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CASSOU
BIOLOGIE CLINIQUE
DOMINIQUE PEETERS, KRIS GOMMEREN, FRÉDÉRIC BILLEN
GMV2
CHAPITRE 1 - INTRODUCTION
Pathologie clinique : étude des maladies par le biais d’examens du sang, des :ssus, et des fluides dans le respect de
normes qualita:ves visant à l’exac:tude des résultats :
- descrip:on des changements morphologiques dans les :ssus, sang et fluides
- interpréta:on des tests de laboratoire
- exper:se en management de laboratoire.
I. SOURCES D’ERREUR PRÉ-ANALYTIQUES
Plus de 80% des erreurs
Il existe 2 grands types d’erreurs : dans le diagnos:c sont dues
- biologiques : liée au pa:ent, qui peuvent être contrôlées. à des causes pré-
- non-biologiques : des interférences, de l’hémolyse, des tubes, … analyHques.
Certaines sont inhérentes au pa-ent et son d’ordre physiologique mais peuvent entrainer des erreurs d’interpréta7on :
espèce, race, âge, genre… Il y a des varia7ons individuelles marquées liées à ça et on se doit d’être au courant et de
l’intégrer dans notre diagnos7c.
✤ Race
➡ L’analyse sanguine révèle une thrombopénie modérée à marquée chez cet animal (87 000 plaqueQes/μL vs
200 000-500 000 plaqueQes/μL).
⚠ Remarque : dans le comptage des plaqueGes, l’automate écarte les plaqueGes impliquées dans des
agrégats ou les compte comme une seule plaqueGe : dans ce cas, il y aurait une fausse thrombopénie !
Or, on réalise ici en parallèle un froWs qui révèle l’absence d’agrégats plaqueNaires : on a donc une
thrombopénie vraie.
Mais il s’agit un Cavalier King Charles et ces chiens sont sujets à une thrombopénie physiologique qui est
congénitale et héréditaire, liée à une muta:on d’un de leur gène (ß-tubuline) : ils ont une numéra:on
plaqueQaire basse, associée à des macroplaqueQes (thrombocrite normal équivalent aux autres espèces) ➝
leur plaqueNes sont plus grosses mais moins nombreuses.
Ci-contre une plaqueQe de CCK, elle est aussi grosse qu’un globule rouge (GR).
L’automate, qui se base sur la taille des éléments pour les dis:nguer, considère
et comptabilise ceQe plaqueQe comme un GR.
Au final, il y a donc deux causes à ceQe thrombopénie physiologique : la taille
des plaqueQes, et leur nombre réduit.
- Exemple 2 : Comparaison des valeurs de créa7nine des bovins BBB vs lai7ers
➡ La plupart des valeurs de référence publiées dans la liQérature pour la créa:nine sont
établies à par:r des bovins lai:ers. Le problème est qu’on a tendance à comparer aux
valeurs de référence, des valeurs recueillies pour un bovin quelqu’il soit. Or la créa:nine
dépend de la masse musculaire, du coup la créa:nine des animaux sains avec de forte
masse musculaire va être beaucoup plus élevée que celle des bovins sains de races
lai:ères : + de 2x supérieure (cf graphique).
NB : aussi vrai chez les Quarter Horse chez les CV, chez les lévriers …. directement
dépendant de la masse musculaire.
- Exemple 3 : Akita. Ils ont des globules rouges riches en K+ ➝ hyperkaliémie en cas d’hémolyse.
- Exemple 4 : Lévriers (et autres Sight Hounds). Ils ont des valeurs
♥ d’hématocrite (Htc) ➝ On peut aller jusqu’à 65% d’Htc chez le lévrier !
♥ hémoglobine (Hb),
♥ et globules rouges (Grs) plus élevés.
Par ailleurs, comme il y a beaucoup de créa:nine kinase dans le lait, ils vont aussi avoir des valeurs de CK élevées.
✤ Genre : les mâles en:ers ont une hémoglobine qui est plus élevée (liée à la testostérone).
Toutes ces varia7ons sont physiologiques et inhérentes au pa7ent, on ne peut rien y faire. Or il existe d’autres types de
varia7ons biologiques qui peuvent être contrôlées, et notamment par : le stress adrénergique (lié à la peur), l’exercice,
les médicaments (notamment les glucocor7coïdes [GC] mais pas uniquement) et la prise de nourriture récente (voilà
pourquoi il faut meGre à jeûn).
✤ Effet corHco-induit
Effet corHco-induit
• Neutrophilie mature toujours associée à une lymphopénie
(± monocytose, ± éosinopénie)
• Hyperglycémie
• cALP (phosphatase alcaline cor:co-induite) plus élevée chez le chien.
✤ Médicaments :
• Bromure : remplace le chlore au niveau des réac:fs, on aura donc des valeurs de Cl augmentées,
incompa:bles avec la vie.
• GlucocorHcoïdes
Forcément, si on a un truc pourri au départ on aura des résultats pourris. Il est donc primordial de soigner son
prélèvement.
• aiguille trop pe:te, vaisseau trop pe:t, dépression trop forte ➝ hémolyse
• trauma musculaire ➝ augmenta:on ac:vité enzymes musculaires (CK, AST, ALT, LDH)
• trauma de la paroi veineuse ➝ coagula:on (amas, temps de coagula:on faussé).
Il faut u:liser une aiguille de bonne taille adaptée à l’animal en face de nous, et éviter de trop comprimer juste à côté
de l’aiguille puisque ça entraine des altéra:ons. Si on u:lise des tubes sous-vides, il y a une forte hémolyse dans le
tube lorsqu’on pique avec le tube déjà monté sur la seringue. Pour s’affranchir de ce problème, il suffit de déboucher
le tube, de re:rer son aiguille et de pousser le sang dans le tube à la main. Rien qu’avec ça on diminue de 80% les
hémolyses.
✤ Hémolyse
L’échan:llon hémolysé représente 50% de la fréquence des erreurs pré-analy:ques non biologiques. Elle va
gêner fortement l’interpréta:on des résultats parce qu’elle va non seulement fausser les valeurs d’Htc (+ bas,
Hb libre + importante) mais aussi les valeurs de biochimie (interférences).
➝ Causes
• Pa:ent : in-vivo
• Ponc:on veineuse (aiguille trop pe:te, vaisseau trop pe:t, dépression trop forte)
• Transport (délai, condi:ons, température)
• Processing : centrifuga:on, stockage
À par:r du moment où on explose les GR, on a de l’hémoglobine libre qui augmente et il y a moins de GR. La machine
no:fie un MCHC (concentra:on corpusculaire moyenne en hémoglobine) augmenté. Ce n’est pas possible, c’est
toujours lié à un artéfact. Le comptage plaqueQaire peut augmenter à cause des fantômes de GR (pas très grave car
n’impacte pas le pronos:c).
On mesure des couleurs (spectrophotométrie), c’est embêtant car l’hémolyse c’est rouge et ça interfère. La libéra:on
de certains analytes (K+) est aussi probléma:que.
✤ Lipémie
La lipémie interfère avec le comptage des plaqueQes et donne un côté lactescent à l’échan:llon. Cela augmente
l’hémoglobine ; MCHC et MCH seront faussement augmentés. De plus, lorsque l’échan:llon est lipémique, l’évalua:on
des acides biliaires est ininterprétable. Pour tester la fonc:on hépa:que, le test de choix concerne les acides bilaires.
On fait un prélèvement à temps 0 à jeun, ensuite on donne du gras à manger à l’animal, on refait une prise de sang à
2h postprandial. Enfin, on constate si les acides biliaires ont augmenté ou pas. Il faut que ce que l’on donne à l’animal
soit donné en pe:te quan:té (ex : 2 cuillères à soupe de nourriture grasse) : si on donne tout un bol de pâtée, le
prélèvement sera tout lipémique et donc non interprétable.
Selon les analyseurs u:lisés, ça va entraîner une sous-es:ma:on du Na, K et Cl.
✤ Ictère
⚠ Chez les CV et les BV qui ont une alimenta:on riche en caroténoïdes et qui vont donc avoir un serum/plasma qui
ont tendance à être un peu jaunâtres, on va avoir le même type d’interférences.
Rappel : Sérum : on a centrifugé un tube sec, le caillot s’est formé et il n’y a plus de fibrinogène.
Plasma : on a empêché la coagula:on, on a du sang en:er et après centrifuga:on, on récupère un surnageant
qui n’a pas coagulé et qui con:ent du fibrinogène.
✤ Hyperprotéinémie
On peut la rencontrer dans différents cas notamment dans des réac:ons inflammatoires, des processus néoplasiques,
etc .. et peut entrainer :
• des interférences dues à l’hyperviscosité du sang (problème d’aspira:on par les automates).
• une liaison des protéines à certains analytes (bilirubine augmentée car pas éliminée par le rein)
• et un déplacement du volume du solvant (voir lipémie) ➝ sous-es:ma:on de certains ions.
✤ Médicaments
K-EDTA ☞ Profil hématologique (préféré pour Chélateur des ca<ons divalents : Ca2+ : effet
la préserva.on de la morphologie des ¢, sur LPS ; Mg2+ : effet sur ALP, CK ; Zn2+, … ➝
surtout des leucocytes), tout ce qui empêche la coagula<on dans le tube.
touche à la PCR, aux acides
nucléiques …
Remarque : les valeurs de Ca et K obtenues après analyses sur tube EDTA sont donc incompa<bles avec
la vie ! Les valeurs de référence sont :
iCa : 1,30 - 1,46 mmol/l
K : 3,6 - 5,6 mmol/l
NB : Sans l’an<-glycoly<que, le glucose disparaît dans le sang complet à 10%/heure. Soit on u<lise un
tube gris, soit on a un analyseur au cabinet.
✤ Délai d’acheminement
Il faut alors envoyer un froWs réalisé lors du prélèvement en plus du tube EDTA.
A. Mesurer l’erreur
Est-ce que mon animal est sain ou malade ? Quand je le traite, quand est-
ce que mon traitement est efficace ou pas ?
L’objec:f est d’être au centre de la cible à chaque fois qu’on :re.
La précision (CV)
Le problème en médecine vétérinaire, c’est qu’on :re de manière dispersée. Donc le même prélèvement va donner
des valeurs différentes. Plus on a une grande dispersion et plus on a un coefficient de varia:on (CV) élevé. Avec un
biais, on n’est pas du tout exact. Cela peut être corrigé par des intervalles de références fixés.
La précision est mesurée par le coefficient de variaHon ➝ CV (%) = SD(standard devia:on)/m(mean) : c’est la
répétabilité ! Je prends un échan:llon, je le mesure 15 fois de suite, quelle est l’étendue des résultats que je vais
obtenir ?
C’est l’écart entre la valeur observée et la « vraie valeur » (on la connaît pas
vraiment en médecine vétérinaire). Donc ce que l’on fait, c’est qu’on demande
à plusieurs laboratoires d’évaluer le même échan:llon et on regarde si on est
suffisamment proche de la moyenne générale ou pas. Si nécessaire, on rec:fie
les analyseurs. Comme on n’a pas beaucoup accès à la valeur vraie, on établit
donc des intervalles de référence liés au lieu (et donc à la popula:on).
Voici des concentra:ons de créa:nine dans le plasma. Les poin:llés
représentent les valeurs des laboratoires de référence. En jaune, ce
sont les échan:llons sains, en bleu ce sont les échan:llons d’animaux
azotémiques. Les mêmes échan:llons ont été envoyés à 104 cliniques
vétérinaires. Ce que l’on voit c’est que les valeurs sont fortement
différentes selon les cliniques. De plus, on voit que certaines valeurs
se mélangent (vers 200μmol/L). On voit donc que selon l’analyseur,
les réac:fs, le lieu, on ne peut pas comparer des valeurs de deux
laboratoires différents !
C’est une étude plus ancienne qui s’applique à plusieurs paramètres mais l’idée
est la même. Cependant, on peut comparer les conclusions de différents
laboratoires !
De plus, lors d’un suivi, la différence chiffrée entre deux résultats doit être
supérieure à 2CV pour être significa:ve.
Intervalle analyHque :
Contrôles internes :
Même en u:lisant des machines, on doit faire des contrôles internes des machines u:lisées. Le but est d’avoir des
valeurs qui varient autour d’une moyenne. Si d’un coup on a six mesures consécu:ves du même côté de la moyenne, il
y a un problème.
Contrôles qualité :
• Internes ➝ évalua:on du CV/précision : au moins 2 niveaux (valeurs normales, basses, hautes)
• Externes ➝ évalua:on du biais/exac:tude : comparaison entre labos = proficiency tes:ng.
➔ Lors d’un suivi, la ≠ chiffrée entre 2 résultats doit être > 2CV pour être significaHve !
Exemple cas pra7que : chez un cheval en myopathie atypique, la concentra7on en créa7nine kinase sera explosée, pour
pouvoir faire un suivi correct, il faut diluer l’échan7llon.
Sensibilité (Se) = capacité à donner un résultat posi:f lorsqu’une hypothèse est vérifiée = VP/ (VP +FN)
Spécificité (Sp) = capacité d’un test à donner un résultat néga:f lorsque l’hypothèse n’est pas vérifiée = VN / (VN + FP)
Deuxième possibilité, on ne veut surtout pas dire qu’un sain puisse être
un malade, on veut être sûr que tout ce qu’on détecte comme malade,
le soit vraiment. Dans ce cas on choisit la valeur 2 du paramètre et on
sera sur que tous les individus sont bien malade mais on va en
manquer car certains ne seront pas iden:fier.
Exemple 3 : FP et FN sont minimisés mais ni Se, ni Sp = 100%
Le troisième choix de seuil décisionnel, c’est en essayant de jouer sur les
deux. En fait les intervalles de références nous renseignent juste qu’on
est dans la moyenne de la popula:on mais prend aussi des sains. Donc
les seuils décisionnels s’affranchissent de la no:on d’intervalle de
référence. Ils permeQent de dire par exemple je veux reconnaître tous
les pa:ents qui pourraient éventuellement faire une insuffisance rénale
et si on veut faire un test de dépistage, je veux détecter tous les
candidats à la maladie, je choisi un test très sensible.
Pour un test de dépistage, on cherchera à minimiser les FN (Se ++)
Pour confirmer une maladie, on cherchera à minimiser les FP (Sp ++)
Exemple 4 : On est sur un protocole d’éradica:on, on va abaQre tous les animaux des fermes où on a des tests posi:fs,
donc il ne faut pas se rater. Donc on va essayer d’augmenter la spécificité et être sûr que l’animal est malade. C’est un
jeu entre sensibilité, spécificité et on peut choisir son seuil décisionnel en fonc:on des publica:ons, …
1. Dépistage du FelV
C’est une maladie liée à une infec:on virale (coronavirus) et quand on fait une recherche sérologique on cherche le
coronavirus félin mais tous les individus qui ont le coronavirus félin ne font pas forcément la PIF. Cela résulte d’une
muta:on qu’on n’arrive pas à meQre en évidence actuellement par la sérologie. Donc si on fait une sérologie pour la
PIF, ce qu’on arrive à meQre en évidence c’est le coronavirus félin. On arrivera seulement à dire qu’il a été en contact
voire infecté par le virus, ça ne nous renseignera pas sur le développement de la PIF chez l’animal.
D. Valeurs prédicHves
Ces valeurs dépendent de la prévalence de la maladie. Plus
VPP = valeur prédic:ve posi:ve : VP/VP+FP la maladie est prévalente dans une popula:on, plus la VPP
VPN = valeur prédic:ve néga:ve : VN/VN+FN augmente et la VPN diminue.
Il existe une corolaire : + la probabilité pré-test est grande (+ la suspicion diagnos:que du clinicien est forte), + un test
posi:f a de chances d’être un vrai posi:f. Il faut savoir exercer son sens cri:que.
☞ Par exemple dans le cas d’un test FeLV réalisé sur tous les
pa:ents entrants. En abscisse, on retrouve la prévalence dans la
popula:on ; en ordonnée on a la VPP.
Si on a un test avec une Sp et Se = 95%, et 10% de prévalence
dans la popula:on globale, en montant sur la courbe 95% on
remarque que sur 100 tests posi:fs, on ob:ent presque 70% de
VPP, ce qui correspond à près de 70 chats qui ont le FeLV. Donc si
le test est posi:f, on a seulement 70% de chances que ce soit
vrai.
On peut l’observer sur la courbe, si on a une prévalence de 80% et Se, Sp de 99% on ob:ent une VPP de presque 100%.
Il est important d’u:liser les tests à bon escient. Exemple les tests pour la pancréa:te lipase canine, au départ les
études disaient 100% Se et Se, or ce n’est pas possible. La Se elle diminue car la FPLI ou CPLI augmente aussi sur des
individus qui ont une aQeinte diges:ve. Donc quand un test sort on fait toujours croire au test miracle et puis il y a des
études qui nous informent de toutes les situa:ons où ça ne marche pas aussi bien que ce qu’on espérait. Pareil pour
les tests rénaux actuellement (SDMA), l’azotémie intervient très tard, quand il y a déjà 75% des néphrons qui sont
touchés. C’est un marqueur du rein précoce mais ce n’est pas aussi bien que ce qu’on veut nous le faire croire
actuellement.
Intervalle de référence : reprend les valeurs de 95% des individus sains représentaHfs de la populaHon.
• Des individus sains peuvent avoir des résultats légèrement extérieurs à l’IR.
• Des individus malades peuvent avoir des résultats dans l’IR
• AQen:on à la no:on de CV ! Quand on a un résultat qui tombe aux bornes de référence, il faut être
précau:onneux. Si on refait l’analyse sur le même prélèvement, il va tomber complètement dans les bornes
ou complément à l’extérieur, donc les valeurs aux bornes il faut les prendre avec des pinceQes. Si on est aux
bornes à l’extérieur, l’individu est peut-être sain mais si on est aux bornes à l’intérieur peut être qu’il est
malade.
Idéal :
✤ > 120 individus sains (c’est le minimum en médecine humaine et l’intervalle se fait sur des milliers d’individus)
représenta:fs de la popula:on cible
En pra7que vété: min 40 individus sains recrutés suivant des critères pra:ques et souvent on va chercher au
plus près de chez soi, ex un chenil ou il y a que de Beagles et on va les prélever tous en même temps pour
avoir les 40 échan:llons. Cela se fait de moins en moins souvent mais les intervalles de références ont
longtemps été déterminés comme ça et du coup à prendre avec des pinceQes.
☞ Comparaison des IRs calculés (à par7r des résultats obtenus sur les ≠ analyseurs) et des IRs fournis.
➔ Par contre on sait sur quelle machine on a mesuré ceQe valeur et donc il faut comparer avec la valeur de
référence sur la machine ou ça a été réalisé.
Deuxième cas ; un chat avec 140mml/l de chlore, on est dans l’intervalle de référence pour ce qui est calculé avec les
machines alors que si on regarde par rapport à l’intervalle de référence qui a été fourni par les vendeurs, on est
significa:vement hypochlorémique.
➔ Donc il faut faire des IR dans les cabinets et comparer la valeur mesurer avec la référence.
☞ Exemple 3
C. Interpréter
IV. SYNTHÈSE
La plupart des erreurs d’interpréta:on sont dues à des causes pré-analy:ques.
La plupart des causes d’erreurs pré-analy:ques et certaines causes biologiques peuvent être évitées :
‣ Les résultats des kits d’analyses ne s’interprètent que dans leur zone de linéarité (diluer au besoin).
‣ Le suivi des contrôles internes se fait sur plusieurs jours pour iden:fier une éventuelle dérive des résultats .
‣ En l’absence de contrôles externes pour évaluer/corriger le biais, seuls les IRs déterminés sur l’analyseur doivent
être u:lisés pour interpréter les résultats.
‣ Un résultat aux bornes de l’IR ne s’interprète que dans le cadre d’un paQern.
‣ Le test idéal n’existe pas.
‣ Un résultat chiffré isolé ne veut pas dire grand-chose.
‣ C’est la combinaison des résultats qui permet d’augmenter la fiabilité du diagnos:c.
‣ Lors d’un suivi, la différence entre 2 analyses successives doit être substan:elle (>2CV) pour être jugée
significa:ve.
‣ Des résultats provenant de laboratoires différents ne sont pas comparables entre eux.
Critères de choix :
- type de pra:que
- localisa:on
- temps disponible
- capacité d’inves:ssement
- volonté de s’impliquer dans les critères d’assurance qualité et d’avoir des résultats fiables
Avantages
En clinique Labo vétérinaire
3. Lames et lamelles
Il faut un bon microscope, l’idéal c’est qu’il sache faire des op:ques, ce qui fait qu’on a de belles images.
5. Microscope
+ pots de colorants.
6. Tubes stériles (culture, analyse d’urine) 7. PeHts analyseurs de poche
- En équine et urgento canine pour les lactates.
- En bovine pour les étahydroxybutyrates
TigeQes urinaires et pots à urine.
Selon la pra:que
C’est un choix personnel ; par exemple en hémato, si on a une micro-hématocrite et un bon froWs c’est déjà bien. Mais
ce qu’il est intéressant d’avoir, c’est la numéra:on totale des globules blancs : toutes les machines le font. Il existe des
machines qu’on retrouve dans les laboratoires et qui sont accessibles aux vétérinaires mais pour cela il faut avoir le
gout de le faire et la passion ➝ ça vaut l’inves:ssement, pour autant qu’on ait l’envie de se former.
Si on veut approfondir, lire l’ar7cle. Il compare les différents automates d’hématologie, notamment en terme de volume
u7le.
Pour les automates, il faut un volume pour faire l’analyse mais en plus il faut un volume mort, certains laissent avant
d’aspirer, un volume de 100, 200 microlitres et selon l’espèce sur laquelle on travaille, cela va avoir un impact.
Exemple chez les NACs : on veut un faible volume mort et un faible volume d’analyse pour pouvoir évaluer un
maximum de paramètres avec le volume qu’on a. Voir détails dans l’ar7cle.
Actuellement on peut presque en faire autant que dans les laboratoires mais la ques:on est : est ce qu’on va être
capable de détecter quand il y a une erreur analy7que et est qu’on va faire tous les contrôles qui font que tous les
résultats qui sortent de la machine sont fiables ? Est-ce que le chiffre sor7 de la machine est représenta7f de l’état de
l’animal ?
Quizz
1. Quelle race présente une thrombopénie physiologique ?
1. Akita Inu
2. Cavalier King Charles
3. Lévriers
4. SeQer Irlandais
2. Quel ensemble de modifica:ons est caractéris:que d’un effet cor:co-induit chez le chien ?
1. Hyperglycémie + neutrophilie + lymphocytose
2. Hyperglycémie + neutrophilie + lymphocytose + augmenta:on de l’ac:vité ALP
3. Hyperglycémie + neutrophilie + lymphopénie
4. Hyperglycémie + neutrophilie + lymphopénie + augmenta:on de l’ac:vité c ALP
NB : Chez le chien, chez le chat il n’y a pas l’alcaline phosphatase cor7co-Induite
13. Pour interpréter les résultats d’un animal exo:que (ex serpent) vous privilégiez :
1. Les IR publiés dans un livre de référence
2. Un IR publié dans un ar:cle récent
3. Les résultats antécédents du même animal obtenus lors de visites de suivi ou, à défaut, les
résultats de congénères apparemment en bonne santé du même élevage.
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comment déterminer les critères de malignité, quels types de cellules on observe, …
CHAPITRE 2 - HÉMATOLOGIE
I. L’HÉMOGRAMME
L’hémogramme est l’ensemble des données morphologiques et mesures qui concerne les globules rouges, les globules
blancs et les plaqueQes ➝ c’est les résultats que l’on reçoit et le froWs sanguin.
En tant que véto, c’est important de faire des froWs sanguins car on peut en :rer énormément d’informa:ons qui vont
nous aider dans notre pra:que. C’est aussi important de le corréler aux résultats de notre machine.
Le sang est prélevé dans des tubes EDTA pour tout ce qui est hémogramme.
# Rappel : toutes les cellules que l’on retrouve dans le sang proviennent d’une même cellule :
On part du progéniteur toHpotent qui va d’une part donner le progéniteur lymphoide. Celui-ci donnera les
lymphocytes B et T ➝ les cellules du système immunitaire adapta:f. Mais il va aussi donner un progéniteur myéloïde
qui donnera toutes les autres cellules. C’est intéressant de se rendre compte au départ que :
• Le globule blanc et le globule rouge proviennent de la même cellule.
• Les plaqueQes passent par un stade mégacaryocyte.
• Les globules blancs issus de la lignée myéloïde sont associés au système immunitaire inné.
C’est rela:vement facile et c’est important à faire quand on est véto. Cela permet :
✤ D’es:mer le nombre et la morphologie des leucocytes et des plaqueQes. ⚠ IMPORTANT ! surtout les
plaqueQes, exemple : chez le chat, les plaqueQes ont tendance à s’agréger. Le nombre de plaqueQes détectées
par la machine est souvent trop bas chez le chat. En faisant un froWs, on voit que les plaqueQes sont agrégées
donc on sait que le nombre donné est sous-es:mé.
✤ D’évaluer la formule leucocytaire
✤ D’évaluer la morphologie des globules rouges
✤ De visualiser parfois des parasites sanguins (babesia)
✤ De meQre en évidence des cellules atypiques càd tumorales
Cela peut être très u:le en urgence. Par exemple : on a un chiot présenté avec de la diarrhée et on veut savoir
rapidement si on a un virus (parvo). C’est important pour savoir quels soins lui apporter mais aussi savoir comment
l’hospitaliser car c’est très contagieux. En faisant un froWs sanguin, on va évaluer le nombre de globules blancs. En cas
de parvovirose, on a une panleucopénie : il n’y a pas/quasi pas de globules blancs.
On commence toujours au 10x pour évaluer la qualité de froWs et trouver un champ à observer. Puis on va au 40x
pour es:mer le nombre de cellules et au 100x pour la morphologie.
Chez les oiseaux, on a des globules rouges ovoïdes, volumineux et nuclées. Chez le chien ou le
chat, la présence de noyaux n’est pas tout à fait normal. On est alors en présence
d’érythroblastes qui sont un stade de matura:on bcp moins avancé des globules rouges.
2. Paramètres mesurés
C’est essen:ellement la machine qui va prendre ces mesures. On a tout d’abord le nombre de globules rouges/µL et la
concentra:on en hémoglobine (g/dL) mesurés via l’automate. En médecine humaine, ils u:lisent beaucoup
l’hémoglobine. Les veto parlent plutôt en terme de % de volume sanguin occupé par les globules rouges =
hématocrite. On peut la connaitre grâce à un automate ou par microhématocrite. L’hématocrite et l’hémoglobulinémie
évoluent très souvent de manière parallèle.
Le microhématocrite est facile à faire chez soi, il faut juste avoir le matériel. Il faut une pe:te centrifugeuse dans
laquelle on peut meQre de tout pe:ts tubes de sang. CeQe technique est très fiable. C’est intéressant lorsqu’on
hospitalise un animal et qu’on veut connaitre l’évolu:on de son hématocrite.
Les pe:ts tubes u:lisés donne l’hématocrite mais aussi permeQre de voir l’aspect du plasma qui est normalement
translucide et incolore. Il peut parfois ne pas être translucide ou coloré de jaune ou de rouge mais c’est pathologique.
On peut aussi voir le « buffy coat » qui est la par:e colorée par les globules blancs, elle est normalement très pe:te.
Comment faire ?
1) On a pris du sang sur un tube EDTA (bouchon mauve). On homogénéise car il y a sédimenta:on des globules
rouges quand on laisse reposer, on risque donc de ne récupérer que du plasma.
2) On fait remonter du sang par capillarité dans le pe:t tube en verre (photo de gauche).
3) On le bouche.
4) On place les tubes dans la centrifugeuse. Toujours bien équilibré ! On peut le faire avec des pe:ts tubes
remplis de sérum physiologique si on a pas un nombre pair de tubes.
5) Une fois centrifugés, on met les tubes sur la table d’étalonnage. On met la limite inférieure des globules rouge
en bas et au-dessus, on met plus ou moins à gauche ou à droite en fonc:on de l’état de remplissage du tube.
On a donc le point 0 et le point 100 ce qui nous permet de connaitre l’hématocrite grâce à la limite supérieur
des globules rouges (photo du milieu).
(Photo de droite) On a ici différents résultats. On peut voir que sur l’un d’eux, il y a peu de globules rouges et un
plasma jaune (bilirubine). Ce qui traduit une anémie hémoly:que. Lorsque le plasma est plutôt rouge, il s’agit
d’hémoglobines libres.
Il ne faut pas prendre juste les données de l’hématocrite. Il faut les analyser en regard de l’animal que l’on a en face de
nous : anamnèse, examen général,…
Chez le chien, l’hématocrite normale est de 40-45%. Si on prend toute la popula:on de chien (c’est ce qui est fait dans
les labo VT malheureusement), on a des normes. Cependant même si on a pris un large panel de chiens (chiots, mâle,
femelle, …) ce n’est pas toujours représenta:f. Par exemple, les chiots ont une hématocrite plus basse. Idéalement, on
devrait travailler avec des normes qui sont adaptées à l’âge des animaux.
Intervalle de référence (pas connaitre, il faut juste avoir une idée de l’hématocrite)
Examen clinique :
- FC : 192 bpm - Muqueuses grises et sèches
- TRC de 3 sec - Hct de 48%
Elle peut être déshydratée : diarrhée, rythme cardiaque augmenté,…
48% c’est en plein dans les normes mais c’est un chiot donc il est extrêmement déshydraté !
⚠ Il ne faut pas regarder que les chiffres !! il faut toujours meQre les données en corréla:on avec l’examen clinique.
In fine c’est ce dernier qui est le plus important. Les résultats de analyses sont importants pour répondre à des
ques:ons que l’on se pose.
3. Anémie
➝ C’est une diminu:on des globules rouges, de l’hémoglobine ou de l’hématocrite. C’est un problème qui est très
fréquent en médecine canine et féline. Il est parfois très difficile de trouver la cause dans certains cas.
il n’y a pas 2 chiens ou 2 chats anémiques qui ont les mêmes symptômes.
Les signes cliniques vont être associés à la diminu:on de l’oxygéna:on des :ssus. On aura donc :
- des muqueuses pales,
- de l’apathie,
- de l’inappétence.
En fonc:on de la cause/de la physiopathologie, on peut avoir des signes différents: subictère/ictère, méléna, pica
(souvent lors d’anémie ferriprive), fièvre.
CAS CLINIQUE
☞ Exemple de Sam, berger malinois mâle de 8 ans, 43 kg. Il est présenté en consulta:on car il maigrit depuis un mois
mais il mange. On s’oriente vers un problème diges:f et on demande au proprio s’il a de la diarrhée (c’est qui arrive
souvent quand un chien mange mais maigrit). Mais il ne présente pas de troubles diges:fs : ni vomissement, ni
diarrhée.
A l’examen clinique :
- le chien va bien, il est sur ses 4 paQes, alerte, un peu méchant (chien policier)
- muqueuses blanches
- souffle cardiaque de grade 2, systolique, en base gauche
- pouls bondissant
- inconfort abdominal
InterprétaHon :
- on pourrait penser à une anémie à cause de ses muqueuses pales et de son pouls bondissant
- le souffle serait dû au manque de viscosité du sang
- ce type de chien a toujours un inconfort abdominal dans le sens où ils sont toujours dérangés quand on les
touche.
Il a une anémie sévère alors qu’il va plutôt bien, juste qu’il maigrit. Il
a un hématocrite à 8%.
On se demande maintenant : « pourquoi ? »
Mais avant cela : par rapport à l’anémie, on va se demander si elle
est régénéra:ve ou pas. On sait déjà que c’est une anémie
chronique car cela dure depuis un mois et que son examen clinique
est plutôt correct avec juste une perte de poids.
➝ S’il était passé de 40% à 8% en 24h, il ne serait pas bien et ne se
serait pas adapté.
Donc il faut bien se dire qu’une anémie elle est soit l’un, soit l’autre
(le plus facile c’est de savoir si elle est régénéra:ve ou pas)
NB : Quoique parfois c’est un peu difficile si on arrive trop tôt dans la maladie : elle peut alors être pré-régénéra:ve
(on aura alors un chien qui se fait renverser par une voiture, qui perd plein de sang et quand il arrive au cabinet il n’a
pas encore fait de ré:culocytes donc pas encore commencé à régénérer : c’est donc pré-régénéra:f. Et ce sont les
commémora:fs qui vont nous dire si c’est régénéra:f ou non)
Selon l’âge dont on a parlé précédemment, c’est par:culièrement vrai chez les jeunes. Les chiots et chatons ont plein
de ré:culocytes, ils ont une ré:culocytose de ouf qui est physiologique car ils doivent passer de 20 à 40%
d’hématocrite dans les premiers mois de leur vie (il ne faut donc pas non plus surinterpréter dans l’autre sens)
a. Les réHculocytes
Pour se rappeler ce que sont les réHculocytes : on sait qu’un globule rouge chez le chien vit 100 jours et chez le chat
80 jours. Et tous ces globules rouges n’ont pas le même âge. Chez l’homme aussi dans notre sang tous les globules
rouges n’ont pas le même âge. Mais quand le temps est passé et qu’ils ont vieilli, à un moment ils meurent, c’est-à-dire
qu’ils sont repris par le système ré:culo-endothélial, essen:ellement par la rate, et ils sont détruits. Et ils sont
remplacés par d’autres globules rouges. Mais la moelle a le temps, elle travaille à son aise. Il y en a un peu tous les
jours qui sont éliminés donc elle en fait un peu tous les jours. Et entre le stade précurseur ini:al et le stade
normoblaste qui est en fait le dernier stade du globule nucléé, il y a à peu près 3 jours. Ensuite le normoblaste (ou
érythroblaste) met 1 jour pour devenir ré:culocyte et le ré:culocyte reste 2 jours dans la moelle (le ré:culocyte est un
jeune globule de taille supérieure à une globule rouge normal, qui ne con:ent plus de noyau et qui con:ent de l’ARN
qui produit de l’hémoglobine) puis 1 jour dans la circula:on avant de devenir un globule rouge mature et de perdre
son ARN.
Ça c’est ce qu’il se passe quand il n’y a pas d’anémie.
Quand il y a une anémie qui est modérément régénéraHve (donc qui n’est pas super sévère mais assez que pour que
la moelle commence à s’en faire), on voit que le temps pendant lequel les ré:culocytes maturent dans la moelle est
plus court. Et ils placent plus de temps dans le courant sanguin où ils viennent déjà aider leurs collègues globules
rouges (ils sont déjà par:ellement efficaces car ils con:ennent déjà de l’hémoglobine qui peut déjà transporter de
l’oxygène) et donc là c’est 1 jour dans la moelle et 2 jours dans le courant sanguin plutôt que l’inverse comme dans le
cas normal. Donc fatalement si on prend du sang à ce chien, on aura plus de ré:culocytes parce qu’ils passent plus de
temps à maturer dans le sang et en plus il y a moins de globules rouges donc propor:onnellement il y a vraiment plus
de ré:culocytes.
En cas d’anémie régénéraHve sévère, il n’y quasiment plus de ré:culocytes dans la moelle, en fait ils sont quasiment
tous en circula:on pendant 3 jours et ils vont maturer tous pendant 3 jours dans le courant sanguin. Et dans ceQe
forme d’anémie on retrouve même souvent des érythroblastes et normoblastes en plus grand nombre car ils sont
aWrés directement hors de la moelle.
NB : Essayer de bien avoir cela en tête pour savoir pourquoi les ré7culocytes augmentent.
Les ré:culocytes sont aussi appelés macrocytes car ce sont des globules rouges de grande taille et c’est l’hypoxie
rénale qui s:mule la synthèse d’EPO par les reins (c’est ça qui entraine la s:mula:on)
AQen:on ce n’est pas un détecteur de l’hématocrite.
Ce qui explique pourquoi on peut avoir beaucoup de ré:culocytes et de globules rouges produits alors qu’il n’y a pas
d’anémie, c’est simplement parce qu’il y a une hypoxie.
Dans certaines maladies cardiaques et respiratoires chroniques, le nombre de globules rouges est normal au départ
mais les globules rouges ne transportent pas beaucoup d’oxygène car il y a par exemple un problème pulmonaire. Avec
le temps, on a une augmenta:on de l’hématocrite simplement parce qu’il y a s:mula:on de l’EPO qui produit des
globules rouges qui ne transporteront pas bien l’oxygène, car il n’y a pas d’oxygène.
On peut bien les voir quand on faire une colora:on spéciale d’un froWs sanguin avec
de bleu de méthylène ou bleu de crésyl (pe:ts pots qui ne coûtent pas cher) : on met
une gouQe avec 2-3 gouQes de sang et on va bien colorer les acides nucléiques des
ré:culocytes pour bien les voir
C’est le meilleur indicateur de régénéraHon des globules rouges chez le
chien.
☞ Ici on est chez un chien : on voit quand même 4 ré:culocytes pour 20-25 globules
rouges donc ce n’est vraiment pas beaucoup.
La valeur absolue des ré:culocytes (le prof ne travaille qu’avec cela) est le meilleur indicateur du nombre de
ré:culocytes. Des labos con:nuent de travailler avec le % de ré:culocytes corrigés, mais le prof ne veut même pas en
parler
• Pour info : % ré:culocytes corrigé = % ré:culocytes x (hématocrite pa:ent/hématocrite normal)
• Donne une mauvaise informa:on dans certaines situa:ons
Si on a le nombre absolu, on compare toujours les mêmes choses. Pour avoir le nombre absolu de ré:culocytes par µl :
c’est le comptage automa:sé qui nous les compte avec la cytométrie en flux.
Si on n’a pas d’appareil fiable pour cela, on en a au moins un qui sera fiable pour les globules et ensuite sur froWs on
pourra évaluer le % de ré:culocytes par rapport aux globules rouges.
⚠ AQen:on : on peut avoir parfois des problèmes mêmes avec les nouveaux analyseurs : on aura des globules rouges
qui con:ennent des corps de Heinz (hémoglobine oxydée) et certains analyseurs ne différencient pas les corps de
Heinz ou les corps de Howell-Joly (qui sont des pe:ts magmas d’ARN qui restent dans certains globules rouges) avec les
ré:culocytes … donc ça vaut toujours la peine de faire un froWs en parallèle.
Les valeurs de référence pour les ré:culocytes chez le chien normal : il a moins de 40000 ré:culocytes par µl.
Ce nombre de ré:culocytes sera à interpréter en fonc:on de la sévérité de l’anémie et du temps écoulé depuis le
début des symptômes.
On ne doit pas dire que l’anémie est non-régénéra:ve si les signes sont suraigus (si les signes sont suraigus, ce
ne sera généralement pas une anémie non-régénéra:ve. Les anémies non-régénéra:ves sont des anémies de
maladie chronique endocrinienne ou inflammatoire, sont des maladies de moelle avec un manque de
produc:on des globules rouges).
Quand on a une hématocrite basse sur un animal qui est bien, et tout d’un coup qui est mal, avant de dire que c’est
non-régénéra:f il faut être prudent et se dire que c’est peut-être pré-régénéra:f. Il faut énormément se baser sur
l’historique et l’examen clinique à ce moment.
Le nombre de réHculocytes est le reflet de la sévérité de l’anémie.
☞ Comme dans le cas du Carlin vu précédemment, s’il y a peu
de ré:culocytes ce n’est pas grave.
On aura peu ou pas de ré:culocytes si anémie légère ou dans
les 5 jours après le début.
Chez le cheval et les ruminants, on fait comme s’il n’y avait pas de ré:culocytes dans le sang de ces animaux : parce
qu’ils ne restent pas longtemps ré:culocytes, donc on ne sait pas vraiment se baser là-dessus pour faire un diagnos:c
d’anémie régénéra:ve.
✤ Polychromatophiles
Au May Grunwald Giemsa (qui est souvent le colorant qu’on u:lisera pour le froWs sanguin) :
on peut avoir des cellules polychromatophiles (couleur un peu différente des globules rouges)
➡ Ce sont en fait des précurseurs de GR ; ils sont l’équivalent des ré:culocytes mais on ne
voit pas leur matériel géné:que. Ils sont un peu plus grands que les globules rouges.
On n’est pas obligés de faire un bleu de méthylène. Si on est par:culièrement aQen:f, doué et
expérimenté, on verra les cellules polychromatophiles (facile si elles sont nombreuses).
Si on n’est pas expérimenté au départ, c’est mieux de faire un bleu de méthylène et à la limite
comparer les 2 pour voir si on reconnait les cellules polychromatophiles.
✤ Macrocytose
Le fait d’avoir des grands globules rouges (macrocytose) est en faveur d’une régénéra:on : au plus on a des
précurseurs jeunes, au plus ils seront grands par rapport aux globules rouges et donc on peut avoir une macrocytose
pendant l’érythropoïèse ac:ve.
⚠ Faire aQen:on cependant parce qu’avoir des grands globules rouges ne veut pas toujours dire qu’il y a une
régénéra:on : c’est moins spécifique que les ré:culocytes.
• Les caniches par exemple ont des grands globules rouges : ils ont une macrocytose physiologique
• Chez les chats infectés par le FelV, il peut avoir des grands globules rouges (problème de matura:on des
globules rouges dans sa moelle) ; quand ils sont anémiques ce sera non-régénéra:f mais macrocytaire avec
des grands globules rouges. En fait le virus peut se retrouver dans la moelle et interférer avec la produc:on de
globules rouges et en fait des trop grands (rare maintenant car la majorité des chats sont vaccinés à l’heure
actuelle).
✤ Présence d’érythroblastes (globules rouges nucléés = érythroblastes) : c’est normal d’en avoir quelques-uns, mais
ils représentent seulement 1% des globules blancs.
Norme : 1 érythroblaste pour 100 globules blancs, cela signifie qu’on va devoir chercher beaucoup avant d’en voir
(parfois 10 lames avant d’en trouver 1).
Nombre augmenté - Si on en trouve beaucoup et qu’on ne doit pas chercher : c’est pathologique !
C’est souvent dans ce cas une anémie régénéra:ve. On peut aussi le trouver parfois en cas
d’anémie non-régénéra:ve, en cas de maladie myéloproliféra:ve dans le cas de certains cancers de
la moelle, certaines maladies spléniques (normalement les érythroblastes sont éliminés par la rate.
Le système ré:culo-endothélial va les reconnaitre et va les détruire. Mais s’il y a un problème à la
rate on aura plus d’érythroblastes).
On peut enfin les retrouver dans certains cas sans anémie si on a une intoxica:on au plomb (mais disparu maintenant).
✤ Piquetage
Chez les ruminants, il parait que le piquetage basophile des GR peut indiquer une
régénéra:on.
c. Indices érythrocytaires
La moyenne entre les grands chiens, les moyens et les pe:ts ce sera peut-être moyen. Or on a tendance à dire qu’une
anémie régénéra:ve est macrocytaire car beaucoup de jeunes globules rouges donc en moyenne la taille augmente.
Mais dans certains cas d’anémie régénéra:ve le VGM est normal car ça reste une moyenne ! (donc moins valide que la
microscopie).
• = Hématocrite (L/L) x 1000/nombre GR (1012 /L)
• Fl (femtolitre)
• En anglais = MCV (mean cell volume)
2) Anémie macrocytaire hypochrome
⚠ Microcytose sans anémie possible chez les Akita et Shiba (vs macrocytose chez les caniches)
Il faudrait avoir des normes spécifiques des races et là on ne dirait plus que c’est microcytaire on dirait juste
que c’est normal car si on fait l’intervalle de référence de la taille des globules rouges sur un popula:on de
Shiba et Akita, on aura des valeurs différentes.
En résumé :
On fait ceQe recherche de sang occulte dans les cas d’anémie régénéra:ve où on ne voit pas de perte de sang mais on
a envie de savoir s’il peut y en avoir ou non.
Si tout est néga:f, se demander si ce n’est pas une anémie hémoly:que chronique qui a évolué doucement qui fait
qu’on ne voit pas que l’animal est jaune.
d. L’anémie par perte de sang
☞ Si on revient au cas de Sam, on voit qu’il a une anémie microcytaire hypochrome très régénéra:ve
VGM inférieur et MCHC inférieur
Il a donc forcément des pertes de sang !
Pour l’opéra:on de ce chien qui avait un hématocrite de 8, il y avait quand même risque mais il fallait l’opérer pour
enlever la tumeur : donc il a d’abord fallu le transfuser.
Le chien est bien malgré une légère hypervolémie, mais on a surtout un cœur qui travaille avec un pouls
hyperkiné:que. Ces chiens compensent jusqu’au jour où ils meurent brutalement.
On n’opère pas ce genre de chien sans transfusion ! Pas forcément une banque de sang à disposi:on mais dans les
alentours on trouvera bien un chien qui pourra donner une poche de sang et aider notre pa:ent à tenir le choc, qui ne
mourra pas de la chirurgie mais qui mourra de son anémie.
Les jeunes animaux sont prédisposés car au départ ils n’ont pas de réserve de fer du tout et ils ont une ré:culocytose
physiologique déjà importante donc un besoin en fer important. Si on fait trop souvent de prise de sang chez des pe:ts
animaux, ils n’ont pas le temps de réabsorber du fer donc on risque d’entrainer pe:t à pe:t une anémie.
Traitement :
❖ De la cause sous-jacente
❖ Transfusions si nécessaire
❖ Sulfate de fer : 10 mg/kg BID PO pdt des mois (CN et CT) : idéalement faire des injec:ons car dans la bouche
c’est peu absorbé et donc ça donne des selles noires quand on donne du fer par la bouche.
❖ Injec:ons de fer dextran chez porcelets : douloureux dans le muscle
g. Anémie hémolyHque
CAS CLINIQUE
Anamnèse
•Muqueuses jaunes depuis 2 jours. Les propriétaires l’ont remarqué.
•Urines surcolorées, voire noires.
•Symptômes diges:fs : vomissements, anorexie depuis 4 jours
Examen clinique
• Muqueuses pâles et ictériques
• Tachycardie
• Palpa:on abdominale normale, ganglions dans les normes. Reste de l’examen clinique
normal.
Quand l’animal est ictérique et anémique, il a tendance à être jaune pale. Si c’est post-hépa:que, c’est plutôt orange.
➔On sait rapidement ici que l’animal a une hémolyse de par son
ictère et ses urines colorées ; on le confirme à l’hématologie.
Comme l’hémoglobine est trop basse, elle pourrait se retrouver dans
les urines mais quand un animal est anémique, d’office l’hématocrite
et l’hémoglobine diminue.
Une fois qu’on sait qu’il y a hémolyse, il faut savoir si elle est extra ou intravasculaire. C’est important pour le
traitement et pour avoir une idée de la sévérité mais pas vraiment pour savoir la cause. Généralement, c’est plus
sévère quand c’est intravasculaire.
Pourquoi parler d’extra et intra ? Selon le lieu de l’hémolyse. L’hémolyse extravasculaire est physiologique avant tout.
Une hémolyse n’est pas toujours auto-immune, une babésiose peut provoquer de l’hémolyse.
✤ Hémolyse extravasculaire :
• Destruc:on des globules rouges sénescents (après environ 100 jours) ou de forme anormale par la rate. La
rate sert de filtre pour ces globules rouges.
• Bilirubine conjuguée éliminée par la bile
• PAS de colora:on jaune du sérum et PAS d’ictère
Les vieux globules rouges passent au niveau de la rate. Ils sortent du courant sanguin,
sont ensuite repris par des macrophages et seront lysés dans les macrophages. Dans le
macrophage, l’hème est séparé de la par:e globine (protéine), qui est retransformée en
acides aminés u:lisés pour autre chose. L’hème est transformé en fer et porphyrine. Les
carnivores n’ont pra:quement pas de réserves de fer et n’absorbent pas facilement le fer
donc il est récupéré et transporté vers la moelle osseuse, où il interviendra dans la
matura:on des ré:culocytes en globules rouges car l’hémoglobine a besoin de Fer. La
porphyrine est transformée en bilirubine non conjuguée qui sera éliminée par le foie. La
bilirubine non conjuguée est hydrophobe donc elle ne peut pas se retrouver libre dans le
sang. Elle est donc liée à l’albumine (protéine de transport) et transportée vers les
hépatocytes, qui la transforme en bilirubine conjuguée, qui pourra être éliminée dans la
bile. CeQe hémolyse physiologique se fait à bas bruit donc il n’y a pas d’ictère, tout ce
qui peut être récupéré des globules rouges est récupéré. En cas d’ictère pré-hépa:que, il
y a trop de bilirubine non conjuguée. En cas d’ictère hépa:que, on a un problème au
niveau du foie pour la conjugaison de la bilirubine. En ictère post-hépa:que, on a une
cholestase qui va empêcher l’élimina:on de la bile.
Une hémolyse extravasculaire peut parfois être un processus pathologique (destruc:on des globules rouges par un
parasite ou suite à une destruc:on auto-immune) pouvant mener à de l’ictère lorsque les capacités de conjugaison de
la bilirubine par le foie sont dépassées en raison d’une hémolyse trop sévère et trop aiguë.
Cela veut dire que si au lieu d’avoir un pe:t pourcentage des globules rouges qui est tous
les jours est éliminés, tout d’un coup un quart des globules sont éliminés, la produc:on de
bilirubine sera énorme et le foie ne saura pas la conjuguer. Une par:e de la bilirubine non
conjuguée reste dans le sang et donc il y a ictère. Il y aura colora:on du sérum et du
plasma sans colora:on des muqueuses et au-delà d’un seuil, les muqueuses seront
colorées et ça se voit cliniquement. Donc quand les muqueuses sont colorées, la bilirubine
est très haute et l’ictère et sévère et aigu.
✤ Hémolyse intravasculaire : phénomène toujours pathologique ⚠ L’hémolyse a lieu dans le sang au lieu d’être
dans les macrophages de la rate ou du foie. Cela a lieu surtout dans le cas de maladie auto-immune, ou avec
certaines souches de babésia par exemple (cas sévères de maladie infec:euse).
⚠ AQen:on, intravasculaire ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’ictère. Une par:e de l’hémolyse extravasculaire se fera
quand même et si elle est trop importante, dans le cas d’une hémolyse sévère, on a un ictère.
Hémolyse intravasculaire car urine noire >< bilirubinurie ou les urines sont jaunes foncées voir
vertes.
Extravasculaire vs intravasculaire
Quand on prend du sang et qu’on le met dans un tube EDTA (pas de coagula:on) et
qu’on prend une gouQe qu’on met sur une lame, on voit d’office une granularité
apparaitre si le chien est normal. Si on regarde au microscope, on verra que ce sont
des rouleaux : les globules rouges ont tendance à s’agglu:ner pour des raisons
physico-chimiques. Si on ajoute une gouQe de sérum physiologique, les globules
rouges se détachent les uns des autres donc on perd ceQe granularité.
Globules rouges de chien avec anémie hémoly:que à média:on immune : on verra aussi la
granularité mais elle est due au fait que les globules sont liés entre eux par des an:corps,
qui ont deux têtes et donc qui peuvent lier deux globules rouges. Ici, si on ajoute une gouQe
de sérum physiologique, les globules rouges restent liés car on ne sait pas détacher les
an:corps de la surface des globules rouges par le sérum physiologique. On a pas de
forma:on de rouleaux.
= Test d’auto-aggluHnaHon sur lame macroscopique posiHf.
⚠ AQen:on à demander ce test uniquement pour des animaux avec anémie. Car un animal avec maladie auto-
immune peut être posi:f à ce test alors qu’il n’a pas d’anémie.
Frovs sanguin
En parallèle, on fait un frovs sanguin pour pouvoir meQre certaines causes de l’anémie en évidence, comme les
parasites sanguins.
Exemple : Babésia dans des globules rouges mais c’est pas toujours facile à voir donc il faut parfois demander
confirma:on au laboratoire. Quand il y a beaucoup de parasites, on va en trouver dans la prise de sang au niveau de la
jugulaire, mais quand il y en a peu, ça peut valoir la peine de prendre le sang au niveau d’un pe:t vaisseau au niveau
de l’oreille car les globules rouges déformés suite au parasi:sme sont coincés au niveau de ces pe:ts vaisseaux. La
sensibilité du test est donc plus importante.
NB: Il n’y a pas de Leishmaniose en Belgique et la babésiose est très rare. Donc on a très peu de cas. C’est beaucoup
plus fréquent au sud, et donc chez les animaux qui voyagent.
Si on voit des sphérocytes, ça veut dire que l’anémie est à média:on immune.
✤ Sphérocyte : globule rouge de pe:te taille sans pâleur centrale,
résultant d’une destruc:on à média:on immune. Il ressemble à un
globule rouge de chat.
C’est donc difficile à voir chez le chat car les globules rouges sont pe:ts et
n’ont pas de pâleur centrale de base. C’est donc compliqué de faire la
différence.
Chez le chien, avec de l’expérience et s’il y en a beaucoup, on les verra.
Encore une fois, dès qu’on prend un tube de sang, toujours faire un froWs
pour s’habituer aux des GR normaux.
Les sphérocytes sont des globules rouges couverts à leur surface d’an:corps
an:-globule rouge. Quand ils passent dans la rate, ils sont détectés par le
système ré:culo-endothélial, notamment des macrophages, qui vont le
phagocyter vu qu’il est anormal avec ses an:corps. Parfois ça se passe bien,
le globule rouge est bien lysé mais parfois, il ne prend qu’une par:e de la
membrane du globule rouge. Le globule ne vas pas rester comme ça, il y
aura un réarrangement au niveau de sa surface : il va devenir plus pe:t pour
redevenir ovoïde mais du coup il n’aura plus de paleur centrale =
sphérocyte. On peut alors être sûr que l’animal a une hémolyse immune.
Lame de Milou :
• Au centre en haut, on voit un globule rouge normal ;
• Les plus pe:ts sans paleur centrale = sphérocytes
• Cellule polychromatophile = ré:culocyte. Ils sont plus grands que des
globules rouges normaux
➝ Anisocytose car globules rouges de taille différente
➝ Beaucoup de sphérocytes.
Milou n’est pas bien et on confirme ici qu’il a une anémie hémoly:que régénéra:ve intravasculaire sévère auto-
immune.
En rouge : les deux plus fréquents. Au nord de l’Europe, c’est plus immun et au Sud, c’est plus infec:eux. Quand c’est
infec:eux, ça peut aussi être immun car des an:gènes de Babésia peuvent se meQre en surface des globules rouges.
Les globules rouges sont donc détruits à cause de ce phénomène et de l’effet direct des parasites.
Donc une anémie hémoly:que aiguë en Suède est surement immune alors qu’au Portugal ou en Grèce, ça sera plutôt
la babésiose.
Physiopathologie de l’IMHA
▪ An:gènes cryp:ques (dommages membranaires) : les globules
rouges sont endommagés et des an:gènes crytpiques (cachés
du système immunitaire en temps normal) sont tout d’un coup
exposés au système immunitaire, qui ne les reconnait pas
comme du soi.
▪ An:gènes fixés à la surface des GR...
Lors d’anémie auto-immune secondaire, des an:gènes (comme un médicament, un microbe, par exemple des virus
chez l’homme) se retrouvent en surface des globules rouges. Des virus sont bien connus pour ça chez l’humain. Ça
peut aussi être des vaccins, des médicaments comme les an:bio:ques (amoxicilline et pénicilline peuvent induire une
anémie hémoly:que de l’arthrite,… chez le chien car l’an:bio:que se met sur le globule rouge, un an:corps contre le
médicament arrive et il y a destruc:on du globule rouge). Les an:gènes peuvent aussi s’assembler avec des normaux
normaux du globules rouges, et il y a réarrangement pour former de nouveaux an:gènes qui sont à l’origine de l’auto-
immunité.
IMHA canine: causes sous-jacentes
• Géné:que : des auto-Ac ont été mis en évidence chez le Cocker.
• Agents infec:eux : Babesia, ehrlichia...
• An:bio:ques...
• Vaccins??
• Tumeurs : lymphomes, leucémies ➝ Ag en surface des GR qui induisent une hémolyse secondaire
On n’a pas de test commercialisé permeQant de meQre en évidence des auto-Ac en surface des globules rouges. Ça a
été fait uniquement en recherche et ça a permis de meQre en évidence une prédisposi:on chez le Cocker. C’est pas
parce que c’est auto-immun primaire qu’on ne pourra pas soigner. Certains chiens sont traités à vie car ils con:nuent à
avoir des an:corps. On peut parfois arrêter le traitement car il y a une influence de l’environnement sur l’expression
des maladies immunes.
IMHA: diagnosHc
• Auto-agglu:na:on ou coomb’s posi:f
• Sphérocytose
- Microcytes sans pâleur centrale
- Très difficile à voir chez le chat
• Neutrophilie très fréquente
• Parfois non régénéra:f, mais en général régénéra:f
Milou avait des vomissements car l’hyperbilirubinémie peut faire vomir et ces chiens peuvent avoir une thrombo-
embolie au niveau mésentérique. Et ils sont souvent très inflammatoires, avec beaucoup de cytokines (essen:ellement
les TNFalpha) qui font vomir.
Pathogénie
• Microtrauma aux globules rouges
• Modifica:ons lipides de membrane, modifica:on de forme des globules rouges
CaractérisHques
• Schistocytes (fragments de globules rouges car ils ont été abimés mécaniquement,
associé à des maladies où il y a des lésions des pe:ts vaisseaux, comme les
hémangiosarcommes (tumeur fréquente chez le chien au niveau de la rate et du
cœur), CIVD (coagula:on intravasculaire disséminée) pouvant être secondaire à
n’importe quoi, ou certaines maladies infec:euses dans lesquelles il y a vasculite,
acanthocytes.
• Associée à diverses maladies
➡ Hémangiosarcome
➡ CIVD
➡ Maladies infec:euses.... moins importantes.
Mycoplasmose féline
• Anciennement « hémobartonellose ».
• M. haemofelis > M. turicensis > M. haemominutum ➝ Mycoplasma
haemofelis est le principal, les autres semblent être moins pathogènes.
• Organismes épicellulaires donc on les retrouve en surface des GR. C’est pas
toujours facile à voir si on n’est pas habitués ou si on n’a pas une bonne
colora:on. Si c’est vraiment dû à des bains sales, on en retrouve aussi en
dehors des GR, alors que s’il y a des M.haemo, ils sont en surface. Si on n’y
arrive pas, on peut envoyer au laboratoire. Ils sont plus facile à trouver à
par:r de froWs qu’on fait avec un prélèvement de l’oreille.
• Pathogénie peu comprise
- Beaucoup d’asymptoma:ques
- Habituellement maladie sous-jacente
C’est vraiment bizarre car beaucoup de chats sont porteurs donc si on fait des PCR dans des popula:ons de chats non
malades, beaucoup sont significa:vement posi:fs mais ils tolèrent donc ils n’ont pas de symptôme. On dit souvent
qu’ils sont malades s’ils ont une autre maladie mais souvent on ne trouve pas d’autre maladie. Et parfois quand on
traite ça va mieux mais ils peuvent rester posi:fs (pas toujours). Avant, on disait que c’était lié à la leucose, mais
maintenant il n’y a quasi plus de leucose et on observe encore la mycoplasmose donc on ne sait pas à quoi elle est
due.
- DiagnosHc
• Microscopie directe quand il y en a beaucoup
• PCR : aQen:on à l’interpréta:on
Si on a un chat avec anémie hémoly:que, et posi:f en PCR, on le traite à la doxycyline seul pendant 3 semaines. S’il
guérit, il était malade à cause de ça. S’il ne guérit pas, c’est dû à une autre maladie. La doxycycline n’est pas toxique
donc on peut l’u:liser en première ligne mais assez longtemps. Il faut privilégier les formes liquides aux comprimés car
on décrit des lésions oesophagiennes chez le chat car ils se collent et donc provoquent des forma:ons inflammatoires.
Il y a donc très clairement un portage chronique, pleins de chats sont posi:fs.
Généralités
• Corps de Heinz = hémoglobine oxydée à la surface des globules rouges. Quand on fait un bleu de méthylène, ça
ressort très fort car c’est de l’hémoglobine oxydée.
• Chats prédisposés, rare dans les autres espèces (chien qui mange des bulbes de fleurs et cheval qui mange des
feuilles d’érables). Le chat a un système an:oxyda:f (glutathion, …) très peu développé donc il supporte moins
bien les dommages oxyda:fs.
• Normal chez le chat d’avoir jusque 10% des globules rouges avec des corps de Heinz. On ne parlera donc pas
d’anémie par corps de Heinz.
• Risque d’hémolyse si > 30% des globules rouges ont des corps de Heinz.
Causes
• Chez le chat, ce n’est pas le fait de manger des bulbes qui cause cela.
• Paracétamol, propofol. Le paracétamol, même en pe:t dose, peut tuer un chat . Un chien aussi mais en plus
grosse dose et ça donne une hépa:te. Le propofol est un anesthésique avec lequel on est prudent chez le chat :
ne pas l’u:liser en perfusion constante car il risquera de faire une hémolyse.
• Maladies endocriniennes : Diabète sucré, hypertyroidie
• Lipidose hépa:que (maladie spécifique du chat, où le foie se charge en graisse), lymphome (on ne sait pas
pourquoi)
• Feuilles d’érable (cheval)
• Choux (ruminants)
✤ Anémies hémolyHques équines
- Média:on immune : existe mais soit primaire et c’est rare et si c’est
secondaire, penser à anémie infec:euse aigue.
o Anémie infec:euse équine
o Médicaments (pénicilline, sulfonamides...)
o Isoérythrolyse néonatale
o Primaire: rare
- Parasites (babesia, ehrlichia)
- Corps de Heinz (feuille d’érable, oignons)
RécapitulaHf des anomalies importantes à chercher au microscope en présence d’anémie chez les carnivores
Autres anomalies
(*) Poïkilocytes = globules rouges de forme anormale. Tout ce dont on a parlé, c’est donc des poïkilocytes.
✤ Corps de Howell- Jolly = matériel nucléaire dans un globule rouge un peu plus grand,
un peu plus jeune
➡ SignificaHon
• physiologique chez CT et CV si pas > 1%
• Chez le chien, il n’y en a normalement jamais
• Parfois lors d’anémie fortement régénéra:ve chez le chien, le chat.
• Iatrogène
- Splénectomie : la rate par:cipe à la destruc:on des globules rouges sénescents et de certains
agents infec:eux, c’est un filtre. Donc si on enlève la rate, c’est logique qu’il y ait plus de corps
d’Howell Jolly qui auraient normalement été reconnus et éliminés par la rate.
- chimiothérapie : certains agents
Il n’y a aucune répercussion au fait qu’il y ait des corps d’Howell-Jolly donc c’est pas grave, il ne nous embêtera pas
avec ça.
✤ Acanthocytes : lors de maladie splénique ou hépa:que, hémangiosarcome
Ceux qui sont bien digités sont des acanthocytes. S’il y en a beaucoup, penser à maladie
hépa:que ou splénique ou hémangiosarcomme. S’il n’y en a que quelques-uns ce n’est
pas grave. On n’en verra pas souvent.
Anamnèse
• Inappétence et diminu:on d’ac:vité depuis 2 mois
• Perte de poids
• Très vague et il est d’âge moyen
Signes cliniques
• Muqueuses? Elles sont colorées donc on ne peut pas voir
facilement si les muqueuses sont pales ou jaunes.
• Tachycardie, pouls bondissant, ce qui est possible lors d’anémie, de
fièvre et de stress.
➔ Anémie sévère normocytaire normochrome non-régénéra:ve (car ça dure depuis des mois et il arrive à faire
que 27 000 ré:culocytes). Chez un chien normal, c’est normal d’avoir 40 000 ré:culocytes.
➔ Les anémies non régénéra:ves sont généralement normocytaires normochromes.
Anémie non régénéraHve seule : se demander si c’est une pré-régénéra:ve (il va régénérer dans les 4 à 5 jours parce
qu’il a une hémolyse/ perte de sang aigüe) si l’examen clinique nous indique que c’est possible. Se référer à
l’anamnèse. Ce n’est pas le cas ici.
✤ Réduc:on d’érythropoïèse
• Inflamma:ons chroniques (1)
• Maladie rénale chronique (cfr uro-néphro) : diminu:on de l’EPE (érythropoïé:ne) et donc diminu:on
de l’érythropoièse.
• Hypoplasie ou aplasie médullaire: souvent plus d’une lignée aQeinte (2)
• Hypoplasie ou aplasie sélec:ve de la lignée rouge (3)
✤ Erythropoïèse inefficace (IMHA contre les précurseurs, anémie ferriprive très chronique...) : la moelle fonc:onne
mais n’est pas efficace à cause d’une destruc:on des précurseurs à cause de maladie auto-immune, ou à cause
d’une anémie ferriprive sévère (manque de fer). (4)
1. Anémie d’inflammaHon chronique
Cytologie de moelle osseuse : à ne pas faire car la moelle osseuse est normale
• popula:on rouge plutôt normale
• Rappel: examen non nécessaire
2. Hypoplasie ou aplasie médullaire (hypoplasie est moins sévère qu’aplasie mais la cause est la même)
MyélophHsie = remplacement de :ssu médullaire par d’autres cellules, que ce soit des cellules tumorales, des
fibroblastes, ou des précurseurs dysplasiques (difficile à reconnaitre)
• Leucémies, myélome...
• Myélofibrose
• Myélodysplasies
• Certaines leucémies chez l’homme, notamment les myéloïdes (touchant neutrophiles et monocytes), il y a
de moins en moins de cellules tumorales et elles sont remplacées par des fibroblastes, :ssus fibreux.
Agents infecHeux :
• Felv : beaucoup moins grâce à la vaccina:on
• Elrlichiose : ne donne généralement pas ça, mais plutôt quelque chose de très inflammatoire. Dans des cas
chronique.
• leishmaniose...
Médicaments/toxiques : doit être un traitement chronique
• Phénobarbital : an:-épilep:que le plus u:lisé chez le chien
• Chimiothérapie : touche la moelle osseuse pour luQer contre le cancer
• Oestrogènes : très important à retenir. En général, le vétérinaire sait s’il en a administré. On en donne moins
qu’avant mais parfois quand même. On oublie parfois que les propriétaires peuvent avoir des œstrogènes à
la maison : pilule trouvée par le chien, ou femmes âgées u:lisant des crèmes à œstrogènes sur les jambes,
que le chien lèche. Donc ne pas hésiter à le demander aux gens.
• Sulfamidés
• …
Quand on suspecte une maladie de la moelle, il faut toujours demander ce qu’il prend comme médicament. Ça doit
être un traitement chronique pour provoquer de l’aplasie médullaire.
3. Hypoplasie érythroïde sélecHve : n’aQeint que les rouges
Aplasie de la lignée rouge (Pure red cell aplasia) = maladie très rare qu’on ne soigne pas bien, on donne des cor:co.
Causes
• Felv (chat)
• Dysendocrinies
- Hypothyroïdie (CN)
- Hypoadrénocor:cisme (CN)
- Hyperoestrogénisme
• Insuffisance hépa:que
- Anémie légère à modérée, notamment chez les jeunes chiens avec un shunt porto-cave, d’autant plus
qu’ils sont déjà un peu anémiques.
- Normocytaire normochrome mais parfois microcytaire (rarement hypochrome)
4. Erythropoïèse inefficace
Causes ?
• IMHA mais réac:on dirigée contre certains précurseurs des globules rouges.
Traitement immunosuppressif
PronosHc réservé et variable
PoncHon de moelle : c’est pas compliqué. On peut la
faire dans l’aile de l’ilium, dans une côté ou
l’humérus. Soit l’animal est tranquillisé, soit il a juste
une locale s’il est gen:l. On u:lise des aiguilles
par:culières, assez courtes mais très épaisses. On
ouvre la peau avec le scalpel, on se met sur le
périoste et on tourne jusqu’à ce qu’on soit dans la
moelle, on aspire la moelle à l’aiguille et on fait une
cytologie. On ne fait pas souvent cet examen car la
plupart des anémies sont régénéra:ves et la plupart
des régénéra:ves sont pas sévères, donc on cherche
autre chose.
C’est souvent une trouvaille, les gens ne viennent souvent pas à cause de ça mais plutôt à cause de la cause de
l’érythrocytose : exemple intolérence à l’effort, toux, maladie cardiaque.
✤ Erythrocytose relaHve
La plupart des érythrocytoses sont rela:ves, ce ne sont pas de vraies
érythrocytoses.
Il peut y avoir contrac:on splénique chez le cheval après un exercice
important.
En cas d’état de choc, de déshydrata:on de gastro-entérite
hémorragique, l’érythrocytose provient d’une diminu:on du liquide
du sang et donc d’une hémoconcentra:on. Elle est secondaire donc
s’occuper de la cause en premier lieu.
✤ Erythrocytose absolue
Si l’érythrocytose est absolue, ça peut être du
à plusieurs choses :
• Muqueuses rouge-brique
• Syndrome d’hyperviscosité (dû soit augmenta:on des globules rouges, soit augmenta:on des protéines)
parfois car le sang devient tellement épais (contraire de l’anémie) qu’il a du mal à avancer dans les pe:ts
vaisseaux, donc :
- Symptômes neurologiques : crises d’épilepsie, troubles du comportement, abaQement
- Fa:gabilité
- Saignements au niveau des muqueuses (épistaxis (cause locale, nasale ou générale liée à la
coagulopathie ou syndrome d’hyperviscosité si augmenta:on de l’hématocrite ou des protéines...)
• Parfois PU/PD (pourquoi?)
CHAPITRE 3 - GLOBULES BLANCS
Les vétérinaires ont plus tendance à regarder les
anomalies des GB que les GR car ils pensent pouvoir trouver
toutes leurs réponses là. Mais il faut savoir que beaucoup
d’anomalies des GB sont banales et non importantes comme les
neutrophilies modérées. Il faut donc toujours faire le lien entre
ce qu’on peut observer comme anomalies et ce qu’on peut
observer à l’examen clinique. De ce fait, une neutrophilie à 16
000 chez un chien qui va très bien n’équivaudra pas une
neutrophilie à 16 000 chez un chien qui va mal.
On va avoir dans l’hémogramme le comptage total des leucocytes, peu importe l’automate d’hématologie. Il vaut
toujours la peine de réaliser un froWs sanguin surtout si l’hémogramme est anormal (anomalie au niveau du comptage
des GB) ou si on n’a pas les résultats qu’on aQendait par rapport à la ques:on que l’on pouvait se poser.
A quoi sert le froNs sanguin ? D’une part cela permet de voir les différents types de GB, mais d’autre part ça permet
aussi de vérifier si le nombre de GB donné par l’automate est correct ou non. Cela se faisant via l’applica:on d’une
formule :
*Si on a 10 champs comme le premier, avec 10 GB, cela veut dire qu’on a 10 000 GB/microlitres de sang.
Quelle est la valeur normale ? Donc 10 000 GB/microlitres de sang (entre 6000 et 15000) est une valeur normale chez
le chien et le chat (cela fait 10 GB par champs).
Au milieu, on retrouve environ 30 GB, ce qui est beaucoup trop car cela donne environ 30 000 GB/microlitres de sang
alors que la norme supérieure est de 15 000. Enfin, à droite, il n’y a pas de GB. On est en présence d’un chiot qui
présente une parvovirose (virus de la panleucopénie).
A savoir qu’il faut prendre des champs représenta:fs, c’est-à-dire ceux en fin de froWs car les GB ont tendance à s’y
accumulés.
Qu’est-ce que le comptage différen-el ? L’automate d’hématologie va donner des valeurs absolues de neutrophiles, de
lymphocytes, … sur base de la taille et de la granulosité des leucocytes et va calculer leur pourcentage par rapport au
nombre de leucocytes totaux.
Que doit-on avoir ? Normalement, il est normal d’avoir plus de neutrophiles que de lymphocytes que de monophiles
que d’éosinophiles que de basophiles :
⚠ Par-cularité chez les ruminants et chez les jeunes BV < 1 an ? Chez les ruminants et les jeunes de moins de 1 an,
la formule est inversée. Cela veut dire qu’il y a plus de neutrophiles que de lymphocytes.
Le monocyte est plus grand que le neutrophile. Mais tous les deux sont des polymorphonucléaires.
NB: Savoir dessiner un neutrophile, un lymphocyte et un monocyte. Savoir qu’un lymphocyte n’a quasiment pas de
cytoplasme mais bien un gros noyau tout rond qui remplit l’ensemble de la cellule alors que les neutrophiles sont des
cellules plus grandes avec plus de cytoplasme et un noyau segmenté.
II. LEUCOCYTES : ANOMALIES MAJEURES
Quelles sont les anomalies majeures des leucocytes ?
✤ Neutrophilie/neutropénie
✤ Lymphocytose/lymphopénie
✤ Monocytose
✤ Eosinophilie
1. NEUTROPHILIE
CAS CLINIQUE
Quel est le diagnos-c différen-el pour A-lla ? On a donc fait un diagnos:c différen:el. D’un côté l’animal présente
une ostéopathie hypertrophique mais il présente aussi de la fièvre. A savoir que la fièvre peut être causée par pleins de
choses comme une maladie infec:euse, une maladie inflammatoire ou à média:on immune, un néoplasme (certaines
tumeurs donnent de la fièvre comme les tumeurs lymphoïdes comme les leucémies, les lymphomes, ou alors les
carcinomes qui libèrent certaines cytokines donnant de la fièvre), une cause idiopathique, …
A savoir qu’on va retrouver des neutrophiles libres mais aussi des neutrophiles marginés. Il y en a donc des qui sont
collés à la paroi comme les lymphocytes.
Après passage dans le sang, les neutrophiles vont pouvoir aller dans les :ssus, notamment en cas d’inflamma:on.
Pourquoi est-ce intéressant de comprendre cela ? Cela permet d’avoir une image très fragmentaire de ce qui se passe
dans les neutrophiles lors de la prise de sang. En effet, cela ne permet pas de voir ce qui se passe dans la moelle et
dans les :ssus.
C’est important de l’avoir en tête, notamment en cas de neutropénie. Parfois, si l’inflamma:on est très sévère, tous les
neutrophiles vont se retrouver dans les :ssus. De ce fait, quand on fait la prise de sang, on ne va pas avoir de
neutrophilie, mais peut-être bien une neutropénie. Or, cela voudrait laisser croire qu’on n’a pas d’inflamma:on.
Qu’est-ce que le le\ shi\ ? Il s’agit d’une dévia:on de la formule neutrophilique vers la gauche qui signe la présence
d’inflamma:on.
• En temps normal, on doit retrouver moins de 1% de band cells chez un animal normal. On doit donc en voir 1
sur 10 champs.
• Mais s’il y en a plus de 1%, cela signe une inflamma:on aiguë (infec:euse ou non) au moment de la prise de
sang.
Pourquoi une inflamma7on aiguë ? En fait, la produc:on de band cells sera plus importante car le s:mulus qui
va s:muler leur produc:on au niveau de la moelle (l’inflamma:on) va être plus important. Il y a donc un signal
qui arrive à la moelle pour que ceQe dernière produise plus de neutrophiles. Mais l’organisme n’a pas le temps
d’aQendre leur matura:on finale durant l’inflamma:on, ce qui fait que ce sont des neutrophiles plus jeunes qui
quiQent la moelle.
Plus les neutrophiles sont jeunes, plus l’inflamma:on est sévère.
On voit ici des band neutrophils (de taille plus grande avec un noyau réniforme).
On en a 3 sur un fro~s, ce qui signifie 3000/microlitres, ce qui est beaucoup.
La présence de band cells ne veut pas dire que c’est une leucocytose neutrophilique mais seulement qu’il y a une
inflamma:on aiguë qui peut accompagner une leucocytose, une leucopénie ou un nombre de neutrophiles dans les
normes.
C’est plus grave d’avoir un leï shiï avec une leucopénie car cela signifie qu’on a une inflamma:on très aiguë et que
tous les neutrophiles sont dans les :ssus.
✤ InflammaHon
• Infec:ons (surtout bactéries, rickeQsies et protozoaires)
• Maladies à média:on immune (IMHA, …)
• Nécrose
✤ Physiologique
• Peur, douleur
• Exercice, anxiété
✤ GlucocorHcoïdes
• Stress
• Hyperadrénocor:cisme (origine endogène – produc:on de trop de cor:sol)
• Iatrogène (médicaments)
✤ Leucémie neutrophilique chronique (tumeur de la MO)
✤ Syndrome paranéoplasique (carcinome pulmonaire, hépa:que, rénal)
Qu’entend-t-on par aigu ? « Aigu » réfère au type cellulaire plutôt qu’à la durée de la
maladie. On pourrait avoir une inflamma:on qui dure depuis 10-15 jours mais en
ayant toujours des band cells car l’inflamma:on est toujours sévère.
Quelles sont les par7cularités d’espèces ? Le chat fait des neutrophilies moins importantes que le chien, et le cheval
aussi. En effet, le chien montera rarement au-dessus de 60 000, mais c’est énorme comparé au chat et au cheval qui ne
monteront pas souvent au-dessus des 40 000 et 30 000.
Résumé
1.4 Neutrophilie inflammatoire chronique
1.5 Neutrophilie induite par des cor-coïdes
C’est pourquoi il ne faut pas forcément chercher une cause à la neutrophilie en cas de traitement aux GC car cela est
tout à fait aQendu.
• Rares
• Formes aiguës plus faciles à iden:fier que les
formes chroniques (par cytologie)
⚠ L’analyseur peut confondre les neutrophiles anormaux (de grande taille) avec les monocytes.
4. NEUTROPÉNIE
CAS CLINIQUE
Est-ce qu’il faut plus s’inquiéter d’une neutrophilie ou d’une neutropénie ? Il faut savoir qu’on aura plus souvent une
neutrophilie qu’une neutropénie mais il faut s’inquiéter beaucoup plus lorsque l’animal présente une neutropénie car
soit c’est secondaire à quelque chose de très sévère comme une inflamma:on sévère ou un virus comme la
parvovirose, soit ça va le prédisposer à avoir des ennuis car il ne va pas savoir se défendre.
CAS CLINIQUE
Que penser ? CeQe chienne stérilisée vomit du sang et présente du sang frais dans les selles. Elle est de plus très
abaQue et ne mange pas du tout.
On a des muqueuses d’un rose un peu bleuté, sèches, mais la FC est normale. Cependant, la fréquence artérielle est un
peu basse, son abdomen est gonflé et elle présente une douleur abdominale.
➝ On a ici le résultat de
l’hématologie. On voit qu’il y a
u n e a n é m i e m o d é r é e t r è s
régénéra:ve, ce qui est normal vu
que le chien perd du sang.
On voit aussi une leucocytose
n e u t r o p h i l i q u e m a i s a u s s i
lymphocytaire (lymphocytose) ou
monocytaire. On ne sait pas très
bien faire la part des choses. Mais
on voit quand même qu’il y a
beaucoup plus de lymphocytes et
d e m o n o c y t e s q u e d e
neutrophiles.
Cependant, la machine ne sait pas
choisir entre monocytaire ou
lymphocytaire.
En fait, ici quand tout est rouge, il faut absolument faire un froWs car la machine ne permet de dire ce qui se passe,
seulement de voir qu’il y a un problème.
On est probablement en présence d’un chien qui a une leucémie, mais sans pouvoir dire si elle est myéloïde ou
lymphoïde.
De ce fait, lorsqu’on fait la prise de sang, on aura une image encore plus fragmentaire de ce qui se passe dans
l’organisme au niveau des lymphocytes.
✤ InflammaHon chronique : les inflamma:ons chroniques lymphocytaires ne sont pas liées aux mêmes causes
que les inflamma:ons neutrophiliques. L’inflamma:on lymphocytaire est liée en général à des organismes
intracellulaires comme :
• Bactéries intracellulaires : tuberculose ; rickeQsies
• Champignons : blastomycose
• FeLV
• Protozoaires : Leishmania infantum
⚠ Cela ne peut pas être secondaire aux cor:coïdes, qui induisent une lymphopénie (pas une lymphocytose) !
Concernant la lymphocytose physiologique, il s’agit de nouveau d’une démargina:on, comme c’était le cas pour la
neutrophilie physiologique.
Concernant la lymphocytose inflammatoire chronique,
il y a une s:mula:on an:génique très importante et
permanente
En effet, les organismes intracellulaires s:mulent
d’autres voies d’immunité. L’inflamma:on est donc
généralisée dans le corps. Beaucoup de lymphocytes
sont produits.
Elle est accompagnée d’une polyadénomégalie.
6. LYMPHOPENIE
✤ DépléHon : chylothorax, lymphangiectasie ➝ On peut également avoir un manque de lymphocytes après une
perte. En effet, les lymphocytes passent dans la lymphe. De ce fait, si l’animal en perd, par exemple dans son
thorax ou son abdomen, les lymphocytes restent dans le liquide et s’accumulent donc dans les cavités. On dit
alors que l’animal a un chylothorax ou un chyloabdomen. On se retrouve donc avec une lymphopénie après un
moment. De plus, en cas de lymphangectasie intes:nale, les dilata:ons des vaisseaux dans l’IG induisent la
perte neQe de lymphe dans la lumière de l’intes:n. In fine, l’animal perd des protéines et des lymphocytes.
La monocytose est souvent légère. On n’y prête aQen:on que si elle est vraiment importante. Elle est généralement
associée à d’autres anomalies notamment au niveau des neutrophiles.
Quelles sont les causes ? Elle est secondaire à des inflamma:ons aiguës mais surtout chroniques provoquées par des
pathogènes intracellulaires ou par la nécrose suite à de l’hémolyse, des hémorragies.
Elle est également due à un excès de stéroïdes, de stress.
Enfin, elle est peut-être provoquée par une leucémie monocytaire. C’est très rare !
8. ÉOSINOPHILIE
✤ Hypersensibilités
• Cutanée : DAPP chez le chien (la + fréquente) ➝ Cliniquement, l’animal a des lésions cutanées, du
prurit.
• Pulmonaire : asthme chez le chat, EBP chez le chien
✤ Parasites internes : vers
✤ InflammaHon dans laquelle il y a une dégranula:on des mastocytes
✤ HypoadrénocorHcisme
✤ Raciale
✤ Syndrome éosinophilique idiopathique (CN) / MEED (CV) ➝ très rare. On le retrouve notamment chez les
RoQweilers. Ils ont tout et n’importe quoi comme symptômes.
✤ Leucémie éosinophilique
⚠ La première chose à se demander lorsqu’on est face à une éosinophilie circulante est la race du chien. En effet, les
chiens de traineau tels que les malamutes et les huskys ont une éosinophilie physiologique !
Chez le cheval, ils ont de très gros granules, sont beaucoup plus gros et nombreux que chez le chien ou le chat.
CHAPITRE 4 - PLAQUETTES ET COAGULATION
I. LES TROUBLES DE LA COAGULATION
• Les troubles de la coagula7on primaires ? Ce sont essen:ellement des problèmes de plaqueQes comme des
thrombocytopénies et des thrombopathies.
• Les troubles de la coagula7on secondaires ? Ils sont inves:gués par temps de coagula:on. Ils surviennent lors
d’intoxica:on aux roden:cides.
• Les troubles de la coagula7on mixtes ? Ils sont primaires et secondaires. Cela apparait dans la CIVD qui est un
problème surtout important en médecine d’urgence.
Lorsqu’un animal saigne, il faut évaluer cliniquement si c‘est la coagula:on primaire ou secondaire qui est touchée. Les
signes cliniques permeQent de nous orienter.
En outre, la coagula:on primaire intervient surtout pour fermer les pe:tes hémorragies. S’il y a un déficit dans la
coagula:on primaire, on aura donc des pe:tes hémorragies telles que des pétéchies. Dans le cas d’un trouble de la
coagula:on secondaire, il y aura alors de grosses hémorragies.
Les maladies des vaisseaux sanguins peuvent provenir de maladies congénitales. Les maladies acquises telles que les
vasculites sont très difficiles à étudier en médecine vétérinaire.
En outre, si un chien a des pétéchies généralisées, les DiagnosHc différenHel d’une vasculite
plaqueQes sont ne peut être pas la cause du problème. En ➡ Infec:on bactérienne, virale, parasitaire
effet, ce peuvent être les vaisseaux. Dans ce cas, il faut faire le ➡ Inflamma:on idiopathique
DDx des vasculites. ➡ Maladie immune
➡ Cancer
➡ Etc...
Comment évaluer la coagula7on primaire ?
• Es:ma:on du nombre et de la morphologie des plaqueQes
• Dosage du facteur de VW
Norme CN et CT (à ne pas retenir, juste se faire une idée) ? 200 à 800 x 103/µl
⚠ La sous-es:ma:on est très fréquente car les macroplaqueQes ne sont pas comptées.. Le plus important est surtout
la masse de plaqueQes.
$ Difficultés chez le chat ? Il y a souvent plus de problèmes. En effet, les plaqueQes de chats ont tendance à
s’agréger plus que celles du chien. La moindre difficulté dans la prise de sang peut ac:ver les plaqueQes dans le tube.
Pour être tranquille, il faut faire un froWs. Ainsi, si l’on voit qu’il y a pleins de plaqueQes agrégées, on sait que le
résultat est sous-es:mé.
La sures:ma:on est possible mais plus rare. Elle arrive lorsque des fragments de GR sont comptés pour des
plaqueQes.
☞ Ici, on observe un fro~s chez un cavalier King Charles. Ces derniers font de
façon physiologique une macrothrombocytopénie.
CeQe dernière est souvent très sévère mais ces chiens ne saignent pas. Cela
s’explique par leurs macroplaqueQes. Elles sont plus grosses qu’un lymphocyte,
quasiment comme un neutrophile.
Cependant, la masse plaqueQaire est normale pour les normes canines.
➔ Ainsi, cela illustre que c’est bien la masse plaqueQaire qui est importante !
Normalement, les signes cliniques apparaissent lorsqu’il y a moins de 20 à 30 000 plaqueQes/µl. Ainsi, si un chien
possède 60 000 plaqueQes et saigne, on sait que ce n’est pas à cause de cela – ou QUE de cela.
• Pétéchies
• Ecchymoses : > pétechies
• Purpura : au niveau cutané
• Epistaxis, hyphema (sang dans la chambre antérieure de l’œil)
Il faut regarder toutes les muqueuses pour les trouver !
Les anomalies vasculaires congénitales sont très rares ! Les anomalies vasculaires acquises secondaires aux vasculites
sont encore assez fréquentes.
Thrombopathies ? Les vaisseaux fonc:onnent bien, le nombre de plaqueQes est normal mais les plaqueQes ne
fonc:onnent pas bien. De nouveau, c’est congénital ou acquis.
1.2 La thrombocytopénie
C’est la cause la plus fréquente de syndrome hémorragique chez le chien de manière générale. Elle est plus rare chez le
chat. En tout cas, elle est facile à diagnos:quer via un froWs.
En urgence, la cause la plus fréquente est surement l’intoxica:on à la mort aux rats.
Quelles sont les causes é-ologiques de ceGe thrombocytopénie ? Il y a quatre processus physiopathologiques qui ont
pu mener à ceQe thrombocytopénie :
✤ DiminuHon de la producHon de plaqueQes secondaire à une myéloph:sie, des toxiques, infec:on de la moelle
osseuse
✤ DestrucHon à média:on immune : IMT
✤ ConsommaHon des plaqueNes anarchique entrainant des thrombies : (CIVD puis) hémorragies mul:ples
✤ SéquestraHon des plaqueQes au niveau de la rate
Myéloph-sie : remplacement du 7ssu de la moelle par autre chose comme des cellules tumorales, du 7ssu fibreux.
Dans le cas du premier point, il y aura surement ou bi ou pancytopénie.
Dans le cas de la CIVD, il y a toujours une phase hyper coagulable. L’animal fait des thrombi partout. Puis, les
plaqueQes sont épuisées tout comme les facteurs de coagula:on donc il finit par saigner partout. La deuxième phase
se caractérise donc pas une thrombocytopénie.
Des avis sur la radio et l’échographie ? Chaque fois qu’un chien est suspect d’une IMHA ou une thrombocytopénie à
média:on immune, il faudrait chaque fois faire une radio du thorax et une échographie abdominale pour rechercher
notamment une tumeur. En effet, cela peut être secondaire à cela.
L’autre courant est que si cliniquement le chien n’a rien d’autre, il est inu:le de chercher une maladie sous-jacente qui
n’existe pas forcément.
Son signalement ? Elle est assez fréquente chez le chien et le cheval mais est très rare chez le chat. Il existe des races
prédisposées qui sont le cocker, le caniche... Les femelles sont plus touchées que les mâles.
L’IMT auto-immune primaire ? C’est surtout chez le chien. Elle est isolée ou associée à d’autres auto-an:corps comme
le lupus érythémateux systémique, rarement à l’IMHA primaire.
Lorsque l’IMT primaire est associée à l’IMHA, on appelle cela le syndrome d’Evans chez les cockers.
Le diagnosHc
On exclut une pseudo-thrombocytopénie, une CIVD et les maladies de la MO. On recherche des maladies associées.
Faut-il faire des sérologies chez tous les animaux ? Ce n’est pas certain selon le prof...
Le traitement
❖ Éviter les AINS qui induisent une thrombocytopathie
❖ Arrêter tout traitement en cours y compris les AB qui peuvent être la cause
❖ Prednisolone à dose forte pendant longtemps : 1-2 mg/kg BID
❖ Autre immunomodulateur parfois nécessaire
❖ Transfusions parfois nécessaires en cas d’anémie sévère.
Le pronosHc
Il est meilleur que celui de l’IMHA et est généralement bon. On peut beaucoup plus souvent arrêter le traitement
plusieurs fois voire à vie.
___________________________________________
➡ La maladie de von Willebrand
S’il n’y a pas de facteur de VW, s’il n’y en a pas assez ou s’il n’est
pas ac:f, et qu’il y a des plaqueQes en nombre normal, elles ne
vont pas fonc:onner. Elles ne seront pas bien ac:vées.
DiagnosHc
• Son dosage est possible sur plasma citraté frais par ELISA ou immunoélectrophorèse. En outre, toutes les analyses
de coagula:on se font sur plasma citraté. Ce sont les tubes bleu ciel !
• Il faut une bonne technique de prise de sang pour ne pas ac:ver les plaqueQes. Une fois ac:vées, elles vont
diminuer le facteur de VW qui est en circula:on. De plus, il ne faut pas que l’animal soit stressé. En effet,
l’adrénaline va ac:ver le facteur de VW et va induire sa libéra:on par les cellules endothéliales.
• Lors du dosage du facteur de VW, ils dosent les grands et les pe:ts monomères. En effet, il y a différents types de
maladies de VW. Le type est le plus fréquent et touche le moins de races. Les types 2 et 3 sont beaucoup plus
sévères. Les chiens meurent d’hémorragie généralement.
• Des tests géné:ques existent pour voir s’ils sont porteurs ou doubles récessifs. Il y a différents labos capables de le
faire.
2. TROUBLES DE LA COAGULATION SECONDAIRE
Ne pas connaître ce schéma dans le détail (par ex ne pas connaître quel facteur de coagula9on arrive avant l'autre).
Ce qui est important à retenir sur ce schéma et qui peut avoir des implica2ons cliniques :
1. Il s'agit d'une cascade de la coagula2on donc c'est bien des évènements en cascade qui surviennent pour
former le caillot.
2. La deuxième chose à bien retenir ici et qui est illustrée par le TF (2ssue factor), est que la coagula2on
secondaire est ac2vée en grande par2e par la mise à nu soit du collagène soit du facteur 2ssulaire lors de
lésions vasculaires. C’est ça qui va ini2er la cascade de la coagula2on.
3. Ac2va2on des plaqueLes par des lésions de l’endothélium ➝ Ce qui est aussi très important à avoir en tête
c'est ce qui est représenté en bas à gauche : ce sont les plaqueLes qui sont d'habitude inac2vées dans le flux
sanguin mais qui vont s'ac2ver lorsque l'on aura des lésions de l'endothélium. Il faut bien penser qu'il y a des
liens entre la coagula2on primaire et secondaire et donc que lorsque les plaqueLes sont ac2vées durant la
coagula2on primaire, elles interviennent également pour s2muler l'ac2va2on de la coagula2on secondaire.
C'est donc ainsi que l'on aura un phénomène d'amplifica2on de ceLe coagula2on et donc si on a des micro
lésions, souvent on aura assez avec la coagula2on primaire pour régler le problème mais lorsque l'on a des
lésions plus importantes/des hémorragies plus importantes, très vite la coagula2on secondaire se meLra en
marche également et à ce moment-là, les deux vont coexister et vont s'auto-s2muler pour qu'il y ait un
phénomène d'amplifica2on.
Lorsque l'on veut tester les temps de coagula2on, on va prélever du sang sur tube citraté qui a un bouchon bleu ciel
(le citrate étant un an2coagulant) et le laboratoire va prélever le plasma qui sera du plasma citraté.
Sur la gauche du schéma (cf photo ci-dessus), on voit le temps de céphaline acAvée qui est le temps qui va nous
permeLre de tester l'intégrité du fonc2onnement de la voie intrinsèque et de la voie commune.
A droite, on a le temps de Quick (aussi appelé prothrombin Ame) qui lui teste la voie extrinsèque et la voie commune.
Tout en bas, on a le temps de thrombine qui ne teste que la capacité du corps à transformer le fibrinogène en fibrine.
C'est donc quelque chose que l'on ne doit pas demander sauf dans des cas très par2culiers dont on parlera à la fin de
ce cours.
CAS CLINIQUE
Anamnèse
• Fa2gabilité et intolérance à l'effort depuis 3 jours.
• Difficultés respiratoires depuis le ma2n
• Présence de sang dans la bouche : hématome sublinguale visible sur la photo.
Comme cela a déjà été vu,
Examen clinique : l'associa2on des muqueuses
• Muqueuses pâles pâles, d'une tachycardie et d'un
• Tachycardie pouls bondissant doit nous
• Pouls régulier, synchrone et bondissant évoquer une anémie, ce à quoi
• Tachypnée et respira2on superficielle on s'aLend puisqu'on sait que
• Sang dans la bouche l'animal saigne en bouche.
A cause des symptômes respiratoires qui sont vraiment assez important, ils ont
réalisé des radios du thorax (un peu sous-exposée ici donc un peu trop blanche).
CeLe radio montre des lésions avec un paLern inters22el à certains endroits mais
aussi parfois alvéolaire notamment au niveau du lobe diaphragma2que et en
regard du cœur. L'associa2on d'un paLern alvéolaire et d'un paLern inters22el et
le fait que ce ne soit pas tout à fait généralisé font qu’on a ici quelque chose qui
n'est pas typique d’une pathologie pulmonaire précise c'est à dire qu'ici on n’a
pas une pneumonie généralisée, pas de pneumonie par aspira2on parce qu'alors
on aurait des lésions que dans les lobes crâniaux, on n’a pas un œdème
cardiogénique qui serait essen2ellement péri-hilaire.
➝ Donc ici on pense soit à des hémorragies pulmonaires soit à un œdème non
cardiogénique (peut-être dû par exemple à un trauma crânien ou à une électrocu2on...) ou bien soit à une pneumonie
atypique. La pneumonie atypique est beaucoup moins fréquente que les hémorragies ou que l’œdème non
cardiogénique donc on ne la rencontrera pas très souvent.
Chez ce chien ci, étant donné qu'on a également du sang dans la bouche on pense essen2ellement à un syndrome
hémorragique.
✤ Grosses hémorragies avec forma2on d'hématomes comme on peut le voir au niveau du cou du berger allemand
où l'on a un énorme gonflement.
✤ Saignements cavitaires ou pulmonaires (hémothorax, hémoabdomen),
✤ Hémorragies au niveau des yeux (sclères). On pourrait également avoir des saignements au niveau de la sclère en
cas de troubles de l'hémostase primaire mais on aurait dans ce cas des pétéchies alors que là on a une grosse
hémorragie complètement généralisée au niveau des sclères des deux yeux.
✤ Hémorragies dans les ar2cula2ons = hémarthrose.
Lorsque l'on a un animal avec un trouble de l'hémostase secondaire, on doit demander au laboratoire la mesures des
temps de coagula2on. Le temps de Quick teste les voies extrinsèque et commune. CeLe mesure se fait sur du plasma
citraté, avec comme ac2vateur de la ThromboplasAne et du calcium.
⚠ C’est le test le plus sensible pour détecter une intoxica2on au warfarin/dicoumarol = roden2cide (= an2-vitamine
K). C’est très important de le savoir car la cause principale de troubles de l'hémostase secondaire chez le chien et le
chat, c'est l'intoxica2on aux roden2cides an2-vitamine K.
Le temps de quick peut être éventuellement prolongé en cas d'insuffisance hépa2que très sévère (car le foie est
l'organe de synthèse de la plupart des facteurs de la coagula2on), de CIVD, de carence isolée en facteur des voies
extrinsèque ou commune.
NB : Ce test est très sensible aux artéfacts (lipémie, hémolyse, trop long délai…).
➡ Temps de céphaline acAvé (PTT ou APTT)
Le Temps de céphaline teste les voies intrinsèque et commune. Il se mesure sur du plasma citraté avec de la céphaline,
un autre ac2vateur et du calcium.
Ce test est beaucoup moins sensible pour l'intoxica2on aux an2-vitamines K et moins sensible d'une manière générale
que le temps de Quick puisqu'il faut une déficience de plus de 70% en 1 facteur pour que le PTT soit prolongé alors
qu’il faut une déficience beaucoup moins sévère pour entraîner la prolonga2on du temps de Quick. Le temps de
céphaline sera prolongé dans les mêmes cas que celui du temps de Quick mais moins vite. Il sera aussi prolongé lors de
carence isolée en un facteur des voies intrinsèque ou commune ou lors d’artéfacts.
L'ac2vité de facteurs de coagula2on spécifiques est quelque chose que l'on ne demandera quasiment jamais dans
notre carrière. Ce sont généralement des spécialistes qui la demande pour diagnos2quer des maladies congénitales
rares (ex : les hémophilies).
En cas d'hémophilie, on aura un jeune animal qui présente des troubles de l'hémostase secondaire mais sans
intoxica2on aux an2-vitamine K. Dans ce cas on fait les temps de coagula2on, on essaye de localiser le problème à la
voie extrinsèque, à la voie intrinsèque ou à la voie commune. Si les deux temps de coagula2on sont augmentés, on
aura une aLeinte de la voie commune. Si on a uniquement une augmenta2on du temps de Quick, on aura une aLeinte
de la voie extrinsèque et enfin si on a uniquement une augmenta2on du temps de céphaline ac2vé alors on aura une
aLeinte de la voie intrinsèque. En fonc2on du résultat, on pourra demander l'ac2vité des différents facteurs de
coagula2on impliqués dans la voie aLeinte (la plupart des facteurs peuvent être aLeints). On enverra le prélèvement
de plasma citraté sur glace ou acheminé rapidement au laboratoire mais ce sont des laboratoires spécialisés à
l’étranger. CeLe analyse est possible pour la plupart des facteurs.
Il est important de faire un froUs même si l'on suspecte un trouble de la coagula2on plutôt secondaire car on peut
également avoir des troubles de la coagula2on mixte donc primaire et secondaire. Donc ce n'est pas parce qu'on a un
temps de coagula2on augmenté et donc un trouble de l'hémostase secondaire qu'il ne faut pas regarder l'hémostase
primaire car on peut avoir les deux en même temps (ex : en cas de CIVD, les deux types d’hémostases ne
fonc2onneront pas bien).
On voit que, chez Gipsy, le nombre de plaqueLes est normal sur le fross donc on n’a pas de troubles de l'hémostase
primaire mais en revanche on a une très forte augmenta2on des deux temps de coagula2on avec même une absence
de coagula2on au niveau de la voie extrinsèque. On a donc bien un trouble de l'hémostase secondaire. Comme les
deux temps de coagula2on sont augmentés, on a sans doute une déficience en plusieurs facteurs de coagula2on. On
pensera donc à une intoxica2on aux an2 coagulants.
DiagnosAc différenAel
Si on a un animal avec des troubles de l'hémostase
secondaire, soit c'est une déficience congénitale mais c'est
extrêmement rare et ça touche les jeunes animaux, soit ce
sont des déficiences acquises comme l'insuffisance
hépa2que très avancée (mais hyper rare et d'autres
symptômes associés), l'intoxica2on aux an2coagulants
(très fréquent) ou une CIVD (moins fréquent et associé à
un trouble de l'hémostase primaire avec des pétéchies et
une thrombocytopénie).
➝ Ici c’est probablement intoxica2on aux an2coagulants.
Ce n’est pas une CIVD car il n’y a pas de troubles de la
coagula2on primaire et ce n’est pas une insuffisance
hépa2que car il n’y a pas d'autres symptômes.
2.3 Intoxica7on aux roden7cides
➡ Pathogénie
➡ Signes cliniques
1) Transfusion : Tout d’abord il faut transfuser quand c’est nécessaire : ça dépend de l’hématocrite, de l’état clinique
(est-il très symptoma2que de l’anémie ?). En général on transfuse d’office quand l’hématocrite est inférieure à
15%, mais à par2r de 20% on peut songer à transfuser si on trouve que l’animal montre des signes d’anémie, si les
propriétaires vous disent qu’ils ont les moyens et si vous avez facilement accès à du sang d’un donneur.
Dans certains cas, il faut tout le temps transfuser, peu importe l’hématocrite (lors d’hémorragie pulmonaire ou lors
d’hémorragie dans le système nerveux) car ce sont des cas où l’hémorragie ne peut que s’aggraver et où
l’hématocrite est souvent sures2mée.
2) Vitamine K1 par VO : Parallèlement à ça on va donner de la vitamine K1 par voie orale (accompagnée d’un repas
riche en graisse si l’animal veut bien manger). En général on traite 4 à 5 semaines car les roden2cides qu’on trouve
actuellement sur le marché sont des roden2cides de 2ème ou 3ème généra2on (avant on trouvait des roden2cides
de 1ère généra2on qui avaient des demi vie très courte et donc il fallait traiter seulement pendant 7 à 10 jours). Il
faut bien s’assurer que les propriétaires trouvent la source des roden2cides afin que l’animal ne soit plus intoxiqué.
On demande à revoir l’animal 3 jours après l’arrêt du traitement pour refaire des temps de coagula2on. Si les temps de
coagula2on sont toujours augmentés (même légèrement augmentés), vous recommencez le traitement et là vous
reparlez avec les propriétaires qui doivent absolument trouver la source du poison.
On observe ça lors de :
✤ Sepsis ou endotoxémie : surtout chez le cheval qui est très sensible aux sepsis et aux endotoxémies donc il
développe rapidement une CIVD
✤ InflammaAon très sévère chez le chien : par exemple une pancréa2te très sévère
✤ Cancers : surtout des cancers hématopoïé2ques : soit des vaisseaux ( Hémangiosarcome) ou soit du sang
( leucémie, lymphome).
✤ Maladie hémolyAque à médiaAon auto-immune : c’est une maladie extrêmement inflammatoire à cause de
la grande quan2té de cytokines libérées dans la grande circula2on
✤ Suite à des traumas étendus (brulures, trauma important au niveau abdominal ou cutané)
La pathogénie de ceLe maladie est très complexe (nous ne serons pas interrogés dessus). Lors de CIVD il y a 3 phases :
Un EXCÈS DE COAGULATION : thrombi
Un EXCÈS DE SAIGNEMENT
Un EXCÈS DE FIBRINOLYSE
Une CIVD commence toujours par un excès de coagulaAon (c’est une maladie qui est d’abord pro-thrombo2que). Il y a
alors la forma2on de plein de pe2ts thrombis ou de quelques thrombis de très grande taille et donc il y a une
consomma2on de toutes les plaqueLes et de tous les facteurs de coagula2on. Comme il n’y a plus de facteur de
coagula2on et de plaqueLe disponibles, on assiste ensuite à des saignements.
Chez le chien et le chat, on arrive en général tard (même si ça ne fait que quelques heures que la CIVD a commencé)
car on arrive au moment où l’animal saigne énormément. La cause de la CIVD n’est pas quelque chose qui va faire
saigner, c’est quelque chose qui va le faire coaguler. Souvent la phase pro-thrombique n’est pas clinique or elle est très
importante car elle explique par exemple pourquoi on va avoir une insuffisance rénale aigüe (si on a 2 gros thrombus
dans les artères rénales, il n’y a plus d’oxygène qui arrive au niveau des reins et donc on est en insuffisance rénale
aigüe) ou une nécrose intes2nale (car on a des thrombus au niveau des artères mésentériques).
Chez le cheval c’est différent : en général la phase pro-thrombo2que est bien détectable en clinique. En clinique
équine, ils voient rarement les chevaux lors de la phase de saignement. Un cheval en phase de saignement n’a
quasiment aucune chance de s’en sor2r.
Ensuite, il y a un excès de fibrinolyse avec une augmenta2on des produits de dégrada2on du fibrinogène et des D-
dimères. Si un animal a des FDP (Produits de Dégrada2on du Fibrinogène) ou des D-dimères augmentés, ça veut dire
que la CIVD dure depuis déjà assez longtemps car on se trouve dans la 3ème phase de la maladie.
Il y a une cause primaire (ex : destruc2on 2ssulaire massive ou sepsis ou hémangiosarcome etc avec des lésions
endothéliales) provoquant la libéraAon de facteurs Assulaires et l’ac2va2on de l’agrégaAon plaque^aire provoquant
des thromboses micro vasculaires de façon généralisée ou diffuse dans le corps. Ceci entraine la consomma2on de
facteurs de coagula2on et de plaqueLes entrainant des saignements. Ceci entraine également des dommages
ischémiques au niveau 2ssulaire, une anémie hémolyAque micro angiopathique (cf chapitre sur l’anémie), mais ceci
entraine aussi l’ac2va2on de la plasmine qui elle entraine la fibrinolyse, avec une augmenta2on de produits de
dégrada2on du fibrinogène qui sont des an2 coagulants qui inhibent la thrombine, l’agréga2on plaqueLaire et qui vont
donc aggraver les symptômes de saignement : Il y a la mise en place d’un cercle vicieux.
En résumé :
• CIVD compensée :
o Effets pro coagulants compensés par an2coagulants
o Subclinique ou thrombose 2ssulaire
• CIVD décompensée :
o Phase d’Hypercoagulabilité (thromboses systémiques et 2ssulaires)
o Phase d’Hypocoagulabilité
▪ Rarement observée chez le cheval
▪ Hémorragie mul2ples (pétéchies et hématomes : mixte)
o Décompensa2on de mul2ples organes (ex : insuffisance rénale aigüe)
Pour diagnos2quer une CIVD il faut une OBLIGATOIREMENT une thrombocytopénie (sinon on n’a pas de CIVD : c’est
juste un trouble de l’hémostase secondaire) et des temps de coagulaAon prolongés (y compris le Temps de thrombine
si on le dose).
On peut également avoir une augmenta2on des produits de dégrada2on du fibrinogène (PDF) ou des D-dimères (ils
sont plus spécifiques que les PDF). On peut aussi avoir une faible concentra2on en fibrinogène (peu sensible).
A ce moment-là on a un diagnos2c de CIVD : il faut maintenant trouver la cause de la CIVD et la traiter rapidement.
Le pronos2c est toujours réservé voire mauvais et le traitement est compliqué ( traiter la cause, transfusions, etc).
Remarque : Le temps de thrombine est un temps que nous ne devons pas souvent demander. Ce test mesure la
transforma2on de fibrinogène en fibrine. C’est le meilleur test pour diagnos2quer une hypofibrinogénémie mais une
hypofibrinogénémie ça ne se rencontre que lors de CIVD ou de dysfibrogénémie (maladie congénitale extrêmement
rare).
En médecine humaine on parle beaucoup de la coagula2on ter2aire qui est enfaite la fibrinolyse.
Il ne faut pas oublier qu’il existe des anAcoagulants physiologiques. Tout est toujours une ques2on d’équilibre : en
coagula2on comme en endocrinologie, nous avons des feed back néga2fs, sans quoi les mammifères auraient des
états pro-coagulants beaucoup trop fréquents.
On peut doser l’An2thrombine III sur plasma citraté. Elle peut être diminuée lors de CIVD ou de PLE (entéropathie
associée à des pertes de protéines) ou de PLN (néphropathie associée à des pertes de protéines).
La conséquence de ceci est un état prothrombo2que lors de PLE (ex : Lymphangiectasie intes2nale) ou de PLN (ex :
amyloïdose rénale). En effet lors de PLE ou PLN on peut avoir des animaux présentés pour des thromboses à cause de
la diminu2on de l’An2thrombine III et donc de la diminu2on de l’ac2vité an2coagulante et donc une augmenta2on de
l’ac2vité coagulante.
La thrombocytose est une augmenta2on des plaqueLes (très fréquent chez le chien). Elle n’entraine quasiment jamais
de symptôme et ce n’est quasiment jamais un problème primaire. C’est secondaire à énormément de maladies, donc
ça ne nous aide pas beaucoup dans le diagnos2c, ça confirme juste que l’animal est bien malade.
1. Thrombocytose secondaire
✤ une InflammaAon : ça peut être une infec2on (infec2euse ou non), un trauma, une chirurgie, des maladies
à média2ons immune
✤ certaines Tumeurs non hématopoïéAques
✤ une déficience en Fer (cf chapitre sur les anémies)
✤ période Post-thrombocytopénie : Thrombocytose rebond
✤ Post-splénectomie : un animal sans rate est plus sujet aux infec2ons et fait des thrombocytoses
✤ Chez le cheval c’est possible après un exercice très intense (redistribu2on des plaqueLes)
2. Thrombocytose primaire
La thrombocytose primaire est rarissime. Elle est associée à des tumeurs de la moelle osseuse :
✤ soit une leucémie aigüe mégocaryoblas2que (plutot aigüe),
✤ soit une thrombocythémie essen2elle (plutôt chronique).
La leucémie aigüe mégocaryoblasAque est une aLeinte des mégacaryoblastes (précurseurs des plaqueLes). Son
diagnos2c est assez facile par le labo.
Une thrombocythémie essenAelle est extrêmement difficile à diagnos2quer d’un point de vue cytologique car on a
une augmenta2on des plaqueLes mais sans différence morphologique. C’est plutôt un diagnos2c d’exclusion posé par
un spécialiste.
CHAPITRE 5 - LES MARQUEURS HEPATIQUES
Nous allons traiter des marqueurs de maladies hépa:ques dans les analyses de sang, dont l’interpréta:on peut
signifier ou pas qu’il y ait une maladie hépa:que. C’est un chapitre très important de la biologie clinique, autant chez
les animaux de compagnie, les équins, que les animaux de rente. Le foie est un organe +++ important et très difficile à
inves:guer d’un niveau sémiologique car les symptômes sont très peu spécifiques, et c’est un organe très important
car son dysfonc:onnement peut mener à la mort.
I. RAPPELS DE PHYSIOLOGIE
Ces rappels de physiologie, micro-anatomie et d’histologie
sont fondamentaux pour la compréhension du cours.
C’est très important car la composi:on du sang au niveau des veines ou veinules-portes est différente de celle du sang
au niveau centro-lobulaire. Le sang circule au niveau des sinusoïdes de l’espace-porte vers la veine centro-lobulaire.
Les sinusoïdes sont bordés d’un épithélium fenestré (par des micro-trous, comme des hublots) ce qui permet des
échanges ++ intenses avec les hépatocytes. Ces derniers sont organisés en cordons longés par le sang. Des éléments
situés dans le sang venant de la veine porte vont être repris par les hépatocytes pour diverses ac:vités de :
• Synthèse : par exemple des acides aminés vont servir à former certaines protéines par les hépatocytes, celles-
ci vont être sécrétées vers les sinusoïdes puis rejoindre la veine centro-lobulaire
• DétoxificaHon de certains molécules : par exemple l’ammoniaque résultant de la diges:on des protéines au
niveau de l’intes:n grêle arrive par la veine porte hépa:que (au niveau de l’espace-porte) et en passant par les
sinusoïdes va être capté par les hépatocytes et y être transformé en urée. Celle-ci repasse alors par les
sinusoïdes pour rejoindre la veine centro-lobulaire. Donc avant le passage dans les sinusoïdes nous avons de
l’ammoniaque et après ce passage nous retrouvons de l’urée. C’est très important de bien comprendre cela.
Une 2ème chose très importante à comprendre est la formaHon et la circulaHon de la bile. La bile est formée de
pigments (bilirubine), de lipides, d’acides bililaires, de certains médicaments… La bile est produite par les hépatocytes
et elle circule de façon centrifuge contrairement au sang veineux. Elle rejoint les canalicules biliaires qui se jeQent dans
des canaux biliaires de plus en plus grands. La bile est finalement collectée au niveau du canal cholédoque.
Le foie est un organe impliqué dans tous les métabolismes :
✤ Protéique, avec la synthèse de :
• Albumine
• Facteurs de coagula:on
• An:-protéases
• Etc…
✤ Lipidique. Cf MAC : lipidose hépa7que du
chat
✤ DigesHon des graisses : via la synthèse et
l’excré:on d’acides biliaires
✤ Métabolisme du glucose : par exemple
via la synthèse de glycogène
✤ DétoxificaHon de certains métabolites
(ex : NH3) mais aussi de certains
xénobio:ques (ex : certains an:bio:ques)
✤ Stockage de différentes molécules
fondamentales dans la physiologie animale : vitamines, graisses…
Ceci explique la mul7tude de symptômes possibles lors de maladies hépa7ques, que l’on voit en hépatologie en MAC.
On peut parler aussi de lésions hépatocytaires. Nous allons parler d’enzymes hépa:ques. On ne dose pas des enzymes
mais on mesure plutôt leur ac:vité, donc quand on parle de la concentra:on en enzyme, c’est un abus de langage pour
parler de son ac:vité.
L’ac:vité des enzymes qui servent de témoin à la souffrance des hépatocytes se mesure sur tube sec ou sur tube
hépariné. Evidemment, comme pour toute analyse, les normes sont variables voire parfois fort variables d’un
laboratoire à l’autre donc il est difficile de comparer des valeurs si elles sont réalisées avec un appareil différent,
surtout si les modifica:ons de valeurs sont peu importantes. L’idéal est donc de toujours u:liser le même appareil.
Les 4 enzymes marqueurs de lésions hépato-cellulaires et couramment u:lisées en biologie clinique sont :
Important pour la suite (par:e 3) : Lorsqu’on a des lésions hépatocytaires qui donc entraînent une augmenta:on de
l’ac:vité des enzymes hépatocytaires (ex : ALT), parfois ces lésions sont accompagnées de cholestase intrahépa:que
(cholestase = ralen:ssement de l’excré:on de la bile). En effet même si au niveau microscopique l’espace n’est
quasiment pas visible entre les sinusoïdes, comme si tout était collé, lorsqu’il y a souffrance hépatocytaire souvent les
hépatocytes gonflent ce qui peut entraîner que la bile s’écoule moins bien (puisque on aura donc une compression des
canalicules biliaires) au niveau des canalicules biliaires (cholestase intrahépa:que), et donc cela peut provoquer une
augmenta:on de l’ac:vité d’autres enzymes : des enzymes de cholestase, comme la PAL.
CAS CLINIQUE
Anamnèse
• Anorexie et dépression depuis 3 jours
• Plusieurs vomissements depuis 24H
Examen clinique :
• Tachycardie
• Pouls artériel faible
• Muqueuses conges:ves
• Dépression
• Hypersaliva:on, nausées
• Douleur abdominale diffuse
La combinaison de symptômes « tachycardie + pouls faible + muqueuses conges:ves » montre qu’il est en choc. On ne
sait pas dire à ce stade si c’est un choc hypovolémique ou si c’est un autre type de choc. Voici son bilan sanguin :
➔ Cela montre qu’une augmenta:on de l’ALT est beaucoup plus souvent le reflet d’une affec:on extra-hépa:que que
d’une affec:on hépa:que primi:ve chez le chien et le chat ! Mais dans ces cas-là on aura une augmenta:on modérée
d’ALT (< 400), comme c’est le cas ici. En-dessous de ceQe valeur, ce n’est pas forcément une maladie hépa:que et si ça
l’est elle n’est pas forcément grave. AQen:on ça ne veut pas dire non plus que ce n’est pas une maladie grave, mais
chez ce chien-ci, dans ce contexte, on pense d’abord qu’il a une entérite.
L’ALT est une enzyme cytosolique produite par les hépatocytes, et un peu par les myocytes… donc ce n’est pas une
enzyme spécifique du foie. Elle est rela:vement spécifique du foie chez le chien et chez le chat mais se retrouve aussi
dans les muscles. Son ac:vité est beaucoup trop faible dans le sérum que pour être mesurée chez le cheval et le bovin
donc la mesurer n’a aucun intérêt chez eux.
Chez le chien et le chat, la sensibilité de ceQe analyse est +++ haute pour détecter les lésions hépa:ques. Par contre ce
n’est absolument pas spécifique d’un diagnos:c de maladie hépa:que primaire. Quand l’ALT est dans les normes,
généralement on n’a pas une maladie hépa:que primaire, mis à part pour une excep:on : le shunt porto-systémique
congénital (car dans ceQe maladie le foie est beaucoup trop pe:t et il n’y a pas d’inflamma:on). Dans toutes les autres
maladies du foie en général, l’ALT est augmentée. Donc c’est +++ sensible mais absolument pas spécifique ni pour un
diagnos:c de maladie hépa:que primi:ve, et au sein de ce groupe de maladies hépa:ques primi:ves absolument pas
spécifique pour une maladie en par:culier. Ça n’a donc pas de valeur diagnos:que, ni de valeur pronos:que. Par
exemple, parmi 3 chiens ayant la même maladie, ce n’est pas celui qui a l’ALT la plus haute qui aura le moins bon
pronos:c. Par contre, faire des mesures sériées a un intérêt chez un même animal comme monitoring d’évolu:on
(exemple : tous les 2 jours, sur un animal hospitalisé pour une hépa:te). Une augmenta:on montre que les lésions
sont encore très ac:ves, une diminu:on peut montrer que le problème est en train de se résoudre. Les augmenta:ons
les plus importantes (3000-5000 UI/L) sont (rarement) observées lors de nécrose hépatocellulaire ou d’inflamma:on,
donc en général dans les hépa:tes aiguës.
Comme dit précédemment, en cas de shunt porto-systémique (qui est une maladie congénitale vasculaire : cf
hépatologie en MAC), l’ALT n’est pas augmentée ➝ on a une masse hépa:que qui est beaucoup plus faible que chez un
animal normal donc on a même une ac:vité enzyma:que en général vraiment très basse.
✤ HépaHte réacHve : chez le chien, un peu moins chez le CT. C’est ce qui se passe lors d’une (gastro)entérite
sévère.
✤ GlucocorHcoïdes, phénobarbital (chien)
✤ HyperadrénocorHcisme (chien) ➝ maladie de CUSHING
✤ PancréaHte aiguë (cf MAC I) : maladie grave, poten:ellement mortelle, mais pas de lésions hépa:ques
primi:ves, simplement une inflamma:on con:guë qui entraîne ceQe augmenta:on d’ALT. Et parfois une
cholestase qui va entraîner secondairement un dysfonc:onnement des hépatocytes
✤ Hyperthyroïdie (chat) : augmenta:on de tous les métabolismes dont l’ac:vité des enzymes hépa:ques
✤ Sepsis : cf cours de Kris Gommeren
✤ Lors de toute hypoxie ou hypotension au niveau hépa:que. Les hépatocytes souffrent, en par:culier ceux au
niveau centro-lobulaire, donc ils se gonflent et il y a un relargage plus important d’enzymes hépa:ques. Cela
peut arriver lors d’hémorragie aiguë, lors de status epilep:cus (= quand un animal fait de nombreuses crises
d’épilepsie les unes après les autres ce qui entraîne une hypotension), lors d’insuffisance cardiaque droite…
✤ Lésions musculaires étendues (trauma, myosite) : rare chez les carnivores
✤ Dans tous les cas de nécrose, quand on administre certains médicaments comme le phénobarbital, la
primidone, le triméthoprime-sulfamidés
✤ HépaHte aiguë (qu’elle soit toxique ou infec:euse) et chronique (cf MAC)
✤ CholangiohépaHte (chat)
✤ Hyperplasie nodulaire bénigne : donc même lors de lésions qui ne donnent pas de maladie clinique
✤ Néoplasme hépaHque
✤ Lipidose hépaHque (chat)
✤ TraumaHsme abdominal (ex : coup de pied dans le ventre)
✤ Etc…
C’est une enzyme hépa:que, musculaire et érythrocytaire. Elle est donc encore moins spécifique du foie que l’ALT. On
considère que si l’augmenta:on de l’ac:vité de l’AST est beaucoup plus haute que celle de l’ALT, il faut penser à une
origine musculaire ou érythrocytaire donc rechercher une hémolyse, doser les CPK qui sont les enzymes musculaires…
Mais on ne voit pas souvent cela en tout cas chez les carnivores, c’est plutôt chez le cheval et le bovin. Cependant elle
est u:lisée dans les profils biochimiques de toutes les espèces. Vu que l’enseignant est clinicien en AC, en pra:que il
ne regarde jamais l’AST sauf s’il suspecte une maladie musculaire aiguë, ce qui est +++ rare (ex : la polymyosite aiguë
est +++ rare chez le chien). Donc au niveau hépa:que il regarde l’ALT, qui est plus spécifique que l’AST chez les
carnivores. Ce n’est pas la même chose chez le cheval et le bovin où par contre on n’a pas l’usage de l’ALT. L’AST
augmente pour les mêmes causes que celles qui entraînent l’augmenta:on de l’ac:vité de l’ALT, et il faut y ajouter
l’hémolyse et les maladies musculaires.
Ce sont des enzymes u:lisées seulement chez le cheval et le bovin. Elles sont ++ spécifiques des dommages
hépatocellulaires mais pas d’une maladie en par:culier. Par contre elles sont très peu sensibles car leur ½-vie dans la
circula:on est extrêmement courte chez ces espèces. Cela veut dire que s’il y a une lésion qui n’est pas ac:ve très
longtemps, GLDH et SDH pourraient être dans les normes, à cause de la ½-vie très courte.
✤ Extra-hépaHque :
• Lors de (sub)obstruc:on luminale car il y a un problème ou une lésion dans la lumière des voies biliaires
extra-hépa:ques, par exemple un calcul biliaire
• Pariétale = dans la paroi, par exemple une tumeur du canal cholédoque
• Extrapariétale, par exemple dans le cas d’une pancréa:te aiguë chez le chien. On a vu qu’une
pancréa:te aiguë sévère entraînait de l’ictère par une cholestase extra-hépa:que.
✤ Intra-hépaHque : On a vu que les canalicules biliaires étaient quasiment virtuels dans une situa:on
« normale ». La cholestase intra-hépa:que se produit si l’on a des lésions diffuses du foie avec de nombreux
canalicules (sub)obstrués. Cela arrive essen:ellement en cas d’hépa:te (cf l’explica7on avec le schéma du
lobule hépa7que). Il n’y aurait pas de cholestase intra-hépa:que si les lésions étaient ++ locales.
⚠ AQen:on qui dit cholestase ne dit pas ictère ! Qui dit cholestase sévère dit ictère clinique ➝ c’est seulement si la
cholestase est sévère. L’ictère est le jaunissement des muqueuses et parfois de la peau de l’animal. Donc s’il n’y a pas
d’ictère cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de cholestase !
✤ Une augmenta:on de molécules qui doivent se retrouver dans la bile et qui à cause d’une obstruc:on se
retrouvent dans le foie : la bilirubine essen:ellement (et le cholestérol). S’il y a cholestase, même extra-
hépa:que, la bile va stagner ++, à un moment au niveau des canalicules ça gonfle, la bile s’accumule, et ceQe
dernière va se retrouver dans les sinusoïdes puis la veine centro-lobulaire et donc dans la grande circula:on.
CAS CLINIQUE
1. PHOSPHATASE ALCALINE
Le dosage des phosphatases alcalines est de manière générale assez sensible pour détecter des maladies hépa:ques
mais très peu spécifique pour détecter des maladies du foie ➝ Pourquoi ? car il existe diverses isoenzymes dans divers
:ssus : os, intes:n grêle, foie, placenta, … C’est une ac:vité enzyma:que qui n’est presque pas exploitée chez BV, CV
car elle a une sensibilité très faible chez eux.
Mais chez le chien c’est une enzyme fort u:lisée, en plus, il y a des isoenzymes que l’on retrouve dans les autres :ssus
comme les os, le placenta. Il y a 2 isoenzymes synthé:sées par le foie : hépa:que (L-ALP) et cor:co-induite (C-ALP)
(devrait s’appeler médico-induit car pas uniquement induite par les glucocor:coïdes, aussi les an:épilep:ques)
$ Chez le chat, quelles sont les différences ? il n’y a qu’une seule isoenzyme hépa:que (pas de cor:co-induite), donc
lors d’une forte augmenta:on de la phosphatase alcaline chez le chat, est plus spécifique du foie que chez le chien où
il y a les 2.
Donc l’augmenta:on de phosphatase alcaline est plus spécifique du chat que du chien par contre la demi-vie est
extrêmement courte : - de 6h ce qui fait que c’est beaucoup moins sensible. L’augmenta:on de phosphatase alcaline
peut être extrêmement transitoire car la demi-vie est très courte. Donc chez le chat, la moindre augmenta:on de
phosphatase alcaline, nous fait d’office chercher d’autres maladies.
☞ Exemple : chat de 10 ans chez qui on fait un bilan de santé, si on a la phosphatase alcaline qui est juste doublée par
rapport à la valeur supérieure de l’intervalle de référence, il faut absolument doser T4, la glycémie pour voir s’il n’est
pas hypothyroïdien ou diabé:que. Alors que chez le chien, une augmenta:on légère de phosphatase alcaline, ce n’est
jamais inquiétant.
✤ L-ALP (hépaHque) : se retrouve au niveau de l’hépatocyte (au niveau de sa membrane canaliculaire) mais aussi
au niveau de l’épithélium biliaire
Marqueur de cholestase + dommages hépatocellulaires
Pour les cas où l’augmenta:on de phosphatase alcaline est moins importante, on se rend compte que ça ne vaut plus
la peine de faire le dosage de ceQe frac:on cor:co-induite ➝ pourquoi ? car les glucocor:coïdes induisent autant la L-
ALP que la C-ALP.
Chez le chat, c’est différent, il n’y a pas d’induc:on enzyma:que par les glucocor:coïdes puisqu’il n’y a pas
d’isoenzyme cor:co-induite, il n’y a pas non plus d’induc:on de la L-ALP.
Cela veut donc dire que la phosphatase alcaline est plus spécifique chez le chat que chez le chien.
% Il peut y avoir une augmenta:on des phosphatases alcalines chez le chien sans maladie hépaHque primiHve :
✤ InducHon enzymaHque :
• Hyperadrénocar:cisme
• Glucocor:coïdes
• Barbituriques (phénobarbital chez les épilep:ques)
• Stress métabolique chronique (parfois on a une augmenta:on chez un chien qui a une pathologie
chronique autre qu’au niveau du foie)
✤ Souffrance hépatocellulaire :
• DS, hypothyroïdie : dans ce cas-là, on aura toujours une augmenta:on de l’ALT.
• Hépa:te réac:ve
• Hypoxie hépa:que, hypotension
$ Il peut y avoir une augmenta:on des phosphatases alcalines chez le chat sans maladie hépaHque primiHve :
comme déjà dis précédemment, c’est beaucoup plus spécifique donc seulement lors de souffrance hépatocellulaire
lors de maladie hépa:que primi:ve.
✤ Souffrance hépatocellulaire :
• DS
• Hyperthyroïdie
• Hypoxie hépa:que, hypotension
L’augmenta:on lié à la phosphatase alcaline osseuse est marginale chez le chat car ce sont de pe:ts animaux qui ne
grandissent pas fort ➝ réduite, faible par rapport à l’ac:vité totale des phosphatases alcalines.
Il peut y avoir une augmenta:on des phosphatases alcalines lors de maladie hépatobiliaire :
CHIEN % CHAT $
Marqueur de cholestase intra- et extrahépa:que, qui est beaucoup moins influencé par l’induc:on enzyma:ques et
les maladies extrahépa:ques que la phosphatase alcaline. En d’autres mots, c’est plus spécifique d’une cholestase que
la phosphatase alcaline.
➡ C’est donc un test plus spécifique chez le chien et meilleur chez le BV et le CV. Par contre, la demi-vie est de
nouveau très courte chez le chat donc c’est très peu sensible.
Dias sur le CV passées (si ques7ons ➝ poser sur le forum à Mme Amory)
3. BILIRUBINE
La bilirubine non conjuguée résulte de l’hémolyse
essen:ellement au niveau de la rate, elle se lie à l’albumine
pour être transportée dans le sang et reprise par le foie pour
être conjuguée par celui-ci et se retrouver dans la bile. Elle
se retrouve ensuite dans le tube diges:f où elle sera
dégradée en par:e en stercobiline qui se retrouve dans les
ma:ères fécales mais une par:e va être réabsorbée sous
forme de bilirubine et d’urobilinogène dans le système porte
avec une par:e qui va repasser au niveau du foie par un
cycle entéro-hépa:que et une par:e qui va se retrouver dans
les urines (urobilinogène ou bilirubine dans certaines
espèces dans les urines mais en très faible quan:té).
En AC, on ne regarde plus la frac:on conjuguée et non-conjuguée, cela n’a aucun intérêt, cela ne permet pas de faire la
différence pour les cas douteux entre une anémie hémoly:que qui entraine l’augmenta:on de la bilirubine totale avec
surtout de la bilirubine non conjuguée et une cholestase extrahépa:que, de toute façon, le reste de la clinique et des
examens complémentaires va nous permeQre de savoir si c’est pré ou post-hépa:que.
La bilirubine se dose sur sérum ou plasma (dans un tube sec ou hépariné) ⚠ aQen:on : ne peut pas rester exposé à la
lumière ➝ en effet, la lumière entraine une dégrada:on de la bilirubine.
✤ Hémolyse
✤ Cholestase hépaHque
✤ Cholestase post-hépaHque (très rare chez BV)
✤ Anorexie (chez CT + CV) qui dure quelques jours peut entrainer une augmenta:on de la bilirubine qui ne va
pas entrainer de l’ictère sauf si on a une lipidose hépa:que en plus chez le CT. Cela entraine une augmenta:on
de la bilirubinémie car il y a une inhibi:on de la conjugaison de la bilirubine au niveau du foie, donc c’est
plutôt un problème métabolique au niveau du foie qui fait qu’il y a une augmenta:on de la bilirubine.
L’augmenta:on des enzymes de cholestase ou l’augmenta:on des enzymes de dommages hépatocellulaires ne veut
pas dire que le foie ne fonc:onne pas, ça veut dire que dans certains cas, il est lésé ou même dans certains cas, ça ne
veut rien dire au niveau du foie mais ça ne veut certainement pas dire qu’il y a une insuffisance hépa:que.
Le foie a une très grande capacité fonc:onnelle, il est beaucoup trop grand par rapport à l’usage que les animaux en
ont, donc ça permet de perdre une par:e sans pour autant avoir une insuffisance hépa:que. Il y a donc des signes
cliniques seulement lorsqu’une grande propor:on des hépatocytes est non fonc:onnelle par exemple lors de shunt
porto-cave.
Donc si l’animal présente une hépa:te chronique, par exemple si l’animal est épilep:que, il prend du phénobarbital ➝
ce qui entraine des lésions hépa:ques mais qui sont subcliniques mais il commence à avoir une hépa:te chronique ➝
il va falloir que 90% de son foie soit non fonc:onnel avant qu’il n’ait des signes cliniques mais parfois c’est déjà trop
tard à ce moment-là.
Donc on a besoin d’un diagnos:c précoce, qqch qui nous permet de dire qu’il y a une insuffisance hépa:que avant
qu’il n’y ait des signes.
On sait qu’il y a peu de corréla:on entre les valeurs d’enzymes hépa:ques et la fonc:on hépa:que donc il y a vraiment
besoin d’un bon diagnos:c.
Les acides biliaires dérives du cholestérol, sont synthé:sés au niveau du foie, ils sont sécrétés et sont u:le et
nécéssaire à la diges:on des graisses. Chez les carnivores, il y a une vésicule biliaire donc toute une par:e des acides se
retrouve dedans. (aQen:on : différent chez le CV qui n’a pas de vésicule biliaire, ils se déversent directement dans
l’intes:n. )
Les acides biliaires vont par:ciper à la diges:on des graisses dan l’intes:n, une par:e est réabsorbée au niveau de
l’iléon, une autre rejoint le colon et ces acides seront dégradés par des bactéries, se retrouveront sous forme d’acide
lithocholique notamment. Cet acide va soit se retrouver dans les ma:ères fécales, soit sera réabsorbé. 95% des sels
biliaires qui ont servi à l’absorp:on des graisses vont repasser dans le système porte (qui amène le sang au foie), ces
acides biliaires ne sont plus ac:fs, ils ont été un peu transformés. Ils arrivent donc via le système porte, passent au
niveau des sinusoïdes et sont recaptés par les hépatocytes où ils sont retransformés en acides biliaires ac:fs.
On va meQre en place un repas d’épreuve avec un dosage avant et après des acides biliaires, pour tester la capacité du
foie à capter les acides biliaires après les repas. Si le foie fonc:onne (masse hépatocytaire suffisante pour avoir une
fonc:on normale), cela veut dire que dans les 2h après le repas, la majorité des acides biliaires aura été réabsorbé par
les hépatocytes et donc ne se retrouvera pas dans la grande circula:on.
Les valeurs à jeun sont moins sensibles que les valeurs après le repas d’où l’u:lité du repas d’épreuve pour détecter
une insuffisance hépa:que, donc plus de valeur diagnos:c avec la valeur après le repas qu’avant le repas. AQen:on :
on ne peut pas faire de repas d’épreuve chez le CV mais on peut quand même doser les acides biliaires mais comme il
n’y a pas de vésicule biliaire (ce qui est mis à profit en faisant le test à l’épreuve chez les carnivores domes:ques).
Protocole :
• À jeun depuis 12h
• T0 (première valeur) + pe:t repas riche en graisse (-> entrain la produc:on de cholecys:kinine lorsque le repas
arrive dans l’estomac et entraine la contrac:on de la vésicule biliaire donc tous les acides biliaires arrivent au
bon moment dans le duodénum, lorsque le bol alimentaire y arrive). Le repas doit être pe:t car s’il est trop
gros, il y aura vraiment beaucoup de graisse à ce moment-là qui sera absorbée et 2h après, il y aura encore
beaucoup de graisses dans le sang -> lipémie ce qui empêche un dosage fiable des acides biliaires.
• T2h (seconde valeur)
Contre-indicaHons : Animal présentant un ictère hépa:que ou post hépa:que car les sels biliaires seront de toute
façon élevés à cause de la cholestase (bilirubine + sels biliaires sont passés dans le sang).
Si normal, pas grave, ce n’est pas toujours dans les normes mais ce n’est pas d’office signe d’une maladie hépa:que.
Outre les modifica:ons liées à l’individu, on peut tout simplement avoir une augmenta:on légère à modéré pour une
raison X ou Y mais non lié à une maladie du foie.
Toute anomalie dans le repas d’épreuve sans ictère ou SPS congénital doit mener à la réalisa:on e biopsies hépa:ques
chez le chien ou le chat, ce n’est pas souvent réalisé ➝ erreur.
Autres anomalies possibles (mais tardives) lors de dysfonc:on hépa:que (en général déjà symptoma:que on peut
avoir ces symptômes qui ne sont pas spécifiques du foie) :
• Urée trop basse
• Hypoalbuminémie
• Hypoglycémie
• Allongement des temps de coagula:on car on a une diminu:on des facteurs de coagula:on
Ces autres anomalies ne sont pas spécifiques d’une insuffisance hépa:que, au contraire de l’augmenta:on des acides
biliaires quand il n’y a pas d’ictère.
CHAPITRE 6 - GLYCÉMIE, HYPERLIPIDÉMIE ET
PHOSPHORE
I. LE GLUCOSE
1. LA GLYCÉMIE
La glycémie est la concentra:on en glucose dans le sang. Elle est très souvent testée ou dosée, donc dans tous les
bilans sanguins complets, mais aussi dans certains cas par:culiers par exemple lorsqu’il y a des crises épilepHformes
(on veut voir s’il y a une hypoglycémie), ou lorsqu’on suspecte un diabète sucré (là on regarde s’il y a hyperglycémie).
Idéalement on dose la glycémie chez le chien ou le chat à jeun depuis 12h. Evidemment ce n’est pas toujours possible,
si par exemple l’animal arrive en urgence, mais si c’est une consulta:on pour une maladie chronique ou pour un bilan
de santé il vaut mieux qu’il soit à jeun. Chez le chat, il faut aussi limiter le stress lors de la prise de sang car il peut faire
très rapidement une hyperglycémie de stress (cf chapitre sur le diabète sucré) : c’est l’effet « blouse blanche ».
La glycémie ne se dose pas sur sérum donc il ne faut pas prendre le sang sur un tube sec, sinon le glucose va être
consommé par les globules rouges et donc après centrifuga:on le sérum con:endra beaucoup moins de glucose que
ce qu’il y avait dans le sang au moment de la prise de sang. Donc il faut prélever le sang sur un tube gris lorsqu’on veut
doser la glycémie. Les codes couleur sont les mêmes dans tous les pays du monde. Le tube gris con:ent du fluoride de
sodium qui inhibe la glycolyse. Sinon, on peut éventuellement le faire sur plasma, à condi:on que celui-ci soit séparé
rapidement des globules rouges et des globules blancs, qui sont les cellules qui vont consommer le glucose dans le
tube. Cela implique qu’il faut prendre le sang, le meQre dans un tube hépariné par exemple et centrifuger directement
pour récolter le plasma. Ce n’est pas évident à faire, souvent on n’a pas le temps et si on doit l’envoyer au labo
évidemment il sera trop tard. Donc autant prendre un tube gris si on le fait soi-même.
NB : Ne jamais connaître les intervalles de référence (70-110 mg/dL), qui d’ailleurs peuvent varier d’une popula:on de
chien ou de chats à l’autre, et il faut encore moins les connaître chez les différentes espèces, mais il faut quand même
avoir une idée d’une glycémie normale : aux alentours de 1 g/L = 100 mg/dL. C’est quand même bien de savoir qu’en-
dessous de 0,7 g/L = 70 mg/dL il s’agit d’une hypoglycémie.
La glycémie peut donc se mesurer avec :
• un tube gris sur un automate de biochimie (au labo ou au cabinet)
• un glucomètre : cf courbe de glycémie de suivi du traitement d’un
diabète sucré en MIPA. C’est une technique très simple, que l’on fait au
cabinet. Là on ne doit pas prendre du sang dans un tube : on prélève
une gouQe de sang au niveau de l’oreille du chat ou du chien. C’est le
même système que pour les personnes diabé:ques (cf figure) où on
fait une toute pe:te lésion au bout d’un doigt avec une pe:te aiguille ;
une gouQe de sang perle, monte par capillarité dans une pe:te :geQe,
arrive à l’intérieur du testeur et 2 secondes après on a la glycémie. Il
faut savoir que la glycémie n’est pas aussi précise que si elle était faite
par un automate de biochimie, notamment pour les valeurs hautes (>
300 mg/dL). Le glucomètre sous-es:me souvent la valeur réelle. Par
contre cela permet d’éliminer aisément l’hypothèse d’une
hypoglycémie et c’est justement le contexte dans lequel on doit u:liser
un glucomètre, si on n’a pas d’automate de biochimie. Cela permet en
effet de gagner du temps par rapport à si on envoyait le tube gris au
labo, par exemple si on suspecte une hypoglycémie chez un animal qui
fait une crise d’épilepsie (on ne sait pas aQendre d’avoir les résultats le soir-même). Il faut toujours u:liser le
même glucomètre.
CAS CLINIQUE
C’est un cas d’hypoglycémie. Il s’agit d’un cas rare mais l’important est la démarche
diagnos:que.
Anamnèse :
• Phases de faiblesse depuis plusieurs semaines
• Hématochézie (= sang frais dans les selles) depuis 15 jours
• 1 crise épilep:forme la veille ➝ c’est ce qui a décidé les gens à venir consulter. Les phases de faiblesses étaient
intermiQentes, l’animal allait à chaque fois mieux après, et c’était l’été donc les propriétaires avaient plutôt
aQribué ceQe faiblesse temporaire à la chaleur. De plus, l’hématochézie ne devait pas être très importante pour
ne pas avoir consulté plus tôt. Par contre les crises épilep:formes affolent les gens.
Examen clinique :
• Bon état général
• Examen neurologique normal. Il est toujours à faire lorsqu’un animal fait une crise épilep:forme, pour voir s’il
n’y a pas d’autres symptômes neurologiques qui pourraient être le signe d’une aQeinte lésionnelle structurelle
au niveau du cerveau (cf MAC I neurologie)
• Toucher rectal (car hématochézie) : sang frais sur le gant (donc confirme), inconfort (mais peu de chiens
apprécient le toucher rectal de toute manière)
C’est un cas un peu par:culier et qui a priori peut sembler difficile. Quand il y a plusieurs problèmes comme cela, ou
quand un cas paraît difficile, ne pas hésiter à faire la liste des différents problèmes, pour ne pas par:r dans tous les
sens et perdre le fil.
DiagnosHc différenHel :
Pour l’hématochézie, on a seulement le choix entre une coagulopathie et une tumeur recto-colique.
Finalement, peu de choses se croisent entre elles, on a alors l’impression de 2 maladies différentes : peut-être que ce
chien n’a pas de chance, a une lésion au niveau du côlon-rectum et en plus une épilepsie essen:elle qui commence ou
quand même une anomalie métabolique. Pour inves:guer ces anomalies métaboliques éventuelles, on fait un bilan
sanguin :
On dis:ngue 3 causes principales entraînant une hypoglycémie suffisamment sévère que pour entraîner des
symptômes de crise épilep:forme :
✤ Insulinome pancréaHque : tumeur maligne des cellules β du pancréas (cf épilepsie en MAC I). Il y a synthèse
d’insuline et cet excès entraîne une hypoglycémie. Les symptômes seront des crises d’épilepsie ou de la
faiblesse.
✤ Syndrome paranéoplasique (autre qu’un insulinome pancréa:que) : beaucoup plus rare. On parle de
syndrome paranéoplasique parce que la tumeur sécrète un facteur ou une protéine qui va avoir une ac:on à
distance de la tumeur, sécrétant soit de l’insuline soit des molécules proches de l’insuline, qui vont produire un
effet insulinique. On va donc avoir une hypoglycémie secondaire à certaines tumeurs (foie, intes:ns que ce
soit le côlon ou l’intes:n grêle), mais c’est très rare.
✤ Chiots de race toy : yorkshire-toy, chihuahua, shih-tzu, etc…
D’autres causes d’hypoglycémie sont possibles, mais l’hypoglycémie sera moins sévère, va être en général
asymptoma:que :
✤ Hypoadrénocor:cisme (cf Endocrino)
✤ Insuffisance hépa:que en phase terminale : mais on aurait d’autres symptômes avec
✤ (Malnutri:on chronique)
✤ (Iatrogène : si on a injecté trop d’insuline)
Dans notre cas clinique, on a une hypoglycémie sévère avec des signes cliniques, donc si on regarde les causes
principales d’hypoglycémie, le chien peut avoir soit un insulinome pancréaHque, soit un autre syndrome
paranéoplasique (ce n’est pas un chiot de race toy). Il se fait aussi que l’insulinome pancréa:que est une tumeur qui
apparaît seulement chez les chiens âgés (cf MAC I). Donc il est probable que ce chien ait un autre syndrome
paranéoplasique et qu’il ait une autre tumeur qu’un insulinome, qui provoque
l’hypoglycémie. Comme vu précédemment, ce peut être surtout une tumeur du foie ou
de l’intes:n, maintenant on peut peut-être croiser cela avec l’hématochézie. On a donc
recherché une tumeur chez ce chien. Il n’y avait rien à l’échographie abdominale mais la
colonoscopie a révélé une masse à la jonc:on côlon-rectum (cf photo), qui est un
leiomyome colique. Justement, ce dernier est bien connu pour entraîner une
hypoglycémie paranéoplasique. Le chien a été opéré (exérèse chirurgicale) et a guéri.
C’est une maladie rare, elle n’est pas forcément à retenir, c’est simplement pour illustrer à
la fois le raisonnement clinique face à un cas complexe et l’hypoglycémie.
DiagnosHc différenHel :
✤ Diabète sucré
✤ Acromégalie (chat) : l’excès d’hormone de croissance entraîne une résistance à l’insuline
✤ Stress (chat !!!) : il entraîne une hyperglycémie transitoire, donc ne pas faire un diagnos:c de diabète sucré
chez un animal ayant seulement une hyperglycémie de stress.
Rappel : pour faire la différence avec une hyperglycémie chronique, la fructosamine peut être dosée
✤ Post-prandiale : hyperglycémie toujours modérée
✤ Dioestrus (chienne âgée) : on peut avoir une résistance à l’insuline et un état d’abord pré-diabé:que qui peut
mener à un diabète sucré
✤ PancréaHte aiguë sévère : on peut avoir une hyperglycémie transitoire
✤ HyperadrénocorHcisme (maladie de CUSHING) : on peut avoir une très légère hyperglycémie à cause de l’effet
an:-insuline des glucocor:coïdes, pouvant éventuellement s’accompagner de glucosurie, parce qu’on peut
avoir une hyperglycémie à 2 g/L mais on ne va jamais avoir une hyperglycémie à 4 g/L
✤ Fluides, nutri:on parentérale (donc iatrogène) : par des fluides riches en glucose
✤ Médicaments (cor:coïdes, progestagènes, cyclosporine…). L’usage de cyclosporine chez le chat peut entraîner
une résistance à l’insuline.
Remarque : On ne reparle pas de l’hyperglycémie car cela a été vu abondamment dans le cours sur le diabète sucré.
II. HYPERLIPIDÉMIE
1. DÉFINITION
2. PRÉLÈVEMENTS
Lorsqu’on veut évaluer les lipides (on ne le fait jamais en urgence), c’est toujours sur un animal bien à jeûn depuis
10-12h.
✤ Cholestérol : est mesuré très fréquemment, se retrouve dans la plupart des bilans de santé (au contraire des
TG)
✤ TG : mesure occasionnelle que le vétérinaire doit demander au labo (peu fréquent pour le prof car on lui dit
que le plasma est hyperlipémique ➝ on sait qu’il y a des TG dedans de façon très augmentée mais parfois
peut-être légèrement augmenté sans grande modifica:on macroscopique de l’aspect du plasma).
Les 2 analyses se font sur sérum ou sur plasma hépariné ou tube hépariné.
CAS CLINIQUE
• La cholestase est-elle possible ? en regardant le bilan, la GammaGT est légèrement augmentée donc on peut y
penser mais la bilirubine est dans les normes donc ce n’est pas une cholestase.
• Est-ce qu’il pourrait avoir un syndrome néphro7que ? pas totalement exclu ➝ analyse d’urine pour cela.
• Une dysendocrine est-elle possible ? la glycémie est dans les normes donc DS à éliminer mais il peut avoir une
hypothyroïdie ou un cushing car c’est un chien qui vient pour fa:gue mais le fait qu’il fasse de l’intolérance à
l’effort est plus en faveur d’un cushing surtout à 9ans ➝ bilan sanguin qui montre une augmenta:on sévère des
phosphatases alcalines totales.
CAS CLINIQUE
Contexte
• Suivi d’épilepsie
• Traité avec phénobarbital et KBr
Il vient pour un contrôle ➝ on voit que son sérum est hyperlipémique donc riche en TG.
Dans notre cas, c’est surement du au phénobarbital, il entraîne une hyperlipémie, ce qui est embêtant car elle
empêche un dosage fiable des acides biliaires or ce médicament est hépatotoxique avec un usage chronique, il peut
entrainer une cirrhose ➝ donc ces animaux sont testés régulièrement avec des repas d’épreuve avec dosage de acides
biliaires (non faisable lors d’hyperlipémie) ➝ il faudra donc changer le traitement.
Les conséquences d’une hyperlipémie :
• Asymptoma:que en général sauf si c’est très sévère (> 1000mg/dL) où il peut y avoir une hyperviscosité
sanguine et avoir les mêmes symptômes (signes neurologiques essen:ellement, dépressions, circling, ataxie,
crise épilep:formes, …).
• Cela prédispose aux AVC, thrombo-embolies, pancréa:te aigue, … C’est qqch qui est à surveiller et idéalement
à essayer de résoudre, notamment en trouvant la cause et la traitant.
• Est à la base de nombreux artéfacts en biologie clinique, pas seulement les acides biliaires d’autres aussi. Une
fois qu’on a un sérum ou plasma hyperlipémique ➝ il faut interpréter toutes les autres analyses de façon
extrêmement prudente.
III. PHOSPHORE
Il peut soit être trop bas (hypophosphatémie), soit être trop haut.
1. HYPOPHOSPHATÉMIE
C’est qqch qui est rela:vement rencontré et qui est souvent un artéfact.
L’hypophosphatémie n’est en général pas un problème, en général elle est modérée et > 2mg/dL et sans
hypercalcémie. On ne s’en préoccupe donc pas.
Par contre, si elle est plus basse et associée à une hypercalcémie, ce qui veut dire en général qu’il y a une
hyperparathyroïdie, cela peut poser problème mais surtout l’hypercalcémie qui pose problème.
➡ En résumé, l’hypophosphatémie : on s’en occupe que si elle est vraiment sévère, elle est souvent due soit un
artéfact ou à une prise de sang difficile.
2. HYPERPHOSPHATÉMIE
CHAPITRE 7 - SYSTEME URINAIRE
Le système urinaire comprend 2 reins qui sont reliés chacun à la vessie via l’uretère. L’uretère est un simple conduit
entouré de muscle lisse qui fait progresser par péristal:sme l’urine, collectée dans le bassinet, vers la vessie. La vessie
et l’urètre servent uniquement de stockage/vidange de l’urine. Le système génital est étroitement associé à l’urètre
(ves:bule, vagin chez la femelle et la prostate chez le chien). C’est pour cela qu’une inflamma:on du système génital
peut venir perturber par exemple la composi:on des urines.
Reins :
✤ Sta:on d’épura:on des différentes déchets par les urines (urée, créa:nine, gastrine,…, autres toxines
« urémiques »)
✤ Régula:on liquide extracellulaire : régula:on du volume et de la composi:on du LEC
• Concentra:on/dilu:on des urines via l’ADH
• Electrolytes ions : Na+, Cl-, K+, Ca2+, PO4- via l’ADH et la PTH
• Equilibre acido-basique : H+, HCO3-
• Autres : glucose, protéines, acides aminés, vitamines,…
✤ Synthèse hormonale :
• erythropoïé:ne (EPO) (s:mula:on et produc:on de GR dans la moelle osseuse)
• rénine (régula:on de la pression artérielle par le système rénine angiotensine aldostérone (SRAA))
o Vit D3 (mécanisme phospho-calcique impliqué dans la forma:on des os entre autre)
Le sang va nous donner des données importantes sur la fonc:on rénale. L’urine va donner des indica:ons sur un bon
ou mauvais fonc:onnement rénal mais également des informa:ons sur les voies urinaires (cavité pyélique, rein,
uretères, vessie et urètre).
Néphron
Le néphron est capable de concentrer mais aussi de diluer les urines. Il va diluer les urines au maximum pour éviter
une hypervolémie.
L’ultrafiltrat qui provient de la filtra:on du plasma au niveau du glomérule, à une osmolarité ± semblable à
l’osmolarité du sang (300 mOsm). Tout au long du passage de l’ultraùiltrat dans le néphron et la médullaire, au plus on
descend au plus il va y avoir une capacité de concentra:on des urines. On va arriver au bout de la médullaire avec une
urine extrêmement concentrée (1200 mOsm). Au fur et à mesure que l’urine avance le néphron, elle sera diluée (100
mOsm). Avant d’arriver dans le tube collecteur, l’urine sera diluée dans le tube
contournée distal. Ce n’est que sous l’ac:on de l’ADH que l’urine va être
reconcentrée en retraversant tout ce gradient médullaire. En présence d’ADH, il y
avoir une ouverture des aquaporines (= pe:ts pores dans les cils tubulaires) qui vont
laisser passer passivement l’eau. CeQe eau va être réabsorbée vers la médullaire
(riche en sodium et urée) afin d’obtenir des urines extrêmement concentrées. Chez
un chien de taille moyenne, il peut y avoir un passage jusqu’à 1000L/jour par les
reins mais il ne va produire que 0,5L-1L d’urine grâce à l’ADH qui a réabsorbé un
maximum d’eau.
Par contre en absence d’ADH (par exemple quand on boit beaucoup d’eau ou de
bière). Pour éviter une hypervolémie, il va y avoir une absence d’ADH ➝ pas de
réabsorp:on d’eau au niveau du tube collecteur ➝ urines extrêmement diluées.
II. TESTS DIAGNOSTIQUES DE LA FONCTION RÉNALE ET DES VOIES URINAIRES
1. Analyse urinaire
✤ Au jet : Eviter de prendre le 1er jet car il a servi à neQoyer l’urètre, le prépuce ou le ves:bule. Prendre à mi-jet
(mid-stream) pour avoir l’urine la plus propre possible.
✤ Vidange manuelle (« taxis externe ») : il faut pousser sur la vessie pour s:muler la contrac:on vésicale et
maintenir une pression pour pouvoir prélever.
✤ Sondage/cathétérisme. On ne va jamais sonder un chat car il faut l’endormir. La chienne c’est aussi compliqué car
il faut la tranquilliser.
✤ Il est préférable de réaliser une cystocentèse qui consiste en l’introduc:on directe d’une aiguille dans la vessie
pour aller prélever stérilement l’urine. Il faut bien orienter l’aiguille vers le corps de la vessie pour que la vessie se
retracte le long de l’aiguille afin de ne pas abimer la vessie. C’est la seule méthode valable pour faire une culture
bactérienne car elle est stérile.
➡ Analyse des urines fraîches (< 6-8h) et dans les 30’ pour analyser les cristaux car le changement de
température va former ou dissoudre in vitro les cristaux (struvite, oxalate de calcium)
➡ Conserva:on au réfrigérateur pour éviter une croissance bactérienne non voulue.
Couleur :
- jaune (foncée-claire) = normal
- orange (concentrée, bilirubine ?)
- rouge (hématurie, myoglobunurie ?)
- brune (myoglobinurie, methémoglobine ?). NB : Extrêmement rare chez le chien mais très fréquent chez le
cheval.
Turbidité :
- Claire, transparente = normale
- Trouble ? ➝ cellules, cristaux, lipides,…
⚠ Chez le cheval les urines sont toujours troubles car elles sont très riches en lipides !
Mesure de la densité urinaire au moyen d’un refractomètre. En fonc:on de la présence ou absence d’ADH on aura des
urines concentrées à diluées.
Chaque pe:t carré correspond à une analyse biochimique sur la :geQe urinaire.
✤ pH : norme entre 5-8,5. Un pH alcalin > 7,5 peut être compa:ble avec une infec:on urinaire comme
typiquement Staphylococcus proteus qui sont uréases +. Elles transforment l’urée en ammoniac ➝
alcalinisa:on des urines. Le pH aide au management des calculs urinaires (dissolu:on, préven:on).
✤ Corps cétoniques : présence d’acétone, acétoacétate, ßOH-butyrate ➝ indique une lypolyse importante
• présence AVEC glucosurie : diabète sucré céto-acidosique
• présence SANS glucosurie : anorexie prolongée
✤ Bilirubine : elle n’a pas trop d’intérêt pour le prof car on la dose lors d’une analyse sanguine. On peut en voir
quelques traces dans les urines chez le CN car leurs reins sont capables de la conjuguer.
➡ présence : hyperbilirubinémie
✤ Sang (GR / Hb / Mb) : normalement il ne doit pas en avoir dans les urines.
➡ Si la :geQe est posi:ve pour le sang, il faut centrifuger l’échan:llon. Si il y a un culot ➝ GR ; culot
➝ Hb : hémolyse ou Mb : myopathie (CV +++)
Les normes RCPU sont < 0,5 CN et < 0,4 CT. Si le rapport est :
• de 1-2 : ++ tubulopathie
• de 3 : ++ glomérulopathie.
Ques7on : Entre un animal qui a une urine diluée avec une protéinurie et un animal qui a une urine concentrée
avec protéinurie, qui va perdre le plus de protéine ? celui avec l’urine la plus diluée, éliminera plus d’urine et
donc beaucoup de protéine ! Une urine concentrée aura plus de créa:nine qu’une urine diluée.
Remarque : les grands animaux ont une urine alcaline et auront une :geQe TOUJOURS posi:ve ➝ ne pas l’u:liser.
L’analyse des nitrites, urobilinogène, d.u, leucocytes n’est pas fiable chez les animaux domes:ques pour les raisons
suivantes :
• nitrites : chez certains animaux il peut y avoir la présence de bactéries qui transforment le nitrite en nitrate.
C’est très spécifique d’une infec:on urinaire. Cependant il y a plein de bactéries qui ne produisent pas de
nitrate, on ne peut alors pas affirmer qu’il n’y pas d’infec:on urinaire si les nitrites sont néga:fs.
• leucocytes : L’enzyme testée est la leucocyte estérase. Ce n’est pas du tout fiable chez le chat. Si c’est posi:f il
y a une inflamma:on (et pas une infec:on !) mais si le test est néga:f cela n’exclut rien.
Les alterna:ves pour tester les nitrites et les leucocytes respec:vement sont la culture bactérienne et la cytologie des
urines.
1.5 Culot/Sédiment
• Struvite ➝ cercueil
• Oxalate de Ca ➝ enveloppe carrée
• Urate d’ammonium ➝ oursin, pomme
de pin
• Cys:ne ➝ hexagone transparent
NB : Certains chiens chats peuvent avoir des cristaux physiologiquement : ils sont amorphes, il est possible qu’il y ait
quelques struvites ou oxalates de Ca.
L’analyse des cristaux doit être rapide pour éviter la dissolu:on des cristaux. Par contre en les meQant un certain
temps au frigo, on augmente le nombre et la taille des cristaux.
On peut avoir des cristaux (physio ou patho) sans l’appari:on de calculs et inversement.
Le type de cristal ne peut pas prédire à 100% la nature du calcul. Calcul de nature X ➝ cristaux Y.
Pas encore d’actualité, plutôt au niveau recherche. Consiste en un dosage des enzymes, protéines tubulaires pour
montrer une souffrance tubulaire.
2. Analyse sanguine
✤ Hématologie
• Globules rouges :
- Anémie : manque de produc:on EPO. Exemple : insuffisance rénale chronique.
- Hémoconcentra:on : lorsque l’animal est déshydraté, l’animal est PU/PD. L’animal est d’abord en polyurie car
le rein n’est plus capable de concentrer ses urines et en réac:on à cela l’animal peut ne pas boire
suffisamment pour compenser ses pertes urinaires. L’animal est déshydraté ➝ augmenta:on de l’hématocrite
➝ augmenta:on des protéines totales.
• Le dosage de la créaHnine permet une bonne es:ma:on du DFG. Elle provient de la phosphocréa:ne (protéine
musculaire) qui va être dégradée progressivement en créa:nine, qui est un déchet, et sera uniquement filtrée par
les reins. C’est pourquoi on es:me qu’elle donne une bonne es:ma:on du débit de filtra:on glomérulaire.
L’es:ma:on n’est pas parfaite car elle dépend de la masse musculaire ➝ Les lévriers par exemple peuvent avoir
un taux de créa:nine un pe:t peu plus augmenté (car plus de masse musculaire). Inversement les vieux chats
maigres typiquement insuffisant rénaux peuvent avoir moins de muscles donc moins de produc:on de créa:nine
et donc une créa:nine faussement basse.
➝ La créa:nine va augmenter lorsque l’élimina:on du déchet ne se fera plus.
Le lien entre la créa:nine et le débit de filtra:on
glomérulaire est une rela:on hyperbolique.
Donc quand on a 100% des néphrons fonc:onnels on
a une créa:nine sanguine normale. On va dire que la
valeur seuil au niveau du laboratoire c’est plus ou
moins 1,8 à 2 mg/dl. On peut perdre beaucoup de
néphrons pour une augmenta:on que très modérée
de créa:némie. Et c’est quand on dépasse la
destruc:on de ¾ des néphrons que la créa:nine
commence à dépasser le seuil et qu’on dit qu’elle
augmente. Ensuite, dans l’autre par:e de l’hyperbole, une légère perte de néphrons supplémentaire augmente
fortement la créa:némie.
C’est pourquoi il est important de pouvoir objec:ver une légère augmenta:on de créa:némie même dans les valeurs
usuelles (le chien/chat perd peut-être des néphrons). Par contre il ne faut pas trop s’aQarder à une différence de
créa:nine lorsqu’elle est fortement augmentée car parfois cela se joue à un pe:t pourcentage de néphrons. Passer à
une créa:némie de 5 à 6 c’est catastrophique sur papier mais en réalité l’animal n’a perdu que quelques néphrons en
plus donc il ne faut pas hyper-interpréter quand on est dans des valeurs hautes de créa:nine.
Il y a plus d’éléments qui interviennent dans ce marqueur comparé à la créa:nine.
- Au niveau du catabolisme protéique, cela peut être des protéines exogènes comme endogènes. Un animal qui
mange un steak bien saignant va apporter beaucoup de protéines à dégrader, et donc va augmenter faussement le
taux d’urée. Le sang est rempli de protéines (albumine etc), donc un animal qui saigne de l’intes:n va avoir un
taux d’urée augmenté et une créa:nine complètement normale vu que ce n’est pas un problème rénal juste une
produc:on excessive d’urée.
- Lors d’insuffisance hépa7que on aura une produc:on d’urée diminuée.
- L’urée est le déchet final qui sera filtré par le glomérule mais peut être un peu réabsorbée par les tubules, cela
dépend du flux tubulaire. On peut imaginer les molécules d’urée comme des pe:ts canards dans une foire qui
circulent sur une pe:te rivière et des pe:ts enfants qui ont une fréquence bien déterminée pour aller chercher
ces pe:ts canards. Les enfants ont une vitesse constante. La réabsorp:on d’urée se fait de façon constante mais si
le flux tubulaire est lent, on va réabsorber plus d’urée, les enfants auront plus de temps pour aller chercher les
canards. Si le flux tubulaire est rapide, on aura moins l’occasion d’aller rechercher l’urée/les canards.
Quand le flux tubulaire est lent :
➡ l’animal est déshydraté, le débit sanguin rénal est diminué, peu d’urine qui s’écoule lentement. Lors
d’azotémie pré-rénale (déshydrata:on/hypovolémie), on aura une azotémie augmentée car on va pouvoir
réabsorber plus d’urée. Dans ces cas-là, l’urée sera plus augmentée que la créa:nine car elle sera moins
filtrée et plus réabsorbée.
➡ obstruc:on en aval. Typiquement quand il y a une obstruc:on vésicale, la vessie et les uretères se
remplissent et l’urine commence à stagner au niveau des tubules. La pression hydrosta:que dans les
tubules augmente et vient annuler la différence de pression dans le glomérule et dans la capsule de
Bowman. Donc quand il y a une obstruc:on urinaire, l’urée peut être plus augmentée que la créa:nine
parce que la créa:nine va aussi être moins filtrée, mais elle n’est pas réabsorbée. Lorsque l’urée
augmente plus que la créa:nine dans le sang, cela veut dire qu’il y a une composante pré-rénale ou alors
une composante post-rénale. Alors que s'ils augmentent ensemble au même niveau cela veut dire que
c’est le rein qui fonc:onne moins bien.
Remarque : grands animaux ➝ urée +++ excrétée par les intes7ns ➝ dosage inu7le
Quand on parle d’une augmenta:on des déchets azotés dans le sang on parle d’azotémie qui peut être pré-rénale,
rénale, post-rénale.
Quand on perd 2/3 de la capacité rénale, le rein commence à avoir du mal à concentrer les urines et on va s’orienter
vers une urine modérément concentrée voire pas du tout (iso voire très légèrement hypersthénurique) et une
azotémie. C’est vraiment quand on aura ces deux éléments qu’on va dire que l’azotémie est d’origine rénale. Donc
absolument faire une analyse urinaire pour prouver que l’azotémie est d’origine rénale.
L’azotémie est très tardive pour objec:ver une IR. Il faut ¾ des néphrons aQeints pour que la créa:nine commence à
augmenter. Et si on se rapporte à la densité urinaire, qui n’est pas très spécifique du rein mais qui peut être exploitée
pour avoir une idée de la fonc:on rénale, il faut aQendre une perte de 2/3 des reins pour qu’elle commence à être
anormale.
SDMA typiquement dosé chez les chats maigres pour voir si la créa:nine n’est pas sous-es:mée.
• Phosphore
‣ Filtré & réabsorbé par le rein.
‣ ➘ filtra:on compensée par ➘réabsorp:on tubulaire (∼PTH qui sera produite en plus grande quan:té à ce
moment-là). La PTH va effectuer son ac:on au niveau des tubules.
‣ Insuffisance rénale : P➚ (< 1/5 % de néphrons fonc:onnels).
Donc toute diminu:on de la fonc:on rénale sera associée à une diminu:on du P. Cela va entrainer une augmenta:on
de la phosphorémie. Mais la PTH, qui va être produite en plus grande quan:té à ce moment-là à cause de
l’hyperphosphorémie, va aller indiquer au niveau des tubules qu’il ne faut pas réabsorber le phosphore. Donc au
début, l’augmenta:on de la phosphorémie sera bien compensée par la PTH et la FGF23 (??) pour accentuer l’excré:on
de phosphore au niveau des tubules et donc garder ceQe phosphorémie dans les normes. Ça va marcher un temps
mais à la fin le phosphore va augmenter. Donc lors d’IR assez avancée on peut avoir une hyperphosphorémie.
• Calcium
‣ Filtré & réabsorbé par le rein (∼PTH) ➝ quand il s’accumule il a tendance à se fixer aux sulfates, phosphates,
citrates accumulés
‣ Insuffisance rénale chronique : On aura une hypercalcémie totale car ce Ca s’est fixé à d’autres éléments, mais
le calcium ionisé a tendance à être normal voir diminué.
Calcium total : ➚/=/➘
⚠ calcium ionisé : =/➘ (➘vit. D, forma:on complexe P-Ca)
‣ Ca (mg/dl) x PO4 (mg/dl) > 70
☞ Si Ca et P augmente dans le sang, il y a risque de minéralisa:on ectopique des :ssus mous (rein, cerveau,
cœur etc).
• Potassium
‣ Filtré & réabsorbé par le rein (∼ aldostérone)
‣ Secrété par les tubules distaux (∼ débit flux tubulaire). Un peu comme l’urée qui est réabsorbée en fonc:on
du flux.
‣ Insuffisance rénale :
Analyse sanguine :
azotémie (➚ urée et ➚ créa:nine)
Analyse urinaire :
• Densité urinaire : non ou faiblement concentrée par
rapport à l’état d’hydrata:on de l’animal
➝ TYPIQUEMENT 1.008 < d.u. < 1.030
(⚠ chat garde parfois des urines ± concentrées ⚠ ) → Azotémie ET
AZOTEMIE Insuffisance
• ± cylindrurie (cellulaire ou granuleux) ➝ signe de d.u. entre 1.008
RÉNALE rénale
lésions très aigues des tubules et 1.030
• ± glucosurie (+++ leptospirose) ➝ tubules malades ont
moins de capacité de réabsorp:on du glucose. Donc
glucosurie sans hyperglycémie. Typiquement rencontré
lors d’IRA lors de leptospirose.
Imagerie : RX ± contraste, échographie
Autres : culture urinaire, PCR/Leptospirose (CN)
- aiguë : K ➚ (aussi ++ fréquent lors d’obstruc:on urinaire (azotémie post-rénale aigue)! chat! ). Car il ne sera
plus du tout filtré et il y a une moindre produc:on d’urine ou plus du tout de produc:on.
- chronique : K ➘ (car polyurie). Animal polyurique avant d’avoir une azotémie qui s’installe.
Puisque les animaux sont en polyurie, et qu’ ils n’arrivent pas à compenser en boisson, ils peuvent se déshydrater. S’ils
sont en azotémie très importante, en urémie même, ils sont malades de leur azotémie. Ils vont commencer à ne plus
manger, ne plus boire et à vomir et ils vont aussi se déshydrater.
Toute hémoconcentra:on pourrait se traduire par une augmenta:on des protéines totales-albumine dans le sang.
Par contre quand on aura des glomérulopathies, le glomérule est malade et les pores membranaires sont trop larges et
laissent passer trop de protéines, on peut à terme avoir une hypoprotéinémie.
• ATIII ➘ : perte d’an:thrombine III par les urines lors de glomérulopathie sévère (en parallèle à la perte d’albumine
car même poids moléculaire).
‣ ➘ inhibi:on de la coagula:on. Comme on perd un inhibiteur on aura plus tendance à la pro-coagula:on
et donc forma:on d’emboles.
‣ risque de thromboembolies
• Chloestérol ➚ lors de glomérulopathie sévère (perturba:on du métabolisme lipidique). Quand on verra une
hypoalbulinémie et une hypercholestérolémie, on peut être orienté vers une origine glomérulaire.
3. Imagerie
✤ Radiographies
✤ Radiographies avec contraste
➝ urographie intraveineuse
➝ (vagino)uretrocystographie
✤ Echographie
✤ Endoscopie pour voir des uretères ectopiques. Au lieu de venir s’aboucher au niveau du trigone, ils viennent
s’aboucher très distalement au niveau du ves:bule.
✤ Scanner
Radio et écho de l’abdomen et du système urinaire pour inves:guer non pas la fonc:on rénale mais les anomalies liées
à la présence de maladies rénales, les calculs rénaux ou alors lors d’anomalies anatomiques. Lorsqu’on parlera
d’incon:nence on reverra ça en détails.
Tumeur vésicale
4. Pression artérielle
• Calme (effet “blouse blanche”). Les chats sont par:culièrement sensibles au stress. La pression peut augmenter
du au stress de la prise de pression. On prendra donc plusieurs mesures dans des condi:ons les moins stressantes
possibles, parfois avec le proprio et même parfois avec le chat sur les genoux du propriétaire.
• PaQe (typique) / queue. Chat assis et on met la paQe au niveau du cœur pour que la pression au niveau de la paQe
soit plus ou moins celle à la sor:e du cœur. Ou si le chat est couché on prend généralement la paQe du dessus. Ou
à la base de la queue typiquement si le chat est sur les genoux du proprio.
• Brassard (largeur = 40% circonférence paQe/queue)
• Moyenne de 5 mesures. On enlève la première ou la dernière pour avoir plus ou moins les mesures du milieu.
• Normale (systolique) : 80 – 150 mm Hg, on parlera d’hypertension au-delà de 150.
5. Biopsie rénale
⚠ VERIFIER COAGULATION AVANT !!! Si l’animal a une coagulopathie on peut facilement avoir une hémorragie
interne.
IndicaHons :
• différen:a:on d’une IRA / MRC en stade terminal
• glomérulopathie (glomérulonéphrite, amyloïdose, …)
• suspicion de pyélonéphrite, PIF (chat)
• suspicion de tumeur rénale
• diagnos:c de maladie rénale héréditaire
✤ Sous échographie (anesthésie) (Trucut biopsy)
✤ Par laparoscopie / laparotomie. Permet d’avoir un bon morceau de rein et on est sûr d’avoir un diagnos:c de
cer:tude (image de droite).
6. Tests uro-dynamiques
On en reparlera pour les problèmes d’incon:nence ➝Evalua:on de la fonc:on de stockage et de vidange des urines.
✤ Vessie
- relaxa:on (remplissage) et contrac:on (vidange)
☞ cystométrie
✤ Urètre
- contrac:on (remplissage) – relaxa:on (vidange)
☞ pression urétrale
Quand un animal urine de trop car il n’arrive plus à concentrer normalement ses urines, on dit qu’il va produire une
grande quan:té d’urine par jour (en volume), ce qui va impliquer qu’il va faire des pipis plus fréquemment et de plus
grands volumes. On parlera donc de polyurie.
Et puisqu’un animal ne boit pas pour s’amuser, chaque fois qu’un animal va présenter des symptômes de polyurie,
inévitablement il va devoir boire en compensa:on pour éviter de perdre de l’eau. Il sera donc également en polydipsie.
D’où le terme de PUPD.
Donc en gros le syndrome de PUPD, c’est un chien ou un chat qui urine en plus grande quan:té et typiquement une
urine peu concentrée (donc plus transparente) et qui boit plus que d’habitude.
1. DéfiniHons
• Différencier de pollakiurie (mic:ons très fréquentes mais de pe:tes quan:tés, liées à l’irrita:on), incon:nence
(perte inconsciente d’urine), ...
• Objec:ver la polydipsie (> 100 ml/J) ET la polyurie (grande quan:té, souvent, urines très claires, (polyurie ≠
incon:nence))
On va voir que c’est un symptôme fréquent en tout cas chez le chien, parfois chez le chat. Les propriétaires viennent en
consulta:on pour leur animal qui boit plus et/ou urine plus.
3. Causes de Pu/Pd
• Polydipsie psychogène : ce n’est pas une maladie en soit, il faudra juste diminuer la boisson
➝ jeune chien un peu excité/joueur
➝ boit pour s’occuper, passer le temps
➝ ...
• Encéphalopathie
• Fièvre
• Polycythémie (trop grande concentra:on de globules rouges dans le sang)
• ...
Les cas de PD primaires sont beaucoup moins fréquents que ceux de PU primaire.
• Diurèse osmo.que : L’urine primi:ve qui coule dans les tubules con:ent des substances osmo:ques qui vont
empêcher l’eau de ressor:r vers l'inters::um lorsque l’urine primi:ve passera dans le tube collecteur. Les
substances osmo:ques dans l’urine primi:ve auront un pouvoir osmo:que plus important que le gradient
médullaire cons:tué de NaCl et d’urée.
➝ glucose (diabète sucré, syndrome de Fanconi (les tubules ne peuvent pas réabsorber le glucose), ...)
➝ déchets “osmoHques” (IR, post-obstruc:on). On parle d’IR lorsqu’on perd plus de ¾ de sa fonc:on rénale,
donc des 400 000 néphrons il nous en reste moins de 100 000. Les néphrons restants vont filtrer beaucoup
plus de déchets osmo:ques.Obstruc:on : typiquement un chat bouché pendant 24-36H qui a accumulé
toutes ses toxines ou ses déchets. Quand on va lever l’obstruc:on on va éliminer en une foisénormément de
déchets et ceux-ci vont garder l’eau avec eux. C’est pour ça que certains chats qu’on débouche vont montrer
2-3 jours de polyurie importante.
➝ NaCl (IR, Addison). Typique de l’hypoadrénocor:cisme (Addison), il y a un manque d’aldostérone et donc
un manque de réabsorp:on de NaCl.
• ↓ gradient médullaire (gradient moins puissant) : L’eau se trouvant dans l’urine primi:ve sera donc moins
réabsorbée vers l’inters::um car celui-ci est beaucoup moins chargé en urée et en NaCl.
➝ diminuHon de l’urée (IH, régime chronique pauvre en protéines, IR). IH : le foie est censé transformer
l’ammoniac en urée. S'il ne fonc:onne plus bien il va produire moins d’urée et donc le gradient médullaire
sera cons:tué de moins d’urée. Régime pauvre en protéine > moins de protéines dans l’intes:n > moins
d’ammoniac > moins d’ammoniac transformé en urée > moins d’urée dans l’inters::um. IR : moins de tubules
fonc:onnels pour créer ce gradient médullaire et donc pour réabsorber l’urée.
➝ diminuHon du NaCl (Addison, IR, hypoNa). IR : diminu:on de la capacité des tubules à réabsorber du sel.
Addison : urine primi:ve chargée en NaCl alors que l’inters::um pauvre en NaCl. On aura donc 2 raisons
d’avoir de la PuPd avec Addison. Hyponatrémie : moins de sodium dans le sang > moins de sodium réabsorbé
pouvant créer ce gradient médullaire.
➝ washout médullaire (hyperthyroïdie, PuPd chronique, ...). Gradient médullaire lavé. Imaginons un animal
qui boit beaucoup juste pour s’amuser, il va donc produire beaucoup d’urine. Beaucoup d’urine primi:ve va
passer en grande vitesse dans les tubules et l’animal aura du mal à créer son gradient médullaire ou à le
maintenir. Il va donc laver son gradient médullaire qui va diminuer progressivement. Hyperthyroïdie : il y a un
hypermétabolisme avec un débit rénal augmenté, on produit plus d’urine primi:ve et on aura aussi dès lors
moins de possibilités de créer ce gradient médullaire.
✤ Analyse urinaire
✤ Tests supplémentaires
• Débit de filtra:on glomérulaire (IR). Maintenant l’IR on arrive à la diagnos:quer avec la SDMA, sans devoir
faire ce test.
• Test de priva:on d’eau ± ADH exogène (polydipsie psychogène, diabète insipide central, diabète insipide
néphrogénique I aire)
CAS CLINIQUE
En cas d’anémie régénéra-ve, liée en général à soit une perte de sang, soit une hémolyse, on aura d’autres
modifica:ons qui vont accompagner l’anémie :
✤ En cas de perte de sang, on aura une chute du taux de GR, mais aussi du taux de protéines totales.
➝ Dans notre cas, le taux de PT n’est pas diminué, il est plutôt augmenté ➝ peu probable que l’anémie légère
de notre cheval soit liée à une perte de sang.
✤ En cas d’hémolyse, la destruc:on des GR entraine la produc:on de billirubine non conjuguée. Le taux de PT
ne doit pas être modifié.
➝ Dans notre cas, le cheval n’avait pas d’augmenta7on de la billirubine, on peut donc exclure ceGe hypothèse.
✤ Chute de l’érythropoïèse : varia:on du profil des PT (soit non-modifiées, soit augmentées), billirubine non
modifiée.
➝ Cela semble correspondre à notre cas de figure.
➔ L’anémie légère de notre cheval est probablement liée à une chute de l’érythropoïèse
Rappel des causes de chute de l’érythropoïèse vues avec Peeters concernant les animaux de compagnie :
✤ InflammaHon chronique dans la plupart des cas ➝ surement le cas de notre cheval
✤ Maladie rénale chronique : possible chez le cheval ➝ ici on peut exclure un problème rénal chronique car la
créa7nine est normale, ainsi que l’équilibre électroly7que.
✤ Hypoplasies ou aplasies médullaires : rare chez le CV
✤ Hypoplasies ou aplasies sélecHves de la lignée rouge : rare chez le CV
• Ensuite, on peut s’intéresser aux autres anomalies présentées par notre cas, à savoir la leucocytose
neutrophilique et la monocytose.
Causes de neutrophilie
✤ InflammaHon
• Lié à une infec:on (bactéries, virus, parasites, etc.)
• Non lié à une infec:on
▪ IMHA ou autre maladie immuno-induite
▪ Nécrose, brulure, plaie
✤ Physiologique
• Peur, douleur
• Exercice, anxiété
Dans notre cas, la neutrophilie du cheval ne semble pas
✤ Stéroïdes
être liée au stress, ni à l’exercice ou l’anxiété. Le cause la
• Stress
plus probable serait donc une inflammaHon (les leucémies
• Hyperadrénocor:cisme
neutrophiliques chroniques et les syndromes
• Iatrogène
paranéoplasiques étant très rares chez le cheval).
✤ Leucémie neutrophilique chronique
✤ Syndrome paranéoplasique
➔ Neutrophilie ≠ infecHon !!
Causes de monocytose :
✤ InflammaHon aigue ou chronique
• Intracellulaires Dans la majorité des cas, si on exclut la
• Nécrose (hémolyse, hémorragies..) produc:on de stéroïdes, la monocytose
✤ Stéroïdes, stress est du à une inflamma:on.
✤ Leucémie monocytaire
➔ Pour l’instant, à la fois l’anémie légère, la monocytose et la neutrophilie suggèrent une inflammaHon.
I. GÉNÉRALITÉS
1. Protéines : catégories et foncHons
Il y a énormément de protéines
circulantes au niveau plasma:que,
la plus grosse est l’albumine qui a
plusieurs rôles : pression
onco:que, transport de différentes
molécules, intervient dans
l’équilibre acido-basique.
Rappel : la différence entre plasma et sérum réside dans la façon dont on a séparé les éléments figurés du sang du
plasma ou du sérum : dans le plasma, on a toutes les protéines qui circulent, si on prend du dans un tube sec (sans
an:-coagulant) et qu’on laisse le coagulum se former, on aura le fibrinogène qui sera inclus dans le coagula. Dans les
protéines circulantes on aura toutes les protéines sauf le fibrinogène. Donc, taux de PT dans le plasma – taux de PT
dans le sérum = fibrinogène.
(AGen7on il s’agit d’une façon grossière d’évaluer le taux de fibrinogène, il existe toute une série d’autres techniques
plus spécifiques et précises)
Toutes ces protéines viennent en majorité du foie, sauf les Immunoglobulines (➝ lymphocytes B).
✤ Protéines totales : mesure u:lisée très régulièrement, on peut les mesurer de 2 manières :
• Réfractomètres (au cabinet) = alterna:ve moins précise mais
immédiate, souvent u:lisée en clinique sur les chevaux en colique
par exemple.
Méthode : on prend du sang dans un tube EDTA, on réalise un
microhématocrite, on le centrifuge puis on mesure le taux
d’hématocrite, ensuite on casse le tube de microhématocrite dans sa par7e supérieure (dans le plasma), on
met une goute de plasma sur un réfractomètre et on lit le taux de PT.
• On peut aussi envoyer notre prélèvement au laboratoire et demander une mesure des PT par la méthode
du biuret (colorimétrie : voir 2e BAC) ➝ automate pour la biochimie (g/L) (très précis mais devient peu
précis à valeurs basses)
✤ Albumine
• Méthode colorimétrique au laboratoire (vert de bromocrésol) ➝ automate pour la biochimie (g/L) (peu
précis à valeurs basses)
• Electrophorèse des protéines pour séparer le dosage de l’albumine des globulines
Comment fait-on l’électrophorèse des protéines sériques (EPS) ? (Rappel cours de 2e BAC)
Quand est ce que la balance hydrique pourrait être modifiée ? Quand est ce qu’on pourrait avoir une
hémoconcentra7on ?
✤ FiltraHon intra/extra-vasculaire
✤ Synthèse
✤ Demande métabolique
✤ Equilibre hormonal
✤ Statut nutriHonnel/apports : un animal sous nourri développera une hypoprotéinémie.
Ces derniers facteurs de varia7on sont plus rares donc on ne s’y aGarde pas.
II. PROTÉINES TOTALES ET ÉLECTROPHORÈSE
1. InterprétaHon des variaHons du taux de protéines totales
Quand on constate un de ces 3 phénomènes, on ne sait pas ce qu’il se passe derrière par rapport aux albumines et aux
globulines.
( Revenons sur notre cas clinique : Luth An:que avait une augmenta:on majeure de son taux de globuline.
L’augmenta:on des PT que l’on peut
observer chez ce cheval est bien liée
à une augmenta:on de globuline
(albumine diminuée mais globulines
fortement augmentées).
De plus, on a un cheval très maigre avec un taux de protéines totales augmenté, on pense donc à un problème
chronique (qui cause une baisse d’albumine généralement), on se doute donc bien que son taux PT augmenté sera du
à une augmenta:on des globulines.
Pour faire la différence entre ces différents cas de figure, il faut une électrophorèse.
On a 3 types de globulines en fonc:on de leurs régions de migra:on à l’électrophorèse (cfr tracé plus haut).
⚠ AGen7on l’électrophorèse n’est pas précise pour mesurer les quan7tés respec7ves de globulines, c’est une
es7ma7on grossière.
✤ Alpha-globulines
- Protéines de transport + enzymes + protéines de la phase aigue de l’inflamma:on
- α1-an:trypsine, orosomucoïde, haptoglobine, céruloplasmine, α2-macroglobuline, sérum amyloïde A…
✤ Pontage β-γ
L’électrophorèse ne marque pas de différence entre ces 2 globulines, cela est très rare mais peut arriver en cas de
s:mula:on Ag intense, lymphome ou hépa:te ac:ve chronique.
✤ γ-Globulines
Ce sont surtout des immunoglobulines qui migrent dans ceQe région-là, et principalement des IgG (85% des Ig).
➔ Augmenta:on en cas de s:mula:on Ag chronique ou produc:on clonale par une lignée tumorale (très rare)
Dans notre cas, le taux de PT est augmenté, par contre on a un taux d’albumine très bas.
Dans le 3e cas de figure, on avait une chute des taux d’albumine et de globuline dans des propor-ons iden-ques,
quelles en sont les causes ?
- HyperhydrataHon : on a donné trop de fluides
- Hémorragie : perte de plasma en:er, l’animal perd aussi bien de
l’albumine que des globulines
- Entéropathies exsuda:ves
- Insuffisance hépa:que
Il existe toute une série de protéines de la phase aigüe de l’inflamma:on, reprises dans le tableau ci-dessous.
En réponse à une inflamma:on, ces protéines réagissent de façon massive ou modérée. Cela est espèce-dépendant ;
la protéine de la phase aigue de l’inflamma:on que l’on va u:liser pour quan:fier l’inflamma:on dépendra de
l’espèce :
• Chez le BV et le mouton, la meilleure protéine de l’inflamma:on à u:liser est l’haptoglobine. On pourrait
aussi travailler avec le fibrinogène mais on peut voir que ce dernier ne réagit que de manière modérée à une
inflamma:on, et cela dans toutes les espèces.
• Fibrinogène peu cher à mesurer mais n’augmente pas forcement bcp en cas d’inflamma:on.
• CN, CT, CV (pas chez porc et BV car cher) : on u:lise la SAA (sérums amyloide A) qui réagit fort en cas
d’inflamma:on
• La protéine C réacHve peut être une alterna:ve chez le CN.
Ces protéines ont une demi-vie rapide, entre 1 et 6 jours ➝ pic d’accumulaHon entre 1 et 6 jours après
l’inflammaHon.
2. Fibrinogène
✤ Hyperfibrinogénemie
- Causes : inflammaHon (infec:on, trauma, néoplasme) ➝ mais ce n’est pas spécifique, on ne sait pas à quoi
est du ceQe inflamma:on
- Ciné:que : augmenta:on en 2-3 jours ; reste élevé tant que l’inflamma:on est ac:ve ➝ on sait donc que si on
a une hyperfibrinogénemie, cela fait au moins 2-3 jours que l’inflamma:on est ac:ve, de même, cela prendra
2-3 jours pour que le taux de fibrinogène diminue en réponse à une diminu:on de l’inflamma:on.
Quand on veut chercher s’il y a un processus inflammatoire sur un animal (comme par exemple sur notre cheval qui
présente de la fièvre et de l’amaigrissement), on regarde 3 marqueurs :
➔ Hématologie : GB augmentés ou pas
➔ Protéines de la phase aiguë
➔ PT et électrophorèse
On constate donc que tous les marqueurs sont modifiés ➝ cela colle bien avec la clinique car on a un problème qui
dure depuis 2 mois, on est donc sur un phénomène chronique.
En fait, à l’examen clinique, le cheval présentait un souffle cardiaque. Une échographie a donc été réalisée, on y
constate une grosse masse, une endocardite. Ce CV a été euthanasié.
L’endocardite chez le CV est extrêmement rare, mais c’est un bon exemple d’une inflamma:on chronique mesurable
comme nous l’avons vu.
CHAPITRE 9 - GAZ SANGUINS
I. PRISE DE SANG
Si on veut faire une analyse des gaz sanguins, c’est important de s’assurer qu’on fait ça dans les bonnes condi:ons et
donc le point clé c’est de faire l’interpréta:on dans l’immédiat. Il est décrit qu’on peut congeler l’échan:llon pendant
une heure mais sur le terrain ça ne va presque jamais se faire.
Le pra:cien doit u:liser une seringue déjà héparinée ou alors une seringue en plas:que héparinisée et faire l’analyse
de l’échan:llon dans l’immédiat après la collecte de l’échan:llon.
• Seringue en plas:que
• Héparine
• Analyse immédiate
II. ANALYSE
Les 2 types de gaz sanguins que l’on peut analyser sont :
✤ Artériel
– Difficile
– Maladies pulmonaires (oxygéna:on)
✤ Veineux
– Facile
– Voies respiratoires (ven:la:on)
– Maladies métaboliques
– Centrale versus périphérique
On fait plus rarement l‘échan:llon artériel car il est beaucoup plus difficile à prélever et ça sert uniquement à la
détec:on des maladies pulmonaires. Pour toutes les autres indica:ons telles que : l’éléva:on de la balance acido-
basique ou la ven:la:on de notre pa:ent peuvent être interprété à l’aide d’un échan:llon veineux. Donc la plupart du
temps, on optera pour une prise de sang veineux et, pour quelques cas par:culiers, la prise de sang artériel.
Lorsqu’on analyse un échan:llon de sang veineux, il n’y a pas vraiment de différence entre un échan:llon de sang
périphérique ou central. Mais sur un pa:ent hyper cri:que, en choc, on n’est pas sûr que les :ssus périphériques sont
encore bien perfusés et donc il peut il y avoir une légère différence malgré tout. Sur le terrain, il est plus fréquent de
faire des analyses de sang périphérique.
L’indica:on majeure pour faire une analyse de gaz sanguins est l’évolu:on de la balance acido-basique et un
échan:llon veineux suffit largement pour faire ceQe analyse.
III. ACIDE-BASE
Pour l’analyse acide-base, il y a 2 grandes approches qui sont décrites :
✤ Henderson Hasselbalch
– Appelée aussi la forme tradiHonnelle de l’interpréta:on de la balance acido-basique.
– H+ centrale
▪ Anion Gap
▪ Base Excess
✤ Approche de Stewart
– Strong Ion Approach
– Cl- centrale
*Il ne faut pas savoir décrire ce que les différentes approches font et comment elle le
font mais le prof veut qu’on se rende compte qu’on u7lise un modèle mathéma7que Modèle MathémaHque
dans ces approches qui vont nous permeGre d’avoir un point de vue sur ce qu’il se =
passe dans le corps. Mais ce n’est pas la réalité en soi car on ne parle pas de l’effet Point de Vue
direct d’un récepteur qui induit une certaine réac7on.
Les deux approches sont en fait une façon de calculer les effets de toutes les
molécules dans le corps.
L’approche de Henderson Hasselbalch va meQre les ions H+ en central et ceQe approche dit que tout va bouger autour
du H+ pour qu’au final les H+ soient à la bonne concentra:on. L’approche Stewart va meQre le Chlore en posi:on
centrale. (Il ne faut pas savoir tout ça, pour notre culture)
L’approche de Henderson Hasselbalch est celle qui est la plus u:lisée car elle va nous permeQre de comprendre ce
qu’il se passe dans 90% des cas.
IV. PHYSIOLOGIE
On sait que le sang subit des modifica:ons quand il passe du compar:ment artériel vers le veineux et vis-versa.
Le sang va des artères vers les :ssus
où de l’O2 sera consommé et du CO2
produit et sa provoque une certaine
acidose. La quan:té de H+ va
augmenter dans la par:e veineuse.
Le système veineux est donc plus
acide que le compar:ment artériel.
*Pas besoin de réexpliquer tout ça à l’examen mais savoir qu’au niveau des poumons on va se décharger du CO2 et
donc le sang devient moins acide comme on perd ce CO2. On peut aussi avoir de l’excré7on du H+ et du HCO3- au
niveau des reins, donc le sang devient plus basique.
1. Les poumons
Quand on fait de l’hyperven:la:on, on va excréter plus de CO2 ce qui va engendrer de l’hypocapnée et un effet
alcalémiant. Par contre, quand on hypoven:le, on excrète moins de CO2 et donc on fait de l’hypercapnée ce qui a pour
conséquence d’acidifier le pH. Donc la respira:on a un impact.
2. Tampons sanguins :
✤ Bicarbonate
✤ Phosphate
✤ Protéines
*Le prof ne nous demande pas de connaitre les doses qu’on peut éventuellement
donner et les précau7ons à prendre car c’est assez peu u7lisé comme pra7que.
3. Reins :
✤ RésorpHon de HCO3-
✤ ExcréHon de H+
– Directe
– Ou indirecte
▪ NH4+
▪ H2PO3-
▪ SO42-
V. INTERPRÉTATION :
On vient de voir la base très courte de la balance acido-basique. Ce qui est important pour le professeur c’est qu’on
connaisse les bases pour interpréter un gaz sanguin mais pour cela, il faut savoir à quoi ça sert d’analyser un gaz
sanguin (sachant qu’on le fera que très rarement).
Si on a un pa:ent avec une péritonite sep:que, l’animal est en choc sep:que. Sachant que les chirurgiens ont tout fait
pour sauver l’animal, qu’il est sor: vivant de l’interven:on et que l’animal ne réagit pas à grand-chose, on a aucune
idée à quel point ses poumons peuvent encore l’aider à combaQre l’acidose métabolique que l’animal présente. On va
donc faire un gaz sanguin pour savoir dans quelle mesure les organes (reins ou poumons) jouent encore leur rôle de
travail d’équipe dans l’équilibre acido-basique.
Si on a un animal qui est comateux et qui respire très peu, faire une analyse des gaz sanguins nous permet de savoir si
les reins suivent encore pour combaQre l’acidose ou l’alcalose alors que les poumons, eux, sont hors-service.
1. Gaz sanguin veineux
Si on fait les 3 étapes convenablement, on peut comprendre quels sont les désordres principaux et s’il y a une
compensa:on par l’autre organe (poumon ou rein en fonc:on duquel est lésé ou dysfonc:onnant).
a) Acidémie VS Alcalémie
1ère ques7on : Est-ce que mon pH est au-dessus ou en-dessous des normes ?
Ici, nous venons de faire 1/3 de l’analyse des gaz sanguin qui est de savoir si on a une alcalémie ou une acidémie.
b) Métabolique ou respiratoire ?
Remarque
-EMIE veut dire « un état dans le sang »
-OSE veut dire « un effet qui peut induire une -émie »
• Une alcalémie est provoquée par une alcalose
• Une acidémie est provoquée par une acidose
2ème ques7on : Imaginons que nous ayons une acidémie, est-ce qu’elle est provoquée par une acidose métabolique
ou respiratoire ? Ou en cas d’alcalémie, est-ce qu’elle est provoquée par une alcalose métabolique ou respiratoire ?
Il faut regarder si le PCO2 et le HCO3- sont déviés dans le sens logique pour expliquer l’acidémie voire l’alcalémie.
On pourra alors dire si l’acidémie que l’on observe est métabolique et/ou respiratoire. On saura exactement si cet
effet sur le pH est surtout provoqué par un effet métabolique ou respiratoire ou même par les 2.
*Buffer = tampon
c) Réponse compensatoire :
3ème ques7on : Est-ce que l’autre organe est encore en train d’aider le corps à garder un équilibre ? Donc, est-ce qu’il
y a une réponse compensatoire ?
*Quand le prof parle de l’autre organe, il parle des reins quand les poumons sont affectés ou les poumons quand les
reins sont affectés pour remeGre un équilibre acido-basique. Si tes reins ne fonc7onnent pas bien et que tu es plutôt
sain, tes poumons vont t’aider. Si tes poumons sont aGeints, la plupart du temps tes reins vont faire un effort pour
garder l’équilibre acido-basique. ➔ travail d’équipe !
Equilibre grâce à :
✤ Ven:la:on alvéolaire
✤ Bicarbonate (et les autres tampons)
✤ Excré:on rénale
• Metabolic acidosis HCO3- ↓
– ↓ 0,7mmHg of PCO2 per mEq/L ↓ HCO3- ± 3
Remarque : ceGe réponse compensatoire ne sera jamais parfaite ! Il y aura un geste dans le bon sens pour compenser
mais le problème persistera la plupart du temps.
✤ Hyperlactatémie
✤ Diabète cétoacidosique
✤ Urémie
✤ IntoxicaHons comme l’ethylène glycol
✤ Pertes digesHves
✤ Hypovolémie
✤ Hypoalbuminémie
✤ Addison
Diagnos:c différen:el - Alcalose métabolique :
La plupart du temps, l’alcalose respiratoire n’est pas un problème en soi parce que les causes principales sont que
l’animal est douloureux, stressé dû à un combat pour lui faire une prise de sang par exemple, en dyspnée dû à une
angoisse qui vont faire qu’il ven:le plus donc le CO2 va diminuer et engendrer une alcalose respiratoire.
On vient de voir les 3 étapes qui cons:tuent la base de l’interpréta:on des gaz sanguins.
Il nous a pas montré comment on fait l’approche dans le cas d’un excès de base car il dit que c’est une étape plus loin si
on décide de faire plusieurs gaz sanguins et si on décide de devenir spécialistes dans ceGe ma7ère-là.
Chaque vétérinaire doit savoir que si on réfère un cas et qu’il se retrouve en soin intensif, il est logique que dans ce
« centre ter:aire » (= la clinique), ils vont faire de l’analyse de gaz sanguins car ça va permeQre de :
• D’interpréter la sévérité de la maladie
• De guider la thérapie (surtout en phase ini:ale)
• D’évaluer s’il n’y a pas de maladie mixte et donc éventuellement des maladies cachées.
2. Gaz sanguin artériel :
a) Oxygéna-on ≠ Ven-la-on
✤ OxygénaHon : Au niveau des alvéoles, le O2 passe 20X moins facilement que le CO2. Donc, s’il y a des
désordres au niveau des alvéoles, il y aura surtout un problème d’OXYGENATION (L’O2 n’arrive plus à aller dans
le sang). On observe cela en cas de maladies cardiaques conges:ves ou de pneumonies.
• VenHlaHon : Le CO2 a surtout besoin d’un volume d’échange avec l’extérieur pour être évacué. Le CO2 est
produit dans le corps et doit pouvoir sor:r des alvéoles vers l’atmosphère. Donc, si on a une mauvaise
VENTILATION, c’est la plupart du temps dû à des hernies discales, une séda:on, une obstruc:on des voies
hautes qui empêche d’échanger de CO2.
Quand on fait un gaz sanguin artériel c’est surtout parce qu’on pense qu’il y a un problème d’oxygénaHon (problème
au niveau des alvéoles pulmonaires)
b) SpO2 ≠ PaO2 :
Cela veut dire qu’une SaturaHon en O2 de 90% est TRES MAUVAISE, l’animal est en train de souffrir d’une hypoxie et
est à risque de mourir !
Si on a un pa:ent qui arrive en urgence avec une satura:on en dessous de 90%, il a vraiment besoin d’une aide
respiratoire !
Si on a un pa:ent qui a de l’hypoxémie (PaO2 diminuée), une des causes qui pourrait être la source est quand même
l’hypoven:la:on parce que les gaz peuvent aussi juste être dans les alvéoles dans une pression par:elle (PaO2)
maximale (+/- 750 mmHg : pas retenir). Mais la pression par:elle dans les alvéoles est cons:tuée de N2, H2O, CO2 et O2
(+ pe:te quan:té d’autres gaz).
Donc il n’y a que l’O2 et le CO2 qui peuvent jouer un rôle dans les alvéoles. DONC si le CO2 augmente, l’O2 est censé
diminuer.
c) La somme de O2 et CO2 = 145 mmHg : REGLE DE 120
Si on voit que la pression par:elle en O2 (PaO2) chute et que la somme de PaO2 et de PaCO2 est tjrs inférieure à 120
alors l’hypoxémie n’est PAS due à une hypoven:la:on.
Si c’est une accumula:on de CO2 qui pousse l’O2 vers l’extérieur, on verra alors que la somme de PaO2 et de PaCO2 est
supérieure à 120 et dans ce cas, l’hypoxémie est juste due à l’hypoven:la:on ven:ler le pa:ent suffit à normaliser
le taux d’oxygène dans les alvéoles et puis dans les artères.
La magie de l’Oxygène
Pour tous les pa:ents qui ont un défaut d’oxygéna:on, qui arrivent en dyspnée qui n’est pas due à une hypoven:la:on
mais due à une hypo-oxygéna:on, on peut leur donner de l’oxygène car ils pourront le recevoir.
L’air ambiant (ATM) a un taux d’oxygène de 21% (FiO2 = la frac:on d’oxygène inspiré = 21%).
Le taux d’oxygène dans une bombonne est de 100%.
Si on retourne voir les infos sur la satura:on et la pression par:elle, On a dit qu’une satura:on à 90% équivaut à une
PaO2 de 60 mmHg. Donc on est cri:que si on descend en-dessous des 60 mmHg.
Ex : Imaginons que l’animal est à 50 mmHg de PaO2 et qu’on donne un FiO2 de 42% (double de l’air ambiant), on peut
donc mul:plier par 2 la pression par:elle et donc on a 100 mmHg de PpO2 ce qui permet de retrouver une bonne
satura:on. On voit donc bien que l’administra:on d’oxygène aux pa:ents qui arrivent en dyspnée est quelque chose
de « magique ».
NB : Il ne faut tout de même pas laisser le pa7ent sous 100% d’oxygène pendant trop longtemps mais cela permet
quand même d’éviter que le pa7ent meurt d’hypoxémie en commençant par lui donner plus d’oxygène.
• Room air (FiO2= 21%)
– PaO2 92mmHg (80-105)
• FiO2= 100% (= 20 x 5 ☺)
– PaO2 500mmHg
ÉvaluaHon de l’oxygénaHon
Vu qu’on sait qu’il y a un équilibre entre le FiO2 et le changement de PaO2, on peut, sur un pa:ent qui est sous une
certaine concentra:on d’oxygène en inspira:on, faire une es:ma:on de cet équilibre, ceQe rela:on et donc sur un
animal avec des poumons sains, le PaO2 sera aux alentours de 92- 100 mmHg et sont FiO2 aux alentours de 21%. Si on
divise la PaO2 par la FiO2, le ra:o sera au-dessus de 400 voire 500 mm de Hg. (92/0,21 = 438)
Si maintenant, le même pa:ent donne 5x plus d’oxygène, sa FiO2 sera de 100%, sont PaO2 sera aussi aux alentours de
500 mmHg. PaO2/FiO2 = 500/1 (100%) = 500
Donc sur un animal sain, si on fait PaO2/FiO2 ce sera toujours au-dessus de 400 !
Poumons sain PaO2/FiO2 > 400
• Si le ra:o < 300 Acute lung injury (ALI) = maladie pulmonaire aigüe.
• Si le ra:o < 200 Acute Respiratory Distress Syndrome (ARDS) = syndrome de détresse respiratoire aigu.
Cela nous permeQra, avec n’importe quel FiO2 (donc quand on sait le taux d’oxygène qui est inspiré) avec un gaz
sanguin artériel, on peut deviner le PaO2 et le ra:o PaO2/FiO2 va nous donner une idée de la performance des
poumons pour oxygéner. Et donc c’est super intéressant pour un pa:ent cri:que qui est sous ven:la:on et anesthésie
pour prendre des décisions pour sauver le pa:ent.
*Ne pas connaitre la formule, le téléphone sera notre ami pour le calculer à l’aide d’une applica7on.
(Malheureusement, le gradient normal A-a augmente à des concentra7ons d'oxygène inspirées plus élevées et peut
aGeindre 100 à 150 mm Hg à une concentra7on d'oxygène inspirée de 100%, voilà pourquoi il faut le faire à l’ATM)
L’idée ici est que si on a un FiO2 de 21% (Atmosphère, on respire normalement) et qu’on prélève un gaz artériel dans ce
contexte-là, on pourrait regarder dans quelle mesure il y a une difficulté de l’oxygène de passer de l’alvéole vers
l’artère.
Il y a donc 3 façons d’évaluer les problèmes d’oxygéna:on avec un gaz sanguin artériel :
- Règle 120 est-ce que c’est dû à l’hypoven:la:on ou non ? Faire le gaz sanguin dans l’ATM (avec FiO2
de 21%)
- Gradient A-a Est-ce qu’il y a une difficulté de l’oxygène de passer de l’alvéole vers l’artère ? (sous
ATM avec FiO2 de 21%)
- PaO2/FiO2 > 400 dans quelle mesure le poumon semble sain ?
CHAPITRE 10 - LES ELECTROLYTES
2. Intervalle de référence
3. Homéostase
L’homéostase est produite d’un côté par des apports (la nourriture) et de l’autre par les reins qui vont excréter plus ou
moins de potassium.
CeQe homéostase est garan:e par
✤ des minéralocorHcoïdes comme l’aldostérone
✤ notre flux rénal,
✤ notre état volémique
✤ et la concentraHon de potassium dans le sang.
Il y a donc plusieurs mécanismes qui sont censés garder le taux de potassium dans les normes.
4.1 Symptomatologie
En cas de forme sévère >7mmol/L, il peut y avoir des effets néfastes sur le cœur : bradycardie ou arrêt cardiaque. Tout
ça dépend du taux de potassium en lui-même mais aussi de la vitesse à laquelle ceQe hyperkaliémie s’est présentée
ainsi que des effets des autres électrolytes comme surtout le calcium.
On peut aussi avoir une faiblesse musculaire mais c’est
classique surtout pour une hypokaliémie.Il faut retenir
qu’une hyperkaliémie est un facteur de risque pour des
arythmies cardiaques, des bradyarythmies surtout et
même.
Sur la droite de la dia, on voit l’effet sur les ECG avec
des taux de potassium qui montent de plus en plus et
donc, de quelque chose qui est encore un PQRST plutôt
normal, on voit que le ST devient de plus en plus
important pendant que le QRS commence à s’élargir et à
s’apla:r, le P disparait progressivement.
4.2 E-ologie
✤ Les raisons sont d’abord une mauvaise excréHon par les reins donc les chats mâles qui ont une obstruc:on des
voies urinaires sont à haut risque de développer une hyperkaliémie et peuvent vraiment mourir de ça. Pourquoi ?
Ce n’est pas à cause de la substance azotée, c’est l’hyperkaliémie qui va le tuer en premier. N’importe quelle autre
raison d’une mauvaise excré:on par les reins comme une insuffisance rénale aiguë peut marquer une
hyperkaliémie.
✤ Une deuxième grande catégorie dans nos cas plus cri:ques sont les translocaHons de ceQe réserve de potassium
en intracellulaire vers l’extracellulaire. On voit souvent ça quand les animaux vont en acidose métabolique
importante comme dans un état de choc, choc sep:que ou diabète céto-acidosique. Le potassium peut aussi se
libérer des cellules si elles sont en train d’exploser ou de mourir. Donc si on a des thromboses ou des ischémies
avec des reperfusion, ça peut aussi provoquer une lyse cellulaire importante et donc un relargage énorme de
potassium qui peut induire la mort de l’animal.
Pour ces excep7ons, il ne demandera pas à l’examen mais c’est bien de s’en souvenir au cas où, il faudra s’en souvenir
pour le jour où on rencontrera ça en cabinet.
4.3 Screening
Il faut rechercher une hyperkaliémie dans toutes les circonstances citées auparavant.
Inversement, si on voit un animal que nous suspectons d’une hypoadrénocor:cisme, il faut toujours regarder le
potassium. Si on voit un animal qui est bradycarde et malade (ce qui est plutôt rare car la plupart du temps, quand on
est malade on devient plutôt tachycarde), il faut toujours demander si ça peut être provoqué par une maladie qui
induit l’hyperkaliémie. Des animaux bradycardies peuvent aussi avoir des traumas crâniens, des maladies
intracrâniennes, une forte douleur abdominale ou une forte douleur oculaire/rétrobulbaire.
4.4 Conséquences
4.5 Traitement
En résumé:
• l’infusion de NaCl c’est bien quand on veut juste un peu diluer et augmenter un peu la diurèse mais ça ne marche
que pour des hyperkaliémies modérées quand l’animal est encore non symptoma:que.
• Le glucose avec ou sans l’insuline c’est surtout intéressant pour des hyperkaliémies modérées et non
symptoma:ques.
• Dès que l’hyperkaliémie est sévère et symptoma:que, il faut réfléchir à donner du gluconate de Ca++ pour avoir
un effet de 30-60 minutes pour diminuer les effets de l’hyperkaliémie
4.6 Conséquences
5.1 Symptomatologie
5.2 E-ologie
5.3 Traitement
1. Rôles
FoncHons :
• Au niveau intra-cellulaire le calcium est :
✤ Important pour la contracHon musculaire,
✤ Pour le potenHel de membrane des cellules nerveuses,
✤ Et comme messager intracellulaire
• Au niveau extra-cellulaire :
✤ C’est un messager extracellulaire,
✤ Et il est important dans pleins de réacHons enzymaHques.
• Très importante comme molécule car le calcium est aussi présent dans les os, et il nous faut des os pour bien
bouger.
✤ Support
2. Homéostase
La ges:on d’un bon dosage de calcium dans
le sang est régularisée par plusieurs
hormones : La parathormone (PTH), la
vitamine D, la calcitonine sont les plus
importantes mais pas les seules. Il veut que
l’on sache qu’il y a le calcium ionisé dans le
sang, le calcium complexé, (comme sur le
phosphate, le bicarbonate, le citrate, et le
lactate) ; et il y a le calcium lié aux protéines
➝ il y a 3 sources de calcium dans le sang,
qui, ensemble, sont le calcium total.
Il ne va pas nous interroger sur ce
schéma à l’examen, car on l’a déjà vu
3. Analyse
• hQps://www.youtube.com/watch?v=d6HOS3PtT1A
4. Hypercalcémie
4.1 Symptomatologie
CeQe symptomatologie est exactement la même qu’une insuffisance rénale chronique, qu’un pyomètre .
Ce groupe de maladies se ressemble vraiment : ce sont tous des animaux qui peuvent avoir une PU/PD, avec une
isosthénurie ou hyposténurie, des symptômes diges:fs et un abaQement, faiblesse et léthargie. Toujours les
différencier parce que chaque animal qui a une PU/PD, une anorexie et une densité urinaire qui n’est pas
hypersténurique n’a pas une maladie rénale chronique : peut-être qu’on pourrait sauver ces animaux-là à long terme,
plutôt que donner simplement un traitement pallia:f pour autre chose !
Il peut aussi avoir de l’ataxie, des tremblements musculaires, voire de l’épilepsie ou même tomber dans le coma , mais
ça c’est honnêtement plutôt rare.
On le voit aussi sur l’ECG mais ça c’est un peu poussé donc il ne va pas nous demander de le savoir.
4.2 É-ologie
Il ne veut pas que l’on sache tout le différen7el de l’hypercalcémie.
A connaitre : HARD IONS = pe:t mnémotechnique pour se souvenir des é:ologies les plus importantes de
l’hypercalcémie, qui sont : l’hyperparathyroïdie, l’Addison, la maladie rénale, la vitamine D (en concentra:on
exagérée), ou la déshydrata:on. L’Idiopathique, surtout chez le chat, ça existe. L’ostéoly:que : plutôt rare mais parfois
on le voit dans des myélomes mul:ples par exemple. La néoplasique : de nouveau : myélome mul:ple, mais aussi le
lymphome ou le carcinome des glandes anales ; et aussi « spurious (artefactual) » : plutôt lié avec une hémolyse/
lipémie, et donc pas vraiment quelque chose de vrai mais un effet d’un autre truc sous-jacent.
4.3 Conséquences
4.4 Traitement
5. Hypocalcémie
hQps://www.youtube.com/watch?v=IpAkHxI0zkI
5.1 Symptomatologie (<1,25(<0,8)mmol/L) :
L’inverse de l’hypercalcémie est l’hypocalcémie évidemment. C’est quelque chose que nous devons absolument
reconnaitre et garder en tête pendant toute notre carrière professionnelle si on est pra:cien, car ce sont des scénarios
assez classiques, avec une symptomatologie assez typique aussi. Si on voit un chien, un chat, qui se présente avec :
✤ Des Tremblements/ des Fascicula:ons musculaires
✤ Qui froQe son visage
✤ Qui a des crampes musculaires
✤ Qui a l’air d’être raide (Démarche rigide)
✤ (Épilepsie/fièvre)
Et surtout : quand ça induit une certaine excita:on, nervosité, un changements de comportement et que l’on voit que
quand il stresse ça s’aggrave : ce sont des scénarios qui sont sugges:fs d’une hypocalcémie.
✤ Nerveux/excité
✤ Agressivité
✤ Hypersensibilité
✤ Désorienta:on
Et en soit tout ça c’est même plutôt rare mais ça arrive très souvent à la fin de la gesta:on ou quand ils sont en train
d’allaiter : c’est donc quelque chose qui doit nous pousser vers le diagnos:c d’hypocalcémie. Si on a un animal qui est
en train d’allaiter ses chiots, qu’il y en a beaucoup, que c’est un pe:t animal, qu’il n’a pas une alimenta:on adaptée et
qu’on voit que tout d’un coup il est présenté pour tremblements, fascicula:ons, peut-être même des choses comme
des crises épilep:formes et une hyperthermie : il faut dire “d’accord, je pense à une hypocalcémie”, c’est le premier
truc auquel on pense.
5.2 E-ologie
✤ Éclampsie puerpérale,
✤ hypoparathyroïdie primaire qui est décrite par ex.
chez le Pinscher nain mais ce sont des scénarios plutôt
rares et il comprend qu’en tant que VT on ne fasse pas
tout de suite le lien. Ceci-dit dans nos cours de
neurologie : un nouveau pa:ent avec éclampsie il faut
tout de suite contrôler le calcium parce qu’une
hypocalcémie peut fortement être responsable, et il
faut facilement exclure ceQe possibilité-là.
5.3 Traitement
Vu que l’hypocalcémie
risque aussi de provoquer
le décès de l’animal, suite à
un arrêt respiratoire ou
une insuffisance cardiaque,
on a vraiment intérêt à
traiter rapidement aussi. Le
but est d’avoir un taux de
calcium ionisé au-dessus
de 0,8 à 0,9 mmol/L.
Rôles :
✤ Déterminant majeur de l’osmolalité de plasma
✤ Anomalies de sodium souvent conséquences plutôt que causes
1. L’homéostase du Na+
L’homéostase du sodium est surtout basée sur l’homéostase de l’osmolarité du sang et donc il est ques:on d’une
sensa:on de soif, d’avoir des urines concentrées ect… En plus le SRAA va aussi régler la volémie : il y a plusieurs effets
d’hypovolémie, d’hydrata:on, qui vont aussi influencer le taux de sodium, et le sodium est plutôt la conséquence.
Homéostase :
• Réglé par
• Osmorécepteurs hypothalamique
• Hormone an:diuré:que
• Plasma osmolalité
• Hypovolémie
• V2-récepteurs => Aquaporine
• Centre de la soif
• SRAA règle la volémie
• Plus important que l’osmolalité…
• Donc en cas de maladie cardiaque conges:ve souvent la combinaison suivante
• Hypervolémie + Hyponatrémie
2. Hypernatrémie
2.1 Symptomatologie
2.2 E-ologie
L’hypernatriémie se fait donc suite à une perte d’eau pure, sans les électrolytes qui suivent. Possible de le voir aussi
quand maladie gastro-instes:nale sévère : perte d’eau sans électrolytes. Le diabète insipide aussi pourrait la provoquer
s’il n’arrive plus à boire convenablement. On pourrait aussi avoir une intoxica:on de NaCl : cela arrive quand les
propriétaires veulent faire vomir un animal qui pourrait avoir mangé un poison : c’est une intoxica:on liée à une
intoxica:on, ce qui est un peu bizarre mais existe. Ce type d’hypernatriémie peut être important.
✤ Perte d’H2O
• Test de priva:on d’eau
• Pas anodin
• Pour spécialistes
• Maladies GI
• Diabète insipide
• ((Hypernatrémie hypodipsique))
• Maladies neurologiques
✤ Exérèse de sodium
• Intoxica:on sur intoxica:on
• NaCl 0,9% pour induire des vomissements
2.3 Traitement
Si on a une hypernatrémie sur une prise de sang, la seule réac:on que l’on doit avoir est contre-intui:ve : il faut la
normaliser, mais très lentement : laisser le temps aux neurones et au crâne de s’adapter. Idéalement ne change pas
plus vite qu’1mmol/ L / h pour des cas aigus, ou même 0,5/L/h pour des cas chroniques.
Veut donc dire qu’un animal qui est hypernatrémique reçoit une perfusion qui est plutôt hypernatrémique - parce que,
si on fait des choses pauvres en sodium, les changements vont être trop rapides. De nouveau ce sont des situa:ons,
des cas, qui sont à référer vers des centres ter:aires pour gérer ça, car ce n’est pas facile.
3. Hyponatrémie
3.1 Symptomatologie
Quand voit-on une hyponatrémie ? Décrit sur des maladies congesHves cardiaques, cela dit l’hyponatrémie souvent
est très modérée et pas si importante que ça, ou avec des pertes d’électrolytes plus que de l’eau. De nouveau : digesHf
ou urinaire, mais aussi des effusions ou des œdèmes, peuvent donner une hyponatrémie.
HypoadrénocorHcisme : on avait déjà discuté du fait que ça peut donner une hyperkaliémie et une hyponatrémie donc
oui c’est une cause fréquente d’hyponatrémie.
L’administra:on de certains diuréHques, de nouveau, pourrait en produire aussi.
3.3 Traitement
Même discours que pour l’hypernatrémie : si on remarque une hyponatrémie, le premier réflexe que l’on aura est de
corriger rapidement mais il faut être plus fort que nos ins:ncts et se dire “d’accord on a une hyponatrémie, on ne va
surement pas provoquer un changement rapide”. Donc doucement, et des solu:ons basses en sodium sont conseillées
: ça veut donc dire que parfois il faut même diluer une perfusion avec un peu de glucose (il n’y a pas de sodium là-
dedans) pour diminuer le taux de sodium dans ce liquide. Ne surtout pas faire une augmenta:on rapide de ces
animaux-là.
VII. CHLORE
Il va terminer par dire qu’il y a une autre molécule qui est très importante d’une façon mathéma7que, qui est le chlore :
dans l’analyse des acides-bases on pourrait même considérer que le chlore est peut-être la molécule la plus importante
dans notre corps. Ceci-dit une hypochlorémie ou une hyperchlorémie ont très peu d’effets directs et donc ce n’est pas
quelque chose avec laquelle il va nous ennuyer, sur les modèles acides-bases plus poussés, pour des spécialistes en
urgences et soins intensifs. Dans notre cabinet on sera rarement confrontés à un scénario où on voudra vraiment
traiter le taux de chlorure dans le sang : c’est donc hors contexte pour ceGe présenta7on-ci.