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I

EPIGRAPHE

« La fraude la mieux ourdie a pour point de départ, une stupidité de


la conscience »

George Sand

LIGHT MUTONJ Light


II

DEDICACE

A mon Dieu tout puissant et son fils jésus christ notre seigneur et
sauveur ;
A vous mon cher papa MARTIN TSHIBAND pour m’avoir donné la
vie, et aussi me faire découvrir le monde de la science.
A vous chère maman IREN NGOMB pour tes multiples sacrifices et
ton attachement indéfectible.
A vous mes sœurs et frères ; HARLY MULAJ ; RAYES
ELISABETH ; SCHADRACK ; RAINBOW BINENE ; MARTIN GLORY ;
ISRAEL KAZADI ; HEAVEN SABW ; MOSES MWAMB ; ainsi qu’à ma
merveilleuse cadette WISHTED FINISHED.
A vous mes nièces ; Bérénice KANJINGA ; LUSHIMA
MWAMBA Priscille ; Ma chance SABWU

LIGHT MUTONJ Light


III

REMERCIEMENTS

Nos remerciements s’adressent à notre divin créateur ; le Dieu très


haut ; qui est le maitre de temps et des circonstances et qui par sa grâce divine,
nous a accordé les atouts possibles pour que nous sayons au bout de ce travail.
Que son nom soit loué et béni à jamais.

Nos remerciements s’adressent au professeur GODE MPOYI


KADIMA au chef des travaux MPUTU ainsi qu’à l’assistant BOBO qui ont assuré
la direction de ce présent travail.

Nos sincère compliments à nos autorités académiques, ainsi qu’à nos


chers professeurs qui malgré des difficultés survenues suite à cette pandémie
dévastatrice de la COVID19, ont assuré la dispensassions de leurs connaissances
scientifiques.

Nous remerciements s’adressent également à l’endroit de ceux qui


par leurs conseils, soutiens ; attentions et attachements nous ont permis d’achever
ce travail : BOLANGI SILIZO Alphonsine, BAHATI YALA Esther ;
MOMBOLE KIABIA Sarah ; Richard MASHITA ; Richard NDAYA ;
AMINATA MWANAPUNDA ; MBUYI LUKUMUENA Divine ; Lydie
MOZA ; NGALULA Nathalie ; KAMISEMBA NTUMBA ; BEYA BUKASA ;
ainsi qu’à toute l’équipe technique de l’Assemblée chrétienne de Lingwala ainsi
qu’à tous les personnels de KIN ACTU TV.
Nous pensons aussi à tous nos amis et compagnons de lutte avec qui
nous avons partagé les peines et les chagrins de notre cursus universitaire :
LUINDI PHILEMON ; MATONDO KWANZAMBI ; MATA MAGBALA,
MAFUKA NZANELO ; MBALABO KAMANGO ; MAKUMPA
TSHIMBALANGA ; JEAN PIERRE MASANGA ; MBUNDU BILENGA ;
MUTUNGI KULUKA ; MBUYI KADIMA ; MAZENI MAKIKI ; MBULAYI
YOWA.
Ainsi dit, nous remercions avant de clore cette page, nos amis ainsi
que tous ceux qui d’une manière ou d’une autre ; nous ont soutenu au cours de
notre parcours universitaire.
IV

SIGLES ET ABREVIATION
DGDA : Direction générale de douanes et accises
RDC : République Démocratique Du Congo
TIC : Technique de l’information et de la communication
DD : Droit des douanes
OFIDA : Office des Douanes et Accises
ATB1 : Attaché de bureau de première classe
OPJ : Officier de police judiciaire
NTIC : Nouvelles technologies de l’information et de la communication
SYDONIA : Système douanier automatisé
CNUCED : Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement
EIC : Etat indépendant du Congo
DGI : Directions Générale des impôts
DGRAD : Directions
OCC : Office congolaise de contrôle
COVID19: Coronavirus 2019
FOB: Free On Board
CIF: Cost insurance freight
V

LISTE DES TABLEAUX ET SCHEMAS

 TABLEAUX
Tableau n°01 : Nature des recettes réalisées par la DGDA
Tableau n°02 : Indicatif de la répartition de l’assiette imposable exercice 2017
Tableau n°03 : synthèse des recettes des douanes et accises exercice 2014
Tableau n°04 : synthèse des recettes des douanes et accises exercice 2015
Tableau n°05 : synthèse des recettes des douanes et accises exercice 2016
Tableau n°06 : Récapitulatif des recettes des douanes et accises, exercice 2014
Tableau n°07 : Récapitulatif des recettes des douanes et accises, exercice 2015
Tableau n°08 : Récapitulatif des recettes des douanes et accises, exercice 2016
 SCHEMA
Schéma n°01 Répartition de l’assiette imposable
Schéma n°02 Organigramme de la DGDA
1

0. INTRODUCTION GENERALE

0.1 Présentation du sujet


Les autorités publiques du monde entier sont aujourd'hui tenues de
dispenser des services publics par voie électronique. De ce fait pour la douane,
cet impératif s'est imposé compte tenu de ses responsabilités importantes en
matière de contrôle des marchandises, de perception des taxes et de surveillance
des frontières, c’est pourquoi les administrations des douanes ont ensuite
commencé à utiliser les technologies de l’information et de la communication
(TIC) pour procéder à l’inspection des marchandises et à des renseignements
pertinents figurant sur les déclarations à l’importation et à l’exportation établies
sur papier.
Y égard à ce qui précède, l’Etat congolais s’organise à travers les
régies financières à qui, il attribue la mission fiscale. Parmi eux il s’agit de la
Direction Générale des Douanes et Accises, DGDA en sigle. Ainsi, Notre
préoccupation dans ce travail consiste à étudier : « L’apport de l’informatique
dans la lutte contre la fraude douanière en RDC cas de la DGDA de 2014 à 2017
».

0.2 Contexte de l’étude


Outre sa mission fiscale qui consiste à percevoir pour le compte de
l’Etat les droits et taxes sur les marchandises qui franchissent les frontières, la
douane assure également une mission de lutter contre la fraude et les grands trafics
internationaux. Elle a en charge la protection des intérêts économiques et
financiers.
Pour pouvoir s’acquitter de ces responsabilités, la douane est tenue
d’intervenir, régulièrement, dans le mouvement des marchandises aux frontières
nationales afin de les examiner et/ou d’examiner les informations y relatives 1.
Selon la procédure douanière, le propriétaire de la marchandise ou son
représentant est tenu de souscrire une déclaration douanière, et à son tour l'agent
de douane procède à sa vérification et au contrôle physique de la marchandise,
puis liquide et perçoit les droits dus au profit du Trésor public.

L’informatisation des procédures douanières et l’échange


électronique d’informations, (par exemple les données sur le fret et les
déclarations de marchandises) ouvrent la voie au traitement des informations
avant l’arrivée et/ou avant le départ des marchandises. La saisie et la vérification
des données officielles avant l’arrivée des envois à l’exportation ou à
l’importation au point de contrôle matériel de la douane, permettent aux
1
Convention de Kyoto – Annexe Générale, 2014, p.21
2

administrations de procéder à une première évaluation des risques et de notifier


par voie électronique les décisions concernant le statut de la mainlevée2 des
marchandises dès leur arrivée.
Le décret n°09/43 du 03 décembre 2009 portant création et
organisation de la Direction Générale des Douanes et Accises, constituant l’un
des piliers pourvoyeurs des recettes publiques de l’Etat en fournissant à ce dernier
les ressources financières pour qu’il parvienne à réaliser ses objectifs pour la
construction des hôpitaux et écoles ; d’aménagement des routes ; de versement
des salaires aux fonctionnaires, et une bonne condition de vie à sa population.
En effet du point de vue fiscal la DGDA a pour mission de percevoir
les droits, taxes et autres redevances à caractère douanier et fiscal, présent et à
venir et qui sont dus soit de l’importation ou de l’exportation des marchandises
de toutes natures, soit du fait de leur transit ou de leur séjour en entrepôt douanier
comme en sus évoqué.
La DGDA joue un rôle majeur dans l’économie nationale notamment
en facilitant et sécurisant les échanges commerciaux et la production locale des
produits soumis aux droits d’accises ; protégeant l’espace économique national en
particulier par l’application des normes aux frontières ; faisant respecter les règles
des politiques d’intégration du pays dans les communautés économiques
régionales ; établissant les statistiques du commerce extérieur.
Dans l’espace du territoire national, la DGDA assure la protection et
la sécurité des citoyens notamment en appliquant les législations connexes aux
frontières concernant la protection de l’environnement conformément aux
conventions internationales ; protégeant la société contre toutes sortes de trafics
illicites, comme ceux des marchandises dangereuses, des déchets toxiques et des
produits qui appauvrissent la couche d’ozone ; assurant la mise en œuvre des
mesures de protection de la chaîne logistique internationale ; surveillant les
frontières et les fabriques des produits soumis aux droits d’accises ; luttant contre
le terrorisme, la criminalité transfrontalière organisée et le blanchiment d’argent ;
relevant les infractions en matière des douanes et accises.

2
« La main levée est l’acte par lequel les autorités douanières mettent à disposition après contrôle d’une
marchandise aux fins prévues par le régime douanier sous lequel elle est placée. Elle est accordée pour les
marchandises déclarée dès que la douane en a terminé la vérification ou a pris la décision de ne pas soumettre à
une vérification, sous réserve : qu’aucune infraction n’ait été relevée ; que la licence d’importation ou exportation
aient été communiqués ; que toutes les autorisations relatives au régime considéré aient été communiqués ; que
les droits et taxes aient été acquittés ou que les mesures nécessaires aient été prises en vue d’assurer leur
recouvrement » ( Dictionnaire du commerce international)
3

0.3 Phénomène observé


Certaines marchandises sont dédouanées sans paiement des droits de
douane dus du fait de l'intervention exercée par des dirigeants politiques et
militaires affairistes et par la corruption des agents de douanes qui favorisent des
fausses déclarations. Dans ce contexte, plusieurs agents de douane soustraient à
leur tour, des recettes douanières en les minorants, ce qui est qualifié en droit
pénal de détournement des deniers publics. Tout ceci constitue des freins à
l'augmentation de la capacité mobilisatrice des recettes publiques, au
redressement des finances publiques et à la contribution de l'Administration
douanière au développement national.
Dans ce même ordre d’idée, il arrive que certains trafiquant et
commerçant utilisent les handicapés en exploitant leur infirmité pour procéder à
des fraudes douanières car ces derniers bénéficient parfois de traitement de faveur
et la compassions par les contrôleurs dans les frontières, ce qui facilite l’entrée
illégale des marchandises, et de ce fait il est difficile d’identifier leurs
manipulateurs, si l’on n’a pas pris le temps d’observer ce vaste mouvement. (Cas
d’espèces, frontières entre la RDC et la Zambie à kasumbalesa).

0.4 Justifications de l’étude


Le choix de ce sujet permettra aux administrations douanières
d’améliorer leur technique de contrôle aux frontières afin de lutter contre la fraude
pour permettre à la douane de bien jouer ses différents rôles et cela permettra à la
RDC de rattraper son retard de développement économique à travers de pertes
causée par la fraude, d’autant plus que son l’économie est extravertie.
Du point de vue scientifique, le présent travail constituera une base
des données que d’autres chercheurs pourront exploiter pour éventuellement nous
compléter. Cette recherche vise également à appeler la conscience professionnelle
et sens de l’esprit patriotique de tout douanier par rapport au rôle important qu’il
est appelé à jouer de pourvoyeur de recettes en dénonçant toute pratique de fraude
et les opérateurs économiques qui y participe.

0.5 Délimitation de l’étude


La délimitation de tout travail scientifique s’avère indispensable,
ainsi notre travail ne peut pas échapper à cette règle universelle. Pour éviter de
traiter un sujet de recherche vague, nous avons délimité notre sujet dans le temps
et dans l’espace.
De ce fait, notre champ d’investigation est la Direction Générale des
douanes et Accises, et dans le temps notre travail porte sur une période allant de
2017 à 2019.
4

0.6 Structure du travail


Hormis, l’introduction générale et la conclusion générale, ce travail
comprend deux parties. La première partie porte sur le cadre conceptuel qui
aborde deux chapitres dont la première parle sur les revues de la littérature et le
deuxième sur la problématiques et hypothèse.
La deuxième partie quant à elle porte sur le cadre empirique, et
comprend également deux chapitres dont le premier parle de la méthodologie et
le champ empirique et en dernier lieu il y a le quatrième chapitre qui s’articule sur
l’analyse et interprétation des résultats.
5

PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL


Dans la première partie de notre travail que comprend deux chapitres,
nous allons passer en revue la littérature sur les concepts de base au premier
chapitre, ensuite soulever notre problématique et les hypothèses au deuxième
chapitre.
6

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE


Dans le souci de mieux appréhender le contenu de ce travail, il est
indispensable de saisir le contexte dans lequel chaque concept est utilisé. De ce
fait, Ce chapitre portera sur deux grandes parties à savoir : la revue de la littérature
théorique et la revue de la littérature empirique. Dans la revue théorique nous
allons parler de la douane, de l’approche rationnelle sur la fraude douanière, des
infractions douanières, et de l’informatisation de la douane. Pour ce qui est de la
revue empirique, nous allons passer en revue les différents travaux ayant trait à
notre étude.
Une approche théorique est une structure potentielle d’explication
qui comporte un certain nombre d’éléments. Elle comprend d’abord des postulats
qui traduisent la vision des choses sur laquelle elle s’appuie ainsi que des concepts
qui permettent de cerner et de classifier les phénomènes à étudier3.

SECTION 1 : LA DOUANE
Le mot « douane » peut revêtir trois sens différents. Il désigne
l'administration publique chargée de percevoir des droits sur les marchandises
exportées ou importées ou encore fabriquées localement.
Ce mot désigne également le lieu où est installé le bureau de la
douane, c'est-à-dire, l'ensemble de bâtiments, hangars, terre pleine, enclos, cours,
quais où s'effectuent les opérations et les formalités douanières.
La douane désigne également la taxe perçue par l'administration
douanière appelée droit des douanes (DD) qui représente les droits d'entrée et de
sortie, taxes, redevances perçues à l'occasion de l'importation, du transit, de
l'exportation ou de sortie des marchandises de l'entrepôt4.
1.1.1. Aperçu historique de la douane

Le mot douane apparaît dès 1281. Il est ainsi attesté sous la forme
« dohanne » avec pour signification « édifice où sont perçus les droits d’entrée et
de sortie des marchandises » d’après les archives angevines de Naples. En 1441,
il apparaît sous la forme « doana » avec comme signification « droits d’entrée et
de sortie des marchandises ». Le mot est ainsi emprunté à l’arabe vulgaire
« duwān », altération de l’arabe « dīwān ». Ainsi, la substantive féminine «
douane » désigne l’administration chargée de percevoir à la frontière des droits
sur l’entrée et la sortie des marchandises et de veiller à ce que les importations ou
les exportations prohibées n’aient pas lieu. Il définit aussi le lieu, l’édifice où la

3
Gordon Mace, François Pétry, Guide d'élaboration d'un projet de recherche, P30, 1992
4
Législation douanière disposition préliminaire article 1er décret du 29 janvier 1949 P1.
7

douane est établie. Le substantif se décline en adjectif, verbe ou expression :


douanier, dédouaner, taxe de douane, droit de douane.
Sur tous les continents, dès l’antiquité, naît la volonté des chefs,
qu’ils soient rois ou grands propriétaires de terres fertiles d’acquérir des produits,
venant d’horizons lointains. C’est ainsi que se développa le commerce à travers
les continents, les mers, les déserts et les savanes. Dès lors, les États qu’ils soient
africains, arabes, asiatiques, ou européens, ont taxé les marchandises franchissant
leurs frontières. À l’importation, ces impôts répondent pour l’essentiel à une
préoccupation fiscale, celle de remplir des caisses publiques. Les exportations
sont contrôlées par des prohibitions visant à garantir l’approvisionnement du
marché national en denrées indispensables5.
C’est Colbert ministre des finances de Louis XIV qui s’est attaché à
organiser les douanes vers 1664 et promulgua à ces effets différents réformes. Il
sied de rappeler ici que la législation établie par Colbert continua de dominer
jusqu’à la révolution6.
1.1.2. La douane en RDC
En RDC, la douane a été créée par la loi coloniale Belge du 20
novembre 1913, sous l’appellation de « l’office de douane coloniale ». Afin de
permettre la liberté du commerce dans le bassin du fleuve Congo, le service de
douane à la conférence de Berlin du 26 février 1885 ont adopté une politique
douanière selon laquelle la marchandise entrant ou en transit dans la colonie n'était
soumise à aucune taxe autre que la taxe rémunératoire en compensation du service
rendu.
Le décret du 29 Janvier 1949 coordonne et révise le régime douanier
de la colonie belge et l'ordonnance n°33/9 du 06 Janvier 1950 portant règlement
d'exécution du décret ci-dessus, qui sont à la base de grande réforme de la
politique douanière en vigueur. A L’indépendance du pays, la matière douanière
relevait de la direction du ministre des finances ainsi que les agents des douanes
et ils étaient régi par le statut du personnelle de carrière des services publics de
l’Etat7.
Compte tenu de spécialisation et de la technicité, le législateur la
détache de l’administration publique et crée l’office des douanes et accises «
OFIDA » en sigle. Celui-ci a été créé par l’Ordonnance présidentielle N°079/114
du 15 mai 1979, comme entreprise publique jouissant de la personnalité juridique

5
www.Wikipedia.fr
6
Silem (A)., Lexique d’économie, DALLOz, 10 eme édition, Paris 2008, p.161.

7
BONY CIZUNGU (M), Les infractions douanières en RD Congo, éd.PUC, Kinshasa, 2010
8

et sur droit régi par la loi n°78/002 du 6 janvier 1978 portant disposition générale,
applicables aux entreprises de la publiques du Zaïre8.
Toutefois, sa gestion fut confiée aux belges dont Jacques SAVILLE
en fut le premier président délégué générale. En 1985, les français prendront la
relève jusqu’à 1988 l’année à partir de laquelle les fils du pays prendront la
gestion, dont le tout premier fut Alexis NTAMBWE MWAMBA. En 2008, est
intervenue la réforme des entreprises publiques du portefeuille qui, par quatre
différentes lois, préconise de nouvelles dispositions portant à la fois, la
transformation des entreprises publiques, le désengagement de l’Etat ainsi que
l’organisation des Etablissements publics et la gestion du portefeuille de l’Etat. Il
s’agit respectivement des lois N°08/007 du 07 juillet 2008 portant dispositions
générales relatives à la transformation des entreprises des Entreprises publiques,
N°08/008 du 07 juillet 2008 portant dispositions générales relatives au
désengagement de l’Etat des entreprises du portefeuille, N°08/009 du 07 juillet
2008 règlementant les dispositions applicables aux Etablissements publics et
N°08/010 du juillet 2008 relative à l’organisation et à la gestion du portefeuille de
l’Etat. C’est dans ce processus global de réforme qu’est née, aux termes du Décret
N°09/43 du 03 décembre 2009 portant création de la Direction Générale des
Douanes et Accises, DGDA en sigle, préalablement transformée par le Décret
N°09/12 du 24 avril 2009 en un simple service public, doté de l’autonomie de
gestion mais sans personnalité morale9.

Cette réforme a été justifiée par les exigences liées à l’évolution du


système commercial multinational, appuyée par les principaux bailleurs des fonds
dans un cadre formel avec les institutions comme la banque mondiale et fonds
monétaire international, mais aussi de la volonté politique interne dans le but de
capitaliser plus des ressources internes pouvant impulser une véritable
maximisation et le développement du pays. La DGDA, administration douanière
de la république démocratique du Congo exerce ses missions sur base de trois
instruments juridiques, à savoir : le code des douanes ; le code des accises ; le tarif
des droits et taxes à l’importation et à l’exportation.

1.1.3. Missions de la douane

8
RAMAZANI RADJABU, Notes de cours de la politique douanière, ENF, 3ième Douanes et Accises, inédit, 2019-
2020.
9
Décret N°09/43 du 03 décembre 2009 portant création de la Direction Générale des Douanes et Accises,
DGDA
9

La douane existe dans presque toutes les nations. Les missions de la


douane varient beaucoup d’un Etat à l’autre mais elle est presque toujours une
institution économique et financière à caractère fiscal et sécuritaire. Elle peut
notamment être chargée10 :
 Du contrôle frontalier des transferts physiques de capitaux ;
 Lutte contre les pratiques déloyales ;
 De la circulation et du contrôle des marchandises (y compris
les marchandises à risques) ;
 De la surveillance, de la facilitation et de la sécurisation des
échanges en matière de commerce extérieur ;
 De l’assiette, du contrôle et de recouvrement des droits
d’accise et plus généralement des contributions indirectes ;
 De missions de garde-frontière et/ou de garde- côtes ;
 De la lutte contre l’immigration clandestine ;
 De la mise en place des barrières douanières non tarifaire
(barrière de protection et sécurité) ;
 De la fiscalité douanière (assiette, contrôle et recouvrement
des droits de douanes et des taxes dus à l’entrée des
marchandises sur un territoire) ;
 De la lutte anti-trafic de drogue, anti-trafic d’armes, anti-
blanchiment de fonds et anti-circuits financiers clandestins ;
 D’enquête judiciaire.
L’activité de la Douane est réglementée par le droit national, mais
aussi des accords internationaux. Depuis la moitié du 20ème siècle, la tendance est
à la diminution des barrières douanières (tarifaires ou non) par le biais d’accords
bilatéraux, régionaux et mondiaux afin d’accroitre les échanges internationaux11.
Les services de la DGDA exercent à titre principal une triple mission
: Fiscale, Economique et Sécuritaire.
 Mission fiscale
La DGDA perçoit12
1. Les droits, taxes et autres redevances à caractère douanier et fiscal,
présent et à venir et qui sont dus soit de l’importation ou de l’exportation des
marchandises de toutes natures, soit du fait de leur transit ou de leur séjour en
entrepôt douanier ;

10
MPOY KADIMA (G), Droit douanier en RDC, éd. PUC, Kinshasa, 2014, P. 21
11
www.Wikipédia-douane.fr
12
MABIALA UMBA (L), Notes de cours de gestion et procédures fiscales, L1 Fiscalité, ISC/Kinshasa, 2018-2019
10

2. Les droits d’accises présents et à venir.


 Mission économique
La DGDA joue un rôle majeur dans l’économie nationale notamment
13
en :
1. facilitant et sécurisant les échanges commerciaux et la production locale
des produits soumis aux droits d’accises ;
2. protégeant l’espace économique national en particulier par l’application
des normes aux frontières ;
3. faisant respecter les règles des politiques d’intégration du pays dans les
communautés économiques régionales ;
4. établissant les statistiques du Commerce extérieur.
 Mission sécuritaire
Dans l’espace du territoire national, la DGDA assure la protection et
la sécurité des citoyens notamment en14 :
1. appliquant les législations connexes aux frontières concernant la
protection de l’environnement conformément aux conventions internationales ;
2. protégeant la société contre toutes sortes de trafics illicites, comme ceux
des marchandises dangereuses, des déchets toxiques et des produits qui
appauvrissent la couche d’ozone ;
3. assurant la mise en œuvre des mesures de protection de la chaîne
logistique internationale ;
4. surveillant les frontières et les fabriques des produits soumis aux droits
d’accises ;
5. luttant contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière organisée et
le blanchiment d’argent ;
6. relevant les infractions en matière des douanes et accises et aux
législations connexes dans l’exercice de tous ces contrôles15.

1.1.4. Contrôle douanier

13
LOLINGA LONGANGE (L), Notes de cours de Commerce international, L2 Fiscalité, ISC/Kinshasa, 2018-2019
14
RAMAZANI RADJABU, Op.cit., inédit
15
Direction générale des douanes et accises, missions de la DGDA.
11

C’est l’ensemble des mesures prises, par la douane, en vue d’assurer


l’observation des lois et règlements que la douane est chargée d’appliquer. Ces
mesures peuvent avoir un caractère général et s’appliquer, par exemple, à toutes
les marchandises qui entrent dans le territoire douanier, ou qui présente un
caractère particulier en raison notamment16 :
 D’une localisation géographique (zone de surveillance douanière,
etc.) ;
 De la nature des marchandises (marchandises passibles de droits
élevés, etc.) ;
 Du régime douanier appliqué aux marchandises (transit douanier,
etc.)
Les contrôles douaniers sur les marchandises, les moyens de
transport et les personnes peuvent être effectués au moment de leur arrivée ou de
leur départ ou avant, ou dans le cadre d’un régime douanier, en attendant l’octroi
de la mainlevée17.
Ils doivent être limités au minimum nécessaire pour atteindre les
principaux objectifs et être opérés par sondage en s’appuyant, dans toute la mesure
possible, aux techniques de gestion des risques afin de :
 Désigner les personnes et les marchandises à examiner, y
compris les moyens de transport, et l’étendue de cette
vérification ;
 Se concentrer sur les domaines à haut risque et assurer une
utilisation plus rentable des ressources disponibles ;
 Offrir davantage des facilités aux entreprises et aux voyageurs
qui respectent la loi ; et
 Accélérer la circulation des marchandises et des personnes.
Aux fins du contrôle douanier, les personnes concernées doivent
conserver, pendant le délai fixé par les dispositions en vigueur et pendant 10 ans,
les documents et informations quel qu’en soit le support. Ce délai court à compter
de la fin de l’année au cours de laquelle les marchandises cessent d’être sous
surveillance douanière ou de la date à laquelle il est certain que les marchandises
sont entrées en RDC ou en sont sorties. Lorsqu’un contrôle de la douane en fait
apparaître la nécessité, les documents et informations peuvent être conservés
pendant un délai plus long, mais n’excédant pas 15 ans18.

16
MPOY KADIMA (G), Notes de cours de droit douanier, L1 Fiscalité, ISC/Kinshasa, 2018-2019
17
André Monga Numbi, lexique douanier-contrôle des mouvements, 2018
18
ORDONNANCE-LOI N° 10/002 DU 20 AOUT 2010 PORTANT CODE DES DOUANES, Art 18
12

Les contrôles exercés par la douane s’effectuent sur base d’un


planning annuel approuvé par le Directeur Général des douanes et accises et
communiqué aux personnes et entreprises concernées. La convention
internationale pour la simplification et l'harmonisation des régimes douaniers
nous décrit quelques normes pour le contrôle douanier19 :
6.1. Norme
Toutes les marchandises, y compris les moyens de transport, qui sont
introduites sur le territoire douanier ou quittent celui-ci sont soumises au contrôle
de la douane, qu’elles soient passibles ou non de droits et taxes.
6.2. Norme
Les contrôles douaniers sont limités au minimum nécessaire pour
assurer l’application de la législation douanière.
6.3. Norme
Pour l’application des contrôles douaniers, la douane fait appel à la
gestion des risques.
6.4. Norme
La douane a recours à l’analyse des risques pour désigner les
personnes et les marchandises à examiner, y compris les moyens de transport, et
l’étendue de cette vérification.
6.5. Norme
La douane adopte, à l’appui de la gestion des risques, une stratégie
qui consiste à mesurer le degré d’application de la
6.6. Norme
Les systèmes de contrôle de la douane incluent les contrôles par
audit.

6.7. Norme

19
Convention internationale pour la simplification et l'harmonisation des régimes douaniers-Annexe
générale/Chapitre 6, P24, 25.
13

La douane cherche à coopérer avec les autres administrations


douanières et à conclure des accords d’assistance mutuelle administrative pour
améliorer les contrôles douaniers.
6.8. Norme
La douane cherche à coopérer avec le commerce et à conclure des
Protocoles d’accord pour améliorer les contrôles douaniers.
6.9. Norme transitoire
La douane fait appel, dans toute la mesure possible, à la technologie
de l’information et au commerce électronique pour améliorer les contrôles
douaniers.
6.10. Norme
La douane évalue les systèmes commerciaux des entreprises qui ont
une incidence sur les opérations douanières afin de s’assurer qu’ils sont conformes
aux prescriptions douanières20.
 Différentes phases du contrôle douanier

 Le Contrôle immédiat : Il est fait pendant que la marchandise est


encore sous la sujétion douanière, il peut porter aussi bien sur la
marchandise que sur la déclaration douanière et ses pièce jointes et,
relève de la seule compétence des services de douane de première
ligne à savoir : les Bureaux.
 Le Contrôle différé : Les contrôles différés consistent en l’examen
des documents au vu des déclarations en douane et de leurs pièces
jointes, après main levée des marchandises. Ils ont pour but de
s’assurer de la bonne application du tarif et de la réglementation et
consistent à procéder sur place [dans les locaux de la douane] aux
contrôles qui n’ont pas été effectués au Bureau ou bien à réexaminer
des déclarations déjà contrôlées. » Ils relèvent de la seule compétence
des Secteurs des douanes21.
 Le contrôle à posteriori : C’est le contrôle douanier qui repose
particulièrement sur l’examen des livres et des dossiers des entités
contrôlées. En d’autres termes, c’est une mesure douanière de
contrôle systématique garantissant l’exactitude et l’authenticité des
déclarations, par le biais de vérifications portant sur les livres,

20
Convention internationale pour la simplification et l'harmonisation des régimes douaniers-Annexe
générale/Chapitre 6, P24, 25.
21
Jacques Olivier MBOM, contrôles douaniers, Over blog. 2018
14

registres, systèmes comptables et données commerciales pertinentes


détenus par des personnes physique ou morale directement ou
indirectement concernées par l’opération de contrôle.
Ils ont pour but d’approfondir, par des interventions chez les
opérateurs du commerce extérieur, le contrôle de certaines opérations, de certains
trafics, et même de tout ou partie de l’activité du commerce extérieur de
l’entreprise contrôlée. Les contrôles à postériori, s’exercent au siège de la société
ou au lieu de son principal établissement. Toutefois, en cas de nécessité et à
l’initiative de l’Administration, ils peuvent s’effectuer dans les locaux des
personnes physiques ou morales directement ou indirectement liées au
contribuable soumis au contrôle22.
Les contrôles a posteriori effectués par la douane peuvent porter sur
:
 Les marchandises ayant fait l’objet d’une procédure simplifiée
(contrôle différés) ;
 Les marchandises ayant bénéficié d’un régime de faveur fondé sur
leur destination ou utilisation ;
 Les déclarations des éléments relatifs à la valeur ou à l’origine des
marchandises ;
 Les autres marchandises, quel que soit le niveau de risque, présentées
lors de dédouanement.
Il sied de noter que ces contrôles sont planifiés et s’effectuent suivant
les conditions fixées par la législation douanière.
1.1.5. Droit de douanes
 Définition
Le droit de douane ou tarif douanier est un impôt prélevé sur une
marchandise à importer dès qu’elle (la marchandise) franchit la frontière de l’autre
pays. Il constitue l'un des principaux instruments du protectionnisme 23.
Ces droits peuvent être forfaitaires ou représenter un pourcentage du
prix (droits « ad valorem »). Pour certains pays c'est encore une ressource

22
Idem
23
« Le protectionnisme est une politique économique interventionniste menée par un État ou un groupe d'États,
consistant à protéger ses producteurs contre la concurrence des producteurs étrangers. Les buts peuvent être le
maintien de l'emploi dans certains secteurs d'activité, la diminution du déficit commercial, ou la défense du
niveau de vie. Les mesures protectionnistes consistent essentiellement à freiner les importations, encourager les
exportations (subventions diverses, incitations fiscales, dévaluation, dumping comme le « protectionnisme
offensif »), privilégier les entreprises nationales dans les appels d'offres de marchés publics, ou empêcher les
investisseurs étrangers de prendre le contrôle d'entreprises nationales » (www. Wikipedia.org)
15

budgétaire non négligeable. C'est un mécanisme de taxation des flux de


marchandise très ancien. On le retrouve dans l'histoire de la fiscalité dans
l'Antiquité, en Égypte, en Grèce, à Rome, au Moyen-Orient et dans l'Europe du
Moyen Âge.
 Mécanisme des droits de douane
Les droits de douane ne sont payés, en principe, qu'à l'importation.
Dans certains pays des droits de douane existent cependant à l'exportation. C'est
le cas dans plusieurs pays d'Afrique pour des matières premières comme le bois
par exemple. Une taxation est aussi possible à la réexportation de produits
importés. Quatre éléments entrent dans le calcul des droits de douane : la valeur
de la marchandise, l’espèce tarifaire, l’origine de la marchandise et le prix du
transport.
Ceci concerne des livraisons entre États d'une zone de libre échange
pour des biens importés sous un régime hors taxe puis transformés et exportés
ensuite. Par exemple dans le cas d'un moteur japonais monté sur une voiture
européenne qui est exportée vers un État associé à l'Union, le moteur sera taxé à
la sortie24.
 Droits et taxes à l’exportation
Les droits de douane et tous autres droits, taxes ou impositions
diverses qui sont perçus à l’exportation ou à l’occasion de l’exportation des
marchandises, à l’exception des impositions dont le montant est limité au
coût approximatif des services rendus ou qui sont perçues par la douane
pour le compte d’une autre autorité nationale25.
En effet, les marchandises qui sortent du territoire douanier sont
passibles des droits et taxes prévus aux tarifs des droits et taxes à
l’exportation dans l’état où elles se trouvent au moment où ceux-ci leur
deviennent applicables26.
 Droit d’accise
Les droits d’accises constituent un impôt sur la dépense qui frappe
les biens expressément déterminés par le législateur, notamment pour des raisons
fiscales, de grande consommation de masse, de protection des consommateurs et

24
Www. Wikipédia-droit de douanes.org
25
BAKANDEJA, (G)., Le droit du commerce international, les peurs justifiées de l’Afrique face à la mondialisation
des marchés, Bruxelles, De Boeck. 2007, p.23.
26
Annexe générale Art. 1e de la Convention internationale d’assistance mutuelle administrative en vue de
prévenir, de rechercher et de réprimer les infractions douanières, Nairobi 1997
16

de l’environnement contre les effets nocifs de certains produits, nommés produits


d’accises.
Ces droits sont des impôts indirects qui frappent la consommation ou
l’utilisation de certains produits, qu’ils soient fabriqués à l’intérieur du territoire
de la RDC ou importés. A l’importation, les droits d’accises sont perçus dans les
mêmes conditions que les droits de douane. Le montant des droits d’accises
exigibles pour chaque produit d’une même déclaration est arrondi au franc
inférieur27.
 Droit ad valorem
Droits et taxes qui sont calculés sur la base de la valeur 28.
Conformément à la législation douanière, les perceptions pour compte de tiers
sont effectuées sur une base ad valorem.
Lorsque les taux de perception sont exprimés en ad valorem, la base
de calcul à l’importation est la valeur en douane29 des marchandises telle que
déterminée par la législation douanière.
En matière des accises, le Ministre ayant les finances dans ses
attributions peut, lorsque certaines circonstances l’exigent et sur proposition du
Directeur Général des douanes et accises instituer la taxation ad valorem.

SECTION 2 : APPROCHE RATIONNELLE SUR LA FRAUDE


DOUANIERE
La douane doit veiller à ce que la circulation transfrontalière des
marchandises, des personnes et des moyens de transport intervienne dans le
respect des dispositions et des règles figurant dans la législation douanière et dans
les règlementations et instruments internationaux qu’elle est habilitée à
administrer. Grâce à la mise en œuvre de mesures de contrôle efficaces, la douane
contribue à la prospérité économique (par le biais de mesures de perception des
recettes justes et correctes) et au développement économique de l’Etat (grâce à la
facilitation des échanges). Les services douaniers participent aussi à la protection
de la santé et de la sécurité publiques (en luttant contre le commerce illicite) et à
la sécurité de l’Etat (par la prévention et la détection de la contrebande de
marchandises stratégiques et de marchandises faisant l’objet de prohibitions et de
restrictions).

27 Loi n° 08/002 du 16 mai 2008 modifiant et complétant l'Ordonnance-loi n° 68/010 du 06 janvier 1968 relative aux droits
d'accises et de consommation et au régime des boissons alcooliques
28 OMD, Glossaire des termes douaniers internationaux, 2013, p. 17.
29La valeur en douane est la valeur qui sera retenue, dans les opérations d'import-export, pour calculer les droits et taxes liés
à la transaction (droits de douane, TVA, octroi de mer...). Les méthodes de détermination de la valeur en douane ne sont
pas les mêmes selon si on parle d'importation ou d'exportation .
17

Actuellement, les services douaniers du monde entier se voient


assigner un large éventail d’activités : gestion du renseignement et de
l’information ; surveillance maritime, terrestre et aérienne ; patrouilles dans les
ports d’entrée et les installations sous douane ; inspection du fret ; traitement de
l’immigration et de l’émigration ; contrôle des passagers et des bagages, aux
points de passage frontaliers terrestres, maritimes et aériens internationaux.
L’administration des douanes détient le pouvoir de récolter des
informations sur toutes les transactions commerciales et les passer au crible30.
Elle peut procéder à la réévaluation des recettes, inspection, teste,
l’analyse et la saisie des marchandises31.
Elle est aussi habilitée à détenir et à interroger des personnes. Ce sont
là des compétences essentielles, qui sont au cœur même de ses activités de
contrôle et de lutte contre la fraude. Il convient d'affirmer que la fraude douanière
et la fraude fiscales sont un comportement naturel des opérateurs économiques,
c'est à l'Etat de se doter des mécanismes voulus pour juguler ce comportement. La
fraude est ainsi favorisée par ceux-là même dont la mission est de la combattre32.
La RDC est certainement l'un des pays les plus accentué dans la
fraude douanière en Afrique. Celle-ci existe certes, sous d'autres cieux, mais la
situation qui prévaut au Congo est particulière.
Les agents de la brigade douanière ont pour mission d’exercer une
surveillance continue sur l’étendue du ressort du bureau dont ils dépendent ; de
contribuer à la surveillance générale des frontières et faire des patrouilles.
À cet effet, ils sont notamment chargés :
 De rechercher, recueillir et prendre au sujet des infractions tous les
renseignements possibles et en donner immédiatement connaissance à leur
chef local ;
 De rendre compte à leur chef local de ce qu’ils remarquent de contraire aux
lois, ordonnances-lois, ordonnances, décrets, arrêtés et règlements et plus
spécialement des infractions commises en violation de la législation
douanière ;
 De dépister les tentatives de fraude et d’en rechercher les auteurs ;

Passer au crible est le fait d’examiner une situation dans le détail, en rechercher les origines, les
30

causes ou encore les avantages, les inconvénients ou les problèmes qui ne sont pas immédiatement
apparents.
31
OMD, dossier contrôle et lutte contre la fraude
32
LUKOMBE NGENDA, le règlement du contentieux commercial, tome I, Les tribunaux de commerce,
Université de Kinshasa, 2005
18

 D’empêcher, d’appréhender et conduire devant le chef local du bureau


douanier dont ils dépendent tous les individus pris en flagrant délit de
fraude ou détenteurs de marchandises qu’ils tentent d’importer ou
d’exporter par des voies non autorisées33.

1.2.1 Les causes de la fraude


Plusieurs facteurs peuvent être les causes génératrices de la fraude,
et cela dépendent de la réalité d’un pays à un autre. De ce fait, il y a plusieurs
facteurs qui sont les causes de la fraude en RDC34.
Pour bien assurer son activité administrative douanière qui est
énorme au regard de l'étendue du pays qui partage des frontières avec 10 pays
voisins, la Douane congolaise devrait disposer des moyens suffisants en
personnel, en matériel roulant et en dotation budgétaire de fonctionnement35.
a) Les causes internes dans des administrations douanières
On peut cependant considérer entre autre les conséquences
suivantes :
 L’inexistence d’un système de recyclages des agents ;
 Le recrutement des agents sans base des critères objectifs ;
 Les personnels affectés au contrôle sont parfois insuffisants et
certains d'entre eux ont une faible compétence en la matière ;
 Parfois les personnels sont mal rémunérés (avec des arriérés
de salaire) et travaillant dans des mauvaises conditions, et
malgré le degré de leur conscience professionnelle ils sont une
proie facile à appâter ;
 L'impunité dont jouissent certains operateurs économique
malhonnêtes. En effet, lorsque l'administration douanière
n'applique pas les sanctions prévues par ses textes, les
opérateurs économiques ont tendance à croire que la douane
elle-même se désintéresse de la fraude, ce qui leur permet
d’agir dans l’illégalité sans être poursuivi.
Pour lui permettre de mieux combattre la fraude, l’administration
douanière doit bien motiver ses agents, il doit instaurer une équité concernant la
politique salariale en vue d'éliminer toute insatisfaction et tout mécontentement
33
L’ordonnance 78-302 du 06 juillet 1978 portant création de la brigade douanière. Article 2.
34
KOLA GONZE (R), Notes de cours de droit fiscal international, L2 Fiscalité, ISC/Kinshasa, 2018-2019
35
Paulin Ibanda Kabaka, Le droit douanier congolais : missions d’intérêt général versus enrichissement des
agents, 2017, P3
19

au travail qui se solde entre autre par des grèves, car les meilleures conditions de
travail peuvent mettre les contrôleurs dans des frontières à l'abri de toute tentative
de corruption à laquelle ils font face. Elle doit également prendre en compte le
coût réel de la vie, une prime régulièrement allouée et consistante. Car on ne peut
pas d'un côté démotiver l'agent et de l'autre côté attendre de lui une rentabilité en
termes de mobilisation des recettes36.
Ainsi, Elle doit également passer par un bon recrutement de la
brigade douanière pour lutter contre toute tentative de fraude. Décret n°011/46
portant mesures d’application de l’ordonnance-loi n°10/022 du 20 aout 2010
portant code des douanes, stipule que : Outre les conditions de recrutement
prévues par le Décret n° 011/08 du 02/02/2011 portant règlement d’administration
du personnel de la Direction Générale des Douanes et Accises, nul ne peut être
recruté au sein des brigades de douane s’il ne remplit les conditions suivantes37 :
a) disposer d’un dossier disciplinaire vierge ou à tout le moins,
entaché des sanctions disciplinaires mineures pour des manquements non
directement liés aux opérations de dédouanement ;
b) avoir des aptitudes physiques et psychiques répondant aux
exigences des missions des brigades de douane ;
c) avoir satisfait à l’examen médical et psychologique requis par la
douane ;
d) se soumettre à un test de dépistage de l’usage des produits illicites
dont le résultat doit être négatif.
Les candidats recrutés entrent dans les unités de brigades de douane
en qualité de stagiaires. Ils sont astreints à l’accomplissement d’une période
probatoire d’une durée de 6 mois38.
A l’issue du stage, l’agent stagiaire est soit titularisé soit astreint à
une prorogation de stage pour la même durée soit remis dans son cadre organique
antérieur soit affecté dans un service autre que les brigades de douane39.
Il sied à noter que parfois le personnel douanier est en sous-effectif
et ne dispose pas de moyens matériels nécessaires pour lutter contre tous les trafics
illicites transfrontaliers. Les véhicules terrestres (ils ne disposent d’aucun moyen

36
BENDA Richard, les effets de la contrebande au sein d’une Administration fiscale. Cas de la DGDA, mémoire,
L2, 2012-2013.
37
Idem
38
Décret n°011/46 portant mesures d’application de l’ordonnance-loi n°10/022 du 20 aout 2010 portant code des
douanes. Titre II chapitre 2. Art 14 et 15
39
André Monga Numbi, lexique douanier- unités de brigades, 2018
20

de transport aérien), à leur disposition, sont rares et souvent en panne, et manquent


généralement du carburant.
Contrairement à d’autres douaniers à travers le monde, les douaniers
congolais ne sont pas efficacement armés, ce qui amoindrit leur autorité et force
contre des délinquants qui sont souvent armés surtout à l'Est où pullulent de
nombreux groupes armés qui vivent des exploitations frauduleuses des ressources
naturelles.
b) Les causes économiques
Sur le plan économique il faut noter que la mauvaise conjoncture d'un
pays peut être à la base de la fraude douanière, car les biens et les services étant
devenus rares, le paiement de droit des douanes devienne difficile, voire
impossible. Les maigres revenus ont tendance à devenir indisponibles pour le
faire, d'où nous tombons dans l'égoïsme et l'intérêt personnel qui empêche de
payer ce que l’on doit à l’Etat.
Pour beaucoup d’opérateurs économiques et des hommes d’affaires,
passer par la douane n'est pas forcément une honorable obligation de contribuer
aux charges publiques. Certaines personnes calculent du point de vue
économique, le bénéfice qu'il pourrait tirer en échappant à la douane ; si pour lui
le paiement de droit des douanes entraîneront un manque à gagner, il va donc fuir
et chercher des subterfuges. Il va de même, s'il se trouve dans une situation
économique difficile où il est incapable d’honorer ses droits vis-à-vis de
l’administration douanière40.
Des multiples détournements commis notamment par des
mandataires de services publics contribuent au délabrement du tissu économique
actuel et qui a fait qu'une large partie des agents des administrations douanières
puissent survivre grâce à la fraude.
c) Les causes politiques
La mauvaise gestion des affaires de l’Etat peut aussi entraîner
certaines personnes à se plonger dans les fraudes. Cette mauvaise gestion est
caractérisée notamment par41 :
 Le manque de vision politique et d'un projet de
développement, l'incapacité de répondre aux besoins de la

40
URIBU Jean-Bosco, la problématique de la lutte contre la fraude liée à l’origine des marchandises dans la zone
de libre-échange, mémoire, ENF, 2018-2019.
41
BELITO BELIE, session de formation sur le code des douanes « initiation au code des douanes », Kinshasa,
juillet 2013
21

population, le détournement des deniers publics en vue de


soutenir le régime politique ;
 L'impunité des acteurs politiques, le découragement des
investissements privés et plus particulièrement étrangers et
enfin, la méfiance à l'égard des bailleurs des fonds ;
 La mauvaise application des programmes économiques et
l'impunité des gestionnaires des administrations
douanières ;

d) Les causes venant des contribuables


Dans plusieurs pays en voie de développement, dont le nôtre, il existe
un manque de confiance des contribuables envers l'Etat et une absence
d'identification. De ce fait, la fraude douanière, à cause de son impunité apparaît
comme une attitude normale et compréhensible. Elle n'est ni condamnée par la
conscience du contribuable ni par celle de l'opinion publique. C'est ici d'où est née
une fausse idée selon laquelle les fraudes ne nuisent à personne42.

SECTION 3 : INFRACTIONS DOUANIERES

1.3.1. Notion sur les infractions douanières


Constitue une infraction douanière, toute violation de la législation
douanière qui est passible d’une peine prévue par le Code des douanes ou par les
dispositions légales ou réglementaires édictées pour son application43.
Autrement dit, l’infraction douanière désigne toute violation ou
tentative de violation de la législation douanière et doit être relatée dans des
procès-verbaux44.
Ceux qui constatent une infraction douanière ont le droit de saisir
tous objets passibles de confiscation, de retenir tous documents relatifs aux objets
saisis et de procéder à la retenue préventive des moyens de transport et des
marchandises litigieuses non passibles de confiscation pour garantir le paiement
des droits et taxes dus ainsi que des amendes encourues45.

Pour autant que les circonstances le permettent, les marchandises et


moyens de transport saisis sont conduits et déposés au bureau de douane le plus
proche du lieu de la saisie. Lorsqu’on ne peut les conduire immédiatement au

42
MABIALA UMBA (L), Op.Cit
43
URIBU Jean-Bosco, la problématique de la lutte contre la fraude liée à l’origine des marchandises dans la zone
de libre-échange, mémoire, ENF, 2018-2019, p58.
44
MPOY KADIMA (G), Notes de cours de droit douanier, L1 Fiscalité, ISC/Kinshasa, 2017-2018
45
André Monga Numbi, lexique douanier-infractions douanières, 2018
22

bureau de douane, ou lorsqu’il n’y a pas de bureau de douane dans la localité, les
objets saisis peuvent être confiés à la garde de l’auteur présumé ou d’un tiers sur
le lieu de la saisie ou dans une autre localité. Le gardien des marchandises et
moyens de transport saisis est tenu de les présenter à première réquisition des
agents des douanes46.
Le droit douanier congolais érige en infraction les faits suivants47 :
1. La contrebande, qui est le fait d’importer ou d’exporter les
marchandises sans passer par le bureau des douanes. Par contrebande,
on attend des importations ou exportations en dehors des bureaux de
douane ainsi que toute violation des dispositions de la législation
douanière relatives à la détention et au transport des marchandises à
l’intérieur du territoire douanier. Constituent des faits de contrebande48,
notamment :
 Les violations des dispositions des articles 20.3 et 4, 95.1 et 3,99, 102.1
et 11.1 du code des douanes (ces articles traitent respectivement des
justifications d’origine dans le rayon douanier, de la conduite en
douane, des déchargements et jets des marchandises en cours de route
sans raisons valables) ;
 Les versements frauduleux ou embarquement frauduleux de
marchandises effectuées soit dans l’enceinte de ports, aéroport, gare,
soit sur des cotes ou rives ;
 Les soustractions ou substitutions en cours de transport des
marchandises expédiées sous un régime suspensif, l’inobservation
sans motif légitime des itinéraires et horaires fixés, les manœuvres
ayant pour but ou pour résultat d’altérer ou de rendre inefficaces les
moyens des scellements des sûretés ou d’identification et d’une
manière globale toute fraude douanière relative au transport des
marchandises expédiées sous régime suspensif des droits et taxes ;
 La violation des dispositions légales ou réglementaires portant
prohibition d’exportation ou réexportation ou bien subordonnant
l’exportation ou la réexportation au paiement des droits et taxes ou à
l’accomplissement des formalités particulières lorsque la fraude a été
faite ou tentée en dehors des bureaux des douanes et qu’elles n’aient
pas spécialement réprimé par une autre disposition du code de douane
(on assimile ainsi à des actes de contrebande les importations ou
exportations sans déclaration des marchandises, lorsque les
marchandises passant par un bureau de douane sont soustraites à la
46
GUINCHARD(S), Lexique des termes juridiques, Dalloz, 10ème éd, Paris, 2010, p.273.
47
MPOY KADIMA (G), Législation douanière et accissiène en RD Congo, éd. PUC, Kinshasa, 2019, P.97
48
MPOY KADIMA (G), Droit douanier en RD Congo, éd. PUC, Kinshasa, p., 123
23

visite des agents des douanes par la dissimulation, notamment dans


des cachettes spécialement aménagées ou dans des cavités ou espace
vides qui ne sont pas normalement destinés au logement des
marchandises)49.
2. L’importation ou l’exportation sans une déclaration mais en passant
par le bureau des douanes. Sont réputées importations ou exportations
sans déclaration50 :
 Les importations ou exportations par les bureaux des douanes sans une
déclaration des marchandises ou sous le couvert d’une déclaration des
marchandises son applicable aux marchandises présentées ;
 Les soustractions ou substitutions des marchandises sous douane (ce
cas n’est pas à confondre avec les marchandises se trouvant dans les
entrepôts privés et pour lesquelles ce genre de soustraction constitue
l’infraction de non représentation des marchandises dès lors que ces
dernières ont été prises en charge) ;
 Les défauts de dépôts dans le délai des déclarations complémentaires
conformément à l’article 128 du code des douanes ;
 Les marchandises déclarées pour le régime de l’importation à l’état en
cas de non représentation ou des différences dans la nature ou l’espèce
entre lesdites marchandises et celles présentées à l’exportation ;
 Les marchandises prohibées découvertes à bord des navires se trouvant
dans les limites des ports indépendants de celles régulièrement reprises
dans la déclaration de chargement ou composant la cargaison et des
provisions de bord dûment présentées avant la visite ;
 Les marchandises trouvées dans les zones franches en infraction aux
dispositions des articles 247.2 et 249.2 du code des douanes ;
 Les colis excédant les quantités mentionnées sur la déclaration des
marchandises ou sur celles de chargement
3. La fausse déclaration dans l’espèce qui consiste en un glissement
tarifaire, c'est-à-dire que la marchandise a été déclarée sur une rubrique
tarifaire ayant des taux faibles en opposition à la rubrique tarifaire réelle
qui, elle, a des taux élevés ;
4. La fausse déclaration dans la valeur qui consiste en une minoration de
la valeur en douane ;

49
MPOY KADIMA (G), Op.Cit, p. 123
50
Article 395 de l’Ordonance-loi n°10/002 du20 août 2010 portant code des douanes
24

5. La fausse déclaration dans l’origine qui est le fait d’attribuer à une


marchandise une fausse origine en vue de la faire bénéficier d’un
traitement préférentiel51.
En cas de constatation des infractions douanières, nous notons qu’il
y a constatation lorsqu’un agent de l’administration des douanes et accises revêtu
en qualité d’un officier de police judicaires(OPJ)52, atteste qu’une infraction a été
commise. En matière de douanes et accises seuls les agents revêtus au moins du
grade d’attaché de bureau de première classe (ATB1) ont le pouvoir de constater
les infractions aux législations douanière et en matière d’accises.
De ce fait Ils sont également habilités à constater les infractions aux
règlementations du commerce extérieur, du change ainsi qu’à celles régissant les
relations financières extérieures, auxquelles les importations, les exportations et
les voyageurs sont tenus de se conformer53.
Par ailleurs, lorsque les OPJ à compétence générale constatent des
infractions douanières ou d’accises, ils les signalent immédiatement à
l’administration des douanes et accises.
a. Fausse déclaration dans la valeur
Comme il a été mentionné ci-haut, en matière douanière, la fausse
déclaration dans la valeur des marchandises importées, exportées ou placées sous
un régime suspensif, est une infraction qui consiste en l’existence d’une
déclaration de marchandises où il y’a fausseté de la valeur déclarée au regard des
dispositions en la matière en rapport avec laquelle les droits et taxes s’en trouvent
éludés ou compromis, par ce fait54.
Il est important de noter que lors de la déclaration de marchandises il
y a certains documents que doit joindre le déclarant, il s’agit notamment de :
 La facture commerciale ;
 Les titres de transport ;
 La preuve documentaire de l’origine ;
 Le document attestant un traitement tarifaire préférentiel, s’il
arrive à l’échéance ;

51
MPOY KADIMA (G), Op.Cit, p. 123
52
Loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et compétences
des juridictions de l'ordre judiciaire. Art 4 « Les officiers de police judicaires sont des personnels
judiciaires qui font partie des agents de la police judiciaire des Parquets. Leur compétence s’étend à
toutes les infractions et sur tout le territoire de la RDC. »
53
André Monga Numbi, lexique douanier-constatation des infractions, 2018
54
André Monga Numbi, lexique douanier-fausse déclaration dans la valeur, 2018.
25

De ce fait, la législation douanière de la RDC reconnait que trois


forme de déclaration de marchandises dont :
 La déclaration de marchandises électronique ;
 La déclaration de marchandises écrite ;
 La déclaration de marchandises simplifiée.
Les sanctions applicables en cas de fausse déclaration dans la valeur
sont :
L’amende dont la hauteur est comprise entre une et cinq fois les
droits et taxes éludés ou compromis ;
L’amende dont la hauteur est comprise entre une et dix fois les droits
et taxes éludés ou compromis, en cas de circonstance aggravante, c’est-à-dire
lorsque la fausse déclaration dans la valeur a été commise grâce à la production
des documents faux, inexacts, incomplets ou non valables55.
Les peines applicables en cas de fausse déclaration dans la valeur
sont :
L’amende égale à une ou deux fois la valeur des produits d’accises ;
L’amende égale au double de la valeur de ces produits, en cas de
circonstance aggravante, c’est-à-dire lorsque la fausse déclaration dans la valeur
a été commise grâce à la production des documents faux, inexacts, incomplets ou
non valables56.

SECTION 4 : INFORMATISATION DE LA DOUANE

1.4.1 Notion sur la technologie de l’information et la communication (TIC)


A. Définitions
La technologie de l’information et de la communication (TIC :
transcription de l’anglais information and communication technologies, ICT), elle
a différente définition selon le point de vue de leur auteur ou selon l’époque, en
raison des développements et l’évolution rapide des techniques avec la
convergence numérique57

55
MPOY KADIMA G, op.cit, p128
56
André Monga Numbi, lexique douanier-fausse déclaration dans la valeur, 2018.
57
Ce concept n’a pas une définition officielle en raison de sa diversité des points de vue et de la
variété des champs d’application. (Wikipédia) « Mais nous pouvons retenir que ce concept repose
sur la numérisation des informations relatives à différentes catégories de services notamment
(téléphone mobile, informatique, audiovisuel) ce qui permet ensuite de traiter ces informations
relatives avec des systèmes communs et de les transmettre sur un réseaux communs »
26

C’est un ensemble des techniques et des équipements informatiques


permettant de communiquer à distance par voie électronique (câbles, téléphone,
internet, etc…58
Ensemble des technologies issues de la convergence de
l'informatique et des techniques évoluées du multimédia et des
télécommunications, qui ont permis l'émergence de moyens de communication
plus efficaces, en améliorant le traitement, la mise en mémoire, la diffusion et
l'échange de l’information59.
Partant de toutes ces définitions, nous pouvons retenir que, Les TIC
sont au cœur du développement économique contemporain. Nées de la fusion de
l’informatique et des télécommunications, elles portent sur la création, le
traitement, le transport et le stockage de l’information, pour former des systèmes
d’information jouant un rôle central dans le fonctionnement des firmes et des
administrations, en évolution permanente et intense dans un environnement de
plus en plus instable, imprévisible, où les facultés de réponse rapide aux
fluctuations de la demande sont un élément primordial de compétitivité60.
Ainsi, nous pouvons dire que son rôle est de contribuer au
développement de la société de l'information, stimuler l'innovation, offrir des
moyens d'agir à différentes catégories de population dans les pays développés
comme dans les pays en développement, donner accès à l'information et
encourager la croissance socio-économique.
Il est important de noter que, les nouvelles Technologies de
l’Information et des Communication (NTIC) désignent les TIC qui viennent
d’être inventées. Les premiers pas vers une société de l’information furent
entamés lors de l’invention du télégraphe électrique, du téléphone fixe, de la
radiotéléphonie et, enfin, de la télévision. L’Internet, la télécommunication
mobile et le GPS peuvent être considérés comme des NTIC.
Cette notion de NTIC a été créée à l’initiative de nombreux
ingénieurs réseaux qui suite à l’évolution des technologies réseaux ont pensé
nécessaires de distinguer ces technologies des anciennes.
Toutefois aucune délimitation n’existe entre les TIC et les NTIC et
donc on peut légitimement se demander quand est-ce qu’une NTIC devient
ancienne. Cela conduit à une tendance qui est la disparition de ce terme.
B. Historiques des TIC

58
Dictionnaire Larousse, 2019
59
Le Grand dictionnaire terminologique
60
Wikipédia.fr
27

Après les premiers pas vers une société de l'information qu'ont été
l'écriture puis l'imprimerie, de grandes étapes ont été le télégraphe électrique, puis
le téléphone et la radiotéléphonie. L'informatique a pris son essor grâce aux
circuits imprimés61, les constructeurs d'informatique décentralisée innovant
rapidement. La télévision, et l'Internet puis les télécommunications mobiles ont
associé l'image au texte et à la parole, « sans fil », l'Internet et la télévision
devenant accessibles sur le téléphone portable qui fait aussi office d'appareil
photo.
Le rapprochement de l'informatique, de l'audiovisuel et des
télécommunications, dans la dernière décennie du XXe siècle a bénéficié de la
miniaturisation des composants, permettant de produire des appareils «
multifonctions » à des prix accessibles, dès les années 2000.Avec le
développement d'Internet et du WEB 2.0, les usages des TIC se sont développés
et la grande majorité des citoyens des pays industrialisés les utilise pour accéder
à l'information. Par contre, une fracture numérique s'est développée avec les pays
en développement où l'accès à internet à haut débit est hors de la portée de la
plupart des ménages. Un grand nombre d'internautes, via des sites web, des blogs,
les médias sociaux ou des projets tels que le projet encyclopédique Wikipédia
ajoute constamment de l'information à l'internet.
Les usages des TIC s'étendent, surtout dans les pays développés, elles
sont utilisées dans plusieurs domaines tel que : l'agriculture de précision et de la
gestion de la forêt (traçabilité des bois pour lutter contre le trafic), le contrôle
global de l'environnement planétaire ou de la biodiversité, en passant par le
commerce, la télémédecine, l'information, la gestion de multiples bases de
données, la bourse, la robotique et les usages militaires, sans oublier l'aide aux
handicapés, les TIC tendent à prendre une place croissante dans la vie humaine et
le fonctionnement des sociétés62.

C. Caractéristiques des TIC


Caractérisons d’abord les TIC comme phénomène général :

61
« Un circuit imprimé est un support, en général une plaque, permettant de maintenir et de relier électriquement
un ensemble de composants électroniques entre eux, dans le but de réaliser un circuit électronique complexe. On
le désigne aussi par le terme de carte électronique. Il est constitué d'un assemblage d'une ou plusieurs fines
couches de cuivre séparées par un matériau isolant. » (Wikipédia)
62
NGASSI-NGAKENGI (M) et SAKANDE Souleymane (M), impact des TIC sur le tissu productif des biens et
services au Maroc. 2010
28

 Plus : les TIC nous apportent des moyens nouveaux en plus de ceux que
nous avions déjà ; de nouveaux moyens de communiquer, de s’exprimer,
de créer, de travailler, d’apprendre ; et ce phénomène se perpétue à une
vitesse qui semble toujours aller en s’accélérant.
 Plus vite : ce que l’on pouvait faire avant sans les technologies de
l’information et de la communication TIC, on peut le faire dorénavant
beaucoup plus rapidement avec les TIC, et encore toujours de plus en plus
rapidement.
 Plus petit : la miniaturisation est une caractéristique importante des TIC ;
cela se manifeste tant au niveau des appareils que des supports
d’information, par exemple.
 Plus abordable (coût, convivialité) : le coût de l’acquisition et de
l’utilisation des TIC est, semble-t-il, constamment à la baisse pour un
niveau d’utilisation donné, ce qui les rend accessible à une partie toujours
croissante de la population, donnant ainsi à chacun des moyens puissants
(démocratisation des médias) ; leur utilisation est également, pour la
plupart, de plus en plus aisée, ce qui en facilite évidemment l’expansion
 Plus puissant, plus grand : les possibilités des outils technologies de
l’information et de la communication TIC (appareils et logiciels) vont
constamment en s’accroissant, permettant un maximum d’effet, d’output ».
 La multicanalité : les TIC utilisent trois canaux à savoir le canal textuel,
le canal image et le canal son. Le dernier étant moins répandu.
 Le canal textuel : Informations concernant l’utilisation du cédérom ou du
site, narratif, article, texte littéraire.
 Le canal image : fixe, animée, de synthèse, icônes.
 Le canal sonore : musique, chansons, paroles (dialogue, monologue,
instructions concernant l’utilisation du cédérom ou site)63.

Les TIC se distinguent dans plusieurs secteurs notamment :

 Le secteur informatique dans lequel on a : machines de bureau,


ordinateur personnels, grands ordinateurs, serveurs, matériels de
réseaux, périphériques, cartes etc.
 Le secteur électronique dans lequel on a : composants
électroniques, semi-conducteurs, circuits imprimés, équipements de
l’électronique grand public (téléviseurs, récepteurs radio, lecteurs de

63
NGASSI-NGAKENGI (M) et SAKANDE Souleymane (M), Op.cit.
29

disques, magnétoscopes), instruments de mesure, instruments de


navigation, computeurs, productique etc.
 Le secteur des télécommunications dans lequel on a : équipements
professionnels de transmission, commutateurs, relais, terminaux
destinés aux usagers, câbles, fibres optiques etc.
D. Rapport des TIC avec d’autres domaines
Après quelques années de développement des technologies de
l’information et de la communication au sein des sociétés, il nous apparaît
nécessaire de marquer un temps d’arrêt pour essayer de regarder où en sommes-
nous réellement sur la place qu’elles occupent dans la société.
En effet dans cette partie nous allons essayer de mettre en évidence
le rapport qui existe entre les TIC et d’autres disciplines ; telles que : le politique,
l’éducation, l’environnement, la santé…à travers lesquelles le développement
durable est favorisé.
a) Les TIC et le politique
Dans sa volonté de maintenir sa place au sein de ce dispositif
représentatif, le personnel politique instaure de plus en plus de nouvelles pratiques
de médiation auxquelles ils s’intéressent aux formes émergentes de régulations
offertes par les TIC. En gros, l’apport des TIC dans la sphère politique peut se
résumer par64 :
 La rénovation démocratique : utilisée comme des outils de
rénovation des formes de la participation démocratique (démocratie
participative) ; innovation et modernisme (progrès technologiques
comme de progrès politique) ;
 La transparence : Accès aux sources et appropriation personnelle
de l’information, publication des opinions et jugements ;
 L’interactivité : Expression-médiation en vie de réorganisation ;
figure d’un usager actif, d’un citoyen soucieux de construire sa
propre information, logique d’accès à l’information, simultanéité,
instantanéité et permanence, réappropriation et reformulation des
messages ;
 La proximité : Abolition de l’espace (géographie physique et
institutionnelle), connexion directe, fragmentation des intérêts
directs des pratiques sociales ;

64
L’informatisation des douanes décrit l’application des technologies de l’informatisation et de la communication
(TIC) pour l’accomplissement de la mission des douanes. Il peut prendre en charge l’ensemble du processus de
dédouanement à partir du dépôt jusqu’au dédouanement total ou partiel des marchandises.
30

 La transversalité : Dissociation entre la construction et


l’accessibilité de l’information avec l’espace national (globalisation),
dématérialisation géographique de l’information.

b) Les TIC et la Santé


Les technologies de l’information et de la communication (TIC)
appliquées à la santé connaissent, depuis plusieurs décennies, un développement
rapide. De nombreuses applications informatiques se sont développées depuis une
dizaine d’années dans le domaine sanitaire. Ces évolutions sont porteuses de
progrès considérables pour le système de soins dans la société ; elles entraînent
des bouleversements importants dans le comportement des acteurs du système de
santé. Face à ce développement rapide du système sanitaire, nous assistons de nos
jours à la mise en place d’un certain nombre de techniques avancées pour le
traitement des patients en médecine, telles que65 :
 La télémédecine : Elle regroupe les pratiques médicales permises ou
facilitées par les télécommunications. C’est un exercice de la médecine
par le biais des télécommunications et des technologies qui permettent la
prestation de soins de santé à distance et l’échange de l’information
médicale s’y rapportant. Plus largement, on désigne aussi ce concept par
de la télé-présence. Par-delà les initiatives très médiatisées de télé-
chirurgie, on enregistre le développement de nombreuses autres
applications dans le cadre des réseaux de soins : le télédiagnostic, le télé-
encadrement, la télésurveillance ou encore la téléformation médicale. Il
convient de souligner la dimension internationale de certaines de ces
applications : les professionnels de santé peuvent établir des contacts avec
d’autres professionnels et bénéficier d’une expertise complémentaire ; ils
peuvent participer plus efficacement à des actions sanitaires à l’étranger.
 L’e-santé : C’est une application émergente des (TIC) appliquées à la
santé. C’est le domaine qui enregistre les évolutions les plus importantes,
à travers le développement d’une multitude de sites consacrés à la santé
en ligne. Elle permet aux professionnels de santé et aux patients de
consulter des portails de santé (banques de données, annuaires, liens vers
des sites spécialisés…) et avoir accès à des sites interactifs (forums de
discussion, conseil médical personnalisé en ligne…).
c) Les TIC et l’environnement

65
L’informatisation des douanes offre de nouvelles possibilités aux administrations, telles que le traitement avant
l’arrivée et la libération automatique des titres et des garanties. Elle peut faciliter l’utilisation de la gestion des
risques et la sélectivité fondée sur les risques et la collecte de données pour les rapports du commerce extérieur
31

Les TIC ont longtemps été perçus essentiellement du point de vue de


leur apport, incontestable, à la productivité de l’économie et au bien-être de la
population. Ce n’est que récemment que leur impact environnemental est devenu
une préoccupation majeure au niveau des sociétés. Selon la Commission
Européenne, les TIC contribuent pour 2% aux émissions mondiales de gaz à effet
de serre. Ce chiffre pourrait cependant s’alourdir en raison de la très forte
croissance du marché et malgré des évolutions technologiques permettant de
réduire notamment les niveaux de consommation électrique. Nonobstant cette
remarque, le premier enjeu est de permettre, grâce à l’innovation technologique,
de réduire les 98% d’émissions restants66.
En effet les TIC favorisent l’adoption de comportements de plus en
plus respectueux de l’environnement dans toute l’économie. Ils jouent un rôle
déterminant dans l’élaboration de systèmes d’aide à la décision environnementale
ainsi que dans la possibilité qu’elles offrent aux différents acteurs de moduler leur
comportement en fonction d’une gestion et d’une utilisation durable des
ressources naturelles.
La « télédétection spatiale » permet notamment d’analyser par
satellite l’évolution de certains phénomènes (sécheresse, désertification, pollution
des terres, de l’air et de l’eau, urbanisation…) et d’en anticiper les conséquences
pour les limiter ou les neutraliser.
L’automobile de 2020 (voitures électriques, voitures à énergie
solaire), condensé de TIC, disposera des moyens de définition et de réalisation
des trajets, par communication avec les infrastructures, pour une sécurité optimale
et une consommation énergétique encore réduite. L’introduction des TIC a
favorisé également la consommation énergétique des industries et des bâtiments,
en réalisant des progrès considérables, en permettant notamment l’optimisation
de la gestion de l’éclairage, du chauffage et de la climatisation.
d) Les TIC et l’éducation
Les chercheurs en psychologie cognitive67 qui s’intéressent de près
aux avantages des TIC en matière d’apprentissage, de mémorisation, de
compréhension, nous disent que généralement on retient 20% de ce qu’on entend,
30% de ce qu’on voit, 50% de ce qu’on voit et qu’on entend, 10% de ce qu’on lit,
80% de ce qu’on dit, 90% de ce qu’on fait. Ainsi, comprenons que les TIC sont
d’une grande utilité dans le domaine de l’éducation.

66
http://www.asycuda.org
67
La psychologie cognitive étudie les grandes fonctions psychologiques de l’être humain que sont la mémoire, le
langage, l’intelligence, le raisonnement, la résolution de problèmes, la perception, l’attention et depuis plus
récemment les émotions.
32

Le développement des applications de l’ordinateur en éducation


passe d’abord par l’idée d’individualiser l’enseignement. Cette individualisation
de l’enseignement prendra d’abord la forme de l’enseignement programmé
papier-crayon puis de l’enseignement programmé assisté de machines à enseigner
et enfin, de l’enseignement assisté par ordinateur.
Depuis un certain temps se développe un nouveau concept des TIC
dans l’éducation qui est le E-Learning, processus d’apprentissage à distance
s’appuyant sur des ressources multimédias, qui permet à une ou plusieurs
personnes de se former à partir de leur ordinateur68.

1.4.2 Les TIC dans la douane


Les organisations douanières modernes sont très dépendantes de
l'application de la TIC. L’exigence par les parties concernées d'une amélioration
de l'efficacité en matière de facilitation des échanges et d'un respect de la loi
continue d'inciter les dirigeants de la douane à investir dans des projets et des
initiatives basées sur la TIC
Les systèmes avancés de gestion du risque et de Guichet unique
nécessitent l'emploi de technologies sophistiquées et obligent à des
investissements complexes et massifs en matériel, en logiciel et en services. Dans
un certain nombre d'administrations des douanes, les systèmes hérités de périodes
antérieures continuent d'être employés et ce, pour diverses raisons. Même si
certains de ces systèmes ne bénéficient plus d'aucune assistance de la part des
vendeurs, les administrations sont obligées de continuer et de les maintenir en bon
état afin de préserver un niveau satisfaisant de performance en matière de
facilitation des échanges.
La TIC a longtemps été considérée comme un service de soutien ou
d'accompagnement. Ce point de vue a récemment évolué et la TIC est à présent
reconnue comme un élément moteur des transformations et comme un moyen de
bénéficier d'un avantage concurrentiel69.
Les dirigeants doivent comprendre les processus à travers lesquels
la TI crée de la valeur pour l'organisation. Il est nécessaire à cet égard d'adopter
des cadres de gouvernance apportant clarté et transparence, en expliquant aux
parties concernées quel est le lien entre les résultats obtenus et les investissements
consentis pour la TI. Les réalisations dues à la TIC doivent être expliquées en
termes opérationnels.
Toute administration douanière a pour objectif de préserver la valeur
dans la chaîne, logistique internationale en améliorant l'efficacité des contrôles
68
NGASSI-NGAKENGI (M) et SAKANDE Souleymane (M), Op.cit.
69
Tfig.unece.org.customs-atomation
33

transfrontières de manière à, ne pas interrompre le flux des marchandises, à


préserver la sécurité des frontières et à empêcher toute fuite des recettes fiscales.
Les responsables de la douane et des entreprises, appréhendent cette valeur en
termes d'efficacité des contrôles et d'efficience de la chaîne logistique. La TIC
doit contribuer à ces efforts et la douane comme les entreprises doivent atteindre
les objectifs opérationnels en s'appuyant sur les capacités sans cesse renouvelées
de la TIC70.
Les administrations qui envisagent actuellement de concevoir ou
d’améliorer leurs applications d’IC devraient franchir un nouveau pas en
constatant que pratiquement toutes les données dont la douane a besoin existent
déjà dans les systèmes d’information commerciale utilisés pour effectuer les
transactions commerciales. Elles devraient déterminer dans quelle mesure leurs
propres besoins en données de contrôle peuvent être remplis par les systèmes
d’information de leurs partenaires commerciaux après qu’ils aient fait l’objet d’un
audit pour s’assurer qu’ils sont sûrs, qu’ils sont capables de reproduire les données
avec précision et possèdent des facilités appropriées en matière de conservation
et d’archivage des données71.
Il est important de noter qu’avant d’adopter une application en
matière des TIC, les administrations douanières doivent consulter les parties
intéressées susceptibles d’être touchées, notamment les autres services publics
ainsi que les entreprises, les transporteurs, les agents, les exploitants de ports et
d’aéroports, afin de s’assurer que toutes pourront aisément appliquer la solution
retenue. Un mécanisme permanent de consultation avec ces partenaires, à tous les
stades ultérieurs de la conception du système, leur permettra de concevoir et
d’adapter leurs propres systèmes, et les encouragera à le faire, afin d’utiliser au
mieux les innovations de la douane et d’en offrir également la meilleure utilisation
possible.
De ce fait, la majorité des administrations des douanes de l’Afrique,
par exemple, disposent d’un système de dédouanement informatisé. Pour la
plupart de ces pays, les systèmes automatisés de dédouanement reposent sur le
logiciel SYDONIA (Système Douanier Automatisé), système développé par la
Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement
(CNUCED). A la demande du pays intéressé, la CNUCED fournit gratuitement le
noyau SYDONIA. Sur cette base, le pays concerné assure le financement du
projet ; dont la prise en charge des experts de la CNUCED pour l’assistance
technique72.

70
Les douanes à l’heure de l’informatique cognitive-WCO. Mag.wcoomd.org
71
Convention de kyoto Annexe Générale, chapitre 7, P10-11-13
72
Jacques (K) N’DRI, TIC et modernisation des douanes africaines. P3
34

Les utilisateurs de SYDONIA sont très différents si l’on tient compte


du niveau de développement technologique, de la structure des échanges
commerciaux et de la taille. SYDONIA est composé de différents modules qui
répondent à différents besoins, tels que la collecte de statistiques, les paiements,
le contrôle après dédouanement et l’évaluation des risques. Parmi les principaux
résultats obtenus grâce aux projets SYDONIA, on citera :
• Un système installé d’informatisation des douanes ;
• Des procédures douanières simplifiées ;
• Un maintien au même niveau ou une augmentation des recettes perçues ;
• Des contrôles renforcés ;
• Une meilleure production de statistiques commerciales ;
• Une utilisation autonome du système par les pays73.
Les avantages de TIC dans les administrations douanières
Les Directives de la Convention de Kyoto en matière de TIC donnent
beaucoup de détails sur l'automatisation des douanes et la gestion du projet. Ces
lignes directrices traitent des sujets comme : les domaines d'application des TIC
(par exemple, le traitement des déclarations, le dédouanement, le paiement
électronique, le transit, les statistiques commerciales, l'application de la loi), le
processus de développement du système, la gestion du projet et du changement,
la sécurité informatique, l'externalisation de la douane ; les aspects juridiques
relatifs à la TIC, etc.
Cependant, il n’y a pas beaucoup d’administrations douanières qui
ont les compétences et l’effectif technique nécessaires pour réaliser, par elles-
mêmes, le projet d'automatisation des douanes. Il est indispensable, pour toute
administration douanière, de mettre sur pied une équipe spécialisée en TIC,
capable de gérer les exigences techniques et celles de l’utilisateur, et d'avoir les
compétences nécessaires en termes de projet et de gestion des contrats, pour
assurer le rôle de leadership et assumer toute la responsabilité du projet
informatique74.
L’informatisation des douanes offre notamment les avantages
suivants : réduction de la fraude, accès à distance à l’information, amélioration de
la collecte des statistiques et application uniforme de la législation douanière.
L’informatisation réduit au minimum les contacts directs entre les fonctionnaires
des douanes et les négociants ou leurs agents, et contribue ainsi à lutter contre la
73
Conférences des nations unies sur le commerce et le développent. 2006
74
Tom Butterly, Maria Teresa et Maria Rosaria, le guide pratique relatif à la facilitation du commerce. 2012
35

corruption. Autres avantages, elle permet de mieux rendre compte des opérations,
de contrôler les transferts de fichiers, de faciliter la mise en concordance
automatique des déclarations en douane et de mieux vérifier la conformité des
fichiers bancaires.

Les déclarations électroniques et l’informatisation font gagner du


temps et permettent de mieux se consacrer à l’inspection des chargements à haut
risque. La possibilité de soumettre des déclarations en ligne a permis, dans
certains cas, de réduire les frais connexes et, dans d’autres, de ne plus avoir à
recourir au service d’agents en douane.

Les TIC peuvent grandement contribuer à réduire le nombre


d’inspections physiques et leurs éventuelles incidences négatives. Elles
permettent également de dédouaner les marchandises avant leur arrivée, de
procéder à une évaluation des risques par les autorités douanières et de séparer la
mainlevée du dédouanement des marchandises. Grâce à elles, il est également
possible de mieux planifier l’heure et le lieu des inspections physiques, ce qui
réduit grandement les temps d’attente pour les camions et les conteneurs. Enfin,
elles permettent de mieux évaluer la durée et le nombre des inspections physiques.
Ces évaluations doivent porter sur l’ensemble des opérations de transport et de
commerce et pas seulement le dédouanement.
L’informatisation des douanes se fait en général en trois phases :
 Constitution et formation d’une équipe de base ;
 Installation d’un prototype sur des sites pilotes ;
 Lancement du système75.
Ces phases peuvent être suivies par une mise à jour des logiciels,
l’introduction de l’informatisation à tous les points de franchissement de
frontières et l’adoption de solutions adaptées à des applications spécifiques.

CONCLUSION PARTIELLE

Le chapitre premier de notre étude nous a permis de présenter la


conceptualisation des mots clés à l’instar de : la douane, l’approche rationnelle
75
Conférences des nations unies sur le commerce et le développent. Op.cit.
36

sur la fraude douanière, les infractions douanières, l’informatisation de la douane,


et dans la revue de la littérature empirique, nous avons passé en revue quelques
travaux de fin d’étude et mémoire afin d’exploiter ce que ces auteurs ont écrit en
ce qui concerne l’informatisation de la douane.
37

CHAPITRE 2 : PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE

La problématique est la présentation d’un problème sous différents


aspects. C’est une ou plusieurs questions posées afin de donner l’idée sur le but
poursuivi dans l’étude. Quant à l’hypothèse, son but est de donner sur base de la
problématique, des propositions que l’on se contente d’énoncer sans l’affirmer ou
la nier. Il s’agit donc d’une simple supposition.
Dans ce chapitre nous allons clarifier l’objectif poursuivi dans ce
travail en passant par ces deux concepts.
Section 1. Problématique

Depuis plusieurs années déjà, les administrations douanières des


pays en développement ont pris conscience des possibilités offertes par
l’exploitation des données contenues dans leur système informatique de
dédouanement pour se moderniser. Aujourd’hui, avec le développement des
Technologies de l’Information et de la Communication, la construction d’une
infrastructure TIC permettant de disposer des données en temps réel, de les
échanger, d’intégrer les procédures, etc. ; est devenu un enjeu capital. En effet,
pour les douanes des pays en développement, écartelées entre les attentes des
autorités publiques en termes de mobilisation de recettes et les contraintes de
compétitivité des entreprises, l’usage des TIC constitue un important instrument
pour établir un équilibre entre les intérêts des différentes parties prenantes76.

Ces dernières décennies, les flux commerciaux, en constante


augmentation depuis quelques siècles, se sont accélérés. En outre, la globalisation,
les progrès technologiques et les nouveaux modèles d’organisation des entreprises
rendent encore plus complexe le contrôle des marchandises aux frontières. Dans
ces conditions, si les techniques ne sont pas adaptées, le contrôle douanier, bien
que nécessaire et utile, peut constituer un obstacle au développement du
commerce.

Pour renforcer l’efficacité douanière et améliorer la contribution de


ces administrations à la compétitivité économique nationale, les autorités font le
consensus dans l’utilisation des technologies de l’information et de la
communication, pour le déploiement de contrôles a posteriori, sur la base de
systèmes d’analyse et de gestion de risques appropriés. Un système d’analyse et
de gestion des risques moderne doit permettre d’alléger les contrôles sur les
opérations ne comportant pas de gros risques afin de concentrer les ressources sur

76
Jacques (K) N’DRI, Op.cit. P1
38

celles qui ont un score élevé de risques. Cependant les administrations des
douanes les plus modernes appliquent une approche plus structurée et plus
disciplinée de la gestion des risques.

Par contre, dans la plupart des Administrations des douanes des pays
en développement, le système d’analyse de risque reste encore manuel 77. Des
projets pluriannuels ont ainsi été mis en place dans plusieurs pays africains pour
améliorer l’analyse de risque et la sélectivité des contrôles sur la base des
informations sur les infractions douanières. Ainsi, les résultats obtenus sont
encourageants, en particulier en termes de facilitation des échanges, et vont
souvent au-delà des objectifs initialement visés.

Il sied de préciser que ces projets ont en effet contribué à promouvoir


un changement de culture au sein des administrations concernées en démontrant
l’intérêt de recourir aux techniques statistiques et quantitatives.

La RD Congo, étant un pays qui par ses richesses, subit des fraudes,
voles, corruptions, ainsi que plusieurs exploitations illégales dans des postes
frontaliers, il est nécessaire compte tenu de l’évolution technologique du moment,
d’amplifier les contrôles dans les frontières par des technologies plus efficaces. A
cette effet l’un de poste frontalier le plus infesté par la corruption (frontière RD
Congo et la Zambie à Kasumbalesa), certains agents, malgré les multiples efforts
que fournisse l’administration douanière cherchent des voies et moyens de frauder
en contournant même le système SYDONIA qui est censé de coordonner toutes
les déclarations douanières.

Vu les éclaircissements ci-haut, nous pouvons dire que grâce à


l’informatisation d’un grand nombre de bureaux des douanes, la fraude est réduite
tant du côté agents de la douane que du côté opérateurs économiques, donc
l’intégration du TIC les gênent totalement de manœuvrer comme auparavant.
Certains éprouvent du plaisir à mettre des jours sur un travail qui ne demande que
quelques heures, avec un simple logiciel et un ordinateur.

Partant de tous ce que nous avons pu évoquer ci-haut, nous pouvons


formuler quelques questions de la manière suivante :

77
La gestion des risques permet aux autorités douanières de déterminer les di érents niveaux de risque liés aux
marchandises transportées en provenance et à destination d’un pays.
39

 Quel est le mécanisme informatique mis en place pour


l’améliorer efficacement le processus de lutte contre la fraude
douanière ;

Section 2. Hypothèses de recherche

L’hypothèse d’une étude scientifique est une proposition de réponses


à la question de départ et tend à formuler une relation entre les faits significatifs
observés et aide à sélectionner les faits significatifs qui constituent un élément
possible de théorie.
Eu égard à la problématique de notre étude, nous pouvons donc
formuler l’hypothèse selon laquelle :

 Le système douanier automatisé contribue efficacement dans


le processus de lutte contre la fraude en permettant aux
administrations douanière à offrir une meilleure gestion d’un
certain du processus de dédouanement, à visualiser et
contrôler instantanément tout document douanier afin
d’éviter toute tentative de fraude, à offrir la possibilité
d’échanger les données avec tout autre système douanier de
tout pays.
40

DEUXIEME PARTIE : CADRE CONCEPTUEL


La deuxième partie de notre travail comprends également deux
chapitres. En ce qui concerne le troisième chapitre nous allons passer par une
approche méthodologique et le champ empirique en présentant l’entreprise par
laquelle nous allons faire notre étude, ensuite le quatrième et dernier chapitre
portera sur l’analyse et l’interprétation des résultats.
41

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE ET CHAMP EMPIRIQUE

La recherche scientifique est un processus dynamique ou une


démarche rationnelle qui permet d’examiner des phénomènes, des problèmes à
résoudre, et d’obtenir des réponses précises à partir d’investigations. Ce processus
se caractérise par le fait qu’il est systématique et rigoureux et conduit à
l’acquisition de nouvelles connaissances. Les fonctions de la recherche sont de
décrire, d’expliquer, de comprendre, de contrôler, de prédire des faits, des
phénomènes et des conduites. La rigueur scientifique est guidée par la notion
d’objectivité, c’est-à-dire que le chercheur ne traite que des faits.

Section 1 : Approche méthodologique

La méthodologie peut être définie comme l’ensemble des procédés


et des règles permettant de choisir les outils statistiques adaptés à une analyse des
données. Elle permet au chercheur de contrôler la qualité de ses recherches et de
répondre à ses objectifs. Nous développerons dans les paragraphes suivants, les
différentes méthodes et techniques que nous avons utilisées pour mener notre
recherche.

3.1.1. Techniques de recherche

Afin de bien mener notre travail, les techniques suivantes ont été
utilisées : la technique de documentation, la technique d’entretien (interview) et
la technique de sondage.

 La technique de documentation : c’est grâce à elle que nous avons pu


consulter les ouvrages, articles, rapports et autres documents cadrant avec
notre sujet de recherche.
 La technique d’entretien : elle nous a permis d’entrer en contact avec
quelques agents de douanes et certains cadres dans la Direction générale de
douanes et accises. Ces entretiens ont été bénéfique afin qu’ils ne
débouchent pas sur la récolte des données inutiles.
 La technique de sondage : elle nous a permis de sélectionner un
échantillon des quelques administrations douanières et d’extrapoler les
résultats obtenus suite à l’utilisation des TIC pour lutter contre la fraude.

3.1.2. Méthodes de recherche

Cette phase concerne la démarche suivie dans la récolte des données


sur les résultats obtenus suite à l’utilisation des TIC à la DGDA pour la lutte contre
toute forme de fraude douanière. Dans le cadre de ce travail, les méthodes
suivantes seront utilisées :
42

 La méthode hypothético-déductive : elle nous a permis, dans un premier


temps, de faire une analyse documentaire (littérature existante dans le
domaine) et d’émettre, dans un second temps, des hypothèses qui seront
testées à l’épreuve des faits, à partir de cette analyse. Pour y parvenir, des
données doivent être collectées auprès des dirigeants de la DGDA.
 La méthode structuro-fonctionnelle : grâce à cette méthode, nous avons
pu étudier et analyser les structures et les fonctions organisationnelles de la
DGDA.
 La méthode statistique : grâce à cette méthode nous avons formalisé notre
problème, ensuite nous avons interpréter les résultats obtenus suite à la mise
en œuvre des TIC dans la douane congolaise pour améliorer sa performance
dans lutte contre la fraude douanière.

Section 2 : Présentation DE LA Direction Générale des Douanes et Accises


Avant d’entamer l’analyse scientifique de notre sujet, il nous serait
très utile de présenter le cadre de notre étude la Douane dans son historique, son
évaluation nationale, son fonctionnement et sa structure organique, son objet
social, ses procédures et formalités de dédouanement78

3.2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE


La Direction Générale des Douanes et Accises son siège situé sur le
Boulevard du 30 juin face au Building ex-Royal dans la commune de Gombe, sur
l’Avenue Likasi, ville de Kinshasa en RDC.

3.2.2. NATURE JURIDIQUE


Son personnel est régi par le Décret n°011/08 du 02 février 2011
portant règlement d’administration du personnel de la DGDA et aussi par la loi
n°08/03 du 17 juillet 1981 portant statut du personnel de carrière du service de
l’Etat.
Sur le plan juridique la DGDA est régie par la loi n°78/002 du 06
janvier 1978 portant dispositions générales applicables aux entreprises publiques.
L’administration se réfère au code du travail et à la convention collective et au
statut personnel jouissant d’une particularité, présente certaines caractéristiques
d’une entreprise privée notamment par les conditions d’embauche et de prestation
de service.
Sur le plan technique la loi douanière trouve son fondement sur :
 Le Décret n°09/43 du 3 Décembre 2009 portant la création et organisation
de la DGDA ;

78
Le décret n° 011/46 du 24 Décembre 2011 portant mesure d’application d’ordonnance-loi
n°10/002 du 20 Août 2010 portant code des douanes.
43

 0-L n°10/010/2010 portant code des Douanes ;


 La loi accisienne O-L n°68/0 10 du 06 Janvier 1968 relative aux Droits
d’Accises ou de Consommation ;
 La loi n°08/02 du 16mai 2008 modifiant et compétent l’O-L n°68/010 ;
 La loi n°003/002 du 13 mars portant sur le nouveau tarif des droits et taxes
à 1’importation et à l’exportation ;
 Le Décret- loi n° 05/183 du 30 Décembre 2005 instituant le guichet unique
de dédouanement des marchandises à l’importation et à l’exportation en
RDC.

3.2.3. HISTORIQUE ET STRUCTURE DE LA DGDA


Dans ce point, nous allons brosser l’historique et la structure de la
Direction Générale des Douanes et Accises.
3.2.3.1. Historique de la DGDA
Créée, par le Premier Ministre par le Décret n°09/43 du 3 Décembre
2009 portant création et fonctionnement de la DGDA sous forme d’établissement
public rattaché au Ministre des Finances, son bâtiment a été construit dans les
années 1979-1980.
Au Congo à partir des événements de la conférence de Berlin du 26
février 1885 et la colonisation du 15 novembre 1908, trois grandes périodes ont
marqué l’histoire et l’évolution de l’administration des douanes et accises.
 La période précoloniale ou la période de l’Etat Indépendant du Congo(EIC)
;
 La période coloniale ou la période du Congo belge ;
 La période post coloniale ou la période du kongo indépendant.
Les activités douanières dans notre pays remontent d’avant déjà
1885, le roi belge Léopold II organisait les perceptions des droits des douanes à
banana et Borna tous deux dans la province du bas Congo.
A cette époque les services des douanes existaient sous l’appellation
de corps des grandes frontières créé par l’ordonnance n°33245 du 31 janvier 1949
en suite de la section de recherche et de surveillance douanière créé par
l’ordonnance- loi n°14 du 24janvier 1964.
Par souci de nationaliser toutes les entreprises publiques, le 15 mai
1979, le Président de la République du zaïre à l’époque, Monsieur Mobutu signera
une ordonnance loi n°79/113 pour leur conférer l’autonomie financière, c’est à la
44

même date que sera créé 1’Office de Douanes et Accises « OFIDA » en sigle
actuel DGDA par l’ordonnance loi n°79/114 dont l’objectif et la mission sont
restés traditionnels.
Après 30 ans, le gouvernement congolais par le Décret n°04/43 du 3
Décembre 2009 crée la DGDA. La Douane reste une institution d’intérêt général
placée sous l’autorité du gouvernement et aussi au service public qui se charge de
percevoir pour le compte de 1’Etat les droits et taxes sur les marchandises
importées et exportées ou fabriquées localement, ces services se chargent aussi de
faire respecter la législation douanière et veille aussi à l’importation des armes à
feu, de poudre de chasse et stupéfiants.
3.2.3.2 Structure de la DGDA
La DGDA comprend trois structures à savoir :
 Les organes principaux de gestion ;
 Les services des extérieures ;
 Les services centraux.
1. Les organes principaux de gestion
Ces organes principaux de gestion sont prévus dans l’Ordonnance n° 10/094 du
28 mai 2010. Ils sont divisés en trois parties dont les dirigeants sont :
 Le Directeur Général des Douanes et Accises ;
 Le Directeur Général Adjoint chargé de l’administration et des finances ;
 Le Directeur Général Adjoint chargé des affaires techniques.
2 Le Directeur Général de la DGDA
Son rôle est de diriger, d’organiser, de coordonner et de contrôler
ensemble des activités de la DGDA et il dispose de tous les pouvoirs nécessaires
qui lui sont reconnus par les lois et règlements en vigueur en vue de
l’accomplissement des missions de la DGDA.
Le Directeur Général a des prérogatives suivantes :
 Il a le droit de reformer les décisions prises par les autres Directeurs ;
 Il gère les ressources humaines et financières ainsi que les biens meubles et
immeubles présents et avenir mis à la disposition de la DGDA ;
 Il élabore un plan stratégique pleinement et propose au début de chaque
année au Ministre de finance des mesures visant la mobilisation des recettes
45

ainsi la réforme de la modernisation de la douane et à la fin de chaque année


; il présente au Ministre des finances un rapport d’évaluation.
Par rapport à l’ensemble des activités de la DGDA, le Directeur
Général est le garant de bon fonctionnement des services douaniers et accises. A
ce sujet il doit organiser ses activités, la diriger, la coordonner, la contrôler. La
DGDA est l’un des services pourvoyeurs des recettes de l’Etat congolais, à l’instar
de la DGI, DGRAD. Ces trois services contribuent significativement au budget
de l’Etat.
3 Les Directeurs Généraux Adjoints de la DGDA
Ils assistent le Directeur Général dans l’exercice de ses fonctions et
donnent leurs avis sur les matières qui sont soumises.
En cas d’absence ou d’empêchement du Directeur Général les
Directeur Général Adjoints assume son intérim ; en cas d’absence de ces derniers
un Directeur désigne au sein de la DGDA par le Ministre des Finances assume
l’intérim.
4. Les services extérieurs
Dans cette partie c’est beaucoup plus la représentation de la Direction
Générale des Douanes et Accises au niveau des provinces.
La DGDA compte 13 directions provinciales, savoir :
 La Direction provinciale de DGDA/Kinshasa - Ville
 La Direction La Direction Générale de DGDA Kasaï-Occidental
 La Direction provinciale de DGDA /Kasaï-Oriental
 La Direction provinciale de DGDA/ Nord Kivu
 La Direction provinciale de DGDA /Sud-Kivu
 La Direction provinciale de DGDA/Equateur
 La Direction provinciale de DGDA/province - Oriental
 La Direction provinciale de DGDA/Bandundu
 La Direction provinciale de DGDA/Bas-Congo
 La Direction provinciale de DGDA/Maniema
 La Direction provinciale de DGDA/Katanga
 La Direction de la Brigade Douanière.
46

5. Les services centraux de la DGDA


Les services centraux de la DGDA sont les différentes directions que l’on retrouve
dans la Direction Générale dont nous citons :
 Le bureau de Coordination (ex secrétariat)
 La Direction des Ressources Humaines
 La Direction des Recettes du Trésor ;
 La Direction des Finances Internes ;
 La Direction des Equipements et Logistiques ;
 La Direction des Affaires Juridiques et Contentieuses ;
 La Direction des Système et Technologie d’Information ; de l’Audit
Interne ;
 La Direction de l’Audit Interne,
 La Direction de la Valeur ;
 La Direction de Réforme et Modernisation ;
 La Direction de la Réglementation Facilitation ;
 La Direction de Formation ;
 La Direction Des Statistique.

3.2.4 OBJECTIFS ET MISSIONS DE LA DGDA


Dans cette section, nous allons relever les objectifs et les missions de la Direction
Générale des Douanes et Accises.
1. Objectifs de la DGDA
La DGDA a pour objet social :
 La perception pour le compte du trésor public, des droits et taxes frappant
les marchandises importées, exportées et fabriquées localement ;
 Lutter contre la fraude qui prive l’Etat d’une partie importante de ses
ressources ;
 Sécuriser la population sur les marchandises dont l’importation et
exportation sont interdites.
47

2. Missions de la DGDA
L’administration des Douanes congolaises a reçu du législateur sept principales
missions à savoir :
A. Mission fiscale
Est la principale, la Douane a pour mission d’alimenter la caisse de l’état par la
perception des droits d’accises et diverses recettes pour lui permettre de couvrir
ses multiples charges.
B. Mission économique
Protection de l’espace économique du pays tout en protégeant les industries
locales et les produits fabriqués localement contre la concurrence étrangère c’est
à-dire en haussant les taux des droits d’entrée sur les marchandises dont les
similaires ou substituts sont produits localement.
C. Mission de surveillance des frontières
Tout en luttant contre le trafic illicite d’armes à feu, des drogues, des stupéfiants
et terrorismes.
D. Mission de formation
La formation du personnel aux techniques modernes de gestion dans
le domaine des douanes et accises.
E. Mission de collaboration avec d’autres
L’application de la législation connexe c’est-à-dire la DGDA perçoit
certaines taxes pour le compte des autres administrations (DGI FPI, OGETREM
etc.)
F. Mission financière
Lutter contre la contrefaçon et la piraterie ainsi que le blanchissement
d ‘argent.

3.2.5. POLITIQUE DOUANIERE


La RDC notre pays ne peut se développer sans moyen financier
(ressource internes et externes). Pour arriver à pourvoir l’Etat de ses ressources
internes, la douane se fixe au préalable une priorité, celle de la mobilisation et la
maximation des recettes du trésor public (TP). La douane a adopté la politique de
la réforme et de modernisation de la douane congolaise comme sa politique
générale.
48

3.2.5.1. Projet de réforme et de modernisation de la douane en RDC


L’objet du projet : L’augmentation significative, rapide et durable
des recettes, La transformation de l’administration douanière en une plus moderne
et conforme aux normes internationales, …
Eléments clés du programme de reforme
 Sur le plan opérationnel
Assistance directe aux activités opérationnelles à savoir :
 Le dédouanement de l’importation et exportation des marchandises,
 Lutter contre la fraude commerciale, …
 Sur le plan technique
 L’analyse des systèmes informatique aux fins d’amélioration de
l’infrastructure ;
 L’installation du système interactif de l’organisation mondiale des douanes,
y compris l’équipement informatique requis ;
 Joindre sur l’ensemble de territoire à SYDONIA utilisé par la direction
générale des douanes et Accises).
 Sur le plan formation :
 Formation des gestionnaires et du personnel sur le plan technique et en
matière de gestion ;
 Formation interactive informatisée pour permettre à l’ensemble du
personnel de se développer au travers de nouveaux sujet dans leur propre
temps et à leur propre rythmique.
3.2.5.2. Cadre théorique de la maximation des recettes
Les assignations budgétaires, les cadres-programmes, l’implication
du gouvernement de la République en l’appui des reformes amorcées par la
douane est justifiée par le fait que depuis la réunion de la GECAMINES, la douane
est devenue la régie par excellence qui alimente, pour l’heure à plus de 40% dans
son financement.
Concrètement, l’obligation des résultats rendus en termes de
maximisation des recettes se ramène à l’établissement des contrats programmes
entre le gouvernement et les différents mandataires des entreprises et autres
organismes publics d’une part et d’autre part entre ces derniers et les services leur
49

dépendant directement d’attaches à la mobilisation et à la perception des recettes


dues à l’Etat.
a) Tarif des droits et taxes de douane
La reforme tarifaire de 2003 a conduit aux lois N°002/03 à l’importation et 003/03
à l’exportation du Mars 2003. Le taux des décrets des douanes a été modulés
autour de 5% et 20% et 15% pour l’impôt sur le chiffre d’affaire (ICA) à
l’importation. Ils varient entre 3% et 10% pour les droits de consommation (DC).
b) La loi douanière
C’est l’ordonnance Loi N°10/02 du 20 Août 2010 portant code des douanes.
c) Les formalités de dédouanement
C’est l’ensemble des procédures qui permettent à l’opérateur économique de faire
pour être en possession de sa marchandise.
Il sied de signaler qu’avec l’arrivée du module informatique SYDONIA ++,
plusieurs bureaux douaniers à travers la République sont déjà connectés, et que la
douane congolaise est informatisée, c’est pour répondre aux exigences des
standards internationaux.
d) Limitation des documents exigibles à l’importation
Dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires, la Direction Générale des
Douanes et Accises (DGDA) tient à faciliter les échanges, à simplifier les
procédures de dédouanement des marchandises à réduire le délai d’exécution des
opérations et les couts de formalité.
C’est dans cette optique que le directeur de la DGDA a signé le 25 Novembre
2014 la date de service référence DGDA/DG/DGDA.T/DG/1494/2014.
Selon cette note qui s’adresse aux agents de douane, aux opérateurs économiques,
aux commissionnaires en douane, aux transitaires, aux intervenants dans le
commerce transfrontalier, seuls sont exigibles pour couvrir une opération sous les
régimes douaniers de mise à la consommation et d’exportation des marchandises,
à titre définitif, les documents suivants :
 A l’importation :
 La déclaration des marchandises ;
 Le document de transport ;
 La liste de colisage ;
 La facture commerciale
50

 A l’exportation
 La déclaration de marchandises ;
 Le dédouanement de transport ;
 La liste de colisage ;
 Le certificat d’origine ;
 La facture commerciale ;
 Le rapport d’inspection établi par l’OCC.
Par ailleurs, la note indique que certains documents ne doivent plus
être exigés du fait qu’ils sont soit générés par le système douanier, soit transmis
par voie électronique dans ledit système.
Il s’agit du bon de sortie émis par un concessionnaire d’entrepôt, des
magasins ou airs de dédouanement, ou déclaration modèle. Ladite note précise
que tout agent de douane qui entraverait son application engagera sa
responsabilité personnelle sur le plan disciplinaire. Tous les directeurs
coordonnateurs de l’audit interne sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
veiller à l’application stricte de cette note qui entre sort ses effets à la date de sa
signature.
51

3.2.6. Organigramme de l’organisation fonctionnelle de la DGDA


Directions générales

16 Directions centrales 12 Directions provinciaux

Bureau de coordination Direction Provinciale de Kinshasa ville

16 Directions centrales Direction Provinciale de Kinshasa


Aéroport

Direction des Ressources Humaines


Direction Provinciale de kongo central

Direction de réglementation Direction provinciale de l’Equateur


et facilitation

Direction de la Brigade et Lutte contre la Direction Provinciale orientale


fraude

Direction Provinciale du Nord-Kivu


Direction du Tarif et Règles d’Origine

Direction Provinciale du Kasaï - Oriental


Direction de valeur

Direction Provinciale du Kasaï - occidental


Direction des Huiles Minérales

Direction Provinciale du Sud- Kivu


Direction des Autres produits d’Accises

Direction Provinciale du Katanga


Direction des Recettes du Trésor

Direction Provinciale du Maniema

Direction des Finances Internes

5 Représentations à l’étranger
Direction des Equipements et Logistique

Direction des Statistiques, Documentation


OMD/Bruxelles
et Etudes Economiques

Mombasa/Kenya
Direction des Affaires Juridiques et
Contentieuses
Douala/Cameroun

Direction des Systèmes et Technologies


d’Information Dar- es - Salam/Tanzanie

Direction de l’Audit Interne Kampala/Ouganda

Direction des Reformes et modernisations

Source : DGDA/DRH
52

CHAPITRE 4 : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Section 1. Mobilisation croissante et soutenue des recettes

4.1.1. Présentation des données


Les prévisions des recettes de la DGDA pour l’exercice 2017 ont été
élaborées sur base des réalisations de l’exercice 2016 chiffrées à FC
1.412.246.000.000 auxquelles a été intégré l’impact des indicateurs
macroéconomiques projetés pour l’exercice 2017 et de certains agrégats, à savoir :
 Taux de croissance 3,5 %
 Taux d’inflation moyen 12,5%
 Taux de change moyen : 1452,25 FC/USD ;
 L’évolution de la valeur CIF ;
 Les dernières évolutions des quantités produites en matière des produits
d’accises fabriqués localement ;
 Les évolutions récentes sur les quantités exportées.

Outres ces éléments, les prévisions des recettes de la DGDA pour


l’exercice 2017 ont pris en compte l’impact d’un certain nombre de mesures
proposées pour leur mise en œuvre en 2017. Il s’agit des mesures ci-après :
 La construction des installations douanières pour la meilleure prise en
charge ;
 Le renforcement des sanctions positives et négatives ;
 La rotation des effectifs consécutive à la mesure de performance ;
 Le renforcement du contrôle à postériori et de régularité des opérations de
dédouanement (contrôle de destination et de mise en œuvre des
marchandises exonérés, contrôle mixte DGDA-DGI, etc ;
 Le marquage moléculaire des produits pétroliers ;
 Le marquage par vignettes des produits d’accises autres que le tabac ;
 La révision à la hausse des prix planchers en matière des
télécommunications ;
 L’audit du secteur de télécommunication ;
 La comptabilisation dans la loi de finances au titre de recettes et dépenses
du stock de sécurité émargeant dans la structure des prix des produits
pétroliers.
 Le renforcement de l’efficacité de l’Administration par :
 Le renforcement du recouvrement des dossiers contentieux ;
53

 La mise en œuvre du programme de sécurisation des frontières ;


 L’extension du suivi électronique des cargaisons ;
 La signature, la ratification et la mise en œuvre des Accords
d’Assistance Mutuelle Administrative en matière douanière ;
 L’interfaçage des systèmes informatiques ;
 La création et le fonctionnement des bureaux de représentations ;
 Le renforcement de l’application des dispositions du Code des douanes
relatives à l’accomplissement de dédouanement par soi-même ;
 L’optimisation du dispositif centralisé d’évaluation en douane (circuit
orange) ;
 Le recouvrement des déclarations liquidées non payées ;
 Le recouvrement des dossiers ayant fait l’objet des paiements échelonnés ;
 Le renforcement des conditions d’octroi des exonérations ;
 Le renforcement de l’application du décret n°036/2002 du 28 mars 2002
désignant les personnes habilitées à œuvrer aux frontières ;
 L’adoption du nouveau tarif des droits et taxes à l’importation et à
l’exportation.

En dehors des indicateurs macroéconomiques et de mesures


susvisées, les prévisions de l’exercice 2017 sont assorties d’un effort de service
de 10%.
Partant de tous ces éléments, ces prévisions ont été arrêtées à FC
2.497.285.955.500 ;
Elles représentent un accroissement de 76,83 % par rapport aux
réalisations de l’exercice 2016 et de 36,05 % par rapport aux prévisions de la
même période et se présentent, par grande rubriques, comme renseigné dans le
tableau ci-après :
54

Tableau n°01 : Nature des recettes réalisées par la DGDA

NATURE DES RECETTES MONTANTS STRUCT %


Taxe sur la Valeur Ajoutée 1082 763 247 323. 74 43,36
Accises en régime intérieur 315 324 162 384.44 12,63
Accises à l’importation 115 582 274 000.60 4,63
Droits de douane et autres 973 577 847 859.69 39,00
droits à l’import
Droits et taxes à l’exportation 5251036572.18 0,21
Amendes et pénalités 2918166541.00 0,12
TOTAL 2 497 285 955 500.00 100,00

Source : Rapport DGDA/2015

4.1.2. Recettes tributaires de la valeur CIF


Il s’agit des droits de Douane, des droits d’Accises à l’importation et
de la taxe sur la Valeur Ajoutée.

4.1.2.1. Droits de Douane


La projection de cette catégorie des recettes a été faite en se référant
à l’évolution de la valeur CIF pendant les trois dernières années.
La structure de cette valeur CIF, déterminée sur base de la clé de
répartition de l’assiette imposable constatée en 2016 (cfr. Annexe), a permis de
calculer la hauteur des recettes à percevoir au titre des droits de douane.

4.1.2.2. Droits d’accises à l’importation


La projection des droits d’accises à l’importation s’est également
référée à la valeur soumise au paiement des droits de douane et de la TVA. De
cette valeur, a été dégagée la part soumise aux droits d’accises, laquelle a été
répartie entre les différents produits, suivant la clé de répartition de l’assiette
imposable fournie par les données de 2016.
A chaque produit, il a été appliqué les taux du tarif douanier
correspondants pour ainsi dégager les droits attendus.
55

Cette approche a été utilisée pour tous les produits soumis aux droits
d’accises à l’importation à l’exclusion de :
 Tabacs importés : parce que la taxation sur ces produits est à la fois
spécifique et ad valorem. Pour la taxation spécifique, la projection s’est
référée aux quantités des vignettes commandées pour 2017.
 Produits pétroliers : la projection sur ces produits s’est faite sur base de la
structure des prix des produits pétroliers du 11 novembre 2016.

4.1.2.3. La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)


La projection de cette taxe a été faite sur base de la valeur CIF
dédouanée (CIF+ Droits de Douane) à laquelle sont ajoutés les droits de
consommation à l’importation.

4.1.3. Recettes indépendantes de la valeur CIF.


Il s’agit :
 Des droits d’accises en régime intérieur et des droits et taxes à l’exportation
 Des autres droits à l’importation.

4.1.3.1. Droits d’accises en régime intérieur et droits et taxes à l’exportation


La méthode de prévisions pour ces deux catégories de droits a
consisté à :
 Appliquer le taux de croissance sur les quantités de 2016 pour projeter
celles attendues en 2017 ;
 Calculer les valeurs correspondantes aux quantités projetées sur base des
prix de vente hors taxes moyens des produits concernés pour les accises et
des prix moyens sur le marché mondial pour les produits à l’exportation ;
 Calculer sur base des valeurs ainsi obtenues, les droits attendus en 2017 en
appliquant aux différents produits les taux d’imposition y relatifs.

4.1.3.2. Autres droits à l’importation


La méthode de prévision a consisté à ce niveau à appliquer les taux
d’inflation et de croissance du cadre macroéconomique 2017 sur les recettes de
l’exercice 2016 de cette catégorie des recettes.
56

Répartition de l’assiette imposable


Schéma n°01

EXONERE D.D.
CIF GLOBAL
33,29%
100% CIF

SOUMIS AUX DROITS


DE DOUANES
AUTRES PRODUITS
66,71% PAYANT DROITS 82,04%
DE
CONSOMMATION
SOUMIS A LA
CIF EXO TVA 14,29%
TVA
26,40%
73,60% PRODUITS PETROLIERS
17,96%
PAYANT TVA
85,71%
Source : Rapport du Min. du Budget/DGDA

Commentaire :
En analysant le schéma ci-haut, il nous arrive à constater que la valeur en douane donc la valeur CIF, revient à 100% dont : 33,29
pour les exonérations douanières et 66,71 soumis aux droits des douanes c’est-à-dire au régime de droit commun.
57

Tableau n°02 : Indicatif de la répartition de l’assiette imposable exercice


2017
LIBELLE VALEURS TOTAL VALEURS
RELATIVES RELATIVES

CIF GLOBAL
CIF soumis aux droits 66,71% 100%
CIF exonérée 33,29%
CIF SOUMIS AUX DROITS
CIF payant TVA 100% 100%
CIF PAYANT TVA (16%)
TVA payant 73,60% 100%
TVA PAYANT
Droits d’accises 14,29% 100%
TVA 85,71%
TVA PAYANT DROITS D’ACCISES
Produits pétroliers 17,96% 100%
Autres produits d’accises 82,04%
TMP (Taux Moyen de perception) 11,41%

Etabli sur base des données de l’exercice 2016


Commentaire :
Il ressort du tableau ci-haut que la répartition de l’assiette imposable
se fait de la manière ci-après :
 La valeur CIF global est de 100% dont 66,71 soumis aux droits des douanes
et 33,29 aux régimes dérogatoires ;
 La valeur CIF soumis aux droits des douanes 100% ;
 La valeur CIF payant la TVA 73,60% ;
 TVA payant 100% dont 14,29% pour droits d’accises ;
 TVA payant pour les droits d’accises dont 17,96% pour les produits
pétroliers et 82,04% pour autres produits d’accises.
Avec un taux moyen de perception de 11,41%.
58

Tableau n°03 : synthèse des recettes des douanes et accises exercice 2014
Code- Nature des recettes 2014
Art.
Voté Réalisations Taux réalisé
Impôts et taxes sur les biens et 1.174.933.503.406 825.867.000.000 70,3
services
Droits d’accises 543.486.234.445 330.596.169.849 60,8
Droits de douane et autres droits à 721.192.081.388 628.006.574.363 87,1
l’importation
Taxes à l’exportation 14.674.832.052 7.170.628.475 48,9
Amendes et pénalités 2.312.679.000 1.614.627.312 69,8
Total DGDA hors TVA 1.281.665.826.885 967.388.000.000 75,5
TOTAL 2.456.599.330.291 1.793.255.000.000 73,0

Source : Rapport du Min. du Budget/DGDA


Commentaire :
Il ressort de ce tableau que la Direction Générale des Douanes et Accises pendant l’année 2014 avait un total de
recettes de CDF 1.793.255.000.000 à titre de réalisation contre 2.456.599.330.291 de prévisions.
59

Tableau n°04 : synthèse des recettes des douanes et accises exercice 2015
Code- 2015
Art.
Nature des recettes Voté Réalisations Taux réalisé
Impôts et taxes sur les biens et 1.097.326.107.770 879.548.969.129 80,2
services
Droits d’accises 602.733.646.092 386.695.089.555 64,2
Droits de douane et autres droits à 765.275.996.751 566.519.154.560 74,0
l’importation
Taxes à l’exportation 104.160.572.529 5.483.448.087 5,3
Amendes et pénalités 9.846.944.457 4.074.338.659 41,4
Total DGDA hors TVA 1.482.017.159.829 926.772.030.871 65,0
TOTAL 2.579.343.267.599 1.842.321.000.000 71,4

Source : Rapport du Min. du Budget/DGDA


Commentaire :
La Direction Générale des Douanes et Accises durant l’année 2015 a pu réaliser que 1.842.321.000.000 contre
2.579.343.267.599 de prévisions, cela nous montre clairement que la régie fournisse de grand effort tout en mobilisant pour le
compte du trésor les recettes.
60

Tableau n°05 : synthèse des recettes des douanes et accises exercice 2016
Code- Nature des recettes 2016
Art.
Voté Réalisations Taux réalisé
Impôts et taxes sur les biens et 784.738.675.701 563.255.000.000 71,78
services
Droits d’accises 437.464.961.616 422.779.135.519 96,64
Droits de douane et autres droits 594.196.666.435 419.157.122.598 70,54
à l’importation
Taxes à l’exportation 16.790.324.270 4.529.391.687 26,98
Amendes et pénalités 2.387.260.613 2.525.350.195 105,78
Total DGDA hors TVA 1.050.839.212.934 848.991.000.001 80,79
TOTAL 1.835.577.888.635 1.412.246.000.001 76,94

Source : Rapport du Min. du Budget/DGDA


Commentaire :
Il est à préciser que les recettes des douanes et accises sont composées des : impôts et taxes sur les biens et services,
des droits d’accises, des droits des douanes et autres droits à l’importation, des taxes à l’exportation et des amendes et pénalités
issus de la violation de la législation douanière et d’accisienne. Noté qu’en 2016 la DGDA a réalisé un montant de
1.412.246.000.001 CDF, avec un taux de réalisation de 76,94%.
61

Tableau n°06 : Récapitulatif des recettes des douanes et accises, exercice 2014
2014
Code-Art. Nature des recettes Voté Réalisations Taux réalisé
I Impôts et taxes sur les biens et services 1.174.933.503.406 825.867.000.000 70,3
17131120 Taxe sur la valeur ajoutée/TVA 1.174.933.503.406 825.867.000.000 70,3
II Droits d’accises 543.486.234.445 330.596.169.849 60,8
17132100 Accises perçues en régime intérieur 394.746.359.777 243.461.754.416 61,7
Boissons alcoolisées (bière) 136.000.332.000 125.780.075.502 92,5
Tabacs et allumettes fabriqués 81.439.397.000 14.315.890..191 17,6
Eaux de table, limonades et jus 24.294.522.000 13.375.036.092 55,1
Alcool et boissons alcooliques 506.168.000 6.236.716.540 1.232,1
Parfums liquides 47.879.000 21.207.804 44,3
Produits de beauté ou de maquillage 838.503.000 696.900. 800 83,1
Préparation pour hygiène buccale 9.444.000 6.058.807 64,2
Préparations capillaires 582.850.000 16.332.363 2,8
Huiles de graissage et lubrifiant 128.463.000 0 0,0
62

Liquides pour frein hydrauliques et autres liquides pour 101.163.000 0 0,0


transmissions hydrauliques
Savons, agents de surface organiques, préparations 2.240.539.191 4.451.064.666 71,3
lubrifiantes et cirages
Articles et ouvrages en matières plastiques 800.751.586 359.223.723 44,9
Articles et ouvrages en caoutchouc synthétique 568.124.000 140.033.204 24,6
Télécommunication 143.188.224.000 78.063.214.724 54,5
17132200 Accises perçues à l’importation 148.739.874.668 87.134.415.433 58,6
Boissons alcoolisées (bière) 2.244.787.000 2.045.086.540 91,1
Tabacs et allumettes importés 19.679.489.000 35.609.035.630 180,9
Eaux de table, limonades et jus 1.732.553.612 2.132.069.874 123,9
Alcool et boissons alcooliques 7.964.955.306 6.296.644.992 79,1
Parfums liquides 1.233.976.000 419.049.621 34,0
Huiles de graissage et lubrifiant 240.669.000 217.166.240 90,2
Liquides pour freins hydrauliques et préparations 420.077.000 577.310.726 137,4
lubrifiantes
Produits pétroliers 67.634.720.000 12.670.707.457 18,7
Produits de beauté et maquillage 977.992.000 582.766.770 59,6
63

Préparations pour hygiène buccale 74.389.000 6.943.624 9,3


Préparations capillaires 452.896.000 577.899.476 127,6
Savons, agents de surface organiques, préparations 4.053.153.722 6.184.983.241 152,6
lubrifiantes et cirages
Articles et ouvrages en matières plastiques 2.836.578.772 397.544.159 14,0
Articles et ouvrages en caoutchouc synthétique 11.188.498.256 7.456.137.523 66,6
Véhicules 28.005.140.000 11.961.096.560 42,7
III Droits de douane et autres droits à l’importation 721.192.081.388 628.006.574.363 87,1
17151120 Droits de douane 720.344.938.388 627.660.084.147 87,1
Atres droits à l’importation 847.143.000 346.490.216 40,9
Produits partiels de vente publique 561.99.000 205.204.267 36,5
Retenues sur restitution douanière 1.474.000 102.171.885 6.931,6
Taxes sur vente publique 283.710.000 39.114.064 13,8
IV Taxes à l’exportation 14.674.832.052 7.170.628.475 48,9
17152100 Droits de sortie des minerais 7.417.214.000 2.791.151.527 37,6
Diamants artisanal 5.444.980.000 1.863.834.317 34,2
Or artisanal 85.870.000 113.442.718 132,1
64

Autres produits minéraux 1.886.000 813.874.492 43,1


17152200 Droits de sortie des produits agricoles et végétaux 7.242.618.052 4.379.476.948 60,5
Café robusta 300.203.000 78.094.375 26,0
Café arabica 261.880.000 170.798.260 65,2
Bois en grume 5.653.893.000 3.395.115.903 60,0
Bois scié 1.026.642.052 735.468.410 71,6
V Amendes et pénalités 2.312.679.000 1.614.627.312 69,8
Amendes et pénalités sur accises en régime intérieur 69.149.000 375.080 0,5
Amendes et pénalités sur accises sur accises à l’importation 254.395.000 24.845.830 9,8
Amendes et pénalités à l’importation 1.967.777.000 1.589.406.402 80,9
Amendes et pénalités à l’exportation 23.358.000 0 0,0
TOTAL GENERAL 2.456.599.330.291 1.793.255.000.000 73,0

Source : Rapport du Min. du Budget/DGDA


65

Commentaire :
Ce tableau reprend de façon détaillée la nature des recettes des douanes et accises, il sied de préciser que les grandes
rubriques sont marquées en gras pour faciliter l’analyse et l’interprétation dans la première rubrique nous avons les impôts et
taxes sur les biens et services, la deuxième les droits d’accises, la troisième est constituée des droits de douane et autres droits à
l’importation, la quatrième nous avons les taxes à l’exportation et la cinquième est réservée pour les amendes et pénalités issues
du contentieux.
Tableau n°07 : Récapitulatif des recettes des douanes et accises, exercice 2015
2015
Code-Art. Nature des recettes Voté Réalisations Taux réalisé
I Impôts et taxes sur les biens et services 1.097.326.107.770 879.548.969.129 80,2
17131120 Taxe sur la valeur ajoutée/TVA 1.097.326.107.770 879.548.969.129 80,2
II Droits d’accises 602.733.646.092 386.695.089.565 64,2
17132100 Accises perçues en régime intérieur 423.567.256.515 237.065.537.077 56,0
Boissons alcoolisées (bière) 157.640.541.192 131.210.344.960 83,2
Tabacs et allumettes fabriqués 83.631.060.416 2.071.926.989 2,5
Eaux de table, limonades et jus 28.160.237.852 12.602.701.163 44,8
Alcool et boissons alcooliques 691.117.068 2.907.538.422 420,1
Parfums liquides 56.903.262 37.979.859 66,7
66

Produits de beauté ou de maquillage 996.681.266 976.786.332 98,0


Préparation pour hygiène buccale 16.837.792 0 0,0
Préparations capillaires 692.801.214 8.588.613 1,2
Huiles de graissage et lubrifiant 0 782.096 0
Liquides pour frein hydrauliques et autres liquides 0 0 0
pour transmissions hydrauliques
Savons, agents de surface organiques, préparations 6.864.747.750 517.818.004 7,5
lubrifiantes et cirages
Articles et ouvrages en matières plastiques 951.807.281 564.167.188 59,3
Articles et ouvrages en caoutchouc synthétique 675.296.929 1.033.219 0,2
Télécommunication 143.188.224.493 86.165.870232 60,2
17132200 Accises perçues à l’importation 179.166.389.577 149.629.552.488 83,5
Boissons alcoolisées (bière) 2.361.605.288 3.020.888.777 127,9
Tabacs et allumettes importés 34.546.996.426 57.160.980.900 165,5
Eaux de table, limonades et jus 2.567.382.591 5.324.826.866 207,4
Alcool et boissons alcooliques 10.009.891.887 5.400.957.016 54,0
Parfums liquides 1.298.192.380 836.926.311 64,5
Huiles de graissage et lubrifiant 820.347.100 1.370.532.477 167,1
67

Liquides pour freins hydrauliques et préparations 3.038.322.593 1.028.107.186 33,8


lubrifiantes
Produits pétroliers 72.823.277.907 50.985.767.582 70,0
Produits de beauté et maquillage 1.498.445.460 1.000.740.871 66,8
Préparations pour hygiène buccale 78.259.824 0 0,0
Préparations capillaires 807.917.598 690.680.673 85,5
Savons, agents de surface organiques, préparations 7.013.461.318 246.665.004 35,3
lubrifiantes et cirages
Articles et ouvrages en matières plastiques 2.399.814.496 818.816.055 34,1
Articles et ouvrages en caoutchouc synthétique 11.897.334.709 3.730.444.263 31,4
Véhicules 28.005.140.0 15.783.218.506 56,4
III Droits de douane et autres droits à l’importation 765.275.996.751 566.519.154.560 74,0
17151120 Droits de douane 764.011.882.410 566.212.605.491 74,1
Atres droits à l’importation 1.264.114.341 397.549.069 31,4
Produits partiels de vente publique 618.154.744 133.078.937 21,5
Retenues sur restitution douanière 362.249.738 122.760 0,0
Taxes sur vente publique 283.709. 859 264.347.372 93,2
IV Taxes à l’exportation 104.160.572.529 5.483.448.087 5,3
68

17152100 Droits de sortie des minerais 95.564.041.667 3.207.865.957 3,4


Diamants artisanal 73.144.805.068 2.064.956.833 2,8
Or artisanal 5.055.382.241 46.866.718 0,9
Autres produits minéraux 17.363.854.358 1.096.042.406 6,3
17152200 Droits de sortie des produits agricoles et végétaux 8.596.530.862 2.275.582.130 26,5
Café robusta 361.157.312 46.587.935 12,9
Café arabica 314.778.560 112.185.880 35,6
Bois en grume 6.801.894.512 1.303.593.159 19,2
Bois scié 1.118.700.478 813.215.156 72,7
VI Amendes et pénalités 9.846.944.457 4.074.338.596 41,4
Amendes et pénalités sur accises en régime intérieur 299.441.220 48.256.770 16,1
Amendes et pénalités sur accises sur accises à 1.101.623.21 29.314.378 2,7
l’importation
Amendes et pénalités à l’importation 8.344.780.977 3.780.422.547 45,3
Amendes et pénalités à l’exportation 101.149.041 216.344.964 213,9
TOTAL GENERAL 2.579.343.267.599 1.842.321.000.000 71,4

Source : Rapport du Min. du Budget/DGDA


69

Commentaire :
Il est à préciser que les recettes des douanes et accises sont composées des : impôts et taxes sur les biens et services,
des droits d’accises, des droits des douanes et autres droits à l’importation, des taxes à l’exportation et des amendes et pénalités
issus de la violation de la législation douanière et d’accisienne. Noté qu’en 2015 la DGDA a réalisé un montant de
1.842.321.000.000 CDF, avec un taux de réalisation de 71,40%.
70

Tableau n°08 : Récapitulatif des recettes des douanes et accises, exercice 2016
2016
Code-Art. Nature des recettes Voté Réalisations Taux réalisé
I Impôts et taxes sur les biens et services 784.738.675.701 563.255.000.000 71,8
17131120 Taxe sur la valeur ajoutée/TVA 784.738.675.701 563.255.000.000 71,8
II Droits d’accises 437.464.961.616 422.779.135.519 96,6
17132100 Accises perçues en régime intérieur 268.797.823.394 233.432.608.947 86,8
Boissons alcoolisées (bière) 140.443.788.763 117.611.706.947 83,7
Tabacs et allumettes fabriqués 2.278.542.563 9.148.783.189 401,5
Eaux de table, limonades et jus 21.015.588.433 12.705.008.304 60,5
Alcool et boissons alcooliques 3.551.26.114 2.919.300.109 82,2
Parfums liquides 37.629.623 94.743.906 251,8
Produits de beauté ou de maquillage 1.197.924.197 1.037.181.603 86,6
Préparation pour hygiène buccale 0 0 0
Préparations capillaires 13.413.252 27.025.497 201,5
Huiles de graissage et lubrifiant 0 451.449.229 0
71

Liquides pour frein hydrauliques et autres liquides 0 55.215.832 0


pour transmissions hydrauliques
Savons, agents de surface organiques, 639.467.223 636.708.971 99,6
préparations lubrifiantes et cirages
Articles et ouvrages en matières plastiques 643.080.183 530.077.321 82,4
Articles et ouvrages en caoutchouc synthétique 0 17.599.951 0
Télécommunication 98.977.093.044 88.197.808.088 89,1
17132200 Accises perçues à l’importation 168.667.138.221 189.346.526.572 112,3
Boissons alcoolisées (bière) 1.684.297.999 7.367.732.894 437,4
Tabacs et allumettes importés 63.273.660.746 46.448.784.591 73,4
Eaux de table, limonades et jus 8.961.388.496 1.463.723.757 16,3
Alcool et boissons alcooliques 3.597.158.062 5.015.381.533 139,4
Parfums liquides 371.340.184 651.002.710 175,3
Huiles de graissage et lubrifiant 1.415.194.861 3.787.297.778 267,6
Liquides pour freins hydrauliques et préparations 314.652.699 1.266.653.552 402,6
lubrifiantes
Produits pétroliers 61.820.419.560 102.828.910.874 166,3
Produits de beauté et maquillage 645.490.450 704.665.037 109,2
72

Préparations pour hygiène buccale 0 0 0


Préparations capillaires 431.357.299 471.120.352 109,2
Savons, agents de surface organiques, 1.731.467.105 1.935.897.097 111,8
préparations lubrifiantes et cirages
Articles et ouvrages en matières plastiques 492.777.352 522.075.429 105,9
Articles et ouvrages en caoutchouc synthétique 2.836.301.456 4.861.182.810 171,4
Véhicules 21.091.631.953 12.022.098.157 57,0
III Droits de douane et autres droits à 594.196.666.435 419.157.122.598 70,5
l’importation
17151120 Droits de douane 593.892.238.135 418.865.612.612 70,5
Atres droits à l’importation 304.428.299 291.509.986 95,8
Produits partiels de vente publique 71.872.563 111.333.205 154,9
Retenues sur restitution douanière 216.154.419 18.734.146 8,7
Taxes sur vente publique 16.401.317 161.442.635 984,3
IV Taxes à l’exportation 16.790.324.270 4.529.391.687 27,0
17152100 Droits de sortie des minerais 14.503.288.215 2.774.115.878 19,1
Diamants artisanal 2.139.876.057 1.942.195.714 90,8
Or artisanal 78.148.746 25.455.679 32,6
73

Autres produits minéraux 12.285.263.412 806.464.485 6,6


17152200 Droits de sortie des produits agricoles et 2.287.036.055 1.755.275.809 76,7
végétaux
Café robusta 0 0 0
Café arabica 0 0 0
Bois en grume 1.069.997.276 1.168.855.477 109,2
Bois scié 1.217.038.779 586.420.332 48,2
IV Amendes et pénalités 2.387.260.613 2.525.350.195 105,8
Amendes et pénalités sur accises en régime 299.441.220 91.572.275 30,6
intérieur
Amendes et pénalités sur accises sur accises à 1.101.623.219 8.390.200 0,8
l’importation
Amendes et pénalités à l’importation 885.047.132 2.262.272.440 255,6
Amendes et pénalités à l’exportation 101.149.042 163.115.280 161,3
TOTAL GENERAL 1.835.577.888.634 1.412.246.000.000 76,9

Source : Rapport du Min. du Budget/DGDA


74

Commentaire :
Ce tableau reprend de façon détaillée la nature des recettes des douanes et accises, il sied de préciser que les grandes
rubriques sont marquées en gras pour faciliter l’analyse et l’interprétation dans la première rubrique nous avons les impôts et
taxes sur les biens et services, la deuxième les droits d’accises, la troisième est constituée des droits de douane et autres droits à
l’importation, la quatrième nous avons les taxes à l’exportation et la cinquième est réservée pour les amendes et pénalités issues
du contentieux.
80

Section 2. Politique douanière désirable

La politique fiscale et douanière relève de la politique économique


qui, elle-même n’a pas pour finalité de doper la croissance, mais de réguler la vie
économique, et de faire en sorte que l’activité économique utilise pleinement les
hommes et les équipements disponibles79. Cette politique obéit aux règles ci-
dessous :
 La rentabilité ;
 La neutralité ;
 L’équité ;
 L’équivalence et ;
 La facilité d’administration.

4.2.1. La rentabilité
La politique douanière désirable développementaliste est
maximisatrice des recettes et protectrice du tissu économique. Ainsi, nous
proposons un quantum douanier autour de 12% de la flotte80. La meilleure aune
de rentabilité douanière reste d’abord la capacité douanière normale.

4.2.2. La neutralité
Pour éviter des distorsions financières, la PDD que nous proposons
doit éradiquer les barrières tarifaires et non tarifaire de façon comme suit :
 Mettre fin au visa de la DGDA face à ses services provinciaux en matière
des régimes économiques ;
 Rendre effectif le délai de deux jours pour le traitement de dossier du
dédouanement (soit de l’acceptation à l’enlèvement de la marchandise) ;
 Instaurer le système de shift dans des ports et aéroports pour un travail sans
intermittence (soit 24 heures sur 24).

4.2.3. L’équité douanière


La marmaille des exonérations apparaît indubitablement comme une
injustice fiscale. Cette situation se précise au regard des privilèges accordés aux
ASBL, notamment les ONG dont la présence est très prononcée dans des bureaux
de l’Etat pour revendiquer leurs droits, qu’elle ne l’est sur terrain pour s’acquitter
de leurs obligations (la sévérité et sélectivité s’impose pour les ONG. Tout étant
fonction de l’impact de leur action).

79
CLERC (D),, Déchiffrer l’économie, Grands repères, Moyenne, France, p. 302
80
MPOY KADIMA (G), Op.Cit, p.263
81

L’équité douanière, aussi bien verticale qu’horizontale, est assurée


sur le plan des textes. Il se pose cependant un problème dans la pratique des
exonérations. La plupart des ONG ayant obtenu des privilèges en matière de
paiement des droits et taxes n’ont jamais justifié des dividendes attachés à ces
privilèges. Il s’est avéré même que certaines ONG, voire même des églises,
trafiquent ces avantages en couvrant des marchandises appartenant aux
particuliers.

4.2.4. L’équivalence de l’impôt douanier

Les droits de douane doivent avoir pour effet, et ce, de façon


implicite, l’amélioration effective des conditions de vie de la population ; ce qui
conduira à une motivation qui ne sera pas seulement immanente mais aussi
transcendante, et porteuse d’optimisation douanière. Il est vrai que la DGDA n’a
pas, dans ses attributions la couverture des besoins de la population ; mais elle se
doit, par le canal du Ministre des finances de rappeler au gouvernement qu’aucune
réforme douanière ne peut réussir efficacement tant que les conditions de vie de
la population ne seront pas améliorées.

4.2.5. La simplicité douanière

Pour contourner la complexité et la lourdeur du système actuel, nous


proposons la simplification suivante :
 Instaurer la procédure D48, qui permet à l’opérateur di disposer de sa
marchandise, en attendant la présentation de l’un des documents dont la
production est obligatoire lorsque les droits de douane deviennent
exigibles ;
 Passer d’une valeur en douane CIF à une valeur FOB en termes de valeur
en douane ;
 Instituer la procédure de dédouanement à domicile dans les entreprises 24
heures sur 24, même les jours non ouvrables.
82

CONCLUSION

Nous voici donc arriver à la fin de notre travail qui porte sur
« l’apport de l’informatique dans la lutte contre la fraude douanière en RDC
pendant une période allant de 2014 à 2017 »

Outre l’introduction et la conclusion, notre travail comprend deux


parties dont chacune qui contient deux chapitres dont le premier porte sur la revue
de la littérature où nous avons développé plusieurs concepts important pour
éclaircir l’objectif poursuivis dans le travail. Le deuxième chapitre porte sur la
problématique et l’hypothèse. Dans la deuxième partie de ce travail, le troisième
chapitre porte sur la méthodologie et champs empirique et le tout dernier chapitre
analyse et interprète les résultats collectés après les recherches.

L’objectif de cette recherche était de connaitre le mécanisme mis en


place afin de lutter efficacement contre la fraude. C’est ainsi que nous avons émis
l’hypothèse selon laquelle le système douanier automatisé contribue efficacement
dans le processus de lutte contre la fraude en permettant aux administrations
douanières de recueillir, analyser, stocker les informations et donne la possibilité
d’échanger des informations aux niveaux régional et international, contenant
toutes les données relatives aux marchandises pour mieux amasser les recettes.

La douane contient plusieurs champs d’activités afin de pouvoir bien


mener sa mission. Elle aide notamment à la facilitation et sécurisation des
échanges internationaux de marchandises en luttant contre la fraude, et elle permet
également aux entreprises d’avoir des services adéquats. Compte tenu des
plusieurs difficultés dont subissent certaines administrations douanières et vus
l’évolution technologique du temps moderne, le système douanier automatisé est
considéré comme une meilleure solution du fait des plusieurs cas de fraude
constatées dans les administrations douanières car il est l’une des technologies
d’information et de la communication que plusieurs douanes internationales
l’utilisent pour la fluidité du négoce international.

En 2014 la DGDA a réalisé les recettes de 1.793.255.000.000 CDF


soit avec un taux de 73%. En 2016 il y a eu un taux de 71, 4% de réalisation soit
1.842.321.000.000. En 2016, une nette amélioration au niveau des recettes a été
constatée avec un taux de 76,94% et en 2017 il y a eu 76,89% de perception de
recettes.
83

Vu le souci de saisir l’information à la source lors des opérations de


dédouanement des marchandises venant dans un sens comme dans un autre, la
modernisation des procédures douanières en faisant appel à l’informatique pour
garantir la qualité de statistiques produites, lutter contre la fraude douanière,
réduire la durée des procédures et faciliter le commerce.

Pour conclure, nous disons qu’un système douanier doit être simple
possible sans être simpliste pour être efficace. La simplification des procédures
douanières allège les opérateurs économiques et rend fluide le commerce
international. Ainsi, nous suggérons ce qui suit à l’Etat Congolais :

- D’informatiser tous les bureaux douaniers ;


- De renforcer les contrôles dans les postes douaniers ;
- De continuer avec le système de suivi électroniques de cargaisons en
transit ;
- De respecter l’article 400.b du code des douanes pour une motivation des
agents des douanes qui constatent une infraction douanière conformément
à la législation douanière.
84

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES
1. Gordon Mace, François Pétry, Guide d'élaboration d'un projet de
recherche, 1992
2. BONY CIZUNGU (M), Les infractions douanières en RD Congo, éd.
PUC, Kinshasa, 2010
3. MPOY KADIMA (G), Droit douanier en RDC, éd. PUC, Kinshasa, 2014
4. BAKANDEJA, (G)., Le droit du commerce international, les peurs
justifiées de l’Afrique face à la mondialisation des marchés, Bruxelles, De
Boeck. 2007.
5. CLERC (D),, Déchiffrer l’économie, Grands repères, Moyenne, France.
6. LUKOMBE NGENDA, le règlement du contentieux commercial, tome I,
Les tribunaux de commerce, Université de Kinshasa, 2005
7. IBANDA KABAKA Paulin, Le droit douanier congolais : missions
d’intérêt général versus enrichissement des agents, 2017
8. URIBU Jean-Bosco, la problématique de la lutte contre la fraude liée à
l’origine des marchandises dans la zone de libre-échange, mémoire, ENF,
2018-2019.
9. MPOY KADIMA (G), Législation douanière et accissiène en RD Congo,
éd. PUC, Kinshasa, 2019
10. Jacques (K) N’DRI, TIC et modernisation des douanes africaines. P3

TEXTES JURIDIQUES
1. Législation douanière disposition préliminaire article 1er décret du 29
janvier 1949 P1.
2. Décret N°09/43 du 03 décembre 2009 portant création de la Direction
Générale des Douanes et Accises, DGDA
3. ORDONNANCE-LOI N° 10/002 DU 20 AOUT 2010 PORTANT CODE
DES DOUANES, Art 18
4. Loi n° 08/002 du 16 mai 2008 modifiant et complétant l'Ordonnance-loi
n° 68/010 du 06 janvier 1968 relative aux droits d'accises et de
consommation et au régime des boissons alcooliques
5. L’ordonnance 78-302 du 06 juillet 1978 portant création de la brigade
douanière. Article 2.
6. Décret n°011/46 portant mesures d’application de l’ordonnance-loi
n°10/022 du 20 aout 2010 portant code des douanes. Titre II chapitre 2.
Art 14 et 15
85

7. Loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation,


fonctionnement et compétences des juridictions de l'ordre judiciaire. Art 4
8. Le décret n° 011/46 du 24 Décembre 2011 portant mesure d’application
d’ordonnance-loi n°10/002 du 20 Août 2010 portant code des douanes.
9. Article 395 de l’Ordonnance-loi n°10/002 du20 août 2010 portant code
des douanes.
NOTES DE COURS

1. RAMAZANI RADJABU, Notes de cours de la politique douanière, ENF,


3ième Douanes et Accises, inédit, 2019-2020.
2. MABIALA UMBA (L), Notes de cours de gestion et procédures fiscales, L1
Fiscalité, ISC/Kinshasa, 2018-2019.
3. LOLINGA LONGANGE (L), Notes de cours de Commerce international,
L2 Fiscalité, ISC/Kinshasa, 2018-2019.
4. MPOY KADIMA (G), Notes de cours de droit douanier, L1 Fiscalité,
ISC/Kinshasa, 2018-2019
5. KOLA GONZE (R), Notes de cours de droit fiscal international, L2
Fiscalité, ISC/Kinshasa, 2018-2019
6. MPOY KADIMA (G), Notes de cours de droit douanier, L1 Fiscalité,
ISC/Kinshasa, 2017-2018
INTERNET
1. http://www.asycuda.org
2. Tfig.unece.org.customs-atomation
3. www.Wikipédia-douane.fr

AUTRES DOCUMENTS
1. SILEM (A)., Lexique d’économie, DALLO, 10eme édition, Paris 2008, p.161.
2. Direction générale des douanes et accises, missions de la DGDA.
3. Convention internationale pour la simplification et l'harmonisation des
régimes douaniers-Annexe générale/Chapitre 6, P24, 25.
4. Convention internationale pour la simplification et l'harmonisation des
régimes douaniers-Annexe générale/Chapitre 6, P24, 25.

5. Annexe générale Art. 1e de la Convention internationale d’assistance


mutuelle administrative en vue de prévenir, de rechercher et de réprimer
les infractions douanières, Nairobi 1997
6. Jacques Olivier MBOM, contrôles douaniers, Over blog. 2018
7. OMD, dossier contrôle et lutte contre la fraude.1 BENDA Richard, les
effets de la contrebande au sein d’une Administration fiscale. Cas de la
DGDA, mémoire, L2, 2012-2013.
86

8. BELITO BELIE, session de formation sur le code des douanes « initiation


au code des douanes », Kinshasa, juillet 2013
9. URIBU Jean-Bosco, la problématique de la lutte contre la fraude liée à
l’origine des marchandises dans la zone de libre-échange, mémoire, ENF,
2018-2019, p58.
10. Dictionnaire Larousse, 2019
11.. Le Grand dictionnaire terminologique
12. NGASSI-NGAKENGI (M) et SAKANDE Souleymane (M), impact des TIC
sur le tissu productif des biens et services au Maroc. 2010
13. GUINCHARD(S), Lexique des termes juridiques, Dalloz, 10ème éd, Paris,
2010, p.273.
14. Tom Butterly, Maria Teresa et Maria Rosaria, le guide pratique relatif à
la facilitation du commerce. 2012
15.Convention de kyoto Annexe Générale, chapitre 7, P10-11-13
OMD, Glossaire des termes douaniers internationaux, 2013, p. 17.

TABLE DES MATIERES


87

EPIGRAPHE .......................................................................................................... I
DEDICACE .......................................................................................................... II
REMERCIEMENTS ........................................................................................... III
SIGLES ET ABREVIATION ............................................................................. IV
LISTE DES TABLEAUX ET SCHEMAS .......................................................... V
0. INTRODUCTION GENERALE .................................................................... 1
0.1 Présentation du sujet ........................................................................................ 1
0.2 Contexte de l’étude.......................................................................................... 1
0.3 Phénomène observé ......................................................................................... 3
0.4 Justifications de l’étude ................................................................................... 3
0.5 Délimitation de l’étude .................................................................................... 3
0.6 Structure du travail .......................................................................................... 4
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE................................................ 6
SECTION 1 : LA DOUANE ................................................................................. 6
1.1.1. Aperçu historique de la douane ................................................................ 6
1.1.2. La douane en RDC.................................................................................... 7
1.1.3. Missions de la douane ............................................................................... 8
1.1.4. Contrôle douanier ................................................................................... 10
1.1.5. Droit de douanes ..................................................................................... 14
SECTION 2 : APPROCHE RATIONNELLE SUR LA FRAUDE DOUANIERE
............................................................................................................................. 16
1.2.1 Les causes de la fraude ............................................................................... 18
SECTION 3 : INFRACTIONS DOUANIERES ................................................. 21
1.3.1. Notion sur les infractions douanières ........................................................ 21
SECTION 4 : INFORMATISATION DE LA DOUANE .................................. 25
1.4.1 Notion sur la technologie de l’information et la communication (TIC) .... 25
1.4.2 Les TIC dans la douane .............................................................................. 32
CHAPITRE 2 : PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE ................................... 37
Section 1. Problématique..................................................................................... 37
Section 2. Hypothèses de recherche .................................................................... 39
88

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE ET CHAMP EMPIRIQUE ....................... 41


Section 1 : Approche méthodologique ................................................................ 41
3.1.1. Techniques de recherche ........................................................................... 41
3.1.2. Méthodes de recherche ........................................................................... 41
Section 2 : Présentation DE LA Direction Générale des Douanes et Accises .... 42
3.2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ............................................................. 42
3.2.2. NATURE JURIDIQUE ............................................................................. 42
3.2.3. HISTORIQUE ET STRUCTURE DE LA DGDA ................................... 43
3.2.4 OBJECTIFS ET MISSIONS DE LA DGDA............................................. 46
3.2.5. POLITIQUE DOUANIERE ...................................................................... 47
3.2.6. Organigramme de l’organisation fonctionnelle de la DGDA ................... 51
CHAPITRE 4 : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS ....... 52
Section 1. Mobilisation croissante et soutenue des recettes................................ 52
4.1.1. Présentation des données ........................................................................... 52
4.1.2. Recettes tributaires de la valeur CIF ......................................................... 54
4.1.2.1. Droits de Douane .................................................................................... 54
4.1.2.2. Droits d’accises à l’importation ............................................................. 54
4.1.2.3. La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) ................................................... 55
4.1.3. Recettes indépendantes de la valeur CIF. ................................................. 55
4.1.3.1. Droits d’accises en régime intérieur et droits et taxes à l’exportation ... 55
4.1.3.2. Autres droits à l’importation .................................................................. 55
Section 2. Politique douanière désirable ............................................................. 80
4.2.1. La rentabilité.............................................................................................. 80
4.2.2. La neutralité ............................................................................................... 80
4.2.3. L’équité douanière..................................................................................... 80
4.2.4. L’équivalence de l’impôt douanier ........................................................... 81
4.2.5. La simplicité douanière ............................................................................. 81
CONCLUSION ................................................................................................... 82
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. 84
89

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