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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

Les soins palliatifs sont généralement décrits comme des soins délivrés à des personnes
atteintes de maladie grave et potentiellement mortelle, par une équipe multidisciplinaire selon
une approche holistique et humaniste.
Visant à préserver une meilleure qualité de vie, la pratique en soins palliatifs, spécifiquement
en fin de vie, nécessite une prise en compte de la souffrance non seulement physique, mais
également psychologique, sociale et spirituelle. De même, cette approche exige de
sauvegarder la dignité du patient et de soutenir son entourage (WHO, 2020).
Selon l’OMS, chaque année, 40 millions de personnes ont besoin de soins palliatifs, 80%
d’entre elles vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
À l’échelle mondiale, environ 14% seulement des personnes ayant besoin de ces soins en
bénéficient actuellement (WHO, 2020)

Les SP ne doivent pas se limiter aux derniers jours ou dernières semaines de vie, mais ils
peuvent être proposés tôt, parfois dès l’annonce d’une maladie grave, incurable et
potentiellement mortelle, notamment si elle est évolutive (Haute Autorité de Santé (2018)).
Intégrer ces soins tôt dans le parcours de la maladie permet d’améliorer les symptômes
physiques, l’état psychologique, la satisfaction des patients et la qualité de vie (Nehmé et Al,
2020).
Dans les pays où les soins palliatifs sont développés, la pratique s’exerce par une équipe
multidisciplinaire qui dispense des soins humanistes auprès des patients en fin de vie.
L’accompagnement d’un patient et de sa famille en soins palliatifs prend en compte toutes
ces dimensions (Nehmé et Al, 2020).

Dans ce contexte, le rôle de l’infirmier occupe une place centrale au sein d’une unité de soins
palliatifs.

En Tunisie, les soins palliatifs, pour accompagner les patients en fin de vie, sont encore en
voie de développement.

Cette mémoire émane de la nécessité de développer ces soins dans l’hôpital universitaire de
Gabes et les principes de pratique dans ce domaine. Elle s’inscrit plus particulièrement en
sciences infirmières, et vise à comprendre l’exercice de la pratique infirmière en soins
palliatifs à hôpital universitaire de Gabes qui concerne la prise en charge à travers la réponse
aux besoins de la personne dans toutes ses dimensions mentionnées.

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Dans ce cadre, nos objectifs sont de :

Comprendre l’exercice de la pratique infirmière auprès des patients en fin de vie.


Déterminer la nécessité d’une unité de soins palliatifs à l’hôpital Universitaire de
Gabes.

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1. Type d’étude :

Il s'agit d’une étude descriptive quantitative transversale, qui vise à savoir l’importance
d’avoir une unité de soins palliatifs à hôpital universitaire de gabes et de comprendre
l’exercice de la pratique infirmière en soins palliatifs, auprès de patients en fin et de vie sur le
plan physique, psychologique, social et spirituel.

2. La population étudiée :

Notre étude concerne 50 infirmiers et infirmières qui exercent aux services :


REANIMATION, CARCINOLOGIE, PNEUMOLOGIE et MÉDECINE GÉNÉRALE
à l’hôpital universitaire de Gabes.

a. Les critères de sélection :

 Les infirmiers exerçants dans les services sélectionnés


 Les infirmiers qui sont présents lors de la réalisation de notre enquête
 L’accord verbal des participants

b. Les critères d’exclusion :

 Les infirmiers qui ont refusé de participer à l’étude.


 Les infirmiers qui sont en congés pendant le période de l’enquête.
 Les infirmiers qui ont participé au pré-test.

c. L’échantillon :

Dans toutes les études, l’échantillon doit être suffisant pour atteindre un niveau de puissance
acceptable en vue de réduire le risque de commettre des erreurs. C’est ainsi que pour cette
étude l’effectif de la population suivie est de 50 infirmiers et infirmières.

3. Instrument de mesure :

Le recueil des données a été réalisé à l’aide d’un questionnaire (Annexe 1) rédigé en français,
anonyme et composé de 28 questions dans le but de collecter l’avis des participants. Les
questions utilisées ciblent les informations nécessaires par rapport à la problématique. Il
comprend des questions ouvertes et fermées.

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4. Déroulement de l’étude :

La méthode de recueil choisie a été la réponse des infirmiers au questionnaire. Pour s’assurer
de la clarté et la cohérence des questions nous avons testé notre outil sur 5 infirmiers ne
faisant pas parti de l’échantillon (pré-test). Ce pré-test a permis ainsi de clarifier, de préciser,
et de changer certains termes, de supprimer, ajouter ou compléter une ou plusieures questions.

Les questions apparaissent sans ambiguïté, ni redondance et sont compatibles avec les
objectifs de l’étude.

5. Durée de l’étude :

L’enquête s’est déroulée sur une période de deux semaines (du 1 Avril 2022 jusqu’à 15 avril)
à l’hôpital universitaire de Gabes.

6. Procédures de collectes des données et Considérations éthiques :

Les considérations éthiques et déontologiques sont respectées tout au long de la procédure de


la collecte et de l’analyse des données :

L’objectif de l’étude a été bien expliqué aux participants à l’étude avant la collecte de
données.
l’anonymat des questionnaires a été préservé afin de garantir un maximum
d’objectivité dans les réponses.

6.1. Collecte des données : Le questionnaire comporte 28 questions qui traitent les variables
suivantes Microsoft Word 2013.

6.2. Analyse des données : Les données recueillies ont été saisies et analysées à l’aide du
logiciel informatique Statistical Package for Social Sciences SPSS dans sa 20ème version et
via Excel 2013

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Notre étude a été menée au sein de l’Hôpital Universitaire de Gabes durant la période du 1
avril 2022 à 15 avril 2022.

Les services qui ont participé à notre étude étaient : Réanimation, Pneumologie, Médecine
générale et Carcinologie.

1. Caractéristiques sociodémographiques et professionnelles 

Les caractéristiques sociodémographiques des participants qui ont répondu à notre


questionnaire sont représentées dans le tableau I :
Tableau I : Caractéristiques sociodémographiques et professionnelles

Caractéristiques Effectif Pourcentage

n %
Genre Hommes 13 26

Femmes 37 74

25-35ans 42 84
Age 36-50 ans 8 16
>50 ans 0 0
Ancienneté <1an 9 18
01-05 ans 18 36
06-10 ans 12 24
>10 ans 11 22
Infirmier 2 4
Grade professionnel
Infirmier Major 41 82
Infirmier Principal 7 14
Service Réanimation 16 32
Médecine générale 11 22
Pneumologie 11 22
Carcinologie 12 24

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2. Infirmier et soins palliatifs :


2.1 Connaissance du terme « soins palliatifs :
Nous avons noté que la plupart des sujets interrogés ont connu le terme soins palliatifs (96%).
Oui Non

4%

96%

Figure 1 : Connaissance du terme « Soins palliatifs »

2.2 Formation en soins palliatifs :


Les résultats obtenus à partir du questionnaire ont indiqué que 68 % de la population étudiée
n'ont eu aucune formation en soins palliatifs.

Oui Non

32%

68%

Figure 2 : Suivie d’une formation en soins palliatifs


.

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3. Présence d’une unité de soins palliatifs:


Nous avons remarqué que 100% de la population étudiée ont répondu qu’ils n’ont pas une
unité de soins palliatifs dans les services où ils exercent.

oui non

100%

Figure 3 : Présence d’une Unité de Soins Palliatifs dans les services étudiés

4. Les connaissances en soins palliatifs:


4.1But des soins palliatifs:
Selon notre récente étude, 94% de la population étudiée ont répondu que le but des soins
palliatifs est de maintenir la qualité de vie de la personne.
Guérir la personne Maintenir la qualité de vie de la personne

6%

94%

Figure 4 : But des soins palliatifs

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4.2 Cible des soins palliatifs:


Nous avons constaté que 45% de la population étudiée ont pensé que les soins palliatifs ne
s'adressent qu'aux patients en fin de vie. 43 % ont pensé que les soins palliatifs sont destinés à
toute personne atteinte d'une maladie grave et évolutive et 12 % ont pensé que les soins
palliatifs sont destinés aux patients sous chimiothérapie.
Chaque personne atteinte d'une maladie grave Patients en fin de vie
Patients sous chimiothérapie

12%

43%

45%

Figure 5 : Cible des soins palliatifs

5. La prise en charge des symptômes physiques auprès des patients en fin de vie
5.1 Nécessité d’une prise en charge multidisciplinaire:
Selon notre population 94% des infirmiers ont pensé que les soins palliatifs nécessitent une
prise en charge multidisciplinaire.

oui non

6%

94%

Figure 6 : Nécessité d’une prise en charge multidisciplinaire

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5.2 Méthodes d’évaluation de la douleur:


Nous avons constaté que 40% de la population étudiée ont préféré l’utilisation de l’échelle
verbale simple (EVS), 38% ont utilisé l’échelle visuelle analogique (EVA) 10% ont choisi
l’échelle numérique (EN) et 12% ont négligé l’évaluation de la douleur.
EVS EVA EN Pas d'évaluation

12%

10%

40%

38%

Figure 7 : Méthodes d’évaluation de la douleur

5.3 Connaissance des paliers de traitements antalgiques:


D’âpres nos résultats 66% des répondants ont connu les 3 paliers des traitements antalgiques.

oui non

34%

66%

Figure 8 : Connaissance des 3 paliers des antalgiques

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5.4 Présence/ Absence des protocoles de prise en charge de chaque niveau de douleur  :
Nous avons constaté que 60% des infirmiers dans notre recherche n’ont possédé aucun
protocole pour la prise en charge de la douleur.

non oui

40%

60%

Figure 9 : Présence/Absence des protocoles de prise en charge de chaque niveau de douleur

5.5 La prise en charge de l’asthénie pour les patients en fin de vie :


D’âpres notre recherche, 78% de la population étudiée ont préféré : écouter le patient, éviter
les efforts inutiles et adapter les soins aux besoins et au rythme du patient. 22% ont mis en
place les traitements médicamenteux prescrits seulement.

Mettre en place des traitements prescrits Ecouter le patient et éviter les efforts inutiles

22%

78%

Figure 10 : La prise en charge de l’asthénie pour les patients en fin de vie

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5.6 La prise en charge de l’anorexie des patients en fin de vie :


Nous avons trouvé que 68% de participants ont assuré une prise en charge mixte associant
médecins, nutritionnistes, psychiatres et psychologues et 32% se sont limité à l’administration
des traitements prescrits.
Prise en charge multidisciplinaire Administration des traitements prescrits

32%

68%

Figure 11 : La prise en charge de l’anorexie pour les patients en fin de vie

5.7 La prise en charge de la déshydratation pour les patients en fin de vie :


Selon les résultats de notre enquête, 78% des infirmiers ont insisté sur la lutte contre la
déshydratation. 22% ont favorisé la déshydratation à cause de ses effets bénéfiques pour le
patient.
Lutter contre la déshydratation Favoriser la déshydratation

22%

78%

Figure 12 : La prise en charge de la déshydratation pour les patients en fin de vie

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5.8 La prise en charge des troubles du sommeil pour les patients en fin de vie  :
78% des infirmiers interrogés ont préféré de mettre en place les traitements prescrits et 22%
créent un environnement calme autour du patient
Mettre en place des traitements prescrits Créer un environnement calme

22%

78%

Figure 13 : La prise en charge des troubles du sommeil en fin de vie

5.9 La prise en charge des troubles respiratoires pour les patients en fin de vie :
Nous avons remarqué que 68% des infirmiers ont assuré une oxygénation sous prescription
médicale, 24% ont proposé des techniques de relaxation et des exercices respiratoires et 8%
ont évité l’aération et l’humidification de la chambre.

Oxygenothérapie Techniques de relaxation et exercices respiratoirs


Eviter l'humidification de la chambre

8%

24%

68%

Figure 14 : La prise en charge des troubles respiratoires en fin de vie

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5.10 La prise en charge de la constipation en fin de vie :


L’analyse des données recueillies a permis de révéler que 60% des infirmiers ont préféré les
laxatifs oraux aux suppositoires et aux lavements. 40% ont pensé que durant les derniers jours
de vie, il est inutile de traiter la constipation.
Utilisation des laxatifs oraux Négligence du traitement de la constipation

40%

60%

Figure 15 : La prise en charge de la constipation en fin de vie

5.11 La prise en charge des escarres en fin de vie :


Selon les résultats de notre recherche, 44% de la population ont surveillé les points d’appui,
ont choisi les matelas et encouragent le patient à se mobiliser, 28% ont appliqué une
évaluation et classification des escarres et ont délivré un traitement local ou régional selon la
prescription médicale et 28% ont changé la position du patient toutes les 15 heures.
Surveillance des points d'appui Classification des escarres Changement de position

28%

44%

28%

Figure 16 : La prise en charge des escarres en fin de vie

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5.12 Les soins corporels:


La majorité des participants dans notre étude (98%) se sont accordés sur l’impact de l’hygiène
sur la qualité de vie des patients en fin de vie.

Soins corporels quotidiens Pas d'impact sur la qualité de vie

2%

98%

Figure 17 : les soins corporels en fin de vie

6. la prise en charge de l’état psychoaffectif des patients en fin de vie :


La moitié des infirmiers participants ont communiqué avec le patient (50%), 18% ont
demandé l’avis du médecin psychiatre, 12% ont essayé de résoudre le problème, 12% ont
créé une ambiance sympathique et 2% ont donné un traitement prescrit 
Communication Avis psychiatre Reconnaitre la cause
Créer une ambiance sympathique Donner un traitement

2%
12%

12%

50%

18%

Figure 18 : la prise en charge de l’état psychoaffectif en fin de vie

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7. La prise en charge des souffrances sociales et spirituelles :


La majorité de la population étudiée (74%) a estimé que la prise en charge des souffrances
sociales et spirituelles est une pierre angulaire pour l’amélioration de la qualité de vie des
patients en fin de vie.
Necessaire Non Necessaire Je ne sais pas

8%

18%

74%

Figure 19 : Nécessité de la Prise en charge des souffrances sociales et spirituelles

8. Relation soignant-soigné :
La majorité de répondants (66%) ont cru que la relation soignant-soigné est basée sur le
respect, l’empathie et l’écoute active. 16% ont développé un sentiment de sympathie. 18% ont
développé une relation formelle et professionnelle.

Le respect, l'empathie et l'écoute active Une relation formelle et professionnelle


La sympathie

16%

18%

66%

Figure 20 : Type de relation soignant-soigné en fin de vie

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9. Evaluation globale de la prise en charge des patients en fin de vie par les infirmiers :
Nous avons constaté que 52 % des participants ont trouvé leur service insatisfaisant dans la
prise en charge des patients en fin de vie. 16 % l'ont jugé pauvre, 12 % l'ont jugé acceptable,
10 % l'ont jugé bonne, 10 % l'ont jugée excellente.
Insatisfaisante Pauvre Acceptable/Satisfaisante
Bonne Excellente

10%

10%

12% 52%

16%

Figure 21 : Evaluation globale de la prise en charge des patients en fin de vie par les infirmiers

10. Evaluation de la nécessité d’une unité des soins palliatifs :


Selon les infirmiers participants, 88% ont estimé qu'une unité de soins palliatifs devait être
établie dans leur service pour mieux prendre en charge les patients mourants.

Necessaire Non necessaire

12%

88%

Figure 22 : Evaluation de la nécessité d’une unité des soins palliatifs

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Au cours de notre étude, nous avons visé d’évaluer les soins palliatifs pour les patients en fin
de vie au sein de l’hôpital Universitaire de Gabes et la nécessité de rehausser la pratique dans
ce domaine.

1. Caractéristiques sociodémographiques et professionnelles 


Les questionnaires préparés ont été distribués dans les services carcinologie, pneumologie,
réanimation et médecine générale. Le choix de ces services découle du fait que des patients
en fin de vie, nécessitant des soins palliatifs pourraient y être présents. Notre étude a comporté
un échantillon de 50 infirmiers, de prédominance féminine (74%), d’âge moyen de 30 ans
distribués comme suit: 32% du service Réanimation (N= 16), 24% du service Carcinologie
(N=12), 22% du service Médecine générale (N=11) et 22% du service Pneumologie (N=11).
Dans une autre étude de Tolba et Hamidi (2015), l’enquête à été réalisée au service des soins
intensifs, lieu où le personnel soignant a le plus de contact avec les patients en fin de vie.
Nos résultats ont montré aussi que plus que le tiers des répondants étaient récemment recrutés
dans les services (Une ancienneté au service entre 1 à 5 ans) et que 82% parmi eux sont des
infirmiers majors.

2. Evaluation des connaissances :


2.1. Définition des soins palliatifs
Selon Aubry et al (2005), les soins palliatifs sont définis comme « Des soins actifs dans une
approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave évolutive ou terminale. Leur
objectif est de soulager les douleurs physiques ainsi que les autres symptômes et de prendre
en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle ».
Pour évaluer les connaissances sur les soins palliatifs, nous avons demandé le but et la cible
de ces soins aux répondants. Les résultats ont montré que le but a été bien reconnu chez 94%
des sujets interrogés, mais plus que la moitié (57%) ont une confusion avec les patients
concernés aux soins palliatifs.

En fait, d’après l’Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé (ANAES) en


2002, la cible des soins palliatifs est généralement constituée des patients atteints de maladies
graves évolutives, mettant en jeu le pronostic vital ou en phase avancée et terminale, soit aux
personnes dont la vie prend fin et les soins palliatifs concernent aussi les proches du patient.
Aussi, selon la loi du 9 juin 1999 en France qui officialise le droit aux soins palliatifs «
Toute personne malade dont l’état le requiert a le droit d’accéder à des soins palliatifs et à un
accompagnement.».

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2.2. Formation en Soins palliatifs


D’après Mallet et al (2007), la formation en soins palliatifs permet aux infirmiers de
s’approprier les pratiques de soins palliatifs, en portant notamment une attention aux
dimensions technique, relationnelle et éthique. Les résultats de notre étude ont montré que
68% des infirmiers ont mentionné l’absence de cette formation lors et après leurs études. Ceci
pourrait être dû à l’ignorance de l’importance de cette formation dans le cursus de l’infirmier
aussi bien dans les écoles des Infirmiers que dans les services concernés et que la culture des
« soins palliatifs » n’est pas encore instaurée en Tunisie.
Pour mieux comprendre l’importance de ces formations, prenons l’exemple de centre de
formation « santé académique » qui délivre des formations en ligne et gratuites en soins
palliatifs et qui permet aux infirmiers de (Actu Soins, 2022) :
 Identifier les besoins physiologiques des personnes en fin de vie et savoir mettre en
œuvre les soins adaptés.
 Reconnaître la souffrance psychique de la personne en fin de vie et de son entourage
et identifier les fondements d'une communication empathique pour l'accompagner.
 Acquérir des repères et connaissances théoriques concernant la démarche palliative.
 Améliorer la prise en charge des personnes en fin de vie.
 Évaluer et traiter la douleur.
2.3. Prise en charge multidisciplinaire :
Dans notre étude, 94% des soignants répondants ont déclaré l’importance de la prise en
charge pluridisciplinaire. Selon Ollivier (2008), les soins palliatifs doivent être fournis par
différentes catégories de personnels soignants. En fait, dans une unité de soins palliatifs,
l’équipe pluridisciplinaire se compose de soignants, médecins, kinésithérapeute, psychologue,
un psychiatre et de bénévoles. L’un des objectifs de ces unités consiste à rester au plus près
des patients et à accéder à leurs dernières volontés.
D’après Nehmé et al. (2020), l’infirmier occupe une place centrale dans une équipe
interdisciplinaire, il participe à la diffusion de la démarche palliative et aux questionnements
éthiques. Son rôle s’articule particulièrement autour de l’approche collaborative
interdisciplinaire, de la relation thérapeutique avec le patient et de la prestation des soins. Le
rôle de l’infirmier au sein de l’équipe interdisciplinaire a également été évoqué par Mollica et
al. , spécifiquement au niveau de la gestion des symptômes et de la douleur.

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L’interdisciplinarité en soins palliatifs, selon Vedel et al. (2014), implique l’engagement de


plusieurs disciplines pour une prise en charge globale du patient, favorisant ainsi une
meilleure qualité de vie.
En résumé, cette interdisciplinarité est considérée comme un élément clé pour la pratique des
soins palliatifs en fin de vie, en particulier par l’interaction et la communication entre les
professionnels, la prestation de soins de qualité ainsi que l’approche holistique dans les soins.
2.4. L’absence d’une unité de soins palliatifs au CHU Gabes :
Les unités des soins palliatifs sont des services d’hospitalisation dont les lits sont totalement
dédiés à la prise en charge palliative, accueillant des patients dans le cadre d’une
hospitalisation conventionnelle. L’hospitalisation conventionnelle, appelée aussi
"hospitalisation complète", est définie par un séjour du patient dans un établissement de santé
supérieur à un jour et un hébergement au moins pour une nuit. Ces unités offrent une prise en
charge pluridisciplinaire, de la personne malade et de son entourage. Elles assurent la prise en
charge des fins de vie particulièrement difficiles et le contrôle des symptômes rebelles. La
création d’unités fixes est privilégiée dans les CHU, qui dans le cadre de leur triple mission de
soins/enseignement/recherche doivent contribuer à la diffusion des connaissances en soins
palliatifs (Aunier et al, 2006).
Il ressort de notre étude que 100% de la population étudiée ont confirmé l’absence d’une unité
de soins palliatifs au sein de leurs services et la majorité interrogée (88%) a mentionné la
nécessité de ces unités à l’hôpital universitaire de Gabes et l’importance d’intégrer la culture
palliative. En revanche, en Tunisie, la création de la 1ére Unité de soins Palliatifs était en 2006,
à Tunis à l’Institut Salah Azaiz (Green, 2013).
Concernant la prise en charge des patients en fin de vie dans des services non spécialisés,
52% des infirmiers participants dans notre enquête ont classé la prise en charge comme
insatisfaisante, 16 % l'ont jugé pauvre, 12 % l'ont jugé acceptable, 10 % l'ont jugé bonne et 10
% l'ont jugé excellente.
Par conséquent, il est écrasant d'établir une unité de soins palliatifs à CHU Gabes afin
d’assurer le meilleur confort possible aux patients.
3. La pratique infirmière : une prise en charge holistique:
3.1. Les besoins physiques 
Le soulagement de la souffrance physique du patient en fin de vie, par des interventions
pharmacologiques et non pharmacologiques, concerne la gestion de la douleur et des autres
symptômes physiques comme les symptômes digestifs et respiratoires, l’asthénie, l’insomnie,

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la déshydratation, les escarres et la prise en charge inclut aussi les soins corporels. (Aunier et
al 2006).
3.1.1. La prise en charge des douleurs 
Au 21éme siècle, il existe un grand écart entre la grande progression dans les connaissances
de la physiopathologie de la douleur et son traitement inadéquat à l’échelle mondiale.
L’épidémiologie a prouvé que la douleur chronique est un problème de santé publique (Daher,
2013).
D’après l’Institut National de Prévention et d’Education pour la santé (INPES) (2009) en
France, prendre en charge la douleur est une obligation législative et morale pour l’ensemble
des soignants, médicaux et non-médicaux. De nombreux médicaments à visée antalgique
existent maintenant, en particulier la morphine et ses dérivés. Utilisés de manière adaptée à
chaque situation, ils sont le plus souvent efficaces et bien tolérés.
3.1.1.1. Evaluation de la douleur 
Pour l’évaluation des douleurs, 40% de notre population interrogée préfèrent l’utilisation de
l’Echelle Verbale Simple (EVS). Selon Aunier et al (2006), cette échelle comporte une série
variable de qualificatifs hiérarchisés parmi lesquels le patient choisit celui qui lui paraît le
plus adapté à l’intensité de sa douleur ; par exemple: nulle, légère, modérée, intense, extrême
(annexe 02).
D’autre part, 38% des répondants ont préféré l’utilisation de l’Echelle Visuelle Analogique
(EVA). Selon Aunier, l’EVA est l’échelle la plus utilisée, et pour cette échelle, le chiffre
donné par le patient est noté. Cette réglette de 10 cm, non graduée d’un côté, est utilisée par le
patient qui déplace le curseur au niveau correspondant à l’intensité de sa douleur (annexe 03).
Finalement, nos résultats ont montré que 10% des interrogés préfèrent l’utilisation de
l’Echelle Numérique (EN). En fait, cette échelle permet au patient de coter sa douleur par un
chiffre compris entre 0 et 10 tout en considérant que le chiffre 0 correspond à “Pas de douleur
”et 10 correspond à la “douleur maximale imaginable” (annexe 04).
D’après Kaech (2010), « L’utilisation des échelles d’évaluation, c’est un peu plus difficile,
parce que ces derniers temps la première difficulté rencontrée est liée au manque d’effectif
infirmier. » Dans ce cadre, et selon nos résultats, 12% des infirmiers interrogés n’appliquent
aucune des échelles mentionnées et l’évaluation des douleurs reste marginale et non
systématique pour eux.

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3.1.1.2. Les paliers des douleurs et des antalgiques


L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a défini trois paliers correspondants aux trois
niveaux d’intensité de douleur différents :
• Palier 1 : douleur légère
• Palier 2 : douleur légère à modérée
• Palier 3 : douleur modérée à sévère
L’OMS, parallèlement à la correspondance existant entre le niveau du palier et l’intensité de
la douleur, a réparti les différents antalgiques en fonction de leur propriété pharmacologique,
et en pratique, le passage d’un palier au palier supérieur se fait en 24 à 48 heures.
 Palier 1 : le paracétamol est un antalgique de choix. L’acide acétylsalicylique est peu
utilisé dans un contexte de soins palliatifs étant donné ses effets secondaires.
 Paliers 2 et 3 : les morphiniques sont utilisés du fait de leur action sur les récepteurs
opioïdes.
Il en sort de notre étude que la majorité des infirmiers interrogés (66%) connaissent ces 3
paliers et l’utilisation des antalgiques est hiérarchisée en fonction de l’intensité de la douleur
en suivant le principe des trois paliers OMS.
Ainsi, une question va se poser : est-ce ce qu’il y a un protocole précis suivi de la prise en
charge des douleurs dans la règle de 3 paliers ? En analysant les données collectées, nous
pouvons citer que 60% des infirmiers interrogés ne possèdent aucun protocole pour traiter les
douleurs.
3.1.2. La prise en charge des symptômes digestifs 
Selon Koubaa et al (2018), les symptômes digestifs sont dominés par la constipation qui est
un symptôme fréquent (environ 50 % des patients en soins palliatifs) qui génère de l’inconfort
et une gêne considérable. Elle peut être organique (carcinome péritonéal, affection
proctologique), fonctionnelle (alitement, déshydratation, perturbations métaboliques) ou
iatrogène (antihistaminiques, anti cholinergiques...).
Koubaa a insisté sur l'importance de se pencher sur la question, contrairement à 40 % des
infirmiers participants à notre enquête qui estiment qu'il est inutile de traiter la constipation en
fin de vie.
Dans ce cadre, le rôle infirmier se repose sur :
Des mesures hygiéno-diététiques avec une hydratation adéquate,
Un régime riche en fibres et une activité physique dans la mesure du possible

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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

Des massages du cadre colique


Administration de laxatifs selon la prescription médicale par voie orale (lactulose,) ce
qui est conforme avec 60% de notre population étudiée qui préfèrent les laxatifs
oraux
Une anticipation des effets constipants de certains médicaments (opiacés)
Le respect des habitudes de défécation aux toilettes ou sur une chaise percée

Concernant l’anorexie, dans notre recherche, 68% des infirmiers assurent une prise en charge
mixte associant médecins, nutritionnistes, psychiatres et 32% des infirmiers ont limité la prise
en charge de l’anorexie par l’administration de traitement prescrit (comme les antiémétiques
et les pansements gastrique).
Selon Aunier et al (2006), en fin de vie, le plaisir de manger compte avant tout, et non pas
l’équilibre énergétique. Le rôle social du repas est essentiel. Il sera nécessaire d’aider la
famille à comprendre que le patient est fatigué, qu’il ne peut pas manger beaucoup, que ses
besoins sont réduits et qu’il faut éviter l’acharnement alimentaire. Dans ce cadre, les soins
infirmiers visant le confort ultime de la personne sont :
Alimenter par voie orale si la déglutition est possible,
Être attentif aux goûts et aux habitudes et éviter les odeurs fortes
Fractionner l’alimentation en petites quantités 5 à 6 fois par jour et faire boire
entre les repas
Faire intervenir une diététicienne pour adapter le régime et un psychiatre car
l’anorexie est très souvent liée à des affections psychologique en fin de vie.
Soins de bouche précis et fréquents
Eduquer le patient pour la manipulation des poches d’alimentation et
d’hydratation, en cas de gastrostomie ou jéjunostomie, pour conserver un
maximum d’autonomie

D’autres troubles digestifs moins fréquents, tels que les occlusions, asthénie, les nausées et
vomissements et l’incontinence fécale nécessitent une enquête étiologique et un traitement
adapté (Koubaa et al (2008)).

3.1.3. La prise en charge des troubles respiratoires :

Selon Koubaa et al (2008), les troubles respiratoires touchent 30 à 70 % des malades dans les
six dernières semaines de leur vie. Il s’agit essentiellement de dyspnée, de toux et

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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

d’encombrement bronchique majorant ainsi l’anxiété du patient et altérant la qualité du


sommeil.

Dans ce cadre, la prise en charge infirmière se repose sur :


Des mesures de confort (position semi-assise, calmer et expliquer)
Oxygénation selon une prescription médicale. Cette mesure a été citée par 68% de
notre population, afin de corriger l’hypoxie et soulager la sensation de dyspnée
Humidification par des nébulisations au sérum physiologique facilitant
l’expectoration
Augmenter le flux expiratoire kinésithérapie sans fatiguer le patient, en cas
d’encombrement. Cette étape a été citée par 24% des infirmiers participants dans notre
recherche
Eviter les aspirations trachéales, car peu efficaces et traumatisantes.
Autres thérapeutiques : corticothérapie, les morphiniques, les anxiolytiques ou encore
les ponctions pleurales ou d’ascite pourraient éviter la diminution du jeu
diaphragmatique.
Toutes ces méthodes selon Koubaa visent à éviter le recours à l’intubation avec ventilation
mécanique.

3.1.4. Les escarres en fin de vie :


Les principaux facteurs de risque des escarres sont l’immobilité, la dénutrition, la
déshydratation, l’anémie, l’hyperthermie et l’incontinence urinaire et fécale (Koubaa et al,
2008).

Les résultats de notre étude ont montré que la prise en charge des escarres par 44% des
infirmiers se base sur la surveillance des points d’appui, le choix des matelas confortables et
d’encourager le patient à se mobiliser.

Selon Koubaa et al (2008), la prise en charge se repose sur plusieurs axes :


Eviter les appuis prolongés sur les zones à risque par les changements de position
toutes les 2 à 3 heures. Or d’après nos résultats, 28% des infirmiers appliquaient le
changement de position toutes les 15 heures.
Assurer un bon positionnement au lit et une bonne mise au fauteuil
Assurer une alternance entre position assise et couchée

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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

Assurer des auto-soulèvements du tronc au lit si possible


Utiliser des supports adaptés au patient et à son environnement exemple la décharge
des talons par des attelles en mousse, l’utilisation de matelas qui peuvent être soit
statiques (matelas à l’eau, gaufrier) ou dynamiques, à cellules pneumatiques
télescopiques et l’utilisation de coussins anti-escarre pour le fauteuil roulant.
Surveiller quotidiennement la peau particulièrement les zones à risque par
l’inspection et la palpation régulière pour détecter tout signe précoce d’altération
cutanée (rougeur, induration, chaleur)
Evaluer et classifier les escarres selon le stade et l’extension avant de les soigner.
Ainsi 28% des participants dans notre enquête faisaient une évaluation et
classification des escarres et donnent un traitement local ou régional selon le stade et
l’extension et selon la prescription médicale.
Maintenir l’hygiène de la peau par une toilette au savon doux, un séchage adéquat et
soigneux, des changes réguliers et rapprochés chez les incontinents ;
Assurer l’équilibre nutritionnel par des apports protéiques, caloriques et vitaminiques;
Encourager la participation du patient et de son entourage à l’application de la
stratégie de prévention par des actions éducatives ciblées.
3.1.5. La prise en charge de la déshydratation:
Parmi les professionnels de la santé participants à la présente étude, 78% pensent que la lutte
contre la déshydratation est obligatoire et 22% favorisent la déshydratation à cause de ses
effets bénéfiques pour le confort du patient.
D’âpres Aunier et al (2006), en phase terminale, bien des patients n’ont pas de véritable
problème d’hydratation, mais plutôt d’humidification bucco pharyngée que l’on peut assurer
par des soins de bouche très attentifs. Cependant une perfusion peut être indiquée pour
soulager un inconfort général et administrer les médicaments si le patient ne peut pas boire
(troubles de la déglutition, troubles de la conscience)
Aussi, selon Chalal et al (2008), c’est vrai que la déshydratation a un effet bénéfique en
diminuant le volume urinaire, les vomissements, l’encombrement bronchique, l’ascite, mais
favorise aussi l’apparition des escarres et perturbe la conscience du patient. Sur le plan
pratique, si une hydratation devrait être administrée, il faut choisir la voie la moins
contraignante, une réhydratation par voie sous-cutanée est recommandé en soins palliatifs car
le voie a un accès facile et présente moins de risques d’infections systémiques et/ou autres
complications (pas de phlébite). Toutefois si des œdèmes ou une douleur au point de ponction

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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

ou un encombrement apparaissent, la perfusion sera arrêtée. Si le malade arrache la perfusion,


l’infirmier est sensé de respecter les choix de patient.

3.1.6. La prise en charge de l’asthénie :


L’analyse des données recueillies a permis de révéler que 78 % de la population étudiée
préfèrent écouter le patient pour éviter les efforts inutiles et adapter les soins aux besoins et au
rythme du patient, et d’après l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé
(ANAES) (2002), la prise en charge de l’asthénie comprend des mesures visant à ménager les
forces du patient tout en préservant ses capacités d’autonomie et de participation.
Pour notre population étudiée 22% mettent en place les traitements médicamenteux prescrits,
de même d’âpres l’ANAES (2002), un traitement symptomatique par corticothérapie de
courte durée peut être proposé par le médecin.

3.1.7. prise en charge des troubles du sommeil :


Les résultats issus des données analysées, visant à comprendre l’exercice de la pratique
infirmière dans la prise en charge des troubles du sommeil ciblée pour les patients en fin de
vie, ont montré que 78% des infirmiers mettent en place des traitements prescrits et créent un
environnement calme autour du patient. Les résultats sont conformes avec les
recommandations d’ANAES (2002), qui considèrent que la prise en charge symptomatique
d’un trouble du sommeil commence par une attention au confort et à un environnement
favorable à l’endormissement du patient qui doit pouvoir se sentir en sécurité.
Dans notre travail, 22% des infirmiers interrogés ont mis en évidence l’importance des
techniques de relaxation. Ces résultats étaient semblables avec la recherche de Guy H.
Montgomery et al (2017) concernant les bienfaits de d’hypnose dans l’amélioration de trouble
de sommeil et l'insomnie d'endormissement.

3.1.8. Les soins corporeles en soins palliatifs :


L’hygiène d'un corps, en soins palliatifs, et en fin de vie particulièrement, avec la
dépendance, la fatigue et la cohorte de symptômes invalidants nécessite que les soins
corporels soient faits avec délicatesse, afin de soulager et d’entretenir l’image corporelle et
l’estime de soi du malade qui n’a plus la force ou la connaissance pour accomplir les soins
qu’il réalisait seul ( Bernard, 2004).
La majorité des professionnels de la santé participants à la présente étude (98%) s’accordent
sur l’impact de l’hygiène sur la qualité de vie des patients en fin de vie.

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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

Selon Bernard (2004), la toilette en soins palliatifs a une importance considérable, elle permet
de conserver l’intégrité de la peau, de favoriser le confort physique et psychologique. Elle
rend la fin de vie du malade plus agréable, l’aide à retrouver une sensation de bien-être dans
un corps souffrant (amaigri, fatigué, mutilé…), à entretenir une image corporelle satisfaisante,
à cheminer dans son travail de deuil.
Dans ce cadre, Bernard (2004), l’infirmier doit :
Informer le malade et l’écouter avant d’entreprendre les soins,
Appliquer les soins des yeux car, en fin de vie, les yeux du malade sont fréquemment
collés,
Appliquer les soins de bouche et une bonne hygiène des prothèses dentaires de façon
régulière.
Soigner les ongles, parfois les ongles incarnés provoquent des douleurs, même en fin
de vie.
Soigner le nez car un nez encombré et sec peut entraver les fonctions respiratoires,
surtout si l’une des narines est déjà obstruée par une sonde naso-gastrique, ces soins
consistent à désobstruer les narines avec une coton tige et à couper les poils de nez
trop longs ou via la nébulisation.
Soigner la chevelure par le massage du cuir chevelu, la coiffure ou le port d’une
perruque permettent à la personne de retrouver des repères, en référence à sa façon de
se présenter au monde, alors les soins d’esthétique contribuent au mieux-être du
malade.
Veiller à la bonne installation du malade dans son lit ou son fauteuil.
3.2. Les besoins psychologiques :

En fin de vie et en addition aux souffrances physiques, le patient peut développer plusieurs
difficultés psychologiques. Citons surtout l’anxiété, l’angoisse, la peur de mourir, le déni et la
dépression (Hardy, 2012), le patient se trouve obligé à battre tous ces sentiments afin de finir
sa vie en paix. Mais, il ne peut pas le faire tout seul d’où le rôle d’une équipe soignante qui
doit fournir une prise en charge psychologique adéquate. Les infirmiers jouent un rôle
important dans ce processus. Selon nos résultats, la prise en charge psychologique des patients
en fin de vie varie d’un infirmier à l’autre: 50% des infirmiers interrogés communiquent avec
les patients, 18% demandent l’avis d’un psychiatre, 12% cherchent la cause du mauvais état
psychologique du patient et essaient de résoudre le problème, 12% créent une ambiance
sympathique et 2% se limitent à l’administration des traitements prescrits.

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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

Ces résultats se rapprochent de ceux de la thèse élaborée par Hardy qui insiste sur
l’importance de la communication avec les patients surtout en les « faisant verbaliser leurs
soucis »

Aussi, cette étude fait appel à l’importance du rôle d’un psychologue dans l’équipe soignante.

3.3. Prise en charge spirituelle et sociale


Selon ANAES (2002), il est essentiel d’aborder les questions spirituelles (sens de la vie,
culpabilité, peur de la mort, perte de contrôle des événements, aspects religieux) avec les
patients en favorisant l’expression des croyances et représentations, en particulier lors de
l’aggravation de la maladie et/ou à l’approche de la mort.
D’ailleurs, la majorité des participants (74%) s’accorde sur l’importance de
l’accompagnement spirituel des patients, tout en respectant leurs croyances culturelles et
religieuses.
Aussi, entre les 14 besoins fondamentaux de V. Henderson, 5 sont considérés spirituels et
doivent être satisfaits :
Communiquer
Agir selon ses croyances et ses valeurs
S’occuper en vue de se réaliser
Se divertir
Apprendre
Selon Nehmé et al (2020), une évaluation des besoins spirituels permet de mieux comprendre
les demandes exprimées par le patient afin de déterminer le meilleur accompagnement.
Outre la réponse aux besoins spirituels, une attention est portée sur la dimension sociale dans
la réponse aux besoins du patient. Il s’avère important de planifier la réponse aux besoins
sociaux du patient après sa sortie de l’hôpital.
D’âpres Aunier et al (2006), la connaissance des ressources sociales du patient a pour but
d’évaluer sa prise en charge et de repérer ses difficultés. Est-il en activité professionnelle, à la
retraite, assuré social ? Est-il pris en charge à 100 % ? Peut-il prétendre à l’aide sociale, afin
d’envisager un retour à domicile, en maison de repos, en moyen ou long séjour ? La
connaissance de l’état physique et des ressources familiales du patient, la régularisation des
prestations sociales permettent de soulager la part d’angoisse du patient concernant sa
situation financière et sa prise en charge globale à venir.

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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

4. Relation soignant-soigné:
Selon Zuliani (2017), « La relation d’aide suppose une interaction entre deux personnes où
l’une s’appuyant sur sa formation et ses compétences, va chercher à offrir à l’autre les
conditions lui permettant de trouver ses propres solutions face au problème qu’elle
rencontre».
Selon cet auteur, la relation d’aide se base sur quatre attitudes non directives : l’empathie,
l’écoute active, le non jugement et la congruence.
Selon les résultats de notre étude, le respect, l’écoute active et l’empathie étaient les
dimensions les plus déclarées dans le cadre relationnel avec les patients en fin de vie (66%).
Nous avons noté que 18% ont développé une relation formelle et professionnelle et 16% ont
développé un sentiment de sympathie.
Selon la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (2014), les valeurs de
référence de cette relation renvoient au respect de la personne dans sa vie jusqu’à son terme :
respecter la personne dans ses valeurs c’est maintenir un dialogue avec la personne et lui
accorder crédit et estime dans ce qu’elle exprime et souhaite partager.
D’après Godefroy (2010), dans l’accompagnement, il est d’abord question de présence à
l’autre, d’un accueil, d’une écoute pour construire cette relation.
Le respect de ce que vit l’autre, de son cheminement et de son histoire, est l’une des
conditions de cette relation. De même, dans l’accompagnement, il s’agit d’« être avec » et pas
« à la place de ». Pour le soignant, accompagner l’autre s’est aussi se confronter à ses propres
limites (et en particulier les limites de son savoir), au doute, à l’incertitude.
La concertation au sein des équipes et l’acquisition de savoirs dans le champ des sciences
humaines et de l’éthique soignante sont de nature à favoriser un accompagnement soucieux de
la personne en fin de vie (Aubry et al (2004)).

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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

Les soins palliatifs sont des soins actifs délivrés à une personne atteinte d’une maladie grave
évolutive, dans une approche holistique et par une équipe multidisciplinaire.

L’objectif des soins palliatifs est de soulager les douleurs physiques ainsi que les autres
symptômes et de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle.

Nous avons mené une étude dans le but de mettre en lumière la réalité de la pratique
infirmière en soins palliatifs auprès des patients en fin de vie à l’hôpital universitaire de
Gabes en absence d'unités spécialisées, et nous sommes venus à éclairer d’une manière simple
et précise le rôle infirmier dans le cadre de ces soins.

Dans ce contexte, nos résultats ont montré que tous les participants s’accordent sur l’absence
d’unités de soins palliatifs à CHU Gabes (100%).

Nous avons noté le manque de formation en ces soins pour 68% des infirmiers.

L’importance de la prise en charge multidisciplinaire qui occupe une grande place pour
maintenir le confort, la dignité humaine et la mort en paix pour les patients, était validée par
94% des infirmiers participants.

Les thèmes et sous-thèmes identifiés dans notre recherche soutiennent également que
l'adoption d'une approche centrée sur la prise en compte des besoins globaux du patient, dans
leurs dimensions physiques, psychologiques, sociales et spirituelles, semble être au cœur de la
pratique infirmières en soins palliatifs. Nous avons remarqué que la population étudiée essaie
même en absence d’unités spécifiques d’assurer une prise en charge dans les normes mais eux
même n’étaient pas satisfaits : 52% de la population étudiée trouvent la prise en charge des
patients en fin de vie dans leurs services insatisfaisante et16% pensent qu’elle est pauvre ce
qui explique le fait que 88% des infirmiers pensent qu’il est indispensable d’avoir une unité
de soins palliatifs dans leurs services pour une meilleure prise en charge des patients en fin de
vie.

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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

Au terme de ce travail nous recommandons d’intégrer une unité de soins palliatifs à l’hôpital
universitaire de Gabes et de s’approprier des normes actuelles et des guides de pratique
clinique en Soins palliatifs afin de maintenir une meilleure qualité de vie des patients en fin de
vie. Aussi, faire des formations au sein des centres hospitaliers, pour offrir à tous les
infirmiers des possibilités de développement de connaissances et de combler les lacunes dans
ce domaine est nécessaire.

Accompagnement des personnes en fin de vie et de leurs proches. (s. d.). Haute Autorité de
Santé. https://www.has-sante.fr/jcms/c_272290/fr/accompagnement-des-personnes-en-fin-de-
vie-et-de-leurs-proches

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support. Oncologie, 7(3), 203–208. https://doi.org/10.1007/s10269-005-0192-2

Autret, P. (2006). Soins palliatifs en équipe : Le rôle infirmier. Institut USPA De La Douleur.

Azouzi, C. (2015). Les soins palliatifs en onco-gériatrie : Expérience du service d’oncologie


médicale de l’hôpital de Gabès. Revue Internationale De Soins Palliatifs, 30, 47–60.

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Chalal, A. (2008). L’hydratation et la nutrition en fin de vie en institution. Comment répondre


à la détresse des familles ? Médecine Palliative : Soins de Support – Accompagnement
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Fédération hospitalière de France.(2017).Les médicaments de la douleur : Les paliers de


l'oms.https://www.hopital.fr/Droits-demarches/La-vie-a-l-hopital/Les-enfants-et-l-hopital/Si-
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fbclid=IwAR27haWnILS3dMCV54_9Hxjl0uYu64o1Q_d42HQV2Pwdro_yhZ39H7uz8

Formation DPC et continue infirmière. (2022a, mai 16). Formation DPC et continue
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Présentation Powerpoint disponible à https://palli-science.com/sites/default/files/C9_Stephen-
Green_0.pdf

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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

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Haute Autorité de Santé. (2006).Modalités de prise en charge de l'adulte nécessitant des soins
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interdisciplinaire pour l’infirmière. Travail de fin d’études. IFSI du CHU de Nantes (France).

32
La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

Annexe 01 : Questionnaire


Nous sommes KHOUDI Oumayma et LACHIHEB Malek, étudiants en 3éme année à
l’Institut Supérieur des Sciences Infirmières de Gabes.

Notre étude vise à décrire l’exercice de la pratique infirmière en soins palliatifs, auprès
de patients en fin de vie d’une région du Gabes et l’importance de créer une unité de
soins palliatifs à CHU Gabes.

Nous vous prions de bien vouloir répondre à ce questionnaire anonyme et confidentiel,


dans le cadre de notre projet de fin d'études. On vous remercie d'avance pour le temps
accordé à celui-ci.

1) Sexe: Masculin □ Féminin □

2) Âge: 25 — 35 ans □ 35 — 50 ans □ plus de 50 ans □

3) Grade professionnel : Infirmier □ Infirmier principal □ Infirmier major □


4) Ancienneté dans le service:

Moins de 1 ans □1 — 5 ans□6 — 10 ans □ plus de 10 ans □.


5) Dans quel service exercez vous ?

 Service de Carcinologie
 Service Pneumologie
 Service de médecine générale
 Service de Réanimation

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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

6) Avez-vous entendu parler des « soins palliatifs »: Oui □ Non □

7) Avez-vous fait une formation sur les soins palliatifs: Oui □ Non □

8) Avez-vous une unité des soins palliatifs dans votre service: Oui □ Non □
9) D’après-vous, les soins palliatifs visent à :
 Guérir la personne
 Maintenir la qualité de vie de la personne
10) D’après-vous, les soins palliatifs sont ciblés pour :
 Toute personne atteinte d’une maladie grave, évolutive
 Seulement pour les patients en fin de vie
 Les patients en cours de la chimiothérapie

11) Selon vous, les soins palliatifs nécessitent ils une prise en charge multidisciplinaire

(kiné, orthophoniste, psychologue...) : Oui □ Non □


12) Selon vous, l’infirmier joue-t-il un rôle important dans la prise en charge de la

douleur: Oui □ Non □


13) Comment évaluez vous la douleur quantitativement ?

 Utilisation de l'échelle visuelle analogique (EVA)


 Utilisation de l'échelle numérique (EN)
 Utilisation de l'échelle verbale simple (EVS)
 Pas d'évaluation

14) Connaissez-vous les 3 paliers de traitement antalgique antidouleur?

Oui □ Non □
15) Existe-t-il des protocoles pour la prise en charge de chaque niveau de douleur dans

votre service? Oui □ Non □


16) De quelle façon prenez vous en charge l'asthénie des patients notamment ceux en fin
de vie

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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

 Mettre en place des traitements médicamenteux prescrits seulement ;


 Écouter le patient, éviter les efforts inutiles et adapter les soins aux besoins et
au rythme de patient ;

17) De quelle façon prenez vous en charge l'anorexie des patients notamment ceux en fin
de vie :
 Une prise en charge mixte, associant médecins, nutritionnistes, psychiatres et
psychologues.
 Une administration de traitements médicamenteux
18) De quelle façon prenez vous en charge la déshydratation des patients notamment
ceux en fin de vie :
 Favoriser la déshydratation à cause de ses effets bénéfiques pour le confort du patient.
 Lute contre la déshydratation est obligatoire.

19) De quelle façon prenez vous en charge les troubles du sommeil des patients
notamment ceux en fin de vie
 L’utilisation de l’art thérapie et les techniques de relaxation
 Mettre en place des traitements prescrits, créer un environnement calme autour du
patient et lui faire un soutien psychologique

20) De quelle façon prenez-vous en charge des troubles respiratoires patients


notamment ceux en fin de vie :
 Une aération et humidification de la chambre est contre-indiqué.
 Proposer des techniques de relaxation, des exercices respiratoires.
 Assurer une oxygénation sous prescription médicale.

21) De quelle façon prenez vous en charge la constipation des patients notamment ceux
en fin de vie :
 Préférer les laxatifs oraux aux suppositoires et aux lavements
 Durant les derniers jours de vie, il est inutile de traité la constipation

22) De quelle façon prenez vous en charge les escarres des patients notamment ceux en
fin de vie :
 Évaluation et classification des escarres et traitement local et général selon le stade et
l'extension
 Surveillance de points d'appui, le choix de matelas, la planification de mobilisations et
si possible, encourager le patient à se mobiliser.
 Changement de position toutes les 15 heures.

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La pratique infirmière en soins palliatifs à l’hôpital universitaire de Gabes 2021/2022

23) De quelle façon assurez-vous les soins corporels des patients notamment ceux en fin
de vie :
 Garder l'hygiène de patient
 Les mauvaises odeurs n'ont aucun impact direct sur la qualité de vie du patient.

24) De quelle façon prenez vous en charge l'état psychoaffectif (dépression, anxiété,
colère, la honte, la peur, sentiment d'épuisement) des patients notamment ceux en fin de
vie :
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………

25) Selon vous, quel est le type de relation qui s'établit entre le patient au fin de vie et
l'infirmier(ère) :

 Le respect, l'empathie et l’écoute active


 La sympathie
 Une relation formelle et professionnelle

26) D'après vous, la prise en charge d’un patient en fin de vie, compris-t-elle les
souffrances sociales et spirituelle

Oui □ Non □Je ne sais pas □


27) Comment évaluez-vous la prise en charge des patients au fin de vie dans votre
service ?
 Pauvre
 Insatisfaisante
 Acceptable / Satisfaisante
 bonne
 excellente

28) Selon vous, est-t-il indispensable d'avoir une unité des soins palliatifs dans votre
service pour une prise en charge meilleure des patients en fin de vie ?

Oui □ Non □

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Annexe 02 : Échelle verbale simple (EVS)

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Annexe 03 : Échelle Visuelle Analogique (EVA)

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Annexe 04 : Échelle Numérique (EN)

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