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Entrée dans l’accompagnement thérapeutique/la cure analytique a à voir avec le transfert et

s’inaugure par une demande.

Demande propre du névrosé et pas du psychotique. Demande de rencontre, d’analyse doit être
entendue comme une manifestation du sujet même si elle se présente comme l’irruption d’un
sujet dans le bureau, ou le patient qui attendait la prof devant son bureau. L’effet d’interprétation :
il y a une demande pour qu’un travail s’inaugure.
A partir de la manifestation du sujet, le clinicien décide, ou pas de répondre, ce qu’il fait à partir de
son interprétation.
Pari de penser qu’il vient car il demande une rencontre.
Quelle que soit la structure, cette première interprétation du clinicien va mettre en fonction le
sujet supposé savoir

Quid de la psychose ? Pas de supposition, si l’Autre incarne le savoir il peut être un Autre jouisseur
« le transfert est impensable, sinon à prendre son départ dans le sujet supposé savoir » L.
Séminaire XI p228 ? Postulat qui ne changera pas tout au long de son enseignement.
Jusqu’au séminaire XX (qui marque le dernier L.) il continuera à affirmer ce postulat : « le transfert,
c’est le sujet supposé savoir qui le motive ».
Supposition de savoir prend sa source dans la clinique de savoir. Elle se loge du côté de
l’inconscient. Inconscient comme lieu d’un savoir insu.
Quelque chose échappe au sujet, en cherche le sens. Manifestations de l’inconscient auxquelles le
sujet ne parvient pas à donner du sens.

Le sujet névrosé, suppose qu’il y a un texte à déchiffrer dans ces manifestations de l’inconscient
(découverte freudienne). L’Autre auquel s’adresse ce sujet lui permet de déposer sa plainte,
supposant que celui à qui il s’adresse détient un savoir à propos de son symptôme, une vérité qui
le concerne.
Dans la névrose, cette supposition que l’Autre détient un savoir inscrit d’emblée un rapport de
manque à être du sujet, un manque de savoir. C’est ce qui inaugure le travail analytique. Moteur
du transfert, c’est cette croyance du sujet névrosé en un savoir qu’il suppose détenu par l’Autre.

Agalma du séminaire VIII : quelque chose est caché, il faut parvenir à le dévoiler. Ne parle pas
encore du SSS, l’utilisera dans le séminaire XI.
L. donne une définition simple du SSS « le SSS c’est celui à qui on suppose un savoir » Séminaire XI
« dès qu’on suppose un savoir à quelqu’un, il y a transfert » p210.

Le transfert de travail : quand il y a une supposition de savoir, par exemple dans l’enseignement.
La supposition doit demeurer pour qu’il y ait une transmission. Recouvrir avec le savoir fait
chuter (position du maître du savoir).
Supposition du savoir mènera L. aux quatre discours. DA et DU.

L. dit aussi on aime celui à qui on suppose un savoir : lien amour, savoir, transfert.
La proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’école « la supposition de savoir est le
pivot où s’articule tout ce qu’il en est du transfert »
Introduction à l’édition Allemande des Écrits « le transfert c’est de l’amour qui s’adresse au savoir »
L. essaie d’abord de situer la supposition de savoir. Dans le séminaire XI, il fait un détour par la
croyance en Dieu. Point d’ex-istence, ce qui est en position d’extimité pour faire consister
l’ensemble.
Séminaire XVI « le sujet supposé savoir, c’est Dieu, un point c’est tout, les règles du jeu existent
déjà quelque part [existence, point d’extimité], elles sont instituées du seul fait que le savoir existe
déjà en Dieu, c’est lui qui préside à ce déchiffrement qui s’appelle le savoir » p290
Associe savoir et déchiffrement, lien avec le savoir insu du sujet.

Positionner Dieu quelque part est une nécessité de structure du névrosé pour L.
Détour de L. pour dire que nous sommes prêts à instituer quelqu’un à cette place d’extimité qui
permet un déchiffrement, cette place de celui qui sait.
Pour le psychotique, peut prendre une autre tournure.

Lien avec les institutions ou certaines équipes où il faut localiser quelqu’un qui a le savoir (le
psychiatre par exemple). Important pour les équipes, cf nécessité de structure.

Le sujet supposé savoir a une fonction. Même la science n’y échappe pas, toute théorie fait valoir
fait exister quelque chose de cette supposition de savoir.

Dans la psychose, Dieu peut apparaître comme étant celui qui va ordonner les choses, comme
dans le délire de Schreber par exemple. N’a pas avoir avec la croyance mais plutôt avec la
certitude, que le sujet va chercher à instituer. Affirmer, donner la preuve que l’Autre sait tout.
Certitude de l’Autre jouisseur. Alors que la supposition de savoir met en jeu le pas-tout.

Rien ne garantit qu’il y a du savoir chez celui à qui on le suppose. L. « relève d’un acte de foi de
supposer que le savoir est déjà là ». On retrouve la croyance, qui relève de la méprise, de l’illusion.
Et pourtant c’est cette croyance là qui est opérante.
« Le savoir de l’inconscient ne se livre qu’à la méprise du sujet »: le fait d’y croire fonctionne mais
rien ne garantit que l’autre possède ce savoir.

Conférence à l’institut français de Naples 4/12/1967 « La méprise du sujet supposé savoir » dans
les Autres écrits. S’explique sur la méprise du sujet : méprendre c’est « prendre quelqu’un pour ce
qu’il n’est pas ». Se méprendre au sujet de l’Autre : logique structurale qui a à voir avec le manque
à être.
Ce qui explique le titre du séminaire « d’un Autre à l’autre », c’est le trajet de l’analyse : le grand
Autre à qui on prête un savoir et à la fin de la cure c’est l’autre avec un petit a, c’est à dire pas
grand-chose. Autre qui totaliserait le savoir pour accéder à ce qui est la cause du manque à être :
le petit a du petit autre.

L. met en garde parce que cette méprise n’est pas du seul fait de l’inconscient. La psychanalyse
n’échappe pas à cette croyance en un sujet supposé savoir, certains psychanalystes se prennent
pour le maître du savoir. Ceux qui se placent comme maître du savoir vont dans le sens de
l’interprétation.
Pour L., la supposition de savoir dans une cure analytique, c’est l’analyste : séminaire XI p204
Il est supposé détenir la signification de ce dont souffre l’analysant p228. Plus tard, amènera un
autre volet du transfert pour aller au-delà de la signification.
« chaque fois que cette fonction/ suggestion de savoir peut être pour le sujet peut être incarnée
par qui que ce soit … »
Transfert ne s’instaure pas qu’avec un psychologue/psychiatre/psychanalyse, cela peut être avec
n’importe quelle personne de l’institution.
Indiquer, dans sa proposition d’octobre 1976, que le transfert est au commencement de l’analyse,
dans le sens de l’adresse à une personne à qui on suppose un savoir.

Veut dire que le psychanalyste n’est pas expert des objets du savoir, insiste là-dessus dans le
séminaire XI. L’analyste ne doit pas oublier qu’il occupe d’abord une fonction, celle dans laquelle
résulte la supposition de savoir. Il doit mesurer en quoi résulte cette fonction, qui en fin de
l’analyse sera réduite.
Acting-out s’adresse à l’Autre pris dans le transfert.
La supposition de savoir se réduit au moment où le sujet se dit que si l’analyste ne répond pas,
c’est parce qu’il ne sait pas, pas pour le faire travailler lui.

Formule lacanienne de la proposition de 1967 : l’algorithme du transfert

S : Signifiant du transfert
Sq : Signifiant quelconque
s (S1, S2,… Sn) : Savoir inconscient

Point de butée : la question du signifiant. Quand il passe à la logique de l’écrit, il y aura une autre
logique.

Le signifiant du transfert est en lien avec le début d’une analyse. Un analysant vient déposer sa
plainte, sa souffrance, son symptôme à l’analyste, le sens lui échappe. Il peut repérer une
répétition mais dont ne comprend pas le sens. Dépose cela en attendant que l’analyste lui délivre
un sens. Témoigne, dans un premier temps de ce qui est problématique pour lui (rapport aux
pensées, au corps, à son amoureux, ses enfants, etc.). Se présente, s’articule d’abord comme une
plainte. L’analysant formule ce qu’il suppose que l’analyste va pouvoir le résoudre et le
débarrasser. Certains analysants vont partir au bout de quelques séances, pendant les entretiens
préliminaires, car le symptôme ne se réduit pas. Suppose que le désir doit être là : on n’entre pas
en analyse avec des injonctions.
Si l’analyste peut débarrasser des symptômes c’est parce qu’il a un savoir, qu’il sait déchiffrer les
symptômes. Croyance en l’inconscient, qu’il y a un déchiffrement possible dont l’analysant ne sait
pas comment cela consiste.
Il arrive parfois que l’analysant ait l’idée qu’il y a une part inconsciente dans son symptôme.
Fonction des entretiens préliminaires : passer de la plainte à entrevoir un déchiffrement possible.
L. a une indication en 1974 « l’homme ne comprend pas ce qu’il fait, par exemple, se laver 50 fois
les mains par jour ». Le propre de l’être humain est de ne pas comprendre ce qu’il fait. Viser des
entretiens : passer de la plainte, c’est à dire la description imaginaire des symptômes à son
potentiel déchiffrement symbolique. Dans ce mouvement-là, certains sujets ne veulent rien en
savoir.
F. sur l’homme aux rats « comment passer de cette agitation à entrevoir l’idée d’une dette à
rembourser ? »
Au début des entretiens préliminaires, le sujet est confronté à quelque chose qui fait énigme pour
lui. Pareil pour le sujet psychotique. Le névrosé s’adresse à l’analyste avec une demande de
signification. C’est ça que L. nomme le signifiant du transfert : comment le sujet formule sa
demande de signification à l’analyste. Lien avec le passage au divan.

Le signifiant du transfert se présente comme une question, qui reste pour l’instant sans réponse
mais que le sujet adresse précisément à l’analyste.
Changement de formulation, la question change de forme, s’apure et s’adresse à l’analyste pour
comprendre ce qui lui arrive.
Forme plus impérative chez les sujets psychotiques, exemple du patient de la prof « aidez-moi ».
Signifiant du transfert dans la psychose ne s’articule pas à une logique signifiante. A la différence
du sujet névrosé il n’y a pas de question. Façon de faire déconsister l’idée d’un Autre omniscient :
aller chercher dans une encyclopédie. On est destitués, on va chercher ailleurs.

L. : il suffit d’une question pour faire surgir le sujet supposé savoir.


Savoir à distinguer de la connaissance. Savoir ne se trouve pas dans une encyclopédie, c’est un
savoir qui s’articule à la demande du sujet. Le sujet est pris dans la dialectique de la demande. Se
distingue du savoir comme besoin.
Silence de l’analyste pour déconsister une réponse comme une encyclopédie pourrait le faire,
annuler le besoin de savoir et faire exister le savoir qui s’articule à la demande. Permet de réduire
le savoir exposé pour faire entrer en ligne de compte le savoir supposé : quelque chose de caché
reste à découvrir (dans le DH c’est le S1).
Ne pas satisfaire par l’objet (objet qui comblerait le besoin), fait exister quelque chose de
l’insatisfaction.
Silence maintient le voile au-dessus d’un objet de savoir caché qui n’est pas un besoin, lien avec le
séminaire VIII. Objet du savoir ne se délivre pas comme un objet du besoin.

Écriture de l’algorithme du transfert par L. ?


JAM fait le lien avec les psychoses, cours « les us du laps » du 17/11/1999
Se présente comme un signifiant particulier car condense la question du sujet, signifiant isolé,
déconnecté de la chaîne. Ce signifiant du transfert se présente comme une énigme au sujet, c’est
pour ça qu’il se présente comme une question.
Du point de vue du commencement d’une analyse, entrée en jeu d’un point d’énigme, cela peut
être assimilable pour le sujet psychotique au déclenchement de la psychose.

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