Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
*******
******* NATIONAL ADVNCED SCHOOL OF
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE ENGINEERING
POLYTECHNIQUE *******
******* DEPARTMENT OF CIVIL
DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL ET ENGINEERING AND URBANISM
URBANISME *******
*******
THEME
Présenté par :
dirigés par :
GUEYE
Elèves de , Enseignant
4ème Année Génie Civil et-Urbanisme
Chercheur
(Chef UTER -ISM)
et
Raffaele VINAI, Enseignant -Chercheur Encadreur :
Pr. MANJIA
Professeur de Construction en Terre
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
SOMMAIRE
INTRODUCTION...............................................................................................................2
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION........................................................................................2
II. METHODES DE STABILISATION CHIMIQUE...................................................................4
III. CAS DES METHODES ENCHAINER ET LIAISONER.........................................................10
A. STABILISATION CHIMIQUE PAR LE MECANISME ENCHAINER........................10
B. STABILISATION CHIMIQUE PAR LE MECANISME LIAISONER..........................14
C. ETUDE COMPARATIVE ENTRE...........................................................................21
IV. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE LA STABILISATION CHIMIQUE............................23
A. AVANTAGES DE LA STABILISATION CHIMIQUE................................................23
B. INCONVENIENTS DE LA STABILISATION CHIMIQUE.........................................23
CONCLUSION..............................................................................................................25
BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................................26
2
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
INTRODUCTION
La stabilisation est l’ensemble d’actions ou processus mis en jeu pour modifier les
propriétés du système terre-eau-air afin d’obtenir les propriétés permanentes ou provisoires de
compatibilité avec les exigences du projet. On distingue 03 procédéés de stabilisation à savoir
:
La stabilisation physique ;
La stabilisation mécanique et ;
La stabilisation chimique.
Cette dernière est assuré par l’ajout d’autres matériaux ou produits chimiques qui modifient ses
propriétés, soit du fait d’une réaction physicochimique entre les particules de la terre et le
produit ajouté, soit en créant une matrice qui lie ou enrobe les particules. On peut citer du
ciment, de la chaux, du bitume, et de sous-produits industriels.
C’est ce procédé de stabilisation qui fera l’objet de notre exposé.
3
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
La volonté d’aménagement du territoire conduit au développement des infrastructures telles que
routes, autoroutes, voies de chemins de fer, plates-formes industrielles ou bâtiments. Leur
implémentation nécessite l’utilisation de matériaux de construction justifiant des propriétés
mécaniques, chimiques et physiques, adaptés aux exigences sans cesse croissantes en terme de
durabilité des ouvrages, de réduction des couts de mis-en œuvre et de réponse aux normes
écologiques. Les matériaux répondant le mieux (et cela simultanément) aux normes de durabilité et
d’optimisation des couts, sont les matériaux granulaires mais leurs effets désobligeant sur
l’environnement (production des gaz à effet de serre), leur raréfaction ainsi que la difficulté d’ouvrir
des emprunts hors de l’emprise du chantier, (en raison de l’hostilité croissante de l’opinion face aux
nuisances) incitent à la réutilisation des sols, même s’il faut remédier à leur qualité moyenne par un
dosage plus élevé en liants. Ce désir grandissant d’améliorer la qualité des sols (en termes de support
et outils de construction) a entrainé le développement des procédés de stabilisation des sols en général,
et celui de la stabilisation chimique en particulier.
Les techniques de stabilisation chimiques des sols se sont dont développé pour les raisons suivantes :
- L’amélioration des performances mécaniques des terres et de la durabilité des constructions en
terre ;
- Le traitement in situ des sols pour l'exécution de remblais et des couches de forme ;
- L’amélioration des propriétés géotechnique des sols support de toutes les constructions ;
- L’économie dans le coût des matériaux, etc.
C’est dans ce sens que nous allons donc présenter les méthodes de stabilisation chimique selon leurs
mécanismes de stabilisation, techniques de mis-en-œuvre, résultats obtenus, avantages et
inconvénients.
4
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
1) Définition
5
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
Les principaux types de liants utilisés pour la stabilisation chimique de la terre sont :
surtout lorsque le malaxage est effectué à l’état liquide. Le bitume est ajouté à la
terre dans une proportion variant de 2 à 3% et pouvant aller dans certains cas jusqu’à
8% selon la granularité de la terre.
La stabilisation au bitume est efficace pour les terres sableuses ou silteuses. Elles
ne doivent pas contenir trop de matières organiques car celles-ci empêchent le
bitume d’adhérer aux particules de la terre. De même, les sels minéraux sont à
proscrire pour cette stabilisation. Des additifs (comme le ciment, la chaux, les
amines quaternaires, les cires ou l’anhydride phosphorique) peuvent être envisagés
afin d’obtenir des améliorations supplémentaires.
d) Les Sels
Les sels sont des corps résultant de l’action d’une acide sur une base, qui permettent de
donner des composés cationiques pour éviter les variations de la teneur en eau dans un
sol et quelques soient les conditions extérieurs pour ce sol, il reste insensible à l’eau.
Dans le domaine de génie civil, les sels sont habituellement utilisés en solution pour
diminuer le gonflement car ils agissent sur l’équilibre de la pression osmotique et
assurent une stabilisation des sols gonflants. L’absorption d’un produit hydrophobant
s’explique par deux effets : Réduction temporaire ou définitive de l’affinité du sol pour
l’eau ce qui a pour conséquence d’augmenter la résistance mécanique du sol donc la
réduction du gonflement, et la diminution de la structure microscopique du sol. Le
principe de base est l’augmentation de la concentration ionique de l’eau libre et
l’atténuation du phénomène d’échange. Il a été montré que les sels minéraux ont une
efficacité très forte sur le gonflement. Le KCl s’avère le sel ayant le plus d’effet sur le
taux de gonflement et sur les limites d’Atterberg. Une concentration en KCl de 0.5 mol/l
a permis de réduire de près de 70% le taux de gonflement d’une argile de la famille des
montmorillonites.
e) Les sables
Plusieurs auteurs ont étudié l’influence de l’ajout de sable sur le gonflement. Nous
citerons certaines d’entre elles : SATYANARAYANA en 1969, a étudié le
comportement de l’argile de black Cotton au sud de l’Inde mélangée avec le sable
et sous forme de couches. Il a constaté que la pression du gonflement est réduite
par le simple ajout de faibles pourcentages de sables (différentes positions avec
l’argile). Ceci est dû essentiellement à la capacité d’absorption du sable au
gonflement de l’argile, elle dépend de la facilité de la couche de sable avec laquelle
elle se déforme par compression ou par mouvement latéral. En 2004, un autre auteur
a tenté de réduire le gonflement des argiles, par l’ajout de sable de carrière à
différentes granulométries et pourcentages (10 et 40%). Il a constaté que le sable
de carrière est un bon réducteur des limites de consistance par conséquent du
potentiel de gonflement. Plus le sable ajouté est grossier, plus la réduction du
gonflement est importante.
Toutefois, le mécanisme de stabilisation par le sable n’est pas encore connu de
façon précise, de même que les quantités à utiliser sur différents types de sols, ce
qui rend son utilisation un peu hasardeuse.
7
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
Les cendres volantes sont considérées comme une pouzzolane artificielle, elles sont
produites dans les centrales thermiques qui brûlent le charbon en poudre. Dans la
stabilisation des sols, les cendres volantes s’emploient dans une large gamme
comme telle, avec de la chaux ou le ciment à cause de leurs caractéristiques. Le
traitement par les cendres volantes peut efficacement diminuer le potentiel du
gonflement des argiles fortement plastiques et éviter le gonflement sous des
pressions de base plus petites. L'addition des cendres volantes à l'argile réduit
considérablement sa perméabilité. Tout dépendant du type de sol, l’addition de
cendres volantes et de chaux peut donner de meilleurs résultats qu'avec la chaux
seule. Ainsi, un mélange de cendres volantes et de chaux semble avoir les propriétés
d'un liant hydraulique, soit d'être capable de durcir non seulement dans l'air, mais
également dans l'eau. Avec un bon dosage, l’addition des cendres volantes peut
augmenter les propriétés mécaniques d'un sol notamment sa résistance au
cisaillement.
Des auteurs ont trouvé que l'addition des cendres volantes seulement, sur les sols
dispersifs n'a aucune influence sur le pourcentage de la dispersion, alors que l’ajout
de 2% de chaux avec 15 % des cendres a donné une diminution remarquable du
taux de dispersion avec la plupart des essais. Les cendres volantes n'ont aucun
individu de cimentation dû à l'absence du calcium, d’où le processus de la
floculation et l'agrégation n'a pas été développé. Mais avec l'addition des activateurs
comme la chaux, la caractéristique de cimentation est données au cendres volantes,
l'action combinée de l'aggrégation et de l'attache mécanique réduit la dispersion.
8
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
Le principe de ce procédé consiste à introduire dans la structure de la terre une matrice tridimensionnelle
inerte qui va s’opposer à tout mouvement de terre : les vides sont remplis par un liant insoluble capable
d’enrober les particules dans une matrice inerte.
C’est la consolidation par cimentation. La formation de la matrice inerte est indépendante de la fraction
argileuse. Le principal stabilisant qui agit de cette façon est le ciment.
Les ciments sont des liants hydrauliques se présentant sous forme de poudres fines, constitués
de silicate et aluminate de calcium qui en présence de l’eau s’hydrate pour former un matériau solide,
ce qui explique leur utilisation pour la fabrication des mortiers de béton. Le ciment agglomère fortement
les matériaux inertes incorporés dans le mélange.
L'ajout de ciment permet d'améliorer les caractéristiques du matériau, en particulier sa résistance
à l'eau, par l'irréversibilité des liens qu'il crée entre les particules les plus grosses. Le ciment va agir
principalement sur les sables et les graviers comme dans le béton ou dans un mortier sable-ciment. Une
bonne terre doit contenir environ 70% à 80% de sable et 20% à 30% de limon et d’argile, pour avoir une
bonne stabilisation par le ciment De ce fait, il est inutile, voire néfaste, d'utiliser des terres trop
argileuses : avec un pourcentage d’Argile > 30%.
D’après VENUAT (Venuat, 1980), tous les ciments normalisés conviennent en principe pour la
stabilisation des sols, mais la préférence est donnée aux ciments de classes faibles, car une grande
résistance n’est pas nécessaire. Alors que d’autres auteurs (Doat, 1979), préconisent un type de ciment
selon la nature du sol. Toutefois, les ciments à prise rapide ne sont pas recommandés.
9
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
Ce résultat (étreignîtes) va enrober les grains d’aluminate et d’aluminoferite par une membrane
semi-perméable, va bloquer pendant un certain temps des réactions d’hydratation.
Trois heures après sa formation, cette membrane va se déchirer, du fait de très forte pression
osmotique et les réactions d’hydratation d’aluminate vont se poursuivre.
Hydratation de la bélite:
2(2CaOSiO2 ) 4 H 2O 2SiO2 3CaO3H 2O Ca(OH ) 2
Une partie de la chaux libérée par l’hydratation de la bellite et l’allite va attaquer les alumino
ferrites pour aboutir à la formation des cristaux stables selon la réaction suivante.
Attaque des aluminoferrites:
4CaAl2O3 Fe2O3 2Ca(OH )2 10 H 2O 3CaOAl2O3 6 H 2O 3CaOFe2O3 6 H 2O
Alumines (C3(A) H6) ; C3(F) H6
A ce stade, le ciment s’est complètement hydraté.
10
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
cristaux des silicates de calcium hydratés enchaînent. C’est l’ensemble des réactions précédentes qui
permettent la stabilisation de la terre par un gel enchainant des particules de sable et autres granulats
(mécanisme enchaîner).
a) Dosage
Les dosages dépendent de la texture, de la structure et du mode de mise en œuvre. En général,
il faut au moins 6 % de ciment pour obtenir des résultats satisfaisants. La résistance en
compression reste très dépendante du dosage, 8 % de ciment constituent souvent une limite
supérieure économiquement acceptable.
b) Constituants du sol
Constituants des sols ayant un effet positif sur le ciment :
Hydroxydes et oxydes métalliques qui améliorent l’efficacité de la stabilisation dans les
terres latéritiques. Cette efficacité pourrait s’expliquer aussi par la réaction type
pouzzolanique entre latérite et la chaux libérée par les réactions d’hydratation du
ciment.
Le ciment se comporte bien avec les sables et les graviers (mortiers et bétons).
11
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
Par exemple, un sol qui a un taux de sable élevé résiste plus à l’absorption et l’érosion
d’eau, une fois stabilisée avec une teneur de 5% en ciment ;
Les terres inactives (moins de 10% de silt ou limons) se stabilisent bien au ciment ;
c) Teneur en eau
Cette quantité d’eau se rapproche de la Teneur en Eau Optimale (T.E.O) (côté humide pour les
terres argileuses et côté sec pour les terres sableuses).
12
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
Indépendamment de la mise en œuvre, la terre à stabiliser subit une série d’opérations, dont l’objectif
est d’arriver à un mélange intime terre-ciment-eau.
La Pulvérisation : Le but de la pulvérisation est de réduire les nodules. Une terre stabilisée
nécessite un bon mélange des constituants et des modules fins n’excédant pas 10mm, avec
un maximum de 50% de modules de taille supérieure à 5mm afin de garantir une bonne
résistance à la compression.
Le malaxage : La terre pulvérisée est au mélangé au ciment, à sec. Ceci afin d’obtenir un
mélange homogène et une bonne répartition du ciment. Après ce malaxage à sec, la quantité
d’eau nécessaire sera introduite au mélange.
Il existe deux méthodes de mixage des sols au ciment :
- Mix in place : On répand le ciment et on le mélange au sol, puis l'eau et on les
mélange au moyen de machines mobiles. Cette méthode s'applique pour la
stabilisation du terrain naturel en place et souvent pour celle d'une couche de
matériaux d'apport.
Cette méthode est par exemple utilisée dans les travaux de construction routière.
13
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
14
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
Le mécanisme de liaison, revient à former des liaisons chimiques stables entre les cristaux
d’argile contenus dans le sol.
Le principal matériau pouvant assurer cette fonction est la chaux.
La chaux est une matière de couleur blanche, obtenue par décomposition thermique du
calcaire. C’est un réactif basique peu couteux très utilisé dans plusieurs domaines. On la
retrouve à l’état liquide dans un lait de chaux, ou à l’état solide sous forme pulvérulente
(poudre) ou d’agglomérats (cailloux).
Chimiquement, c'est un oxyde de calcium avec plus ou moins d'oxyde de magnésium, mais la
désignation usuelle de chaux peut englober différents états chimiques de ce produit.
Pour le cas de stabilisation par la chaux, la teneur maximal en argile est de l’ordre de 45%.
La chaux est surtout conseillée pour les sols contenant une fraction argileuse de 20 % et les
sols ayant Ip > 17.
La chaux aérienne est celle qui intéresse le plus dans le domaine de la construction. Elle se
décompose en deux catégories selon son état d’hydratation :
Chaux vive (CaO) : Produite par la cuisson de la pierre à chaux. Elle réagit
directement avec l’eau par une réaction exothermique jusqu’à 150°C pour former de la
chaux éteinte, ce qui exige un stockage particulier. A masse égale, elle est plus
efficace que la chaux éteinte, mais présente deux inconvénients majeurs : conservation
difficile à l'abri de l'humidité avant son emploi, et manipulation pénible lors des
mélanges.
Chaux éteinte : Ca(OH)2 ou Portlandite : Aussi appelée Chaux hydratée. Elle est
plus simple d’utilisation que la chaux vive et est plus couramment utilisée en
stabilisation. La chaux vive pèse entre 700 et 1100 kg/m3 alors que la chaux éteinte ne
pèse que 560 kg/m3.
15
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
Lait de chaux : Le lait de chaux est obtenu par mise en suspension de chaux éteinte
dans l'eau. La concentration varie entre 300 et 400 g de chaux éteinte par litre de lait.
Le lait de chaux peut également être préparé à partir de chaux vive, mais des
précautions particulières sont à prendre en raison de l'exothermicité de la réaction
d'hydratation de l'oxyde de calcium. Son emploi en traitement de sols présente
l'avantage de supprimer la poussière et d'humidifier les sols secs (alors que la chaux
vive au contraire les dessèche). En pratique, le lait de chaux ne fait pas l'objet d'une
norme car ses caractéristiques (c'est-à-dire essentiellement sa concentration) sont
déterminées par les besoins réels des matériaux au moment des travaux. On mesurera
donc :
Sa concentration (exprimée en extrait sec ES) ;
La teneur en chaux libre.
La chaux vive contient à peu près 30 % de CaO disponible de plus que la chaux
éteinte. Une tonne de chaux vive est équivalente à environ 1300 kg de chaux éteinte.
En utilisation comme critère l’indice d’hydraulicité i proposé par Vicat :
i = poids des constituants acides /poids des constituants basiques,
SiO2 Al2O3 Fe2O2
i
CaO MgO
Echange cationique
Avec l’ajout d’eau au mélange terre-chaux, le sol devient saturé en ions calcium. Les ions de Calcium
se substituent aux cations échangeables tels que le Sodium Na; Potassium K; Magnésium Mg, qui se
trouvent dans les minéraux argileux de la terre. C’est le phénomène d’échange cationique qui dépend de
chaque type de terre.
16
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
Floculation et agglomération
Du fait de l’échange cationique, les particules de terre sont floculées et s’agglomèrent du fait d’un apport
massif en ions OH-, modifiant ainsi la granulométrie et la texture de la terre.
Carbonatation
La chaux mélangée au sol réagit avec les CO2, carbonate de l’air pour donner le carbonate de calcium
(calcite CaCO3) qui est un faible agent de cimentation (ciment médiocre).
Ca(OH ) 2 CO2 CaCO3 H 2O
Ce type de réaction consomme une partie de la chaux grasse disponible par la réaction pouzzolanique.
Réactions Pouzzolaniques
C’est la réaction la plus importante qui justifie la stabilisation par la chaux d’une terre.
La présence de la chaux grasse a pour effet l’augmentation du PH du système terre + chaux+ eau : si la
chaux grasse est en quantité suffisante pour que le système terre + chaux+ eau devienne basique (PH
supérieur à 12), il y a alors destruction des argiles par la chaux du fait de la très grande solubilité de la
silice SiO2 et de l’alumine Al2O3 . La silice et l’alumine ainsi libérée s’associent à la chaux pour donner
des microcristaux de silicates et d’aluminates hydratées.
Les réactions pouzzolanique peuvent s’écrire globalement comme suit :
CaO + SiO2 + H2O > CSH
CaOSiC2 H 2O; 4CaOAl2O312 H 2O ; 2CaOSiO2 2 H 2 O;3CaOAl2 O3 6 H2 O
La stabilisation à la chaux nécessite donc une terre argileuse contenant principalement des silicates
d’alumine, de la silice ou des hydroxydes de fer.
Ces microcristaux de silicates et d’aluminates vont croître pour former un gel gluant des particules et
qui en durcissant donne la cohésion à l’ensemble des matériaux.
17
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
ii. La teneur en eau. La teneur en eau d’un sol doit être suffisante pour permettre une
lubrification des grains et leur permettre de se réarranger afin d'occuper le moins de place
possible. Dans le cas de la stabilisation à la chaux, en raison des réactions qui conduisent
à l’assèchement, la quantité d’eau à apporter au mélange doit être déterminé en
laboratoire. Cette teneur en eau ne doit pas non plus être trop importante car les vides
seraient remplis d'eau et, de ce fait, incompressibles.
iii. Le dosage dans une moindre mesure, car il existe une quantité optimale de chaux pour
chaque terre lors d’une stabilisation. Au-delà de la teneur optimum en chaux, on observe
une décroissance des résistances avec des concentrations de chaux trop importantes. Mais
en général pour des stabilisations ordinaires, on pratique des dosages de 6 à 12 %.
iv. La granulométrie : Les bonnes performances des terres stabilisées dépendent largement
de la granulométrie qui se mesure par analyse granulométrique pour les fractions de grains
grossiers (graviers, sables, silts) et par analyse sédimentométrique pour les fractions fines
argileuses. Les éléments tels que les graviers et les sables sont les éléments résistants du
matériau; les argiles assurent la cohésion de l’ensemble et contrôlent la plasticité et la
manière dont la terre réagit à l'humidité, par conséquent elles contrôlent le retrait et le
gonflement du sol. D’où une grande proportion d’éléments fins dans le sol (de diamètre
< 20 µm), orientera vers la stabilisation à la chaux, à priori.
v. D’autres paramètres tels la pureté, réactivité, ségrégation des particules, etc dont l’impact
sur la stabilisation à la chaux peut être modifié, à travers l’ajout d’Adjuvants qui sont
entre autres :
La soude caustique NaOH ; le sulfate de sodium Na2 SO4 ; le méta silicate de
sodium; le carbonate de sodium Na2CO3 ; l’aluminate de sodium NaAlO2 , pour
augmenter la réactivité d’une terre, à une dose d’1/4 de 2 molécules grammes par litre
d’eau de compactage.
Le ciment portland pour augmenter la résistance à la compression, on pourra en
ajouter jusqu’à 10% du poids de la chaux.
Le sulfate de potassium pour rendre le sol traité hydrofuge (imperméable).
le sulfate de magnésium dosé à ¼ du poids de la chaux, pour augmenter l’efficacité
de la stabilisation dans le cas de terre sablonneuse (de réduire le gonflement dû à la
présence de la chaux vive).
18
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
La compression : Avant le compactage, il faudrait laisser l’eau s’évaporer du sol pendant près
de 04 heures, sauf en cas de pluie où l’on couvrira la surface ou les blocs, le plus rapidement
possible.
La cure de séchage : Elle se fait dans une ambiance chaude et humide. Plus celle-ci sera longue,
plus la résistance à la compression sera élevée. Pour éviter les dégâts de la pluie ou du gel, on
devrait recouvrir directement avec une deuxième couche de terre non stabilisée ou un film
plastique dans le cas des blocs de terre stabilisés.
L’entretien : L’entretien se fait de la même manière que celui d’un sol stabilisé au ciment
(désherbage manuel et plus tard ajout d’une autre couche de terre stabilisé).
NB : Pour le traitement des sols, toutes les chaux pulvérulentes, qu'elles soient vives ou éteintes
conviennent. Toutefois, s'il est nécessaire d'assécher le sol pour se rapprocher des conditions
optimales de réemploi, le choix de l'utilisateur s'orientera vers la chaux vive qui permet de diminuer
la teneur en eau du sol.
Si l'on travaille dans des zones «sensibles» ou à forte concentration de populations, l'utilisateur
s'orientera vers la chaux à émission de poussière réduite ou le lait de chaux.
19
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
Pour un sol donné et pour une teneur en chaux constante, la résistance à la compression
augmente avec le pourcentage d’argile ;
La résistance augmente avec le temps de cure (temps pour empêcher l’eau de sortir du matériau
pour permettre aux réactions de se produire jusqu’à la fin ; on peut couvrir le matériau d’un
film polyane dans le cas des BTC) ;
Pour des stabilisations ordinaires, des dosages en chaux couramment appliqués varient entre 6
et 12% du poids de la terre ;
La limite de plasticité (Wp) est augmentée (de 0,5 à 6 %), ce qui se traduit par une diminution
de l'indice de plasticité Ip, la limite de liquidité variant dans des proportions nettement moins
importantes (cf. figure ci-dessus). L'augmentation de la limite de plasticité est, dans l'ensemble,
d'autant plus marquée que l'indice de plasticité du sol naturel est plus élevé (sols argileux et
limoneux). Après traitement, le sol se trouve à une teneur en eau inférieure à la nouvelle limite
de plasticité (dans la zone de conditions permettant la circulation des engins si le traitement est
fait pour une couche de chaussée, et en général rend le sol moins sujet au gonflement et au
retrait).
Les variations dimensionnelles sont largement influencées par l’ajout de chaux à la terre : un
ajout de 1 à 2% de chaux peut faire diminuer un retrait de 10% à 1% et supprimer tout
gonflement.
20
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
Le choix d’une méthode parmi les deux (02) méthodes objets de notre étude, dépend
fortement des caractéristiques de la terre à stabiliser et des résultats escomptés. Il n’existe donc
pas de méthode à priori plus efficace que l’autre.
Nous allons donc nous efforcer de comparer les méthodes de stabilisation chimique au ciment
et à la chaux selon les critères de résistance, processus de stabilisation, type de sols et aspects
économiques, mais également donner les modalités pour leur utilisation conjointe dans le
traitement d’un sol.
La poudre de ciment contient en elle-même tout ce dont elle a besoin pour réagir et former des
produits cimentaires (CSH, CAH, CASH). Le ciment va créer des liens physiques entre les
particules augmentant ainsi la résistance des sols comparativement à la chaux qui a besoin de
silice et d’alumine provenant des particules argileuses pour développer les réactions
pouzzolaniques.
22
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
23
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
A. Avantages de la Stabilisation
Nous constatons que les avantages économiques, directs et indirects, du traitement sont
importants :
Réutilisation des sols (aussi bien dans le cas de construction de bâtiments que dans
celui de voiries), au lieu d'utiliser des matériaux d'emprunt dont les ressources sont
de plus en plus limitées.
L'impact sur l'environnement se situe à plusieurs niveaux : pas de mise en décharge ;
limitation des emprunts ; meilleure gestion des ressources naturelles ; exploitation
optimale et rationnelle des terrains, etc.
Amélioration de la productivité dans le sens de : la diminution des coûts de chantier,
un meilleur respect des délais d'exécution, une augmentation de la rentabilité des
ouvrages mis en service plus tôt, les coûts d'entretien ou de rénovation sont
diminués, etc.
Amélioration de la résistance à l’érosion et à l’action de la pluie et du gel.
Augmentation de certaines caractéristiques physiques du sol, tels que la résistance
et la portance du sol.
24
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
25
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
CONCLUSION
Parvenus au terme de notre présentation, il en ressort que les techniques de traitement chimique
des sols présentent d’énormes avantages. Elle permet d’utiliser des matériaux locaux et réduire
les coûts de construction par les méthodes d’emprunts, mais nécessite une bonne connaissance
des mécanismes mis en jeu lors du traitement, tant à la chaux qu’au ciment. Toutefois,
l’encadrement réglementaire prescrit des études permettant d’évaluer l’aptitude du sol à subir
un traitement chimique soit par la chaux, soit par un liant hydraulique à l’instar du ciment, car
diverses perturbations peuvent intervenir lors de la stabilisation.
Pour les pays en développement comme le Cameroun, les volets économique et
environnementaux devrait encourager les politiques à planifier et mettre en œuvre des stratégies
de promotion et vulgarisation des méthodes de stabilisation chimique de la terre à travers par
exemple l’imposition de ces méthodes dans les marchés de l’Etat, mais également les acteurs
économiques à utiliser ces méthodes dans les projets de construction.
26
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER
BIBLIOGRAPHIE
27