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Analyse
Modes
Défaillances
Effets
Criticités
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AMDEC SEPTEMBRE 2007
AMDEC
(Analyse des Modes de Défaillances et de leur Criticité)
1 – Généralités
1.1 - Définition
Elle trouve son origine dans les années 1950, sous le nom de FMEA (Failures Modes
and Effects Analysis). Utilisée exclusivement aux USA et au Japon pour améliorer la
fiabilité des produits de haute technicité (armement, avionique, spatial), elle fait son
apparition en Europe en 1970 dans l’industrie nucléaire (du militaire vers le civil).
Le grand essor de l'AMDEC1 est dû à sa mise en oeuvre généralisée dans l'industrie
automobile (à partir de 1979 chez Ford et 1982 chez les constructeurs français) ; tous les
sous-traitants ont dû suivre. Conformément au QS 9000 (équivalent de l’ISO 9000 pour
l’automobile), les fournisseurs automobiles devaient utiliser la planification qualité du
procédé (APQP), incluant l'outil AMDEC et développant les plans de contrôle. Les
industries électroniques, puis les industries mécaniques se sont inscrites ensuite dans cette
démarche (apparition de la notion de sécurité des biens et des personnes).
L'AMDEC (Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leur Criticité) est
une méthode d'analyse préventive de la sûreté de fonctionnement des produits et des
équipements. Ce principe de la prévention repose sur le recensement systématique et
l’évaluation des risques potentiels d’erreurs susceptibles de se produire à toutes les phases
de réalisation d’un produit. C'est une méthode précieuse qui permet à l'entreprise de
valider, tout au long de la construction du produit, sa qualité et sa fiabilité :
• elle identifie les modes de défaillance des composants, en évalue les effets sur
l’ensemble des fonctions et en analyse les causes ;
• elle évalue l’impact, ou criticité, de ces modes de défaillances sur la sûreté de
fonctionnement ;
• en phase de conception, elle est associée à l’Analyse Fonctionnelle, pour la
recherche des modes de défaillances spécifiques à chaque fonction ou contrainte
des composants ;
• dans le cas d'analyse sur des procédures ou chaînes de fabrication, elle permet de
localiser les opérations pouvant conduire à élaborer un produit ne respectant pas
le cahier des charges, ce qui permettra par la suite de limiter les rebuts ;
• appliquée à un groupe de travail pluridisciplinaire, elle est recommandée pour
la résolution de problèmes mineurs dont on veut identifier les causes et les
effets ; elle contribue donc à la construction et à l'amélioration de la qualité ;
• elle est qualifiée de démarche inductive au sens où elle s’appuie, pour l’analyse
des défaillances, sur une logique de décomposition d’un système en sous-
ensembles successifs pour aboutir aux composants.
1.2 - Place de l'AMDEC dans le service de maintenance
Les retombées de l’AMDEC sur la maintenance des matériels étudiés sont
importantes :
• le concept de maintenabilité est désormais pris en compte dès la conception du
produit ou de l’équipement,
• elle est en relation avec l'analyse fonctionnelle, puisque cette dernière est comme
nous allons le détailler plus loin, un préambule nécessaire à l'AMDEC,
• elle peut aussi générer un système expert débouchant sur une aide à la décision.
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L’appellation et le sigle AMDEC sont propriétés de RENAULT S.A.
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décision technique
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1.5 - Conclusion
Faire une AMDEC, c’est donc :
1. Déterminer les points faibles d'un système (en conception, on remarquera les
défauts pendant le montage, en exploitation, on a déjà remarqué des défaillances
et donc on essaie de les éliminer) ;
2. Rechercher les causes initiales des défaillances des composants ;
3. Analyser les conséquences sur l'environnement et la SdF du système ;
4. Prévoir des actions correctives dès la conception ;
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Etape 2 : analyse
fonctionnelle
Eléments du système
Analyse des
Modes de Modes de défaillance du système
Etapes 3 et 4 :
Défaillance, de leurs
Effets et de leur Causes Criticité Effets
Criticité
Méthodologie de l’AMDEC
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lors d'un entretien avec le demandeur et complétée avec le décideur. Son but est de
formaliser sur un document les points clés de l'étude AMDEC.
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critères de manière à faire ressortir les risques majeurs de l’étude AMDEC. Nous préférons
utiliser une grille à 5 moments pour garantir l’efficacité de la cotation.
F Défaillance Probabilité
1 Probabilité très faible : Défaillance inexistante sur équipement 1 < P< 1
analogue 20000 10000
Capabilité CP > 1,67
2 Probabilité faible : Très peu de défaillances sur équipement 1 < P< 1
analogue ou sous contrôle statistique - Capabilité 1,33 < CP < 1,67 2000 1000
3 Probabilité modérée : Défaillances apparues occasionnellement 1 < P< 1
sur équipement analogue - Capabilité 1 < CP < 1,33 500 200
4 Probabilité élevée : Défaillances fréquentes sur équipement 1 < P< 1
100 50
analogue
Capabilité 0,83 < CP < 1
5 Probabilité très élevée : Il est certain que la défaillance se produira 1 < P< 1
fréquemment. 20 10
- Fréquence d'apparition F
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3 – Expression de la criticité
On obtient la criticité C par la formule :
C=GxFxN
La valeur maximale que l’on puisse obtenir est C = 125. Il est clair que, si C > 100,
une remise en cause de la conception est nécessaire. Inversement, si C < 25, certaines
défaillances peuvent être négligées. Entre les deux, des mesures correctives ou préventives
sont nécessaires.
NB : chez RENAULT, la criticité s’appelle IPR (Indice de Priorité de Risque). La formule
établie pour coter la criticité est IPR = F x G x D où D est la probabilité de détection de la
défaillance. Existe t-il un intérêt particulier de parler de détection plutôt que de non-
détection ? Nous ne le pensons pas ; en effet, nous préférons la non-détection car, comme
pour F et G, la criticité est d’autant plus faible que la non-détection est faible.
Etape 5 : définir et suivre un plan d’action préventive
Dans ce plan d’action vont figurer les actions préventives à mener pour diminuer le
coefficient de criticité. Une diminution de la criticité pourra être obtenue en jouant sur un
(ou plusieurs) terme(s) du produit FxGxN. On estime que dès que C ≥ 25, ces actions
doivent être menées.
Les actions seront d’ordre préventif ou correctif selon le cas. Elles visent à
supprimer les causes de défaillance. L’essentiel de l’action doit porter sur la prévention
d’une part et la diminution de la fréquence d’autre part. Pour suivre la mise en place des
actions, on utilise un tableau AMDEC proposé précédemment. Après la mise en place des
actions, on évaluera la nouvelle criticité des défaillances. Si la criticité n’est toujours pas
satisfaisante, on définira d’autres actions préventives.
A – Actions de maintenance corrective
En phase de fabrication, et plus particulièrement en phase d'exploitation, les actions
menées sont correctives et sont donc lourdes à mettre en oeuvre. Elles permettent :
• la diminution du MTTR,
• une meilleure gestion des pièces de rechange,
• le développement d'un système d'aide au diagnostic.
B – Actions de maintenance préventive
Tant que l'on se trouve en phase d'étude et de développement, les actions menées
sont préventives, afin de diminuer les risques inacceptables analysés :
• optimisation des opérations de maintenance préventive,
• mise en oeuvre de nouvelles opérations.
C – Actions de maintenance améliorative
Dans le cadre de la maintenance améliorative, l’AMDEC permet :
• l’augmentation du MTBF et plus généralement de la SdF,
• l’amélioration de la sécurité des opérateurs,
• l’amélioration de l'environnement.
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