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Société régionale de transport de Sfax

La qualité d’abord

Le transport en commun est parmi les secteurs les plus dynamiques de la ville de
Sfax. La Société régionale de transport de Sfax (Soretras) assure quotidiennement le
transport de 21.000 personnes. Ce chiffre important n’est pas en mesure de répondre aux
attentes des usagers. Un grand problème se pose, l’offre de ce mode de transport collectif
ne répond qu’au tiers des demandes. Ce constat général est le résultat de plusieurs
facteurs. Les capacités réduites de la Soretras sont dues à l’état de son parc. La société
possède 383 bus. 273 véhicules seulement circulent. Les autres sont en panne. «Sfax
nécessite plus de 400 autobus pour répondre aux demandes des habitants. Ce déséquilibre
entre l’offre et la demande est la principale cause de ce climat de mécontentement qui
règne depuis des années entre la Soretras et les passagers», précise M. Amir Griaâ, directeur
de l’exploitation à la Soretras.

239 bus sont réservés au transport urbain dont les élèves et les étudiants sont les
principaux utilisateurs. Le reste circule entre les villes. «La société essaye avec ce nombre
réduit de véhicules de répondre aux demandes accrues des utilisateurs. Chaque bus circule
14 heures par jour. Nous assurons quotidiennement 1.400 voyages des 1.700 programmés
dont 530 sont réservés aux étudiants. Ce rythme élevé est la principale cause des pannes. La
grande partie du parc est dans un état dégradant», ajoute le responsable.

Un autre problème se pose pour la Soretras. Soixante nouveaux bus achetés au cours
des trois années précédentes souffrent d’un problème technique. La vitesse de circulation de
ces véhicules ne doit pas dépasser les 50 km/h afin d’éviter les risques de dérapage. Le
nombre de voyages assurés donc par ces autobus va diminuer.
S’ajoutent à ces conditions liées à la situation matérielle et organisationnelle de la
Soretras d’autres causes touchant à l’aspect général de Sfax. La ville souffre d’un grand
problème d’embouteillage. Pendant les heures de pointe et avec un nombre illimité de
voitures privées stationnées aux bords des rues, la circulation des bus devient difficile. Le
chauffeur met beaucoup de temps pour arriver à sa destination. Cette perte de temps réduit
le nombre des voyages et amplifie le mécontentement des clients.

La Soretras a essayé d’améliorer la qualité des services offerts aux clients. Une étude
a été réalisée récemment. Le premier diagnostic a montré que trois facteurs empêchent la
réalisation de cet objectif. Il s’agit notamment de l’état du parc des autobus, les nombreux
accidents et les heures de pointe, c’est-à-dire l’encombrement.
En dépit d’une situation financière difficile, la Société de transport régionale de Sfax
s’attache à améliorer la qualité des services. Ce sont les subventions accordées par l’Etat qui
aident à réaliser ce programme. Notons qu’une recette moyenne d’une ligne de 18 km ne
dépasse pas souvent 15.700D, alors qu’un kilomètre coûte pour la société 2.000 dinars.

L’étude a montré que la première solution consiste à réserver des autobus spéciaux
pour les élèves des lycées se situant sur la même ligne. Cette solution a permis de gagner du
temps.
Une autre solution reste à réaliser. Il s’agit de la création de couloirs réservés aux
autobus. «Actuellement, nous travaillons avec tous les intervenants pour construire des sites
propres pour la circulation des autobus. Les études sont dans leur phase finale.
Contrairement à ce que les gens disent, les rues de Sfax ne sont pas étroites, c’est le
stationnement anarchique des voitures aux bords des routes qui réduit leur largeur. Il suffit
d’avoir cinq mètres pour créer ces couloirs spéciaux. En interdisant ce type de
stationnement, nous aurons les cinq mètres nécessaires aux sites propres», précise notre
interlocuteur.
Ces couloirs réservés vont permettre de gagner du temps, de multiplier le nombre de
voyages et de satisfaire les clients.

Pour ce qui est des habitants des zones se situant à une périphérie de 25 km du
centre-ville et qui demandent l’augmentation du nombre de voyages quotidiens, le directeur
de l’exploitation a indiqué que c’est leur droit mais, faute de moyens financiers, la société
n’est pas à même de satisfaire cette demande. Rappelons que ces régions font partie du
transport régional. Elles bénéficient de deux voyages, un le matin et l’autre l’après-midi.
En attendant la réalisation de ce projet, la Soretras a entamé l’exploitation d’un
dépôt de remisage des véhicules au début de l’année 2007. Ce dépôt, qui assure le remisage
et la protection de 200 bus, a été construit sur un terrain de 60.000 m2 situé près du
nouveau port de pêche de Sfax. Le coût de ce bâtiment est de l’ordre de 8 millions de dinars
financé à 80% par la Banque mondiale dans le cadre du crédit sectoriel du transport. Selon
M. Griaâ, ce dépôt est un acquis pour la Soretras. Il permet d’offrir une aire de remisage où il
est assuré aux véhicules des conditions de protection, de sûreté, de propreté et d’entretien
permettant d’améliorer la disponibilité du parc et contribue à l’amélioration de la qualité du
service.

En ce qui concerne l’aménagement des stations, la tâche paraît difficile suite au grand
nombre de stations et au vandalisme de certains usagers.
Auteur : Samira HAMROUNI Ajouté le : 16-11-2011

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