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RESUME

L'utilisation adéquate des services de santé est importante pour l'amélioration de la


santé de la population. Avant de mener cette étude, nous avions constaté une faible
utilisation des services des soins curatifs dans la zone de santé de Karisimbi comme
indiquent bien ces chiffres : 38.8 % en 2008 ; 43.9 % en 2009 et 41% en 2010. C'est
dans ce cadre que cette étude a été menée afin de répondre à la question
fondamentale à savoir : quels sont les facteurs déterminant la faible utilisation des
services des soins curatifs dans cette zone. Pour y parvenir nous avons réalisé une
enquête-ménage au près de 372 ménages repartis en 10 aires de santé. Cette
étude est analytique transversale et les données recueillies ont été analysées grâce
au Test de Khi- carré de Pearson. Les logiciels comme MS Word et Excel ont été
utilisés pour la saisie et la mise forme des données. Ainsi après avoir enquêté,
dépouillé et analysé les données, nous avons abouti aux résultats suivants :

1. Les résultats liés aux facteurs socioculturels :

v Le niveau d'instruction du chef de ménage : 24.63% des enquêtés de niveau


primaire avaient utilisé le service contre 55.4% pour ceux qui dépassent le niveau
primaire. Cette variable a été révélée déterminante pour l'utilisation des services
curatifs ;

v La non appartenance à la mutuelle de santé : 86.15% des membres des mutuelles


de santé avaient utilisé le service contre 42.01% pour les non mutualistes.
Egalement cette variable est déterminante pour l'utilisation des services de santé.

v La confiance envers le personnel : 51.51% des enquêtés qui ont confiance envers
le personnel ont utilisé contre 49.08% pour ceux là qui n'ont pas confiance. Il n'y a
pas une relation significative entre les deux variables.

v L'automédication : Aucun individu n'a utilisé le service pour ceux là qui font recours
à l'automédication contre 185 soit 75.51% de ceux qui utilisent.

v La fréquentation de la médecine naturelle : Aucun individu n'a utilisé le service


pour ceux là qui font recours à la médecine naturelle contre 63.35% de ceux qui
utilisent.

2. Résultats liés aux facteurs socioéconomiques

v Le faible revenu du ménage : 44% des individus dont le revenu est inférieur au
coût des soins contre 54%pour ceux là dont le coût est supérieur au revenu du
ménage.

v Le coût des soins élevé : 44% des individus dont le coût est supérieur au revenu
du ménage ont utilisé le service contre 54% dont le coût est inférieur au revenu du
ménage.

v Le chômage : 22.82% des enquêtés chômeurs avaient utilisé contre 58.57% des
travailleurs. Toutes ces trois variables se sont montrées explicatives pour la faible
utilisation des services des soins.

3. Résultat lié aux facteurs démographiques

v La taille du ménage : Les ménages dont la taille est > à 6 ont utilisé le service à
32.02% contre 62.10% pour ceux- là dont la taille est < à 6.Elle influence aussi
l'utilisation des services de soins.

4. Résultats liés aux facteurs organisationnels, il s'agit de :

v Qualité des soins : Ceux qui affirment que la qualité est bonne ont utilisé à 49.38%
contre 50% pour ceux-là qui détestent la qualité des soins.

v Visites à domicile : Les bénéficiaires des visites à domicile ont utilisé les services à
44 .44% contre 52.43% des non bénéficiaires.

v Relais communautaires : Les bénéficiaires des visites des relais communautaires


ont utilisé les services à 53.84% contre 48.39 de non bénéficiaires. Il est à noter que
toutes ces trois variables ne se sont pas montrées déterminantes pour l'utilisation
des services.

ABSTRACT
The adequate use of the health services is important for the improvement of the
health of the population. Before leading this survey, we had noted a weak use of the
services of the curative care in the zone of health of Karisimbi as indicate these
numbers well: 38.8% in 2008; 43.9% in 2009 and 41% in 2010. It is in this setting
that this survey has been led in order to answer the fundamental question to know:
what are the factors determining the weak use of the services of the curative care in
this zone. To arrive there us achieved an investigate-household to the close to 372
households left in 10 areas of health. This survey is analytic transversal and the
introverted data have been analyzed thanks to the Test of Khi - square of Pearson.
The software as MS Word and Excel have been used for the seizure and the stake
forms some data. So after having investigated, stripped and analyzed the data, we
succeeded to the following results:

1. the results bound to the sociocultural factors:

"The level of instruction of the household chief: 24.63% of them investigated of


primary level had used the service against 55.4% for those that pass the primary
level. This variable has been revealed determining for the use of the curative
services;

"The non adherence to the mutual of health: 86.15% of the members of the mutual
of health had used the service against 42.01% for the non mutual. Also this variable
is determining for the use of the health services.

"The confidence towards the staff: 51.51% of them investigated that have confidence
towards the staff used against 49.08% for those there that doesn't have confidence.
There is not a meaningful relation between the two variables.

"The self-medication: No individual used the service for those there that makes
resort to the self-medication against 185 either 75.51% of those that use.

"The company of the natural medicine: No individual used the service for those there
that makes resort to the natural medicine against 63.35% of those that use.

2. results bound to the socio-economic factors

"The weak income of the household: 44% of the individuals whose income is lower
to the cost of the care against 54%pour those there whose cost is superior to the
income of the household.

"The cost of the care raised: 44% of the individuals whose cost is superior to the
income of the household used the service against 54% for those whose cost is lower
to the income of the household.

Unemployment: 22.82% of them investigated unemployed person had used against


58.57% of the workers. All these three variables appeared explanatory for the weak
use of the services of the care.

3. result bound to the demographic factors

"The size of the household: The households whose size is> to 6 used the service to
32.02% against 62.10% for those - there whose size is <to 6.Elle influences the use
of the services of care also.

4. results bound to the organizational factors, it is about of:

"Quality of the care: Those that affirm that the quality is good used to 49.38%
against 50 for those that hate the quality of the care.

"Visits at home: The recipients of the visits used the services at home to 44 .44%
against 52.43% of the non recipients.

"Communal relays: The recipients of the visits of the communal relays used the
services to 53.84% against 48.39 non recipients. He/it is to note that all these three
variables didn't appear determining for the use of the services.
INTRODUCTION GENERALE
La jouissance d'un niveau très élevé de santé est l'un des droits fondamentaux de
tout être vivant sans distinction de race, de religion, de tendance politique et des
conditions sociales, telle une déclaration de la constitution de l'OMS 2(*).

Cette notion de jouissance d'un niveau élevé de santé fut élargie en 1978 à la
conférence d'Alma Ata où l'objectif de la santé pour tous à l'an 2000 avait été défini.

Cet objectif se voulait que tous les citoyens du monde atteignent un niveau de santé
qui leur permet d'avoir une vie économiquement productive 3(*).

Cependant cet objectif semble ne pas encore atteint.

Selon OXFAM (2008), trente ans après la conférence d'Alma Ata, environ 1,3
milliard des personnes dans le monde n'ont pas toujours accès aux soins de santé
de base4(*).

Une sous utilisation des services de santé est évidente car l'accessibilité des
services de santé se révèle par leur utilisation.

La faible utilisation des services de santé peut être le résultat de plusieurs

facteurs ; c'est ainsi que une étude des facteurs déterminant la faible utilisation des
services des soins curatifs a été envisagée.

0.1. Informations générales sur la zone de santé de


Karisimbi

0.1.1. Dénomination

Notre étude s'est déroulée dans l'entité couvrant la zone de santé de KARISIMBI,
dans la ville de Goma en RDC.

0.1.2. Situation géographique de la zone de santé

La zone de santé de Karisimbi se trouve à l'est de la RDC dans la province du Nord


Kivu, ville de Goma, précisément dans la commune de Karisimbi, Q. Mabanga nord,
Avenue Osso, Numéro 078 dans l'enclos abritant l'IEM Virunga en face de la
concession de la paroisse Notre dame d'Afrique.
Elle est limitée :

Au Nord  par la zone de santé de Birambizo et la zone de santé de Rwanguba

A l'Est  par la République Rwandaise

A l'Ouest : par la Zone de santé de Kirotshe.

Au sud  par la zone de santé de Goma.5(*)

0.1.3. Composition en aires de santé.

La ZS de santé de Karisimbi est composée de 21 aires de santé représentées par


les centres de santé .A côté de ces centres il ya un hôpital de référence CBCA
Virunga et l'hôpital militaire de Katindo ainsi qu'un centre pour handicapés.

0.1.4. Démographie

La ZS de Karisimbi a une population de 379302 hab.

Cette population est répartie en aires de santé de la manière suivante.

Tableau n°1.Répartition de la population selon les aires de santé

AIRES DE SANTE POPULATION/hab.


NUMERO
01 Amani 28519

02 Bujovu 14202

03 Hébron 14835

04 Kahembe 6006

05 Kanyarucinya 20154

06 Kasika 15273

07 Kasizi 13083

08 Katoyi 30979

09 Kibumba 19486

10 Kingarame 9842
11 Kiziba 14476

12 Lubango 19031

13 Mabanga 36918

14 Majengo 23779

15 Mudja 11897

16 Mugunga 8138

17 Murara 11807

18 Ndosho 13689

19 Résurrection 26531

20 Solidarité 8004

21 Virunga 12043
ZS KARISIMBI 379302

0.1.5. Historique

La ZS de Karisimbi est une zone de santé jeune créée à l'issue du nouveau


découpage par l'arrêté départemental no 049/DPS/RDC/2003 de la 05/mai/2003
portante création des zones de santé.

Elle a débuté ses activités le 01/10/2003 après une réunion de concertation présidée
par le médecin inspecteur provincial.

La réunion regroupait les partenaires et intervenants de l'ancienne ZS de Goma.

Cet arrêté prévoyait deux zones de santé dans la ville de Goma dont la ZS de Goma
et celle de Karisimbi. C'est la décision du découpage de la part du ministère de la
santé publique à Kinshasa.6(*)

0.1.6. Situation sanitaire de la zone de santé

0.1.6.1. Utilisation du service curatif (2010)

Tableau n°2. Taux d'utilisation et de fréquentation de la zone de santé


n° STRUCTURE POP TOTAL AS HAS HZ T.U en % T.F en %
1 AMANI 28519 6674 762 717 23,4 28,6
2 BUJOVU 14202 6166 137 30 43,4 44,6
3 HEBRON 14835 4350 615 464 29,3 36,6
4 KAHEMBE 6006 628 1497 670 10,4 46,5
5 KANYARUCINYA 20154 3997 140 219 19,8 21,5
6 KASIKA 15273 4713 2060 738 30,8 49,1
7 KASIZI 13089 1177 47 387 9 12,3
8 KATOYI 30979 8387 1251 89 27 31,4
9 KIBUMBA 19486 4017 1033 547 20,6 28,7
10 KIZIBA 14476 7002 276 69 48,4 34
11 KINGARAME 9842 2938 341 39 29,8 50,5
12 LUBANGO 19031 5261 1193 294 27,6 35,4
13 MABANGA 36918 4272 1344 350 11,6 16,1
14 MAJENGO 23779 14063 1146 0 59 63,9
15 MUDJA 11897 2536 126 51 21,3 22,8
16 MUGUNGA 8138 3462 63 571 42,5 50,3
17 MURARA 11807 7657 8185 6733 64,8 191,2
18 NDOSHO 126531 5690 2668 693 41,6 66,1
19 RESURECTION 26531 9940 2539 549 37,4 49,1
20 SOLIDARITE 8004 8045 1261 534 100,5 122,9
21 VIRUNGA 12043 3832 3030 28 31,8 57,2
22 HGR/ V 6806 133
23 C.H MILITAIRE 4365 1065
Z.S K. 379302 155689 16170 41 45,3
0.1.6.2. Quelques défis à relever

Comme le présente le tableau ci- haut, les disparités sont enregistrées par rapport à
l'utilisation des services des soins de santé curatifs. Le taux le plus faible a été
observé dans l'aire de santé de Kasizi qui est de 9%. Ce taux se justifie par le
dernier événement qui s'est produit au nord de la ville de Goma vers Kibumba en
terme de la coulée de terre ayant déplacé la population de Kasizi vers Kingarame,
voilà pourquoi ce score très faible est enregistré à Kasizi, l'équipe cadre de la ZS
étant très soucieuse d'y apporter une solution le plus tôt possible. 7(*)

Les solutions qui sont entrain d'être envisagées sont  soit de déplacer la structure
qui est restée excentrique vers la population, ou de faire retourner la population là
où elle était.

La ZS de Karisimbi enregistre un taux de référence de 1,7% alors qu'elle s'était


donnée l'objectif d'arriver à 6%, les recommandations pour lever ces défis sont
adressées aux infirmiers titulaires des centres de santé de cette zone par l'équipe
cadre de la zone de santé de Karisimbi.
La maternité est utilisée à 85,7%avec 8 décès maternels dans la ZS pour l'année
2010.

La mortinatalité enregistrée au cours de l'année est de 8,8% alors que l'OMS


recommande d'aller en dessous de 2%o, ce qui souligne bien un problème de santé
publique. 8(*)

2. Problématique

Dans plus de deux dernières décennies, l'utilisation des structures de santé a été
négativement affectée, ceci étant observé à travers certaines régions du monde.

Selon OMS 1989, le taux d'utilisation des structures de santé dans la plupart des
villes asiatiques et africaines est relativement faible et ceci, constituant ainsi un
problème de santé publique.9(*)

En 2009, l'association internationale de développement en sigle (IDA) qui est le fond


de la banque mondiale pour les pauvres, l'un des principaux bailleurs d'aide au
développement, finance des projets d'appui à la santé, à l'éducation, aux
infrastructures, à l'agriculture, à l'économie et au renforcement institutionnel dans les
79 pays les plus pauvres de la planète ,dont 39 pays africains. Dans ses
recherches, elle a trouvé que le taux d'utilisation des centres de santé a quasiment
doublé, passant de 20% en 2005 à 39% en 2009. 10(*)

Nous remarquons que par ces résultats de 79 pays du monde dont le Haïti, Niger,
Cote d'Ivoire,...le taux d'utilisation des structures de santé n'avait jamais dépassé
50% jusqu'en 2009.

Les études évaluatives des programmes en Afrique subsaharienne effectuées en


2009 ont montré que dans cette région le faible accès et l'utilisation des structures
de santé sont redoutables ; 70% des cas des maladies en zones rurales et 50% en
zones urbaines sont traitées à domicile.11(*)

En 2010, les études sur le système des soins de santé en Afrique subsaharienne
révèlent que le taux de fréquentation des districts sanitaires est très faible, 0,24/ an
au mali ; 0,34 au Burkina-Faso ; 0,30 au Bénin même si les infrastructures sont
présentes.12(*)

En RDC, la sous utilisation des structures de santé sévit également.

En 2004, 70% de la population, n'avaient pas ou avaient très peu, accès à des soins
de santé et dont 37% n'avait aucune forme des soins de santé. Le désengagement
de l'Etat depuis 1982 a augmenté de façon drastique le coût des soins laissant les
services de santé hors la portée des populations les plus pauvres. Les demandes
des rémunérations complémentaires sont courantes et les patients insolvables sont
souvent gardés de force dans des hôpitaux jusqu'à ce qu'ils s'acquittent des soins
reçus 13(*).
Selon l'OMS Afro (2009), le taux d'utilisation du curatif en RDC est de 38%, et le
taux moyen d'occupation des lits est de 34, 9%. 14(*)

Dans le rapport du Bureau Diocésain des oeuvres médicales (BDOM) du 10 février


2011 de Bukavu et Kinshasa, le taux d'utilisation du curatif dans leurs formations
sanitaires est respectivement de 49% et 24% l'année 2010. 15(*)

Particulièrement, dans certaines provinces dont les données sont disponibles


notamment le KATANGA, pour l'ensemble de la ville, le taux d'utilisation moyen est
de 0,37 nouveaux cas /hab./ an.

Les facteurs mis en évidence sont la qualité de services et accessibilité financière


précaires.16(*)

Dans la province du Nord- Kivu, zone de santé de KARISIMBI, au cours de sa


réunion portant sur l'Analyse et évaluation des données annuelles de 2010, le taux
d'utilisation du curatif est de 41% contre 43,9% en 2009 et 38,8 en 2008 (6).

Pour toutes les informations ci hautes fournies en rapport avec l'utilisation des
structures de santé, il est clair qu'à tous les niveaux c.à.d. au niveau mondial, au
niveau de l'Afrique et même dans notre pays la RDC, aucun niveau n'a atteint le
seuil recommandé par l'OMS, celui de 50% pour les soins de santé curatifs de la
population d'une aire de santé.

Il `apparaît donc une sous utilisation des structures de santé à tous les niveaux.
Sachant que l'accès et l'utilisation des structures de santé constituent un
déterminant clé de l'état de santé de la population, Il n'est pas à hésiter que cette
sous utilisation constitue un problème de la santé publique qui nécessite une
recherche scientifique.

0 .3. Questions de recherche

Après avoir vu l'état des lieux sur l'utilisation des services de santé dans beaucoup
de régions à travers l'Afrique, la RDC et la zone de santé de Karisimbi, cet état des
choses revêt l'importance de se poser les questions suivantes :

0.3.1 Question principale

Quels sont les facteurs qui déterminent la faible utilisation des services de santé
dans la Z.S de KARISIMBI ?

0.3.2 Questions spécifiques

Ø Quels facteurs socioculturels sont à la base de la faible utilisation des services de


soins curatifs dans la zone de santé de Karisimbi ?
Ø Quels facteurs socio économiques sont à la base de la faible utilisation des
services de soins curatifs dans la zone de santé de Karisimbi ?

Ø Quels facteurs démographiques influencent- ils la faible utilisation des services de


soins curatifs dans la zone de santé de Karisimbi ?

Ø Quels facteurs organisationnels sont à la base de la faible utilisation des services


de soins curatifs dans la zone de santé de Karisimbi ? ?

0.4. Hypothèses de recherche

La faible utilisation des services de santé dans les formations sanitaires de la ZS de


KARISIMBI est liée aux facteurs entre autres:

Ø socioculturels tels que le niveau d'instruction de chef du ménage bas, la non


appartenance à une mutuelle de santé, le manque de confiance envers le personnel
soignant, l'automédication ainsi que la fréquentation élevée de la médecine
naturelle;

Ø socio économiques tels que : le faible revenu du ménage, le coût des soins élevé,
le chômage.

Ø démographiques tel que : la grande taille du ménage;

Ø organisationnels comme : mauvaise qualité des soins (médicaments non


disponibles, personnel non compétent), les visites à domicile non programmées,
relais communautaires non motivés.

0. 5. Objectifs de l'étude

0.5.1. Objectifs général

Notre objectif général est d'identifier les facteurs qui déterminent la faible utilisation
des services de santé dans la ZS de KARISIMBI.

0.5.2. Objectifs spécifiques

· Identifier les facteurs socioculturels à la base de faible utilisation des services de


santé dans la zone de santé de KARISIMBI ;

· Identifier les facteurs socio économiques qui influencent la faible utilisation des
services des soins de santé dans cette zone ;

· Déterminer les facteurs démographiques qui sont à la base de la faible utilisation


des services des soins curatifs dans la zone de sante de Karisimbi ;

· Identifier les facteurs organisationnels qui sont à la base de la faible utilisation des
services de soins curatifs dans la zone de santé de Karisimbi.

0.6. Justification et intérêt du sujet

0.6.1. Justification

L'utilisation adéquate des services de santé est importante pour l'amélioration de la


santé des populations, notamment dans les pays en développement où des
barrières économiques, physiques et sociales existent.

En effet, l'utilisation des services de santé peut entraîner une amélioration du bien-
être et de la santé des populations si les services offerts sont efficaces et efficients
et que la population en fasse l'usage rationnel.

Concernant la ZS de KARISIMBI où notre étude est menée, l'utilisation des services


de santé curatifs est en dessous de la norme comme dit précédemment. Les chiffres
ci-après élucident cette situation : 38.8 en 2008 ; 43,9% en 2009 et 41% en 2010
alors que selon l'OMS, le taux moyen d'utilisation des services des soins de santé
curatifs doit être de 50% ou 0.5 par hab. /an. (9)

Outre ce qui vient d`être déclaré ci haut, nous voyons que la tendance en rapport
avec l'utilisation des services va en régressant avec l'écart de 2,9% une seule
année, au lieu d'augmenter. C'est ainsi qu'il nous a paru utile de mener une enquête
dans cette zone en vue de rechercher les différents facteurs qui détermineraient la
faible utilisation des services de soins de santé. Il n'est pas exclu que l'on puisse
trouver des facteurs autres que ceux trouvés ailleurs à travers le monde ou dans ce
même milieu d'étude.

0.6.2. Intérêt du sujet

Après avoir ressorti les différents facteurs qui interviennent pour qu'un service des
soins de santé soit utilisé ou pas, il sera facile de proposer les stratégies à mettre en
oeuvre pour permettre une utilisation adéquate de ces services des soins de santé
curatifs.

Comme nous aussi, avons eu besoin de recourir à des travaux scientifiques relatifs
à notre sujet, ce travail constituera une banque des données aux futurs chercheurs
qui nous emboîteront le pas.

Tout cycle d'étude étant sanctionné par un travail scientifique, ce mémoire nous
permet d'achever le cycle de licence en santé publique ; orientation Gestion des
institutions de santé et obtenir un diplôme de licence dans ce domaine.
0.7. Délimitation du sujet

Cette étude se réalise dans quelques formations sanitaires de la zone de santé de


KARISIMBI auprès des ménages et cela dans une période allant de janvier jusqu'en
juin 2011.

Généralement, cette étude porte sur les facteurs déterminants la faible utilisation
des structures de santé dans cette zone, mais au sens restreint, nous n'allons
aborder que les facteurs relatifs au service des soins de santé curatifs.

0.8. Subdivision du travail.

Hormis l'introduction et la conclusion qui sera suivie de quelques recommandations,


notre travail est subdivisé en quatre chapitres qui sont :

Chapitre premier : Revue de la littérature. Il est question ici de présenter les


différents travaux relatifs à ce sujet ayant été traités avant nous à travers le monde.

Chapitre deuxième : Matériels et méthodes. Il s'agit de donner la méthodologie


utilisée pour la réalisation de ce travail.

Chapitre troisième : Présentation des résultats. Après la collecte, la dépouillement et


analyse des données, celles-ci seront présentées dans cette partie du travail.

Chapitre quatrième : Discussion des résultats. Cette partie de notre travail


confrontera les résultats des autres chercheurs avec les nôtres en relevant les
points de convergence et de divergence.

0.9. Définition des concepts clés

0.9.1. Facteur

Le Dictionnaire Maloine de l'infirmière définit le mot facteur comme un élément


jouant un rôle important dans le déclenchement ou l'évolution d'une réaction, d'une
maladie ou d'un phénomène quelconque 17(*).

Selon le Dictionnaire Larousse, le facteur est un élément qui agit, qui influe. 18(*)

Il convient à montrer la nuance qui existe entre facteur, étiologie et cause. Dans le
cours de pathologies générales, l'étiologie a été définie comme étant l'étude des
causes et conditions d'apparition de la maladie tandis que les causes ont partie de
l'étiologie.19(*)

Bref, l'étiologie renferme les causes déterminantes des maladies et les facteurs
influençant l'apparition d'une maladie.

Dans le cadre de notre travail, les facteurs déterminants la faible utilisation du


service des soins de santé curatifs désignent l'ensemble d'éléments qui influencent
de façon déterminante la faible utilisation des services des soins de santé curatifs.

0.9.2. Service curatif

Il se définit comme l'ensemble d'activités curatives au sein d'une structure de


santé.20(*)

0.9.3 Utilisation des services de santé

C'est le fait que la des la population fréquente les services des soins de santé d'une
formation sanitaire afin de bénéficier d'une prise en charge. 21(*)

0.9.4. Zone de santé

C'est le niveau opérationnel, l'unité de base de planification sanitaire. C'est le niveau


de coordination des soins de santé primaires. 22(*)

CHAPITRE PREMIER. REVUE DE


LA LITTERATURE
Pour mieux comprendre les facteurs qui déterminent la faible utilisation des services
des soins de santé, nous avons parcouru différentes informations disponibles à
travers diverses sources.

I.1 Facteurs socioculturels

Cette section présente les facteurs tels que le niveau d'instruction de chef du
ménage bas, la non appartenance à une mutuelle de santé, le manque de confiance
envers le personnel soignant, l'automédication ainsi que la fréquentation de la
médecine naturelle;

I.1.1. Niveau d'instruction du chef de ménage

Dans une étude menée dans la commune de Ngaba à Kinshasa par P. Kebela dans
son article « santé pour tous : identification des facteurs explicatifs de l'accessibilité
aux soins de santé » pour un échantillon de 289 ménages, il se révèle une
interdépendance entre l'accessibilité et la religion, le revenu, la prise en charge des
soins par les ménages. Il continue en disant qu'il ya une relation entre le niveau
d'instruction et l'accessibilité aux soins.23(*)

Dans le domaine de consultation prénatale, Tabara Dieye dans son étude portant
sur la mortalité maternelle dans le fouladou (au Sénégal) il affirme que cinq femmes
sur dix au village de médina ne fréquentent pas les structures sanitaires pour CPN
suite au niveau d'instruction très bas.24(*)

Par ces deux études menées, nous pouvons penser qu'il est possible qu'il ait
relation entre l'utilisation des services de santé avec le niveau d'instruction du chef
de ménage car un chef de ménage qui est ignorant, qui ne connait pas l'importance
des structures de santé ne peut pas consulter ou faire consulter les siens dont il a la
responsabilité.

I.1.2. Appartenance à une mutuelle de santé

Selon le rapport de l'OMS sur la santé dans le monde, il a été constaté que les
paiements directs des soins sont généralement le mode de financement le plus
dépressif et expose les consommateurs des services de santé à un risque des
dépenses catastrophiques. Ainsi, elle recommande aux Etats qui ont un problème
d'utilisation des soins de santé d'adopter le système de financement de la santé par
prépaiement.25(*)

Bon nombre de chercheurs ont affirmé que appartenir à une mutuelle de santé
favoriserait l'utilisation des structures de santé. C'est le cas de Innocent Bayege à
l'université nationale du Rwanda / Ecole de santé publique/Maitrise, dans son étude
sur la contribution des mutuelles de santé à l'accessibilité de la population aux soins
de santé déclare ce qui suit « six ans après le démarrage des mutuelles de santé
dans le district de Byumba, l'utilisation des services de santé a doublé passant de
21%en 1999 à 48% en 2003 »26(*)

Le rapport du ministère de la santé du Rwanda confirme encore en disant que « le


taux d'utilisation rationnelle des institutions de santé modernes s'est multiplié de plus
de quatre fois. Ainsi pour résoudre le problème de sous utilisation du paquet
minimum d'activités y compris l'accès tardif aux soins, le gouvernement Rwandais
préconise que chaque citoyen rwandais adhère à une assurance maladie et par là
tout membre mutualiste est à mesure de fréquenter son centre de santé de premier
contact » 27(*)

En 2009, Didier Rama nana & O. Barthes dans une étude sur le fonds d'achat des
services de santé dans le Kassaï occidental (RDC), arrivent à comparer le système
de financement des soins au Rwanda et la RDC, et terminant ils s'expriment en ces
termes « On ne peut comparer le Rwanda et la RDC en ce qui concerne l'utilisation
des services des santé à cause du système de financement basé sur les mutuelles
de santé »28(*)
I.1.3. La confiance envers le personnel soignant

Selon D. Fountain et J.Coutejoie, la confiance a été citée parmi les


autres éléments jouant beaucoup sur l'utilisation des structures de santé. Ils se
prononcent de la manière suivante « par ailleurs des malades restent chez eux, ne
viennent ni à l'hôpital ni au dispensaire parce que l'hôpital est trop loin ou cher ou
encore par ce que on n'a pas confiance dans le traitement »29(*)

Il convient à dire que, même si les structures des soins sont à la portée de la
population, il sera difficile à cette dernière de les fréquenter si elle n'espère pas
trouver guérison ou le rétablissement de sa santé.

I.1.4. L'automédication

Différentes études ont montré que l'automédication par la population constitue l'un
des facteurs de la non consultation dans les services des soins de santé.

A ce sujet, une étude menée au Tchad par Dr Itama & Mbainadjina sur l'étude socio
économique sur les couts et accessibilité des populations aux soins de santé révèle
que 61 % de la population font recours aux structures de santé lorsqu'ils sont
malades, 20% vont chez les tradi-praticiens et 19% font recours à
l'automédication30(*)

Selon cette même source en Guinée, les études effectuées déclarent que
contrairement au Tchad où seulement 19 % font l'automédication en Guinée en
dépit de la proximité des structures des soins de santé, 59% des personnes vivants
en milieu rural utilisent l'automédication contre 20% en milieu urbain, ce facteur est
considéré comme étant à la base de la sous utilisation des services des soins de
santé.31(*)

Cette année 2011, à la journée mondiale des malades, l'Oms défend l'habitude de
faire l'automédication et encourage la population à utiliser les services des soins de
santé en vue de promouvoir une meilleure santé

Nous remarquons avec clarté que si les individus n'utilisent pas les services des
soins de santé qui sont à leur disposition en prenant des soins qui viennent dans les
officines pharmaceutiques qui certainement ne s'accompagnent pas d'ordonnances
médicales, cela aura effectivement un impact négatif sur l'utilisation de services de
soins.

I.1.5 Fréquentation de la médecine naturelle

Une étude menée au Sénégal par SADIO&DIOP F sur l'utilisation et demande des
soins de santé a pu révélé plusieurs facteurs qui jouent sur l'utilisation des structures
de santé dont le cout des soins, le revenu insuffisant et la fréquentation excessive
de la médecine naturelle
« Parmi les 6331 individus de la zone de santé rurale ayant déclaré être tombés
malades durant le mois précédent le passage de l'enquêteur, 50% n'ont pas cherché
les soins au moment opportun compte tenu de la pauvreté, le secteur sanitaire
moderne y compris les établissements sanitaires tertiaires de la santé publique
servent essentiellement les couches aisées des populations rurales et la majorité de
la population se dirige principalement vers les tradi-praticiens. Le revenu journalier
joue un grand rôle dans l'entrée du secteur moderne car une augmentation du
revenu de 100% augmente la probabilité d'entrer à temps dans le secteur
moderne32(*)

En rentrant sur l'étude faite au Tchad, nous voyons que 20% de la population
utilisent la médecine naturelle contre 19 et 61% qui utilisent respectivement
l'automédication et la médecine moderne.

Au fait cette proportion n'est pas du tout alarmante mais chez nous en RDC dans la
province du nord Kivu, particulièrement dans la zone de santé de Karisimbi, il est
important de savoir la proportion qu'occupe la médecine naturelle, car l'abus de
celle-ci constitue un facteur de sous utilisation des structures santé.

I.2. Facteurs socio économiques

Cette section comprend les facteurs tels que le revenu du ménage, le coût des soins
ainsi que le chômage.

Dans la conférence tenue a` Alma Ata, en 1978, les organisations internationales


dont l'OMS ont fixé les objectifs de la santé pour tous d'ici l'an 2000, visant l'accès
universel de la population mondiale aux soins de santé primaires33(*)

Cependant, la crise financière des années 80, qui a frappé la plupart des pays
africains sans épargner la RDC, les restrictions budgétaires imposées par les
instances financières notamment la FMI et BM ont occasionné la réduction du
budget alloué a la santé, ce qui a contraint ces pays a` mettre fin a` la gratuité des
services des soins entraînant comme conséquence la détérioration de la qualité des
soins.

C' est pourquoi, dans cette section il est question de mettre à la lumière les facteurs
économiques qui entrent en jeux pourqu'une structure des soins de santé soit utilisé
ou pas.

I.2.1. Revenu du ménage

L'état de santé est influencé aussi bien par les facteurs socio économiques que par
l'état des systèmes des soins de santé existant. Les politiques par la FMI et BM
n'ont fait augmenté que le niveau de pauvreté des pays africains en recommandant
l'abandon du secteur de la santé34(*)

Selon M HOUNKPATI, dans sa thèse de Doctorat le revenu joue un rôle sur


l'utilisation des services des soins« le financement de la santé est reparti de la
manière suivante : 11% par des fonds publics, 84% par les ménages et 5% par les
aides diverses. A signaler que 72,2% de la population vit avec moins d'un dollar par
jour. Les togolais ne consultent pas le médecin immédiatement car ils savent que le
prix de la consultation pourra engloutir le budget mensuel de la famille,
commenceront par voir un infirmier qui parfois porte le nom seulement, mais qui
demandera d'acheter quelques produits»35(*)

Une étude menée dans la ZS de Minova en province du sud Kivu, par B Kibalonza
affirme la relation entre le revenu du ménage et utilisation des services de la santé.
Voici le résultat de cette étude « le faible pouvoir d'achat des populations ne permet
ni aux structures de soins de s'autofinancer ni aux pauvres d'accéder aux soins de
santé. La pauvreté de la population et la précarité des revenus expliquent le fait que
les ménages ne parviennent pas a`couvrir les soins, 60% d'individus vivent avec
moins d'un dollar par jour.»36(*)

Selon l'OMS, la pauvreté conduit a`une grave insuffisance d'utilisation des services
de santé.37(*)

L'enquête menée en 2005 par CIF/SANTE Nord Kivu sur l'accessibilité aux soins de
santé dans la province du Nord Kivu, révèle que la santé constitue un problème
prioritaire de la population: 44% des ménages ont vendu un bien de valeur pour
recourir aux soins.38(*)

Dans le cours d'Economie approfondie de la santé dispensé par prof. KAMBALE


KARAFULI, plusieurs variables ont été considérées comme étant à la base de la
faible utilisation des services de santé. Parmi celles-ci le niveau de revenu bas. Il
s'exprime sous cette citation « la demande des soins de santé est plus élastique au
niveau bas de revenu »39(*)

I.1.2. Coût des soins

Le coût des soins intervient dans l'utilisation des structures des soins de santé.

Une étude sur les priorités de l'économie de la santé en Afrique vient confirmer cette
relation en stipulant ce qui suit. « De nos jours, il n'est pas étonnant de s'entendre
dire Ici les gens n'ont pas de sous, ils préfèrent mourir avec leurs maladies' ». La
généralisation du recouvrement du coût imposé par les bailleurs des fonds dans les
formations sanitaires n'a-t-elle pas transformé celles-ci en centres des soins payant
«pas d'argent, pas de soins» au point d'en vider les structures, les tarifs de
consultation très élevés pour 59% des populations pauvres constitue la première
cause de non consultation »40(*)

Comme nous l'avons dit précédemment, Les togolais ne consultent pas le médecin
immédiatement car ils savent que le prix de la consultation pourra engloutir le
budget mensuel de la famille.

Voila comment bon nombre de personnes n'utilisent pas les services de soins de
santé car le prix des soins est supérieur à leurs revenus mensuels

I.2.3. Le chômage

Le chômage comme état de ne rien faire, la période d'inaction, constitue aussi en


grande partie une des causes de la sous utilisation des services de soins de santé
et accompagnent les variables comme revenu et coût des soins.

Au Togo, une étude sur l'utilisation illustre l'impact du chômage sur cette dernière
«l'appartenance de la personne malade a`un ménage dont le chef est issu d'un
groupe socioéconomique donné a une influence sur l'utilisation des soins médicaux.
L'utilisation des structures sanitaires par les malades appartenant aux ménages dont
le chef est salarié du secteur de l'Etat ou privé est plus forte avec des proportions
respectives de 88 et 72%, que ceux dont le chef est inactif ou chômeur, 61% suivis
des agriculteurs avec 58%41(*)

I.3. Facteurs démographiques

Ici, nous n'allons parler que la taille du ménage.

Une étude menée à Kinshasa dans la ZS de Lemba par Vicky Ilunga pour DES, en
analysant les facteurs explicatifs de la faible utilisation des services des soins
curatifs déclare que «les facteurs aux quels il faudra agir pour améliorer l'utilisation
des services des soins sont la taille du ménage, l'appartenance de la structure
(selon qu'elle est étatique ou privée) et le revenu du ménage» 42(*)

Selon lui la taille du ménage a été aussi trouvée par G. Kabatakapua qui se résume
en ceci « plus la taille du ménage augmente, moins on utilise les services de santé »

Nous voyons qu'il est facile de penser que le revenu du ménage et la taille du
ménage sont en interdépendance comme cet exemple l'explique mieux: «  le revenu
proportionnel a`deux personnes n'est pas suffisant pour cinq personnes ou plus ».

I.4. Facteurs organisationnels

Cette partie présente respectivement comme la qualité des soins, les visites à
domicile ainsi que les relais communautaires.

L'organisation d` une structure de santé joue aussi un rôle sur son utilisation.

Des recherches sont déjà faites relatives a`cette section et en voici quelques unes.

I.4.1. Qualité des soins

P .Mushagalusa Salongo dans son étude des déterminants de l'utilisation des


services de santé dans la ZS de Kadutu, Il ressort de celle-ci que «le motif principal
de choix d'une structure des soins, c'est la qualité tandis que les raisons financières
constituent le principal motif de renoncement aux soins 43(*)

Selon LUNJWIRE K., dans son étude sur le comportement de la population de


Goma dans la recherche des soins, Etude des cas de la diarrhée», la qualité
professionnelle du personnel, le bon accueil et la durée d'attente raisonnable sont
les principaux facteurs qui motivent le choix d'une structure des soins 44(*)

Au Niger, les déclarations de l'IDA (international développement association) sur


l'utilisation des services des soins de santé se résume dans ce qui suit «la qualité
des soins et l'accès payant aux soins sont identifiés comme les principaux obstacles
pouvant expliquer les difficultés d'accès aux structures sanitaires»

La qualité des services est aussi envisagée par le ministère de la santé publique de
la RDC dans les stratégies de renforcements des systèmes de santé.

En ces termes il s'exprime : la mauvaise qualité des services de santé disponibles a


eu un effet très négatif sur ces derniers. Le taux  moyen de l'utilisation des
structures des soins selon le rapport santé et pauvreté en RDC (banque mondiale
2005) est environ 0,15 consultation/hab./an par personne tous les 6 ans. Deux tiers
des patients ne recourent pas au système de santé formel pour obtenir des soins,
soit parce que les services des soins ne sont pas disponibles ou sont de mauvaise
qualité quand ils existent45(*)

I.4.2. Visites à domicile

Fabien NKINAMUBANZI, Pour toutes les informations disponibles a été le seul à


penser que les visites a`domicile influenceraient l'utilisation des structures de santé.

Après ses recherches dans la ZS de santé de Rubavu, il aboutit aux résultats selon
lesquels les visites a`domicile ne montrent statistiquement une association
significative entre les deux variables46(*)

D. Fou tain et J.Courtejoie, en parlant du rôle du centre de santé ou des activités du


centre de santé disent que pour compléter et renforcer les activités de tous les
domaines (promotionnel, préventif et curatif), un chose reste a`faire :les visites
a`domicile.

I.4.3 .Relais communautaires

Les relais communautaires étant le point d'intersection entre la communauté (là où


les maladies surviennent et observées) et les prestataires des soins (là où les
maladies sont identifiées avec précision)47(*)

Par cet aspect, nous pourrions dire que non seulement les RECO jouent le rôle de
surveillance avec le personnel médical mais aussi peuvent amener la population
a`utiliser les structures des soins de santé.

Bauma TULINABO, dans la ZS de Karisimbi en 2006, dans ses résultats sur les
déterminants de la sous utilisation des activités curatives, a mis en évidence
plusieurs facteurs notamment coût de soins, revenu, distance géographique,...Il est
a`signaler que 50% des ménages enquêtés ont confirmé ne pas participer au
fonctionnement ou a`la construction du centre de santé, c'est a`la fin des travaux de
construction qu'il ya eu intégration du comite de santé dans les structures. 48(*)

C'est ainsi par cette étude, il est question de savoir si les relais communautaires de
la ZS de Karisimbi sont vraiment dynamiques actuellement et participent pleinement
aux activités sanitaires de façon a`améliorer l'utilisation des services de santé

En résumant cette revue de littérature nous pouvons dire que en général plusieurs
auteurs ont parlé des facteurs socioéconomiques que les autres, et particulièrement
dans notre milieu d'étude les facteurs comme le revenu du ménage, coût des soins
avaient été considérés comme variables par nos prédécesseurs tandis que les
autres facteurs comme l'appartenance a`la mutuelle de santé la confiance envers le
personnel soignant, l'abus de la médecine naturelle ainsi que les facteurs
démographiques et organisationnels ne sont pas encore étudiés.

Il convient a`dire que après 4ans, les facteurs qui ont été significatifs a`l'utilisation
des services peuvent changer car la population n'est pas la même tous les jours et
que d'autres facteurs aient été développés suite a`l'évolution de la population, voilà
pourquoi il reste toujours important de mener une étude sur ce sujet dans ce milieu.

I.5. Cadre de recherche

Ce cadre montre les différents facteurs qui influencent l'utilisation du service des
soins curatifs.

Il nous permet de mieux comprendre l'interaction de ces facteurs sur l'utilisation des
services des soins.

I.5.1.Cadre conceptuel

Variables indépendantes

1) Facteurs socioculturels

2) Facteurs socio-économiques

3) Facteurs démographiques

4) Facteurs organisationnels
Variable dépendante

Utilisation des services des soins curatifs

Figure n°I. Cadre conceptuel

I.5.2.Cadre opérationnel

Ce cadre montre comment ces facteurs induisent la faible utilisation du service des
soins curatifs

Ici, les variables indépendantes sont des facteurs déterminants l'utilisation du


service curatif, les variables intermédiaires sont considérées comme indicateurs de
la faible utilisation du service curatif et la variable dépendante est la conséquence
de ces facteurs.

Variables indépendantes

Variable dépendante

1) Facteurs socioculturels

- Niveau d'instruction du chef de ménage

- Appartenance une à mutuelle de santé

- la confiance envers le personnel soignant

- Automédication

- Fréquentation de la médecine naturelle

2) Facteurs socio-économiques

- Revenu du ménage

- Coût des soins

- Chômage

3) Facteurs démographiques

- Taille du ménage

4) Facteurs organisationnels
-Qualité des soins

- Visites a`domicile

- Relais communautaires

Utilisation des services des soins de santé curatifs

Figure n°II. Cadre Opérationnel

I.5.3.Définition opérationnelle des variables

A. Variables socioculturelles

· Niveau d'instruction du chef de ménage bas : il s'agit de la formation


intellectuelle basse. Dans cette étude est considérée comme tel, la personne dont
sa formation scientifique ne dépasse pas les études de niveau primaire.

· La non appartenance a`une mutuelle de santé

C'est le fait qu'on n'est pas membre d'une mutuelle de santé, ici ne pas être membre
d'une mutuelle de santé est considéré comme facteur influençant la faible utilisation
des services de santé.

· Le manque de confiance envers le personnel soignant

C'est le fait que la population pense que les soins administrés par le personnel
soignant ne leur sont pas efficaces.

· L'automédication

L'auto administration des médicaments en provenance des officines


pharmaceutiques sans ordonnances médicales

· Fréquentation élevée de la médecine naturelle

C'est le fait que la population consulte plus les tradi praticiens que la médecine
moderne.

B. Variables socio économiques

· le faible revenu du ménage

Il s'agit du salaire nominal du chef de ménage, prime, indemnités diverses, il sera


bas par rapport aux besoins familiaux principalement les soins. On se posera la
question de savoir si ce revenu peut couvrir les dépenses des soins lors de la
maladie.
· Le coût des soins élevé

Dans le cadre de notre étude, le coût des soins est assimilé au coût direct de la
maladie, par exemple les frais de consultation des médicaments, de
l'hospitalisation,...

Ce coût est considéré comme élevé s'il est supérieur au revenu du ménage, cad,
pour être couvert, presque tout le revenu du ménage doit être consommé.

· Chômage

La façon dont on reste pendant longtemps sans emploi.

C. Variable démographique : La taille du ménage élevée

C'est le fait que les personnes qui vivent sous un même toit en se partageant le
même plat sont nombreuses sous la responsabilité d'un seul chef de ménage. Elle
sera dite élevée celle qui est au dessus de 6 individus /ménage.

D. Variables organisationnelles

· La mauvaise qualité des soins

Cette étude ne vise que voir si les médicaments sont disponibles ou si le personnel
est compétent. Au cas contraire elle sera dite mauvaise.

· Les visites à domicile non programmées

Ici, il est question de voir combien de fois le personnel descend vers la communauté
pour l'éduquer en matière sanitaire

· Les relais communautaires non motivés

Contrairement au cas précédent il s'agit de voir combien des fois un ménage a reçu
une visite d'un relais communautaire pour parler d'une situation sanitaire.

CHAPITRE DEUXIEME. APPROCHE


METHODOLOGIQUE
Dans cette partie du travail, il est question de présenter les matériels et méthodes
utilisés pour la réalisation de ce dernier. Nous trouverons respectivement le type
d'étude, Echantillonnage, Méthode de sondage, Critères de sélection, Techniques
de collecte des données, Déroulement de l'enquête, Considérations éthiques,
Analyse et traitement des données et enfin les difficultés rencontrées.
II.1. Type d'étude

Cette étude est analytique transversale

II. 2. Echantillonnage

Il s'agit de l'échantillonnage probabiliste en grappes. Les grappes sont constituées


des aires de santé.

II. 3. Taille de l'échantillon

Pour trouver la taille de l'échantillon, nous nous sommes servis de la formule de


Ficher qui se présente de la manière suivante. 49(*)

Z 2 X p X q

n=

d2

p = proportion des personnes ayant utilisé les services de santé est de 41%
(source : Bcz Karisimbi)

q = 1- p cad, proportion des personnes n'ayant pas utilise les services des soins de
santé.

Z² = Coefficient qui correspond a`l'intervalle de confiance. Sa valeur est de 1,96


quand l'IC est 95%.

d 2 = La marge d'erreur, sa valeur est de 5% ou 0,05 quand l'IC est de 95%

Z 2 X p X q 1,96² X0, 41X0 ,59

Ainsi, n= = = 372 ménages

d2 0,052

II. 4. Méthode de sondage

Nous avons tiré au hasard 10 aires de santé par la méthode d'échantillonnage


simple. Les étapes suivantes ont été suivies :

1) Numérotation de 21 aires de santé sur les bouts de papiers et les introduire dans
un petit panier ;
2) Tirer au hasard 10 aires de santé.

C'est ainsi que 10 aires de santé obtenues constituent les grappes dans cette étude.

Il s'agit de :

1. Bujovu

2. Kahembe

3. Kasika

4. Katoyi

5. Kiziba

6. Lubango

7. Majengo

8. Mugunga

9. Ndosho

10. Solidarité

3) Répartition des ménages de manière proportionnelle à la population de l'aire de


santé.

Tableau N°3. Répartition des ménages de manière proportionnelle à la population de


l'AS.

N° AS Nbre d'hab Nbre de ménages Proportion Ménages à enquêter


1 Bujovu 14202 2028.86 0.09 35
2 Kahembe 6006 858.00 0.04 15
3 Kasika 15273 2181.86 0.10 37
4 Katoyi 30379 4339.86 0.20 74
5 Kiziba 14476 2068.00 0.09 35
6 Lubango 19031 2718.71 0.12 46
7 Majengo 23779 3397.00 0.16 58
8 Mugunga 8138 1162.57 0.05 20
9 Ndosho 13689 1955.57 0.09 33
10 Solidarité 8004 1143.43 0.05 19
  Total 153577 21853.86 1 372
NB. Le nombre de ménages est obtenu en divisant la population totale de l'aire de
santé par 7(Taille moyenne du ménage à Goma selon l'enquête de l'ISIG après
éruption volcanique de 2002)

II. 5. Critères de sélection des enquêtés

o Inclusion : Faire partie des grappes retenues

Accepter de répondre à notre questionnaire

o Exclusion : Ne pas faire partie des grappes retenues

Ne pas accepter de répondre à notre questionnaire

II. 6. Outils et Techniques de collecte des données

Pour collecter les données, le questionnaire a été élaboré et administré aux


responsables des ménages comme répondants qui représentent nos unités
statistiques (ménages).

II. 7. Déroulement de l'enquête

Après obtention des autorisations, nous avec l'aide des enquêteurs sommes allés
sur terrain pour récolter des informations au près des ménages dans chaque aire de
santé qui constitue la grappe.

En arrivant sur une avenue, la direction à suivre a été obtenue en jetant un stylo à
l'air. La direction prise par le stylo a indiqué la maison qui a été la première à
prendre comme faisant partie de l'échantillon. En entrant dans la parcelle, les
questionnaires ont été administrés aux chefs de ménages ou à son représentant
avant de passer dans la suivante jusqu'à atteindre le nombre souhaité de chaque
aire de santé.

A la fin de chaque jour de l'enquête, les données récoltées étaient remises au


chercheur principal.

II. 8. Analyse et traitement des données

Comme vu précédemment, cette étude est analytique d'où l'importance d'utiliser le


test de conformité (Khi carré de Pearson) pour mesurer la force d'association entre
les variables indépendantes et la variable dépendante. Les programmes tels que
Microsoft Word et Microsoft Excel ont été utilisés d'une part pour la saisie et la mise
en forme et d'autre part pour le traitement des données.
II .9. Considérations éthiques

Au cours de ce travail, le consentement libre des enquêtés et le traitement


confidentiel des données recueillies ont été pris en compte.

II.10. Difficultés rencontrées

Au cours de ce travail, nous nous sommes heurté à quelques difficultés telles que :

· Le manque de numéros sur les maisons de certaines avenues

· L'absence parfois des personnes adultes (chef de ménage ou son représentant)


pendant l'enquête d'où la nécessité d'y retourner un autre jour qui s'imposait.

CHAPITRE TROISIEME.
PRESENTATION DES RESULTATS
Nous allons présenter premièrement les résultats en rapport avec l'identité des
enquêtés avant de présenter d'une façon proprement dite les résultats liés aux
variables de l'étude.

III.1. Résultats en rapport avec l'identité des enquêtés

Q1. Age.

Tableau n °4. Répartition des résultats selon l'âge

Tranche d'âge Effectif Pourcentage


< 20 ans 15 4.03

20- 30 ans 43 11.56

31- 40 ans 130 34.95

>40 ans 184 49.46


Total 372 100

Il ressort de ce tableau que la majorité des enquêtés, 184 sot 49% ont l'âge
supérieur à 40 ans, tandis que ceux dont l'âge est inférieur à 20 ans ont une faible
proportion  15 soit 4%.

Q2. Sexe

Tableau n °5. Répartition des résultats selon le sexe

Sexe Effectif Pourcentage


Masculin 197 52.96

Féminin 175 47.04


Total 372 100

Ce tableau révèle que parmi les enquêtés, 197 soit 53 % sont du sexe masculin et
ceux du sexe féminin sont au nombre de 175 soit 47%.

Q3. Etat civil

Tableau n °6. Répartition des résultats selon l'Etat civil

Etat civil Effectif Pourcentage


Célibataire 39 10.48

Marié 272 73.12

Divorcé 36 9.68

Veuf 25 6.72
Total 372 100

Au vue de ce tableau, nous remarquons que les mariés sont au nombre de 272 sur
372 soit 73%. Les célibataires, les divorcés(es) et les veufs (ves) ont des
pourcentages respectifs de 39, 36 et 25%.

III.2. Résultats en rapport avec les variables de l'étude

Dans cette partie des résultats, les tableaux se présentent sous forme croisée envue
de permettre l'utilisation du khi-carré de Pearson. Ce test est d'une importance
capitale car il permettra de mesurer la force d'association entre les variables
indépendantes et la variable dépendante.
III.2.1. Résultats relatifs aux facteurs socioculturels

Q4. Niveau d'instruction

Tableau n °7. Niveau d'instruction et utilisation des services de santé

Niveau d'étude Utilisation Total

Oui % Non %
Niveau primaire 17 24.63 52 75.36 69

Niveau secondaire 168 55.4 135 36.29 303

et plus
Total 185 49.7 187 50,26 372

Au regard de ce tableau, nous remarquons que les enquêtés de niveau secondaire


et plus sont au nombre de 303 parmi lesquels 168 ont utilisé le service contre 135
soit 55.4% tandis que les enquêtés de niveau primaire sont au nombre de 69 parmi
lesquels 17 ont utilisé le service contre 52 qui n'ont pas utilisé soit 24.63%.

Une question se pose, peut on à ce niveau conclure que plus le niveau d'étude est
élevé, plus on utilise le service des soins? La réponse à cette question est « pas
encore », la corrélation sera révélée par le test statistique. 50(*)

1. Choix de l'hypothèse nulle (HO) et alternative (H1)

HO : L'utilisation des services des soins est indépendante du niveau d'instruction du
chef de ménage

H1 : L'utilisation des services est dépendante du niveau d'instruction.

2. Calcul de Khi carré (X²)

(fo - ft) ²

X² = ?
ft

Pour chercher les fréquences théoriques d'une observation donnée, on prend le total
de la colonne correspondante multiplier par le total de la ligne correspondante
diviser par le total général.

Ainsi la fréquence théorique de 17= (185 X69) / 372 = 34.3

168 = (185X303) / 372 = 150.6

52 = (187X69) / 372 = 34.7

135 = (187X303) / 372 =152.3

Alors X² = (17- 34.3)²/34.3+ (168-150.6)²/150.6+ (52-34.7)²/34.7+ (135-152.3)²/152.3

X²= 21.1

3. Détermination du degré de liberté

Dl =(C -1) x (L-1)

(2 -1) X (2-1)

(1x1)= 1

4. Recherche de khi- carré tabulaire

Le khi- carré tabulaire est trouvé à partir du seuil de signification ?. Dans cette


étude, nous prenons 5% comme valeur de ?, donc l'intervalle de confiance est de
95%. Alors, en faisant correspondre le degré de liberté (1) avec ? (5% ou 0.05) on a
le Khi-carré tabulaire de 3.84

5. Détermination des zones d'acceptation et de rejet et prendre la décision

ZA

ZR

ZR

?½= 0.025 ?½= 0.025

-8 0 X² tab X² calc +8

-3.84 3.84 21.1

Figure n °III. Niveau d'instruction et utilisation des services de santé

Décision : L'hypothèse nulle est rejetée, et donc l'hypothèse alternative est vraie.
Rechercher sur le site:
Re che rche
 

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