-
lymphoplasmacytoïde ment IgH/IgL, t(11;14)
B-PLL
Lymphome lymphop- +++ +++ +++ +++ − − + ++ M+++ M+++ Réarrangement IgH/IgL
lasmacytoïde, D– D–
immunocytome,
immunocytome
lymphoplasmacytoïde
Lymphome à cellule +++ +++ +++ +++ +++ + − − +++ M+++ Ig lambda > kappa, FDZ
du manteau, D+++ t(11;14)
centrocytique
Lymphome du centre − ++ − + − M++ FDZ, antigène associé à la
folliculaire (I, II, III) D>G cellule B
Lymphome follicu- t(14 ;18) (70–95 %)
laire, cb cc
B-LBL lymphome lymphoblastique B, B-CLL L leucémie lymphoïde chronique à cellule B, B-SLL L lymphome à petite cellule lymphocytique , B-PLL L leucémie prolymphocytaire, cb ccc centro-
blastique centrocytique, VLL lymphocytes villeux, cbb centroblastique, B-ibb immunoblastique à cellule B, FDZ
Z cellules dendritiques folliculaires, +++ positif chez > 90 % des cas, ++ positif chez
> 50 % des cas, + positif chez < 50 % des cas, – positif chez < 10 % des cas, () = cas rares, Igg immunoglobulines (classes d’immunoglobulines A, M, D, G), les caractéristiques en rouge sont
importantes pour la défifinition ou pour le diagnostic différentiel
57
2.5 Antigènes CD et diagnostic immunocytologique
Classification
fi des lymphomes à cellules-B : immunocytologie selon REAL/OMS (suite)
58
Real/OMS, Kiel Antigènes de cellule B : CD Antigènes de cellule T : sIg cIg Autre, cytogénétique
Section 2
CD
19 20 79a 22 5 10 11c 23 43 103
Lymphome à cellule B +++ +++ +++ +++ − − ++ − + M>G, ++ Trisomie 3, t(11;18)
de la zone marginale, D−
extranodal (MALT),
nodal, monocytoïde,
immunocytome
Lymphome de la zone +++ +++ +++ +++ − − + − + M>G, ++ Pas de trisomie 3
marginale splénique D
Diagnostics particuliers
± VL
Leucémie à tricholeu- +++ +++ +++ +++ − − +++ − +++ +++ CD25+++, FMC7+++
cocyte réarrangement IgH/IgL
Plasmocytome, − − ++ − ++ − +++ CD45+, HLA-DR+,
myélome CD38+++, EMA+,
CD56++, réarrangement
IgH/IgL
Lymphome cb diffus ff à +++ +++ +++ +++ + + ++ + CD45+ réarrangement
large cellule B ; B-ib ; bcl-2 (20–30 %)
cellule large,
anaplasique
Sous-type large BL : +++ +++ +++ +++ − − CD45+, CD30+, CD15-
médiastinal primaire réarrangement IgH-, IgL
Lymphome de +++ +++ +++ +++ − +++ − M+++ CD77+++, t(8;14), t(2;8),
Burkitt + t(8;22)
LB de haut grade, +++ +++ +++ +++ − − Réarrangement bcl-2
lymphome du type (30 %)
Burkitt
B-LBL lymphome lymphoblastique B, B-CLL L leucémie lymphoïde chronique à cellule B, B-SLL L lymphome à petite cellule lymphocytique , B-PLL L leucémie prolymphocytaire, cb ccc centro-
blastique centrocytique, VLL lymphocytes villeux, cbb centroblastique, B-ibb immunoblastique à cellule B, FDZ
Z cellules dendritiques folliculaires, +++ positif chez > 90 % des cas, ++ positif chez
> 50 % des cas, + positif chez < 50 % des cas, – positif chez < 10 % des cas, () = cas rares, Igg immunoglobulines (classes d’immunoglobulines A, M, D, G), les caractéristiques en rouge sont
importantes pour la défifinition ou pour le diagnostic différentiel.
Classifi
fication des lymphomes des cellules-T : immunocytologie selon REAL/OMS
Real/OMS, Kiel Antigènes de cellule T : CD TdT Cellules Autre, cytogénétique
B
1a 2 3 4/8 5 7 16 25 56 57
Cellules T matures – +++ +++ +++ +++ –
T-LBL, ++ var +++ +++ var +++ +++ +++ +++ – Ig–, TCR réarrangement var.,
T-lymphoblastique – (réarrangement IgH)
T-CLL/T-PLL – +++ +++ +++ +++ +++ (–) inv14 (q11;q32) (75 %),
trisomie 8q
Leucémie LGL, cellule T +++ +++ 4– – – +++ – – ++ TCRαβ+++, réarrangement
type, T-CLL TCR
Cellule type NK +++ – 8++ +++ ++ ++ TCRβ-, lignée cellule
germinale
Mycosis fongoïde / +++ +++ +++ 4+++ +++ + – S-100+++, cellules de
Syndrome de Sézary (8+) Langerhans, réarrangement
TCR
Lymphome à cellules T ++ ++ 4>8, (–) ++ + – Réarrangement TCR commun
périphériques, non
spécifié
fi
Lymphome de la zone
T, lymphoépithéloïde,
T-ib pléomorphe à
-petites, -moyennes,
-larges cellules
Lymphome angio- 4+++ + antigènes associés à FDZ,
immunoblasique TCR, réarrangement TCR
(75 %)/IgH (10 %), EBV+,
trisomie rare 3 / 5
Lymphome angiocen- +++ – +++ ++ ++ +++ Réarrangement EBV+ Ig dans
trique les cas pulmonaires
T-LBLL lymphome lymphoblastique T, T-CLL L leucémie lymphoïde chronique T, T-PLL L leucémie prolymphocytaire T, LGL L large granular lymphocyte, T-ibb cellule T immunoblastique, TCR
récepteur de cellule T, FDZ Z cellules folliculaires dendritiques, varr variable, +++ positif chez > 90 % des cas, ++ positif chez > 50 % des cas, + positif chez < 50 % des cas, – positif chez < 10 %
des cas, () = cas rares, les données en rouge sont importantes pour la défi finition ou pour le diagnostic différentiel
59
2.5 Antigènes CD et diagnostic immunocytologique
Classification
fi des lymphomes des cellules-T : immunocytologie selon REAL/OMS (suite)
60
Real/OMS, Kiel Antigènes de cellule T : CD TdT Cellules Autre, cytogénétique
Section 2
B
1a 2 3 4/8 5 7 16 25 56 57
Lymphome intestinal à +++ 4− +++ CD103+++, réarrangement
cellules T 8++ TCRβ
(± entéropathie)
Lymphome/leucémie à +++ +++ 4+++ +++ − +++ Réarrangement TCR, HTLV1
cellules T adultes- 8+ +
petites, -moyennes,
-grandes cellules
Diagnostics particuliers
pléomorphe, HTLV+
Lymphome anaplasique var + var var ++ CD30+++, EMA++, CD 15+,
à larges cellules (cellule CD43+, CD45++, CD68–,
de type T-/nul) t(2;5), réarrangement TCR
anaplasique à grandes (~50 %)
cellules (Ki-1)
lymphome à cellules T
T-LBLL lymphome lymphoblastique T, T-CLL L leucémie lymphoïde chronique T, T-PLL L leucémie prolymphocytaire T, LGL L large granular lymphocyte, T-ibb cellule T immunoblastique, TCR
récepteur de cellule T, FDZ Z cellules folliculaires dendritiques, varr variable, +++ positif chez > 90 % des cas, ++ positif chez > 50 % des cas, + positif chez < 50 % des cas, – positif chez < 10 %
des cas, () = cas rares, les données en rouge sont importantes pour la définition
fi ou pour le diagnostic différentiel
2.5 Antigènes CD et diagnostic immunocytologique
Réf. : 1. Bene M, Castoldi G, Knapp W et al. Proposals for the immunological classification
fi of acute leukemias.
Leukemia 1995;9:1783–6
2. Bennett J, Catovskz D, Daniel M et al. Proposed revised criteria for the classifi
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leukemias. Ann Intern Med 1985;103:626–9
3. Cheson B, Cassileth P, Head D et al. Report off the National Cancer Institute-sponsored workshop on
definitions
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proposal from the International Lymphoma Study Group. Blood 1994;84:1361–92
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7. Mason D et al (eds). Leucocyte Typing VII. Oxford University Press, 2001
8. Stetler-Stevenson M, Braylan RC. Flow cytometric analysis of lymphomas and lymphoproliferative disor-
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10. Zola H, Swart B, Nicholson I et al. CD molecules 2005: Human cell differentiation molecules. Blood
2005;106:3123–3126
61
Section 2 Diagnostics particuliers
Class. : Le CMH est un ensemble de gènes hautement polymorphes dont les produits (les glycoprotéines
polymorphes membranaires) sont exprimés par de nombreux types de cellules. Ces produits sont
importants pour la distinction immunologique entre le soi (endogène) et le non-soi (exogène). Le
système HLA, ou CMH humain, est localisé sur le bras court du chromosome 6 (région 6p21.31)
et comprend quelques 200 gènes qui sont divisés en trois classes. Plus de 40 gènes appartenant aux
classes I et II codent pour les antigènes d’histocompatibilité classiques.
α2 α1 α1 β1
α3 β2m α2 β2
62
2.6 Système HLA et CMH
Phys. : L’important polymorphisme allélique des gènes HLA se concentre dans la région du site de fixation
fi
de l’antigène et a ainsi une infl
fluence décisive sur la présentation des antigènes. Il est d’importance
capitale dans la régulation du système immun en contribuant à la différence entre le « soi » et le
« non-soi » et en modelant le développement d’un répertoire de cellules T matures.
À la différence des lymphocytes B, les lymphocytes T ne reconnaissent pas les antigènes dans leurs
formes libres, solubles, mais seulement en tant que peptides reliés à une certaine molécule CMH à la
surface de la cellule (« restriction CMH »). Le complexe CMH–antigène interagit spécifiquement
fi avec
les récepteurs des cellules T (RCT).
63
Section 2 Diagnostics particuliers
utilisée pour le typage des groupes majeurs de HLA-A et -B, de faible définition.
fi Les méthodes
sérologiques dépendent de l’expression des molécules de CMH sur la surface cellulaire et elles
échouent en présence de cellules non vivantes ou en présence de faible expression CMH ;
• des méthodes de typage moléculaire basées sur le PCR R qui utilisent soit des amorces à séquence
spécififique (« PCR-SSP ») ou des oligonucléotides (« PCR-SSO »), avec des défi finitions faible/
moyenne/haute ;
• séquençage ADN N des locus HLA pour la détection des allèles individuels. Les méthodes de biologie
moléculaire pour le typage sont plus reproductibles et doivent généralement être utilisées pour le
typage de l’HLA de classe II et de l’HLA-C ;
• une culture mixte lymphocytaire(CML) pour l’analyse des différences donneur/receveur des gènes
de classe II ;
• une vue d’ensemble des allèles HLA actuellement détectables par des techniques sérologiques et
biologiques moléculaires est accessible à l’adresse suivante : www.worldmarrow.org.
Réf. : 1. Fisch P, Moris A, Rammensee HG et al. Inhibitory MHC class I receptors on gammadelta T cells in tumour
immunity and autoimmunity. Immunol Today 2000;21:187–191
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4. Marsh SG, Bodmer JG, Albert ED et al. Nomenclature for factors of the HLA system, 2000. Tissue Antigens
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64