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dictionnaire
des
cocktails
par !
Jacques Sallé
PRÉFACE
Comme l'a dit Louis Delluc, «le cocktail n'est pas une addition,
c'est une manière d'additionner». En fait, un art du dosage autant
que du mélange, un savoir-faire qui ne peut affirmer son originalité
que par-delà les recettes éprouvées. Or, ces recettes, qui ont pris
rang de grands classiques, il faut les bien connaître. Car, dans le
domaine des cocktails, l'improvisation est périlleuse et peu recom-
mandée pour qui ne possède pas la connaissance des alcools, de
leur force et de leur faiblesse, et ne s'est pas souvent essayé à
leur maniement. Celui-là s'apprend, s'acquiert au fil des mélanges
subtils créés jusqu'à ce jour et que cet ouvrage a voulu recenser
—sans toutefois prétendre à l'exhaustivité en la matière.
Il n'est, en effet, pas évident d'associer heureusement différents
alcools ou vins. L'harmonie a ses règles, ses exigences. Ainsi
David A. Embury qualifie-t-il le whisky de «vieux célibataire
maussade, qui entend farouchement garder son indépendance et
ne se montre que rarement d'humeur à se marier». Et qui se
risquerait à l'allier avec d'autres breuvages sans avoir expérimenté
le Rob Roy ou le Nusty Nail ? D'autant que ces cocktails sont des
plus renommés, sans doute parce que des plus goûtés. Il en irait
de même avec la vodka, le gin, le cognac, etc. Les possibilités sont
infinies, mais les recettes de base donnent la clé de la création.
C'est d'ailleurs dans cette perspective que l'auteur a conçu son
recueil et l'a divisé en chapitres selon le principal ingrédient utilisé.
D' Alphonse Allais, qui, dans le Captain Cap, nous livre deux
mélanges de son invention (le whisky cocktail et le whisky stone
fence) à Jean Cocteau, très admiratif devant cette alchimie, de
Lemmy Caution, l'agent secret que Peter Cheney imagina amateur
de cocktails et tombeur de dames, aux héros du Star System,
sirotant de long drinks dans de fastueux salons hollywoodiens,
d'Otto Dix, qui, en 1926, peignit Silvia von Harden assise à une
table de café devant un verre à cocktail, à Max Ernst, qui, en 1945,
consacra une toile à sa vision très personnelle du Cocktail Drinker,
... le cocktail apparaît comme l'une des manifestations de l'art de
vivre au xxe siècle. Par sa fantaisie et sa présentation qui vise au
plaisir de l'œil, il se veut une «fête» que l'on modèle selon l'heure
et l'humeur. Et même si parfois il refuse l'alcool et ne mêle que
des jus de fruits, il n'en reste pas moins un symbole de raffinement
et d'harmonie.
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Sommaire
Préface p. 3
Les cocktails p. 7
Les origines p. 7
Le bar p. 9
L'art des cocktails p. 14
Les grandes familles de cocktails p. 20
Les recettes de cocktails p. 25
Cocktails à base de brandies
(cognac, armagnac et autres eaux-de-vie de vin) p. 26
Cocktails à base de calvados
et eaux-de-vie de cidre p. 45
Cocktails à base de rhum p. 50
Cocktails à base de gin p. 75
Cocktails à base de vodka p. 102
Cocktails à base de bourbon,
rye whiskey, canadian whisky p. 113
Cocktails à base de scotch whisky
et d'irish whiskey p. 126
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secrétariat
de rédaction Annie Perrier-Robert
maquette Serge Lebrun
Kathy Péneau
correction Bernard Dauphin
Claire Dumont
Jackie Ratsietison
iconographie Pascale Gohin
Denise Krief
LES COCKTAILS
Cocktail est un mot anglais du langage Les premières recettes de cocktails sem-
populaire du XVIIe siècle qui signifie «à blent provenir de l'Angleterre du xixe siè-
queue redressée». Il atout d'abord désigné, cle. Elles seraient nées à la grande époque
en anglais, les chevaux bâtards, les demi- du règne de Victoria et de l'empire colonial
sang et, par extension, les tocards sur un britannique. Lorsqu'ils reçoivent alors des
champ de courses. Ducheval aux boissons, invités, les Anglais boivent du bordeaux
comment le glissement a-t-il été possible?
Peut-être par le biais du caractère bâtard, Peter Stampfli, Party, 1964.
qui différencie les boissons mélangées des (Coll. part., Paris.)
boissons pures. Phot. Lauros-Giraudon.
«Tous droits réservés. »
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(claret), après avoir pris un xérès (Sherry) C'est donc dans une Angleterre à l'apo-
comme apéritif. En fin de repas, ils appré- gée de son influence dans le monde que
cient le porto millésimé (Vintage Port), sont élaborés les premiers mélanges, alors
puis, pour se rincer le palais, ils affec- qu'en France on ne connaît que le ratafia
tionnent le madère. Mais, dans leurs clubs, (eau-de-vie et jus de raisin) et certains
il n'est pas rare de boire des mélanges vermouths (comme le Chambéry).
préparés pour un plus grand nombre et on Au xixe siècle, les États-Unis d'Amé-
constate des habitudes de consommation rique vivent la tragique guerre de Séces-
différentes. Ils boivent leur Claret Cup, sion. La jeune nation est fragile, tandis que
élaboré avec du bordeaux, ou des Sherry ses citoyens ne semblent motivés que par
Cobblers à base de xérès. l'affairisme et le puritanisme. La Première
Les coupes où sont servis ces mélanges Guerre mondiale va se révéler un évé-
deviennent souvent des trophées de renom, nement charnière dans l'histoire du monde.
à l'origine des coupes gagnées lors de Les États-Unis, qui étaient débiteurs des
compétitions sportives. On retrouve men- pays du «vieux continent», deviennent sou-
tion de nombreux cocktails préparés à la fin dainement créanciers: la France et l'Angle-
du xixe siècle ; certains portent des noms terre attendent des réparations de l'Alle-
qui demeurent en vogue de nos jours : magne, financées par les Américains.
Cobblers, Coolers, Crustas, Cups, Daisies, En 1922, la guerre est finie, l'Europe
Fixes, Flips, Juleps, Negus, Nogs, Possets, s'amuse. Ce sont les «années folles» (the
Punchs, Rickeys, Sangarees, Slings, gay twenties). C'est l'époque de Montpar-
Smashes. nasse, où peintres et écrivains, français et
Le prolétariat urbain des grandes et nou- américains, se rencontrent. On chante, on
velles cités industrielles d'Angleterre ne danse, on rit. Les premiers airs de jazz
consomme ni vin ni porto ; ces produits importés d'Amérique retentissent à Londres
d'importation, lourdement taxés, consti- et à Paris, tandis que les Américains sem-
tuent de véritables produits de luxe. Il boit blent sortir de leur puritanisme pour con-
de la bière ou du gin, ce gin qui a fait tant naître une Amérique de plaisirs et de jouis-
de ravages parmi la population anglaise sances. On découvre les bienfaits de l'élec-
entre 1690 et 1751, lors de la triste «ère du tricité, on roule en voiture. Cette vague
gin» où l'alcoolisme était devenu un véri- d'optimisme délirant touche aussi le monde
table fléau social. Au gin, on élève des boursier et l'ensemble de l'économie.
palais riches de boiseries exotiques et de Aucours de cette période, les États-Unis
miroirs de verre taillé ; de ces fameux connaissent la prohibition (1919-1933). Pen-
Gin Palaces, certains subsistent aujourd'hui dant plus d'une décennie, la consommation
dans toute leur splendeur, bien que leur d'alcool est interdite par la loi (XVIIIeamen-
nom ait changé : ce sont les pubs. dement). Déjà, dès le milieu du xixe siècle,
Legin n'était pas un très bon alcool. Dis- l'État de Massachusetts interdit l'alcool
tillé de façon rudimentaire, il est trouble et pour éviter l'ivresse due à la consommation
on doit fortement l'aromatiser aux baies de de rhum. Ce combat contre l'ivrognerie n'a
genièvre et à la coriandre. Ondoit même le cessé de s'intensifier dans les milieux «bien-
sucrer pour qu'il devienne buvable. Quoi de pensants» nationalistes américains. Selon
plus naturel que d'essayer de masquer ce «l'Anti Saloon League» dite «progres-
fort goût de gin en ajoutant quelques adju- siste», l'ivrognerie est le mal des sociétés
vants... européennes décadentes, importé aux États-
Au xixe siècle, de retour en Angleterre, Unis par les immigrants catholiques (Ita-
après plusieurs campagnes dans les pays de liens, Irlandais, etc.), et il s'agit de restau-
l'empire colonial, les officiers de l'armée rer une Amérique saine et démocratique.
britannique conservent l'habitude qu'ils ont Ce mouvement «sec» (dry) a une telle
prise de consommer le gin lié à la quinine influence politique qu'il va être responsable
pour lutter contre la fièvre. Ils introduisent de la condamnation de Sacco et Vanzetti à
en Angleterre le Gin Tonic ainsi que de la chaise électrique pour un crime qu'ils
nombreuses autres boissons. n'ont pas commis. Tandis que la loi est
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adoptée pour l'ensemble des États de américaines se spécialisent dans les week-
l'Union, s'organisent les distilleries clan- ends «mouillés» (wet) à Cuba, où l'on peut
destines, la contrebande et les débits clan- boire en toute impunité. La Havane devient
destins (speak easies) qui rapportent d'im- pendant quelques années la capitale des
menses fortunes à leur propriétaire. Les cocktails (Daïquiri, Cuban, Cuba libre,
gangsters s'y intéressent et leurs mitrail- etc.). Devant une telle désinvolture à l'égard
lettes font la loi entre bandes rivales, face de la loi, les autorités de l'Union décident
à des autorités municipales ou fédérales d'abolir le XVIIIe amendement en 1933. À
faibles et souvent compromises: c'est l'âge la veille de la crise, l'Europe et l'Amérique
d'or d'Al Capone et du syndicat du crime. vivent à l'heure des cocktails: le Bloody
Les alcools frelatés sont vendus très Mary et le Side Car sont créés à Paris,
cher, mais les Américains les achètent. Ils respectivement en 1921 et 1924. On boit le
sont rarement consommés tels, mais agré- Martini, le Gin Fizz, VAmericano, le John
mentés de jus de fruits ou d'autres ingré- (ou Tom) Collins, le Manhattan, etc., dans
dients afin de cacher l'alcool tant pour son le monde entier.
goût que vis-a-vis des autorités en cas de
contrôle. Dans les speak easies, où l'alcool L'influence des cocktails change cer-
est consommé en cachette, l'imagination taines habitudes de vie. La «cocktail
des barmen vient à l'aide du contrevenant party» fait place au thé dansant, l'heure du
en élaborant des recettes où l'alcool ne se cocktail en fin de journée vient reculer
perçoit plus: c'est le cas du Pussyfoot et de l'heure du repas du soir, tant aux États-
recettes similaires. Les agences de voyages Unis que dans tous les pays d'Europe.
Le bar
«Il n'y a pas (à NewYork) de cafés comme joue, où l'on vole des amours faciles, on
en France, mais des bars ; les buvettes sont achète, on vend, on conspire. C'est le
partout» (L. Simonin, Revue des Deux refuge des voyageurs, des pèlerins, des
Mondes, 1er janvier 1875). ribauds, des ribaudes, des charlatans, des
Le bar est un lieu public où l'on sert des soudards, des sergents recruteurs et des
boissons. Le mot anglais bar évoque la mouchards. C'est, pour la police, un terrain
barre séparant, à l'origine, les consomma- de chasse privilégié. Les tenanciers appa-
teurs du comptoir. raissent souvent comme des truands, leurs
En France, le débit de boissons s'appelle femmes et servantes ont quelquefois une
café, depuis l'introduction de cette denrée activité secondaire que la loi reconnaît en
rare en Europe. C'est à Marseille, en 1654, les dispensant des peines appliquées aux
que s'ouvre le premier café (de l'italien femmes adultères.
caffe, emprunté à l'arabe qahwa, prononcé Mais le café est aussi le lieu de rencontre
à la turque kahve). «En 1672, fut fondé le des philosophes et des révolutionnaires.
premier café parisien, au quai de l'École: «Le fort café de Saint-Dominique, bu par
en 1716, il yavait déjà dans la capitale trois Buffon, par Diderot, par Rousseau, ajouta
cents établissements de ce genre... »(M. de sa chaleur aux âmes chaleureuses, à la vue
Lescure, J.O., 17novembre 1875). perçante des prophètes assemblés dans l'an-
Le café prend, au XVIIe siècle, le relais tre du Procope, qui virent au fond du noir
de l'estaminet public où l'on boit, chante, breuvage, le futur rayon de 1789» (Miche-
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let). Ce même café Procope allait devenir Les 50 cocktails à connaître
le lieu de rassemblement de personnages
tels que Marat, Danton, Robespierre, Fabre Alexander Negroni
d'Églantine. Americano Old Fashioned
Les catégories de cafés sont à l'image de Bacardi Paradise
la multitude des termes usités pour les Bishop Pimms rf 1Cup
discerner. Le petit café s'appelle buvette Black Russian Pifia Colada
lorsqu'il est attenant à une gare, un théâtre, Black Velvet Pink Gin
un cinéma, un bal ; il s'appelle taverne, Bloody Mary Porto Flip
estaminet de façon plus générale, mais Bronx Red Lion
aussi, plus familièrement, bistrot, mastro- Bucks Fizz Rhum Collins
quet, troquet et, lorsqu'il est mal fréquenté, Champagne Cocktail Rob Roy
caboulot, bouge, gargotte, boui-boui... Cer- Daïquiri Rose
tains cafés offrent des spectacles de théâ- Dry Martini Rusty Nail
tre comme le café-théâtre, de la musique Gibson Sangria
comme le café-concert (caf' conc'), des Gimlet Scorpion
variétés comme le cabaret ou de la danse Gin Fizz Screwdriver
comme la boîte de nuit. Dans tous ces Side Car
débits de boisson, on offre des breuvages- Gin Sling
divers et, le plus souvent, de nombreux Golden Cadillac Silver Fizz
cocktails. Mais, dès 1930, s'ouvrent, dans Grasshopper Singapoure Sling
le monde entier, des bars dits «américains » Grog Snow Bail
où l'on sert les cocktails les plus sophis- Harvey Wallbanger Sours
tiqués. Irish Coffee Stinger
Jack Rose Suissesse
John Collins Tequila Sunrise
Manhattan
àL'aTurin.
ncien café Carpano,
Margarita
White Lady
Zombie
(MuseoFiore.
Phot. Risorgimento, Turin.)
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Le bar professionnel. Le bar lui-même est un comptoir de 1m
à 1,05 mde hauteur et de 60 cm de largeur
Le «cocktails bar» est un lieu raffiné, environ, en bois, en alliage de cuivre ou en
d'un confort sobre, mais luxueux. L'éclai- zinc. On peut s'y accouder en prenant une
rage est étudié de façon à rendre l'atmo- boisson, ou s'asseoir sur un grand tabouret
sphère accueillante et relaxante. Le bar de bar.
anglais est le plus classique, habillé de Le barman opère derrière le bar, où il
panneaux de bois exotique verni, de miroirs dispose, intégrés au comptoir, d'une sur-
de verre taillé, avec une moquette moel- face de travail, d'un éyier à deux bacs muni
leuse et des fauteuils en cuir. Le bar d'un égouttoir et d'un puits à glace avec
américain est tout aussi confortable, mais écoulement pour rafraîchir les bouteilles.
souvent plus sombre, plus feutré, avec de Derrière lui, sont disposés bouteilles et
larges fauteuils et des tables basses. D'au-
tres bars à cocktails, plus sophistiqués, Jean Béraud,
tendent à recréer l'ambiance de La Havane le Chalet du cycleau bois de Boulogne,
dans les année 20, d'Hawaii ou de Sin- v. 1900. (Musée de l'Ile-de-France, Sceaux.)
gapour. Phot. Lauros-Giraudon.
@by S. P.A.D. E. M., Paris 1986.
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verres sur des étagères placées le plus utile de constituer un bar minimal en sélec-
souvent au-dessus de placards réfrigérés. tionnant selon son goût:
Ladistance minimale entre le bloc comptoir
et le bloc arrière doit être d'au moins wwhisky (blended scotch, irish whiskey);
1,30 m. Il est utile que cet espace soit • bourbon ou rye whiskey;
surélevé de quelque 10à 20cmet recouvert • gin (London dry gin) ;
d'un revêtement non absorbant. • vodka ;
Un barman se doit d'être propre, wrhum (rhum blanc et rhum ambré) ;
ordonné, courtois, gai et surtout diplomate. • tequila ;
Il ne fume pas. Il soigne la préparation de • cognac ;
chaque boisson, tenant le siphon par sa • armagnac ;
partie supérieure, les verres par leur pied • calvados ;
ou leur base, les bouteilles par leur corps wCampari ;
inférieur. Il sait ouvrir une bouteille de • vermouth rouge (Martini ou Cinzano) ;
champagne avec discrétion et, lorsqu'il • vermouth blanc (Noilly Prat, Martini
effectue le service à table, il dispose chaque dry, etc.) ;
boisson sur un plateau et sert à la droite de • pastis (Pernod):
chaque client (comme le sommelier). Il • liqueur à l'orange (Grand Marnier, Coin-
dispose toujours d'un briquet ou d'allu- treau, triple-sec, curaçao) ;
mettes dans sa poche, sait présenter, prépa- • liqueur de menthe (peppermint ou crème
rer et allumer un cigare. Il connaît les de menthe verte, incolore);
recettes des cocktails les plus en vogue. • liqueur au chocolat (crème de cacao,
marron, incolore) ;
Le bar à la maison. • liqueur de café (TÍa Maria ou Kahlùa);
• liqueur de cassis (crème de cassis de
Il n'est pas nécessaire d'avoir chez soi Dijon);
un bar avec comptoir pour élaborer des wliqueur d'abricot (crème d'abricot ou
cocktails. Aux États-Unis, le bar fait partie apricot brandy);
des meubles. En revanche, en Angleterre, • liqueur de fraise, de framboise ;
avoir chez soi un bar, c'est «shocking», de • liqueur de banane (crème de banane);
mauvais goût, et on préfère un «placard- • liqueur de mandarine;
bar» dans le ««sitting-room». • liqueur de noyau ;
Si l'on a envie d'avoir son bar dans un • liqueur à base d'herbes (Chartreuse verte
coin du salon, il sera sans doute plus facile et jaune, Bénédictine, Verveine du
d'entreposer ses bouteilles et de faire ses Velay, Izarra verte et jaune, etc.) ;
mélanges sans nuire à l'ordre de la pièce. • liqueur à l'anis (anisette) ;
Mais, en fait, un bon placard suffit : il s'agit
• autres liqueurs étrangères (Drambuie,
de préserver les bouteilles de la lumière (à Southern Comfort, Strega, Galliano);
cause de l'oxydation de certaines liqueurs) • un flacon stilligoute d'orange bitters
et de la poussière, et de les soustraire à la (Angostura bitters) ;
vue. • sirop de sucre ;
On peut aussi être tenté par un bar • sirop de grenadine ;
mobile que l'on transporte là où se trouvent • sirop d'orgeat ;
les invités, dans le salon ou le jardin et, à • eau gazeuse.
défaut, une table roulante peut faire l'af-
faire, avec les bouteilles sur le plateau On a quelquefois besoin de sodas (indian
inférieur, les ustensiles et les verrres sur letonic, bitter lemon, cola, ginger ale), de
plateau supérieur. bières, de vins, de Champagne, selon les
recettes.
Le choix des bouteilles. Un bar à la maison peut très bien se
contenter d'une dizaine de bouteilles seu-
On peut très bien faire des cocktails avec lement, en fonction des cocktails préférés.
trois ou quatre bouteilles. Il est, néanmoins. Le coût d'un bar chez soi est souvent un
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bien moins fréquent lorsque l'on boit de
Le jus d'orange très bons vins ou d'excellents alcools...
Il n'est pas de meileurjus d'orange que avec modération.
des oranges pressées. Bien quecertaines Comment définir un bon vin, un bon
variétés d'oranges donnent plus de jus alcool? Question difficile si l'on veut répon-
dre sans aborder l'univers de la chimie ni
qued'autres, il estbon desavoirque, en la complexité des études œnologiques. En
plongeant les1oranges dans l'eau chaude
avant de les presser, on en tire plus de bref, un bon raisin, sain, provenant d'un
jus. Unjus d'orange pressée ne se con- cépage noble d'un bon terroir, vinifié avec
serve pas plus d'une journée et doit se attention, sans traitement abusif, gardé quel-
garderdans un réfrigérateur. que temps et embouteillé, lorsqu'il est prêt,
dans de bonnes conditions, avec un bon
bouchon, voici quelques garanties d'un bon
vin. Un vin malade est malheureusement
problème mal posé. Disposant d'une gamme contagieux.
plus étendue de produits de base, on a Il en va de même des spiritueux et des
tendance à servir des boissons composées liqueurs, bien que ce domaine soit plus
dont le coût unitaire est souvent moindre complexe que celui des vins. On peut affir-
que si l'on servait le traditionnel apéritif mer qu'une bonne distillation de produits
triste. sains est la clé de voûte de toute bonne eau-
De la mêmefaçon, le degré d'alcool dans de-vie. Le vieillissement et les assemblages
les cocktails est toujours inférieur au degré des eaux-de-vie ne viennent qu'améliorer
du composant le plus fort : plus de la moitié des qualités qu'elles ont déjà.
des cocktails sont des boissons qui titrent S'il est vrai que le mélange de mauvais
moins de 18°. Cela ne veut pas dire pour ingrédients n'en donne jamais un bon, il
autant que les cocktails soient inoffensifs et n'est pas toujours nécessaire d'utiliser des
moins d'alcool ne signifie pas que les effets produits de haut de gamme, surtout dans le
de l'ivresse ne se manifestent pas... avec monde des eaux-de-vie (cognac, armagnac,
ses dangers. calvados, etc.).
Lithographie en couleur
de Cappiello, 1923,
atelier d'art Devambez.
(Atelier Cappiello.)
Phot. musée de l'Affiche,
Paris.
e by S.P.A.D.E.M.,
Paris 1986.
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e Les outils : —une petite fourchette,
—un couteau de sommelier avec décap- —une cuillère à mélange,
suleur, —un verre à mélange,
—un couteau de cuisine avec une petite —un cocktail shaker (trois éléments) ou
planche (pour couper les fruits, les boston shaker (deux éléments) ou speed
pailles, etc.), shaker (un élément),
LES DIFFÉRENTSVERRES
pH-
25 ci
tenpin
33 d
grand33piIsener
ci 8IIng
25-33 ci
plantera
25-33 et
rickey
16-25 CI
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— un mélangeur électrique, —un presse-citron,
— une passoire (ou hawthorne strainer), —un broc en Pyrex (pour les boissons
— un entonnoir, chaudes),
— une pince à glace (ou cuillère à glace), —un «rafraîchissoir» (seau à champagne),
— un seau à glace (de préférence, —des mesures à alcool (2 ci, 4 cl, 6 cl,
isotherme), 8 cl),
théière pailles
carafe cafetière
siphon
sucrier
râpe à noix mesures
de muscade
passoire à rebord
stoppers
casse-noisettes
presse-citron
décapsuleur
fixe
coupe à punch pince à champagne
couteau de sommelier
avec décapsuleur
décanteur (fond rond) flacons stilligoutte entonnoir bougie décanteur (fond plat)
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— un appareil à glace pilée, —quelques serviettes et un torchon à
— un décanteur (vin ou porto). verres,
—un distributeur de pailles,
e Les accessoires: —des bâtonnets à cocktails (en bois ou en
— des verres (à cocktail, tumbler, ballon, plastique),
flûte, tulipe, dégustation, etc.), —des bâtonnets mélangeurs,
mélangeur électrique
pince à glace
pelle à glace
les 2 timbales
d'un Boston shaker
passoire à cocktail
(Hawthorne strainer)
Crustas Daisies
Short drinks servis dans des verres à pied («Marguerites»)
de petite taille (10 à 15 cl) et ressemblant Short drinks à base de n'importe quel
auxsours. Onpeutfaire uncrusta avectout spiritueux (le bourbon étant le plus popu-
spiritueux ou liqueur (bien que le brandy laire) accompagné de jus de citron auquel
soit le plus populaire). on ajoute une cuillerée à café de sirop de
Recette: humecter les bords du verre avec grenadine (ou de framboise), et servis dans
un citron, puis les mettre au contact de des petits tumblers (12cl). Onutilise géné-
sucre en poudre afin de les givrer. Remplir ralement un shaker (ou un mélangeur élec-
le verre de glace concassée (mais non trique) pour bien mélanger les ingrédients.
pilée). Verser dans un verre à mélange, On passe dans un verre sur de la glace
avec quelques cubes de glace, 1trait d'An- pilée. On peut décorer de menthe fraîche
gostura bitters, 3 traits de maraschino, ou de fruits (framboises, oranges) et allon-
1 mesure de spiritueux. Mélanger. Passer ger d'eau gazeuse.
dansleverre. Décorerd'uneoudeuxcerises
confites, et d'une longue spirale dezeste de
citron (ou d'orange). Eggnogs
N.B. Danscertaines recettes, on remplace Préparations chaudes ou froides à base
le maraschino par le jus d'un demi-citron et d'œuf et de lait, auxquelles on ajoute une
unecuilleréeà cafédesucre enpoudreoude mesure de brandy ou de rhum. On peut
sirop. servir chaud ou froid dans un tumbler
(33 cl) ouun verre à pied (28cl).
Cups
(<<Coupes») Fixes
Longdrinks (généralement), àbase de vin,
servis sur glace et ornés généreusement (de Short drinks préparés à base d'un spiri-
fruits, de morceaux de concombres, de tueux. La méthode consiste à remplir un
menthe, etc.). Ils étaient autrefois servis tumbler (12 cl) de glace pilée, du jus d'un
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quart de citron, d'une cuillerée à café de d'eau-de-vie ou de liqueur que l'on verse
sirop (sirop d'ananas), d'une mesure de très délicatement sur le dos d'une cuillère
cognac (ou de rhum, gin, anis, armagnac, au-dessus du verre.
whisky, calvados), à bien remuer à la cuil-
lère, à décorer de petits cubes d'ananas et
d'une demi-tranche de citron et à servir
avec des pailles. Frappés
Short drinks obtenus en versant une liqueur
sur de la glace pilée dans de petits tumblers
Fizzes ou dans des verres à cognac (snifters). On
(<<Pétillants») sert un frappé avec des pailles courtes. Par
exemple, la préparation de la menthe frap-
Boissons mi-longues que l'on prépare géné- pée consiste à verser 2 mesures de crème
ralement au shaker et que l'on sert dans des de menthe verte dans un verre à cognac
petits tumblers (12 ci). Plus doux que les rempli au tiers de glace pilée et à servir
sours, les fizzes contiennent plus de sucre avec des pailles.
(ou de sirop) réduisant d'autant l'acidité du
citron.
Traditionnellement, on ajoute un blanc
d'œuf dans un fizz, mais jamais dans un Frozens
Gin Fizz (il s'agit alors d'un Silver Fizz), ni Boissons très glacées préparées au mélan-
dans un Bucks Fizz (champagne-orange) geur électrique avec de la glace pilée. Les
qui n'a rien d'un Fizz. Les Fizzes tra- Frozens se servent avec des pailles et se
ditionnels peuvent avoir pour base toutes boivent très lentement.
sortes d'alcools (cognac, calvados, whisky,
liqueurs, le gin étant le plus populaire). Le
jus de citron relève le goût et ajoute une
note d'amertume et d'acidité que le sucre, Grogs
le blanc d'œuf et l'eau gazeuse atténuent.
Préparations chaudes incluant un spiritueux
(rhum, whisky, cognac, calvados, etc.)
allongé d'eau bouillante, édulcorées d'une
Flips ou deux cuillerées à café de sucre (ou de
À l'origine, boissons chaudes aux œufs miel) et agrémentées d'une tranche de citron
battus, à la bière chaude et au rhum, avec piquée d'un ou deux clous de girofle. On
du gingembre et de la noix de muscade peut aussi ajouter de la cannelle (poudre ou
râpée. Aujourd'hui, préparations chaudes bâton).
ou froides mi-longues, à base de jaune Comme toutes les boissons chaudes, les
d'œuf, d'un spiritueux et saupoudrées de grogs se servent dans des verres de type
noix de muscade râpée. Pyrex, résistants aux changements brusques
Si le plus connu est le Porto Flip (froid), de température, avec porte-verre (pour ne
on peut aussi faire des flips à base de pas se brûler les doigts en buvant). On peut
cognac, de gin, de rhum, de whisky, de aussi utiliser des verres à pied.
xérès, de calvados ou encore de bière
comme autrefois (Aie Flip).
Highballs
Floaters Long drinks préparés directement dans des
(«Flotteurs ») grands verres (de 25 ou 33 ci) avec un
spiritueux de son choix, de la glace et une
Long drinks obtenus en versant dans des boisson gazeuse (indian tonic, ginger aie,
verres old fashioned (ou tumblers) de l'eau Coca-Cola, bitter lemon, etc.). Ils sont
gazeuse rafraîchie. On nappe d'une mesure faciles à faire et assez populaires.
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On the rocks (<<Sur les rochers 23. shaker 3 élénieiits, 26.
orange (jus d'), 13. Sherry, 8.
orange (liqueur d'), 12. Sherry Cobblers, 8.
orange bitter, 12. short drink, 20, 25.
orgeat (sirop d'), 12. Shrubs, 24.
pailles, 17. siphon, 17.
passer, 26. sirop de grenadine, 12.
passoire à cocktails, 18. sirop d'orgeat, 12.
passoire à rebord, 17. sirop de sucre, 12.
pastis, 12. sling (verre à), 16.
pelle à glasse, 18. Slings, 8, 24.
peppermint, 12. Smashes, 8, 24.
Pernod, 12. Snifter, 16.
Pick Me Up («Ramassez-moi»), 23. soda, 12.
pilsener (verre), 16. sour (verre à), 16.
pilsener (grand), 16. Sours («Aigres»), 10, 24.
pince à Champagne, 17. Southern Comfort, 12.
pince à glace, 18. speak easy, 9.
pince à rompre les glaçons, 18. speed shaker, 26.
pique à glace, 18. spiritueux, 13, 14.
planche a découper, 17. stopper, 17.
planter, 16. Straight (<<Direct, franc, net»), 24.
porte-verre, 16. Strega, 12.
porto, 8, 16. sucrier, 17.
Possets, 8. Swizzies, 24.
pousse-café, 23. taverne, 10.
pousse-café (verre), 16. température, 19.
pousse-l'amour, 23. ten pin, 16.
présentation, 20. tequila, 12.
the (faire du), 202.
prerocope
ss-citron,Pro(café),
cope 17.9. théière, 17.
prohibition, 8. Tia Maria, 12.
pub, 8. timbale, 14, 18.
Punches, 8, 23. Toddies, 25.
Pussy foot, 9. triple-sec, 12.
rafraîchi, 26. troquet, 10.
rafraîchissoir, 17, 18. tulipe (verre), 18, 25.
Raimbows (<<Arcs-en-ciel»J, 24. tumbler (grand Collins), 16.
râpe à noix de muscade, 17. trumbler (verre) [highball], 16.
ratafia, 8. tumbler (old fashioned), 16.
rhum ambré, 12. ustensile, 15, 16-18.
rhum blanc, 12. vermouth, 8.
rickey (verre à), 16.
vermouth blanc, 12.
Rickeys, 8, 24.
vermouth rouge, 12.
rye whiskey, 12.
verre à anse, 16.
verre à cocktail, 16.
Sangarees, 8, 24. verre à mélange, 14, 18, 25.
Scaffas, 24. Verveine du Velay, 12.
seau à glace, 18. Victoria (reine), 7.
service de cocktails, 19. vin, 13.
shaker, 14, 16, 18, 26; Vintage Port, 8.
— (éléments du), 18. vodka, 12.
shaker 1 élément, 26. whisky, 12.
shaker 2 éléments, 26 xérès (verre à), 8, 16.
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