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L’intelligence est un concept très difficile à aborder, et il n’existe pas de définition unique.
Mais s’arrêter à cette définition signifierait que nous sommes nous-mêmes des algorithmes.
Il est vrai que lorsque nous pensons, que nous prenons position, ou que nous faisons un choix,
notre cerveau applique un algorithme composé de différents critères de choix dont chacun
présente un poids plus ou moins important.
Parmi ces critères, il y a les arguments logiques, mais aussi le poids de nos expériences
passées, les savoirs acquis, les règles sociales intériorisées, nos traumatismes, nos instincts,
nos peurs, nos envies, nos habitudes, nos projections, ou encore nos penchants dus à notre
programmation génétique.
Ainsi, nous sommes entièrement déterminés, programmés : nous ne pouvons penser qu’à
travers nos algorithmes mentaux. Autrement dit, aucune de nos pensées n’est autonome et
nous ne sommes pas libres.
Nous ne parlons pas ici de conscience réflexive, qui consiste à retraiter sa propre pensée pour
l’affiner (comme peut le faire un animal ou un algorithme informatique), mais d’une autre
forme de conscience qui fait que nous sommes des êtres humains, et qui nous ouvre le champ
de la philosophie et de la spiritualité.
Le robot, lui, ne fera jamais de philosophie. Il ne sera jamais un être spirituel, même s’il
parvient à dominer l’homme un jour. Il ne pourra jamais se penser dans le cosmos, même s’il
saura en donner l’illusion.
Paradoxalement, c’est peut-être en nous comparant aux robots que nous pourrons mieux
comprendre qui nous sommes, ce qu’est la vie, ce qu’est une émotion, ce qu’est le rire et
toutes ces choses qui sont le propre de l’homme, et peut-être retrouver le sens de notre
existence.