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Le Dimensionnement des Structures de Chaussée

Le dimensionnement des structures de chaussée constitue une étape importante de l’étude d’un projet
routier. Il s’agit simultanément de choisir les matériaux nécessaires ayant des caractéristiques requises et de
déterminer les épaisseurs des différentes couches de la structure de la chaussée. Afin d’assurer de bonnes
caractéristiques mécaniques qui lui permettra de résister à toutes les charges pendant toute sa durée de vie. Tout
cela en fonction de paramètres fondamentaux suivants :
 Le trafic.
 L’environnement de la route (le climat essentiellement)
 Le sol support.

I. Le sol support
Le sol-support ou plate-forme correspond au terrain occupant les parties supérieures des terrassements (30 à 100
cm). Elle doit être suffisamment rigide pour permettre le passage des de terrassement, insensible à l'eau et aux
intempéries. Sa portance influence pour une grande part l'épaisseur des couches de chaussée qui reposent sur
elle. Une bonne portance permet d'éviter les déformations sous chargement lourd ou répété entraînant une
dégradation prématurée de la chaussée. Selon les cas, on peut avoir recours à :
 la pose d'une couche de forme;
 des purges puis des remblais;
 une substitution de matériaux;
 un traitement du sol en place par la chaux et au ciment;
 la pose d'un matériau anti-contaminant de type géotextile.
Dans les pays tropicaux on distingue cinq (5) classes de portance des sols de plate-forme.

Dans la pratique, les sols de portance inférieure à 5 sont à proscrire. Il est préconisé un des traitements spéciaux
(amélioration, purge, substitution, remblais d'apport, et / ou drainage) selon le type de sol rencontré (argiles
gonflantes, sable de faible portance etc.).

II. Etude du trafic


L'étude de trafic est une donnée nécessaire aux réflexions sur le développement des infrastructures de transport.
Elle impactera directement sur les caractéristiques des voies à créer ainsi que les caractéristiques des chaussées.
On peut citer des choix possibles :
 Nécessité ou non d'une déviation d'agglomération.
 Choix du tracé par rapport aux zones bâties.
 Position des échangeurs.
 Géométrie des carrefours.
 Dimensionnement des chaussées en fonction des trafics poids lourds cumulés

A. Quelques définitions
 Trafic de transit : Origine et destination en dehors de la zone étudiée (important pour décider de la nécessité
d'une déviation).
 Trafic d'échange : Origine à l'intérieur de la zone étudiée et destination à l'extérieur de la zone d'échange et
réciproquement (important pour définir les points d'échange).
 Trafic local : Trafic qui se déplace à l'intérieur de la zone étudiée.
 Trafic Moyen Journalier Annuel (T.M.J.A.) : Egal au trafic total de l'année divisé par 365.
 Unité de véhicule particulier (U.V.P.) : Exprimé par jour ou par heure, on tient compte de l'impact plus
important de certains véhicules, en particulier les poids lourds en leur affectant un coefficient multiplicateur de
deux.
 Trafics aux heures de pointe : Avec les heures de pointe du matin (HPM), et les heures de pointe du soir
(HPS).
 Trafic journalier de fin de semaine : Egale au trafic total de la semaine.
 Trafic journalier moyen d'été : Important pour les régions estivales.

B. Analyse des trafics


Plusieurs méthodes permettant l’analyse du trafic, ces méthodes peuvent être classées en deux catégories :
 Celles qui permettent de quantifier le trafic : les comptages.
 Celles qui en outre permettent d’obtenir des renseignements qualificatifs : les enquêtes.
comptages
C’est l’élément essentiel de l’étude de trafic, on distingue deux types de comptage :
 Les comptages automatiques.
 Les comptages manuels.
comptages automatique
On distingue ceux qui sont permanents et ceux qui sont temporaires, en ce qui concerne les comptages
permanents, sont réalisés en certains points choisis pour leur représentativité sur les routes les plus importantes :
réseau autoroutier, réseau routier national et le chemin de wilaya les plus circulés.
Les comptages temporaires s’effectuent une fois par an durant un mois pendant la période ou le trafic est intense
sur les restes des réseaux routiers à l’aide de postes de comptages tournant.
comptages manuel
Ils sont réalisés par les agents qui relèvent la composition du trafic pour compléter les indicateurs fournis par les
comptages automatiques. Les comptages manuels permettent de connaître le pourcentage de poids lourds et les
transports en communs. Les trafics sont exprimés en moyenne journalière annuelle (T.J.M.A).

C. Classes de trafic routier


1. Les différentes classes de trafic
Les classes de trafic sont définies par le trafic moyen journalier des Poids Lourds (Poids Total Autorisé en
Charge supérieur à 3,5 Tonnes) qui circulent sur la chaussée. On obtient ainsi :
 Classe t7 : de 0 à 2 PL/j
 Classe t6 : de 3 à 10 PL/j
 Classe t5 : de 11 à 25 PL/j
 Classe t4 : de 26 à 50 PL/j
 Classe t3– : de 51 à 85 PL/j
 Classe t3+ : de 86 à 150 PL/j
 Classe T3: de 51 à 150 PL/j
 Classe T2: de 151 à 300 PL/j
 Classe T1: de 301 à 750 PL/j
 ClasseT0: de 751 à 2 000 PL/j
Ces classes de trafic définissent deux grandes catégories de routes
 Les voiries à faible trafic regroupant toutes les classes de t7 à t3+ (RP2)
 Les voiries à moyen et fort trafics regroupant toutes les classes de T3 à T0. (RP1)
1. Le coefficient d’agressivité A
La configuration des essieux (isolé, tandem, tridem), des roues (simples ou jumelées) et leur charge sont
variables d'un poids lourd à l'autre. Par ailleurs pour une charge donnée, les contraintes et déformations dons la
chaussée, à un certain niveau, sont fonction de la structure de chaussée. Vis-à-vis du comportement en fatigue
enfin, l'endommagement provoqué par l'application d'une charge donnée dépend de la nature des matériaux. Les
coefficients d’agressivité A ont été calculés conformément à la norme NFP98-082, à partir des histogrammes de
charges obtenus lors de déférentes campagnes nationales de posages des poids lourds. Les résultats de calculs
sont donnés dans le Tableau ci-après :

2. Le trafic cumulé
Le Trafic cumulé est calculé à partir de la formule suivante :

TMJA : Trafic moyen journalier annualisé


On suppose que le trafic croit linéairement dans le temps comme représenter dans le schéma suivant.

3. Calcul du (TJMA) horizon :


La formule qui donne le trafic journalier moyen annuel à l’année horizon est :

4. Calcul des trafics effectifs:


C’est le trafic traduit en unités de véhicules particuliers (U.V.P) en fonction de type de route et de
l’environnement. Pour cela on utilise des coefficients d’équivalence pour convertir les PL en (U.V.P). Le trafic
effectif donné par la relation :

𝑻𝒆𝒇𝒇 : trafic effectif à l’horizon en (UVP/J)


Z:pourcentage de poids lourds (%).
P:coefficient d’équivalence pour le poids lourds, il dépend de la nature de la route (nombres de voies et de
l’environnement).
Le tableau si dessous nous permet de déterminer le coefficient d’équivalence « P »pour poids lourds en fonction
de l’environnement et les caractéristique de notre route.
Environnement E1 E2 E3
Route à bonne caractéristique 2-3 4-6 8-16
Route étroite 3-6 6-12 16-24
5. Débit de pointe horaire normale:
Le débit de pointe horaire normale est une fraction du trafic effectif à l’horizon, il et exprimé en unité de
véhicule particulier (u.v.p) et donné par la formule suivante :

Q : débit de pointe horaire

n : nombre d’heure, (en général n=8 heures).

𝑻𝒆𝒇𝒇 : trafic effectif.

6. Débit horaire admissible :


Le débit horaire maximal accepté par voie est déterminé par application de la formule :

K1: coefficient lié à l’environnement.

K2 : coefficient de réduction de capacité.

𝑪𝒕𝒉 : capacité effective par voie, qu’un profil en travers peut écouler en régime stable.

Valeurs de K1
Environnement E1 E2 E3
K1 0,75 0,85 O, 9 à 0, 95
Valeurs de K2
catégorie
Environnement 1 2 3 4 5
E1 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00
E2 0,99 0,99 0,99 0,98 0,98
E3 0,91 0,95 0,97 0,98 0,98

Valeurs de capacité théorique


Capacité théorique (uvp /h)
Route à 2 voies de 3 ,5m 1500 à 2000
Route à 3 voies de 3 ,5m 2400 à 3200
Route à 2 chaussées séparées 1500 à 1800
7. Calcul du nombre des voie
Cas d’une chaussée bidirectionnelle :

On compare Q à 𝑸𝒂𝒅𝒎 pour les divers types de routes et on prend le profil permettant d’avoir : 𝑸𝒂𝒅𝒎≤ Q

Cas d’une chaussée unidirectionnelle : Le nombre de voie par chaussée est le nombre le plus proche du rapport :

n = S. Q/𝑸𝒂𝒅𝒎

S : coefficient de dissymétrie, en général égale à 2/3

𝑸𝒂𝒅𝒎 : débit admissible par voie.


III. Méthode de dimensionnement

A. La METHODE du CBR (Californien Bearing Ratio)


C’est une méthode semi empirique qui se base sur un essai de poinçonnement sur un échantillon du sol support
en compactant les éprouvettes de (90° à 100°) de l’optimum Proctor modifié. La détermination de l’épaisseur
totale du corps de chaussée à mettre en œuvre s’obtient par l’application de la formule présentée ci-après:

 Pour un trafic en voiture particulaire : TMJA×365×1.5t < 100000 t/ans

100+150 √ P (cm)
e=
I CBR +5

 Pour un trafic en voiture particulaire: TMJA×365×1.5t ≥ 100000 t/ans 

e=100+ √ P ¿ ¿
Avec:

 e: épaisseur équivalente (cm)


 ICBR : indice CBR (sol support)
 N: désigne le nombre journalier de camion de plus 1500 kg à vide
 P: charge par route P = 6.5 t (essieu 13 t)
 Log: logarithme décimal
L’épaisseur équivalente est donnée par la relation suivante:
e = c1  e1 + c2 e2 + c3  e3
Où:
C1, C2, C3 : coefficients d’équivalence.
e1, e2, e3 : épaisseurs réelles des couches.

B. La méthode TRRL
Elle dérive de la méthode CBR en tenant compte du fait que l’effet de répartition des charges sur l’épaisseur
obéit à une logarithmique et du fait que l’effet des véhicules d’un poids inférieur à 3 tonnes est négligeable. Pour
tenir compte du trafic réel, les travaux du TRRL ont permis d’améliorer la formule qui s’écrit de la façon
suivante :

P : la charge par roue (en tonnes),


e : épaisseur (cm),
N : est le nombre moyen de poids lourds de plus de 3,5 tonnes Il est reconnu que cette méthode présente certains
inconvénients, surdimensionnement ou sous-dimensionnement car l’épaisseur des couches est choisie par
comparaison d’autres chaussées.

C. Coefficient d’équivalence :
Le tableau ci-dessous indique les coefficients d’équivalence pour chaque matériau :
Matériaux utilises Coefficient d’équivalence
Matériaux utilises Coefficient d’équivalence
Grave roulée – grave
Béton bitumineux ou enrobe dense 2.00 0.75
sableuse T.V.O
Grave ciment 1.50 Sable ciment 1.00 à 1.20

Grave bitume 1.50 à 1.70 Sable 0.50


Grave concassée ou gravier 1.00 Tuf 0.60

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