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N°53

MARS 2021
Trimestriel

REVUE DE CARDIOLOGIE INTERVENTIONNELLE

AVEC LA COLLABORATION DE ET DU GACI

SOMMAIRE POLÉMIQUE
POLÉMIQUE 2
Le cardiologue interventionnel Le cardiologue interventionnel
doit-il craindre le coroscanner ?
P. Dupouy
doit-il craindre le coroscanner ?
LU POUR VOUS 6, 25, 32 P. DUPOUY, Pôle cardiovasculaire interventionnel, Hôpital privé d’Antony,
O. Varenne Antony ; Clinique les Fontaines, Melun

MISE AU POINT 8 Le débat sur la place future du coroscanner dans le


Utilisation des microcathéters domaine de la cardiologie est loin d’être futile. Pour les
en CTO cardiologues interventionnels bien sûr, mais aussi pour les
E. Bressolette cardiologues cliniciens.
Jusqu’à présent la discussion sur la prise en charge du patient
TECHNOLOGIES 12 se passait plus ou moins entre cardiologues. Le coroscanner qui
Traitement du rétrécissement est accessible à tous les médecins et aux chirurgiens sans préavis
aortique calcifié par TAVI cardiologique puisque non invasif ouvre la voie à une redistribution
De nouveaux outils des rôles de chacun.
M. Nejjari
SUITE EN P. 2 •••

FOCUS/Nouvelle technique 14
Annuloplastie indirecte
de la valve mitrale
Le système Carillon Mitral Contour
EDITO
J. Lipiecki, N. Durel
« Le pire n’est pas toujours certain »
TECHNOLOGIES 20 Pedro Calderón de la Barca
TAVI : nouvelle technique
Cusp Overlap
Optimiser l’implantation de la valve
I l y a 10 ans, on annonçait la fin de la coronarographie remplacée par le scanner coronaire, et
du remplacement valvulaire aortique chirurgical au profit du TAVI.
La réalité sera finalement très différente. À défaut de s’y substituer, le scanner coronaire a plutôt
Medtronic Evolut™ augmenté le recrutement des coronarographies et on a constaté une augmentation globale des
J.-C. Spychaj remplacements valvulaires aortiques sans affecter véritablement l’activité chirurgicale. Bien sûr,
l’avenir nous dira si les prévisions initiales ne finiront pas par se confirmer…
LA LETTRE DU GACI Le scanner devra au préalable résoudre le difficile problème des calcifications, son principal
• TAVI : gestion du traitement 22 talon d’Achille, et de sa reproductibilité à grande échelle. Il n’est pas certain non plus que le
antithrombotique en 2021 cardiologue accepte d’abandonner une mesure individuelle (FFR) à une conclusion issue de
A. Tirouvanziam l’intelligence artificielle (FFR-CT). L’avenir n’est donc pas écrit.
C’est un numéro radicalement tourné vers l’innovation (en imagerie, coronaire et structurelle)
• Hypoxémie et foramen ovale 26 que nous vous proposons, une fois de plus en partenariat avec le GACI.
perméable : diagnostic et C’est en repoussant sans cesse les limites de nos techniques que notre métier au service des
prise en charge patients sera promis à un bel avenir.
A. Gommeaux, A. Manchuelle, B. Vaquette Bonne lecture.
CAS CLINIQUE 28 R. CADOR et P. DURAND, Hôpital Saint-Joseph, Paris
Surfer les vagues les plus hostiles Rédacteurs en chef
avec la technique RotaWave
C. Trouillet, F. Moulin, C. Christophe
LES ANNONCEURS DE CATH'LAB
PARAMÉDICAL 34
La check list sécurité du patient
en cardiologie interventionnelle
M. Lespes

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POLÉMIQUE

Le cardiologue interventionnel doit-il craindre le coroscanner ?


••• SUITE DE LA P. 1

P. DUPOUY, Pôle cardiovasculaire interventionnel, Hôpital privé d’Antony, Antony ; Clinique les Fontaines, Melun

L
e coroscanner est apparu Les recommandations préconisent
dans le paysage cardio- l’utilisation du coroscanner, éven-
logique vers la fin du XXe tuellement en première intention,
siècle et s’est progressi- dans des populations à risque
vement diffusé et démocratisé. intermédiaire mais ne le préco-
La technique s’est améliorée, nisent pas en cas de risque élevé.
l’irradiation est de mieux en
mieux maîtrisée et de nom- LE COROSCANNER
breuses études ont étudié A AUSSI UNE PLACE
d’abord sa précision diagnos- DANS LES POPULATIONS
tique en comparaison avec la À PLUS HAUT RISQUE
coronarographie, puis sa place
comme complément et comme La grande majorité des études se
alternative possible à la coro- sont, en effet, intéressées à des
narographie, jusqu’à ce que son populations de patients à risque
utilisation apparaisse dans les faible ou intermédiaire. Or, si le
recommandations au milieu des coroscanner peut être actuel-
années 2010 (figure 1)(1). lement considéré comme un
Ne nous y trompons pas : si pour moyen de sélection de la pour-
le moment le coroscanner pré- suite ou non des investigations
sente encore de nombreuses Figure 1. Dans les dernières recommandations sur la maladie coronaire chronique, le coroscanner apparaît comme examen de en cas de bas risque, c’est main-
première intention ou comme alternative à la coronarographie (d’après J. Knuuti et al.(14)).
limites techniques, les progrès tenant dans les populations à
technologiques permanents risque élevé que le coroscanner
auront tôt fait d’en faire un outil tente de trouver sa place.
efficient et complet de l’éva- Qui dit risque élevé, dit patients
luation des patients et de leur plus athéromateux, lésions plus
orientation thérapeutique. nombreuses et plus complexes.
La coronarographie dans des Ce qui n’est pas forcément un
mains expertes est un exa- problème en soi pour une fonc-
men certes peu agressif, rapide, tion de gate keeper (gardien de
ambulatoire et sûr, mais il n’en l’accès) aux autres techniques
reste pas moins coûteux et inva- d’évaluation, dont la coronaro-
sif avec son cortège de iatrogé- graphie, mais qui devient plus
nie et de stress incompressibles. délicat si la finalité est de deve-
Qui préfèrerait une coronaro- nir un outil de la décision thé-
graphie à un examen non inva- rapeutique. Pour ce type de
sif qui, en l’espace de quelques population à haut risque la sen-
minutes, donnerait les mêmes sibilité et la spécificité diagnos-
renseignements ? tiques sont de 95 % et 50 %, avec
Le coroscanner reste cependant de nombreux faux positifs, prin-
un examen délicat et parfois dif- cipalement induits par les calci-
ficile à réaliser dont l’interpré- fications, voire les stents(2,3).
tation des résultats peut prêter Figure 2. Le coroscanner a une grande spécificité et valeur prédictive négative chez des patients à risque intermédiaire même en Essayons de voire ensemble les
à discussion. De nombreux fac- présence de calcifications modérées. pistes de développement de cette
teurs influent sur la qualité d’un technique décidément très attrac-
coroscanner et doivent être pris tive, performante et dynamique.
en considération :
– liés au patient (apnée, tachy- LES PISTES
cardie) ; DE DÉVELOPPEMENT
– liés à la technique d’acquisi- DU COROSCANNER
tion et à l’expertise de l’équipe
paramédicale et médicale ; Calcifications
– liés à la maladie athéroma-
teuse elle-même. La présence de calcifications
reste encore une limite impor-
Les qualités diagnostiques du tante de l’analyse de la lumière
coroscanner ont été démontrées artérielle. Les calcifications pro-
depuis longtemps. On a d’abord voquent un aveuglement de
surtout insisté sur l’excellente l’image qui, combiné à une
valeur prédictive négative et la résolution spatiale intermé-
bonne spécificité d’un coroscan- diaire, empêche une analyse
ner normal permettant d’éliminer fine de la lumière artérielle et
sans arrière-pensée une mala- du degré de sténose. Sur un
die coronaire évolutive chez un Figure 3. Les calcifications altèrent de façon importante la précision diagnostique du coroscanner, le plus souvent avec une scanner 64 coupes, alors que
patient qui a peu de risque d’être surestimation lésionnelle comme sur cette coronaire droite ou sur cette IVA pour lesquelles le diagnostic d’occlusion avait été la sensibilité est peu affectée,
malade (figure 2). décrit sur le coroscanner. il a été montré une diminu-

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POLÉMIQUE
tion très nette de la spécificité sance de la spécificité est sur- Analyse des stents de l’existence d’une resténose pas accessible à de nombreux
linéairement inversement asso- tout nette au-dessus d’un score intrastent, voire d’une occlusion patients. Par ailleurs, les algo-
ciée à l’augmentation du score d’Agatston de 400. La densité De même l’analyse de stents intrastent reste encore relative- rithmes de post-traitement ne
calcique coronaire (SC) quelle calcique des plaques n’est par reste aussi une limite impor- ment imprécise, ce d’autant plus sont pour le moment pas implé-
que soit l’artère étudiée (spéci- ailleurs pas corrélée au retentis- tante du coroscanner, avec les que le stent est associé à une mentés sur toutes les machines
ficité 94 % pour SC = 0 et 40 % sement fonctionnel mesuré par mêmes effets physiques que les plaque calcifiée. Une métaana- du commerce (figures 5, 6 et 7).
pour SC > 1 000)(4). Cette décrois- FFR (figure 3)(5). calcifications. La détermination lyse évaluant des scanners 64 Comme on le voit, si en pra-
coupes a conclu à 9 % de stents tique quotidienne calcifica-
non analysables et une valeur tions et stents sont encore une
prédictive positive de seulement limite du coroscanner, en parti-
53 %(6). Malgré les progrès tech- culier sur les aspects d’évalua-
niques, une récente étude avec tion fonctionnelle, de nouvelles
un scanner 320 coupes a montré approches efficientes, bien
que 8 % des prothèses restent qu’encore limitées, apporteront
ininterprétables pour une sensi- très prochainement, des solu-
bilité globale de 92 %, une spé- tions techniques.
cificité de 84 % et une valeur
prédictive positive de 46 % alors LE COROSCANNER,
que le diamètre du stent (< 3 PORTE D’ACCÈS
mm) et l’épaisseur des mailles À LA CORONAROGRAPHIE
(> 140 μm) restent des indica-
teurs de mauvaise précision dia- On a vu les limites du coros-
gnostique (figure 4)(7). Dans ces canner et les améliora-
études, il n’est malheureuse- tions envisagées. On connaît
ment pas fait mention de l’as- aussi ses qualités diagnos-
sociation de lésions calcifiées et tiques et sa bonne précision
stentées pour lesquelles on se technique quand il est com-
doute de la difficulté que peut paré à la coronarographie sur
Figure 4. Au coroscanner, l’évaluation des stents est souvent problématique mais peut être tout à fait performante sur des stents
larges (> 3 mm) si l’examen est de bonne qualité comme pour ce stent de la coronaire droite, en place depuis plus de 10 ans. rencontrer le cardiologue qui une population à risque pré-
interprète les images. test bas à intermédiaire. Dans
ces conditions, le coroscan-
Les algorithmes ner peut-il être une alterna-
et les techniques tive à la coronarographie ?
s’améliorent La bonne précision diagnostique
lésionnelle n’implique pas for-
Pour pallier ces limites, de cément une bonne indication
nouveaux algorithmes et de de coronarographie tant il est
nouvelles techniques sont déve- vrai que l’indication de corona-
loppés et évalués qui proposent rographie doit logiquement être
soit une soustraction des calci- étayée par la validation d’une
fications à partir de la superpo- ischémie myocardique plus ou
sition de 2 acquisitions pré- et moins étendue (figure 8).
percontraste sur des scanners Plusieurs études randomisées
mono-énergie, soit une analyse ont donc comparé le coroscan-
spectrale en énergie virtuelle ner ± tests fonctionnels à une
haute ou basse, soit directement prise en charge classique par
une acquisition en multi-énergie tests fonctionnels.
sur des scanners double tube.
Parfois au prix d’une augmenta- Les études
Figure 5. En l’absence de traitement spécifique de l’image, l’analyse de ces longs segments stentés est limitée par le blooming tion de l’irradiation (6-12 mSv),
des stents, ce d’autant plus que le stent est de faible diamètre. la précision diagnostique des • Dans l’étude PROMISE (10 000
segments stentés ou calcifiés patients stables), il y avait plus de
est améliorée : elle passe de 48 à coronarographies dans le groupe
76 % dans une série de 174/546 scanner que dans le groupe fonc-
segments très calcifiés, en tionnel (12 % vs 8 %), moins de
tenant compte de 14 % de seg- coronarographies négatives(10) et
ments non analysables(8). Dans plus de revascularisations (6 %
une petite série de 32 patients vs 3 %). Par ailleurs, cette étude
C.C. Chen et al. ont récemment a été considérée comme néga-
montré une efficacité équiva- tive puisqu’il n’y avait pas de dif-
lente de la soustraction pour férence d’événements entre les
les segments calcifiés et stentés deux groupes à 1 an.
avec une amélioration nette de • Les conclusions sont un peu dif-
la précision diagnostique de 60 férentes pour l’étude SCOT-HEART
à 90 % et de la valeur prédictive (20 000 patients stables) en ce qui
positive de 40 à 90 %(9). concerne le taux de coronarogra-
Ces résultats paraissent très pro- phies qui est identique dans les
metteurs et le sont mais, comme deux groupes (12 % vs 12 %) et le
souvent, le diable se cache dans taux de revascularisations proche
les détails à savoir que, pour (11 % vs 9,6 %), alors qu’à 5 ans
cette technique de soustrac- il existe un bénéfice significatif
tion, il est demandé au patient pour le coroscanner en termes
Figure 6. L’imagerie spectrale mono-énergie haute (150 Kev) permet de diminuer les artefacts liés aux mailles du stent, au prix une apnée de 20 à 40 secondes. de survenue de décès et d’infarc-
d’une diminution du contraste et permet de visualiser cette resténose intrastent. Resténose préstent (°), intrastent (x) et poststent (*). Ce qui n’est pour le moment tus(11).

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POLÉMIQUE

A B A B

A B A B

A B

Figure 7. À partir de l’acquisition de deux scanners avec et sans contraste, les techniques de soustraction permettent de visualiser les segments artériels intrastent et de supprimer les artefacts liés aux calcifications
(d’après C.C. Chen et al.(9)) A : images non soustraites ; B : Images avec soustraction.

• La métaanalyse de M. S. Bit- Ces résultats montrent que le lement 6 % de revascularisations d’athérome non significatif induit drome coronaire aigu NSTEMI,
tencourt et al. reprend 4 études coroscanner oriente différem- dans le groupe scanner de PRO- une prise en charge médicale plus à risque beaucoup plus élevé,
randomisées (15 000 patients) ment les patients vers la corona- MISE et 12 % dans SCOT-HEART. agressive et bénéfique sur le long la prévalence de maladie coro-
et confirme l’augmentation du rographie et la revascularisation Dans ces conditions de syndrome terme comme le montrent SCOT- naire angiographique significa-
nombre de coronarographies comparativement aux tests non coronaire chronique à très faible HEART et la métaanalyse de M. S. tive (> 50 %) était de 67 % et la
(13 % vs 8 %) et de revascularisa- invasifs classiques. Il s’agit de risque, la bonne valeur prédictive Bittencourt et al.(11,12). valeur prédictive négative du
tions (8 % vs 4 %) après coroscan- patients dont le risque effectif négative a finalement peu d’im- • Dans une population de 1 000 coroscanner de 91 %, la sensibi-
ner(12). est finalement très bas avec seu- pact si ce n’est que le diagnostic patients hospitalisés pour syn- lité de 96 % et la spécificité de
74 % (13) . Ce qui permet aux
auteurs de conclure à la possibi-
lité d’évaluer des patients à haut
risque par coroscanner (hors
recommandations actuellement)
et implicitement d’économiser
30 % de coronarographies.
Comme on le voit, le coroscan-
ner tel que nous le pratiquons
aujourd’hui ne se positionne
pas encore comme une alter-
native à la coronarographie
chez les patients à risque faible
à intermédiaire. Par contre, et
de façon peut être contre-intui-
tive, il permettrait de cibler les
patients à coronarographier
dans une population de patients
plus à risque pour qui la corona-
rographie paraissait être l’étape
suivante logique. Il se révèle
comme un gardien de l’accès à
la coronarographie, aussi bien
qu’aux tests fonctionnels non
invasifs dont il peut être aussi
un complément s’il est choisi
comme méthode d’évaluation
de première intention, comme
Figure 8. Si le diagnostic lésionnel est aisé sur ce coroscanner qui montre une lésion monotronculaire de l’IVA moyenne, il est difficile d’en évaluer le caractère significatif et l’y autorisent les recomman-
le retentissement fonctionnel qui sera évalué par une FFR invasive lors de la coronarographie. dations(14).

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POLÉMIQUE

Figure 9. La FFR-CT est la résultante de plusieurs processus algorithmiques de traitement d’image qui font intervenir une segmentation en maille des artères coronaires puis l’application sur chaque maille anatomique
des équations de dynamique des fluides pour calculer un débit de repos, des résistances microvasculaires et en déduire un débit en hyperhémie.

LE COROSCANNER, lésionnelle et, à l’inverse, la coro- Même si la correspondance LE COROSCANNER, Une autre étude de 2018 décrit
ALTERNATIVE narographie ou le coroscanner n’est pas parfaite et qu’il n’y a ARBITRE DE LA STRATÉGIE une évaluation anatomique fai-
À LA CORONAROGRAPHIE seuls sont aveugles à l’ischémie pas encore d’études de reclassi- THÉRAPEUTIQUE sable dans 86 % des scanners
myocardique. fication de stratégie thérapeu- et dans 80 % de la FFR-CT (20).
La coronarographie est, on le tique par le FFR-CT, on voit bien De là à décrire le coroscanner et M a l g ré c e t t e g ra n d e q u a-
sait, un examen cliniquement le potentiel de la technique pour la FFR-CT comme possibles réfé- lité des coroscanners, le score
Le développement d’algo-
peu rentable pour le diagnostic trier les patients qui pourraient rents décisionnels de la straté- Syntax anatomique est nette-
rithmes de calcul d’une FFR
de la maladie coronaire signifi- ou non bénéficier d’une coro- gie thérapeutique, il n’y a qu’un ment surévalué par le coros-
sur l’imagerie scanner (FFR-
cative. Dans un large registre de narographie. P. S. Douglas et al. pas que l’étude SYNTAX III Revo- canner (en partie à cause des
CT) est un tsunami en puis-
400 000 patients, M.R. Patel et ont montré il y a 5 ans déjà que lution a essayé de franchir (19). calcifications). Par ailleurs, il
sance quant à la place du
al. rapportent un taux de posi- dans une population de patients Sur une petite série randomi- s’agit d’une étude ciblée sur le
coroscanner dans la car-
tivité angiographique de seu- initialement orientés pour une sée de 223 patients complexes type de revascularisations, sans
diologie coronaire du futur
lement 38 %, ce qui est en soi coronarographie diagnostique pluritronculaires, deux heart forcément beaucoup d’impact
(proche).
peu au regard du caractère inva- et randomisés entre angiogra- teams différentes ont déter- clinique.
sif de l’examen et de son coût(15). phie et FFR-CT, le taux de corona- miné le type de revascularisation Est-on si loin d’une étude avec
Or, curieusement, le nombre La précision de la mesure rographies non lésionnelles était à proposer à partir de la coro- suivi clinique de l’impact de la
de coronarographies annuelles F F R- C T co m p a ré e à l a F F R de 72 % dans le groupe invasif et narographie (avec FFR) ou du FFR-CT sur le choix de la straté-
ne cesse de croître d’année en invasive en tant que valeur de 12 % dans le groupe FFR-CT coroscanner. Sur cette popula- gie thérapeutique globale ?
année, peut être au dépend dichotomique > ou < à 0,80 est sans aucune différence de MACE tion très sélectionnée, la concor-
d’une évaluation prétest insuf- de 82 %. La meilleure corres- entre les deux groupes sur le dance de la décision finale était QUEL AVENIR POUR
fisante et certainement accen- pondance est sans surprise suivi clinique à 1 an (figure 10)(17). de 91 %. L’utilisation de la FFR- LA CORONAROGRAPHIE ?
tuée par le développement de mesurée pour les valeurs les CT sur l’ensemble de la popula-
la physiologie intracoronaire par plus extrêmes, 86,4 % pour les Pour continuer à se faire peur, tion permettait de reclassifier Le coroscanner est une sorte
guide pression. FFR-CT < 0,6 et 97,9 % pour les dans un registre monocentrique 7 % des lésions. de couteau suisse de la cardio-
On a vu que le coroscanner per- FFR-CT > 0,90 alors que pour les de 800 patients, on notait 90 % En fait, malgré des résultats a logie moderne. La modernisa-
mettait déjà de trier les patients FFR-CT comprises entre 0,7 et de diminution des indications priori positifs, cette étude pion- tion et les progrès fulgurants de
en amont de la coronarographie 0,8, la concordance n’est que de coronarographie chez les nière révèle les limites actuelles l’ingénierie et des algorithmes
mais qu’il restait une technique de 46,1 %. Ces chiffres peuvent patients à risque intermédiaire du coroscanner. Outre le fait de post-traitement ouvrent
d’imagerie facile mais moins être rapprochés de la notion de et 75 % de réduction chez ceux qu’il n’y a pas de suivi clinique des perspectives initialement
précise que la référence invasive. zone grise bien connue dans à haut risque après FFR-CT sans qui validerait l’équivalence des insoupçonnées dans la prise
Le lien entre l’imagerie et la déci- les discussions autour de la impact clinique sur un suivi un stratégies, elle se base sur des en charge des patients poten-
sion thérapeutique réside dans FFR invasive. C. M. Cook et al. peu court de 3 mois(18). Ce qui coroscanners d’excellente qua- tiellement ischémiques. C’est
la recherche d’une ischémie plus montrent aussi une tendance amène les auteurs à proposer un lité puisque 99 % ont pu être pour finir la première technique
ou moins large qui se fait par à la sous-estimation de la FFR- algorithme d’évaluation radica- interprétés, parmi lesquels 88 % qui allie de façon relativement
les tests non invasifs ou par la CT comparée à la FFR invasive(16). lement novateur avec la FFR-CT ont pu avoir une mesure de FFR- facile l’anatomie et la physiolo-
FFR lors d’une coronarographie. Il faut cependant noter que 10 à en première intention comme CT. Comme on l’a vu plus haut, gie coronaire et représente un
Le défaut des tests non invasifs 15 % des scanners n’étaient pas principale voie d’accès à la coro- cette excellence n’est pas tou- peu le graal de tout cardiologue,
est d’être aveugle à l’anatomie interprétables (figure 9). narographie. jours de mise dans la vraie vie. interventionnel ou pas.

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POLÉMIQUE
Compte tenu des quelques limites
techniques actuelles, le coroscan-
ner ne peut prétendre être une Groupe soins habituels
alternative à la coronarographie
quant à la décision thérapeutique,
mais il se positionne de plus en
plus clairement comme un check
point de l’indication à une coro- Ischémie obstructive :
revascularisation
narographie. Un peu comme
Parcours de soins
l’artériographie périphérique dia- habituels
gnostique qui a disparu dans le Coronarographie
début des années 2000, la coro-
narographie pourrait devenir un
examen de 3e intention dans les
Ischémie
non obstructive
années à venir. On imagine faci- Patients avec ischémie suspectée
lement l’impact profond de ce
changement de paradigme sur le
fonctionnement actuel des salles
de cathétérisme.
Il est donc d’une importance
Groupe coroscanner FFR-CT
majeure et primordiale que
les cardiologues s’en rendent
compte rapidement, s’inves-
tissent dans cette imagerie du
Ischémie obstructive :
futur et se l’approprient. revascularisation
Références Coroscanner/
FFR-CT Coronarographie
1. Sechtem U et al. Eur Heart J 2013 ;
34(38) : 2949-3003. Addenda :32. Ischémie
2. Rossi A et al. Circ Cardiovasc Ima- non obstructive
ging 2014 ; 7 (1) : 43‑51. Patients avec ischémie suspectée Ischémie non obstructive,
3. Ko BS et al. Eur Radiol 2014 ; 24 (3) : coronarographie pas indispensable
738‑47.
4. Chen CC et al. Int J Cardiovasc Ima-
ging 2011 ; 27 (S1) : 37‑42.
5. Baskaran L et al. Atherosclerosis 2017 ; Figure 10. 70 % des coronarographies ne retrouvent pas de lésions coronaires. L’étude PLATFORM montre que le coroscanner ± FFR CT, en ciblant les patients susceptibles
260 : 163‑8. d’avoir une lésion coronaire, permet d’améliorer la rentabilité de la coronarographie sans perte de chance sur le suivi (d’après P.S. Douglas et al. (17)).
6. Carrabba N et al. J Nucl Cardiol 2010 ;
17 (3) : 470‑8. 2020 ; 35 (5) : 317‑25. Imaging 2016 doi: 10.1161/CIRCIMA- 15. Patel MR et al. N Engl J Med 2010 ; 18. Jensen JM et al. Eur Heart J - Car-
7. de Graaf FR et al. Invest Radiol 2010 ; 10. Douglas PS et al. N Engl J Med 2015 ; GING.115.004419. 362 (10) : 886‑95. diovasc Imaging 2018 ; 19 (4) : 405‑14.
45 (6) : 331‑40. 372 (14) : 1291‑300. 13. Linde JJ et al. J Am Coll Cardiol 2020 ; 16. Cook CM et al. JAMA Cardiol 2017 ; 19. Collet C et al. Eur Heart J 2018 ; 39
8. Amanuma M et al. Int J Cardiovasc 11. The SCOT-HEART Investigators.N Engl 75 (5) : 453‑63. 2 (7) : 803. (41) : 3689-98.
Imaging 2015 ; 31 (8) : 1635‑42. J Med 2018 ; 379 (10) : 924‑33. 14. Knuuti J. Russ J Cardiol 2020 ; 25 17. Douglas PS et al. J Am Coll Cardiol 20. Andreini D et al. Circ Cardiovasc
9. Chen CC et al. J Thorac Imaging 12. Bittencourt MS et al. Circ Cardiovasc (2) : 119‑80. 2016 ; 68 (5) : 435‑45. Interv 2019 ;12(12) : e007607.

LU POUR VOUS O. Varenne


Hôpital Cochin, Paris

Identification des plaques vulnérables par uItrasons Réparation tricuspide percutanée


et NIRS endocoronaire chez les patients avec dysfonction VD
ou HTA pulmonaire
L’
étude PROSPECT II a évalué luation était le taux de MACE (décès
la capacité de deux tech- cardiaques, IDM, angor instable),

L
niques endocoronaires, le liés à une lésion non responsable e registre TriValve est une sous- sion artérielle pulmonaire (PAP ≥ 50
NIRS (near-infrared spectroscopy) et lors de l’examen initial. analyse du registre multicen- mmHg ; n = 127), ou les deux (n =
l’échographie endocoronaire pour Entre 2014 et 2018, 3 629 lésions de trique TriValve (Transcatheter 71) et traités par intervention percu-
identifier les plaques non obstruc- ce type ont été analysées chez 898 Tricuspid Valve Therapies) ayant tanée sur la valve tricuspide.
tives susceptibles de causer des patients (âge moyen de 63 ans). Le inclus 300 patients avec une insuf-
événements ischémiques. suivi était de 3,7 ans. Un MACE est fisance tricuspide sévère et une L’âge moyen des patients était
Cette étude menée au Danemark, survenu dans cette population chez plaque est aussi un facteur indé- insuffisance cardiaque droite (mou- de 77 ans, et la procédure réus-
en Suède et en Norvège, a inclus 112 des 898 patients (13,2 % ; IC pendant de risque. Les lésions vement systolique de l’anneau ≤ 17 sie dans 80 % des cas. La mor-
des patients avec IDM récent (< 4 95 % : 11,0-15,6), dont 66 issus des avec un impor tant volume mm ; n = 244), ou une hyperten- talité hospitalière était de 3 %.
semaines). Après angioplastie de 78 lésions non traitées. d’athérome et riches en lipides Une augmentation des gamma GT
l’artère responsable et de toutes visualisées par NIRS ont un taux et une insuffisance rénale étaient
les sténoses hémodynamiquement Les lésions lipidiques sont un d’événements MACE de 7,0 % à des paramètres associés à une
significatives, une imagerie endo- facteur de risque de MACE et 4 ans. péjoration du pronostic.
coronaire trois axes était réalisée un marqueur indépendant du
avec un cathéter combinant NIRS et risque d’événements (RR : 2,27 ; Erlinge D et al. The Lancet 2021 ; 397 : Muntané-Carol G et al. Circulation Car-
ultrasons. Le critère primaire d’éva- IC 95 % : 1,25-4,13). Une large 985-95. diovasc Interv 2021 ; 14:e009685.

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MISE AU POINT

Utilisation des microcathéters en CTO


E. BRESSOLETTE,
Hôpital Privé du Confluent, Nantes A B C

Si le guide d’angioplastie
est comme on l’entend
souvent dire le prolon-
gement de la main de
l’opérateur, alors le
microcathéter est celui
de son gant.
Nous ne traiterons pas
dans cet article du
cathéter double lumière.
Figure 1. Le microcathéter est positionné au contact de l’occlusion (B) ce qui permet d’utiliser un guide dédié avec un J très peu angulé. On pourra ainsi franchir en vraie
lumière. Une fois le franchissement de l’occlusion effectué avec le microcathéter, on réalise un échange pour un guide soft pour terminer la procédure en sécurité (C).

L
e microcathéter est un outil de l’occlusion, permettant de l’occlusion en fonction des On recherchera pour une tech- push et une bonne capacité de
indispensable au traite- conserver chaque millimètre de besoins en réalisant une esca- nique antérograde à privilégier franchissement.
ment des occlusions coro- terrain gagné. lade ou une désescalade pour des microcathéters robustes et En antérograde le microcathé-
naires totales (CTO, chronic total Les guides seront ensuite échan- atteindre la chape distale et, au donc monostructure (lésions ter suit l’anatomie du vaisseau
occlusion). gés à loisir pour progresser dans final, la lumière. parfois calcifiées) ayant un bon (figure 1).

UTILISATION A B
UTILISATION
DES MICROCATHÉTERS DES MICROCATHÉTERS
EN CTO ANTÉROGRADE EN CTO RÉTROGRADE

En antérograde, une fois posi- En rétrograde, le microcathé-


tionné au contact de l’occlusion ter va créer via les collatéralités,
à l’aide d’un guide d’approche, homo ou controlatérales, sep-
il va permettre de s’affranchir tales ou épicardiques, un pas-
des tortuosités d’amont et de sage sécurisé entre les différents
travailler la chape proximale systèmes droit-gauche, gauche-
avec des guides dédiés aux cour- droit ou gauche-gauche.
bures adaptées. On va rechercher en rétrograde
Il peut également servir à faire des qualités de flexibilité, de
une micro-injection au contact profil et de glisse afin de pouvoir
de l’occlusion pour démasquer franchir des angles importants
un moignon qui n’était pas et de circuler dans des vaisseaux
visible sur la coronarographie. de petit calibre (septales, collaté-
Une fois la chape proximale rales épicardiques).
franchie, il sera avancé au sein Le microcathéter va servir en
quelque sorte de connecteur
entre les différentes artères
C D E au prix de trajets extra-ana-
tomiques impressionnants en
termes de courbures.
On pourra ensuite acheminer les
guides au contact cette fois de
la chape distale et réaliser un
franchissement de vraie lumière
à vraie lumière ou une dissection-
réentrée (reverse CART) (figure 2).
Dans ce dernier cas, le micro-
cathéter sera alors amené
de façon rétrograde dans le
cathéter guide antérograde ce
qui permettra un échange pour
un long guide qui sera externa-
lisé (figure 3).
Il est possible aussi d’avoir
Figure 2. Collatéralités épicardiques droite-gauche, marginale du bord droit vers l’IVA (A et B). Franchissement rétrograde (reverse CART) avec le guide en knuckle, placé en recours à la technique du « ren-
aval de l’occlusion via le microcathéter. On notera l’angle à 90° franchi par le microcathéter (C et D). dez-vous » (figure 4).

| N°53 | Mars 20 21 | 8
MISE AU POINT

A B C

Figure 3. Collatéralité épicardique gauche-droite via l’apex (A), montée du microcathéter dans le guiding antérograde à l’aide d’un trapping (B) pour préparer le changement de guide (C) et réaliser l’externalisation.

A B

C D E

Figure 4. Technique du « rendez-vous » : le guide franchit en rétrograde mais pas le microcathéter malgré une tentative de dilatation des septales au ballon (A) ; on va alors faire remonter le guide rétrograde sur le
microcathéter antérograde situé dans le guiding (B) qui sera lui-même descendu au travers de l’occlusion par voie antérograde sur le guide rétrograde grâce à ses qualités de push (C et D). Le guide rétrograde est ensuite
retiré et la procédure est terminée par voie antérograde (E).

| N°53 | Mars 20 21 | 9
MISE AU POINT

Figure 5. Exemples de microcathéters

CARACTÉRISTIQUES bonnes qualités de franchisse- pour avoir du push le microcathé- L’idéal est d’en avoir deux, l’un prendra un compromis des deux.
TECHNIQUES COMMUNES ment, septales comprises, un ter doit avoir une structure solide très fin et très souple, l’autre En rétrograde les microcathéters
bon push, une bonne capacité et donc un treillis métallique, le avec un peu plus de push. doivent faire au moins 150 mm
Un microcathéter est un sand- à prendre les courbures, serait plus souvent épais, et qui va aller Si pour des raisons de budget on de long pour éviter d’avoir à rac-
wich constitué d’une ou plu- résistant (procédures longues), près du nez du microcathéter, ce doit se contenter d’un seul, on courcir les cathéters guides.
sieurs couches de treillis permettrait facilement d’échan- qui va nuire à son profil…
métallique pris entre deux ger les guides, serait facile à D’où parfois l’ajout d’un traite-
couches de polymère. trapper, et présenterait une ment polymérique de surface
En fonction du nombre de bonne radio-opacité. pour lui conférer plus de glisse.
CONCLUSION
couches, du nombre de fila- Le microcathéter idéal n’existant Si le budget l’autorise, on choisira
ments constituant le treillis, de pas, les constructeurs doivent deux microcathéters, l’un avec un
leur diamètre constant ou non faire des compromis et, en fonc- très bon profil, l’autre avec un très Si l’on peut imaginer traiter une CTO avec un seul
et du fait que ce treillis aille plus tion des choix retenus pour la bon push, sinon un mix des deux. microcathéter, l’idéal est quand même d’avoir deux
ou moins loin vers l’extrémité du fabrication, ils présenteront des cathéters en antérograde et au moins un supplémen-
microcathéter, on obtiendra des avantages et des inconvénients • Rétrograde taire pour la voie rétrograde.
rigidités et des profils différents qui leurs sont propres. La qualité première d’un micro-
et donc des caractéristiques cathéter rétrograde est sa Le microcathéter est un élément indispensable au
techniques différentes. La boite à outil capacité à franchir les septales traitement de la CTO mais fait partie d’une équipe
Parfois la distalité du microca- en fonction de sa pratique et donc à prendre des courbes. constituée de cathéters guides, d’extensions de cathé-
théter est assemblée au corps et de son budget Il lui faut de la glisse et de la sou- ters guides, de guides et de ballons, orchestrée par un
du microcathéter. plesse. opérateur.
Voici quelques exemples issus des • Antérograde On privilégiera des microcathé-
sites des constructeurs (figure 5). Comme on l’a exposé et illustré, ters avec un nez conique, le plus Comme dans toute chaine, c’est le maillon le plus
en antérograde on va rechercher petit et souple possible pour dila- faible qui conditionne le niveau de l’ensemble et c’est
LES QUALITÉS des qualités de franchissement et ter les septales et avec un treillis pourquoi un choix éclairé de votre microcathéter est
DU MICROCATHÉTER IDÉAL de push. qui s’affine ou s’arrête loin du
essentiel.
Ces deux qualités sont antino- nez pour la souplesse et les tra-
Le microcathéter idéal aurait à miques d’un point de vue de la jets sinueux (collatérales épicar-
la fois un bon profil et donc des conception industrielle puisque diques).

| N°53 | Mars 20 21 | 10
Stent coronaire à libération de sirolimus

GRANDE CAPACITÉ DE SUREXPANSION - Diamètre du stent (mm)


2,25 2,50 2,75 3,00 3,25 3,50 3,75 4,00 4,25 4,50 4,75 5,00 5,25 5,50 5,75 6,00

4,3 mm 4,5 mm

Limite post-dilatation selon la notice du fabricant1


Limite post-dilatation selon un banc d’essai indépendant2
5,5 mm 5,8 mm

ACCÈS FACILE À LA BRANCHE LATÉRALE3


Ø 2,25–3,0 mm Ø 3,5-4,0 mm

4,5 mm 5,3 mm

3,5 mm 4,3 mm

Cathéter à ballonnet non compliant Cathéter à ballonnet non compliant


Ø 4,0 mm, pression nominale Ø 5,0 mm, pression nominale

TECHNOLOGIE DE REVÊTEMENT À GRADIENT POUR MAINTENIR


L’INTÉGRITÉ DU POLYMÈRE, MÊME EN CAS DE SUREXPANSION4

Pas de revêtement de MOIS


principe actif sur les Inclus dans la notice pour
parties du stent qui les patients devant arrêter
subissent le plus de la bithérapie précocément6
contraintes physiques

Ø4,0-12 mm Ultimaster Tansei Grossissement 150x


a une expansion max. de 5,5 mm1

1. L’agrément CE a été reçu le 2 août 2019. La notice sera mis à jour afin de refléter les limites post-dilatation spécifiées. 2. Ng J et al. Int J Cardiol 2016;221:171–9. 3. Test ISCD-523-31-34 réalisé et consigné
par Terumo Corporation - Méthode de test : dilater une cellule avec un ballonnet à la pression nominale. 4. Saito N et al. Medical Devices: Evidence and Research 2016:9;33-43. 5. Les patients doivent poursuivre
un traitement antiplaquettaire postopératoire cliniquement adapté conformément aux directives en vigueur. Si nécessaire, le double traitement antiplaquettaire peut être arrêté précocement mais pas avant
un mois. 6. Notice de l’Ultimaster™ Tansei™, version 01-2018.

Ultimaster™ Tansei™, endoprothèse coronaire à libération de Sirolimus est indiquée pour


améliorer la perfusion au niveau du myocarde chez les patients atteints de lésions sténotiques
from ACCESS des artères coronaires. Ultimaster Tansei est exclusivement réservé aux professionnels de santé.
to CLOSURE
(*)
Dispositif médical de classe III (CE 0482) fabriqué par Terumo Europe NV, Belgique. Fait l’objet
CARDIOLOGIE
INTERVENTIONNELLE
d’une prise en charge au titre III de la liste des Produits et Prestations Remboursables (LPPR)
(*) De l’abord à la fermeture prévue par l’article L165-1 du code de la sécurité sociale sous les codes : Ultimaster™ Tansei™ Ø
2,25mm, code LPP : 3159907, Ultimaster™ Tansei™ Ø 2,50mm, code LPP : 314840, Ultimaster™
Tansei™ Ø 2,75mm, code LPP : 3153856, Ultimaster™ Tansei™ , Ø 3,00mm, code LPP : 3129728, Ultimaster™ Tansei™ Ø 3,50mm, code LPP :
20/04/TERUMO/PM/002

3163398, Ultimaster™ Tansei™ Ø 4,00mm, code LPP : 3199580. Distribué par :


La prise en charge est assurée dans le cadre de l’insuffisance coronaire imputable à une ou des lésion(s) de novo d’une artère coronaire native Terumo France S.A.S.
de plus de 2,25 mm de diamètre dans toutes les situations de la maladie coronaire (maladie stable, SCA). Dans les situations particulières Bâtiment Renaissance
suivantes après discussion médico-chirurgicale (au minimum un cardiologue interventionnel, un chirurgien cardiaque et, au mieux, le 3, Rond Point des Saules
cardiologue référent et un anesthésiste) des alternatives de revascularisation : Lésions pluritronculaires de novo d’artères coronaires 78280 Guyancourt
natives de plus de 2,25 mm de diamètre lorsque la revascularisation complète par angioplastie est possible : score de complexité Tel. : +33(0)130961300
anatomique (SYNTAX) faible ou risque chirurgical élevé (évalué selon les co-morbidités associées). / Sténose du tronc commun non protégé
dans certains cas où l’angioplastie pourra être envisagée notamment si score de complexité anatomique (SYNTAX) faible ou risque Fabriqué par :
IS872FR0120MVI

chirurgical élevé (en fonction des co-morbidités associées). / Occlusion coronaire totale de plus de 72h. / Resténose intrastent clinique Terumo Europe N.V.
(réapparition des symptômes ischémiques conduisant à une nouvelle revascularisation de l’artère) pour un 1er stent implanté au niveau du site Interleuvenlaan 40
lésionnel. 3001 Louvain
Lire attentivement la notice avant toute utilisation. Date de révision : avril 2020. BELGIQUE
TECHNOLOGIES

Traitement du rétrécissement aortique


calcifié par TAVI
De nouveaux outils
M. NEJJARI, Centre cardiologique du Nord, Saint-Denis

Alors que la technique de traitement du rétrécissement


aortique calcifié par voie percutanée transcathéter (TAVI)
est arrivée à maturité, différents choix de prothèses
s’offrent aux opérateurs. La valve PORTICO™ (Abbott) a Integrated sheath
reçu le marquage CE et une autorisation de rembourse- Stability Layer With hydrophilic coating
ment en France depuis mars 2020.
Le but de cet article est de faire le point sur la plateforme
Figure 2. Système FlexNav™ DS.
PORTICO™ et son nouveau système de délivrance FlexNav™
DS (delivery system).

CARACTÉRISTIQUES rer son profil d’insertion et sa


GÉNÉRALES stabilité durant l’implantation. Il
est composé d’un désilet de 14 F
La valve PORTICO™ est une pro- (Portico™ 23 & 25) au lieu de
thèse composée d’un maillage 18 F pour l’ancienne génération
en nitinol à larges cellules à l’in- et 15 F (Portico™ 27 & 29) au
térieur duquel sont cousues lieu de 19 F. L’ajout d’un revête-
trois valvules conçues à partir ment hydrophile permet égale-
de péricarde bovin et d’un our- ment une meilleure navigabilité
Figure 3. Poignée de largage du système FlexNav™ DS.
let en péricarde porcin couvrant du système (figure 2).
les premières cellules en regard La poignée de largage est convi-
de l’anneau natif (figure 1). viale offrant une prise en main de la valve est l’étude PORTI- même niveau 1 an après (8,75 ± Evolut™ R et Evolut™ PRO (Med-
Quatre tailles (23, 25, 27 et ainsi qu’une utilisation simple CO-I(1, 2) qui a inclus 941 patients 4,22 mmHg ; p = 0,325). tronic).
29 mm) sont disponibles, per- e t e r g o n o m i q u e . U n c ra n avec une mortalité toute cause Le s f u i t e s p a rava l v u l a i re s Cette étude a montré la non-
mettant de couvrir un diamètre d’alerte visuel (trait bleu) et confondue de 2,7 % à 30 jours modérées à sévères étaient infériorité statistique entre les
annulaire allant de 19 à 27 mm. sonore (blocage) permet d’éva- et 12,1 % à 1an. Quant aux p ré s e nt e s c h e z 2 , 6 % d e s deux groupes que ce soit en
luer le positionnement et le AVC invalidants, ils survenaient patients à 1 an (figure 4). termes d’efficacité ou de sécu-
FONCTIONNALITÉ résultat quasi définitif avant chez 1,6 % des patients suivis à rité. Quant à la mortalité et le
ET PARTICULARITÉS largage. À ce stade, une recap- 30 jours et 2,2 % à 1 an. Le taux Cette étude a donc confirmé la taux d’accident cérébral invali-
ture complète du système d’implantation d’un nouveau bonne performance hémodyna- dant, aucune différence signifi-
Il s’agit d’une valve auto-expan- est encore possible si la pro- pacemaker était de 18,7 % à mique et la sécurité déjà mises cative n’a été objectivée.
sible, entièrement recaptu- fondeur d’implantation cible 30 jours et 21,3 % à 1 an. en exergue par de précédentes Une comparaison post-hoc plus
rable, dont les larges cellules et 3 à 5 mm) n’a pas été atteinte Les per formances hémody- études de cohorte(3-5). fine avec les dernières généra-
la position intra-annulaire per- (figure 3). namiques, évaluées en écho- Plus récemment, l’étude ran- tions de valve (Evolut™ R/PRO et
mettent de maintenir un accès cardiographie par un core lab domisée de non-infériorité S3) a montré que la non-infério-
aux artères coronaires. EFFICACITÉ ET SÉCURITÉ i n d é p e n d a nt , é t a i e nt t rè s PORTICO IDE (6) a comparé la rité statistique se confirme à la
Le système FlexNav™ DS est une bonnes avec un gradient moyen valve PORTICO™ aux deux autres deuxième phase de l’expérience
évolution technologique du dis- La plus large étude de cohorte à 8,60 ± 3,8 mmHg à 30 jours. valves de référence, SAPIEN® XT PORTICO™, une fois la courbe
positif qui a permis d’amélio- ayant analysé les performances Ce gradient s’est maintenu à un et S3 (Edwards) et CoreValve™, d’apprentissage passée.

A Fuite paravalvulaire B NYHA


100 % 100 %
4 2,6 3,5 7,2 0,4

80 % 80 %
Nombre de patients, %

Nombre de patients, %

60 % 68,3 68,8 60 % 58 50,5

40 % 40 %

20 % 20 % 35,1 41,7
27,7 28,6
3,2
0% 0%
30 jours 1 an Inclusion 1 an

Aucune/Trace/Insignifiante Légère Modérée Sévère I II III IV

Figure 1. Valve PORTICO™ (Abbott). Figure 4. PORTICO-I : fuites paravalvulaires à 1 an.

| N°53 | Mars 20 21 | 12
TECHNOLOGIES

Cas Clinique
➜ Un patient âgé de 94 ans (B.Braun) 22 mm sous pacing
sans antécédent notable est rapide sur guide SAFARI (Boston
hospitalisé pour un épisode d’in- Scientific).
suffisance cardiaque gauche. Le La valve PORTICO™ a été ache-
bilan clinique et échographique minée à l’aide du système de
met en évidence un rétrécis- délivrance sans avoir recours à
sement aortique calcifié serré un autre désilet.
sur une valve tricuspide asso- La valve a été implantée avec
cié à une dysfonction ventricu- succès sans postdilatation
laire gauche (FEVG 40 %), une (photo 2).
séquelle de nécrose akinétique L’abord fémoral droit a été fermé
dense inféroseptale basale et avec succès sans nécessité de
inférobasale sans thrombus geste vasculaire supplémentaire
intra-VG et un gradient moyen (photo 3).
transaortique à 60 mmHg sans Les suites opératoires ont été
fuite et sans autre valvulopathie simples.
significative.
La coronarographie montre un L’échocardiographie de sortie
réseau de type droit dominant, Photo 1. montre une valve non sté-
calcifié, siège d’une sténose nosante (gradient moyen 6
serrée de la bifurcation de l’IVA proximale. Une angioplastie de à 5,5 mm en moyenne (photo 1). TICO™ (FlexNav™ DS) 27 mm qui mmHg), une fuite paraprothé-
proximo-moyenne et de la dia- l’IVA est réalisée. L’occlusion de Le staff médicochirurgical con- répond parfaitement aux pro- tique sur calcification anté-
gonale et une occlusion chro- la coronaire droite est respectée. clura à un traitement percutané blématiques sus-mentionnées : rieure, minime (1/4), et une
nique de la coronaire droite Le scanner aorto-iliofémoral au vu de l’âge avancé du patient. • Technologie auto-expansible FEVG à 40 %.
objective une valve aortique tri- moins traumatisante pour l’an-
cuspide calcifiée avec une calci- Aspects cliniques neau.
fication annulaire en regard de et anatomiques à relever • De larges cellules et possibilité
la cusp antéro-gauche, une sur- chez ce patient d’une superposition des cusps
face annulaire à 470 mm2, un pour un accès coronaire opti-
périmètre à 78 mm, un diamètre • Présence de calcifications an- misé.
moyen à 25 mm. Les hauteurs nulaires potentiellement trau- • Une technologie permettant
des coronaires par rapport à l’an- matiques. de naviguer dans des artères tor-
neau aortique sont supérieures à • Atteinte coronarienne avérée tueuses, athéromateuses, cal-
10 mm, les diamètres des sinus et importance de garder un cifiées de petit calibre.
de Valsalva sont supérieurs à accès coronaire optimal.
30 mm. • Artériopathie des membres La procédure a été réalisée sous
Les axes iliofémoraux sont très inférieurs avec des axes de petit sédation vigile avec un abord
tortueux, très infiltrés, calci- calibre. transfémoral droit (preclosing
fiés, de petit calibre avec un dia- Ces observations ont dirigé notre par 2 proglides), suivie d’une pré-
Photo 2. mètre des fémorales communes choix vers la plateforme POR- dilatation au ballon NuCLEUS™ Photo 3.

étudiée dans une population graves, insuffisance rénale aiguë 2857-67.


8 issue de deux cohortes (étude avec dialyse, complications vas- 3. Möllmann H et al. JACC Cardiovasc
observationnelle non compara- culaires majeures) a été objec- Interv 2017 ; 15 : 1538-47.
6 tive)(7) : une cohorte (134 sujets) tivé chez 8,3 % des patients 4. Manoharan G et al. EuroInterv 2016 ;
5,0 % extraite de l’étude PORTICO IDE (IC 95 % : 5,1-13,4). 12 : 768-74.
4,4 %
et l’autre cohorte (46 sujets) à 5. Linke A et al. Circ Cardiovasc Interv
Fréquence, %

4 3,3 % partir de l’étude européenne Références 2018 ; 11 (2) : e005206.


pour le marquage CE. À noter 6. Makkar R et al. Lancet 2020 ; 396 :
2 qu’un comité d’adjudication des 1. Maisano F et al. EuroInterv 2018 ; 14 : 669-83.
événements et un core lab écho- 886-93. 7. Fontana GP et al. JACC Cardiovasc
graphique ont été désignés pour 2. Søndergaard L et al. JACC 2018 ; 72 : Interv 2020 ; 21 : 2467-78.
0
cette étude.
Totales Liées Liées
à la voie à la voie Un total de 177 patients (98,3 %)
d’abord d’abord (TAVI) a été évalué à 30 jours. CONCLUSION
L’ensemble des patients a béné-
Figure 5. Complications vasculaires majeures à 30 jours. ficié d’une procédure sheathless
avec succès. La nouvelle technologie repensée du système de
S’agissant des performances ment égal à l’Evolut™ R ou PRO. Les complications vasculaires
hémodynamiques (gradient Enfin, le taux de pacemaker à majeures à 30 jours selon les délivrance de la valve PORTICO™ FlexNav™ avec sa
moyen transvalvulaire et sur- 30 jours est statistiquement plus critères VARC-2 (critère de juge- précision de pose, sa stabilité lors de l’implantation et
face valvulaire) à 2 ans, la valve élevé pour la PORTICO™ en com- ment principal) sont survenues son profil d’insertion optimisé, peut significativement
PORTICO™ était statistiquement paraison aux 2 types de valves. chez 5 % (IC 95 % : 2,6-9,4) des
améliorer la pratique du TAVI en étendant la possibilité
plus performante que la valve S3 patients dont la majorité sont
et fait aussi bien que l’Evolut™ R La plupart des PORTICO™ étu- directement liées à la voie d’un abord transfémoral à un plus grand nombre de
ou PRO. À l’inverse, le taux de diées dans l’étude ont été d’abord du système (3,3 % ; patients tout en gardant une efficacité et une perfor-
fuite paravalvulaire moyenne implantées avec l’ancien sys- IC 95 % : 1,5-7,3 ; figure 5). mance optimales.
à sévère à 2 ans est statisti- tème de délivrance. La popu- Le critère composite à 30 jours
quement plus important que lation bénéficiant de la dernière (mortalité globale, accident
pour la valve S3 et statistique génération (FlexNav™ DS) a été cérébral invalidant, saignements

| N°53 | Mars 20 21 | 13
FOCUS/Nouvelle technique

Annuloplastie indirecte de la valve mitrale


Le système Carillon Mitral Contour
J. LIPIECKI, N. DUREL, ELSAN, Pôle Santé République, Clermont-Ferrand

L’incompétence mitrale due à l’anomalie anatomique des


feuillets ou des cordes tendineuses est appelée régurgi-
tation mitrale primaire, tandis que celle résultant de la
pathologie de l’anneau mitral, des muscles papillaires ou
de la fonction ventriculaire gauche est appelée régurgi-
tation mitrale secondaire ou fonctionnelle (FMR). Parmi
environ 4 millions de patients aux États-Unis ou dans
l’Union européenne présentant une insuffisance mitrale,
la FMR représente environ 70 % de tous les cas. Chez
les patients présentant une insuffisance cardiaque sys-
tolique et une fraction d’éjection réduite, la dilatation
du ventricule gauche conduit à une dilatation annulaire
Figure 1. Détails du dispositif Carillon.
mitrale, qui coexiste également souvent avec un dépla-
cement des muscles papillaires résultant d’une dilatation
ventriculaire gauche globale ou régionale, parfois due AVANT implantation du Carillon APRÈS implantation du Carillon
à une ischémie localisée. Les patients atteints de FMR,
quelle que soit son étiologie, ischémique ou non isché-
mique, ont un risque de mortalité accru même lorsque
la régurgitation est légère. Ceci est lié à la surcharge
volumétrique, conduisant à une régurgitation mitrale,
entraînant un cercle vicieux de remodelage progressif du
ventricule gauche (VG) et une aggravation de la régurgi-
tation mitrale.

D
epuis 1995, plusieurs intervention chirurgicale en rai-
techniques chirurgicales son de comorbidités. De plus,
ont été développées pour aucun bénéfice de survie n’a
traiter la régurgitation mitrale pu être observé dans aucun des
Figure 3. Mécanisme d’action du dispositif.
fonctionnelle, annuloplastie essais chirurgicaux. Plus récem-
mitrale initialement restric- ment, des techniques percuta-
tive, mais associée par la suite nées moins invasives ont été PROCÉDURE de dispositif (60, 70 et 80 mm). L’ancre distale est libérée et ver-
à d’autres techniques, comme évaluées pour la correction de D’IMPLANTATION Le système veineux coronaire rouillée dans la partie distale de
la suture des bords des feuillets la régurgitation mitrale, diri- est canulé via la veine jugu- la grande veine cardiaque et une
de la valve mitrale, ou les pro- gée soit vers l’anneau mitral, Le Carillon Mitral Contour est laire droite avec un cathéter tension est appliquée pour ser-
cédures sous-valvulaires, telles soit par approchement de feuil- composé de deux ancres en de largage exclusif de 9,5 F sur rer la partie postérieure de l’an-
que le rapprochement ou repo- lets mitraux. La société Car- nitinol auto-expansibles, avec un guide de 0,35’’ et un cathé- neau mitral.
sitionnement des muscles papil- diac Dimensions (États-Unis) a un connecteur de liaison cur- ter coronaire Multipurpose 6 ou L’objectif est de réduire le
laires. Cependant, de nombreux développé un dispositif d’an- viligne (figure 1). Le disposi- 7 F. Le cathéter de largage est périmètre de l’anneau mitral
patients se voient refuser une nuloplastie mitrale percutané tif est pré-emballé dans une avancé dans la partie distale de d’environ 4 cm (figures 3 et 4).
indirecte pour traiter la régurgi- cartouche, qui peut être atta- la grande veine cardiaque. Après Pendant que la tension est main-
tation mitrale fonctionnelle, le chée à un cathéter guide, et est le retrait du guide et du cathé- tenue, une angiographie coro-
Carillon Mitral Contour System® reliée à une poignée de mise en ter, un cathéter marqueur est naire gauche est réalisée pour
(figure 1). place avec trois boutons de com- placé à l’intérieur du cathéter de exclure toute compression de
mande pour la délivrance et la largage pour être utilisé comme l’artère circonflexe ou de ses
libération du dispositif (figure 2). dispositif de calibration. Une branches. S’il n’y a pas de com-
Il existe 37 combinaisons dif- phlébographie du système vei- pression significative de l’artère
férentes de tailles d’ancrages neux coronaire est ensuite réa- coronaire gauche, l’ancre proxi-
distaux (7-14 mm) et proximaux lisée permettant des mesures male est libérée et une angio-
(12-20 mm) et de longueurs de la longueur et de la taille du graphie coronaire droite est
sinus coronaire/grande veine réalisée pour vérifier l’absence
cardiaque (CS/GCV), ainsi que la de compression de ses branches
définition des zones d’atterris- distales. S’il y a atteinte d’une
sage pour les ancres distale et artère coronaire, le disposi-
proximale. Un dispositif de taille tif peut être recapturé pour évi-
appropriée est ensuite inséré ter toute ischémie cliniquement
Figure 2. Détails de la manette de largage du dispositif. dans le cathéter de largage. importante.

| N°53 | Mars 20 21 | 14
FOCUS/Nouvelle technique
EXPÉRIENCE CLINIQUE
INITIALE

Il y a eu trois études euro-


péennes de sécurité et d’effica-
cité avec le système Carillon.

AMADEUS

Elle a été la première étude de


faisabilité utilisant ce dispositif.
Elle a recruté 48 patients présen-
tant une insuffisance cardiaque
congestive symptomatique, une
fonction ventriculaire gauche
diminuée, un ventricule gauche
dilaté et une insuffisance
mitrale secondaire modérée à
sévère. L’étiologie ischémique
de l’insuffisance cardiaque était Sizing du cathéter Déploiement de l’ancre distale Ancre proximale et ajustement
de 83 % et la fraction d’éjection
ventriculaire gauche était de Figure 4. Effet du Carillon sur l’anneau mitral, déploiement et ajustement.
30 ± 8 %. Trente patients ont
reçu le dispositif Carillon. Le une réduction non suffisante de blement parce qu’elles n’avaient Le taux d’événements indési- chez 77,3 % des patients et les
taux d’événements indésirables l’insuffisance mitrale (17 %). Le pas d’impact sur la tension au rables majeurs à 30 jours était 6 MWT ont augmenté de 294,1
majeurs était de 13 % à 30 jours, taux d’événements indésirables niveau de l’anneau mitral. Par de 2,8 % (1 patient sur 36) pour ± 83 à 381,6 ± 130 m à 12 mois.
principalement liés à une per- majeurs sur 30 jours était de ailleurs, après avoir identifié la la population en intention de Cette amélioration clinique
foration veineuse liée à l’accès 1,9 %. Par rapport au groupe zone de forte déformation dans traiter. La classe NYHA a été était associée à une diminution
ou à une élévation mineure des non implanté, il a été observé le dispositif à l’emplacement améliorée au moins d’une classe statistiquement significative
enzymes cardiaques. Des amé- chez les patients implantés une spécifique impliqué dans la frac-
liorations sur 6 mois ont été réduction significative de la ture, il a été amélioré et renforcé
observées dans les évaluations régurgitation mitrale avec une sur cette zone.
d’échographies quantitatives réduction moyenne allant jusqu’à Changement du volume de régurgitation
(moyenne ± SE)
de la régurgitation mitrale, ainsi 50 % pour l’EROA (effective regur- TITAN II
que dans les tests de marche de gitant orifice area) et le volume
6 minutes (6 MWT), la classifica- de régurgitation. En outre, il y Ce dispositif modifié a été uti-
tion de la New York Heart Asso- avait des avantages cliniques, lisé dans l’essai TITAN II, avec
ciation (NYHA) et les mesures de avec amélioration de la classe une population de patients et
la qualité de vie. Pour différents NYHA et du test 6 MWT (figure 5). une conception d’essai similaires
indices échographiques, le pour- La réduction de la sévérité à celles des deux études précé-
centage de réduction de la sévé- de la régurgitation mitrale dentes. Parmi 36 patients qui
rité de l’insuffisance mitrale à était associée à un remode- ont bénéficié la procédure Caril-
6 mois variait de 22 à 32 %. lage inverse chez les patients lon, 30 (83 %) ont été implantés
Inclusion 1 mois 6 mois 12 mois
implantés, alors qu’il y avait une avec succès. La compression de
TITAN progression des volumes ventri- l’artère coronaire était la raison
culaires gauches observée dans du retrait du dispositif dans les Changement du LVEDV
Cette étude a recruté 53 patients le groupe témoin. Des fractures six cas d’échec de la procédure. (moyenne ± SE)
dont 36 recevant des implants du dispositif asymptomatiques Par contre, il n’a pas été observé
permanents. Les critères d’inclu- et cliniquement silencieuses ont de fractures liées à la fatigue du
sion étaient similaires à ceux de été observées dans 25 % des cas dispositif Carillon modifié utilisé
l’essai AMADEUS ; 17 patients sur les radiographies de contrôle, dans cette étude. La seule frac-
n’ayant pas reçu l’implant ont principalement à l’emplacement ture du dispositif a été observée
été suivis pendant 1 an et ont spécifique de verrouillage de chez un patient chez qui le dis-
servi de groupe témoin. Les rai- l’ancre proximale. Les patients positif n’a pas pu être recapturé,
sons du retrait de l’implant dans avec des fractures présentaient laissant un ancrage proximal
le groupe témoin étaient une des avantages similaires aux redéployé/endommagé au milieu
compression coronaire (15 %) et patients sans fractures, proba- de la grande veine cardiaque. Inclusion 1 mois 6 mois 12 mois

Changement du volume de régurgitation Changement du diamètre de l’anneau mitral


(moyenne ± SE) (moyenne ± SE) Changement dans le 6 MWT
(moyenne ± SE)

Inclusion 1 mois 6 mois 12 mois Inclusion 1 mois 6 mois 12 mois

Implantés Non implantés Inclusion 1 mois 6 mois 12 mois

Figure 5. Résultats de l’étude TITAN. Figure 6. Résultats de l’étude TITAN II.

| N°53 | Mars 20 21 | 15
FOCUS/Nouvelle technique
de la sévérité de la régurgita- augmentation de 3,3 ml/batt de 74 patients traités par le dis-
tion mitrale telle qu’évaluée par (IC 95 % : -6,0 à 12,6), respecti- positif Carillon dans le cadre de
le volume régurgitant, la vena vement (p = 0,049). En outre, il ces 3 essais prospectifs.
Changement du volume de régurgitation (ml), ITT contracta, l’EROA et le MRJA/ y avait une réduction significa- Le taux de survie de Kaplan-Meier
LAA, et à nouveau le remodelage tive des volumes ventriculaires était de 83,6 % à 1 an, 73,1 % à
ventriculaire gauche (figure 6). gauches chez les patients rece- 2 ans, 67,9 % à 3 ans et 56,2 % à
vant le dispositif par rapport à 4 et 5 ans. Les principaux déter-
22,4 % REDUCE FMR ceux du groupe témoin : dimi- minants de la survie à long
Amélioration nution ventriculaire gauche télé- terme étaient une diminution de
C’est le premier essai randomisé diastolique de 10,4 ml (IC 95 % : la classe NYHA, une augmenta-
contrôlé avec groupe témoin ou -18,5 à -2,4) contre une augmen- tion de la distance 6 MWT et une
sham control (le tirage au sort tation de 6,5 ml (IC 95 % : -5,1 à diminution du volume régur-
dans le groupe traitement actif 18,2 ; p = 0,03) et diminution du gitant au cours de la première
1,5 % ou témoin était réalisé après la volume télésystolique ventricu- année de suivi. Nous avons éga-
Aggravation mise en place du cathéter de lar- laire gauche de 6,2 ml (IC 95 % : lement réalisé une sous-analyse
gage) dans le traitement percu- -12,8 à 0,4) par rapport à une limitée aux patients présentant
tané de cardiopathie valvulaire. augmentation de 6,1 ml (IC une insuffisance mitrale fonc-
Il s’agissait d’un essai contrôlé 95 % : -1,42 à 13,6 ; p = 0,04) tionnelle 3+ et 4+ sur 3 ans afin
en double aveugle, multicen- (figure 7). Cette amélioration de comparer leur taux de morta-
trique, randomisé du système du remodelage ventriculaire lité avec celui rapporté chez les
Carillon Mitral Contour. gauche, en plus de la réduc- patients traités par le dispositif
Les critères d’inclusion étaient tion de la régurgitation mitrale, MitraClip dans le cadre de l’es-
similaires à ceux des études a donc été un résultat cohé- sai COAPT. Il est intéressant de
Traitement Contrôle précédentes, à l’exception de la rent dans toutes les études avec noter que dans l’étude COAPT, le
fraction d’éjection ventriculaire Carillon. taux de mortalité à 3 ans était
gauche (< 40 % dans les études de 42,8 % dans le groupe traité
précédentes et < 50 % dans SURVIE À LONG TERME par MitraClip et de 55,5 % dans
REDUCE FMR). En utilisant une APRÈS IMPLANTATION le bras témoin alors qu’il était
Volume de régurgitation moyen (ml), ITT randomisation 3:1, 120 patients DU DISPOSITIF CARILLON de 33,7 % dans le sous-groupe
ont été randomisés : 87 dans le de patients traités par disposi-
bras de traitement et 33 dans le Les essais TITAN, TITAN II et tif Carillon dans notre analyse
groupe témoin. Dans le groupe REDUCE FMR n’avaient pas la (figure 8). Dans l’analyse sépa-
de traitement, 73 des 87 (84 %) puissance suffisante pour éva- rée des patients implantés dans
avaient le dispositif implanté. luer l’effet du dispositif sur la notre centre dans le cadre de
Le taux d’événements indési- morbimortalité et la durée du l’étude TITAN II avec un suivi à
rables majeurs à 30 jours était suivi des patients était variable. 6 ans, le taux de mortalité obser-
de 4,2 % (2 décès et 3 infarc- Dans l’essai TITAN, les patients vée était de 40 % (figure 9).
tus du myocarde, aucun lié au ont été suivis pendant 5 ans
dispositif). Une réduction sta- alors que les essais TITAN II et DÉFIS
t i s t i q u e m e nt s i g n i f i c at i ve REDUCE FMR ont spécifié 1 an
du volume de régurgitation de suivi. Par la suite, notre centre Compression de l’artère
mitrale a été observée dans a évalué l’évolution de nos coronaire
le groupe traitement par rap- patients qui ont participé aux
port au groupe témoin : dimi- essais TITAN II et REDUCE FMR Comme l’artère circonflexe, la
Inclusion 1 mois 6 mois 1 an nution de 7,1 ml/batt (IC 95 % : sur 5 ans. Cela a permis d’éva- partie distale de l’artère coro-
-11,7 à -2,5) par rapport à une luer l’analyse de survie à 5 ans naire droite et le système vei-

Traitement Contrôle Survie à long terme après annuloplastie de la valve mitrale :


analyse poolée d’études prospectives avec le dispositif Carillon

Changement moyen du LVEDV et du LVESV Carillon vs GDMT et COAPT à 3 ans : mortalité toutes causes
depuis l’inclusion à 12 mois (ml)
Mortalité

Mois

Figure 7. Résultats de l’étude REDUCE FMR. Figure 8. Mortalité à long terme. Population de TITAN, TITAN II et REDUCE FMR (d’après J. Lipiecki et al. CRT 2020).

| N°53 | Mars 20 21 | 16
FOCUS/Nouvelle technique
neux coronaire ont une relation
anatomique étroite, il existe
un risque de compression arté- Pronostic à long terme pour les patients traités par annuloplastie à partir du sinus coronaire
rielle par le dispositif Carillon.
Dans l’essai AMADEUS, un croi-
sement de l’artère coronaire par
le sinus coronaire a été observé
chez 84 % des patients, bien
qu’une compression de l’artère
coronaire conduisant au retrait
du dispositif ait été notée chez
14 % des patients. Une pro-
portion similaire d’échec de
la procédure a été observée
Mortalité

dans les essais TITAN et TITAN


II. Cependant, Klein a proposé
une approche par étapes pour
réduire le risque de compression
avec :
1. injection de nitroglycérine
intracoronaire,
2. relâchement de la tension ;
3. passage à un dispositif plus
court ;
4. implantation de stent intraco-
ronaire au site de compression
Temps (mois)
ce qui permet de réduire le taux
d’échec à 5,8 %.

Relation anatomique Figure 9. Courbe de mortalité à long terme ; série clermontoise (d’après J. Lipiecki et al. ESC Heart Fail 2020).
de l’anneau mitral
et du système veineux
coronaire valve mitrale n’a été trouvée réponse aiguë et à long terme coronaire. De plus, à la jonc- DIRECTIONS FUTURES
chez les patients avec ou sans de la régurgitation mitrale fonc- tion de la grande veine car-
Comme la grande veine car- réduction aiguë de la régurgi- tionnelle après l’implantation du diaque et du sinus coronaire, Thérapie
diaque et le sinus coronaire se tation mitrale. Plus récemment, dispositif Carillon. une valve interne est souvent de resynchronisation
trouvent fréquemment non Rottländer a décrit qu’une plus présente (valve de Vieussens). cardiaque et implantation
pas dans le sinus auriculo-ven- courte distance entre le plan Placement du cathéter Si le croisement de la valve de Carillon
triculaire mais au niveau de la du sinus coronaire et celui de de largage dans le système est difficile avec le cathéter
paroi auriculaire, la capacité du l’anneau mitral, associée à une veineux coronaire Multipurpose, il est possible de La thérapie de resynchronisation
dispositif Carillon à réduire effi- moindre angulation, engen- le remplacer par d’autres (par (CRT) peut réduire la sévérité de
cacement le périmètre de l’an- drait une réduction plus impor- Le placement correct du cathé- ex., Amplatz gauche). Nous avons la FMR et favoriser l’améliora-
neau de la valve mitrale a été tante de la fuite mitrale, 3 mois ter de largage peut parfois proposé une autre option qui est tion des volumes ventriculaires
soulevée. après l’implantation. Cepen- être difficile en raison de la l’utilisation d’un cathéter à bal- gauches et de la contractilité.
Dans une sous-analyse de l’essai dant, cette étude n’a inclus que présence de valves dans le lonnet 3,0 gonflé à moitié à l’ex- Ceci est observé cependant chez
AMADEUS, aucune différence onze patients et d’autres études système veineux coronaire. La térieur du cathéter de largage. moins de 50 % des patients.
dans la position du sinus coro- sont nécessaires pour prouver valve du sinus coronaire (valve Cela permet le plus souvent son Une FMR modérée à sévère,
naire/grande veine cardiaque un bénéfice potentiel de scan- thébésienne) est un pli semi- avancement vers la partie distale inchangée après l’implantation
par rapport à l’anneau de la ner coronaire pour prédire la circulaire à l’orifice du sinus de la grande veine cardiaque. d’un CRT, est fortement associée

A B

Figure 10. Évolution de la FMR à 6 mois après l’implantation du dispositif Carillon. A : inclusion : MR4+ ; B : après 6 mois : MR1+

| N°53 | Mars 20 21 | 17
FOCUS/Nouvelle technique
à la mortalité à long terme chez
les patients souffrant d’insuffi- INCLUSION
sance cardiaque. Patient 1 Patient 2
L’implantation du Carillon
Mitral Contour System® suivie
d’une thérapie de resynchroni-
sation cardiaque a été rappor-
tée, confirmant non seulement
la faisabilité de la CRT après
l’implantation d’un dispositif
Carillon, mais suggérant éga-
lement une réduction sup-
plémentaire de la sévérité de
l a FM R . L’ i m p l a nt at i o n d u
dispositif Carillon après le
placement de la sonde ventri-
culaire gauche dans le sinus
coronaire a été testée sur un APRÈS 7 ANS DE SUIVI
modèle animal et a montré qu’il Patient 1 Patient 2
n’y avait pas d’impact néga-
tif sur la stimulation. D’autres
études sont nécessaires pour
évaluer un possible effet addi-
tif ou synergique de la CRT et
du dispositif Carillon chez ces
patients.

Patients avec fonction


ventriculaire gauche
normale, en FA et
avec insuffisance mitrale
fonctionnelle liée à Figure 11. Évolution de la FMR à 7 ans après l’implantation du dispositif Carillon.
une dilatation auriculaire
gauche
• Lipiecki J et al. ESC Heart Fail 2020 ; 7
Alors que la dilatation ventri-
Par conséquent, cette popu-
lation peut également béné- (6) : 3329-35.
CONCLUSION
culaire est souvent la cause ficier du système Carillon Mitral • Lipiecki J et al. Open Heart 2016 ; 3
de la régurgitation mitrale, la Contour. Rottländer a récem- (2) : e000411.
dilatation annulaire mitrale ment publié une série dans • Lipiecki J et al. Trends Cardiovasc Les résultats des études menées jusqu’à présent sug-
en l’absence de dilatation ven- laquelle il montre que cette Med 2020 ; S1050-1738(20)30129-8. gèrent que le traitement par le dispositif Carillon de la
• Mack MJ et al. J Am Coll Cardiol 2021;
triculaire peut être à l’origine technique a considérablement FMR est à la fois sûr et efficace aussi bien pour la réduc-
d’une insuffisance cardiaque réduit à la fois la régurgita- 77 : 1029-40.
• Petrus AHJ et al. Eur J Cardiothorac tion de la régurgitation mitrale que celle de la dysfonc-
avec fraction d’éjection pré- tion mitrale et les dimensions
Surg 2019 ; 56 : 631-42. tion ventriculaire gauche.
servée (HFpEF) et d’une régur- annulaires mitrales chez les
• Rottländer D et al. EuroIntervention
gitation mitrale fonctionnelle patients aFMR (figures 10 et 11).
2016 ; 12 : Y64-6.
auriculaire (aFMR). Il a été L’ampleur de la réduction était Le temps de procédure court et le déploiement facile
• Rottländer D et al. EuroIntervention
rapporté qu’entre 3 et 15 % similaire à celle du traitement
2019 ; 15 : 923-6. du dispositif constituent certainement un avantage par
des sujets atteints de fibril- par FMR ventriculaire. Surtout,
• Rottländer D et al. JACC Cardiovasc rapport aux autres techniques disponibles sur le marché.
lation auriculaire ont éga- les symptômes évalués par la Interv 2020 ; 13(24) : 2947-9.
l e m e nt u n a FM R , ave c u n classe NYHA ont également été • Sannino A et al. JAMA Cardiol 2017 ;
pronostic défavorable. considérablement réduits au 2 : 1130-9. L’étude prospective Carillon US trial, actuellement en
Une corrélation positive entre cours de la période de suivi de • Schofer J et al. Circulation 2009 ; 120 : cours, évalue l’efficacité du dispositif Carillon sur la mor-
l’insuffisance mitrale fonction- 12 mois. 326-33.
nelle auriculaire et l’augmen- • Siminiak T et al. Am J Cardiol 2009 ;
bimortalité et devrait pouvoir valider le Carillon Mitral
tation de la mortalité a été 104 : 565-70. Contour System® comme une thérapie interventionnelle
rapportée. La FMR « auriculaire » Pour en savoir plus • Siminiak T et al. Eur J Heart Fail 2012 ; de première ligne.
est la conséquence d’une dilata- 14 : 931-8.
tion annulaire mitrale associée • Lipiecki J et al. Cardiovasc Revasc • Witte KK et al. JACC Heart Fail 2019 ;
à l’aplatissement de sa courbe. Medicine 2020 ; 21 (6) :712-6. 11 : 945-55.

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| N°53 | Mars 20 21 | 18
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Rhythm Management, Mars 2012: 1-2.
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TECHNOLOGIES

TAVI : nouvelle technique Cusp Overlap


Optimiser l’implantation de la valve Medtronic Evolut™
J.-C. SPYCHAJ, T. CUISSET,
Cardiologie interventionnelle coronaire et structurelle, CHU La Timone, Marseille

Le TAVI a aujourd’hui une place incontournable dans la un même plan les nadirs des
trois sinus aortiques (figure 1).
stratégie de prise en charge des sténoses aortiques et ses En plus de l’incidence usuelle
indications sont grandissantes. Cependant les troubles de travail permettant de visuali-
conductifs restent un écueil majeur de la technique en ser en angiographie les trois sig-
augmentant les risques de morbi-mortalité et en allon- moïdes aortiques (3 cusp view
ou vue coplanaire), il faut définir
geant les durées d’hospitalisation. une seconde incidence dite en
Ces troubles conductifs sont majoritairement liés à la « Cusp Overlap » (figure 2).
profondeur d’implantation de la prothèse ainsi qu’à
la technique de déploiement de celle-ci. La nouvelle La vue Cusp Overlap permet de
superposer les sinus coronaires
technique d’implantation de la valve Evolut™ en Cusp gauche et droit afin d’isoler le
Overlap recommandée par Medtronic vise à améliorer ces sinus non coronaire, toujours
deux facteurs. dans le plan de l’anneau aortique.
Figure 1. Définition du plan de l’anneau et S-curve. Cette incidence majoritairement
en OAD-caudale présente plu-
POURQUOI PRIVILÉGIER un facteur prédictif de troubles ou les blocs atrioventriculaires namique avec une baisse signi- sieurs avantages pour définir la
UNE IMPLANTATION HAUTE conductifs(1). En effet, la branche de haut grade) ainsi que leur ficative des gradients moyens et profondeur d’implantation(3,4) :
DE LA BIOPROTHÈSE ? gauche des voies de conduction gestion, peuvent compliquer des vitesses (Vmax) sur les don- • elle permet d’isoler le sinus
est souvent lésée à cause de l’in- les suites de prise en charge des nées échographiques de suivi non coronaire qui est le sinus le
Limiter l’incidence teraction avec la prothèse et/ou patients avec nécessité d’explo- des patients(2). plus profond/caudal et qui est
des troubles conductifs le dispositif de largage, du fait ration électrophysiologique et/ donc la cible de choix ;
de ses rapports anatomiques ou implantation de stimulateur ÉVALUATION
La hauteur d’implantation avec le septum membraneux cardiaque. Il est à noter que la PRÉPROCÉDURALE • elle correspond à l’équiva-
de la prothèse est, dans les se situant sous la jonction des profondeur d’implantation de DES INCIDENCES lent de la coupe en 3 cavités du
études, corrélée à l’apparition sinus non coronaire et anté- la prothèse est sous-estimée DE TRAVAIL cœur, avec une vision allongée
de troubles conductifs. Une rodroit. Les troubles conduc- lorsqu’elle est évaluée en angio- au maximum de la chambre de
implantation basse (> 6 mm du tifs qui en découlent (comme le graphie par comparaison avec sa Dans le cadre d’une procédure chasse qui est coupée dans son
plan de l’anneau aortique) est bloc de branche gauche de novo mesure au scanner. TAVI, l’anneau aortique est vir- petit axe ;
tuellement défini comme le plan • elle permet d’être alignée à la
Vue Cusp Overlap Vue coplanaire Un bénéfice passant par trois points posi- fois sur le plan de l’anneau et sur
hémodynamique tionnés au nadir des sinus aor- le plan du cathéter de déploie-
tiques. La S-curve, calculée par ment (se rapprochant de la
Une implantation haute de la les logiciels dédiés, correspond technique en double S-curve) en
valve Evolut™ a également un à l’ensemble des incidences de s’affranchissant ainsi du paral-
avantage sur le plan hémody- travail possibles alignant dans laxe (figure 3).

Figure 2. Vue Cusp Overlap (à gauche) et vue coplanaire (3 cusp view, à droite), schéma
et angiographie Figure 3. Correction naturelle du parallaxe entre l’anneau aortique et le cathéter en incidence OAD-caudale.

| N°53 | Mars 20 21 | 20
TECHNOLOGIES

TECHNIQUE A B C
CUSP OVERLAP :
QUELS CHANGEMENTS
EN PRATIQUE ?

Après avoir passé la crosse aor-


tique dans l’incidence usuelle
des opérateurs, le franchisse-
ment de la valve aortique se fait
dans l’incidence Cusp Overlap
en arrêtant le marqueur radio-
opaque 5 mm au-dessus du plan
de l’anneau, au milieu de la Pig-
tail positionnée au fond du sinus
non coronaire (figure 4, A). Figure 4. Première phase du déploiement de la prothèse Evolut™. A : Positionnement à mi-pigtail. B : Déploiement lent de la prothèse. C : Positionnement cible à 3 mm de
profondeur.
À partir de cette position, la pre-
mière cellule doit être déployée
très lentement afin de position- de déploiement), pour
ner la valve à 3 mm en dessous réduire le temps d’obs-
du plan de l’anneau. Pour rappel, truction. Le fait de lais-
le premier nœud radio-opaque ser descendre la prothèse
de la prothèse correspond à la depuis la position mi-Pig-
moitié de la première cellule soit tail vers la chambre de
6 mm (figure 4, B et C). chasse et non de tracter
Il est préconisé de réaliser ces la valve, une fois la partie
étapes de déploiement sous sti- distale déployée, permet
mulation (environ 120 bpm/ de limiter les interactions
min) afin d’augmenter la sta- avec le septum mem-
bilité du cathéter. Cette stimu- braneux et les voies de
lation peut se faire via le guide conduction.
VG afin de s’affranchir d’une La prothèse Evolut™ est
sonde de stimulation ventricu- alors positionnée et Figure 6. Relâcher la tension sur le guide VG avant le largage final. Figure 7. Contrôle angiographique final
laire droite. fonctionnelle. La sti- avec positionnement à environ 3 mm
Il faut ensuite continuer à m u l at i o n p e u t ê t re de profondeur.
déployer lentement la prothèse, suspendue en baissant progres- de la valve, de la hauteur d’im- en vue coplanaire afin de déter-
afin d’optimiser le positionne- sivement la fréquence de stimu- plantation (objectif à environ miner si une recapture de la pro-
ment jusqu’au contact annu- lation dans le but d’éviter une 3 mm de profondeur), de la per- thèse est nécessaire (figure 5). un taux d’implantation de sti-
laire opposé. Une fois ce contact systole puissante après cette méabilité du réseau coronaire et Le largage final de la prothèse mulateur cardiaque postprocé-
obtenu, la prothèse obstrue le période de sidération myocar- de l’absence de fuite parapro- est réalisé en incidence copla- dure inférieur à 5 % retrouvé sur
flux d’éjection. Un déploiement dique. L’hémodynamique ainsi thétique. Il est recommandé de naire. Pour éviter le risque d’em- une série de 87 Evolut™ avec près
rapide doit alors être réalisé restaurée permet – avant le contrôler la profondeur d’im- bolisation de la prothèse lors de de 70 % de valves implantées à
jusqu’au point de non-recapture déploiement final de la prothèse plantation vis-à-vis de la cusp cette dernière étape, la poussée moins de 6 mm, sans aucune
(signalé par le repère tactile et – un temps du contrôle angio- non coronaire en vue Cusp Over- exercée par l’ensemble du dispo- embolisation de prothèse(5).
sonore au niveau de la poignée graphique du positionnement lap et vis-à-vis de la cusp gauche sitif est diminuée en retirant la
tension sur le guide situé à l’apex Références
du ventricule gauche et en ajus-
Vue Cusp Overlap : contrôle de la profondeur Vue coplanaire (et correction du parallaxe) : tant la poussée sur le cathéter 1. Ferreira ND et al. Pacing Clin Elec-
vis-à-vis de la cusp non coronaire. contrôle de la profondeur vis-à-vis de la cusp gauche. (figure 6). Cette étape de largage trophysiol 2010 ; 33 (11) : 1364-72.
se fait elle aussi très lentement 2. Vavuranakis M et al. Cardiovasc Ther
(figure 7). 2018 ; 36 (3) : e12330.
3. Tang GHL et al. JACC Cardiovasc In-
QUELS BÉNÉFICES terv 2018 ; 11 (16) : 1663-5.
CLINIQUES ? 4. Ben-Shoshan J et al. JACC Cardio-
vasc Interv 2021 ; 14 (2) : 185-94.
Les résultats de la technique Cusp 5. Pisaniello AD et al. Circ Cardiovasc
Overlap sont encourageants : Interv 2021 ; 14 (1) : e009258.

CONCLUSION

La technique d’implantation Cusp Overlap pour la


prothèse Evolut™ est recommandée et permet d’ho-
mogénéiser les techniques d’implantation entre les
équipes.

Cette procédure, standardisée et sûre, réduit l’inci-


dence des troubles conductifs grâce à une implantation
précise et contrôlée de la prothèse en préservant les
voies de conduction.

Figure 5. Contrôles angiographiques en deux incidences pour valider le positionnement de la prothèse.

| N°53 | Mars 20 21 | 21

Figure 5. Contrôles angiographiques en deux incidences pour valider le positionnement de la prothèse.


Vue Cusp Overlap : contrôle de la profondeur vis-à-vis de la cusp non coronaire.
LA LETTRE DU

TAVI
Gestion du traitement antithrombotique en 2021

A. TIROUVANZIAM, Hôpital Privé du Confluent, Nantes


Saignements tardifs majeurs Pas de saignements majeurs

Depuis la première implantation en 2001 par Alain 50


Cribier(1), le TAVI (trans-aortic valve implantation) est
devenu le traitement de choix de la sténose aortique
40
serrée symptomatique quel que soit le risque opératoire
du patient : inopérable, haut risque, risque intermédiaire. 34,0 %
Il est désormais également validé par la Food and Drug 30
Administration (FDA) en cas de bas risque opératoire(2)
lorsque la voie transfémorale est réalisable.
Déces, % 20 16,5 %

B 10
ien que réduites au fil des dans 30 % des cas et athérosclé-
ans du fait des améliora- rose diffuse (figure 2). HR : 2,25 [ IC 95% : 1,67-3,04]
tions technologiques et de La réalisation systématique p < 0,001
l’expérience accumulée des opé- d’une imagerie cérébrale par
0
rateurs, les complications liées résonance magnétique (IRM)
au TAVI demeurent toutefois après TAVI montre la présence de 30 60 90 120 150 180 210 240 270 300 330 360
supérieures à celles observées lésions cérébrales silencieuses
pour l’angioplastie coronaire(3). chez 2/3 de patients sans cor- Temps (jours)
Elles sont d’ordre essentielle- rélation anatomoclinique claire
ment hémorragique et isché- avec d’éventuelles dysfonc- Figure 1. Saignements tardifs post-TAVI
mique – les seules abordées tions neurocognitives postopé-
dans cet article – et altèrent ratoires(4). Le recours aux filtres
le pronostic du patient à long de protection cérébrale (FPC) a risque), ou ciblé sur des patients La prévention des complica- (débris de la crosse ou du ventri-
terme après réalisation du TAVI été préconisé pour prévenir ce à haut risque (antécédent d’AVC, tions emboliques se joue égale- cule gauche).
(figure 1). risque embolique. FA, sténose carotidienne, bicus- ment durant la procédure sur le La durée de la procédure doit
La prévention et le traitement Si les résultats préliminaires pidie, etc.) sont attendus. plan technique : franchissement être optimisée et la plus brève
de ces complications sont ren- de registres observationnels Dans l’étude PROTECTED-TAVR, prudent de la crosse aortique possible.
dus complexes en raison d’une concernant l’usage des FPC 3 000 patients bénéficiant d’un (système flex cathéter, tech-
population traitée âgée, pré- démontrent leur efficacité en TAVI, avec ou sans protection par nique dite du « no touch »), Infarctus et TAVI
sentant de lourdes comorbidi- termes de capture de débris le filtre Sentinel (Claret Médical) de l’orifice aortique, stenting
tés et pour laquelle la balance emboliques, ceux-ci n’ont aucun vont être randomisés jusqu’en direct chaque fois que possible, Avec une prévalence de 40 à
risque hémorragique sur béné- effet sur la réduction de la mor- juillet 2022. L’objectif primaire choix judicieux du diamètre 70 % de coronaropathies chez les
fice ischémique du traitement talité à 30 jours. Les réponses sur est le taux d’AVC intrahospita- du ballon pour la pré- ou post- patients bénéficiant d’un TAVI,
antithrombotique est aléatoire. la nécessité de leur usage systé- lier ; la fin des inclusions est pré- dilatation, détection de thrombi le taux d’infarctus est de 5,1 % à
matique (patient jeune à faible vue en juillet 2022. éventuels en préopératoire 30 jours (2 % à 1 an)(5).
Les complications
cérébrovasculaires
du TAVI
Tableau 1. Evénements cardiovasculaires dans les études depuis 2017.
Elles sont de 0,6 à 6,4 % à 30 jours
(2,2 à 10,4 % à 1 an ; tableau 1),
Année de publication Type d’étude N AVC à 30 jours AVC à 1 an
et sont superposables aux taux PARTNER 2A 2017 RCT 1 011 6,4 % 10,4 %
observés dans le remplacement SURTAVI 2017 RCT 864 4,5 % 8,2 %
valvulaire aortique chirurgical.
PARTNER 3 2019 RCT 496 0,6 % 2,2 %
Leurs causes sont multifacto- EVOLUTE Low risk 2019 RCT 734 4,0 % 5,8 %
rielles et fonction de la période
de survenue en postopératoire. STS/ACC TVT 2017 Registre 21 575 2,5 % 4,1 %
• Périprocédurales de J0 à J1 : Swiss TAVI 2018 Registre 3 493 3,8 % 4,9 %
embolisation par interaction
guides/cathéters avec l’arbre vas- WIN-TAVI 2018 Registre 1 019 1,3 % 2,2 %
culaire, les sigmoïdes aortiques. SOURCE 3 2017 Registre 1 946 2,0 % 4,3 %
• Postprocédurales de J1 a J30 :
FORWARD 2018 Registre 1 060 3,2 % 4,4 %
survenue de fibrillation atriale/
FA de novo dans 15 % des cas. GARY 2019 Registre 6 062 N/A N/A
• Tardives au-delà du premier
France TAVI 2019 Registre 12 804 N/A N/A
mois jusqu’à 1 an : FA chronique

| N°53 | Mars 20 21 | 22
LA LETTRE DU
échographique des patients pré- tions passe par la connaissance
Aigu Subaigu Facteurs prédictifs tardifs d’un événement cérébrovasculaire sentant ces facteurs de risque, et la maîtrise préalable des fac-
Risque permettant une prise en charge teurs favorisants :
thérapeutique précoce, le cas Sexe féminin, insuffisance
Pas de FA FA chronique Athérosclérose diffuse
échéant, de la thrombose valvu- rénale chronique, artériopathie
laire. périphérique, ratio diamètre-
Quel que soit le stade de la désilet sur artère > 1, gestion de
thrombose (dont le mécanisme l’anticoagulation périopératoire,
TAVI
est préférentiellement throm- sélection par imagerie de la voie
Risque spontané bine dépendant), le traitement d’abord principale, voie radiale
TAVI

anticoagulant (AVK) s’avère plus accessoire, ponction sous écho-


efficace qu’une mono- ou une graphie vasculaire, maîtrise des
bithérapie antiagrégante, et doit systèmes de fermeture et enfin
être maintenu jusqu’à normali- diagnostic précoce et gestion
sation clinique, échographique et des complications vasculaires.
Population de patients appariée pour l’âge,
le genre et les facteurs de risque scanographique de contrôle (il est
0 1 30 6 12 24 36
discuté au cas par cas au-delà). Recommandations
Jours Mois Temps actuelles en 2021
Technique minimal touch Complications (tableau 3)
AVC Filtres de protection cérébrale
hémorragiques du TAVI
Valves de nouvelle génération
Thérapie antitrhombotique intra et perprocédurale Dans l’attente des résultats de
Protection Bithérapie antiagrégante Monothérapie antiplaquettaire
Patients avec
rythme sinusal
La majorité des saignements larges études randomisées, les
Patients
est précoce et survient dans les recommandations concernant le
Stratégie AOD avec FA 30 premiers jours qui suivent traitement post-TAVI se fondent
Temps la procédure (10,4 %), avec un actuellement sur des études
taux cumulé de 15,2 % à 1 an observationnelles et l’avis d’ex-
Figure 2. Complications tardives post-TAVI. (figure 4). Qu’ils soient précoces perts et préconisent d’un côté et
(liés majoritairement à la voie de l’autre de l’Atlantique :
d’abord ou au péricarde), ou tar- • L’aspirine au long cours (classe
En l’absence de données dans gique non prédictible dans une quels : le diamètre de prothèse difs au-delà du premier mois IIA, niveau de preuve B).
la littérature, la gestion de la telle population, n’est validé par < 23 mm, la procédure de valve (d’origine gastro-intestinale, • Une bithérapie antiagrégante
coronaropathie préopératoire aucune donnée actuelle de la lit- in valve, l’index de masse corpo- urogénitale ou neurologique), (aspirine et clopidogrel), pour
est variable selon les pratiques : térature. Des facteurs prédictifs rel > 30 kg/m² et l’insuffisance les saignements augmentent les 6 premiers mois (classe IIB,
elle va de l’absence de coronaro- indépendants de thrombose val- rénale chronique (tableau 2). significativement la mortalité à niveau de preuve C).
graphie diagnostique à une vulaire post-TAVI ont néanmoins Une attention particulière doit 1 an (figure 1). • Les antivitamine K (avec objec-
revascularisation systématique été mis en évidence parmi les- être portée au suivi clinique et La réduction de ces complica- tif d’INR à 2,5), pendant les
des lésions détectées. Cette
dernière stratégie reste l’objet
d’un débat et soulève en outre
plusieurs types de questions : • No HALT • HALT • HALT • HALT
tout d’abord le bénéfice réel • Normal leaflet motion • Normal leaflet motion • Reduced leaflet motion • Reduced leaflet motion
d’une revascularisation associée
au TAVI, le moment de sa réali-
• Normal gradient • Elevated gradient
sation (pré- ou post-TAVI ?), l’ac-
cès futur aux coronaires (et donc
HART

le choix du type de valve intra


ou supra-annulaire à privilégier),
et enfin, la gestion périopé-
ratoire de la bithérapie antia-
grégante, reconnue comme un
facteur de risque prédictif indé-
pendant de saignement intra-
hospitalier(6).
Systole

La thrombose
de bioprothèse TAVI

La sous-étude d’imagerie de
l’étude PARTNER 3 (figure 3),
a mis en évidence un degré
Diastole

variable de dysfonction biopro-


thétique allant du simple HALT
asymptomatique (hypo attenua-
ting leaflet thickening, 14 % à
30 jours), à l’obstruction throm-
botique valvulaire totale pou-
vant entraîner une défaillance
Aortic Valve
gradient

hémodynamique et clinique
sévère.
Toutefois, le bénéfice d’un usage
systématique des anticoagu-
lants (AOC) en prévention du
HALT pouvant être contreba-
lancé par le risque hémorra- Figure 3. Les différents stades des thromboses de bioprothèses TAVI (d’après Makkar et al. PARTNER 3 CT, TCT 2019).

| N°53 | Mars 20 21 | 23
LA LETTRE DU
3 p re m i e r s m o i s c h e z l e s
patients à faible risque de sai- • Gestion du traitement Tableau 2. Facteurs prédictifs indépendants de thrombose valvulaire post-TAVI(9).
gnements (classe IIB, niveau de anticoagulant
preuve B). N = 2 555 p OR ajusté IC 95 % supérieur IC 95 % inférieur
• Les anticoagulants oraux Trente pour cent des patients IMC 0,002 1,05 1,02 1,09
directs (AOD), ne sont pas à ce éligibles au TAVI sont sous
jour recommandés en cas de traitement AOC au long cours Avant TAVI 0,025 2,96 1,15 7,64
fibrillation atriale (FA), valvu- (la FA chronique en étant la Insuffisance rénale 0,034 1,46 1,03 2,08
laire et/ou de prothèse méca- principale indication), et 15 % modérée/sévère
nique associée. développent une FA de novo Accès non fémoral 0,049 0,53 0,28 1,02
dans l’année qui suit l’implan-
• Gestion du traitement tation(8). Prothèse ≤ 23 mm < 0,001 3,43 2,41 4,89
antiagrégants plaquettaires Le traitement AOC est un fac- Anticoagulants à la sortie 0,005 0,54 0,35 0,82

Pour les patients ne nécessitant


pas de traitement AOC au long 25 % teur de risque prédictif indépen-
cours, les résultats d’une méta- 22,3 % dant de mortalité à 3 ans dans le
analyse regroupant 4 études registre FRANCE-TAVI(9).
randomisées (dont la cohorte A Compte tenu par ailleurs du
de l’étude POPular TAVI), com- 20 % risque hémorragique et de la
17,6 %
parant 665 patients répartis 16,8 % 16,6 % surmortalité induite par la bithé-
en 2 groupes (aspirine seule 15,2 % rapie antiagrégante (DAPT) en
14,7 %
vs aspirine + clopidogrel 15 % 13,6 %
sus du traitement anticoagulant,
pendant 3 mois post-TAVI), 12,7 % l’alternative d’un traitement
a démontré une réduc tion simplifié par monothérapie
significative des saigne- 10,4 % antiagrégante (SAPT), a été éva-
ments (majeurs et mineurs) 10 % 9,8 % luée dans différentes études.
sous aspirine seule (HR : Parmi celles-ci, la 2e cohorte de
0 ,49 ; IC 95 % : 0,32-0,75), l’étude randomisée POPular TAVI
sans majoration des compli- a inclus 665 patients en deux
5%
cations ischémiques (infarc- bras (331 patients traités par
tus et AVC ) ou de la mortalité AOC seul vs 334 patients traités
globale(7). Ces données devraient par AOC + clopidogrel pendant
faire évoluer les recomman- 0% 3 mois).
d at i o n s p o u r p a s s e r d e l a PARTNER-1B, 2010 PARTNER-1A, 2011 U.S. Corevalve-Extreme U.S. Corevalve-High PARTNER 2, 2016 Elle a démontré une diminution
bithérapie actuelle à une mono- risk, 2014 risk, 2014 significative à 12 mois de tout
thérapie par aspirine durant la À 30 jours À 1 an type de saignement dans le bras
phase dite « d’endothélialisation AOC seul (resp. 21,7 % vs 34,6 % ;
» de la prothèse. Figure 4. Taux de saignements à 30 jours et 1 an au décours d’un TAVI. p < 0,01), sans majoration des
événements cardiovasculaires
ou ischémiques (resp. 13,4 %
vs 17,3 %), critère de non-infé-
riorité atteint (figure 5). Seuls
24 % des patients de cette
cohorte étaient traités par AOD,
il n’est donc pas possible de tirer
des conclusions comparatives
avec les AVK.

• Place des nouveaux


anticoagulants oraux
directs

Les AOD apparaissent comme


une alternative intéressante aux
AVK (meilleure compliance, sur-
veillance biologique simplifiée,
interactions médicamenteuses
minimisées, etc.) en post-TAVI.
Leur bénéfice sur la réduction
des complications hémorra-
giques (dont celles d’origine
intracrânienne), sans effet pour
autant sur les événements
ischémiques (IDM, AVC) ou sur
la mortalité globale, n’a été
démontré que dans des registres
prospectifs observationnels tels
que OCEAN-TAVI(10).
L’étude randomisée GALILEO(11),
a comparé le rivaroxaban (Bayer)
à faible dose sur 2 groupes
recevant rivaroxaban (10 mg)
Tableau 3. Recommandations actualisées pour l’anticoagulation (ICR 2020;15:e02.doi.org/10.15420/icr.2019.24). associé à une faible dose d’as-

| N°53 | Mars 20 21 | 24
LA LETTRE DU
2. Otto CM et al. Circulation 2021; 143 : 7. Nijenhuis V et al. NEJM 2020 ; 382 :
e72-e227. 1696-707.
3. Piccolo R et al. JACC Cardiovasc In- 8. Siontis GCM et al. Heart 2018 ; 104 :
(p = 0,01) terv 2017 ; 10 : 1436-46. 1208-15.
4. Van Belle E et al. J Am Coll Cardiol 9. Overtchouk P et al. J Am Coll Cardiol
2016 ; 68 : 589-99. 2019 ; 73 : 13-21.
40
34,6 5. Rodes Cabau J et al. J Am Coll Car- 10. Hioki H et al. Heart 2017 ; 103 :
diol 2011 ; 57 : 1988-89. 361-7.
6. Sherwood MW et al. Am Heart J 11. Windecker S et al. Am Heart J 2017 ;
2018 ; 204 : 9-16. 184 : 81-7.

21,7
20 CONCLUSION
%

Ce que l’on sait en 2021


La population bénéficiant d’un TAVI est à haut risque
hémorragique et ischémique.

0 Les recommandations actuelles concernant le traite-


Résultats principaux
ment post-TAVI sont limitées, à faible niveau de preuves
et basées sur des registres observationnels et sur l’opi-
nion d’experts.
Anticoagulation orale seule Anticoagulation orale + clopidogrel Le traitement anticoagulant au long cours est un
(n = 164) (n = 162)
facteur prédictif de mortalité à long terme, l’adjonction
d’un traitement antiplaquettaire (mono ou bithérapie),
Figure 5. POPular TAVI : taux de saignements à 1 an selon le groupe(7). majore ce risque.
Les AVK sont efficaces dans le traitement curatif des
pirine pendant 3 mois versus de cette étude, l’usage d’un AOD APT) ; HALT.
clopidogrel (75 mg) associé à (même à faible dose) en post-TAVI, – ENVISAGE TAVI-AF comparant
une faible dose d’aspirine pen- en l’absence d’indication pour une l’édoxaban (Daiichi Sankyo) aux La monothérapie antiagrégante par aspirine réduit
dant 3 mois, chez des patients anticoagulation orale, ne peut AVK. le risque hémorragique sans effet sur la mortalité ou les
n’ayant pas d’indication à un être recommandé et reste pure- – WATCH-TAVR comparera chez complications ischémiques en comparaison d’une bithé-
traitement anticoagulant. ment empirique à ce jour. les patients en FA à haut risque rapie antiagrégante en post-TAVI.
L’étude a été stoppée prématu- Des réponses concernant la hémorragique, la fermeture de
rément en raison du taux de place des AOD par rapport aux l’auricule gauche par le système En l’absence d’indication d’anticoagulant, le traite-
décès (resp. 7,7 % vs 4,6 %) et AVK, chez les patients ayant une WATCHMAN™ (Boston Scientific) ment par AOD, même à faible dose, n’est pas indiqué à
de complications thrombo- indication d’anticoagulation au traitement médical. l’heure actuelle. Chez les patients en FA, la place de ces
emboliques (resp. 12,7 % vs sont en attente des résultats des nouvelles molécules reste à définir en comparaison des
9,5 %), supérieurs dans le groupe études suivantes : Références AVK, dans l’attente des résultats prochains des études
AOD, sans explication valide – ATLANTIS comparant l’apixa-
concernant cette surmortalité. ban (Bristol Myers-Squibb) au 1. Cribier A et al. Circulation 2002 ; 106 :
randomisées.
Dans ces conditions et à la lumière traitement standard (AVK ou 3006-8.

LU POUR VOUS O. Varenne


Hôpital Cochin, Paris

Mortalité des patients avec STEMI sans facteurs de risque Comparaison OCT, IVUS et angiographie
modifiables pour guider l’implantation des stents

L D
a cardiologie cible les facteurs avec au moins un de ces facteurs de ans l’étude ILUMIEN III : OPTI- Cependant, à 12 mois, l’OCT ne per-
de risque modifiables chez les risque (HR : 1,47 ; IC 95 % : 1,37-1,57 ; MIZE PCI, parmi les 450 patients met pas de réduction du taux de TLF
patients après un SCA (HTA, p < 0,0001). L’augmentation de avec lésions coronaires traitées (OCT : 2,0 % ; IVUS : 3,7 % ; angio-
hypercholestérolémie, tabac). SWE- mortalité persiste après ajustement par angioplastie, l’OCT améliore l’ex- graphie : 1,4 %), ni du taux de MACE
DEHEART a analysé les données de pour l’âge, le sexe, la FEVG, la créa- pansion du stent et réduit les risques (OCT : 9,8 % ; IVUS : 9,1 % ; angio :
patients avec primo-infarctus et ne tinine et la tension artérielle. de dissection et de malapposition 7,9 %).
présentant pas de facteurs de risque par rapport au contrôle par IVUS ou
modifiables. Les patients sans facteurs de risque angiographie seule. Le guidage du geste d’angio-
Le critère primaire était la mortalité qui font un STEMI ont une surmor- plastie par l’OCT ne permet pas
à 30 jours. talité par rapport à ceux ayant au d’amélioration du pronostic cli-
Entre 2005 et 2018, 9 228 (14,9 %) moins un facteur de risque. Le sur- nique des patients souffrant de
des 62 048 patients avec STEMI ou de bêtabloquants à la sortie. risque est atténué par les traite- lésions coronaires (relativement
ne présentaient pas de facteurs Après 30 jours, les patients sans ments recommandés dans le STEMI. simples).
de risque modifiables. Les patients facteurs de risque modifiables
sans facteurs de risque recevaient avaient une mortalité cardiovascu- Figtree GA et al. The Lancet 2021 ; 397 : Ali Z et al. EuroIntervention 2021 ; 16 (13) :
moins de statines, moins d’IEC/ARA2, laire supérieure à celle des patients 1085-94 1092-9.

| N°53 | Mars 20 21 | 25
LA LETTRE DU

Hypoxémie et foramen ovale perméable :


diagnostic et prise en charge
A. GOMMEAUX, A. MANCHUELLE, B. VAQUETTE,
Hôpital Privé du Bois-Bernard

Une hypoxémie peut s’accompagner de la présence d’un


foramen ovale perméable (FOP). La fermeture percutanée
du FOP représente la plus ancienne indication et concerne
environ 200 à 300 patients par an en France.
Ce syndrome prend parfois la forme caricaturale d’une
platypnée-orthodéoxie mais aussi d’une dyspnée banale
qui devra faire rechercher un FOP et faire envisager la
possibilité de formes non diagnostiquées.
La reconnaissance de la présence d’un FOP dans ce Figure 1.
syndrome est d’autant plus importante que la fermeture FOP avant
fermeture :
percutanée représente un traitement souvent simple et mobilité
très efficace. septale avec
Nous proposons dans cet article de revoir les éléments anévrisme
du septum
cliniques et thérapeutiques de ce syndrome au travers interauriculaire
d’un cas clinique. (ASIA).

M
onsieur FD, 90 ans, est confirmée par une écho-
sans antécédents cardiographie retrouvant un
notables, présente passage immédiat et massif
après avoir aidé son épouse à droit-gauche lors du test aux
se relever lors d’une chute, une bulles (figure 1).
dyspnée brutale et sévère s’asso- L’échographie transœsopha-
ciant par ailleurs à une douleur gienne (ETO) perprocédure
inguinale gauche. confirme ce diagnostic avec
On constate à son arrivée aux mobilité de la fosse ovale provo-
urgences une hypoxémie impor- quée par l’anévrisme aortique.
tante avec effet shunt nécessi- La fermeture percutanée ne pose
tant une ventilation au masque aucun problème avec une pro-
à 15 l/min ; il existe également thèse Figulla Flex uniforme 26 et
une énorme hernie étranglée permet de prendre en charge la
inguinale gauche. hernie inguinale étranglée dans
Un angioscanner thoracique éli- les suites immédiates du geste
mine une embolie pulmonaire (figure 2).
et révèle un anévrisme de l’aorte Le patient sort 48 h plus tard en Figure 2.
thoracique de 60 mm. refusant la prise en charge de FOP post-
L’ouverture d’un foramen ovale son anévrisme thoracique. procédure.

Tableau. Caractéristiques des différents types de shunts droit-gauche. Particularités


de la prise en charge
Shunt intracardiaque Shunt intracardiaque Shunt Shunt Syndrome percutanée du FOP
avec élévation des sans élévation intrapulmonaire intrapulmonaire hépatopulmonaire dans ce cadre
pressions droites des pressions droites précapillaire alvéolaire
Syndrome Habituel dans les cas Classique surtout • Patients plus âgés avec de
Habituel nombreuses comorbidités.
platypnée-orthodéoxie Non habituel de réouverture d’un FO si lésions prédominant Rarement décrit
(environ 90 % des cas) • Survenue parfois très rapide
après pneumonectomie aux bases
des symptômes.
P(A-a)O2 sous FiO2, Augmenté Augmenté, surtout Augmenté Augmenté Augmenté ou normal
100 % en position assise • FOP souvent large avec septum
très mobile.
Passage des microbulles • Angulation parfois importante
des cavités droites Précoce : immédiat ou Précoce : immédiat ou Tardif : après 3 à 6 cycles Aucun Tardif : après 3 à 6 cycles pour le franchissement du cou-
aux cavités gauches avant 3 cycles cardiaques avant 3 cycles cardiaques cardiaques cardiaques loir du FOP.
à l’échocardiographie
Fixation extra- Ces dernières caractéristiques
pulmonaire d’isotopes Oui Oui Oui Oui Oui inciteront à l’utilisation de pro-
à la scintigraphie thèses larges à disque identique
pulmonaire versant gauche et droite.
FO : foramen ovale ; P(A-a)O2 : gradient alvéoloartériel en oxygène.

| N°53 | Mars 20 21 | 26
LA LETTRE DU
Éléments diagnostiques certain nombre de pathologies :
HTAP primitive, BPCO et patho- VC8
L’hypoxémie est une baisse (SaO2 logies pulmonaires amenant
< 90 % ou PaO2 < 60 mmHg) de à une HTAP secondaire (BPCO, A B C
l’oxygène sanguin à l’exercice ou embolie pulmonaire, syndrome
au repos. d’apnée du sommeil).
L’apparition d’une hypoxémie OD OG
invalidante va faire rechercher Cette augmentation de pres-
un shunt droit-gauche, un dépis- sions droites doit faire discuter
tage de FOP sera évoqué dans ce la fermeture du FOP (fréquem-
contexte (tableau). ment retrouvé dans 20 à 30 %
des cas), mais dont la partici- AO
• Diagnostic de shunt pation au shunt doit être éva-
droit-gauche (DG) luée. La présence d’une HTAP VCI
représente même souvent une
Réalisé par un test d’hypoxie, on contre-indication à la fermeture
parle de shunt vrai si la PaO2 est en raison du risque d’augmenta-
D E F
inférieure à 500 mmHg après 30 tion des pressions droites.
min de ventilation spontanée en Le cathétérisme droit prend toute
O2 pur. sa valeur dans cette situation cli-
nique et fera partie du bilan en
• Diagnostic de FOP cas de doute sur le niveau de pres-
sions droites. Il permettra une
Il repose sur la présence d’un évaluation exacte des pressions
shunt à l’étage auriculaire droites en particulier dans le cadre
mis en évidence par échogra- de formes non caricaturales et de
phie transthoracique (ETT ) pathologies pulmonaires sous-
avec épreuve de contraste ou jacentes. Des mesures de SaO2
par échographie transœsopha- dans l’oreillette gauche et dans les Figure 3. Mécanismes de shunt DG.
gienne. On parle de shunt intra- veines pulmonaires pourront être
cardiaque significatif quand le réalisées dans le même temps.
test aux microbulles retrouve Le Doppler transcrânien peut
un passage immédiat ou précoce aussi être utilisé dans ce cadre. – horizontalisation de la cloison breux mais confirment son le cadre des syndromes d’apnée
(< 3 cycles cardiaques). Ce test interauriculaire : cyphose, doli- excellente efficacité dans le du sommeil très désaturants.
permet de le différencier des •M
 écanismes de shunt DG cho-aorte (figure 3, B) ; syndrome de platypnée-ortho-
shunts intrapulmonaires préca- intracardiaques – hypermobilité de la cloison déoxie ou apparentés.
pillaires ou alvéolaires du syn- à pressions droites interauriculaire avec soulève- Pour en savoir plus
drome hépatopulmonaire. La normales ment de la membrane de la On remarquera le faible nombre
méthodologie de ce test est par- fosse ovale (effet spinnaker) de patients étudiés dans cette • Aubry P, Brochet E, Juliard JM. Sep-
fois discutée : utilisation de la La physiopathologie de ce shunt retrouvée en présence d’un ASIA indication (figure 4). tum auriculaire normal et patholo-
voie fémorale et non brachiale, est plutôt définie par un phéno- ou d’un refoulement par une gique. Éditions FM ; 2009
variabilité positionnelle utilisant mène de flux que de pression, aorte dilatée (figure 3, E et F). Les résultats dans le cadre de la • Meneveau N. Fermeture FOP et hy-
une table de tilt test. généré par l’énergie cinétique Ces trois mécanismes parti- désaturation à l’effort de la fer- poxie. Présentation GRCI 2019.
du retour veineux (avant tout cipent à des degrés divers dans meture de FOP sont à considérer • Pristipino C et al. EuroIntervention
• Évaluation du niveau de la veine cave inférieure). Ceci ce syndrome. avec réserve de même que dans 2021 ; doi: 10.4244/EIJ-D-20-00785
de pressions droites explique un certain nombre de
situations cliniques rencontrées Résultats
La mise en évidence d’un shunt dans ce syndrome : de la fermeture
droit-gauche à l’étage cardiaque – rapprochement anatomique percutanée de FOP CONCLUSION
va devoir faire évaluer le niveau entre le foramen ovale et le dans l’hypoxémie
de pressions droites. La présence retour veineux : valve d’Eustachi,
de pressions droites élevées per- paralysie phrénique, pneumec- Les résultats de registres dans
mettra d’intégrer ce shunt à un tomie gauche (figure 3, A) ; cette indication sont peu nom- La fermeture des FOP dans le syndrome de platypnée-
orthodéoxie est efficace et incite à reconnaître cette
pathologie de façon précoce, y compris dans des formes
78 patients Avant cliniques moins caricaturales.
Après
Les résultats proviennent de registres peu nombreux
76 fermetures 2 échecs
réussies et de petite taille sur une pathologie peu fréquente
40 mais dont la fréquence est sans doute sous-estimée.
11 perdus 65 patients suivis
Population, %

de vue (15 ± 12 mois) 30


La procédure de fermeture percutanée dans ce cadre
20 a quelques particularités qui la différencient de la
4 complications 9 décès sans
dues rapport avec
10
fermeture dans le cadre neurologique.
à la procédure la procédure

0 La mise en place d’un registre français dans le cadre


1 thrombus 2 fibrillations 1 fistule 2 décès 9 décès
0 1 2 3 4
gauche atriales aorto-atriale précoces tardifs Dyspnée (grades)
des fermetures de FOP permettra une meilleure com-
préhension de la prise en charge de cette pathologie.
Figure 4. Fermeture de FOP et SPO : résultats du registre multicentrique français (d’après Guerin P et al. Cardiovasc Interv Radiol
2005 ; 28 : 164-68.).

| N°53 | Mars 20 21 | 27
CAS CLINIQUE

Surfer les vagues les plus hostiles


avec la technique RotaWave
C. TROUILLET, F. MOULIN, C. CHRISTOPHE,
Hôpital Clinique Claude Bernard, Metz

Voici le cas d’un patient de 68 ans, présentant une lésion


très serrée massivement calcifiée du 2e coude de la coro-
naire droite.

L
e contexte est celui d’un Afin de limiter le risque de
patient polyvasculaire, blocage de fraise (lésion sub-
tabagique massif toujours occlusive, siégeant au niveau
actif mais sous traitement d’une angulation), nous choi-
médical optimal, artéritique, en sissons de démarrer l’abrasion
attente de revascularisation des avec la plus petite fraise de
membres inférieurs (MI), ayant Rotablator™ (1,25 mm, Boston
initié une cardiopathie isché- Scientific). Plusieurs minutes de
mique en 2005, et réalisant un fraisage progressif sont néces-
contrôle coronarographique saires pour permettre le pas-
dans le cadre du bilan préopé- sage de la fraise et le polissage
ratoire. (absence de chute de vitesse)
L’analyse de la coronarographie (photo 3).
et l’atteinte monotronculaire Pour poursuivre le debulking,
nous fait retenir une stratégie de nous optons d’emblée pour l’uti-
revascularisation. Malgré un bon lisation d’une seconde fraise de
support par un cathéter guide plus gros diamètre (1,75 mm).
AL1 6 F, le plus petit ballon (Sap- En effet, le diamètre de l’artère
phire® 1,0 mm, CSI) ainsi que le est estimé entre 3,5 et 4 mm
microcathéter ne franchissent (ratio fraise/artère recommandé Photo 1.
pas la zone de sténose (photo 1). > 0,5). Ceci permet au ballon de
Devant l’aspect massif et cir- prédilatation de franchir cette Nous envisageons alors les deux lation du 2e coude de la CD. Par • Compléter par une technique
conférentiel des calcifications, fois la sténose. options suivantes : ailleurs, la probabilité d’amé- de « modulation de plaque » par
et le caractère très serré de Mais malgré des inflations pro- liorer l’empreinte résiduelle le biais d’ondes de choc acous-
la sténose, une athérectomie longées d’un ballon non com- • Poursuivre le debulking avec est limitée, car il semble que tiques ShockWave. Cette straté-
rotationnelle est décidée en pre- pliant (NC) de 3,0 mm puis une plus grosse fraise : 2,0, c’est surtout l’angulation qui gie sécuritaire, devrait permettre
mière intention (photo 2). 3,5 mm de diamètre, une forte voire 2,5 mm de diamètre : empêche le debulking complet par la transmission des ondes
Le microcathéter est avancé empreinte persiste avec un mais cette option est agres- sur la concavité de l’angulation. de choc acoustiques d’atteindre
au maximum, permettant au aspect typique en « diabolo », sive et non dénuée de risques Enfin, cela nécessiterait de pas- la zone cible, et de fragmenter
ROTAWire™ (Boston Scientific) prédisant une sous-expansion de perforation, du fait du siège ser à des cathéters guide de les calcifications dans la conca-
de franchir la lésion. majeure du stent (photos 4 et 5). de la calcification dans l’angu- 7 F voire 8 F. vité de l’angulation, permettant

Photo 2. Photo 3.

| N°53 | Mars 20 21 | 28
CAS CLINIQUE

Photo 4. Photo 5.

Photo 6. Photo 7.

ainsi une expansion satisfaisante


du ballon puis du stent. La limite
de cette technique est cepen-
dant l’accessibilité du ballon sur
la zone résistante, le profil de
celui-ci étant conditionné notam-
ment par la présence des deux
émetteurs d’ondes, ce qui néces-
site impérativement une pré-
dilatation au ballon NC de
diamètre équivalent au ballon
de ShockWave choisi. Elle est
par ailleurs réalisable en 6 F.
Grâce à la préparation de la lésion
par le Rotablator™, un ballon de
ShockWave est acheminé sans
difficulté jusqu’à la lésion, et les
8 séries de 10 impulsions à 30
secondes d’intervalle, ballon gonflé
à 4, puis 6 atm, sont délivrées, avec,
dès la 3e série une levée spectacu-
laire de l’empreinte en regard des
calcifications massives (photo 6). Figure 1. Technique abrasive par Rotablator™.

| N°53 | Mars 20 21 | 29
CAS CLINIQUE
Pour terminer la procédure, une
nouvelle prédilatation au ballon
de 3,5 mm à 16 atm est réalisée,
sans empreinte résiduelle signi-
ficative, et le stent actif de 4,0 x
24 mm est déployé, puis post-
dilaté au ballon NC de 4 mm.
Une angioplastie du 1er segment
est également réalisée dans le
même temps. Le résultat final
est satisfaisant (photo 7).

Ce cas didactique démontre bien


la complémentarité des deux
techniques sur certaines lésions
résistantes.

Jusqu’à présent, il était néces-


saire de recourir à une technique
abrasive d’athérectomie rotation-
nelle pour permettre au maté-
riel de franchir la lésion (figure 1),
puis dans un deuxième temps, Figure 2. Technique de modulation de plaque par ShockWave.
une technique de modulation de
plaque par ondes de choc acous- Cette approche hybride a déjà tables après Rotablator™ du fait des lésions résistantes, avec niques d’imagerie endocoronaire
tiques (ShockWave, figure 2) était été décrite par quelques équipes d’une empreinte résiduelle signi- selon l’analyse fine de l’angio- (IVUS ou OCT), un algorithme
nécessaire afin de lever l’em- européennes comme sûre et ficative(1-3). graphie : la « palpation » de de prise en charge possible,
preinte résiduelle dans la conca- optimale en termes de résultats, Ainsi, le cardiologue interven- la plaque par les ballons de co m m e c e l u i p ro p o s é p a r
vité de la zone d’angulation, non dans des cas spécifiques de tionnel a aujourd’hui plusieurs prédilatation, l’analyse en- l’équipe de C. Sorini Dini (4) ,
obtenue par le Rotablator™. lésions résistantes non dila- cordes à son arc dans le cadre doluminale (±) par des tech- avec au centre de celui-ci,

Figure 3. Algorithme décisionnel pour le traitement des lésions coronaires calcifiées.

| N°53 | Mars 20 21 | 30
CAS CLINIQUE
pour les lésions les plus et une anticipation des poten- site d’avoir pu franchir et
complexes, deux techniques de tielles complications avec une prédilater la lésion par des bal- CONCLUSION
choix qu’il semble indispensable analyse rigoureuse de l’anato- lons non compliants, afin de
de maîtriser et d’intégrer à la mie (angulations notamment). permettre le franchissement
« caisse à outils » de son cathlab du ballon de lithotripsie. Elle Dans les cas les plus complexes, il est possible,
(figure 3). LE SHOCKWAVE est onéreuse et à ce jour n’est comme il avait été décrit dans la technique hybride
pas remboursée en France Raser technique(5) associant Rotablator™ et laser, de
LE ROTABLATOR™ Technique basée sur la litho- (mais l’est depuis peu aux États- combiner les deux techniques en cas de résultat insuffi-
tripsie, il s’agit de modulation Unis).
Cette technique abrasive d’athé- de plaque par ondes de choc
sant après athérectomie, ou d’échec de franchissement
rectomie est à privilégier en acoustiques. Cette technique va Références du ballon de lithotripsie.
cas de lésions infranchissables permettre de fragmenter la Ainsi, dans certains cas de lésions complexes résis-
m a s s i ve m e nt c a l c i f i é e s . I l charge calcique, avec d’excellents 1. Aznaouridis K et al. J Invasive Car- tantes, la technique couplée du RotaWave ou Rotatri-
a l’avantage d’avoir obtenu résultats dans le domaine coro- diol 2020 ; 32 (6) : E175.
récemment le remboursement naire, mais aussi dans l’an- psy (Rotablator™ + ShockWave) permet de surfer de
2. Ielasi A et al. Cardiovasc Revasc Med
en France, mais l’inconvénient gioplastie périphérique, et 2019 ; doi.org/10.1016/j.carrev.2019.12.023. manière harmonieuse et sûre sur la vague d’une lésion
d’avoir un risque de complica- également le domaine de la 3. Jurado-Román A et al. JACC Cardio- angulée massivement calcifiée, en abrasant les calcifi-
tions graves (blocage de fraise, cardiologie structurelle en ren- vasc Interv 2019 ; 12 (15) : e127-e129. cations centrales puis en brisant les calcifications rési-
perforation coronaire notam- dant possible certains abords 4. Sorini Dini C et al. Interv Cardiol duelles dans les couches médiales, à l’origine de zones
ment) et requiert par consé- fémoraux complexes. Elle a 2019 ; 14 (3) : 154-63. de résistance.
quent une cer taine courbe l’avantage d’être sûre et simple 5. Egred M. Catheter Cardiovasc Interv
d’apprentissage, une expérience, d ’u t i l i s at i o n , m a i s n é c e s - 2012 ; 79 (6) : 1009-12.

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vier 2021 dans EUROPACE. Il s’agit d’un registre rétrospec- 100 % de chitosan. Elle permet de stimuler l’hémostase sélection des vaisseaux est facilitée grâce au contrôle du
tif et prospectif national incluant 1 157 patients de réduisant ainsi le temps de compression et permettant torque de 1 sur 1, tout en maintenant une bonne capacité
88 centres investigateurs. Une des spécificités de cette une fermeture des points de ponction de manière non de glisse grâce au revêtement hydrophile. L’extrémité dis-
étude était l’envoi d’un questionnaire de qualité de vie invasive. La compresse est disponible en 3 tailles : 2,5 x tale est souple, elle peut être formée, reformée selon le
aux patients équipés du gilet défibrillateur portable. 2,5 cm pour l’accès radial, 3,5 x 3,5 cm pour l’accès humé- souhait de l’opérateur. Ce guide combine sécurité, durabi-
Parmi les 200 patients qui ont répondu au questionnaire, ral et les petits points de ponctions fémoraux (4 F par lité et glisse. Disponible de 150 à 300 cm en courbure J ou
plus de 85 % ont déclaré être plus conscients de la gravité exemple) et 5 x 5 cm pour les autres accès fémoraux. angulée.

| N°53 | Mars 20 21 | 31
O. Varenne
LU POUR VOUS Hôpital Cochin, Paris

Insuffisance mitrale fonctionnelle : DES à polymères biodégradables ou durables dans


modifications de la forme des anneaux mitraux le STEMI

M L’
AVERIC est une étude prospective, non tamponnade, insuffisance rénale aiguë) à 30 étude BIOSTEMI comparait les DES à
randomisée, testant la sécurité à 1 an jours et à 1 an était de 4,4 % (IC 95 % : 1,5- polymères biodégradables (BP-SES, n =
du système ARTO dans le traitement des 16,6) et 17,8 % (IC 95 % : 9,3-32,4). Une com- 649) aux DES à polymères durables (DP-
fuites mitrales fonctionnelles. Les 45 patients plication périprocédurale est survenue chez 7 EES, n = 651) chez les patients souffrant d’un
éligibles avaient une insuffisance cardiaque patients (15,5 % ; IC 95 % : 6,5-29,5). Parmi les STEMI. Ces derniers devaient être traités par
systolique en classe NYHA III-IV, avec une fuite 24 patients avec IM 3+/4+ initialement, seuls 5 angioplastie primaire dans les 24 heures des
mitrale grade 2+ malgré un traitement médi- (13,9 %) et 3 (8,3 %) patients sont restés grade symptômes.
cal optimal. 3+/4+ à 30 jours et 1 an (p < 0,0001). Le dia- Le critère primaire, le TLF (décès cardiaques,
Le critère primaire (décès, AVC, IDM, chirurgie, mètre antéropostérieur de l’anneau a diminué IDM lié à l’artère traitée et TLR) à 2 ans est sur-
de 41,4 mm à 36,0 et 35,3 mm à 30 jours et 1 an venu chez 33 patients (5,1 %) traités par BP-SES
respectivement (p < 0,0001). Les 25 patients et 53 patients (8,1 %) traités par DP-EES (RR : Chez les patients souffrant de STEMI et trai-
(69,4 %) en NYHA classe III/IV initialement, 0,58), principalement lié à une réduction du tés par angioplastie primaire, les BP-SES
n’étaient plus que 9 (25,0 %) à 30 jours et 8 TLR chez les patients traités par BP-SES (2,5 % sont supérieurs aux DP-EES en termes de
(22,2 %) à 1 an postprocédure (p < 0,0001). vs 5,1 % ; RR : 0,52). Aucune différence n’a TLF, principalement du fait d’un bénéfice
été observée entre les deux groupes en termes sur le TLR à 2 ans.
Le système percutané de réparation de la de décès cardiaques, d’IDM et de thromboses
valve mitrale ARTO est efficace et sûr pour de stents Pilgrim T et al. JACC Interv 2021 ; 14 (6) : 639-48.
réduire les insuffisances mitrales fonction-
nelles à 1 an.

Worthley S et al. EuroIntervention 2021; 16 : 1106-13.


Réparation percutanée de la valve tricuspide
avec le système Cardioband
Évaluation de la mortalité à 30 jours après TAVI
L
es régurgitations tricuspides sont associées insuffisances tricuspides (IT) fonctionnelles au
transfémoral à une augmentation des taux de morbi-
mortalité. Les résultats à 2 ans de l’étude
moins modérées chez 30 patients symptoma-
tiques sont rapportés.
TRI-REPAIR sur le système Cardioband dans les La plupart des patients étaient en classe NYHA

C
ette étude analyse les données des III-IV avec une FEVG moyenne de 58 %. Le
patients inclus dans le vaste registre STS/ taux de succès de la technique était de 100 %.
ACC TVT et traités par TAVI pour sténose Après 2 ans, 8 patients sont décédés. L’écho-
aortique serrée entre 2015 et 2018. graphie montrait une réduction du diamètre
Un total de 106 749 patients étaient inclus de l’anneau (de 16 %) ; 72 % des patients
dans ce registre. Un TAVI était réalisé par voie avaient une diminution de la sévérité de leur
transfémorale chez 92,3 % des patients. À IT et 82 % étaient en classe NYHA I-II.
30 jours de l’implantation, 2 137 patients
étaient décédés (2,2 %) dont 623 (29 %) en Le système Cardioband permet d’obte-
dehors de l’hôpital. En analyse multivariée, nir des résultats encourageants avec une
l’âge, une faible surface corporelle, une FEVG La mortalité après TAVI transfémoral réduction importante de l’IT fonctionnelle
basse, une anémie, une FA ou un flutter, une à 30 jours est de 2,2 %. Plusieurs facteurs à 2 ans et une amélioration de la qualité
maladie pulmonaire, l’utilisation d’oxygène sont associés à une surmortalité. de vie et de la capacité à l’effort.
à domicile, la réalisation du TAVI en urgence,
sont indépendamment associés à une sur- Anwaruddin S et al. JACC Cardiovasc Interv 2021 ; 14 (3) : Nickenig G et al. EuroIntervention 2021 ; 16 : e1264-
mortalité. 261-74. 71.

Effet du nitrite de sodium COAPT : impact d’une FA sur les résultats


dans les arrêts cardiaques extrahospitaliers des procédures MitraClip

C C
et essai randomisé a inclus 1 502 patients avaient tous une fibrillation ventriculaire ini- ette étude a évalué l’impact d’une fibrilla- de plus gros orifices mitraux et des IM simi-
souffrant d’un arrêt cardiaque extrahos- tiale. tion atriale (FA) sur le bénéfice d’une répa- laires aux patients sans FA (n = 287).
pitalier, répartis entre 45 mg ou 60 mg Le critère primaire d’évaluation était la survie ration mitrale percutanée par MitraClip. Le critère décès et hospitalisation pour insuf-
de nitrite de sodium ou un placebo, durant hospitalière ; 205 patients (41 %) du groupe Les patients de COAPT qui avaient été stratifiés fisance cardiaque était plus fréquent à 2 ans
la réanimation préhospitalière. Les patients 45 mg, 212 patients (43 %) du groupe 60 mg comme souffrant de FA (n = 327) étaient plus chez les patients avec FA (HR : 1,32 ; IC 95 % :
et 218 patients (44 %) du groupe placebo ont âgés, et plus souvent des hommes. Ils avaient 1,06-1,64 ; p = 0,01).
survécu sans différence entre les trois groupes une meilleure FEVG, de plus grosses oreillettes,
de patients Par rapport au traitement médical, le Mitra-
Clip réduit les décès et hospitalisations pour
L’administration de nitrite de sodium, insuffisance cardiaque également chez les
durant la réanimation préhospitalière des patients avec FA (HR : 0,61 ; IC 95 % : 0,46-
patients ayant présenté un arrêt cardiaque 0,82), mais aussi le risque d’AVC (HR : 0,18 ;
extrahospitalier, n’est pas associée à une IC 95 % : 0,04–0,86).
amélioration du pronostic vital.
Gertz ZM et al. Circulation Cardiovasc Interv 2021 ;
Kim F et al. JAMA 2021 ; 325 : 138-45. doi: 10.1161/CIRCINTERVENTIONS.120.010300.

| N°53 | Mars 20 21 | 32
PARAMÉDICAL

La check list sécurité du patient


en cardiologie interventionnelle
M. LESPES, Hôpital Henri Mondor, Créteil En effet, cette procédure est sus- tion croisée de critères essentiels de renseignements du Samu).
ceptible d’intercepter et prévenir avant et après toute procédure. En cas d’absence totale de ren-
Dans le domaine de la santé, la sécurité du patient a pour nombre d’événements indési- Ainsi, elle doit être effectuée par seignements, certains items
rables associés aux soins en sec- l’ensemble de l’équipe (méde- n’ayant pas pu être renseignés
objectif de réduire le nombre d’événements indésirables teur interventionnel. cins et paramédicaux), un coor- seront justifiés par l’équipe.
lié aux soins. On appelle événement indésirable tout acci- Son principe repose sur les donnateur est chargé de remplir
dent inattendu qui perturbe ou retarde le processus de bonnes pratiques de sécurité le document qui sera validé et À QUOI SERT-ELLE ?
soin, ou influe directement sur la santé du patient. Ces d’une activité à risque se basant signé par le médecin au final
sur une liste de points critiques afin que la procédure puisse Bien utilisée, la check-list sécurité
événements peuvent être plus ou moins graves et plus ou
identifiés permettant de vérifier avoir lieu (GO et NO GO). Si est une fiche sanitaire du patient.
moins évitables. que les actions préventives préa- malgré un item important non
lablement définies ont bien été conforme le médecin juge que Avant l’examen

L
e rapport de la National sence de vérification, de coordi- effectuées(2). la procédure peut avoir lieu, une
Academy of Medicine (NAM, nation ou de communication. Le justification écrite et signée est Elle permet de renseigner les
anciennement IOM) To Err plus souvent ils résultent d’une DÉFINITION alors requise. critères importants tels que
is Human : Building a Safer carence de culture commune de DE LA CHECK-LIST En cas de prise en charge d’ur- l’identité du patient, l’exa-
Health System, a démontré que sécurité(1). gence (par exemple Samu), il men prévu, le site opératoire,
la cause de ces événements est Depuis 2010, la Haute Autorité Selon la HAS, la check-list sécu- importe d’essayer au maximum le consentement éclairé, les trai-
rarement liée au manque de de Santé (HAS) a défini la check- rité du patient en secteur inter- de recueillir des informations tements (dont l’anticoagulation
connaissance des profession- list comme une pratique exigible ventionnel est un partage des concernant le patient par tous ou les traitements antiagrégants,
nels mais le plus souvent aux prioritaire (PEP) dans le cadre de informations concernant le les moyens (interrogatoire de la etc.), les allergies, le jeûne, l’in-
défauts d’organisation, d’ab- la certification de la HAS. patient, permettant une vérifica- famille si elle est présente, fiche suffisance rénale, le risque infec-

Figure. Check-list sécurité du patient validé par la SFC.

| N°53 | Mars 20 21 | 34
PARAMÉDICAL

tieux et de radiation (grossesse, interventionnelle mais aucune C’est dans ce contexte que le ment en nous félicitant de ce Références
par ex.), ainsi que l’équipement des deux n’était appropriée à Collège des paramédicaux de travail et nous autorisant à la
et le matériel de la salle. la cardiologie interventionnelle. la Société française de cardio- diffuser largement par tous les 1. Michel LA. Acta Chirurgica Belgica
En effet, les items présents dans logie (SFC) a effectué un tra- moyens dont nous disposions 2010 ; 110 : 423-31.
Après l’examen chacune de ces check-list ne vail sur une check-list sécurité du (réseaux professionnels, carnets 2. Haute Autorité de Santé : www.
correspondaient pas en tota- patient spécifique à la cardiologie d’adresses, site internet, etc.). has-sante.fr.
Elle détaille tous les critères lité à la réalité d’une activité de interventionnelle concernant l’hé- Elle est maintenant disponible 3. Société Française de Cardiologie :
essentiels de la procédure, salle de cathétérisme cardiaque : modynamique et la rythmologie. ainsi que son mode d’emploi www.sfcardio.fr, https://sfcardio.fr/
notamment les événements elles ne permettaient pas de Plusieurs paramédicaux issus pour favoriser son utilisation publication/check-list-securite-du-
indésirables, les prescriptions « couvrir » tous les critères de divers horizons (public/privé, sur le site internet de la Société patient-en-cardiologie-intervention-
lors de l’examen, la traçabilité essentiels et étaient donc peu hôpital/clinique, CHU, etc.) se française de cardiologie(3). nelle.
du matériel, l’archivage de l’exa- spécifiques à ce domaine . sont ainsi mis au travail en par-
men, les données dosimétriques Pour celle du bloc opératoire tageant leurs différents points
et de contraste et les transmis- les items de radiation et d’in- de vue.
sions. suffisance rénale sont absents, Après 3 années de travail, une
Elle améliore ainsi la transmis- pour celle de radiologie inter- nouvelle check-list a été élabo-
sion des informations essen- ventionnelle, les items de rée en tenant compte de la cohé-
tielles concernant le patient tout voie d’abord chirurgicale sont rence vis-à-vis de nos instances REVUE DE CARDIOLOGIE INTERVENTIONNELLE
en garantissant en permanence absents, et dans les deux le et tutelles, mais aussi d’autres
sa sécurité. consentement éclairé n’est pas critères : elle doit être simple à
La check-list est un outil simple mentionné, tout comme la par- utiliser, fonctionnelle et adaptée Édité par AXIS Santé
et efficace des contrôles à effec- tie pédiatrie. à la réalité du terrain. Une fois ce 56, bd de la Mission Marchand - 92400 Courbevoie - Tél. : 01 47 55 31 41
tuer afin d’améliorer le travail Or, la HAS préconise, afin de travail réalisé, elle a été testée cathlab@axis-sante.com
de l’équipe et la communication favoriser une meilleure utilisa- dans quelques services.
Rédacteurs en chef : Romain CADOR (Paris), Philippe DURAND (Paris)
interprofessionnelle. tion, de « l’adapter pour mieux Fin 2019, cette nouvelle check-
Il ne s’agit pas de la remplir de l’adopter ». list de cardiologie interven- Conseiller de la rédaction : Jean CHAPSAL (Paris)
façon systématique et passive La check-list de bloc opératoire tionnelle a été présentée au Comité éditorial : Alexandre AVRAN (Marignane),
et encore moins unilatérale. Elle est un document socle géné- président du GACI (Groupe Nicolas BOUDOU (Toulouse), Hervé FALTOT (Colmar),
doit être complétée par l’en- rique mais afin d’améliorer son athérome coronaire et cardiolo- Nicolas LHOEST (Strasbourg), Olivier VARENNE (Paris)
semble de l’équipe. appropriation, on peut l’adap- gie interventionnelle de la SFC),
Secrétariat de rédaction : Catherine LAVAUD
ter à la spécificité de la disci- puis après approbation, soumise
HISTOIRE pline sous réserve de respecter à la présidence de la SFC qui l’a Directeur de la publication : E. ELGOZI
DE SA CONCEPTION les items du document de la HAS validée. Réalisation : Code à P-E
considérés comme essentiels et Dernière étape, cette check-list Photos : Adobe Stock, DR.
Il existait déjà une check-list pour devant être vérifiés pour toute (figure) a été envoyée à la HAS
le bloc opératoire et la radiologie intervention. qui nous a répondu favorable-

Reproduction interdite de tous les articles sauf accord de la Direction. Directeur de la publication : E. Elgozi – Imprimerie de Compiègne, 2 av. Berthelot, BP 60524, 60 205 Compiègne.
1er trimestre 2021 – ISSN 1962-2740 – © AXIS Santé – Dépôt légal : 032021

| N°53 | Mars 20 21 | 35
Orsiro Mission DES ®

Mailles ultrafines1
Cliniquement prouvé2
Conçu pour améliorer la délivérabilité.3 NOUVEAU
Corps du cathéter
plus flexible
Comparaison de la délivérabilité d’Orsiro Mission pour une meilleure
versus les principaux concurrents trackabilité3

En termes de push3
NOUVEAU
+57%
Procédé
d’incrustation
du stent dans le
ballonnet
0 10 20 30 40 50
pour un meilleur
Force transmise (%) franchissement3

En termes de trackabilité3
-30%

0 0,2 0,4 0,6 0,8


Résistance (N)

En termes de capacité de franchissement3


-75%

0 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30


Résistance (N)

Orsiro Mission Synergy


Resolute Onyx Xience Sierra

1. 60 μm, stents 2,25-3,0 mm. - 80 μm, stents 3.5-4.0mm ; 2. Basé sur le


résultat du critère d’évaluation primaire de l’étude BIOFLOW-V Kandzari
D et al. Ultrathin Bioresorbable Polymer Sirolimus-Eluting Stents
versus Thin Durable Polymer Everolimus-Eluting Stents;J Am Coll
Cardiol. 2018 Dec 25;72(25):3287-3297 et de tous les résultats cliniques
NOUVEAU
Orsiro ( voir Brochure Clinique Orsiro). Les dispositifs ORSIRO et Embase
ORSIRO MISSION sont conçu sur la base de la même endoprothèse, les ergonomique
données cliniques et précliniques ORSIRO peuvent être extrapolées à
Orsiro Mission comme validé par la HAS dans son rapport du 16 juin pour une résistance
2020; 3. D’après les tests sur banc d’essai sur le push, la trackabilité et à la plicature
la capacité de franchissement (Rapport IIB 24-2018, Figure 112 page 79,
Figure 118 page 82 et Figure 119 page 83) en comparaison aux DES les
plus présents sur le marché français au Q2 2020 (Xience Sierra,
Resolute Onyx et Synergy). Orsiro Mission est une marque déposée du
groupe BIOTRONIK. Synergy est une marque déposée du groupe Boston
Scientific. Resolute Onyx est une marque déposée du groupe Medtronic.
Xience Sierra est une marque déposée du groupe Abbott.

Orsiro Mission est un dispositif médical de classe III, fabriqué par BIOTRONIK AG, et dont l’évaluation de la conformité a été réalisée par le BSI0297. Il est indiqué pour améliorer le diamètre luminal
coronaire chez les patients présentant une cardiopathie ischémique symptomatique en raison de lésions sténotiques discrètes de novo et de resténose intra-endoprothèse (longueur ≤ 40 mm) des
artères coronaires natives avec un diamètre du vaisseau de référence de 2,25 mm à 4,0 mm. Veuillez consulter la fiche technique pour ce qui concerne les caractéristiques et performances. Avant
toute utilisation, lire attentivement la notice. Orsiro Mission est pris en charge par les organismes d’Assurance Maladie.

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