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Résumé
L’ère actuelle rend la survie des entreprises dans une économie basée
essentiellement sur la connaissance, de plus en plus tributaire de la variété
des compétences et expertises des acteurs travaillant dans l’entreprise, et
leur capacité à exploiter au mieux les connaissances existantes et à explorer
de nouvelles connaissances susceptibles d’enflammer l’innovation. L’objet
de cette recherche est de décrire le rôle des communautés de pratique et
épistémiques selon l’orientation cognitive adoptée, dans le développement
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Ce travail s’inscrit dans le cadre d’une perspective fondée sur les ressources et
plus particulièrement sur une théorie fondée sur la connaissance qui se propose
d’introduire une nouvelle vision de la firme fondée sur l’idée que celle-ci se
définit par sa capacité à intégrer, coordonner les connaissances et en créer de
nouvelles (Prévot et al., 2010). Cette économie de la connaissance se caractérise
essentiellement par une accélération du rythme des innovations et fait ressortir
que la connaissance est engendrée et consolidée de manière croissante dans
des contextes collectifs informels qui prennent en charge certains des coûts
et des processus fondamentaux de création et d’entretien des connaissances
(Foray, 2000). Cette approche prend ainsi en compte la dimension d’insertion
de ces connaissances dans des interactions spécifiques et dans des réseaux
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soit elle sera un élément de blocage face à toutes initiatives auto organisées.
Plusieurs facteurs conduisent à la formation des groupes à l’intérieur d’une
organisation. En effet, la structure qui consiste en une division de l’organisation
en unités permet la formation de groupes dont les membres font face à des
conditions communes auxquelles ils apportent nécessairement des réponses
collectives (Bollinger et Hofstède, 1987). A travers ces réponses et par l’action
qu’ils mènent à l’intérieur de l’organisation ces groupes développent des
représentations et des modes de comportement spécifiques. L’appartenance au
groupe, permet à l’individu d’apprendre et d’adopter des modes de pensée, des
comportements, des normes et des styles de vie propres à la communauté à
laquelle il appartient. Ces différents facteurs forment la culture qui explique à son
tour leur appartenance à une communauté. La vie sociale à laquelle ils participent,
les conduisent à communiquer, s’influencer et partager des informations
(Ehlinger, 1998). Pour Bourbeau (2009), la culture représente l’ensemble des
conditions de travail qui dynamisent ou non un groupe de personnes à donner
le meilleur d’elles-mêmes dans l’accomplissement de leur tâche. Les employés
se sentent libres d’innover sans contrainte bureaucratique et trouver d’autres
moyens pour atteindre leurs objectifs (Bourbeau et al., 2009). La culture engendre
des sentiments d’appartenance et d’identification favorisant la formation de
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Starbuck (1983), a souligné de sa part que les connaissances traduites par des
corrections incrémentales issues de la pratique d’un apprentissage simple boucle,
ne peuvent conduire les organisations à se transformer en profondeur à travers
le développement d’innovations radicales (Loilier et Tellier, 1999). Henderson et
Clarck (1990) soulignent clairement le processus d’apprentissage simple boucle
connu par « essai-erreur » selon lequel les acteurs agissent seulement sur l’objet
de l’apprentissage qui revêt dans ce cas les caractéristiques d’une innovation de
nature incrémentale.
Dans l’innovation, il est utile donc de distinguer l’exploitation, avec ce qui est
incrémental, soient des améliorations sur les designs dominants existants
(Nooteboom et autres 2005). L’innovation basée sur l’exploitation implique dans ce
cas l’utilisation des connaissances existantes dans des processus de production
existants et suppose l’amélioration continue des pratiques et processus via des
mécanismes de changements incrémentaux (Noteboom, 2006). Noteboom
(2006) considère les communautés de pratique comme étant orientées vers
l’exploitation, cette conception apparaît comme largement cohérente avec notre
analyse : les communautés de pratique en tant que lieu de socialisation, favorise
le développement d’un apprentissage d’exploitation reposant sur l’utilisation et le
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Notre analyse rejoint ainsi l’idée conçue par Noteboom (2006), là où il pose les
communautés épistémiques comme étant orientées vers l’exploration. Les CE se
distinguent par un mécanisme principal d’apprentissage lié à l’exploration qu’elle
met en avant pour créer de nouvelles connaissances et compétences et consiste
en la recherche de l’expérimentation de nouvelles technologies (McGrath, 2001),
l’adoption d’un changement radical (Tushman et O’Reilly, 1996) caractéristique
essentielle des innovations d’exploration (destinées à générer des innovations
radicales) (Liouville, 2009). Donc si l’on considère l’innovation comme un
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L’analyse de ces différents liens nous permet d’émettre les propositions (P)
suivantes à partir desquelles nous nous approchons du sujet et nous essayerons
de comprendre la réalité de notre processus d’analyse sur terrain.
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acteurs faisant partie d’une communauté de savoir. Les acteurs trouvent que
le travail en groupe ne peut être considéré comme un moyen d’apprentissage
que s’il permet la découverte de nouvelles connaissances et la discussion
autour des sujets divers afin d’assurer l’engagement dans une activité collective
favorable à l’apprentissage. Dans cette optique, stimuler les espaces relationnels
et les frontières sociales semble être une stratégie porteuse d’ancrage de
connaissances. Le lieu où se nouent les échanges et où s’articulent les liens
dessine les espaces contours d’un apprentissage social.
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collective assurée par la pratique d’un apprentissage social particulier basé soit
sur l’exploitation ou encore l’exploration, permettent de développer l’esprit de
créativité chez les membres adhérents. La connaissance est d’autant considérée
comme le principal fruit de l’apprentissage. Une fois que la construction d’une
base de connaissance commune est réalisée, le processus créatif s’accélère et la
nouveauté peut alors devenir un résultat généré par un apprentissage particulier
au sein d’une communauté de savoir particulière. On peut alors affirmer que
la performance communautaire, au sens d’une capacité collective à innover,
est associée à la dynamique communautaire en termes d’apprentissage et de
création de connaissances. Les témoignages sont parfaitement illustratifs à ce
propos, le partage, la coordination des efforts individuels et la coopération entre
les membres de la communauté, assuré notamment par la mise en place d’un
processus d’apprentissage, engendrent automatiquement création de nouvelles
connaissances tant qu’il n’y a pas résistance au partage de la part des acteurs.
L’interlocuteur distingue les connaissances personnelles des connaissances
collectives transférables dans un langage formel, et différencie les résultats
d’un apprentissage basé sur l’exploitation de celui exploratoire. Il suppose que
l’apprentissage basé sur l’exploitation repose sur l’échange des connaissances
et compétences personnelles, soient des connaissances tacites qui servent à
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les membres de chaque communauté doivent pouvoir adapter leurs idées à leurs
besoins d’affaires.
Conclusion
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