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PROGRAMME DU COURS DE RAFFINAGE

Chapitre 1 : Généralités sur les hydrocarbures


1. Introduction
2. Famille d’hydrocarbures
3. Impuretés

Chapitre 2 : Distillation atmosphérique (DAT)


1. Fractionnement initial du pétrole brut
2. Distillation True Boiling Point (TBP)
3. But et principe de la distillation atmosphérique
4. Schéma et conditions opératoires
5. Four atmosphérique
6. Echangeurs de chaleur
7. Etude de la transmission de chaleur dans les échangeurs
8. Dessalage du pétrole brut

Chapitre 3 : Distillation sous vide (DSV)


1. But de la distillation sous vide
2. Principe de vide
3. Fonctionnement et conditions opératoires

Chapitre 4 : Hydrotraitement ou hydroraffinage


1. Définition
2. Procédés d’hydrotraitements
3. Objectifs du procédé
4. Schéma simplifié du procédé
5. Réactions d’hydrotraitement
6. Paramètres de fonctionnement

Chapitre 5 : Reformage catalytique


1. Introduction – définitions
2. Principe du reformage catalytique
3. Réactions de reformage catalytique
4. Procédés
5. Catalyseurs

Chapitre 6 : Procédés de conversion de charges lourdes


1. Introduction – généralités
2. Origine des charges lourdes
3. Procédés de conversion

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Chapitre 7 : Spécifications des produits pétroliers
1. Introduction
2. Essais normalisés liés à la volatilité
3. Essais normalisés liés à la combustion
4. Essais normalisés liés à l’écoulement, à la lubrification et au stockage
5. Essais normalisés liés à la tenue au froid
6. Essais normalisés liés à la corrosivité et à la pollution
7. Essais normalisés liés à la composition chimique et à la stabilité

Chapitre 8 : Traitement des eaux


1. Introduction
2. Principaux traitements des eaux usées
3. Spécification des eaux rejetées

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CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES HYDROCARBURES

1. Introduction
Les molécules du gaz naturel, du pétrole brut et des coupes pétrolières (gaz,
essence, kérosène, gasoil…) se composent essentiellement de carbone et
d’hydrogène. On trouve également au sein des molécules d’autres éléments qui
sont souvent considérés comme des impuretés. Il s’agit du soufre, de l’azote, de
l’oxygène et de certains métaux (zinc, Molybdène, Nickel, Vanadium…). Les
hydrocarbures peuvent être regroupés en plusieurs familles possédant des
propriétés et des caractéristiques différentes.

2. Familles d’hydrocarbures
On distingue généralement deux grandes familles d’hydrocarbures :
- Les hydrocarbures saturés ;
- Les hydrocarbures insaturés.

2.1. Hydrocarbures saturés


Dans cette famille, toutes les liaisons C-C sont simples et l’hydrogène sature toutes
les autres liaisons. Cette famille d’hydrocarbure se subdivise en deux groupes :
- Les hydrocarbures saturés en chaîne ou paraffines ;
- Les hydrocarbures saturés comportant des cycles ou naphtènes.

2.1.1. Paraffines
Les molécules de ces hydrocarbures sont constituées de chaînes d’atome de
carbone saturés par de l’hydrogène. On distingue :
- Les paraffines normales ou n-paraffines sont constituées de molécules dans
lesquelles les atomes de carbone forment des chaines droites. Dans les
conditions normales, elles sont à l’état gazeux de C1 à C4, à l’état liquide de
C5 à C15 et à l’état solide à partir de C16. La formule chimique générale
des paraffines normales est : CnH2n+2. La nomenclature des n-paraffines
utilise la terminaison « ane » précédée d’un préfixe qui indique le nombre
d’atomes de carbone de la chaîne droite.

Nombre
atome de C 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Préfixe ……. ……. ……. ……. ……. ……. ……. ……. ……. …….

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- Isoparaffines ou paraffines ramifiées : elles possèdent des atomes de
carbones formés en chaînes branchées. Les structures branchées
apparaissent pour les paraffines à partir de chaînes à quatre atomes de
carbone C4H10. Il existe en effet deux composés répondant à cette
formule.

H-C-C-C-C-H H-C-C-C-H
H-C-H
n-Butane Isobutane
Teb= -0,5°C Teb= -11,7°C
Densité@15°C= 0,585 Densité@15°C= 0,563

Nous remarquons que le changement de structure confère à l’isoparaffine des


propriétés physiques différentes de celles de la paraffine normale.

Application : Etablir tous les isomères possible du C5 (pentane) et du C6


(hexane)

2.1.2. Naphtènes
Il s’agit aussi d’une famille d’hydrocarbure largement représentée dans les
pétroles bruts et les produits pétroliers puisque l’on parle de brut naphténique ou
d’huile naphténique pour caractériser les pétroles comprenant un grands nombre
de naphtènes.
Les hydrocarbures naphténiques se caractérisent par la présence dans leur
molécule de cycles saturés qui comportent le plus souvent 5 ou 6 atomes de
carbones. Les premiers éléments chimiques marquants de cette famille sont donc
des hydrocarbures à 5 atomes de carbone en cycle (cyclopentane) ou à 6 atomes
de carbone en cycle (cyclohexane).

Cyclopentane (C5H10) Cyclohexane (C6H12)


Teb= 49,3°C Teb= 80,7°C
Densité @15°C= 0,750 Densité@15°C= 0,783

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Comparés aux paraffines les hydrocarbures naphténiques possèdent les propriétés
suivantes:
- Température d’ébullition un peu plus élevée à même nombre d’atomes de
carbone ;
- Densité plus élevée ;
- Meilleure tenue au froid (Le point de trouble, le point d’écoulement, la
température limite de filtrabilité, le point de disparition des cristaux, la
teneur en eau);
- Rapport Carbone / Hydrogène plus grand (moins d’atomes d’hydrogène
pour un même nombre d’atomes de carbone).

2.2. Hydrocarbures insaturés


Il existe deux grandes catégories d’hydrocarbures insaturés :
- Les hydrocarbures insaturés comportant des cycles benzéniques (les
aromatiques)
- Les hydrocarbures insaturés oléfiniques ou oléfines.

2.2.1. Les Aromatiques

Les aromatiques constituent un grand groupe d’hydrocarbures présents dans les


pétroles bruts. Ces composés dérivent du benzène C6H6 dont la molécule
cyclique est constituée de 6 atomes de carbone reliés apparemment par des
liaisons simples et doubles.

Benzène (C6H6)
Teb= 80°C
Densité @15°C= 0,884

Par substitution des hydrogènes du benzène, on peut obtenir :

Toluène Orthoxylène Métaxylène Paraxylène


Formule C7H8 C8H10 C8H10 C8H10
Téb 110.6 144.4 139.1 138.4
Densité à 15°C 0.871 0.884 0.868 0.865

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2.2.2. Hydrocarbures oléfiniques ou oléfines

Les hydrocarbures oléfiniques possèdent au moins une double liaison qui peut se
trouver :
- dans une chaîne droite : oléfines normales ;
- dans une chaîne ramifiée : isooléfines ;
- dans un cycle : cyclooléfines.
Si les oléfines comportent une seule double liaison, on parle de monooléfines ;
deux doubles liaisons, on parle de dioléfines. La nomenclature utilise les
terminaisons « ène » ou « diène » précédées du préfixe indiquant le nombre
d’atomes de carbone. Leurs caractéristiques de densité et de température
d’ébullition sont assez voisines de celles des paraffines normales de longueur de
chaîne équivalente.
Les oléfines légères C2 à C5 sont très importantes en pétrochimie dans la mesure
où elles constituent la matière première d’élaboration de nombreuses matières
plastiques.

3. Impuretés

Les impuretés sont en général constituées :


- des composés sulfurés ;
- des autres composés oxygénés, azotés et organométalliques.

3.1. Composés sulfurés

Le soufre, élément divalent –S-, est associé à l’hydrogène et au carbone dans 4


types de composés principaux :
- l’hydrogène sulfuré (H2S) ;
- Les mercaptans;
- Les sulfures ;
- Les composés thiocycliques (Soufre dans un cycle).

3.1.1. Hydrogène sulfuré H2S

L’hydrogène sulfuré est composé toxique présent en proportion variable dans le


pétrole brut. Le soufre étant une impureté à éliminer des produits pétroliers, les
raffineries disposent d’installations spécialisées permettant d’éliminer le soufre
sous forme de H2S. Du fait de sa très grande toxicité et de son aspect dangereux,
les raffineries sont tenues d’appliquer des règles de sécurité d’extrême rigueur.

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3.1.2. Mercaptans

Les mercaptans ont pour formule générale: R-S-H. Ils sont présents dans la
plupart des coupes pétrolières légères dans lesquelles ils apportent les
inconvénients principaux suivants :
- Ils sont acides.
- Ils sont malodorants.
Il est donc nécessaire de mettre en place des installations de raffinage destinées à
éliminer ces composés.

3.1.3. Sulfures

Ce sont des composés dans lesquels les atomes de soufre sont reliés à deux
chaînes hydrocarbonées. On distingue les sulfures dans lesquels il n’y a qu’un
atome de soufre : R-S-R’ ; les dissulfures dans lesquels il y a deux atomes de
soufre : R-S-S-R’. Les polysulfures qui contiennent plusieurs atomes de soufre :
R-S-S-....-S-S-R’.
Ces composés existent dans les bruts et les coupes pétrolières moyennes.
Comparés aux mercaptans, ils présentent l’avantage de n’être pas acides et donc
par corrosifs, d’un peu odorants compte tenu de leur faible volatilité.

3.1.4. Composés thiocycliques


Il s’agit de la famille de composés soufrés la plus représentée dans le pétrole brut
et les produits pétroliers lourds. Ces composés dérivent essentiellement du
thiophène et du benzothiophène.

Thiophène Benzothiophène
Téb = 84°C Téb = 221°C
Densité @15°C=1,06 Densité @15°C=1,150

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Ils présentent des propriétés qui se rapprochent de celles des hydrocarbures
aromatiques : cycles insaturés, bonne stabilité thermique. Ils sont neutres et non
corrosifs.

3.2. Autres composés

Les principaux autres composés présents dans les bruts et les coupes pétrolières
sont les suivants :
- Composés oxygénés : constitués de carbone, d’hydrogène, d’oxygène. Les
plus courants sont les acides naphténiques qui sont des acides organiques
présents dans certains bruts et les dérivés du phénol.

Phénol
T° ébullition = 182 °C
Densité @15°C= 1.072

- Composés azotés : D’une façon générale la teneur en azote des bruts et des
produits pétroliers est bien moindre que la teneur en soufre. Ces composés
azotés qui ont pour nom pyridine, pyrrole, indole, carbazole sont similaires
aux composés thiophéniques en remplaçant bien entendu les atomes de
soufre par des atomes d’azotes. Ils sont des poisons pour les catalyseurs.

Pyrrole
T° ébullition = 115,35 °C
Densité @15°C=0.97
- Composés organométalliques : Les métaux présents en faible quantité dans
les bruts ou les coupes pétrolières sont contenus au sein de très grosses
molécules renfermant en général tous les éléments déjà cités. Ces très
grosses molécules tendent en général à s’agglomérer pour donner des
micelles appelés asphaltènes qui se retrouvent dans les produits lourds
comme les fuels lourds et les bitumes.
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CHAPITRE 2 : DISTILLATION ATMOSPHÉRIQUE (DAT)

Le premier traitement subit par le pétrole brut issu des puits de pétrole est le
fractionnement qui s’effectue essentiellement par distillation. Les procédés
intervenant dans le fractionnement initial du pétrole brut en plusieurs coupes se
basent sur le principe de leur différence de température d’ébullition. Ce
fractionnement permet d’obtenir une douzaine de coupes pétrolières.
Dans quelques cas ces coupes peuvent être directement commercialisées, le plus
souvent elles subissent d’autres traitements de transformations chimiques dans le
but d’améliorer leur qualité et répondre aux exigences du marché. Chacune de
ces coupes pétrolières obtenues par distillation correspond à un intervalle de
volatilité que l’on caractérise par la gamme des températures d’ébullition et par le
nombre d’atomes de carbones qu’elles contiennent.
Il existe 3 procédés dans le fractionnement initial du brut :
 La distillation atmosphérique
 La distillation sous vide
 Le fractionnement des gaz et des essences.

1. But et principe de l’installation


L’installation de distillation atmosphérique réalise la première séparation du
pétrole brut et permet d’obtenir plusieurs coupes pétrolières en général dans une
seule colonne de distillation atmosphérique. Cette séparation est basée sur la
différence de température d’ébullition des différents composants chimiques
contenus dans le brut.
La coupe gaz et essence est obtenue en tête de colonne et les coupes kérosène,
gazole sont soutirées latéralement. Le produit obtenu en fond de colonne est
appelé résidu atmosphérique (RAT).

NB : Une coupe pétrolière est un produit issu du pétrole brut et constitué d’un
ensemble d’hydrocarbures pris dans un intervalle de température d’ébullition
(Température d’ébullition initial ou point initial et Température d’ébullition final
ou point final).

 Coupe gaz combustible : C1 et C2


Il s’agit de la fraction la plus volatile. Elle est essentiellement constituée de
méthane et d’éthane, utilisée comme combustible interne à la raffinerie et sert au

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fonctionnement des fours. On les regroupe sous le vocable GNL (Gaz Naturel
Liquéfié).

 Coupe propane et butane C3 et C4


Ces coupes servent à constituées les produits GPL (Gaz de Pétrole Liquéfié).
Elles permettent d’obtenir le propane et le butane commercial. La coupe butane
est également utilisée comme base carburant pour ajuster la tension de vapeur des
produits commerciaux.

 Coupe essences
Ces coupes sont aussi appelées naphtas, on distingue deux types :
- L’essence légère (C5 à C7) : Teb= [0°C ; 80°C]. Elle peut être vendue
comme naphtas pétrochimiques.
- L’essence lourde (C7 et C10/C11)Teb= [80°C ; 180°C]. elle est
généralement utilisée pour les moteurs des véhicules.

 Coupe kérosène C10/C11-C14


Elle est utilisée pour l’élaboration des carburéacteurs (Jet A1) et le pétrole
lampant. La corrosivité des coupes kérosènes impose généralement un autre
traitement appelé hydrotraitement.

 Coupes Gas Oil (GO) C15-C25


Ces coupes sont essentiellement utilisées pour l’élaboration du gasoil moteur ou
du fuel oil. Leur température d’ébullition est comprise entre 240°C et 380°C.

 Coupes distillats
Leur température est comprise entre 380°C et 570°C. Elles sont constituées de
composés qui n’ont pu être vaporisés dans une distillation. Ces coupes distillats
sont des charges des unités de fabrication des huiles, on y distingue 3 à 4 coupes
(distillats 1, 2, 3, 4).

 Coupe résiduelle
La température d’ébullition de la coupe résiduelle est supérieure à 570°C. La
coupe résiduelle est la fraction non distillable du pétrole brut. Ce résidu lourd très
visqueux contient la majeure partie des impuretés qui complique un traitement.
Selon les raffineries on peut avoir plusieurs types de traitements de cette coupe.
On peut soit les utiliser pour la fabrication des bitumes et des huiles de base.

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2. La distillation TBP

La proportion d’une coupe pétrolière dans le pétrole brut appelé rendement est
un paramètre important pour le fonctionnement des raffineries. Il est possible de
connaitre au préalable les rendements d’un pétrole au laboratoire par l’analyse
TBP (TrueBoiling Point).
Il s’agit d’une distillation discontinue opérée avec un pouvoir de séparation élevée
de façon à obtenir dans l’ordre de leur ébullition les différentes coupes
pétrolières. Le résultat de l’analyse est traduit par la courbe TBP. C’est une
courbe qui relie les températures d’ébullition aux quantités distillées.

Dispositif de la distillation TBP

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Application

Résultat de l’analyse TrueBoiling Point


Temp (°C) 20 100 200 250 300 350 400 500 650
% Vaporisé (% volume) 10 20 30 55 80 90 92 95 100

Points de coupes (point initial et point final)


Gaz+Essence Kérosène GO léger GO lourd RAT
Point initial (°C) 0 150 250 300 350
Point final (°C) 150 250 300 350 650

1. Tracer la courbe TBP


2. Déterminer les rendements des différentes coupes pétrolières

3. Préchauffage du brut

Pour traiter le pétrole brut, il faut le porter aux températures opératoirespour le


dessalage et pour le fractionnement dans la colonne. Dans le même temps il faut
refroidir les produits sortant de la colonne de distillation. Le préchauffage du brut
consiste à récupérer l’énergie (calories) des produits issus de la colonne grâce aux
échangeurs de chaleur.
Ceux qui se situent avant le ballon dessaleur constituent le 1er train d’échange et
ceux qui se trouvent après le ballon dessaleur constituent le 2ème train d’échange.
Le préchauffage permet aussi d’économiser en combustibles au niveau du four.

4. Schéma de principe

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5. Conditions opératoires

 Pression de fonctionnement
La pression est fixée par les conditions de condensation de la coupe gaz +
essences en tête de colonne. Elle est voisine de la pression atmosphérique: 1,5 à 3
bars d’où le nom de distillation atmosphérique.

 Température
La température d’entrée dans la colonne est d’environ 360°C.La température
d’entrée dans la colonne est limitée par la stabilité thermique des hydrocarbures
c'est-à-dire par les risques de craquage et de cokage qui résultent de leur
dégradation.

 Strippage des produits


C’est une revaporisation partielle des soutirages latéraux par injection de vapeur
d’eau, dans le but d’éliminer les constituants trop volatiles; Il est réalisé dans de
petites colonnes annexes appelées strippers latéraux contenant 4 à 10 plateaux. La
vapeur d’eau est condensée en tête de colonne et est séparée par décantation dans
le ballon de reflux. Sur le kérosène, on fait le rebouillage thermique au lieu
dustrippage pour éliminer toute trace d’eau.

6. Éléments de la colonne de DAT et équipements annexes

 Principales zones de la colonne de DAT


-Zone de rectification: partie de la colonne située au-dessus de l’alimentation
-Zone d’expansion ou zone de flash: zone de séparation entre les flux liquides et
vapeurs à l’entrée de la colonne
-Zone d’épuisement: partie de la colonne située sous l’alimentation

 Les plateaux
Ce sont des éléments métalliques occupant la totalité de la section de la colonne
et disposés à intervalles réguliers. Ces récipients sont perforés et l’on y fait
séjourner le liquide. Une colonne contient environ 40 à 50 plateaux voit plus.

 Rebouilleur et stripping: permet d’éliminer les constituants légers;


 Ballon de tête: il permet de recueillir les vapeurs de tête;
 Echangeurs: ils permettent un transfert de chaleur entre les produits qui les
traversent;

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 Pompes: ils permettent la circulation des fluides en leur communiquant de
l’énergie
 Aéroréfrigérants et Aérocondenseurs: ils refroidissent les vapeurs de tête et les
produits allant au stockage
 Four: il apportela chaleur pour vaporiserle brut.

Colonne de distillation Plateaux

Aéroréfrigérants Pompe

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7. Four atmosphérique

Un four est un équipement dans lequel on fait passer un ensemble de tubes


contenant un fluide (pétrole brut) qui sera ensuite chauffé par de grandes flammes
provenant de la combustion d’un combustible (C1, C2, C3, C4).

Combustibles

 Pouvoir calorifique (PC) : c’est la quantité de chaleur libérée par la


combustion d’un Kg de combustible exprimé en KJ/Kg ou Kcal/Kg.
(1 cal=4,1868 J) Ex :PC du butane = 9 500 KJ/Kg.
Pour un combustible de pouvoir calorifique PC et de débit Qc, la quantité de
chaleur produite est:

Ec : Énergie produite par le combustible (KJ/h)


PC : Pouvoir calorifique (KJ/kg)
Qc : Débit de combustible (kg/h)

 Chaleur spécifique du pétrole brut (Cp)


C’est la quantité de chaleur nécessaire pour faire varier de 1°C, la température
d’un Kg de ce fluide. Ex : Cp du brut = 9 000 KJ/Kg/°C

 Équation de l’échange thermique


L’équation de l’échange thermique au niveau du four est établie par l’expression
suivante:
La chaleur nécessaire pour chauffer le brut est la suivante :

Qb : débit du brut (kg/h)


Cpb : Chaleur spécifique du brut (Kj/kg/h)
T : température finale et initiale (°C)

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L’équation de l’échange est :

8. Échangeur de chaleur
C’est un appareil tubulaire dans lequel un fluide chaud va transmettre sa chaleur
ou une partie de sa chaleur à un fluide froid (pétrole brut) sans se toucher. Il est
constitué d’un assemblage de tubes dans lesquels circulent à co-courant(même
sens) ou à contre-courant (sens opposé) le fluide chaud et le fluide froid.

Symbole des échangeurs

Schémad’échangeurs

 Bilan énergétique

Tf F>Ti F et Tf C<Ti F F: fluide froid ; C : Fluide chaud

 Transmission de chaleur au niveau des échangeurs


La transmission de chaleur se fait par conduction et par convection. Les
différentes résistances rencontrées par la chaleur sont les suivantes:
-Résistance de convection du fluide chaud (m2 °C/W)

-Résistance de convection du fluide froid


h coefficient de convection W/ m2 °C

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-Résistance liée à la conduction de la paroi en acier
e : épaisseur de la paroi (m)
αp : conductivité thermique (W/ m °C)

-Résistance globale

-Coefficient globale d’échange

-Flux thermique
C’est la quantité de chaleur libérée par le fluide chaud et cédée au fluide froid.
∅ ∆ où ∆
Fluide Fluide
chaud froid
T1 T2

Application

90
1,3 T2? 200
Pétrole
brut
50

T1?
2,5
Qc=10 t/h
Eau
surchauffée

Température en °C Débit en t/h Qc : débit de combustible

3000 / /° 9000 / /° 27000 /

Déterminer T1et T2

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9. Dessalage du brut

Le brut livré aux raffineries contient toujours des impuretés qui sont constitués de
l’eau (0,1 à 0,6% du brut), la boue, les sédiments et les sels minéraux (CaCl2 et
MgCl2) qui occupent 20 à 300 g/tonne de brut. La boue et les sédiments
encrassent les échangeurs. De même, à une température supérieure à 140°C, il se
produit l’hydrolyse des sels minéraux qui génère l’acide chlorhydrique (HCl) très
corrosif pour les matériaux métalliques.
L’opération de dessalage permet d’éliminer l’eau, les sédiments et les sels
minéraux. C’est un moyen efficace de lutte contre la corrosion des équipements
de raffinage.

 Schéma de principe
Le dessalage s’effectue en 3 étapes :
1ère étape : lavage du brut avec l’eau de dessalage pour extraire les sels minéraux. Il
en résulte une émulsion de petites gouttelettes d’eau salée dans le brut.
2ème étape : grossissement des gouttelettes d’eau par électro-coalescence dans un
champ électrique installé dans le ballon dessaleur.
3ème étape : séparation eau-brut par décantation dans le dessaleur. Le pétrole
moins dense est évacué au sommet du ballon. L’eau est soutirée à la partie
inférieure.

 Conditions de dessalage
-Température: entre 100 et 150°C;
-Taux d’injection d’eau: 3 à 8% du volume du brut;
-Temps de séjour du brut dans le ballon: 20 à 30 mn;
-Ajout d’un désémulsifiant pour lutter contre la mousse.

 Efficacité du dessalage
_
é

Toutefois l’efficacité du dessalage n’est pas totale (95%) il faut donc lutter contre
la formation inévitable de HCl en aval. Pour le faire on procède à une injection
de soude à un taux de 5 ppm (5mg/Kg de brut) dans le train d’échange pour
transformer HCl en NaCl très stable. On injecte aussi l’ammoniac ou autre
produit neutralisant dans les zones où l’eau est susceptible de se condenser (tête
de colonne et système de condensation).

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CHAPITRE 3 : DISTILLATION SOUS VIDE (DSV)

1. But de l’installation de la distillation sous vide

L’installation de la distillation sous vide a pour but de séparer le résidu


atmosphérique (RAT) obtenu en fond d colonne de DAT en plusieurs coupes
pétrolières. L’obtention de ces coupes pétrolières dépend de la composition du
résidu atmosphérique et des utilisations ultérieures des différentes coupes
obtenues. L’usage des coupes répond à trois objectifs principaux :
- la fabrication des bitumes ;
- la fabrication des huiles de base qui vont servir à la lubrification des
moteurs ;
- l’élaboration de produits plus volatiles par craquage catalytique ou
hydrocraquage qui seront associés aux coupes pétrolières obtenus par
distillation atmosphérique.
Les produits essentiellement obtenus par distillation sous vide sont les suivants :

250°C
GAZOLE
380°C
DISTILLAT 1
DISTILLAT 2
DISTILLAT 3
530°C
DISTILLAT 4
RESIDU SOUS VIDE

La séparation de ces différentes coupes est obtenue dans une seule colonne à
soutirage multiple appelé colonne de distillation sous vide car elle fonctionne à
une pression très inférieure à la pression atmosphérique (60mbar).

2. Principe du vide

Le vide créer consiste à diminuer la pression dans la colonne afin de baisser la


température d’ébullition des composés lourds. Puisque dans cette unité, les
températures sont très élevées de l’ordre de 350°C à 550°C, l’opération sous vide
permet d’éviter une dégradation thermique des hydrocarbures à haute
température d’ébullition. Le vide est assuré par un système d’éjecteur qui aspire
les gaz résiduels en tête de colonne.
Le gazole sous vide et les distillats 1 à 4 sont soutirés latéralement. Le résidu sous
vide (RSV) est obtenu en fond de colonne.

3. Fonctionnement et conditions opératoires


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3.1. Présentation de l’unité DSV

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Le contact liquide – vapeur est assuré par des lits de garnissage (anneaux, grilles,
billes) qui allient bonne efficacité et faible perte de charge. Ces dispositions sont
utilisées dans toutes les colonnes de distillation afin de réaliser une bonne
séparation. Ils permettent aussi de conserver une pression basse sur l’ensemble de
la colonne. Par ailleurs l’utilisation de matelas métalliques a pour but d’éviter
l’entraînement des gouttelettes liquides lourdes dans le flux de vapeurs
ascendantes.

3.2. Conditions d’entrée du résidu atmosphérique dans la distillation

Le résidu atmosphérique après sa sortie de la DAT, pénètre dans un four sous


vide pour être chauffé. Ce résidu est par la suite introduit vers la base de la
colonne DSV. Il est partiellement vaporisé. Cette vaporisation assure le flux
vapeur nécessaire à la distillation. Comme dans la colonne de distillation
atmosphérique, le débit du résidu atmosphérique est sensiblement égal à la
somme des débits des produits fabriqués par distillation sous vide.
La température d’entrée du résidu atmosphérique est généralement comprise
entre 380°C et 400°C. Pour récupérer la plus grande quantité de distillat, il faut
travailler à la température la plus élevée possible mais compte tenu des risques de
craquage il faut être à la pression la plus basse possible.

3.3. Soutirage du gazole sous vide

La condensation du gazole est assurée en tête de colonne par un reflux circulant


qui est réinjecté au sommet de la colonne.
Les faibles quantités de vapeur qui franchissent cette zone sont aspirées par des
éjecteurs à vapeur. La pression en tête de colonne est de l’ordre 60 mbar.
Compte tenu des pertes de charge cette pression est de l’ordre de 90 mbar au
niveau de l’alimentation de la colonne. Un plateau de soutirage situé sous cette
zone permet de soutirer le reflux circulant GO, le reflux interne qui est réinjecté
juste en-dessous pour assurer la séparation entre GO et distillat.

3.4. Soutirage des distillats


La même disposition précédente se trouve au niveau des soutirages des distillats,
la réinjection du reflux circulant sous le plateau de soutirage permet d’assurer la
séparation entre les différents distillats.
Les coupes distillats sont soutirées à une température d’ébullition comprise entre
380°C et 530°C.

3.5. Strippage de fond de colonne


La zone de fond de colonne a pour fonction de réaliser le strippage de la partie
liquide de la charge (RAT) pour obtenir le résidu sous vide (RSV).

24
ème
EPA_MGP 2 année
CHAPITRE 4 : FRACTIONNEMENT DES GAZ ET DES ESSENCES

1. But et principe de l’installation

L’installation de fractionnement des gaz et des essences a pour but de fractionner


la coupe gaz + essence obtenue en tête de colonne de DAT. Elle est constituée en
général de plusieurs colonnes de distillation à 2 produits.

2. Schéma de l’unité (voir page suivante)

3. Stabilisation des essences ou débutaniseur

La première séparation est réalisée dans une colonne de stabilisation des essences
-
ou débutaniseur. Elle fractionne la coupe en 2: C4 et les gaz plus volatils (C3 ) en
tête et essence totale stabilisée est soutirée en fond de colonne. La pression de
fonctionnement est d’environ 10 bars et la température est de l’ordre de 70°C en
tête et supérieur à 200°C en fond.

4. Fractionnement des gaz (gas-plant)


La coupe gaz est ensuite fractionnée dans le dépropaniseuret le dééthaniseur.
Le dééthaniseur permet de séparer sous forme gazeuse la coupe gaz combustible
(C1 et C2). Il fonctionne à une pression comprise entre 20 et 30 bars.
Le mélange propane-butane obtenue en fond de colonne est séparé dans le
dépropaniseur qui permet d’obtenir: la coupe propane, en tête et la coupe
butane, dans le fond.
Le dépropaniseur fonctionne à une pression de l’ordre de 17 bars.

5. Fractionnement des essences

L’essence totale stabilisée obtenue en fond du débutaniseur est dirigée vers la


colonne de fractionnement des essences ou splitter d’essence qui permet
d’obtenir:
 Une essence légère en tête;
 Une essence lourde en fond.
Cette colonne fonctionne à une pression légèrement supérieure à la pression
atmosphérique: environ 1,5 bar.

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26
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Schéma récapitulatif

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CHAPITRE 5 : HYDROTRAITEMENT (HYDRORAFFINAGE)

1. Définitions

L’hydroraffinage est un procédé catalytique à base d’hydrogène qui permet


d’éliminer les impuretés contenues dans une coupe pétrolière.

2. Objectifs de l’hydrotraitement (HDT)


L’hydrotraitement vise plusieurs objectifs : il permet de respecter les normes ou
spécifications des produits pétroliers livrés sur le marché, il contribue à améliorer
la qualité des charges des unités en aval et aussi la protection des catalyseurs et des
équipements en évitant leur corrosion.

3. Procédés d’hydrotraitement

Les opérations effectuées pour l’élimination de ces impuretés sont les suivantes :
- L’hydrodésulfuration (HDS) : permet d’éliminer le soufre et ses dérivés
(mercaptans, sulfures…)
R-SH + H2 ----------> R-H + H2S
R-S-R’ + 2H2 ----------> R-H + R’-H + H2S

- L’hydrodénitrification ou hydrodéazotation (HDN) : qui permet d’éliminer


l’azote et ses dérivés dans le brut et les coupes pétrolières.
R-NH2+ H2 ----------> R-H + NH3

- L’hydrodéoxygénation (HDO) : extraction de l’oxygène et des composés


dans les produits pétroliers.
R-OH + H2 ----------> R-H + H2O

- L’hydrodémétallation (HDM) : éliminer les métaux


Composés organométalliques + H2 ---------> HC + Métaux

- L’hydrogénation (HD) : qui permet d’éliminer les composés insaturés.


Composés oléfiniques ou aromatiques + H2 ---------> Paraffines ou
Naphténoaromatiques
Elles sont toutes des réactions exothermiques, consomment d’énormes quantités
l’hydrogène et sont favorisés par les catalyseurs.

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ème
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4. Schémas du principe de l’hydrotraitement

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EPA_MGP 2 année
5. Paramètres de fonctionnement

 Température et pression
Plus la température est élevée, plus vite les réactions d’hydrotraitement se
déroulent normalement mais elle doit comprise entre 320°C et 400°C pour ne pas
craquer les molécules. La pression partielle de l’hydrogène favorise aussi les
réactions elle est à 20 bar pour les coupes légères et peut atteindre 200 bar pour
les coupes lourdes.

 Pression partiale d’hydrogène (PPH2)


Elle permet d’estimer la quantité d’hydrogène nécessaire pour que les catalyseurs
agissent normalement.
PPH 2  PT  %H 2
PT : Pression totale de la colonne

 Vitesse spatiale (VVH)


Elle est fonction du débit volumique et du volume des catalyseurs. Elle est
donnée par l’équation suivante :
Qv
VVH 
Vc
VVH : h-1
Qv : Débit volumique de la charge (m3/h)
Vc : Volume des catalyseurs (m3)
Le temps de contact est l’inverse de la VVH

 Vitesse spatiale (PPH)


Elle est fonction du débit massique et de la masse des catalyseurs. Elle est donnée
par l’équation suivante :
Qm
PPH 
Mc
Q : Débit massique de la charge (t/h)
Mc : Masse des catalyseurs (tonne)

Remarque : VVH    PPH


 : Coefficient de la vitesse spatiale.

 Taux de désulfuration
100

30
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EPA_MGP 2 année
 Consommation Spécifique d’hydrogène (CS)
C’est la quantité d’hydrogène nécessaire pour saturer une tonne de charge lors de
l’hydrotraitement exprimée en kg/ tonne decharge
Ex : Essence totale 1 Kg d’H2/tonne de charge;

6. Les catalyseurs

6.1. Définition et constitution

C’est un matériau qui permet d’accélérer et de cibler les réactions chimiques


désirées sans être globalement modifié au cours des réactions. Ils sont sous forme
de bille ou de grains et sont constitués d’une partie inerte généralement l’alumine
et d’une partie active formé de molybdène, de cobalt, et de tungstène

6.2. Régénération du catalyseur

Au cours du fonctionnement de l’unité, des réactions parasites entraînent la


formation de dépôts (coke) sur le catalyseur qui obstruent les sites actifs de celui-
ci; Il est possible d’éliminer le coke formé pour restaurer l’activité du catalyseur
par l’opération de régénération qui peut se faire soit in-situ soit ex-situ:
La régénération permet une réactivation du catalyseur nécessaire avant la remise
en production.
L’hydrotraitement se fait sur toutes les coupes pétrolières.

Application

Le pétrole brut d’une société de raffinage, soumis au traitement d’hydroraffinage,


possède les caractéristiques suivantes :
- Densité du pétrole brut : 0,86
- Débit du brut : 2 tonnes/heures
La masse des catalyseurs est de : 4 tonnes et le coefficient de la vitesse spatiale
est : 0,77.
1. Calculer le PPH.
2. En déduire le VVH.
3. Déterminer le volume des catalyseurs.

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ème
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CHAPITRE 6 : REFORMAGE CATALYTIQUE

1. Introduction

Le fractionnement initial du brut par distillation atmosphérique fournit des


coupes essences à faible indice d’octane. Celui de l’essence légère varie entre 60
et 80. Celui de l’essence lourde varie entre 30 et 50. Comme les moteurs à
allumage commandé exigent des indices d’octane relativement élevés (de 90 à 99),
il est donc nécessaire que le raffineur améliore assez considérablement la qualité
des coupes essences sortant de la DAT. Ainsi, il procède à une autre
transformation de la coupe essence appelée REFORMAGE CATALYTIQUE.
Le reformage catalytique permet d’augmenter l’indice d’octane des essences en
transformant les hydrocarbures paraffiniques et naphténiques en hydrocarbures
aromatiques à fort indice d’octane.
Pour effectuer cette opération, les raffineries disposent de deux moyens
principaux :
- Incorporer des additifs aux essences : Par exemple le Plomb Tétra-Ethyle
(PTE) ou le Plomb Tétra Méthyle (PTM).
- Transformation des hydrocarbures paraffiniques et naphténiques en
hydrocarbure à haut indice d’octane (les aromatiques).
L’ajout d’additifs dans la coupe essence est déconseillé car ce procédé est source
d’impureté et de contamination de la coupe essence. Le plomb rejeté lors de la
combustion est cancérigène pour l’homme.

2. Principe du procédé de reformage catalytique

Les essences contiennent en proportion variable des hydrocarbures de chaque


famille. Leur indice d’octane est généralement très bas à cause de la présence en
abondance des paraffines normales et des naphtènes. Les transformations
chimiques recherchées dans le reformage catalytique concernent essentiellement
ces deux familles.Ces transformations sont obtenues à haute température de
l’ordre de 500°C et à une pression moyenne de 10 à 35 bars en présence d’un
catalyseur.
Par ailleurs l’opération de reformage produit une grande quantité d’hydrogène.

3. Réactions chimiques du reformage catalytique

Trois types de réactions chimiques sont particulièrement importants dans le


procédé de reformage catalytique :

32
ème
EPA_MGP 2 année
- Réactions d’aromatisation ;
- Réactions d’hydrocraquage ;
- Réactions de formation de coke.

3.1. Réactions d’aromatisation


Il s’agit des réactions les plus essentielles du reformage catalytique. Elles
correspondent à la transformation des paraffines normales et des naphtènes en
aromatiques. Ces deux réactions ont en commun la production d’hydrogène qui
est utilisé dans les réactions d’hydroraffinage.

 Naphtènes en aromatiques

C’est une réaction très endothermique c’est-à-dire une réaction qui nécessite
beaucoup de chaleur. La réaction naphtène en aromatique est très rapide et est
pratiquement totales (la presque totalité des naphtènes est transformées en
aromatiques)

 Paraffines en aromatiques

Cette réaction est très lente (20 fois moins rapide que la précédente),
endothermique et incomplète.

33
ème
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3.2. Réactions d’hydrocraquage

Ces réactions ont pour effet la production de chaînes plus courtes saturées par
l’hydrogène. Ces réactions contribuent à l’augmentation de l’indice d’octane ;
mais elles sont préjudiciables aux rendements en essence car elles sont
productrices de gaz (C1 à C4). Elles sont lentes et exothermiques c’est-à-dire qui
dégagent beaucoup de chaleur et consomment beaucoup d’hydrogène.

3.3. Réactions de formation de coke

C’est une réaction parasite très lente qui doit être évité. Elle provient de la
condensation des noyaux aromatiques qui conduit à la formation d’un produit
solide riche en carbone appelé le coke qui reste déposé sur les catalyseurs. Le
coke réduit l’activité des catalyseurs.

Au total partant d’une coupe essence lourde ou légère, le reformage catalytique


permet d’obtenir :
- une essence à haut indice d’octane riche en aromatique appelée
« Reformat »
- un gaz riche en hydrogène (H2) utilisé dans les procédés
d’hydrotraitement.
- Des Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL)

4. Schéma de principe

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35
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5. Catalyseurs de reformage catalytique

5.1. Généralités et composition

Un catalyseur a pour fonction de sélectionner, accélérer et favoriser les réactions


chimiques recherchées dans un procédé. Il s’agit généralement d’un solide poreux
qui se présente sous forme de petits bâtonnets, de billes ou des grains de couleurs
variables selon le procédé.
Il est disposé dans un réacteur dans lequel passe la charge à transformer et dont
on peut ajuster les conditions de fonctionnement (température et pression) pour
obtenir des transformations souhaitées.
Le catalyseur est formé d’une partie métallique (platine, rhénium) et d’une partie
fonctionnelle qui assure la sélectivité des réactions.

5.2. Activation et régénération des catalyseurs


Le catalyseur est vendu sous forme oxydée et non actif. Des opérations
d’activation sont menées pour que celui-ci joue son rôle dans le réacteur par
passage d’hydrogène sur le catalyseur à 500°C pendant environ 4 heures.

Au cours de son fonctionnement il y a des dépôts de coke sur la surface du


catalyseur qui diminue son efficacité. Pour remédier à ce problème l’on procède à
la régénération. Cette opération consiste à bruler à environ 400°C la coke afin de
libérer les sites actifs du catalyseur.

36
ème
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CHAPITRE 7 : PROCEDES DE CONVERSION DE CHARGES LOURDES

1. Introduction

La structure du marché des produits pétroliers évolue régulièrement avec un


demande de plus en plus forte pour les produits légers et intermédiaires (les gaz
combustibles C1 et C2, les GPL, les carburants auto, les gazoles), parallèlement la
baisse des marchés de fuel oil réduit considérablement la part des produits lourds.
On procède alors à la transformation des coupes lourdes en coupes légères et
intermédiaires utilisables comme carburant sur le marché. Cela est possible par
des réactions chimiques de craquage. Les installations qui réalisent cette opération
sont appelées unités de conversion.
Il existe divers types d’unités de conversion qui diffèrent essentiellement par la
nature de la charge traitée et des conditions de mise en œuvre du craquage.

2. Origine des charges à convertir

Les charges des unités de conversion sont constituées des coupes lourdes. Ces
charges sont les suivantes :
- Résidu atmosphérique qui correspond sensiblement à une coupe de 350°C
à 380°C ;
- Les distillats sous vide qui représentent la fraction distillable du RAT
pouvant aller de 380°C à 550°C ;
- Résidu sous vide dont la température est supérieure à 550°C.

3. Principaux procédés de conversion des charges lourdes

La conversion des coupes lourdes en coupes légères ou intermédiaires suppose


que l’on réalise des réactions chimiques de craquage des hydrocarbures. Les
paramètres les plus importants dans le pilotage de ces procédés sont :
- La température qui détermine la vitesse des transformations chimiques de
craquage ;
- Le temps : il s’agit du temps de séjour laissé aux réactions pour se
développer ;
- La présence d’un catalyseur de craquage qui oriente les réactions vers les
produits désirés ;
- L’apport d’hydrogène qui améliore très fortement la qualité des produits
obtenus en saturant les molécules craquées.

37
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Les différents procédés industriels de conversion des charges lourdes sont les
suivants :le craquage thermique ;le craquage catalytique et l’hydrocraquage.

3.1. Craquage thermique

C’est un procédé dans lequel la transformation chimique des hydrocarbures est


obtenue sous l’influence de la température et du temps de séjour de la charge.
L’absence de catalyseur rend ces procédés particulièrement adaptés à la
conversion des coupes riche en métaux comme les résidus sous vide.

3.2. Craquage catalytique

Les procédés de craquage catalytique avec ou sans apport d’hydrogène utilisent


des catalyseurs de craquage qui accélèrent et orientent les réactions chimiques. Il
en résulte une meilleure sélectivité qui conduit à des structures de rendement plus
intéressant et à des produits de qualité améliorée.
Ce type de craquage est généralement réalisé sur les distillats.

4. Hydrocraquage
L’hydrocraquage fait appel à plusieurs catalyseurs. Ce procédé combine à la fois
le craquage thermique et catalytique. Il conduit à des produits d’excellente qualité.
L’hydrocraquage constitue la version la plus élaborée et la plus performante des
procédés de conversion des charges lourdes puisqu’il utilise à la fois la
température, les catalyseurs et l’apport d’hydrogène.
Les transformations chimiques d’hydrocraquage sont complexes. Elles se
caractérisent essentiellement par :
- l’hydro purification des produits avec élimination presque totale des
impuretés ;
- la saturation par l’hydrogène des molécules craquées ;
- l’élimination presque complète de la formation de coke. Ce qui permet
l’utilisation des réacteurs de craquage.
Les catalyseurs utilisés sont de plusieurs natures :
- les catalyseurs de type hydroraffinage pour la phase hydropurification ;
- les catalyseurs bifonctionnels à la fois acide et hydrogénant pour la phase
d’hydrocraquage.
L’hydrocraquage fournit des produits de très bonne qualité dans la gamme des
essences, du kérosène, du gazole. C’est donc l’unité de conversion privilégiée
dans toute raffinerie sérieuse.

38
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CHAPITRE 8 : SPECIFICATIONS DES PRODUITS PETROLIERS

1. Introduction

Le mode d’utilisation des différents produits pétroliers exige que dans chaque cas
ceux-ci possèdent certaines spécifications, par exemple :
- brûler correctement dans un moteur pour un carburant ;
- rester pompable à basse température pour un carburéacteur ;
- ne pas être trop visqueux pour un fuel lourd ; etc…
Le contrôle des spécifications des produits pétroliers est réalisé par des essais
normalisés qui sont des méthodes de mesure et dont le mode opératoire a été
normalisé par les grands organismes de normalisation. Ces organismes sont les
suivant :
- ASTM : American Society for Testing and Materials ;
- IP: Institute of Petroleum;
- ISO: Organisation Internationale de Standardisation;
- AFNOR : Association Française de Normalisation.
Ces essais normalisés correspondent à des mesures des propriétés physico-
chimiques. Ils se réalisent dans des laboratoires de ces organismes. Les essais
normalisés permettant de contrôler la qualité et les spécifications des produits
pétroliers peuvent être regroupés en plusieurs familles principales :
- Essais liés à la volatilité ;
- Essais liés à la combustion ;
- Essais liés à l’écoulement, à la lubrification et au stockage ;
- Essais liés à la tenue au froid ;
- Essais liés à la corrosivité et à la pollution ;
- Essais liés à la composition chimique et à la stabilité.

2. Essais normalisés liés à la volatilité des produits pétroliers


Ces essais normalisés ont pour but de contrôler la volatilité des produits
pétroliers. Ces essais visent à caractériser les spécifications suivantes :
- La tension de vapeur relative ;
- La tension de vapeur Reid ;
- Le point d’éclair.

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2.1. Tension de vapeur relative des produits pétroliers

Elle est aussi appelée Pression de Vapeur relative. La tension de vapeur relative
est la pression lue au manomètre après stabilisation des GPL (Gaz de Pétrole
Liquéfié). L’appellation relative est due au fait que le manomètre ne prend en
compte que la pression au dessus de la pression atmosphérique. Le résultat
s’exprime en bars à 37,8°C ou 50°C selon la température de l’essai.
Cette tension est fonction de la composition du produit pétrolier. Elle est d’autant
plus élevée qu’il contient plus de produits volatils.
Exemples
- Tension de vapeur relative à 50°C : Gaz butane commercial : 750 kPa ;
- Tension de vapeur relative à 37,8°C : Essence : 63 kPa.

2.2. Tension de vapeur Reid (TVR)


La tension de vapeur Reid est la pression développée par les vapeurs d’un produit
pétrolier contenu dans une bombe normalisée à la température de 37,8°C
(100°F). Cet essai s’applique surtout aux carburants automobiles. Dans le cas des
carburants auto, elle est essentiellement liée à la teneur en butane qui est le
constituant le plus volatil de l’essence. La TVR intervient également pour
caractériser l’aptitude d’un carburant à se vaporiser.

2.3. Point d’éclair ou point de flash

Le point d’éclair est la température à laquelle il faut porter un produit pétrolier


liquide pour qu’il émette dans des conditions normalisées, des vapeurs en
quantité suffisante pour que celles-ci puissent s’enflammer en présence d’une
flamme.
Le point d’éclair est une caractéristique très importante car il assure la sécurité des
opérations de transport, de transfert et de stockage.
Exemples : - Pétrole lampant =38°C ; Gasoil moteur=61°C ; DDO=66°C ;
FO450=66°C.

3. Essais liés à la combustion


Les essais normalisés liés la combustion concernent les carburants et
combustibles. Ils permettent de caractériser les spécifications suivantes :
- le pouvoir calorifique ;
- le résidu de carbone ;

41
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- l’indice d’octane ;
- l’indice de cétane ;
- le point de fumée.

3.1. Pouvoir calorifique (PC)


Le pouvoir calorifique d’un fuel est la quantité de chaleur libérée dans des
conditions déterminées par la combustion d’un kilogramme de combustible. Il
s’exprime en Kcal/Kg ou en MJ/Kg. On distingue :
- Le pouvoir calorifique supérieur (PCS)
- Le pouvoir calorifique inférieur (PCI)

o Pouvoir Calorifique pour les combustibles solides et liquides


O
PCS ( Kcal / Kg )  80C  340 ( H  )  20 S
8
PCI ( Kcal / Kg )  PCS  54( H  6 E )
C, H, O,S, E : Pourcentage en carbone, Hydrogène, Oxygène, en vapeur d’Eau.
Application : Calculer le PCS et le PCI d’un combustible dont les caractéristiques
sont les suivantes : C=72% ; H=18% ; O=12% ; S=5% ; E=3%.

o Pouvoir Calorifique pour le pétrole brut

PCI ( Kcal / Kg )  8440  499,3  Log ( API )

Application : Pour un brut a une densité de 32 API. Quelle sera son pouvoir
calorifique inférieur ?

o Pouvoir Calorifique pour le gaz naturel


n
PCI ( Kcal / Kg )  i 1
x i  PCI i

 N
(n  M )  i 
PCS  PCI  4 ,82   H 


i 1 2
 E

Xi : Fraction de gaz (C1 à C4 par exemple) dans le gaz naturel.
Mi : Pourcentage d’hydrocarbure ; ni : Nombre d’hydrogène dans l’hydrocarbure.

42
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 Quelques exemples de PCI usuels des produits pétroliers commerciaux :
- Fuel Oil domestique=10150 Kcal/Kg ou 42,5 MJ/Kg
- Fuel Oil lourd=9400 Kcal/Kg ou 39,4MJ/Kg
- Gaz naturel=11000 Kcal/Kg ou 46,04 MJ/Kg

3.2. Résidu de carbone


Le résidu de carbone est obtenu à l’aide de l’essai de Conradson (NFT 60-116).
Cet essai normalisé mesure le résidu obtenu après chauffage, combustion et
pyrolyse d’un échantillon de distillat. Le résultat de l’essai indique la teneur du
produit pétrolier en composés non vaporisables formant des dépôts charbonneux
de « coke ». Cet essai concerne particulièrement le fuel oil domestique.

Exemples de résidu de carbone Conradson :

- GasOil (GO) moteur=0,15% au maximum ;


- DDO (Diesel DistillateOil)=0,20% au maximum ;
- FO 450=0,12% au maximum.

3.3. Indice d’octane


L’indice d’octane est une propriété essentielle des carburants auto. Il caractérise
aptitude du carburant à brûler correctement dans un moteur à allumage
commandé. Pour un moteur donné, l’apparition d’un fonctionnement anormal lié
au carburant se traduit par un bruit métallique appelé cliquetis et par un
échauffement du moteur. Les conséquences du cliquetis sont les suivantes :
- Vibration pouvant provoquer des incidents mécaniques ;
- Pertes de puissance du moteur entraînant l’échauffement du moteur.

Exemples de nombre d’octane (Indice d’octane) minimal :


- Essence Super sans Plomb = 91,0

3.4. Indice de cétane

L’indice de cétane est une propriété très importante dans les carburants Diesel,
car il mesure leur aptitude à s’enflammer dans la chambre de combustion des
moteurs à allumage par compression. Il concerne surtout le gasoil moteur ; mais
aussi le fuel oil domestique.
Exemple l’indice de cétane du GO moteur est de 45,0 au minimum.

43
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3.5. Point de fumée

Le produit pétrolier est brûlé dans une lampe à mèche normalisée. On cherche à
obtenir la flamme la plus haute possible et cela sans formation de fumée. Cette
hauteur de flamme, exprimée en millimètre, est mesurée à 0,5 mm près sur une
échelle graduée incorporée à la lampe et est appelée « point de fumée » du
produit testé. Le point de fumée est en relation avec la teneur en hydrocarbure
aromatique.

4. Essais liés à l’écoulement, à la lubrification et au stockage


Ces normalisés nous permettent de caractériser les spécifications suivantes :
- la viscosité du fluide
- la masse volumique des produits pétroliers.

4.1. Viscosité
La propriété essentielle intervenant dans les problèmes d’écoulement et de
pompabilité des liquides est la viscosité. Cette caractéristique est fondamentale
pour la fonction lubrification des huiles de base.
Il existe deux types de viscosité :
- La viscosité dynamique : qui traduit la réalité des frottements intérieurs
entre les particules de fluide. Elle s’exprime le plus souvent en milli Pascal-
Secondes plus connu sous appellation centipoises (Cp).
- La viscosité cinématique : qui prend en compte en plus des frottements
internes, la masse volumique ou densité du liquide. La viscosité
cinématique s’exprime dans le Système International (SI) en m2/seconde.
On préfère utiliser couramment le mm2/seconde qui correspond à l’unité
la plus connue: le centistoke (Cst). D’une façon générale, la viscosité des
liquides varie très vite avec la température.
Exemples de viscosité cinématique à 37,8 °C
o Gasoil moteur = 5,9 mm2/s au maximum ;
o Diesel Distillat Oil (DDO) = 15,0 mm2/s au maximum.

4.2. Masse volumique des produits pétroliers

La masse volumique d’un produit pétrolier liquide est le rapport de la masse du


produit (généralement en Kg) à son volume (en m3). Elle s’exprime donc
44
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habituellement en Kg/m3. Du fait de la dilation des liquides, elle varie avec la
température. On choisit en conséquence une température de référence ; fixée à
15°C en France.
Exemples de masse volumique à 15°C :
- Pétrole lampant : 0,775 à 0,830 Kg/m3
- GO moteur : 0,820 à 0,880 Kg/m3
- DDO : 0,835 à 0,930 Kg/m3
- FO 450 : 0,995 Kg/m3
- Supercarburant sans Plomb : 0,720 à 0,775 Kg/m3

5. Essais normalisés liés à la tenue au froid

Les essais liés à la tenue au froid permettent de mettre en évidence les


caractéristiques suivantes :
- Le point de trouble ;
- Le point d’écoulement ;
- La température limite de filtrabilité ;
- Le point de disparition des cristaux ;
- La teneur en eau.

5.1. Point de trouble « Cloud Point »


C’est la température à laquelle un trouble distinct ou un brouillard apparaît dans
le produit se trouvant au fond d’un tube.

Exemple : Le point de trouble du GO moteur est de 5°C au maximum.

5.2. Point d’écoulement « Pour point »


C’est la plus basse température à laquelle l’huile coule encore lorsqu’elle est
refroidie sans agitation dans des conditions normalisées.

Exemple : Diesel Distillat Oil (DDO)=15°C au maximum.


Fuel Oil 450 (FO450) =24°C au maximum.

5.3. Température limite de filtrabilité (TLF)

La TLF est la température la plus élevée à laquelle un volume déterminé de


produit cesse de traverser en un temps limité un appareil de filtration normalisé

45
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EPA_MGP 2 année
quand il est soumis à un refroidissement dans des conditions normalisées. Elle a
pour but d’évaluer la température la plus basse jusqu’à laquelle le produit peut
s’écouler librement. La TLF s’applique aux carburants pour moteur Diesel et au
Fuel Oil des installations de chauffage domestique (FO domestique).

5.4. Point de disparition des cristaux « Point de décongélation »

C’est la température à laquelle les cristaux d’hydrocarbures disparaissent


complètement de l’appareillage d’essai. C’est une caractéristique essentielle pour
le Jet.

5.5. Teneur en eau


Cet essai normalisé permet de détecter de l’eau dans les GPL (Gaz de Pétrole
Liquéfiés) et dans le Propane commercial. En effet une teneur en eau trop
importante dans ces hydrocarbures provoquerait le bouchage des canalisations de
gaz par formation de glace ou de cristaux d’hydrates (formés d’hydrocarbures et
d’eau).
Exemples de teneur en eau :
- Butane Commercial : Néant
- Propane Commercial : < 0,03% en masse ;
- GO moteur : 0,05% au maximum ;
- Diesel DistillateOil (DDO) : 0,05% au maximum ;
- FO 450 : 1,00% au maximum.

6. Essais normalisés liés à la corrosivité et à la pollution


Ils caractérisent les spécifications suivantes :
- la teneur en soufre ;
- le Doctor Test ;
- la corrosion à la lame de cuivre

6.1. Teneur en soufre

En général, la totalité du soufre présent dans les combustibles se transforme en


dioxyde de soufre SO2 gazeux. Ce gaz commence à être dangereux pour les
hommes, les animaux et la végétation à partir d’une concentration au sol de 5
cm3/m3 d’air (5 ppm en volume). Pour éviter d’atteindre ce seuil on peut :
- Soit rejeter des fumées à grande hauteur par des cheminées très hautes;

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- Soit utiliser des combustibles à moindre teneur en soufre.
Une partie du gaz sulfureux (SO2) se transforme en présence d’oxygène en
trioxyde de soufre (SO3). Ce SO3 est très dangereux car il est susceptible de
former avec la vapeur d’eau par condensation de l’acide sulfurique (H2SO4) très
corrosif.
Exemple de teneur en soufre maximale admissible des produits pétroliers en CI :
- Butane commercial = teneur nulle
- Carburant auto = 0,25% maximum ;
- Jet A1 = 0,3% maxi ;
- Pétrole lampant = 0,15% ;
- Gas Oil moteur (GOM) = 1% Poids maxi ;
- Diesel Distillat Oil (DDO) = 1,5% de la masse maxi;
- FO180 et FO380 = 4% maxi.

6.2. Doctor test


Le doctor test, appelé aussi essai au plombite de sodium et soufre, est un essai qui
a pour but de rechercher qualitativement la présence de l’hydrogène sulfuré (H2S)
et des mercaptans dans le butane commercial.
Lorsque le Doctor test est positif, on dit qu’il y a présence d’H2S et/ou de
mercaptans. On observe alors un changement de couleur du butane (coloration
noire ou brun foncé).
Lorsque le Doctor test est négatif, alors il y a très peu d’H2S et/ou de mercaptans
(en général moins de 5 grammes par tonne). Dans ce cas, il n’y a pas de
changement de couleur.

Remarque : Ce même Doctor test est également utilisé pour d’autres produits
liquides tels que le White-Spirit, le carburéacteur. Le white-spirit est un solvant
servant à diluer la peinture.

6.3. Epreuve de corrosion du cuivre par les produits pétroliers (Essai à


la lame de cuivre)
Cet essai permet de détecter la présence de composés corrosifs : soufre
élémentaire (S), hydrogène sulfuré (H2S) dans les GPL, les essences, le white-
spirit, le pétrole lampant et le kérosène.

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7. Essais liés à la composition chimique et à la stabilité

Ces derniers essais permettent de déterminer les spécifications suivantes :


- le point d’aniline ;
- la teneur en eau et sédiment ;
- la teneur en gommes ;
- Stabilité thermique des carburéacteurs
- la stabilité des couleurs.

7.1. Point d’aniline

C’est la température la plus basse à laquelle des volumes liquides égaux d’aniline
et de produits pétroliers sont miscibles. L’aniline est un solvant de nature
aromatique (amine aromatique).

Exemples : benzène = +30°C ; Hexane normal=+60°C.

7.2. Teneur en eau et sédiment « Bottom Sediments and Water


BSW »
Elle s’applique essentiellement aux pétroles bruts. Le terme sédiments désigne les
impuretés solides. La mesure du BSW est d’une importance primordiale pour la
comptabilisation des quantités de pétroles bruts effectivement réceptionnées par
une raffinerie.

7.3. Teneur en gommes

Les gommes résultent de la réunion d’un certain nombre de molécules pour


former de nouvelles molécules plus complexes et qui apparaissent sous forme de
dépôts.

Exemples de teneurs en gommes :


- Essence ordinaire = 4 mg / 100 ml au maxi
- Essence Super = 4 mg / 100 ml au maxi
- Super carburant sans plomb 98 ≤ 5 mg / 100 ml au maxi.

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7.4. Stabilité thermique des carburéacteurs

Cette méthode permet d’évaluer la stabilité thermique d’un carburéacteur dans


l’appareil JFTOT (Jet Fuel Thermal Oxydation Tester). Cet essai est en relation
avec le comportement du carburéacteur à bord d’un avion qui peut se trouver en
contact avec des parties métalliques portées à haute température.

7.5. Stabilité de couleur

La détermination de la couleur s’effectue à l’aide d’un colorimètre.


Exemple : Essence super = jaune pâle ;
GasOil Commercial = Teinte jaune claire ;
Essence ordinaire= jaune pâle ;
Supercarburant sans plomb=Verte.

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CHAPITRE 8 : TRAITEMENT DES EAUX USEES DES RAFFINERIES

1. Introduction

Dans une raffinerie de pétrole brut, l’eau a de multiples usages :


- Elle peut être utilisée comme fluide de refroidissement des différents
procédés.
- Elle peut être utilisée dans les procédés sous forme de liquide ou de vapeur
d’eau surchauffée.
- Elle peut être utilisée pour le traitement ou le nettoyage des locaux.
Les unités de fabrication et de production utilisent une grande quantité d’eau. Il
en résulte de nombreux courants d’eaux usées que l’on peut classer en trois
catégories suivant leur traitement ultérieur :
- Les eaux propres
- Les eaux huileuses ;
- Les eaux de procédés.

2. Eaux propres
On désigne par le terme eau propre, l’eau ne contenant pas ou peu de polluants
organiques dissous, ni d’hydrocarbures en suspension. Elles peuvent contenir des
matières minérales en suspension ou en solution non toxique. Ce sont :
- Les eaux de ruissellement sur les parties non polluées de l’usine de
raffinage.
- Les eaux de réfrigération qui proviennent des appareils de refroidissement
de l’eau.

3. Eaux huileuses

Elles contiennent essentiellement des hydrocarbures dispersés ou dissous et des


matières en suspension. Elles proviennent de plusieurs origines :
- les eaux pluviales contaminées ;
- les eaux de lavage des dallages (surfaces cimentées)
- les eaux de ballast (slot ou déchets des raffineries).

4. Eaux de procédés

Il s’agit des effluents provenant de l’utilisation de l’eau au contact des produits


pétroliers dans les unités de fabrication. En plus des hydrocarbures, les eaux
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contiennent des hydrogènes sulfurés, des mercaptans, des sels minéraux et
organiques et de la soude.

5. Principaux traitements des eaux usées

Il existe trois principaux traitements des eaux issues des unités de raffinage :
- La séparation gravitaire ;
- La floculation et la flottation ;
- Le traitement biologique.

5.1. Séparation gravitaire

Comme son nom l’indique, ce procédé permet de séparer l’huile et les parties en
suspension de l’eau grâce à leur différence de densité. Cette opération est réalisée
dans un séparateur API (American Petroleum Institute).

5.2. Floculation et flottation

Elle consiste à agglomérer les particules fines pour faciliter leur élimination. Pour
obtenir cette floculation, on utilise des réactifs chimiques appelés coagulants. On
élimine ainsi les hydrocarbures dispersés et les matières en suspension colloïdale.

5.3. Traitement biologique


C’est un traitement qui a pour but de détruire les matières organiques
biodégradables dissoutes dans les eaux en présence d’oxygène grâce à l’action des
microorganismes qui vont consommer ces matières organiques en les
transformant en des corps simples (gaz carbonique ; eaux et méthane).

6. Spécification des eaux rejetées

Les paramètres de contrôle de la qualité des eaux rejetées sont :


- le potentiel d’hydrogène (PH)
- la température (°C)
- les matières en suspension (mg/l)
- la teneur en plomb (mg/l)
- la teneur en chrome (mg/l)
- la teneur en hydrocarbure (mg/l)
- la densité.

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TRAVAUX DIRIGES 1

L’analyse TBP donne les résultats consignés dans le tableau ci-après

Résultat de l’analyse TrueBoiling Point


Temp (°C) 20 100 200 250 300 350 400 500 650
% Vaporisé (% volume) 10 20 30 55 80 90 92 95 100

Points de coupes (point initial et point final)

Gaz+Essence Kérosène GO léger GO lourd RAT


Point initial (°C) 0 150 250 300 350
Point final (°C) 150 250 300 350 650
CP(Kcal/Kg/°C) 0,65 0,62 0,58 0,56 0,55

Pétrole brut Fluide chaud


Débit Temp Temp Produit Débit Temp. Temp.
Echangeurs
(t/h) entrée sortie (t/h) Entrée Sortie
(°C) (°C) (°C) (°C)
Echangeur 1 100 30 57 GAZ+Ess 160
Echangeur 2 100 57 88 KERO 240
Echangeur 3 100 88 125 GO léger 290
Echangeur 4 100 125 140 GO lourd 320
Echangeur 5 100 140 157 RAT 350

CP brut= 9000 KJ/Kg/°C ou 0,6 Kcal/Kg/°C


Densité du brut= 0,846
Pouvoir calorifique du combustible=27000 KJ / Kg

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1. Tracer la courbe TBP de ce brut. Echelle : 1Cm pour 10% et 1Cm pour
50°C
2. Calculer les différents débits des coupes pétrolières contenues dans ce brut.
3. Calculer les températures manquantes.
4. Quel est le débit de combustibles nécessaire au four DAT pour porter le
pétrole brut à une température de 300°C.

BRUT
100 t/h
GAZ + ESS.

KEROSENE

DAT GO léger

GO lourd
FOUR DAT

RAT

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TRAVAUX DIRIGES 2

Soit le procédé suivant comportant trois échangeurs de chaleur, un four et une


colonne de fractionnement.

C1 & C2
30 °C
CHARGE
T1
5 t/h
T2

C3 & C4
T4 185 °C

T3

180 °C 110 °C
Essence
légère

Coupes Rendements CP (KJ/Kg/°C)


C1, C2 25% 13 333,333
C3, C4 20% 64 571,4286
Essence Légère 55% 8 000
Charge - 10 000

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Le four élève la température de la charge de 40°C, et le combustible utilisé est du
gaz naturel dont le PCI est 9 500 KJ/Kg.
Les gaz combustibles sont coulés vers les sphères de stockage à 20°C, les GPL
subissent une perte de température de 35°C.
1. Etablir les bilans massiques et énergétiques de l’unité.
2. Calculer le débit de combustible.
3. A partir des bilans massiques et énergétiques, donnez les valeurs des
températures T1, T2, T3 et T4.

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