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CHAPITRE I

NOTIONS GENERALES ET SYNTHESES BIBLIOGRAPHIQUES

I.1 Introduction
L’augmentation de l’excentricité de l’arbre est la principale cause du déséquilibre de masse
dans un rotor. L’excentricité de l’arbre est définie comme la déviation entre le centre
géométrique et le centre de masse d’un rotor. Le faux- rond de l’arbre amplifie l’excentricité de
ce dernier, plus l’écart est grand, plus l’excentricité de l’arbre sera importante. Lorsqu’un rotor
excentrique (m×e) tourne, il crée une force centrifuge (m×e×ω2), avec la vitesse de rotation
(ω), c’est ce qu’on appelle (le déséquilibre du rotor) connu sous le nom de (force de
déséquilibre du rotor ou balourd) et est responsable de la vibration des rotors dans les machines
tournantes qui s’amplifient au niveau des supports, entrainant ainsi une usure précoce des
roulements.

Des erreurs dans l’usinage, l’assemblage et l’alignement du rotor pourraient augmenter


l’excentricité du rotor soit individuellement ou cumulativement. En outre les variations de
masse dans une rangée de pales de ventilateur s’ajoutent au déséquilibre de masse. Cependant,
ils introduisent également deux composantes vibratoires, une composante longitudinale
(vibration de torsion) et une composante transversale (vibration de flexion).

L’équilibrage du rotor réduit essentiellement le déséquilibre de masse (m×e×ω2) et les


vibrations du rotor qui en résultent.

I.2 Généralité sur les rotors

Les arbres rotatifs, équipé de tourillons ou portes poser sur des paliers sont en générale appelés
« rotors ». Un corps sans ses propres tourillons ne devient un rotor que lorsque des tourillons
lui sont fixes par l’intermédiaire pièces supplémentaires (P. ex un ventilateur avec un alésage
permettant d’y faire passer un arbre).
(a)

(b)

Figure I.1 rotor d’une turbine basse pression (source : Raj Subbiah,2017)

Passons brièvement en revue les différents aspects de la conception des turbines et des
ventilateurs pour comprendre comment la dynamique du rotor joue un rôle important dans les
machines tournantes. Le premier exemple illustré à la figure 1.1 est une turbine à vapeur basse
pression (BP)à flux symétrique et oppose, utilisée dans un grand système turbine-générateur
(T-G).

La vapeur entre par la section centrale du rotor et se dilate de manière égale dans des directions
axiales opposées, comme le montrent les flèches rouges. Lorsque la vapeur traverse les rangées
d’aubes fixes et rotatives, elle se dilate et produit un travail mécanique. Des principes de
fonctionnement similaires peuvent être observés dans les turbines à haute pression (HP) où
l’énergie mécanique produite dans la section turbine est ensuite convertie en énergie électrique
par le générateur qui est couple à la turbine à vapeur. Lorsque la vapeur se détend dans une
turbine à vapeur, son volume spécifique augmente. Des rangées d’aubes plus longues sont
conçues le long de la trajectoire de la vapeur pour faire face à l’augmentation du débit de vapeur.
Par conséquent, les aubes les plus longues d’une turbine à vapeur sont situées dans les dernières
rangées du rotor (BP). Les aubes les plus longues de l’extrémité (BP), en raison de leur
flexibilité, peuvent participer aux vibration latérales et /ou de torsion du rotor.

Les variations de masse dans les rangées d’aubes (BP) peuvent provoquer des déséquilibres de
masse dans le rotor, entrainant une augmentation des vibrations latérales ; tandis que les
variations de l’inertie de rotation et/ou des fréquences propres des pales les plus longues et les
plus flexibles peuvent cumuler sur les vibrations de torsion.

Le deuxième exemple est celui d’un ventilateur centrifuge, quand il fonctionne le moteur
électrique d’entrainement, transmet un mouvement de rotation à la roue dans le boitier de la
volute, un flux d’aire est aspiré par la section centrale du rotor et se dilate de manière égale dans
les directions radiales. En raison de l’action dynamique de la lame sur le gaz et de la force
centrifuge, la pression et la vitesse du gaz sont augmenter, elle est lancée le long du chemin de
la lame vers le boitier et déchargée du port d’échappement. La présence d’un dépôt de matière
ou une usure irrégulière des pales entraine immédiatement une inhomogénéité dans la
répartition du flux d’air, ceci se traduit par un déséquilibre du rotor.

I.2.1 Classification des rotors

C’est ainsi que d’après la configuration des turbomachines, nous pouvons rencontrer dans ces
dernières deux grandes catégories des rotors, les rotors rigides et les rotors flexibles.
a) Rotor rigide

Un rotor rigide est défini comme celui qui a une fréquence propre situe avant la vitesse de
fonctionnement ou la vitesse nominale du moteur électrique d’entrainement. Pour une
fréquence donner et donc un mode propre du rotor à équilibrer, les déséquilibres de masse
peuvent êtres corriger dans deux plans d’équilibrage. Si N est les nombres des disques du rotor,
le nombre des plans d’équilibrage nécessaires sera de N+1. Essentiellement deux plans
d’équilibrages sont suffisant quand il s’agit d’un rotor rigide. Cependant, de par sa conception,
un rotor doit être équilibrer jusqu’à 125% de sa vitesse de fonctionnement au niveau de l’usine,
cela prend en comptes les excès des vitesses pouvant survenir pendant le fonctionnement. Par
conséquent un plan d’équilibrage supplémentaire est ajouté pour équilibrer les fréquences ou
modes statique et dynamique du rotor, ce qui fait un total de trois plans. Cependant, ces
machines tombent dans la catégorie des rotors rigides en ce qui concerne l’équilibrage sur site
ou en atelier. C’est le cas du ventilateur centrifuge, qui fera l’objet de notre étude dans le
chapitre 2.

b) Rotor flexible

Un rotor flexible a plus d’une fréquence propre à équilibrer avant d’atteindre la vitesse de
fonctionnement ou la vitesse nominal du moteur électrique d’entrainement. Par exemple les
rotors des turbines basse pression (BP) utiliser dans les centrales thermiques, en pleine vitesse,
ont généralement deux vitesse critiques à équilibre avant d’atteindre la vitesse nominale du
moteur électrique d’entrainement. Par conséquent ils nécessitent des conditions d’équilibrage
statique et dynamique et ont besoin de plus de deux plans d’équilibrage pour être équilibrer
correctement. Pour ces types des rotors flexibles, les déséquilibres de masse ne peuvent pas être
corriger uniquement par des mouvements d’équilibrage à basse vitesse. De plus l’équilibrage à
basse vitesse aide à équilibrer une fréquence et non pas deux simultanément. Ainsi ces rotors
sont équilibrés à haute vitesse à l’usine et peuvent nécessiter un équilibrage supplémentaire lors
de l’assemblage sur site. Ils doivent au moins avoir trois plans d’équilibrage pour atteindre un
bon niveau de correction. Parfois des plans d’équilibrage supplémentaires sont créés dans
certains rotors flexibles pour répondre à des besoins d’équilibrage spéciaux

I.3 Phénomène de déséquilibre du rotor

Le déséquilibre d’une machine tournante dans certaines conditions est difficile à déceler à l’œil
nue, seul ces effets (vibrations observer au niveau des paliers) témoignent de son existence dans
ces derniers, d’où l’on parle d’un phénomène. Il représente non seulement la source de
vibrations la plus courante dans les machines tournantes, mais aussi celle qui est potentiellement
la plus destructrice. Il devient de ce fait le défaut à corriger en priorité. Pour y parvenir, il faudra
approfondir les connaissances sur le phénomène, ses causes et ses effets sur la machine et son
environnement immédiat.

I.3.1 Déséquilibre du rotor

Le déséquilibre tel que défini par la norme internationale ISO 1925 (vibration-mécanique-
équilibrage-vocabulaires), est l’état dans lequel se trouve le rotor d’une machine tournante
quant à la suite des forces centrifuges, un mouvement vibratoire est communiqué aux paliers
qui le supportent. L’absence ou la présence des forces centrifuges non compensées agissant sur
un rotor s’explique essentiellement par l’absence ou la présence d’un balourd qui est synonyme
du déséquilibre, traduisant une mauvaise répartition des masses du rotor.

La mesure quantitative du balourd d’un disque de rotor rigide par exemple est obtenue en faisant
le produit de la masse de déséquilibre m par l’excentricité e distance prise en partant de l’axe
principal d’inertie, jusqu’à la position du centre de la masse de déséquilibre. Le produit m×e
caractérise la force centrifuge en direction et en norme et est nommé en technique d’équilibrage
⃗⃗ .
balourd 𝑼

I.3.2 Causes du déséquilibre

D’après le principe de causalité, l’effet ne précède jamais la cause qui lui a donner naissance.
Il existe par conséquent une cause au phénomène de déséquilibre, observer par les vibrations
dans les paliers des machines tournantes. D’origine toute pièce présente un balourd plus ou
moins important, dont les principales causes sont :

a. Défauts de fabrication

Les défauts de fabrication jouent un rôle important dans l’aptitude d’une pièce mécanique à
accomplir une fonction donne. Ces défauts sont répartis en deux : les défauts de moulage et les
défauts d’usinage. Nous nous intéresserons particulièrement aux défaut d’usinage.

 Défauts d’usinage

Il est impossible d’obtenir des pièces avec des géométries exactes. Pour les rotors monoblocs
forgés possédant des disques usinés dans la masse, les écarts d’usinage modifient la position
des centres de masse locaux. Les ailettes des turbines ou des ventilateurs ont une dispersion
naturelle de masse qui donnera un balourd en fonction de leurs positions relatives de montage.
Parmi les défauts d’usinage les plus importants qui influent sur le comportement dynamique
des pièces tournantes, on trouve le défaut de coaxiale.

Le défaut de coaxialité est représenté par la position relative de deux surfaces cylindriques
supposées avoir le même axe de référence. La tolérance de coaxialité est limitée par la zone
cylindrique dont l’axe coïncide avec l’axe de référence.

b. Défauts de service

Dans son fonctionnement le rotor est soumis à plusieurs contraintes liées à son environnement
direct (encrassement des pales lorsqu’il travaille dans un milieu poussiéreux, déformation du
rotor sous l’effet d’un champ thermique inhomogène, l’usure inégale des pales du rotor suites
au transport des particules abrasifs…), ces derniers peuvent dans certaines conditions donner
naissance aux défauts dit de service, qui se regroupent en trois catégories à savoir :

 Défauts d’usure

Malgré la symétrie de la roue d’un rotor et la vitesse à laquelle il est entrainer, une usure inégale
des pales peut survenir. La raison de ce phénomène peut résider dans le caractère aléatoire
sélectif du processus d’usure, dû à des facteurs externes et aux propriétés interne du matériau.
Il est important de prendre en compte les écarts réels de la géométrie des pales par rapport au
profil de conception.

 Défauts d’encrassement

Les rotors fonctionnant dans les milieux poussiéreux, ou servant au transport des particules
solides peuvent être sujet au déséquilibre, dû à de dépôts inégaux des sédiments sur leurs pales
dans le cas des ventilateurs ou sur leurs aubes dans le cas des pompes centrifuge.
L’accumulation graduelle des sédiments augmente le déséquilibre et les vibrations qui en
résultent peuvent rapidement devenir excessives. Il arrive que l’encrassement du rotor soit
plutôt uniforme, cependant si une partie du dépôt se détache, le déséquilibre réapparait.

 Déformation thermique

Une déformation thermique survient en raison d’un changement de température. Naturellement


un métal se dilate lorsqu’il est chauffé, toute fois il arrive qu’un rotor à cause d’imperfection
mineurs et en présence d’un gradient de température non uniforme, se dilate inégalement. Il
s’en suit une déformation thermique du rotor. Ce phénomène est fréquent dans les moteurs
électriques, les compresseurs et les turbomachines qui fonctionnent à des températures élevées.
La déformation thermique exige que le rotor soit équilibré à sa température normale de
fonctionnement, même s’il a été bien équilibré à la température ambiante.

c. Défauts d’assemblage

Lors de la mise en commun des différentes pièces d’un ensemble constituant une machine
tournante l’accouplement des organes mécaniques et inévitable. Ce dernier permet de réaliser
une liaison mécanique entre la machine d’entrainement et la machine réceptrice, et favorise la
transmission du mouvement de rotation de l’arbre de la machine motrice à l’arbre de la machine
réceptrice. Il est constitué de deux plateaux (appelés aussi moyeux ou manchons) montés
chacun sur un arbre et relier entre eux par un ressort, doigt, lamelle ou engrenage.

On trouve souvent des accouplements munis d’une pièces d’espacement entre plateaux

(a)

(b)

Figure I.2 a) Accouplement par plateaux entre l’arbre du moteur d’entrainement et l’arbre de
la machine réceptrice ; b) accouplements munis d’une pièces d’espacement entre plateaux
(Réf : séminaire alignement des machines tournantes ; AZOUAD)
Lors de l’accouplement de l’arbre du moteur d’entrainement à l’arbre récepteur, les deux
moitiés de l’accouplement doivent être alignés pour garantir une durée de vie des roulements
et des performances optimales dans le fonctionnement.

 Alignement

L’alignement d’arbre est l’opération par laquelle deux ou plusieurs machines (par exemple un
moteur d’entrainement est une turbine ventilateur) sont positionnées de telle sorte qu’au niveau
du point de transfert des forces (plateaux d’accouplement entre l’arbre moteur et récepteur), les
axes de rotation des deux arbres soient colinéaires quand la machine fonctionne dans des
conditions normales.

Le point qui retient notre attention dans la définition ci-dessus se trouve : Au niveau du point
de transfert des forces (plateaux d’accouplement entre l’arbre moteur et récepteur) … En effet
près d’une panne sur deux et due à un défaut d’alignement. Avec les machines optimisées
d’aujourd’hui, l’alignement d’arbres doit être la mission importante de la maintenance au
quotidien. Les machines tournent 24h sur 24 et ne peuvent pas supporter des arrêts imprévus.

A l’œil nu on peut reconnaitre très vite les symptômes d’un défaut d’alignement. Une
dégradation prématurée des roulements, des garnitures, des arbres et des accouplements,
combinée à des phénomènes vibratoires et à une augmentation anormale de la température des
machines, cela préviendra de la nécessité d’aligner les arbres.

L’alignement correct des machines apporte une augmentation du temps de production, moins
de bruits de roulement et de garniture, moins de vibrations et moins de couts de maintenance.
Pour garantir une longue durée de vie du dispositif d’entrainement et de l’équipement, les
machines doivent être correctement alignées l’une par rapport à l’autre.

 Désalignement

Le défaut d’alignement est dû à la non coïncidence des axes de rotation de 2 machines


accouplées. Selon les positions géométriques des deux axes, on distingue 3 types de
désalignement :

 Désalignement parallèle : défaut de concentricité de deux arbres.


Figure I.5 : désalignement parallèle et angulaire de deux arbres (Réf : Dynamics of rotating
machines Michael friswell et al)

 Désalignement angulaire : défaut de parallélisme des deux arbres.

Figure I.5 : désalignement angulaire de deux arbres (Réf : Dynamics of rotating machines
Michael friswell et al)

 Désalignement angulaire et parallèle : combinaison des deux précédents.

Figure I.5 : désalignement parallèle et angulaire de deux arbres (Réf : séminaire alignement
des machines tournantes ; AZOUAD)

Pour réduire ces forces au minimum, on utilise souvent des accouplements flexibles. Ce terme
est trompeur parce que ces accouplements ne peuvent absorber que des vibrations causées par
de très faibles désalignements. Un désalignement plus important que celui qui est spécifié par
le fabricant provoquera probablement des vibrations excessives.
Le désalignement des arbres peut varier selon les conditions de fonctionnement. Un certain
nombre de conditions de fonctionnement peuvent provoquer un désalignement et des vibrations
en conséquences :

 Les socles de machines en béton peuvent subir une dilatation thermique, ou s’affaisser
ou se fissure avec le temps.
 Les paliers peuvent subir une usure excessive localisée.

Le premier cas est celui qui survient le plus souvent, habituellement pendant les périodes de
fonctionnement transitoires : au démarrage et à l’arrêt ou lorsque la charge varie. C’est, avec
l’arcure transitoire du rotor sous l’effet des contraintes thermiques, une des raisons pour
lesquelles les vibrations augmentent pendant les périodes de fonctionnement transitoires.

Ce n’est pas toujours facile de détecter un défaut d’alignement sur une machine en cours de
fonctionnement. Les forces radiales qui sont transmises d’arbre en arbre sont difficiles à
mesurer de l’extérieur. En recourant à l’analyse vibrations ou à la thermographie infrarouge, il
est possible d’identifier les symptômes primaires d’un défaut d’alignement tels que les valeurs
élevées de vibrations dans les sens radial et axial ou des gradients anormaux de température
dans les carters des machines, mais sans une telle instrumentation, il est également possible
d’identifier des problèmes de machine secondaires susceptibles d’indiquer un alignement
inexact des arbres tels que :

o Un boulon de fondation desserré ou cassés ;


o Une fuite d’huile excessive au niveau des bagues de palier ;
o Cales de blocage ou goupilles cylindrique lâches ;
o Des boulons d’accouplement desserres ou cassés ;
o Certains éléments d’accouplement flexibles s’échauffent en cas de défauts
d’alignement. Si l’accouplement présente des éléments en élastomère, chercher des
signes de poudre de caoutchouc à l’intérieur de la coiffe d’accouplement ;
o Des pièces d’équipement similaires vibrent moins ou ont une durée de vie plus longue ;
o Un taux anormalement élevé de défaillances d’accouplement ou d’usure ;
o Une quantité excessive de graisse ou d’huile à l’intérieur des protections
d’accouplement ;
o Les arbres cassent ou se fissurent au niveau ou à proximité des paliers ou des moyeux
d’accouplement.
Le défaut d’alignement crée des contraintes internes au niveau des arbres et des paliers des
machines accouplées. La contrainte exercée au niveau du palier génère une non-linéarité de
raideurs de ce dernier. Les paliers usiner en respectant une précision de 0,005 mm pour
fonctionner avec une lubrification propre et constante pour une température de service limitée,
ne sont pas capable de résister

à un fonctionnent pendant de longues périodes à des températures élevées dues à un défaut


d’alignement. Ainsi l’augmentation de la température de fonctionnement d’une machine
tournante suite à un défaut d’alignement entraine des vibrations sur l’ensemble du système.

I.3.3 Types de déséquilibre

Pour comprendre la manière de corriger le balourd, il faut connaitre la nature des forces en jeu
qui dépendent essentiellement du type de déséquilibre. Il est pratiquement impossible de parler
des forces de déséquilibre sans inclure les notions de centre de gravité (Cg), d'axe principal
d'inertie (API) et de vitesse angulaire (ω). En effet, la définition même des différents types de
déséquilibre est fonction de la position du centre de gravité et de l'axe principal d'inertie par
rapport à l'axe de l'arbre du rotor. Le centre de gravité d'une pièce tournante est localisé sur un
axe où la masse du rotor est également distribuée de chaque côté de manière équitable. On
appelle cet axe, l'axe principal d'inertie. La vitesse angulaire d'une pièce tournante quelconque
est obtenue en multipliant sa vitesse exprimée en Hz par un facteur 2π.ω = 2πf (rad/s).

a. Déséquilibre statique

L'orientation du point G dans une machine tournante peut être obtenue en maintenant le rotor
sur des supports sans frottement (en lame de couteau figure I.6 (a)) et en le laissant tourner
librement sans entraînement externe (il peut s'agir d'un petit couple à la main pour amorcer sa
rotation). Le rotor s'immobilise au bout d'un certain temps avec le point lourd (G) à la verticale
vers le bas, l’axe principal d’inertie (∆ en trait fort) est uniquement déplacé parallèlement par
rapport à l’axe de rotation de l’arbre (en trait interrompue) (Figure I.6 (b)). Cette opération peut
être répétée pour confirmer l'orientation du déséquilibre résiduel (ou point lourd) et le marquer
à la craie ou par tout autre moyen.
(a) (b)

Lames de couteau

Figure I.6 :(a) lames de couteau poser sur un mandrin, (b) point lourd à la vertical vers le
bas (source : A.C.P).

b. Déséquilibre couple

Le centre de gravité est bien sur l’axe de rotation : l’équilibre statique est réalisé, mais les deux
axes ne coïncident pas. L’axe central d’inertie (∆) coupe l’axe de rotation de l’arbre au centre
de gravité [Figure 6.4]. Il est nécessaire d’installer au minimum deux masses pour équilibrer ce
rotor : par exemple deux masses diamétralement opposées à m1 et à m2 (équilibrage en deux
plans).

Figure I.7 : Déséquilibre couple (source : Rajiv Tiwari,2018).

c. Déséquilibre dynamique

C’est une combinaison des deux balourds ci-dessus. Le centre de gravité (G) n’est pas sur l’axe
de rotation et cet axe n’est pas parallèle à l’axe principal d’inertie (Figure I.7). Il faut en général
deux masses pour rattraper ce type de déséquilibre (équilibrage en deux plans).
.

Figure I.7 : Déséquilibre dynamique

I.4 Généralité sur les vibrations des machines tournantes

Toutes les machines en fonctionnement produisent des vibrations, images des efforts
dynamiques (déséquilibre) engendrés par les pièces en mouvement. Ainsi, une machine neuve
en excellent état de fonctionnement produit très peu de vibrations. La détérioration du
fonctionnement conduit le plus souvent à un accroissement du niveau des vibrations. En
observant l'évolution de ce niveau, il est par conséquent possible d'obtenir des informations très
utiles sur l'état de la machine. Ces vibrations occupent une place privilégiée parmi les
paramètres à prendre en considération pour effectuer un diagnostic. La modification de la
vibration d’une machine (prélever à l’aide d’un capteur de vibration et observer sur un
vibrocontroleur figure I.6), constitue souvent la première manifestation physique d'une
anomalie, cause potentielle de dégradations, voire de pannes. Ces caractéristiques font de la
surveillance par analyse des vibrations, un outil indispensable pour une maintenance moderne,
puisqu'elle permet, par un dépistage ou un diagnostic approprié des défauts, d'éviter la casse et
de n'intervenir sur une machine qu'au bon moment et pendant des arrêts programmés de
production.

Capteur de
vibration

(a) (b)

Figure I.6 : a) vibrocontroleur 920, b) capteur de vibration du type proximetre (source :


S.T.L).
I.4.1 Définition d’une vibration

Un système mécanique est dit en vibration lorsqu'il est animé d'un mouvement de va-et-vient
autour d'une position moyenne, dite position d'équilibre. Si l’on observe le mouvement d’un
objet dont l’une des extrémités est fixée à un support rigide et dont l’autre peut se déplacer dans
un plan comme (illustré sur figure I.7), On pourrait par exemple considérer cet objet comme
une représentation approximative d’une poutre encastrée dans un mur. Imaginons qu’on
fléchisse l’objet jusqu’à ce que son extrémité atteigne l’une de ses positions maximales et qu’on
le relâche. L’extrémité se déplace, passe par sa position d’équilibre, atteint la position maximale
opposée, repasse par sa position d’équilibre, puis revient à la position maximale initiale et ainsi
de suite. Le mouvement répété autour de la position d’équilibre est appelé vibration.

Figure I.7 : Objet en vibration et partie d’un signal vibration

On constate qu’il se traduit par :

 Un déplacement : la position de la masse varie de part et d’autre du point d’équilibre ;


 Une vitesse de déplacement : variation du déplacement par rapport au temps ;
 Une accélération : variation de la vitesse par rapport au temps.

I.4.2 Types des vibrations dans les machines tournantes

D'un point de vue pratique, les modes de vibration du rotor fréquemment rencontrés peuvent
être classés comme suit :

a. Vibration de flexion de l'arbre

L'arbre tourbillonne dans son plan de rotation (le plan est perpendiculaire à l'axe de rotation)
tout en conservant son mode de flexion qui varie le long de l'axe. Le mode tourbillonnant de
l'arbre est mesuré comme étant de nature rigide et/ou flexible. La plupart des problèmes de
vibration de l'arbre peuvent être décrits par ces modes de flexion.

b. Vibrations de torsion de l'arbre

La déformation torsionnelle se produit lorsque les vibrations de chaque partie de l'arbre sont
torsadées le long de l'axe de rotation. L'occurrence du problème de vibration torsionnelle est
relativement faible par rapport aux vibrations de flexion dans les machines tournantes, à
l'exception des machines à mouvement alternatif et/ou à engrenages. Les variations vibratoires
des forces électromagnétiques dans les moteurs ou dans le couple de la charge peuvent
également induire des vibrations de torsion.

c. Vibrations longitudinales de l'arbre

Ce mode de vibration n'apparaît généralement pas en raison de la grande rigidité longitudinale


de l'arbre, mais il y a eu des cas dus à une collision avec une pièce statique, d'une résonance
locale et d'une charge dynamique excessive dans un palier de butée.

d. Vibration d'une structure rotative

Les vibrations de flexion d'une structure tournante, telle que les pales de turbine ou les roues de
pompes et de compresseurs, est une question très importante. L'analyse tridimensionnelle par
éléments finis est couramment utilisée pour évaluer les vibrations dans cette catégorie, en
calculant de manière détaillée les fréquences naturelles et en prédisant les amplitudes de
résonance sur la base de la géométrie réelle de pales et de roues spécifiques. L'augmentation de
la rigidité sous l'effet de la force centrifuge est prise en compte. La structure rotative est
généralement analysée en supposant que le centre de la structure est fixe et libre du mouvement
de l'arbre. L'effet de couplage des vibrations entre l'arbre et les pales doit être pris en compte
dans certains cas.
I.5 EQUILIBRAGE DES MACHINES TOURNANTES

I.5.1 Historique

L’équilibrage est apparu il y a quelques milliers d'années avec les premières roues à eau des
moulins à vent. Des problèmes survenaient lorsque ces roues n’étaient pas construites de
manière suffisamment symétrique, ou quand le matériau n’était pas d’épaisseur constante ou de
dimensions identiques [3]. La roue tendait à tourner jusqu'à la position du point le plus lourd
vers le bas, et y restait bloquée lorsque le courant ou le vent était faible. Ce balourd statique,
correctement maîtrisé, pouvait être contrebalancé empiriquement par des masses additionnelles
m sur le rayon r pour obtenir finalement que la roue tourne rond (figure I.6).

Fig. I.6. Un problème millénaire : balourd statique sur une roue à eau, le centre de gravité se
trouve sous l'axe à l'arrêt (source :Technique d’équilibrage).

Pour ceci, des masses étaient placées à différentes positions jusqu'à obtention par tâtonnements
successifs de la correction optimale. Avec les premières machines à grande vitesse de la
deuxième moitié du XIXe siècle, et l'arrivée triomphante des machines tournant à des vitesses
de plus en plus importantes, apparaît un nouveau problème de balourd, inconnu jusqu'ici :
soudain les méthodes d’équilibrage éprouvées ne suffisent plus. On découvre alors un nouveau
type de balourd, le « moment de balourd » ou le balourd dynamique (fig. 1.2) qui ne peut être
révélé qu'en rotation.

La solution à ces deux types des problèmes à savoir le balourd statique et le balourd dynamique
est l’équilibrage. La procédure d'équilibrage statique et dynamique du rotor sera examinée en
détail. Pour l'équilibrage dynamique, les rotors sont classés en deux catégories principales, par
exemple l'équilibrage des rotors rigides et des rotors flexibles. En fait, le même arbre d'un
rotor peut être considéré comme rigide s'il fonctionne bien en dessous de sa première
vitesse critique et comme flexible s'il fonctionne à proximité ou au-dessus de la première
vitesse critique. C'est pourquoi on parle parfois d'équilibrage des rotors lents et des rotors
rapides, respectivement. Les principes de base de l'équilibrage des rotors rigides et flexibles
sont très différents. Les principes et théories nécessaires pour l'équilibrage dynamique seront
exposés avant de décrire les méthodes pratiques d'équilibrage. Pour l'équilibrage du rotor rigide,
deux méthodes sont décrites : la méthode conventionnelle de la machine d'équilibrage à berceau
(équilibrage hors site ou hors champ) et la méthode moderne des coefficients d'influence
(équilibrage sur site ou sur champ). De même, pour le rotor flexible, deux méthodes de base
sont disponibles : la méthode d'équilibrage modal et la méthode des coefficients d'influence. En
général, le rotor rigide peut être équilibré en plaçant des masses de correction dans deux plans
d'équilibrage ; cependant, dans le cas des rotors flexibles, il peut être équilibré par N plans
d'équilibrage, où N est le nombre de modes flexibles qui doivent être équilibrés. Il est souvent
suggéré d'équilibrer le rotor flexible par (N + 2) plans d'équilibrage (c'est-à-dire d'équilibrer les
modes du rotor rigide par deux plans à faible vitesse et d'équilibrer N modes de rotor flexible
par N plans à grande vitesse). La figure I.7 présente une classification de l'équilibrage des
rotors en fonction du nombre de plans d'équilibrage et des procédures d'équilibrage.

Le déséquilibre des rotors n'entraîne pas seulement des vibrations du rotor, mais transmet
également des forces de rotation aux roulements et aux structures de fondation. La force ainsi
transmise peut endommager la machine.

Equilibrage des rotors

Equilibrage statique Equilibrage dynamique

Un seul plan Deux plans Rotor rigide Rotor flexible

Un plan Deux plans N plans (N+2) plans

(a)
Equilibrage des rotors

Equilibrage statique Equilibrage dynamique


(Utilise l’effet de la force gravitationnelle) (Utilise l’effet de la force centrifuge)

Rotor rigide Rotor flexible

Equilibrage par la
méthode modale Equilibrage par la
(N Essai) méthode des coefficient
d’influence
(N rotation en monte ou en
Equilibrage par la descente)
Essai et erreur Equilibrage par la
méthode graphique méthode des
pour (N Essai) coefficient d’influence
(4 Essai)
(3 Essai)

(b)
Figure I.7 : Classification de l'équilibrage des rotors (a) en fonction du nombre de plans d'équilibrage et (b) en fonction de la procédure
d'équilibrage et du nombre d'essais.
Si la force transmise est suffisamment importante, elle peut même affecter les machines et
structures voisines. Il est donc nécessaire d'éliminer le déséquilibre résiduel d'un rotor, dans la
plus grande mesure possible, afin d'assurer un fonctionnement harmonieux. L'estimation
expérimentale du balourd résiduel dans un système de roulements de rotors est un problème
ancien. D'après l'état de l'art en matière d'estimation du balourd, le balourd peut être obtenu
avec une assez bonne précision (Kellenburger, 1972 ; Drechsler, 1980 ; Gnilka, 1983 ;
Darlow,1989 ; Krodkiewski, Ding et Zhang, 1994 ; Méndez-Adriani, 2005). Aujourd'hui, la
tendance dans l'estimation du déséquilibre est de réduire le nombre d'essais requis, en particulier
pour l'application des grands turbogénérateurs, où le temps d'arrêt est très coûteux (Edwards,
Lees et Friswell, 2000 ; Zhou et Shi, 2001 ; Tiwari, Lees et Friswell, 2002 ; Tiwari, 2005).

Les cases colorer en jaune sur la (figure I.7 (a) et (b)) délimite l’étendue de notre étude sur
l’équilibrage de notre ventilateur classer dans la catégorie des rotors rigide. En terme de plans
nous travaillerons dans deux plans et en ce qui concerne la méthode d’équilibrage, nous
utiliserons la méthode de coefficients d’influences.

I.5.2 Equilibrage des rotors rigides du point de vue pratique

La présente section décrit les méthodes pratiques d'équilibrage des rotors rigides. Dans les
rotors les positions axiale et radiale des balourds résiduels et leurs orientations sont inconnues.
Dans les machines à support souple (palier souples), la fréquence de résonance du système de
support du rotor est faible et le rotor tourne à une vitesse supérieure à une vitesse supérieure à
la résonance du système de support. Les amplitudes vibratoires sont mesurées, puis converties
en forces. Dans un système de support dur, la fréquence propre du support est très élevée et les
forces de déséquilibre du rotor sont très élevées. Les forces de déséquilibre du rotor sont
mesurées directement par un capteur de vibration, indépendamment de la masse du rotor et de
sa configuration. Selon la géométrie des rotors rigides, une méthode d'équilibrage à un ou deux
plans est utilisée. Dans la présente section, l'équilibrage à un plan et l'équilibrage à deux plans
seront décrits en détail.

I.5.3 Equilibrage statique ou en un plan

Dans la pratique, l'emplacement (radial et angulaire) du centre de gravité G est inconnu dans
les cas suivants pour un rotor qui se trouve dans un seul plan. L'orientation du point G peut être
obtenue en maintenant le rotor sur des supports sans frottement (en lame de couteau) et en le
laissant tourner librement sans entraînement externe (il peut s'agir d'un petit couple à la main
pour amorcer sa rotation). Le rotor s'immobilise au bout d'un certain temps avec le point lourd
(G) à la verticale vers le bas. Cette opération peut être répétée pour confirmer l'orientation du
déséquilibre résiduel (ou point lourd) et le marquer à la craie ou par tout autre moyen. Nous
plaçons une masse de correction à 180° du point lourd (c.-à-d. au point léger) et laisser le rotor
tourner librement en le tournant doucement. (i) Si le point lourd marqué descend à nouveau
verticalement, cela signifie que la masse de correction m doit être augmentée. (ii) Si le point
lourd marqué apparaît verticalement vers le haut, cela signifie que la masse de correction est
plus importante et qu'elle doit être diminuée. (iii) Si le point lourd se trouve dans une autre
position, cela signifie que le rotor est presque équilibré. Ceci peut être confirmé en faisant
tourner librement le rotor à nouveau et en vérifiant s'il se trouve toujours dans une position
d'équilibre indifférente. Ce processus s'appelle l'équilibrage statique du rotor et il est valable
pour un rotor qui se trouve dans un seul plan ou lorsque l'équilibrage n'est nécessaire que dans
un seul plan (ou équilibrage statique uniquement). Dans le cas d'un rotor à un seul plan, le rotor
statiquement équilibré sera également équilibré dynamiquement puisqu'aucun moment net ne
sera produit par les forces de déséquilibre dans un plan. Cependant, pour l'excentricité
angulaire, l'équilibrage statique n'équilibrera pas le rotor dans le cas dynamique en raison du
moment net produit par l'excentricité angulaire.

I.5.4 Equilibrage dans deux plans par la méthode des coefficient d’influence

La méthode des coefficients d'influence est une méthode qui consiste à construire un modèle
matriciel de la structure à partir de mesures de sensibilité au balourd expérimentales, puis à
calculer l’ensembles des balourds correcteurs. Elle s'applique à l'équilibrage de rotors supposés
linéaires, rigides ou flexibles, amortis ou non amortis. Son objectif est d'annuler les vibrations
(déplacements) en un certain nombre de points de mesure, en décomposant le balourd à corriger
en un certain nombre de plans d’équilibrage. Cette méthode sera vue en détail dans le second
chapitre.

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