Vous êtes sur la page 1sur 8

AUTOMATISME CARDIAQUE ET ANATOMIE DU CŒUR

Le cœur est un organe appartenant, avec les vaisseaux sanguins (artères et veines), à
l’appareil circulatoire. Il est doué d’un automatisme de fonctionnement. L’automatisme
cardiaque est dû à l’existence de cellules auto-excitables formant le tissu nodal. Ce dernier se
compose du nœud sinusal, du nœud septal, du faisceau de His et du réseau de Purkinje.

I- Mise en évidence de l’automatisme cardiaque

I.1- Observation

• Le cœur continue de battre lorsqu’on détruit les centres nerveux (encéphale et moelle
épinière).
• Un cœur isolé de l’organisme et maintenu en vie par immersion dans (ou perfusion
avec) un liquide de Ringer, continue de battre.
• Nul n’est capable d’arrêter de façon volontaire le fonctionnement de son cœur.

Conclusion :
L’origine des battements cardiaques est donc dans le cœur ; c’est un organe au
fonctionnement automatique : on parle d’automatisme cardiaque.

I.2- Siège de l’automatisme cardiaque

 Chez les batraciens (exemple : la grenouille)


• Anatomie du cœur de la grenouille

▪ La particularité est que le cœur de grenouille comprend : deux oreillettes et un seul


ventricule.

1/7
• Expériences : Les ligatures de Stanius

Pour rechercher les causes de l’automatisme chez le cœur de grenouille, Stanius procède à des
ligatures sur des cœurs. Soit pour isoler le sinus (L1) ; soit pour isoler le ventricule (L2).

sinus veineux

Ligature L1.

• Le sinus continu à battre et le reste du cœur s’arrête.

Ligature L1 + L2.

• Reprise des contractions du ventricule, mais à un rythme


plus lent que celui du sinus. Pas de contractions
auriculaires.

Ligature L2.

• Dissociation du rythme des battements sino-auriculaires


avec celui du ventricule. La fréquence sino-auriculaire est
plus élevée que celle du ventricule.

L’analyse de ces résultats montre qu’il existe au niveau du cœur de la grenouille, trois
centres (ou ganglions) responsables de l’automatisme cardiaque :

2/7
• Un ganglion situé dans le sinus veineux : c’est le siège principal de l’automatisme
cardiaque. Ce qui explique que le sinus veineux soit le seul à battre lorsqu’on l’isole du
reste du cœur (L1). Il s’agit du ganglion de Remark.
• Un ganglion situé dans le ventricule : c’est le centre secondaire. Ce qui explique que le
ventricule soit à mesure de se contracter seul, isolé du reste du cœur (L1+L2) ; même si la
fréquence est plus lente. Il s’agit du ganglion de Bidder.
• Un ganglion situé dans l’oreillette droit : c’est un centre qui exerce une action inhibitrice
sur le ganglion de Bidder. Ce qui explique l’absence de contraction du reste du cœur
(oreillette et ventricule) lorsque le sinus est isolé (L1). Cette action est supprimée par la
ligature L2. Il s’agit du ganglion de Ludwig. Il ne se contracte que sous l’action sous
ganglion de Remark d’où l’absence de contractions auriculaires en appliquant les ligatures
L1 et L2.

 Chez le mammifère (exemple : l’espèce humaine)

• Localisation du tissu nodal et révolution cardiaque :


La figure suivante montre la répartition du tissu nodal dans le cœur.

3/7
Le muscle cardiaque possède des cellules musculaires cardiaques appelées
cardiomyocytes ayant la propriété de produire une activité électrique répétitive spontanée.
L’ensemble de ces cellules forme le tissu nodal qui produit donc des impulsions électriques
entraînant une contraction myocardique.

Le tissu nodal comporte plusieurs amas cellulaires responsables de l’automatisme cardiaque :

‫ ﬦ‬Nœud sinusal de Keith et Flack (également appelé nœud sino-atrial). Il génère


spontanément des potentiels d’action, provoquant une dépolarisation qui se propage de
myocytes en myocytes dans les parois auriculaires droite et gauche entraînant ainsi la
contraction atriale avant de buter sur l’anneau auriculo-ventriculaire non conducteur. Cette
fréquence de contraction est modulée en permanence en fonction des besoins de
l’organisme ; mais elle s’impose à l’ensemble du tissu nodal. Elle se situe entre 70 et 100
battements/minute ou contraction/minute (c/mn).
‫ ﬦ‬Le nœud atrio-ventriculaire d’Aschoff et Tawara (ou nœud septal), qui est un
deuxième amas cellulaire dont la stimulation relaie celle du nœud sinusal de Keith et
Flack. Ce nœud présente une fréquence de déclenchement spontanée des potentiels
d’action plus basse (40 à 60 c/min).
‫ ﬦ‬Le faisceau de His et les fibres ou réseau de Purkinge : un réseau de myocytes
automatiques qui assure la conduction rapide de la dépolarisation à l’ensemble du
myocarde ventriculaire. C’est ainsi que la contraction des ventricules se produit quelques

4/7
fractions de seconde après celle des oreillettes, compte tenu du temps de propagation de
l’onde de dépolarisation ; d’où l’existence de deux contractions cardiaques (ou systole)
dans une révolution cardiaque.
Remarque : C’est le nœud sinusal qui impose son rythme à l’ensemble du cœur. Il est appelé
pour cela entraîneur cardiaque ou pacemaker. Ces potentiels d’action sont appelés
électrocardiogramme (ECG). L’appareil qui permet l’enregistrement d’un ECG est :
l’électrocardiographe. Les différentes parties d’un ECG sont :

• L’onde P : qui correspond à la contraction du myocarde auriculaire ou systole


auriculaire.
• Le complexe QRS : qui correspond au relâchement du myocarde auriculaire (ou
diastole auriculaire) et à la contraction du myocarde ventriculaire ou systole
ventriculaire.
• L’onde T : qui correspond au relâchement du myocarde ventriculaire ou diastole
ventriculaire.
II- Théories explicatives de l’automatisme cardiaque

II.1- Théorie neurogène :

L’interprétation des expériences de ligatures de Stanius montre que ce sont des ganglions qui
sont à l’origine des battements automatiques du cœur.

Cette théorie est qualifiée de neurogène ou neurogéniste car elle implique le tissu nerveux
intracardiaque.

II.2- Théorie myogène

 Observations
• Chez l’embryon de poulet, le cœur commence à battre dès la 30ème heure
d’incubation, alors qu’il est encore dépourvu de structures nerveuses.
• Mises en culture, les cellules myocardiques d’embryon de poulet se contractent
spontanément.

Ainsi, la théorie neurogéniste disparait aujourd’hui au profit de la théorie myogéniste qui


pense que l’origine de l’automatisme cardiaque se trouve dans le myocarde (muscle
cardiaque) en particulier le myocarde sinusal.

III- Structure du tissu cardiaque :

III.1- Observation au microscope optique :

5/7
Le cœur est un muscle, appelé myocarde, il est constitué de plusieurs fibres
musculaires présentant des stries particulières : les stries scalariformes. Entre les fibres
se trouve un tissu conjonctif renfermant des vaisseaux sanguins et des fibres nerveuses.

Le cœur est entouré d’une enveloppe externe le péricarde et présente une enveloppe
tapissant la paroi interne, l’endocarde.
III.2- Observation au microscope électronique :

6/7
Au microscope électronique la fibre musculaire apparait avec ses myofibrilles
constituées d’actine et de myosine, un cytoplasme contenant les éléments
caractéristiques d’une cellule animale et du glycogène comme source d’énergie.

7/7
8/7

Vous aimerez peut-être aussi