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UNIVERSITE DE YAOUNDE I UNIVERSITY OF YAOUNDE I

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******* NATIONAL ADVNCED SCHOOL OF
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE ENGINEERING
POLYTECHNIQUE *******
******* DEPARTMENT OF CIVIL
DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL ET ENGINEERING AND URBANISM
URBANISME *******
*******

PROJET DE CONSTRUCTION EN TERRE– GCU 441

THEME

STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES


ENCHAINER ET LIAISONER

Présenté par :

 DJIMA MICHELE OLANANA


 DJOMENI DJIELA WILFRIED
 FOCHIVE JEAN
 MVUH ABDOUL
 NDONGO MARIE SYLVANNA

dirigés par :
GUEYE
Elèves de , Enseignant
4ème Année Génie Civil et-Urbanisme
Chercheur
(Chef UTER -ISM)
et
Raffaele VINAI, Enseignant -Chercheur Encadreur :
Pr. MANJIA
Professeur de Construction en Terre
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

SOMMAIRE

INTRODUCTION...............................................................................................................2
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION........................................................................................2
II. METHODES DE STABILISATION CHIMIQUE...................................................................4
III. CAS DES METHODES ENCHAINER ET LIAISONER.........................................................10
A. STABILISATION CHIMIQUE PAR LE MECANISME ENCHAINER........................10
B. STABILISATION CHIMIQUE PAR LE MECANISME LIAISONER..........................14
C. ETUDE COMPARATIVE ENTRE...........................................................................21
IV. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE LA STABILISATION CHIMIQUE............................23
A. AVANTAGES DE LA STABILISATION CHIMIQUE................................................23
B. INCONVENIENTS DE LA STABILISATION CHIMIQUE.........................................23
CONCLUSION..............................................................................................................25
BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................................26

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

INTRODUCTION
La stabilisation est l’ensemble d’actions ou processus mis en jeu pour modifier les
propriétés du système terre-eau-air afin d’obtenir les propriétés permanentes ou provisoires de
compatibilité avec les exigences du projet. On distingue 03 procédéés de stabilisation à savoir
:
 La stabilisation physique ;
 La stabilisation mécanique et ;
 La stabilisation chimique.
Cette dernière est assuré par l’ajout d’autres matériaux ou produits chimiques qui modifient ses
propriétés, soit du fait d’une réaction physicochimique entre les particules de la terre et le
produit ajouté, soit en créant une matrice qui lie ou enrobe les particules. On peut citer du
ciment, de la chaux, du bitume, et de sous-produits industriels.
C’est ce procédé de stabilisation qui fera l’objet de notre exposé.

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
La volonté d’aménagement du territoire conduit au développement des infrastructures telles que
routes, autoroutes, voies de chemins de fer, plates-formes industrielles ou bâtiments. Leur
implémentation nécessite l’utilisation de matériaux de construction justifiant des propriétés
mécaniques, chimiques et physiques, adaptés aux exigences sans cesse croissantes en terme de
durabilité des ouvrages, de réduction des couts de mis-en œuvre et de réponse aux normes
écologiques. Les matériaux répondant le mieux (et cela simultanément) aux normes de durabilité et
d’optimisation des couts, sont les matériaux granulaires mais leurs effets désobligeant sur
l’environnement (production des gaz à effet de serre), leur raréfaction ainsi que la difficulté d’ouvrir
des emprunts hors de l’emprise du chantier, (en raison de l’hostilité croissante de l’opinion face aux
nuisances) incitent à la réutilisation des sols, même s’il faut remédier à leur qualité moyenne par un
dosage plus élevé en liants. Ce désir grandissant d’améliorer la qualité des sols (en termes de support
et outils de construction) a entrainé le développement des procédés de stabilisation des sols en général,
et celui de la stabilisation chimique en particulier.
Les techniques de stabilisation chimiques des sols se sont dont développé pour les raisons suivantes :
- L’amélioration des performances mécaniques des terres et de la durabilité des constructions en
terre ;
- Le traitement in situ des sols pour l'exécution de remblais et des couches de forme ;
- L’amélioration des propriétés géotechnique des sols support de toutes les constructions ;
- L’économie dans le coût des matériaux, etc.
C’est dans ce sens que nous allons donc présenter les méthodes de stabilisation chimique selon leurs
mécanismes de stabilisation, techniques de mis-en-œuvre, résultats obtenus, avantages et
inconvénients.

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

II. METHODES DE STABILISATION CHIMIQUE

A. Présentation des procédés de stabilisation chimique de la terre

1) Définition

La stabilisation chimique est l’ajout de matériau ou de produits chimiques qui


modifient les propriétés, soit en réactions physico-chimique entre les particules et le
matériau ou produit ajouté, soit en créant une matrice qui lie ou enrobe les particules.

2) Méthodes de stabilisation chimique de la terre

Il existe plusieurs méthodes de stabilisation chimique de la terre. En général, celles-ci


consistent à l’adjonction d’un liant qui permet une amélioration à plus long terme des
sols et agit sur les argiles par l’intermédiaire d’un apport de cations. Ceci aboutit à
l’amélioration des caractéristiques mécaniques du matériau traité.
Le stabilisant sera choisi selon la nature physique du sol.

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

Figure 1 : Conditions d’utilisation des méthodes de stabilisation Chimique (Dept. Of


the Army, 1983)

Les principaux types de liants utilisés pour la stabilisation chimique de la terre sont :

a) Les liants aériens ou non hydrauliques :


Les liants aériens sont ceux qui ne font leur prise qu’à l’air et ne contiennent que
peu ou pas d’argile (0-10%).
L’objectif de la stabilisation des sols aux liants aériens est d’assécher le sol, d’en
améliorer la maniabilité et, après la mise en place et le compactage, d’atteindre la
capacité portante voulue. Le principal liant utilisé dans cette catégorie, est la chaux.

b) Les liants hydrauliques


Les liants hydrauliques sont ceux qui font leur prise indifféremment à l’air ou sous
l’eau et contiennent de l’argile en proportion relativement forte.
Les principaux liants hydrauliques utilisés dans la stabilisation chimique des sols
sont Le ciment et les Liants Hydrauliques Routiers.
L’objectif de la stabilisation d’un sol aux liants hydrauliques est de former
rapidement les hydratés calciques. Dans le cas du ciment, il est admis qu’après 28
jours la quasi-totalité du ciment a réagi, c’est-à-dire que les caractéristiques
obtenues sont presque définitives.
Les liants hydrauliques neutralisent les fines plastiques d’un sol sensible à l’eau. Ils
sont moins sensibles au gonflement par imbibition et par suite à l’action du gel. Les
liants hydrauliques sont considérés comme des correcteurs granulométriques
améliorant les caractéristiques du sol lors du compactage. Cependant lors de
l’utilisation d’un liant hydraulique comportant une forte proportion de chaux, la
floculation des argiles peut se produire.
Les sols les plus couramment traités par les liants hydrauliques sont :
 Les graves : une grave est un mélange naturel ou non de cailloux, de graviers
ou de sable, avec parfois addition de particules plus fines.
 Les sables : suivant la proportion d’éléments fins (plus ou moins de 10%
d’éléments passant au tamis de 0,100 mm), on distingue les sables limoneux et
les sables propres.

c) Les liants organiques


Les liants organiques sont composés de goudrons, bitume, polymères et résines
naturelles. Etudions le cas du bitume dans la stabilisation chimique des sols.
Le bitume est un produit composé d’au moins 40% d’hydrocarbures lourds et de
fillers. Pour pouvoir être utilisé dans la stabilisation, le bitume doit être, soit «
mélangé à des solvants » volatils tels que du gasoil, du kérosène ou du naphta, soit
« dispersé dans de l’eau en émulsion » anionique ou cationique. Une fois mélangés
à la terre, l’eau ou le solvant s’évapore et « les globules de bitume s’étirent en films
solides très fins qui adhèrent aux particules de la terre et les enrobent ». Le rôle du
bitume est multiple : il permet de diminuer la densité de la terre et d’augmenter la
teneur optimale en eau et bitume. La résistance à la compression est également
améliorée par l’ajout de bitume. À l’état sec, il faudra toutefois limiter la quantité
de bitume ajoutée, car passé un certain seuil, il joue le rôle de lubrifiant et la
résistance à la compression chute brusquement.
Le bitume diminue l’absorption d’eau qui devient très faible et stationnaire dans le
temps après quelques jours de séchage. Les gonflements sont également diminués,
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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

surtout lorsque le malaxage est effectué à l’état liquide. Le bitume est ajouté à la
terre dans une proportion variant de 2 à 3% et pouvant aller dans certains cas jusqu’à
8% selon la granularité de la terre.
La stabilisation au bitume est efficace pour les terres sableuses ou silteuses. Elles
ne doivent pas contenir trop de matières organiques car celles-ci empêchent le
bitume d’adhérer aux particules de la terre. De même, les sels minéraux sont à
proscrire pour cette stabilisation. Des additifs (comme le ciment, la chaux, les
amines quaternaires, les cires ou l’anhydride phosphorique) peuvent être envisagés
afin d’obtenir des améliorations supplémentaires.

d) Les Sels
Les sels sont des corps résultant de l’action d’une acide sur une base, qui permettent de
donner des composés cationiques pour éviter les variations de la teneur en eau dans un
sol et quelques soient les conditions extérieurs pour ce sol, il reste insensible à l’eau.
Dans le domaine de génie civil, les sels sont habituellement utilisés en solution pour
diminuer le gonflement car ils agissent sur l’équilibre de la pression osmotique et
assurent une stabilisation des sols gonflants. L’absorption d’un produit hydrophobant
s’explique par deux effets : Réduction temporaire ou définitive de l’affinité du sol pour
l’eau ce qui a pour conséquence d’augmenter la résistance mécanique du sol donc la
réduction du gonflement, et la diminution de la structure microscopique du sol. Le
principe de base est l’augmentation de la concentration ionique de l’eau libre et
l’atténuation du phénomène d’échange. Il a été montré que les sels minéraux ont une
efficacité très forte sur le gonflement. Le KCl s’avère le sel ayant le plus d’effet sur le
taux de gonflement et sur les limites d’Atterberg. Une concentration en KCl de 0.5 mol/l
a permis de réduire de près de 70% le taux de gonflement d’une argile de la famille des
montmorillonites.

e) Les sables
Plusieurs auteurs ont étudié l’influence de l’ajout de sable sur le gonflement. Nous
citerons certaines d’entre elles : SATYANARAYANA en 1969, a étudié le
comportement de l’argile de black Cotton au sud de l’Inde mélangée avec le sable
et sous forme de couches. Il a constaté que la pression du gonflement est réduite
par le simple ajout de faibles pourcentages de sables (différentes positions avec
l’argile). Ceci est dû essentiellement à la capacité d’absorption du sable au
gonflement de l’argile, elle dépend de la facilité de la couche de sable avec laquelle
elle se déforme par compression ou par mouvement latéral. En 2004, un autre auteur
a tenté de réduire le gonflement des argiles, par l’ajout de sable de carrière à
différentes granulométries et pourcentages (10 et 40%). Il a constaté que le sable
de carrière est un bon réducteur des limites de consistance par conséquent du
potentiel de gonflement. Plus le sable ajouté est grossier, plus la réduction du
gonflement est importante.
Toutefois, le mécanisme de stabilisation par le sable n’est pas encore connu de
façon précise, de même que les quantités à utiliser sur différents types de sols, ce
qui rend son utilisation un peu hasardeuse.

f) Les cendres volantes et les pouzzolanes

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

Les cendres volantes sont considérées comme une pouzzolane artificielle, elles sont
produites dans les centrales thermiques qui brûlent le charbon en poudre. Dans la
stabilisation des sols, les cendres volantes s’emploient dans une large gamme
comme telle, avec de la chaux ou le ciment à cause de leurs caractéristiques. Le
traitement par les cendres volantes peut efficacement diminuer le potentiel du
gonflement des argiles fortement plastiques et éviter le gonflement sous des
pressions de base plus petites. L'addition des cendres volantes à l'argile réduit
considérablement sa perméabilité. Tout dépendant du type de sol, l’addition de
cendres volantes et de chaux peut donner de meilleurs résultats qu'avec la chaux
seule. Ainsi, un mélange de cendres volantes et de chaux semble avoir les propriétés
d'un liant hydraulique, soit d'être capable de durcir non seulement dans l'air, mais
également dans l'eau. Avec un bon dosage, l’addition des cendres volantes peut
augmenter les propriétés mécaniques d'un sol notamment sa résistance au
cisaillement.
Des auteurs ont trouvé que l'addition des cendres volantes seulement, sur les sols
dispersifs n'a aucune influence sur le pourcentage de la dispersion, alors que l’ajout
de 2% de chaux avec 15 % des cendres a donné une diminution remarquable du
taux de dispersion avec la plupart des essais. Les cendres volantes n'ont aucun
individu de cimentation dû à l'absence du calcium, d’où le processus de la
floculation et l'agrégation n'a pas été développé. Mais avec l'addition des activateurs
comme la chaux, la caractéristique de cimentation est données au cendres volantes,
l'action combinée de l'aggrégation et de l'attache mécanique réduit la dispersion.

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III. CAS DES METHODES ENCHAINER ET LIAISONER

A. STABILISATION CHIMIQUE PAR LE MÉCANISME ENCHAINER

Le principe de ce procédé consiste à introduire dans la structure de la terre une matrice tridimensionnelle
inerte qui va s’opposer à tout mouvement de terre : les vides sont remplis par un liant insoluble capable
d’enrober les particules dans une matrice inerte.
C’est la consolidation par cimentation. La formation de la matrice inerte est indépendante de la fraction
argileuse. Le principal stabilisant qui agit de cette façon est le ciment.
Les ciments sont des liants hydrauliques se présentant sous forme de poudres fines, constitués
de silicate et aluminate de calcium qui en présence de l’eau s’hydrate pour former un matériau solide,
ce qui explique leur utilisation pour la fabrication des mortiers de béton. Le ciment agglomère fortement
les matériaux inertes incorporés dans le mélange.
L'ajout de ciment permet d'améliorer les caractéristiques du matériau, en particulier sa résistance
à l'eau, par l'irréversibilité des liens qu'il crée entre les particules les plus grosses. Le ciment va agir
principalement sur les sables et les graviers comme dans le béton ou dans un mortier sable-ciment. Une
bonne terre doit contenir environ 70% à 80% de sable et 20% à 30% de limon et d’argile, pour avoir une
bonne stabilisation par le ciment De ce fait, il est inutile, voire néfaste, d'utiliser des terres trop
argileuses : avec un pourcentage d’Argile > 30%.
D’après VENUAT (Venuat, 1980), tous les ciments normalisés conviennent en principe pour la
stabilisation des sols, mais la préférence est donnée aux ciments de classes faibles, car une grande
résistance n’est pas nécessaire. Alors que d’autres auteurs (Doat, 1979), préconisent un type de ciment
selon la nature du sol. Toutefois, les ciments à prise rapide ne sont pas recommandés.

A.1 PRINCIPAUX CONSTITUANTS DU CIMENT

 L’alite : 3CaOSi O2  C3 S , 50;75%


 La belite : 2CaOSi O2  C2 S , 7;80%
 L’aluminate : CaOAl2O3  C3 A ,  0;16%

 Le celite : 4CaOAl2 O3 Fe2 O3  C4 AF ,  0; 20% 


Pour le Ciment Portland Artificiel (CPA) on a:
 Ciment argileux ciment ;
 CPA-constituants secondaires, CPAC (cendres volants), CPAL (laitier), CPALZ
(pouzzolanes) ;
 Ciment contenant plus de 20% de laitier : CMM (50  5%L) ciment métallurgique; CHF (70 
5%), ciment Haut Fourneau;
 Ciment de laitier au clinker (plus de 80%L), CPJ ;
 Silicate tricalcique, Ca3 SiO3 ;
 Silicate bicalcique Ca2 SiO4 ;
 Aluminate tricalcique Ca3 Al2O6 ;

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 Aluminoferrite bicalcique Ca2 AlFeO8 ;


 Aluminoferrite tétracalcique Ca4 Al2 FeO10 ;
 Aluminate de calcium CaAl2O4 ;
Suivant les proportions de ces éléments, les ciments pourront avoir des propriétés différentes. Par
exemple, une forte teneur de C3S donnera une résistance élevée, par contre un ciment à forte teneur en
C3A aura une faible résistance à l’action des eaux agressives.

A.2 MECANISME DE STABILISATION AU CIMENT


La stabilisation d’une terre au ciment est le résultat de trois types de réactions chimiques qui ont lieu
dans un mélange terre-ciment-eau.
 Réaction 1 : ciment-eau (hydratation) ;
 Réaction 2 : ciment hydraté – squelette sableuse ;
 Réaction 3 : ciment hydraté- argile.
a) REACTION CIMENT-EAU
Le mélange ciment–eau conduit à une hydratation de silicate, aluminate, et des aluminoferites de
calcium suivant les mécanismes ci-après:
 Hydratation complète de l’alite: (exothermique)
2(3CaOSiO2 )  6 H 2O  3CaO 2SiO2 3H 2O  3Ca(OH ) 2
 Hydratation complète de l’Aluminate de calcium:
3CaAl2O3  6 H 2O  3CaOAl2O3  6 H 2O
L’aluminate tricalcique hydratée en présence du gypse va provoquer la réaction suivante, qui va
conduire à la formation des étreignîtes; (24 heures après le début des réactions d’hydratation,
les aluminates vont donner des étreignîtes).

(3CaOAl2O3  6 H 2O  25H 2O)  CaSO4 2 H 2O  3CaOAl2O3 3CaSO4 31H 2O

Début de prise gypse étreignîtes

Ce résultat (étreignîtes) va enrober les grains d’aluminate et d’aluminoferite par une membrane
semi-perméable, va bloquer pendant un certain temps des réactions d’hydratation.
Trois heures après sa formation, cette membrane va se déchirer, du fait de très forte pression
osmotique et les réactions d’hydratation d’aluminate vont se poursuivre.
 Hydratation de la bélite:
2(2CaOSiO2 )  4 H 2O  2SiO2 3CaO3H 2O  Ca(OH ) 2
Une partie de la chaux libérée par l’hydratation de la bellite et l’allite va attaquer les alumino
ferrites pour aboutir à la formation des cristaux stables selon la réaction suivante.
 Attaque des aluminoferrites:
4CaAl2O3 Fe2O3  2Ca(OH )2  10 H 2O  3CaOAl2O3 6 H 2O  3CaOFe2O3 6 H 2O
Alumines (C3(A) H6) ; C3(F) H6
A ce stade, le ciment s’est complètement hydraté.

b) REACTION CIMENT HYDRATE-SQUELETTE SABLEUX:


Les micro cristaux des silicates de calcium hydratés croissent et forment autour de grains sablés ou
granulats un gel qui assure le durcissement du mélange tout en lui donnant la cohésion. On dit que les

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cristaux des silicates de calcium hydratés enchaînent. C’est l’ensemble des réactions précédentes qui
permettent la stabilisation de la terre par un gel enchainant des particules de sable et autres granulats
(mécanisme enchaîner).

c) REACTION CIMENT HYDRATE-ARGILE:


Réaction avec l’argile selon trois phases :
 L’hydratation du ciment provoque la formation de gels de ciment à la surface des agglomérats
d’argile. La chaux éteinte libérée par ces réactions d’hydratation des principaux minéraux du
ciment, va détruire une partie de minéraux argileux pour former les silicates de calcium
CaOSiO2 H 2O
hydraté de type 
2CaOSiO2 2 H 2O
CaOAl2O312 H 2O
Ou des aluminates de calcium hydraté de type  qui sont en fait des
3CaOAl2O3 6 H 2O
ciments. La chaux est vite consommée et l’argile entame une dégradation ;
 Progression de l’hydratation qui active la désagrégation des agglomérats d’argile : ceux-ci sont
pénétrés en profondeur par les gels de ciment ;
 Interpénétration intime des gels de ciment et des agglomérats argileux. L’hydratation persiste
mais plus lente.
Dans certains cas, les particules d’argile pourront ralentir la prise du ciment en formant autour
des grains une enveloppe protectrice. La composition chimique et minéralogique des argiles
ainsi que leur quantité, jouent donc un rôle fondamental dans les phénomènes d’interaction qui
auront lieu, et qui se poursuivront dans le temps entre ces argiles et le ciment. Il en résulte en
fait trois structures mêlées :
- une matrice inerte sableuse liée au ciment ;
- une matrice d'argile stabilisée ;
- une matrice de terre non stabilisée.
Il reste donc malgré tout, une part d’agrégats de sable et d’argile qui n’est pas stabilisée et
qui est entourée par la matrice stabilisée.

A.3 FACTEURS INFLUENCANT LA STABILISATION AU CIMENT


Plusieurs facteurs peuvent influencer le choix, mais aussi l’obtention de bons résultats dans une
stabilisation au ciment. Il s’agit notamment de :

a) Dosage
Les dosages dépendent de la texture, de la structure et du mode de mise en œuvre. En général,
il faut au moins 6 % de ciment pour obtenir des résultats satisfaisants. La résistance en
compression reste très dépendante du dosage, 8 % de ciment constituent souvent une limite
supérieure économiquement acceptable.
b) Constituants du sol
Constituants des sols ayant un effet positif sur le ciment :
 Hydroxydes et oxydes métalliques qui améliorent l’efficacité de la stabilisation dans les
terres latéritiques. Cette efficacité pourrait s’expliquer aussi par la réaction type
pouzzolanique entre latérite et la chaux libérée par les réactions d’hydratation du
ciment.
 Le ciment se comporte bien avec les sables et les graviers (mortiers et bétons).

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

Par exemple, un sol qui a un taux de sable élevé résiste plus à l’absorption et l’érosion
d’eau, une fois stabilisée avec une teneur de 5% en ciment ;
 Les terres inactives (moins de 10% de silt ou limons) se stabilisent bien au ciment ;

Constituants ayant un effet néfaste sur le ciment :


 Les matières organiques contenant les acides nucléiques, nitriques et le glucose ralentissent
la prise du ciment et abaissent sa résistance. Il est interdit de stabiliser au ciment une terre
qui contient plus de 2% de teneur en matières organiques.
Lorsque des matières organiques sont présentes dans la terre, on peut ajouter une faible
quantité de chaux (2%) ou du chlorure de calcium (0,3 à 2%) afin d’accélérer la prise du
ciment.
 Les sulfates attaquent également le ciment. Les sulfates (sulfate de calcium, gypse) sont
néfastes, car ils provoquent la destruction du ciment durci et augmentent la sensibilité à
l’eau et au gel. Il est recommandé de faire une étude spécifique pour des terres contenant
plus de 2% de sulfates. Toutefois, des produits organiques ou minéraux peuvent être rajoutés
pour réduire cette sensibilité à l’eau.
 Les chlorures, qui interviennent dans la formation d’acides.
 La résistance à la compression d’un bloc de terre comprimée stabilisé au ciment diminue
avec l'augmentation de teneur en minéraux argileux, comme le montre la figure suivante.
Les terres riches en argiles ou en limons (silt) se comportent moins bien avec le ciment.

Figure 1 : Influence de la teneur en ciment sur la résistance à la compression d’un bloc


de terre comprimée stabilisé au ciment.

c) Teneur en eau
Cette quantité d’eau se rapproche de la Teneur en Eau Optimale (T.E.O) (côté humide pour les
terres argileuses et côté sec pour les terres sableuses).

A.4 ASPECTS PRATIQUES DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA STABILISATION DE LA


TERRE AU CIMENT

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

Indépendamment de la mise en œuvre, la terre à stabiliser subit une série d’opérations, dont l’objectif
est d’arriver à un mélange intime terre-ciment-eau.
 La Pulvérisation : Le but de la pulvérisation est de réduire les nodules. Une terre stabilisée
nécessite un bon mélange des constituants et des modules fins n’excédant pas 10mm, avec
un maximum de 50% de modules de taille supérieure à 5mm afin de garantir une bonne
résistance à la compression.
 Le malaxage : La terre pulvérisée est au mélangé au ciment, à sec. Ceci afin d’obtenir un
mélange homogène et une bonne répartition du ciment. Après ce malaxage à sec, la quantité
d’eau nécessaire sera introduite au mélange.
Il existe deux méthodes de mixage des sols au ciment :
- Mix in place : On répand le ciment et on le mélange au sol, puis l'eau et on les
mélange au moyen de machines mobiles. Cette méthode s'applique pour la
stabilisation du terrain naturel en place et souvent pour celle d'une couche de
matériaux d'apport.
Cette méthode est par exemple utilisée dans les travaux de construction routière.

- Mix in plant : Le mélange s'exécute dans un malaxeur à béton, fixe ou mobile. Ce


procédé n'est intéressant que si les matériaux à stabiliser proviennent d'un emprunt
et doivent être transportés. Le mélange est répandu mécaniquement sur les chantiers
importants, ou à bras s'il s'agit de petites surfaces.
 Le moulage : C’est la mise en forme de la terre stabilisée.
Si le compactage doit être fait, il est conseillé de:
 Utiliser une teneur en eau coté humide (légèrement supérieur à la teneur en eau
optimale) si la terre est riche en argile ;
 Utiliser une teneur en eau coté sec (légèrement inférieur à la teneur en eau
optimale) si la terre est riche en sable.
 Compacter directement après le malaxage avant que la prise du ciment n’ait pu
se faire.
 Le séchage : Cette étape est très importante car c’est durant ce temps de séchage que se
développe la résistance du matériau terre-ciment : plus la cure sera longue, meilleure sera
la résistance. Ce dernier sera soumis à une cure de séchage minimale de 14 jours (28 jours
étant préférables) durant lesquels il sera conservé dans une ambiance humide (humidité
relative proche de 100%), à l’abri du soleil et protégé du vent afin d’éviter tout risque de
dessèchement trop rapide en surface, pouvant provoquer la formation de fissures de retrait.
Les matériaux séchés en compact doivent être humidifiés par aspersion et recouverts soit
par un film plastique pour les blocs de terre et les petites surfaces, soit par un un produit de
cure, par exemple l’Antisol de SIKA.
 L’entretien : Un désherbage manuel des sols stabilisés avec liant est nécessaire du fait de
l’apparition des d’herbes dans les fissures (Pas de désherbage chimique et désherbage
mécanique). Aussi, comme conséquence de l’imperméabilité du matériau, il y a apparition
des flaques d’eau et l’érosion des particules fines. Ceci peut être remédié par l’ajout d’une
autre couche stabilisée par-dessus.

A.5 DOMAINES D’UTILISATION


La stabilisation de sols au ciment trouve son application tant pour la fabrication des briques de terre
stabilisées pour la construction des maisons, les couches de surface que pour la zone supérieure de la

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

couche de fondation ou de la sous-couche de fondation ou de la sous-couche de routes et chemins de


toute nature.
On l’utilise également pour d’autres surfaces de circulation, telles que :
• Les chemins ruraux, pistes cyclables ou chemins pour piétons,
• Les aires de trafic sur les aéroports,
• Les sites industriels,
• Les sols de halls,
• Les dalles de fondation,
• Les terrains de sport, etc.
Dans le secteur de la construction ferroviaire, la stabilisation des sols au ciment se pratique par exemple
pour réaliser une plate-forme.

A.6 PRINCIPAUX RESULTATS


La stabilisation au ciment conduit aux résultats suivants :
 Diminution importante du retrait au séchage ;
 Diminution du gonflement dû à l’humidité ;
 Amélioration de la résistance à l’érosion et à l’action de la pluie ;
 Amélioration de la résistance à la traction et à la compression ;
 Les résistances augmentent avec le dosage du ciment et lorsque le temps de cure augmente
(opération qui consiste à empêcher l'évaporation de l'eau du béton au jeune âge).

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

B. STABILISATION CHIMIQUE PAR LE MÉCANISME LIAISONER

Le mécanisme de liaison, revient à former des liaisons chimiques stables entre les cristaux
d’argile contenus dans le sol.
Le principal matériau pouvant assurer cette fonction est la chaux.
La chaux est une matière de couleur blanche, obtenue par décomposition thermique du
calcaire. C’est un réactif basique peu couteux très utilisé dans plusieurs domaines. On la
retrouve à l’état liquide dans un lait de chaux, ou à l’état solide sous forme pulvérulente
(poudre) ou d’agglomérats (cailloux).
Chimiquement, c'est un oxyde de calcium avec plus ou moins d'oxyde de magnésium, mais la
désignation usuelle de chaux peut englober différents états chimiques de ce produit.
Pour le cas de stabilisation par la chaux, la teneur maximal en argile est de l’ordre de 45%.
La chaux est surtout conseillée pour les sols contenant une fraction argileuse de 20 % et les
sols ayant Ip > 17.

B.1 CLASSES DE CHAUX


La chaux se décompose en plusieurs catégories en fonction de sa composition et de ses usages.
 La chaux aérienne : Produite à partir de calcaires très purs, utilisée préférentiellement
pour stabiliser. Elle est dite « aérienne », car elle réagit avec le CO2 de l'air.
 La chaux hydraulique : La chaux hydraulique contient en plus, des silicates et des
aluminates, car elle provient de calcaires argileux. Elle est appelée « hydraulique » parce
qu'elle durcit en présence d'eau (semblable au ciment). Elle est peu recommandée pour
la stabilisation.
 La chaux agricole : Utile pour fertiliser les terres, elle ne présente pas d’effet stabilisant
pour la terre.
 La chaux dolomitique : Contient du magnésium utilisable en stabilisation mais avec
une réaction très lente.

La chaux aérienne est celle qui intéresse le plus dans le domaine de la construction. Elle se
décompose en deux catégories selon son état d’hydratation :
 Chaux vive (CaO) : Produite par la cuisson de la pierre à chaux. Elle réagit
directement avec l’eau par une réaction exothermique jusqu’à 150°C pour former de la
chaux éteinte, ce qui exige un stockage particulier. A masse égale, elle est plus
efficace que la chaux éteinte, mais présente deux inconvénients majeurs : conservation
difficile à l'abri de l'humidité avant son emploi, et manipulation pénible lors des
mélanges.
 Chaux éteinte : Ca(OH)2 ou Portlandite : Aussi appelée Chaux hydratée. Elle est
plus simple d’utilisation que la chaux vive et est plus couramment utilisée en
stabilisation. La chaux vive pèse entre 700 et 1100 kg/m3 alors que la chaux éteinte ne
pèse que 560 kg/m3.

15
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

 Lait de chaux : Le lait de chaux est obtenu par mise en suspension de chaux éteinte
dans l'eau. La concentration varie entre 300 et 400 g de chaux éteinte par litre de lait.
Le lait de chaux peut également être préparé à partir de chaux vive, mais des
précautions particulières sont à prendre en raison de l'exothermicité de la réaction
d'hydratation de l'oxyde de calcium. Son emploi en traitement de sols présente
l'avantage de supprimer la poussière et d'humidifier les sols secs (alors que la chaux
vive au contraire les dessèche). En pratique, le lait de chaux ne fait pas l'objet d'une
norme car ses caractéristiques (c'est-à-dire essentiellement sa concentration) sont
déterminées par les besoins réels des matériaux au moment des travaux. On mesurera
donc :
 Sa concentration (exprimée en extrait sec ES) ;
 La teneur en chaux libre.
La chaux vive contient à peu près 30 % de CaO disponible de plus que la chaux
éteinte. Une tonne de chaux vive est équivalente à environ 1300 kg de chaux éteinte.
En utilisation comme critère l’indice d’hydraulicité i proposé par Vicat :
i = poids des constituants acides /poids des constituants basiques,
SiO2  Al2O3  Fe2O2
i
CaO  MgO

on peut identifier 5 classes de chaux :

Type de chaux % argile i Durée de prise


Chaux grasse 0 0 - 0.1 6 mois
Chaux faiblement hydraulique 5-8 0-0.6 15 -30 Jours
Chaux moyennement hydraulique 8-14 0.16-0.30 10 -15 jours
Chaux hydraulique 14-19 0.30-0.40 2 - 4 jours
Chaux éminemment hydraulique 19-22 0.40-0.50 2 jours

B.2 MECANISME DE STABILISATION A LA CHAUX


La matrice inerte est introduite dans le système air-eau qui réagit avec la fraction argileuse selon cinq
procédés qui sont :

 Réaction d’absorption d’eau


La chaux en présence de l’eau subit une réaction d’hydratation qui s’accompagne d’un dégagement de
chaleur. Cette réaction exothermique est plus remarquable en cas d’utilisation de la chaux vive et abaisse
la teneur en eau du mélange. Pour 1% de chaux vive ajouté, on peut constater, après 2 heures, une
diminution de la teneur en eau de 1.5 à 1 %.
CaO  H 2O  Ca(OH )2
Notons que l’ajout de chaux contribue également à une absorption d’eau non négligeable, d’autant plus
s’il s’agit de chaux vive.

 Echange cationique
Avec l’ajout d’eau au mélange terre-chaux, le sol devient saturé en ions calcium. Les ions de Calcium
se substituent aux cations échangeables tels que le Sodium Na; Potassium K; Magnésium Mg, qui se
trouvent dans les minéraux argileux de la terre. C’est le phénomène d’échange cationique qui dépend de
chaque type de terre.

16
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

 Floculation et agglomération
Du fait de l’échange cationique, les particules de terre sont floculées et s’agglomèrent du fait d’un apport
massif en ions OH-, modifiant ainsi la granulométrie et la texture de la terre.

 Carbonatation
La chaux mélangée au sol réagit avec les CO2, carbonate de l’air pour donner le carbonate de calcium
(calcite CaCO3) qui est un faible agent de cimentation (ciment médiocre).
Ca(OH ) 2  CO2  CaCO3  H 2O
Ce type de réaction consomme une partie de la chaux grasse disponible par la réaction pouzzolanique.

 Réactions Pouzzolaniques
C’est la réaction la plus importante qui justifie la stabilisation par la chaux d’une terre.
La présence de la chaux grasse a pour effet l’augmentation du PH du système terre + chaux+ eau : si la
chaux grasse est en quantité suffisante pour que le système terre + chaux+ eau devienne basique (PH
supérieur à 12), il y a alors destruction des argiles par la chaux du fait de la très grande solubilité de la
silice SiO2 et de l’alumine Al2O3 . La silice et l’alumine ainsi libérée s’associent à la chaux pour donner
des microcristaux de silicates et d’aluminates hydratées.
Les réactions pouzzolanique peuvent s’écrire globalement comme suit :
CaO + SiO2 + H2O > CSH
CaOSiC2 H 2O; 4CaOAl2O312 H 2O ; 2CaOSiO2 2 H 2 O;3CaOAl2 O3 6 H2 O
La stabilisation à la chaux nécessite donc une terre argileuse contenant principalement des silicates
d’alumine, de la silice ou des hydroxydes de fer.
Ces microcristaux de silicates et d’aluminates vont croître pour former un gel gluant des particules et
qui en durcissant donne la cohésion à l’ensemble des matériaux.

B.3 FACTEURS INFLUENCANT LA STABILISATION PAR LA CHAUX


i. Constituants du sol
 La stabilisation par la chaux est d’autant meilleure que la terre contient un
pourcentage non négligeable des minéraux argileux. Pour qu’une terre donne de
bons résultats après la stabilisation à la chaux, elle doit contenir une quantité
d’argile et de limon non négligeable (au moins 30% d’argile et au plus 45%). Toutes
les terres actives (A au-delà de 1,25) conviennent à la stabilisation par la chaux.
NB : A = Ip / % d’argiles
 Les terres argileuses se stabilisent bien à la chaux d’autant plus si les argiles sont
riches en silicate d’alumine, silice et hydroxydes de fer.
 Les pouzzolanes naturelles réagissent bien avec la chaux.
 Les matières organiques peuvent bloquer les échanges ioniques dans les terres
argileuses sans pour autant bloquer les réactions pouzzolaniques. Il faut éviter de
stabiliser les terres argileuses contenant plus de 20% de matières organiques.
 Les sulfates de calcium et magnésium sont néfastes et surtout lorsqu’ils sont
humides. Il faut éviter de stabiliser toutes les terres argileuses riches en sulfate sans
une étude préalable.
 Le gain en résistance au cisaillement dépend de plusieurs variables : la minéralogie
de l'argile, le pH du sol, la capacité d'échange cationique, la surface spécifique des
particules, la quantité d'eau ainsi que le temps de mûrissement.

17
STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

ii. La teneur en eau. La teneur en eau d’un sol doit être suffisante pour permettre une
lubrification des grains et leur permettre de se réarranger afin d'occuper le moins de place
possible. Dans le cas de la stabilisation à la chaux, en raison des réactions qui conduisent
à l’assèchement, la quantité d’eau à apporter au mélange doit être déterminé en
laboratoire. Cette teneur en eau ne doit pas non plus être trop importante car les vides
seraient remplis d'eau et, de ce fait, incompressibles.
iii. Le dosage dans une moindre mesure, car il existe une quantité optimale de chaux pour
chaque terre lors d’une stabilisation. Au-delà de la teneur optimum en chaux, on observe
une décroissance des résistances avec des concentrations de chaux trop importantes. Mais
en général pour des stabilisations ordinaires, on pratique des dosages de 6 à 12 %.

iv. La granulométrie : Les bonnes performances des terres stabilisées dépendent largement
de la granulométrie qui se mesure par analyse granulométrique pour les fractions de grains
grossiers (graviers, sables, silts) et par analyse sédimentométrique pour les fractions fines
argileuses. Les éléments tels que les graviers et les sables sont les éléments résistants du
matériau; les argiles assurent la cohésion de l’ensemble et contrôlent la plasticité et la
manière dont la terre réagit à l'humidité, par conséquent elles contrôlent le retrait et le
gonflement du sol. D’où une grande proportion d’éléments fins dans le sol (de diamètre
< 20 µm), orientera vers la stabilisation à la chaux, à priori.

v. D’autres paramètres tels la pureté, réactivité, ségrégation des particules, etc dont l’impact
sur la stabilisation à la chaux peut être modifié, à travers l’ajout d’Adjuvants qui sont
entre autres :
 La soude caustique NaOH ; le sulfate de sodium Na2 SO4 ; le méta silicate de
sodium; le carbonate de sodium Na2CO3 ; l’aluminate de sodium NaAlO2 , pour
augmenter la réactivité d’une terre, à une dose d’1/4 de 2 molécules grammes par litre
d’eau de compactage.
 Le ciment portland pour augmenter la résistance à la compression, on pourra en
ajouter jusqu’à 10% du poids de la chaux.
 Le sulfate de potassium pour rendre le sol traité hydrofuge (imperméable).
 le sulfate de magnésium dosé à ¼ du poids de la chaux, pour augmenter l’efficacité
de la stabilisation dans le cas de terre sablonneuse (de réduire le gonflement dû à la
présence de la chaux vive).

B.4 ASPECT PRATIQUE ET MISE EN ŒUVRE


La préparation des matières premières visent deux objectifs : une préparation d’un mélange intime terre
argileuse + chaux et une humidification homogène de ce même mélange.
Les aspects pratiques sont identiques à la mise en œuvre d’une terre stabilisée au ciment.
 La pulvérisation : Une argile finement broyée permettra à la chaux de réagir rapidement avec
elle. On insistera sur la pulvérisation. Une terre finement broyée rendra la chaux plus active.
 Le malaxage : Permet d’obtenir un mélange homogène de la terre et de la chaux.
 Le temps de retenue : C’est le temps qui permet de laisser réagir la terre et la chaux et ainsi
obtenir des meilleures résistances. Le temps de repos sera plus long pour des mises en œuvre à
l’état plastique (plusieurs semaines) que pour des procédés à l’état humide (quelques heures).

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

 La compression : Avant le compactage, il faudrait laisser l’eau s’évaporer du sol pendant près
de 04 heures, sauf en cas de pluie où l’on couvrira la surface ou les blocs, le plus rapidement
possible.
 La cure de séchage : Elle se fait dans une ambiance chaude et humide. Plus celle-ci sera longue,
plus la résistance à la compression sera élevée. Pour éviter les dégâts de la pluie ou du gel, on
devrait recouvrir directement avec une deuxième couche de terre non stabilisée ou un film
plastique dans le cas des blocs de terre stabilisés.
 L’entretien : L’entretien se fait de la même manière que celui d’un sol stabilisé au ciment
(désherbage manuel et plus tard ajout d’une autre couche de terre stabilisé).

NB : Pour le traitement des sols, toutes les chaux pulvérulentes, qu'elles soient vives ou éteintes
conviennent. Toutefois, s'il est nécessaire d'assécher le sol pour se rapprocher des conditions
optimales de réemploi, le choix de l'utilisateur s'orientera vers la chaux vive qui permet de diminuer
la teneur en eau du sol.
Si l'on travaille dans des zones «sensibles» ou à forte concentration de populations, l'utilisateur
s'orientera vers la chaux à émission de poussière réduite ou le lait de chaux.

B.5 DOMAINES D’UTILISATION


Les stabilisations à la chaux ont fait leurs preuves dans les couches de fondation supportant les
superstructures. Mais on les utilise beaucoup plus fréquemment pour l’amélioration et la stabilisation
des sols dans le domaine de l’infrastructure et autres terrassements. En voici quelques exemples :
 La plupart des sols dispersifs peuvent être rendus non dispersifs par l’ajout d’une petite quantité
de la chaux (vive ou éteinte) ;
 Assèchement et amélioration de la compactibilité des sols mouillés (principalement lors de
travaux de remblayage) ;
 Amélioration de la portance et de la viabilité du terrain naturel au moyen de pieux en chaux et
de l’infrastructure ;
 Constitution de sous-couches permettant le compactage de la superstructure ;
 Préparation des sols en vue de leur stabilisation avec d’autres liants ;
 Amélioration de la stabilité de talus.
 Aménagement d’étangs et des ruisseaux.
On peut dire pour conclure que la chaux permet de transformer de nombreux sols non appropriés, en
matériaux utilisables pour tous les usages ci-dessus cités. Et cela s’effectue sans grandes nuisances pour
l’environnement et sert à ménager les ressources en sables.

B.6 PRINCIPAUX RESULTATS


 L'agglomération des fines particules argileuses en grumeaux stables. Cette stabilité se traduit
par une plus grande résistance à l’écrasement et une meilleure stabilité en présence de l’eau.
 Une augmentation des indices de consistance ;
 Une augmentation de la résistance jusqu’à la valeur de la teneur en chaux optimale ;
 Une augmentation de la masse volumique en fonction de la teneur en chaux ;
 Une augmentation de la teneur en eau optimale lorsque la teneur en chaux augmente ;

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

 Pour un sol donné et pour une teneur en chaux constante, la résistance à la compression
augmente avec le pourcentage d’argile ;
 La résistance augmente avec le temps de cure (temps pour empêcher l’eau de sortir du matériau
pour permettre aux réactions de se produire jusqu’à la fin ; on peut couvrir le matériau d’un
film polyane dans le cas des BTC) ;
 Pour des stabilisations ordinaires, des dosages en chaux couramment appliqués varient entre 6
et 12% du poids de la terre ;
 La limite de plasticité (Wp) est augmentée (de 0,5 à 6 %), ce qui se traduit par une diminution
de l'indice de plasticité Ip, la limite de liquidité variant dans des proportions nettement moins
importantes (cf. figure ci-dessus). L'augmentation de la limite de plasticité est, dans l'ensemble,
d'autant plus marquée que l'indice de plasticité du sol naturel est plus élevé (sols argileux et
limoneux). Après traitement, le sol se trouve à une teneur en eau inférieure à la nouvelle limite
de plasticité (dans la zone de conditions permettant la circulation des engins si le traitement est
fait pour une couche de chaussée, et en général rend le sol moins sujet au gonflement et au
retrait).

Figure 2 : Effet de la chaux sur la plasticité d’un sol

 Les variations dimensionnelles sont largement influencées par l’ajout de chaux à la terre : un
ajout de 1 à 2% de chaux peut faire diminuer un retrait de 10% à 1% et supprimer tout
gonflement.

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

C. ETUDE COMPARATIVE ENTRE LES METHODES ENCHAINER ET LIER

Le choix d’une méthode parmi les deux (02) méthodes objets de notre étude, dépend
fortement des caractéristiques de la terre à stabiliser et des résultats escomptés. Il n’existe donc
pas de méthode à priori plus efficace que l’autre.
Nous allons donc nous efforcer de comparer les méthodes de stabilisation chimique au ciment
et à la chaux selon les critères de résistance, processus de stabilisation, type de sols et aspects
économiques, mais également donner les modalités pour leur utilisation conjointe dans le
traitement d’un sol.

C.1 Types de sols


Dans le cas des sols fins, comme les limons et argiles, des graves et sables fortement argileux,
humides, le traitement à la chaux est adapté pour l’utilisation en remblai ou pour l’amélioration
de portance de la partie supérieure des terrassements, grâce essentiellement à ses effets
immédiats (assèchement et floculation des éléments fins). Il est utilisé pour assécher les sols et
les remblais routiers de faible portance et les rendre praticables par les petits véhicules. Il peut
aussi être utilisé en assise de chaussée : le traitement en place à la chaux des assises de chaussées
est une solution économique, utilisée en voirie légère (lotissement, centres commerciaux). La
structure obtenue est dotée d’une certaine souplesse, qui rend la chaussée peu sensible aux
variations dimensionnelles d’origine thermique et prévient l’apparition de fissures.
Dans le cas des matériaux peu argileux, il n’est pas conseillé d’utiliser le traitement à la chaux
pour réduire la teneur en eau, car l’amélioration obtenue n’est alors que temporaire et ne modifie
en rien la nature du matériau. Les résultats ont montrés qu’un sol contenant plus de sable et
moins d’argile est plus approprié à la stabilisation au ciment, alors qu’un sol contenant un taux
d’argile plus élevé est meilleur pour la stabilisation de chaux. Ainsi, pour l’utilisation en
remblai, couche de forme, couche de base, voirie à faible trafic, parkings et air de stockage,
chemins dégradés par le gel ou l’eau, le traitement au ciment convient plus particulièrement aux
sols peu plastiques ou peu argileux, comme les sables, certains matériaux graveleux ou sablo-
graveleux, les limons calcaires peu plastiques, certains calcaires et certaines craies, etc.
Il a aussi été montré qu’un sol qui a un taux de sable élevé résiste plus à absorption et l’érosion
d’eau, une fois stabilisée avec une teneur de 5% en ciment, qu’avec la chaux.
Le traitement au ciment est la méthode habituelle pour la construction des couches de forme
performantes. Il convient plus particulièrement aux sols dispersifs et aux sols peu plastiques,
qui sont à priori inadaptés au traitement à la chaux du fait de leur faible teneur en argiles.

C.2 Mécanisme de stabilisation


ENCHAINER consiste à créer un squelette inerte qui va s’opposer à tout mouvement de la
terre. Il a lieu sur le squelette sableux et a donc pour but d’augmenter la résistance ;
Tandis que LIER, consiste à former des liaisons chimiques stables entre les cristaux argileux. Il
a lieu sur la matrice argileuse et donc pour but d’augmenter la cohésion.
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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

La poudre de ciment contient en elle-même tout ce dont elle a besoin pour réagir et former des
produits cimentaires (CSH, CAH, CASH). Le ciment va créer des liens physiques entre les
particules augmentant ainsi la résistance des sols comparativement à la chaux qui a besoin de
silice et d’alumine provenant des particules argileuses pour développer les réactions
pouzzolaniques.

C.3 Résistances obtenues


Alfred B. Ngowi et Al (1997) ont montré l’effet de la résistance à la compression des briques
stabilisée à la chaux et au ciment. Les résultats d’essais ont montrés que la résistance des briques
stabilisée au ciment est deux fois plus supérieure que la résistance des briques stabilisée à la
chaux.
L’amélioration du sol au ciment augmente significativement la portance CBR du sol par rapport
à l’amélioration du sol à la chaux vive. Un grand écart observé entre les résultats est due à la
propriété de prise du ciment ce qui fait que le mélange sol-ciment soit très dur par rapport au
mélange sol-chaux.

C.4 Aspect économique


Chaque chantier est un cas particulier et il convient d'évaluer la compétitivité du traitement vis-
à-vis de techniques plus traditionnelles (reposant sur l'emploi de matériaux d'emprunt) grâce à
un bilan comparatif : Il faut prendre en compte le coût de la fourniture de l'agent de traitement,
de son transport et des manipulations (stockage, épandage, malaxage, compactage), coûts
indirects (émission de poussière, bruit, etc.).
Toutefois, pour une même quantité de sol à traiter et à des dosages identiques, la stabilisation
au ciment revient plus cher que celle à la chaux.

C.5 Délais d'exécution


Les délais à respecter pour atteindre les objectifs visés par le traitement varient en fonction de
l'additif utilisé et du type de traitement appliqué :
 Stabilisation des sols à la chaux : Les réactions à long terme entre la chaux et les
minéraux argileux sont lentes à température ordinaire. Ainsi, dans les régions froides,
un mélange sol-chaux n'aura pas encore acquis pleinement sa stabilité à l’eau et au gel.
Il faut éviter qu'une période de gel ou de pluie suive le traitement à la chaux, ce qui
pourrait diminuer les caractéristiques du sol stabilisé.
 Stabilisation des sols au ciment : La vitesse de réaction du ciment avec le sol permet
au sol traité d'atteindre rapidement les exigences de résistance au gel (de l'ordre de
quelques semaines selon la température ambiante et la classe de ciment utilisé).

C.6 Rapprochements (Compatibilité des méthodes)


En dehors du fait que ce sont deux procédés de stabilisation chimique, la stabilisation
au ciment (mécanisme enchainer, sur le squelette sableux) peut conduire à la
stabilisation à la chaux (mécanisme lier).

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

La réaction d’hydratation du ciment libère la chaux et si la terre à stabiliser est riche en


argile, cette chaux va attaquer l’argile pour former des liaisons chimiques stables entre
les cristaux d’argiles (très grande solubilité de la silice SiO2 et de l’alumine Al2O3 ).
Si la terre n’est pas riche en argile, la stabilisation au ciment ne conduira pas à la
stabilisation par la chaux.
Ces deux méthodes permettent de valoriser des matériaux aux caractéristiques
inadaptées et non utilisables à l’état naturel tels que limons, argiles, sables, marnes,
matériaux évolutifs, matériaux pollués, etc.
Consiste à incorporer un liant dans le sol, avec un complément en eau, et à mélanger le
tout plus ou moins intimement jusqu’à l’obtention d’un matériau suffisamment
homogène pour lui conférer des propriétés nouvelles.

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

IV. AVANTAGES ET INCOVENIENTS DE LA STABILISATION CHIMIQUE

A. Avantages de la Stabilisation
Nous constatons que les avantages économiques, directs et indirects, du traitement sont
importants :
 Réutilisation des sols (aussi bien dans le cas de construction de bâtiments que dans
celui de voiries), au lieu d'utiliser des matériaux d'emprunt dont les ressources sont
de plus en plus limitées.
 L'impact sur l'environnement se situe à plusieurs niveaux : pas de mise en décharge ;
limitation des emprunts ; meilleure gestion des ressources naturelles ; exploitation
optimale et rationnelle des terrains, etc.
 Amélioration de la productivité dans le sens de : la diminution des coûts de chantier,
un meilleur respect des délais d'exécution, une augmentation de la rentabilité des
ouvrages mis en service plus tôt, les coûts d'entretien ou de rénovation sont
diminués, etc.
 Amélioration de la résistance à l’érosion et à l’action de la pluie et du gel.
 Augmentation de certaines caractéristiques physiques du sol, tels que la résistance
et la portance du sol.

B. Inconvénients de la stabilisation chimique par ces méthodes


 En terme de coût, les éléments pratiques influençant les coûts de traitement par ces
méthodes sont :
- L'agent de traitement : Le choix et le dosage de l'agent de traitement est
déterminé en fonction du domaine d'application, des teneurs en eau évaluées et
lors de l'exécution du chantier, la détermination de l'humidité des sols permet
de mieux ajuster ces paramètres. Il convient toutefois de noter que la
stabilisation au ciment est plus coûteuse que la stabilisation à la chaux.
- Préparation des sols : Une scarification préalable des sols compacts et
argileux permet d'augmenter les rendements du malaxage. Cette opération
impact également le coût du traitement.
- Stockage – Epandage : L'aire de stockage doit être située à proximité du lieu
de traitement afin de limiter les frais de transport. Dans le cas des traitements
en place, un épandeur précis permet de réaliser des économies appréciables en
évitant des surdosages éventuels pénalisants pour la technique. Mais le coût et
la disponibilité de l’espace de stockage du liant et ce type d’engin influence le
choix de cette technique pour une stabilisation.

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

- Malaxage : La qualité du malaxage dépend de l'application envisagée : pour


une couche de chaussée, un fond de coffre, des éléments de construction ou une
arase-terrassement, le malaxage sera particulièrement soigné, tandis que le
corps d’un remblai peut se contenter d'un malaxage moins poussé. Cette étape
influe également sur le coût à la fin du traitement.
 La stabilisation chimique demande beaucoup d’attention comparée aux autres
méthodes de stabilisation car le sol et l’eau de gâchage utilisés ne doivent contenir ni
matières organiques, ni sulfates, ni chlorures, dans certaines proportions. Celles-ci
pourraient réagir avec le ciment ou la chaux. De ce fait, préalablement au traitement
d’un sol avec ces produits, des tests en laboratoire sont nécessaires, ce qui rend encore
plus coûteuses les méthodes de stabilisation chimique.
 Les terres stabilisées chimiquement sont moins résistantes à la traction que celles
stabilisées en utilisant d’autres procédés. Notamment la stabilisation à la fibre, qui
entraine une augmentation remarquable de la résistance à la traction des produits finis.
 Les matériaux stabilises chimiquement ne sont pas aptes à subir de grandes
déformations, ce qui n’est pas un atout en zone sismique.

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

CONCLUSION

Parvenus au terme de notre présentation, il en ressort que les techniques de traitement chimique
des sols présentent d’énormes avantages. Elle permet d’utiliser des matériaux locaux et réduire
les coûts de construction par les méthodes d’emprunts, mais nécessite une bonne connaissance
des mécanismes mis en jeu lors du traitement, tant à la chaux qu’au ciment. Toutefois,
l’encadrement réglementaire prescrit des études permettant d’évaluer l’aptitude du sol à subir
un traitement chimique soit par la chaux, soit par un liant hydraulique à l’instar du ciment, car
diverses perturbations peuvent intervenir lors de la stabilisation.
Pour les pays en développement comme le Cameroun, les volets économique et
environnementaux devrait encourager les politiques à planifier et mettre en œuvre des stratégies
de promotion et vulgarisation des méthodes de stabilisation chimique de la terre à travers par
exemple l’imposition de ces méthodes dans les marchés de l’Etat, mais également les acteurs
économiques à utiliser ces méthodes dans les projets de construction.

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STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS : CAS DES MECANISMES ENCHAINER ET LIAISONER

BIBLIOGRAPHIE

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