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Bases physiques de l’ECG

La biophysique correspond à l’étude du fonctionnement de l’organisme à travers la physique (bio = la vie).

LES BASES PHYSIQUES DE


L’ÉLECTROCARDIOGRAMME
L’électrocardiogramme est un examen de première intention qui permet de vérifier que le cœur aille bien. On peut par la
suite réaliser une échographie.

I. Généralités

A. Définitions

Le cœur joue le rôle de pompe, il est aussi appelé pompe cardiaque. En effet, il a pour fonction de propulser le sang vers
les organes ce qui constitue une activité mécanique. Cela permet aussi de nourrir les organes. Lorsque le sang pompe vers
les organes, il effectue une contraction.
La systole correspond à la contraction du cœur et la diastole correspond au relâchement du cœur. Ces dernières sont des
activités dites mécaniques sous le contrôle d’une activité électrique. Pour voir si le cœur est normal, on s’intéresse à
l’activité électrique. Le cœur est le seul organe à fabriquer sa propre activité électrique engendrant son activité mécanique
(pacemaker), on parle alors d’automatisme cardiaque.
L’adrénaline est une hormone qui provoque l’excitation du cœur. C’est une influence extérieure (sport, stress…) car le cœur
possède sa propre activité. L’ECG est un enregistrement sur papier millimétré représentant une courbe (d’où le « gramme »)
de l’activité électrique cardiaque saisie en fonction du temps.

B. Intérêts

Ce tracé d’apparence très banale est extrêmement riche en informations. L’ECG autorise la pratique de l’activité physique. Il
permet de voir si le cœur reçoit suffisamment de sang (irrigation) et donne des informations sur sa vascularisation.

Les artères coronaires fournissent le sang au cœur avant qu’il en fournisse aux autres
organes. Si les artères sont bouchées, cela entraîne la mort du myocarde (muscle cardiaque)
qui sera suivie d’une nécrose (mort cellulaire) du tissu cardiaque. On parle d’infarctus du
myocarde. Ce défaut d’irrigation est une urgence, il faut donc débaucher la ou les artère(s)
bouchée(s) afin d’éviter la mort subite du patient. Le premier geste du médecin est d’écouter le
cœur du patient avec un stéthoscope. Néanmoins, il faut toujours pratiquer un ECG afin de
connaître les artères bouchées. La sténose des artères coronaires (stade 1) est moins
urgente qu’un infarctus (sarde 2) car le sang passe dans le cœur malgré les plaques
d’athérome. Le sang passe néanmoins en faible quantité.

L’ECG permet de voir le rythme cardiaque. En effet, le rythme du cœur, plus communément appelé fréquence cardiaque, est
le premier signe d’alerte d’un cœur malade. La fréquence cardiaque normale est d’environ 80 battements par minute.
Un cœur qui fournit beaucoup d’efforts peut se fatiguer. La rigidité des parois peut entraîner une hypertension artérielle. Les
parois sont normalement souples et élastiques. L’ECG permet d’observer le signe d’une insuffisance cardiaque.
L’enregistrement se fait sur papier millimétré à l’aide de capteurs d’électricité (fils) à la surface de la peau. Ces capteurs sont
appelés électrodes.
En cas de douleur au cœur, le médecin a d’abord recours au stéthoscope puis à un ECG. Ces ECG sont accessibles partout.
Une loi au Sénégal oblige les médecins généralistes à posséder deux appareils : un pour réaliser des ECG et un autre qui
permet de faire des échographies.
Pour la femme enceinte, l’examen de première intention est l’échographie. Lors de l’accouchement, la mère est reliée à un
monitoring affichant l’activité électrique. On observe deux courbes sur l’écran. La première courbe est celle du
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fonctionnement cardiaque de la mère. La deuxième courbe est celle du fonctionnement
cardiaque du fœtus. Cette dernière est à surveiller très rigoureusement car il faut à tout prix
éviter la souffrance du fœtus. La fréquence normale d’un nouveau-né est de 120 batt/min. La
fréquence est dite anormale lorsqu’elle est supérieure 150 batt/min, le gynécologue doit
prendre la décision de ne pas faire accoucher la femme par voie basse et se doit de pratiquer
une césarienne. Les causes de la souffrance du fœtus sont souvent dues à un accouchement
trop long coinçant le fœtus dans l’utérus et cela provoque sa mort. Le fœtus en se coinçant peut
causer la rupture utérine et la mort de sa mère. Les électrodes de l’ECG du fœtus se situe au
niveau du pubis de sa mère. La courbe de la mère est plus basse car elle est de 80 batt/min. Il
est donc facile de différencier la courbe de la mère de celle de son bébé. La fréquence cardiaque
du bébé régresse jusqu’à atteindre 80 batt/min avec l’âge.
Le corps humain est conducteur, on y applique donc du gel avant de poser les électrodes. Le gel
étant comme l’eau, est aussi conducteur.

C. Rappels

Cerveau = ordinateur du corps ; cœur = pompe ; foie = usine (filtre, fabrique et cicatrise)

Anatomo-histologie :

Le cœur est un organe particulier au sein duquel l’histologie (étude des tissus) et l’anatomie permettent de distinguer deux
types de tissus de même origine embryologique :

- Le myocarde est un muscle cardiaque (le cœur est un organe musculaire) constitué de fibres musculaires qui ont pour
seule vocation de contracter le muscle afin d’assurer la vascularisation des organes périphériques.

- Le tissu nodal est un tissu nerveux du cœur ayant la capacité de fabriquer de façon spontanée l’activité électrique qui
est une activité excitatrice du myocarde qui se contracte. Les cellules cérébrales sont responsables du mouvement
volontaire. Le tissu nodal est un ensemble de corps cellulaires. Au niveau de la paroi postérieure de l’oreillette droite
se trouve le nœud auriculaire aussi appelé nœud sinusal. Il est composé de cellules nerveuses (étoilées) possédant
chacune un axone qui va s’articuler avec une fibre musculaire (allongée). Ce nœud possède donc beaucoup de corps
cellulaires et ces derniers participent à la fabrication de l’activité électrique. Le nœud auriculaire est relié au noeud
septal aussi appelé nœud auriculo-ventriculaire.

Un cœur normal est conditionné par le nœud auriculaire qui donne une fréquence cardiaque de 80 batt/min.
Le diabète peut provoquer une destruction du nœud auriculaire. En effet, le diabète détruit tout ce qui appartient au tissu
nerveux et vasculaire.
Lorsque le nœud auriculaire est détruit, le nœud septal prend le relais et la fréquence cardiaque sera alors de 60 batt/min. Si
les deux nœuds sont détruits, le nœud ventriculaire prend le contrôle et la fréquence cardiaque est de 30-40 batt/min.
Pour parer à ce phénomène de battement insuffisant du cœur, il faudra créer un dispositif qui pourra reproduire les 80 batt/
min. Ce dispositif est appelé pacemaker.
Le cœur joue le rôle de pompe, donc un cœur qui effectue moins de 80 batt/min est un cœur inefficace.

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Ceux qui ont des cœurs qui battent entre 30-40 batt/min sont plus susceptibles d’avoir des infarctus. Ils sont souvent porteurs
de maladies comme le diabète.

Une fréquence d’urgence est de 150-250 batt/min. Cette fréquence est due à une perte d’élasticité de l’aorte ou à la rigidité
des artères. On parle d’hypertension artérielle.
Pour que le cœur envoie la même quantité de sang dans l’aorte, le cœur doit fournir beaucoup d’efforts. L’hypertension
artérielle entraîne l’hypertrophie musculaire (augmentation du volume sanguin). Lorsque le cœur fournit beaucoup d’efforts,
se muscle, se fatigue et s’hypertrophie. L’hypertrophie chez les sportifs est de hypertrophie de bonne qualité car les sportifs
ont un gros cœur. On parle d’hypertrophie physiologique. L’hypertrophie pathologique est à éviter chez les sujets tendus.

Les distances entre les ondes sont égales, similaires.

II. Éléments de lecture de l'ECG

Lors du passage de la stimulation électrique (chez un sujet normal) qui naît du nœud auriculaire, le dispositif enregistre une
première onde, l’onde P (primaire) qui traduit l’activité électrique des oreillettes.

QRS correspond à l’activité des ventricules.


P correspond à l’activité des oreillettes.
T correspond à la dépolarisation des ventricules.

La repolarisation des oreillettes est masquée par l’onde de dépolarisation des ventricules.

Une onde P normale est arrondie et symétrique une onde ORS est ample, symétrique et
pointue.
Les segments QRS et SI sont des temps entre les ondes.
Une onde T est arrondie et symétrique.

En cas d’infarctus, le dispositif que l’on trouve le plus souvent est le défibrillateur. Il envoie une activité électrique bien
quantifiée, une décharge électrique. Il permet de relancer le cœur. Cependant, il faut connaître la technique du massage
cardiaque associée avec. Lors d’un massage cardiaque, on effectue une stimulation mécanique.
L’activité électrique provoquée par le défibrillateur est physiologique car elle est calibrée. L’activité mécanique du massage
cardiaque peut ne pas être bien quantifiée, le massage est donc moins efficace que le défibrillateur.
Au bout de 3 massages cardiaques (environ 5min), on peut considérer que le sujet est déjà mort. En effet, même si le coeur
recommence à battre, le sujet est en état de mort cérébrale.

III.Techniques ou modalités d’enregistrement

Pour effectuer de bons tracés il faut enregistrer au niveau de repères anatomiques bien précis, universellement reconnus, à
la surface de la peau. Ces repères sont appelés points standards ou dérivations.
12 électrodes vont nous donner 12 tracés différents afin de déterminer les causes de l’anomalie. Un ECG possède au moins
de 12 tracés. Les 12 dérivations permettent la réalisation de ces tracés. Cela veut dire qu’il y a au moins de 12 points de
recueil de l’activité électrique. Il existe 6 dérivations au niveau des membres et 6 dérivations précordiales (autour du cœur).
Le cœur est un organe oblique de haut en bas et de la droite vers la gauche (des arêtes vers l’apex, la pointe du cœur).

Dérivations précordiales :

- V1 : première dérivation précordiale. C’est la seule dérivation se trouvant à droite. Elle se situe au niveau du quatrième
espace intercostal droit (extrémité interne). Elle est symétrique à V2 par rapport au sternum.
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- V2 : symétrique par rapport à V1 au niveau du sternum (relie la cage thoracique en
avant), elle se situe au niveau du quatrième espace intercostal gauche (extrémité
interne)
- V3 : entre le sternum et V4. Elle est à équidistance de V2 et V4.
- V4 : croisement entre la ligne mamelonnaire gauche et le cinquième espace
intercostal gauche
- V5 : à équidistance de V4 et V6
- V6 : croisement entre la ligne axillaire moyenne gauche et la cinquième espace
intercostal gauche

Ces dérivations explorent le cœur sur le plan transversal/axial. On dit qu’elles coupent
le cœur en deux.

Dérivations au niveau des membres :

Ces dérivations se repartissent en deux groupes : 3 dérivations unipolaires et 3 dérivations bipolaires.

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