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Réf.

: D4211 V1

Schémas directeurs de
Date de publication :
10 novembre 2013
développement des réseaux
électricité de distribution MT

Cet article est issu de : Énergies | Réseaux électriques et applications

par Alain COIFFIER

Mots-clés Résumé Le schéma directeur des postes HT/MT (Haute et Moyenne tension) et des
schéma directeur | qualité de réseaux MT est un enjeu important pour l'entreprise de distribution. Son étude est
fourniture | réseau cible |
sécurisation d'alimentation | l'opportunité de fixer les objectifs de qualité de fourniture et de sécurisation d'alimentation
énergie électriques | en énergie électrique. Son utilisation garantit l'efficacité des investissements envisagés à
distribution d'électricité |
réseaux MT | postes HT/MT court et moyen termes. Son élaboration est structurée par plusieurs étapes dont les
principales sont la réalisation de la cible à 30 ans et l'élaboration de la stratégie de
développement des réseaux MT pour atteindre à la cible finale.

Keywords Abstract The HV/ MV (High and Medium Voltage) substations and MV networks master
master plan | quality of supply | plan is an important challenge for the distribution business. Its study is an opportunity to
target network | security of
supply | electrical energy | define objectives for the quality and security of electricity supply. Its use ensures the
electricity distribution | MV efficiency of the proposed investments in the short and medium term. Its development is
networks | HV/MV substation
structured in several stages, the major ones being the achievement of the 30 year target
and the implementation of the MV network development strategy in order to reach the final
target.

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Schémas directeurs
de développement des réseaux
électricité de distribution MT

par Alain COIFFIER


Ingénieur du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)
Ancien chef de service à la direction réseau d’ERDF (Électricité Réseau de Distribution France)

1. Principes généraux pour l’établissement D 4 211 - 3


des schémas directeurs ...........................................................
1.1 Définitions et finalités des cibles ............................................................. — 3
1.2 Durée de l’étude ........................................................................................ — 3
1.3 Argumentation et logique retenue
pour élaborer la cible à long terme ......................................................... — 4
2. État des lieux des ouvrages MT existants ...................................... — 4
2.1 Principales caractéristiques relatives aux postes sources..................... — 4
2.2 Principales caractéristiques relatives aux départs MT........................... — 4
3. Prévision des consommations et des puissances ........................ — 5
3.1 Exemple de méthode d’estimation des taux de croissance .................. — 5
3.2 Impact de la production décentralisée sur l’évolution
des consommations et des puissances................................................... — 8
3.3 Risques associés aux incertitudes de la prévision ................................. — 8
4. Choix techniques fondamentaux ...................................................... — 8
5. Établissement de la cible à long terme (30 ans)........................... — 9
5.1 Hypothèses de travail ............................................................................... — 9
5.2 Données de référence............................................................................... — 11
5.3 Construction de la cible à long terme (30 ans) ....................................... — 12
5.4 Logique de comparaison lors de la construction
de la cible à long terme (30 ans) .............................................................. — 13
5.5 Restitutions associées à la cible à long terme (30 ans) ......................... — 13
6. Étude des stratégies et l’établissement de la cible à moyen
terme ......................................................................................................... — 14
6.1 Stratégies de développement des ouvrages .......................................... — 14
6.2 Comparaison technico-économique des stratégies ............................... — 15
6.3 Passage de la cible théorique à la cible pratique ................................... — 17
6.4 Estimation des niveaux de qualité de fourniture ................................... — 17
7. Principales restitutions de l’étude
et révision du schéma directeur ....................................................... — 17
7.1 Principales restitutions de l’étude ........................................................... — 17
7.2 Révision du schéma directeur.................................................................. — 17
8. Conclusion............................................................................................... — 18
9. Annexe 1 .................................................................................................. — 18
9.1 Préambule.................................................................................................. — 18
9.2 Structures en zones urbaines................................................................... — 19
9.3 Structures en zones rurales...................................................................... — 25
10. Annexe 2 : réalisation d’une stratégie de développement
des ouvrages ........................................................................................... — 26
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. D 4 211

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a bonne gestion du réseau MT (moyenne tension) et des postes sources


L HT/MT (haute tension/moyenne tension) d’une entreprise de distribution
suppose une vision cohérente et partagée de leurs évolutions à court, moyen
et long termes. C’est l’objet du schéma directeur.
Établi en conformité avec les politiques et règles techniques de l’entreprise de
distribution, il est principalement constitué d’une cible à long terme et de la
meilleure stratégie (opérations successives pour passer d’une situation de
réseau à une autre) de développement des ouvrages (postes sources et réseaux
MT) de distribution conduisant à cette cible. Son existence permet notamment :
– de garantir l’efficacité des investissements, en intégrant à la fois la dimen-
sion temporelle (optimisation à long terme) et la diversité de leurs finalités
(raccordement, renforcement, renouvellement, qualité de fourniture, etc.) ;
– de prévoir et d’évaluer les investissements à effectuer sur une période de
10 ans (création des postes sources et des départs MT, renouvellement et ren-
forcement des ouvrages existants, etc.) ;
– d’estimer les niveaux de qualité de fourniture à différents horizons en
fonction des volumes d’investissements attribués ;
– de vérifier l’évolution de la sécurisation d’alimentation en cas d’événe-
ments exceptionnels ;
– d’alléger les études décisionnelles d’investissement en réduisant la
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combinatoire des solutions à étudier tout en assurant la cohérence à long


terme ;
– de faciliter le dialogue avec l’ensemble des interlocuteurs concernés par la
construction, l’exploitation et la conduite des ouvrages de distribution MT ;
– de cibler les actions de maintenance des ouvrages en fonction de l’évolu-
tion du réseau et des travaux à réaliser ;
– de garantir l’intégration de toutes les évolutions du réseau dans une logique
à moyen terme (demande de modification avec mise en souterrain, sécurisation
de l’alimentation d’un poste MT/BT, raccordement des nouvelles charges).
Le schéma directeur avec ses documents associés (état des lieux, cible à long
terme, etc.) constitue la référence de développement des ouvrages MT. Il
garantit la cohérence et l’efficacité de l’ensemble des dépenses réalisées sur le
réseau. C’est donc un outil indispensable pour les décideurs et pour le per-
sonnel chargé des études.
Selon l’organisation territoriale et managériale de l’entreprise de distribution,
le schéma directeur résultant pourra être la synthèse des schémas directeurs
réalisés sur les différents territoires exploités par l’entreprise.

L’élaboration du schéma directeur est l’opportunité de fixer les objectifs


en matière de qualité de fourniture et de sécurisation d’alimentation face
aux événements climatiques ou technologiques exceptionnels, tout en assu-
rant la cohérence avec les possibilités financières de l’entreprise de distribu-
tion. C’est aussi l’occasion d’une large concertation avec les différents
acteurs y compris les représentants du réseau de transport.

Dans ce contexte, le schéma directeur intègre la vision globale de l’entreprise


de distribution en matière de développement des réseaux MT, il doit donc être
validé par les responsables de l’entreprise pour constituer la référence. Cepen-
dant, il ne doit pas conduire à des anticipations d’investissement non prévues
et sans justification économique.
L’existence du schéma directeur ne se substitue pas à l’exécution des études
décisionnelles de réalisation des travaux à court terme. Ces études sont néces-
saires pour mettre à jour les charges et les différentes hypothèses. Les études
décisionnelles sont orientées, mais nullement structurées par les cibles à
moyen et long termes. En revanche, tout choix important retenu dans le cadre
d’une étude décisionnelle en incohérence avec la cible finale doit donner lieu à
l’initialisation d’une mise à jour de cette dernière pour garantir sa cohérence et
sa pertinence. De plus, la mise à jour du schéma directeur est nécessaire lors

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de tout événement mettant significativement en cause les hypothèses valides


au moment de son établissement, et a minima tous les 5 ans. La qualité et la
mise à jour des hypothèses (taux de croissance, charges nouvelles, évolutions
technologiques, etc.) sont un préalable à son efficacité.
Par ailleurs, la faiblesse du taux de croissance, d’une zone du territoire de
l’entreprise de distribution, ne justifie en aucun cas l’absence du schéma direc-
teur car les erreurs faites en matière de choix de structure seront plus
lentement résorbées dans ces situations. De plus, les investissements décidés
pour des raisons de qualité ou suite à des demandes externes constituent un
enjeu plus fort encore.
La méthodologie exposée dans cet article résulte d’une expérience appro-
fondie de l’étude des réseaux MT (HTA au sens de la norme NF C 18-510)
français au sein de ERDF, elle est généralisable à l’ensemble des réseaux MT
triphasés à neutre non distribué, c’est pourquoi, l’auteur a choisi d’utiliser la
dénomination internationale de ce niveau de tension (MT).
Bien que cette méthode n’ait pas fait l’objet de validation détaillée, elle peut
certainement s’appliquer aux réseaux MT triphasés à neutre distribué avec
éventuellement des dérivations monophasées ou biphasées.

1. Principes généraux – de la politique et des règles techniques du distributeur ;


– des caractéristiques techniques des départs MT conduisant à
pour l’établissement un réseau optimisé sans contraintes électriques ;
– de l’approche technico-économique du distributeur (§ 6.2
des schémas directeurs exposé succinct de cette approche).
La cible à l’horizon dix ans est, par construction, un
L’élaboration des schémas directeurs représente une tâche sous-ensemble de la cible à long terme, elle est constituée par
relativement importante mais nécessaire pour obtenir une vision l’ensemble des opérations justifiées au plan technico-économique
réaliste de l’évolution des ouvrages de distribution MT, elle est sur la période [0-10 ans].
structurée par les différentes étapes listées ci-dessous :
– état des lieux des ouvrages MT existants (postes sources et Au-delà de l’aspect temporel, ces deux cibles ont également
réseaux MT) ; des finalités différentes. En effet, la cible à dix ans, pour
– prévision des consommations et des puissances ; laquelle les incertitudes restent limitées, définit globalement et
– établissement de la cible à long terme (on notera que les assez précisément l’ensemble des actions à réaliser sur la
principes de construction conduisent à une cible unique) ; période [0-10 ans]. La cible à long terme permet de s’assurer
– définition des stratégies de développement des ouvrages MT que les opérations réalisées au cours de la période [0-10 ans]
pour passer de l’état initial à la cible à long terme ; entreront dans un ensemble cohérent à long terme. Chaque
– comparaison technico-économique (§ 6.2) des stratégies et éta- opération réalisée au cours de cette période aura donc une
blissement de la cible théorique à moyen terme ; durée de vie minimum de 25 ans. Cet aspect fondamental est
– passage de la cible théorique à la cible pratique à moyen renforcé par la périodicité retenue pour réaliser les mises à jour
terme (10 ans) ; du schéma directeur.
– estimation des niveaux de qualité de fourniture sur la période
[0-10 ans].
Chaque phase sera détaillée dans la suite du présent document.
1.2 Durée de l’étude
Avant d’aborder la description détaillée des différentes phases
1.1 Définitions et finalités des cibles de la méthodologie, il faut tout d’abord choisir la durée de l’étude.
La notion de schéma directeur englobe les différentes cibles et On pourrait être tenté de réduire cette durée d’étude pour
l’ensemble des études nécessaires au développement des réseaux simplifier le travail des chargés d’étude et s’affranchir des incerti-
MT et des postes sources à long et moyen termes. tudes liées aux taux de croissance à long terme. Or, dans la
pratique, il n’en est rien car le travail à réaliser reste sensiblement
Les réseaux cibles correspondent à des états futurs des postes le même. De plus, même si les taux de croissance constatés
sources et du réseau MT. Généralement, on distingue la cible à restent faibles, il est nécessaire de fixer une durée d’étude suffi-
long terme (30 ans) et une cible intermédiaire à moyen terme, dite samment longue pour obtenir une plus grande rupture entre l’état
« cible à 10 ans ». Les principes de construction de ces deux cibles initial et la cible à long terme. Cela permet de favoriser une vision
sont totalement différents. plus prospective et plus riche du développement des réseaux MT
La cible à long terme est construite sur la base d’hypothèses et des postes sources.
techniques représentatives : Par ailleurs, sachant que les décisions de construction des
– de la qualité de fourniture visée à moyen et long termes, tant ouvrages importants influencent le développement du réseau sur
au quotidien que lors d’événements techniques ou climatiques une période qui correspond souvent à la durée de vie des ouvra-
exceptionnels ; ges (30 à 40 ans, voire davantage), il est donc nécessaire de

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s’assurer que tout investissement décidé, au cours des premières concerne les caractéristiques relatives aux circuits de puissance de
années, entre dans un ensemble cohérent à long terme. De plus, si chaque poste source et le second donne les différentes caractéris-
la durée d’étude est trop courte, on risque de fausser notablement tiques de chaque départ MT. Ces deux fichiers sont liés par les
la comparaison technico-économique entre des solutions lourdes codifications des postes sources et des départs MT. Cette codifica-
mais efficaces sur une longue période et des solutions plus légères tion doit permettre de rattacher tout poste MT/BT (moyenne
dont la durée d’efficacité est limitée. tension/basse tension) à son départ MT, ce dernier à son tableau
MT de poste source, ce tableau à son transformateur HT/MT de
poste source et enfin celui-ci à son poste source.
Les différentes considérations précédentes conduisent à fixer
la durée d’étude à 30 ans. Cette option permet aussi de limiter
le poids du réseau existant qui peut, si la durée d’étude est 2.1 Principales caractéristiques
insuffisante, influencer le résultat de la cible finale et par relatives aux postes sources
conséquent les stratégies de développement du réseau.
Les principales informations contenues dans le fichier dit
« postes sources » sont fonction des particularités des postes sour-
ces analysés. Cependant, pour des ouvrages relativement classi-
1.3 Argumentation et logique retenue ques, une liste non exhaustive est donnée ci-dessous à titre
pour élaborer la cible à long terme d’information :
– la codification de chaque poste source (de préférence commune
La qualité de fourniture au quotidien est directement à celle utilisée par le gestionnaire du réseau de transport) ;
dépendante des caractéristiques des réseaux MT (longueur déve- – la codification des transformateurs de puissance, des tableaux
loppée des départs, taux d’incidents et puissance desservie par les MT et des départs MT ;
départs MT). La sécurisation de l’alimentation face auxévénements – les dates de mise en service des différentes installations ;
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exceptionnels (climatiques ou technologiques) est principalement – les caractéristiques du matériel par poste source :
dépendante de la structure des réseaux MT et du type de garantie
• nombre de lignes HT,
des postes sources.
• nombre de jeu de barres HT,
• nombre et puissance installée des transformateurs de
Ces considérations conduisent donc à réaliser la cible à long puissance,
terme sur la base du réseau MT. La qualité de fourniture visée • caractéristiques des tableaux MT,
à terme et la zone d’action des postes sources seront alors • nombre de départs MT raccordés à chaque transformateur,
dépendantes des hypothèses retenues pour la construction du • nombre de cellules départs en réserve,
réseau MT. On notera d’ailleurs que les hypothèses de • puissance installée des condensateurs par transformateur,
construction de la cible à long terme (§ 5.1) introduisent • régime de neutre pour chaque transformateur ;
indirectement la densité de puissance, le paramètre « P × L » – les caractéristiques électriques par poste source :
intègre parfaitement cette notion.
• tensions HT et MT,
• capacité de transit des lignes HT,
Remarque : L’élaboration d’une cible à long terme basée sur la • puissance maximale atteinte du poste source et des transfor-
suppression progressive des contraintes électriques (tension ou mateurs à l’année initiale,
courant) conduit obligatoirement à un développement des ouvra- • puissance de court-circuit maximum et minimum sur les jeux
ges MT onéreux à long terme. En effet, l’utilisation de l’approche de barres HT et MT,
économique justifie les investissements bien avant les contraintes • volume des pertes électriques dans chaque transformateur,
techniques en « régime normal » (schéma d’exploitation habituel). • taux de sécurisation en cas de perte totale du poste source
De plus, la valorisation des pertes électriques peut aussi justifier avec possibilité d’utiliser le jeu de barres MT et sans
des évolutions conséquentes. possibilités de remettre sous tension le jeu de barres MT,
• type de garantie du poste source, l’article [D 4 210] définit
cette notion,

2. État des lieux • nombre d’heures d’utilisation de la puissance maximale ou


facteur de charge par transformateur et pour le poste source ;
des ouvrages MT existants – éléments de qualité de fourniture au cours des trois ou cinq
dernières années :
• nombre de coupures longues sur dysfonctionnement d’un ou
Avant d’entreprendre toute étude de développement des plusieurs éléments du poste source,
réseaux, il est primordial d’analyser l’ensemble des caractéristi- • durée annuelle des interruptions de fourniture sur dysfonc-
ques des ouvrages MT pour évaluer les forces et les faiblesses du tionnement d’un ou plusieurs éléments du poste source,
réseau MT en matière de qualité du produit, de capacité électrique • énergie non distribuée (END) annuelle sur dysfonctionne-
et de sensibilité aux aléas techniques et climatiques. Par ailleurs, il ment d’un ou plusieurs éléments du poste source,
est aussi essentiel d’appréhender l’organisation structurelle du
• taux de défaillance moyen de chaque élément du poste
réseau pour apprécier les aspects relatifs à la conduite et à
source.
l’exploitation des installations. Pour ce faire, il est judicieux d’envi-
sager une représentation schématique de l’ossature des départs
MT (figure 4, § 5.5).
2.2 Principales caractéristiques relatives
Il est également nécessaire d’analyser l’environnement externe
afin d’évaluer la sensibilité des utilisateurs raccordés au réseau
aux départs MT
(secours contractuels, utilisateurs générateurs de perturbations Pour la partie réseau MT, il est également nécessaire de réaliser
électriques, etc.). un fichier informatique détaillé comprenant le maximum de ren-
En principe, pour décrire les caractéristiques des ouvrages MT, seignements associés à chaque départ MT. Ce type de donnée
on élabore deux fichiers informatiques détaillés. Le premier trouve naturellement sa place aujourd’hui dans les systèmes

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d’informations géographiques (SIG). Par ailleurs, on notera qu’un tel Cependant, dans le cadre de la planification à long terme, ce qui
fichier, qui représente une photographie détaillée des réseaux MT, correspond à la réalisation des schémas directeurs, il s’agit d’esti-
peut être utilisé à d’autres fins par le personnel de l’entreprise de mer, avec une précision relative, le niveau de croissance moyen
distribution. En effet, il facilite l’analyse de chaque départ MT et per- correspondant à la zone d’action d’un ou plusieurs postes sources.
met d’élaborer des statistiques relatives aux installations. Il est éga- Dans le cadre de ces études, on distingue fréquemment :
lement utilisé pour comparer l’état des réseaux d’une zone à l’autre. – la croissance dite « en profondeur » qui correspond globale-
On trouvera ci-dessous, à titre d’information, une liste non ment à l’évolution des charges existantes, y compris les nouvelles
exhaustive des informations pouvant être contenues dans ce petites charges ;
fichier : – la croissance dite « en surface » qui correspond à l’apparition
– la codification des départs MT permettant de relier chaque de nouvelles charges significatives (puissance supérieure à 1 MW)
départ au fichier des postes sources ; comme les nouvelles zones d’activités.
– la pyramide des âges des différentes canalisations ; Afin de définir les différentes politiques de l’entreprise et d’opti-
– les caractéristiques physiques des départs MT : miser au mieux le développement des ouvrages électriques, tous
• longueur développée des départs, les acteurs (producteurs, transporteurs et distributeurs) du secteur
• longueur de l’artère principale (voir annexe 1 § 9.3), de l’énergie électrique sont contraints d’étudier l’évolution des
• section et nature des conducteurs, charges futures. Il existe évidemment de nombreuses méthodes,
plus ou moins fiables, pour estimer l’évolution des
• nombre et type de postes MT/BT,
consommations et des puissances à court, moyen et long termes.
• nombre de points télécommandés en réseau sur l’ossature Le choix de la méthode à utiliser dépend de nombreux paramètres
principale et sur les lignes secondaires (voir annexe 1 § 9) ; dont les principaux sont :
– les caractéristiques électriques des départs MT :
– la maille sur laquelle on souhaite réaliser des prévisions ;
• tension d’exploitation du départ, – le niveau de tension associé à la prévision ;
• puissance de pointe (avec et sans producteur), – les secteurs d’activité visés ;
• nombre d’heures d’utilisation de la puissance de pointe ou – les horizons de la prévision ;
facteur de charge, – les résultats souhaités de la prévision qui sont fonction de l’uti-
• chute de tension maximale en « régime d’exploitation lisation envisagée.
normal » et en « régime de secours normal » (départ entière- En tout état de cause, pour s’assurer de la pertinence de la
ment alimenté par le point de secours usuel), méthode employée, il est important de justifier toute rupture
• taux d’utilisation des conducteurs en « régime normal » et en importante entre le constat du passé et la prévision future.
« secours normal » sur l’artère principale,
Dans le cas d’études globales comme celles relatives à l’élabora-
• pertes par effet Joule à la pointe et énergie perdue annuelle,
tion des cibles, il est souhaitable, pour simplifier les différents cal-
• puissance de court-circuit minimale en « régime normal », culs, de rechercher dans la mesure du possible, des zones
• produit P × L = Puissance maximale du départ MT × Longueur d’accroissement moyen homogène, dont la taille est équivalente à
développée, la zone d’action de plusieurs postes sources.
• codification du départ secourant ; Pour information, une méthode adaptée à la réalisation des
– les caractéristiques globales de la clientèle : schémas directeurs MT est sommairement décrite ci-après. Cette
• nombre de consommateurs MT et BT par départ MT, méthode ne prétend pas être la seule, on peut envisager d’autres
• nombre et puissance installée des producteurs MT et BT, approches en fonction de considérations locales.
• somme des puissances souscrites des consommateurs MT et
BT ;
– éléments de qualité de fourniture par départ sur trois ou cinq 3.1 Exemple de méthode d’estimation
ans : des taux de croissance
• nombre de coupures très brèves, brèves et longues par
départ, La méthode, présentée sommairement ci-dessous, permet
• durée annuelle d’interruption de fourniture sur incident, d’évaluer la croissance dite « en profondeur » sur une période de
dix ans, avec à la fois une précision suffisante en localisation et en
• énergie non distribuée (END) moyenne annuelle sur incident,
valeurs d’accroissement. Elle s’appuie, d’une part, sur les résultats
• localisation des incidents à l’aide d’une cartographie adaptée, des études menées à la maille nationale ou régionale par diffé-
• interclassement des incidents par causes et par type rents organismes et, d’autre part, sur des études dites
d’ouvrage. « multicritères » réalisées à la maille locale et agglomérées à la
On notera que certaines informations ci-dessus peuvent résulter maille régionale pour assurer la cohérence globale. Cette option
d’un traitement périodique, associé au système d’information géo- permet de corriger les différents taux obtenus avec l’étude
graphique, pour obtenir l’image du réseau en « temps réel ». « multicritères ». En effet, si cette dernière donne de bons résultats
pour différencier les zones hétérogènes d’un territoire, elle
demeure approximative pour fixer les valeurs des taux de crois-
sance. Contrairement aux études à la maille locale, les études
3. Prévision menées à la maille nationale et par extrapolation à la maille régio-
nale permettent, en général, d’obtenir pour un territoire
des consommations conséquent un niveau de consommation, avec une précision suffi-
sante, à l’horizon 10 ans. En revanche, elles sont souvent inadap-
et des puissances tées pour spécifier les poches hétérogènes de la zone d’action de
plusieurs postes sources. Ces deux méthodes complémentaires
permettent d’obtenir des résultats satisfaisants et adaptés à la réa-
Les prévisions des consommations et des puissances, sur une lisation des réseaux cibles MT.
période plus ou moins longue, sont les fondements de toute étude
de planification des réseaux électriques. La croissance de la L’étude « multicritères » est basée sur des données internes et
consommation d’énergie électrique dépend de nombreux facteurs externes à l’entreprise de distribution. Les données internes à
difficiles à appréhender, surtout lorsqu’il s’agit de prévision sur l’entreprise sont les historiques des consommations MT et BT, par
une longue période et sur des zones relativement réduites. commune ou par groupe de communes, sur une période de cinq à

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constituée de l’ensemble des communes et groupes de communes


Tableau 1 – Signification des différents niveaux contenues dans le tableau 2.
Niveau Interprétation ■ Commentaires à propos du tableau 2
(+ 3) Très forte évolution 1) L’unité énergétique est fonction de la taille de la maille étu-
diée.
(+ 2) Forte évolution
2) Les données d’entrée sont le taux de croissance moyen de la
(+ 1) Faible évolution région (étude nationale/régionale) et l’énergie à l’horizon 10 ans
des nouvelles charges ponctuelles (cellules sur fond gris).
(0) Sans évolution et sans régression
3) On vérifiera que l’énergie de la région à l’année initiale (cellu-
(– 1) Faible régression les sur fond gris de la dernière ligne) obtenue dans cette étude est
conforme à celle obtenue dans l’étude à la maille nationale.
(– 2) Forte régression
4) L’énergie résultante de la région à l’horizon 10 ans (croissance
(– 3) Très forte régression en profondeur) est égale à l’énergie totale de la région moins
l’énergie des charges ponctuelles (croissance en surface) :
– énergie totale de la région estimée à l’horizon 10 ans
dix ans. Les données externes permettent d’apprécier l’évolution = 2 310 = 1 895 × (1 + 2 %)10 ;
prospective de la consommation, elles sont fonction des spécifici- – énergie résultante à l’horizon 10 ans (croissance en
tés du territoire étudié, cependant, elles concernent généralement profondeur) = 2 289 = 2 310 – 21.
les aspects suivants : 5) Le coefficient de pondération est :
– l’évolution démographique ;
– l’évolution de l’emploi et de la construction ; Coef. pondération =
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– l’impact potentiel du développement des réseaux gaz et des


Énergie résultante à l’horizon 10 ans
réseaux de chaleur ;
– les secteurs tertiaire et industriel en développement ou en Énergie « non corrigée » de la région à l’horizon 10 ans
régression ; 2 289
Coef. pondération = = 0, 9286
– la proximité d’infrastructures ferroviaires ou routières 2 465
nouvelles qui favorisent l’implantation de nouvelles activités ;
– le développement de la climatisation ; Ce coefficient doit être proche de 1 pour obtenir une prévision
– le taux d’équipement des ménages et des industriels. acceptable. Si tel n’était pas le cas, il serait alors nécessaire de
modifier le taux d’accroissement unitaire des différents critères
Dans la suite de l’article, l’historique des consommations et les retenus.
aspects prospectifs ci-dessus sont nommés « critères
d’évolution ». 6) L’énergie corrigée à l’horizon 10 ans est :
Chaque critère d’évolution est décliné sur plusieurs niveaux
Énergie « non corrigée » × coefficient de pondération
(généralement compris entre – 3 et + 3) reflétant l’évolution ou la
régression de la commune ou du groupe de communes considéré. 7) Le taux de croissance résultant est obtenu par la formule :
Le tableau 1 donne la signification de chaque niveau.
Afin d’attribuer au mieux le niveau de chaque critère d’évolution 1
×ln
énergie corrigée(10)
retenu à une commune ou à un groupe de communes, on pourra τ annuel = e10 énergie(0) −1
se rapprocher des collectivités territoriales qui ont généralement
une bonne vision de l’évolution de leur territoire. On trouvera éga- Le tableau 2 peut servir pour effectuer des regroupements de
lement de nombreuses informations utiles auprès des institutions petites communes contiguës ayant des taux de croissance similai-
chargées des statistiques à différentes mailles. Si nécessaire, on res. En d’autres termes, on peut réaliser une première étude sur une
pourra également envisager une enquête par questionnaire à des- zone limitée appartenant à la région. Le critère de regroupement
tination des personnes ayant une bonne connaissance de l’activité étant le taux de croissance brut, dans ce cas les données d’entrée
des communes étudiées. relatives à la région sont inutiles. La démarche proposée permet
Pour chaque critère d’évolution, on attribue un taux de d’obtenir de manière progressive les différentes poches d’accroisse-
croissance unitaire, positif ou négatif. Ce taux est fixé initialement ment homogène sur l’ensemble du territoire de la région.
« à dire d’expert ». Il sera vraisemblablement corrigé durant la Lorsque les accroissements en énergie sont définis, ils doivent
méthode par un coefficient de pondération qui permet d’assurer la être convertis en accroissement de puissance pour permettre de
cohérence entre les énergies obtenues lors de l’étude réalisée à la dimensionner les ouvrages. En principe, le passage des énergies
maille régionale et celles obtenues lors de l’étude locale. Le taux aux puissances s’effectue à l’aide de la relation :
de croissance annuel brut pour le critère considéré est donc
obtenu par la relation : Énergie = Pmax × H
τ (critèrei ) = Taux de croissance unitaire du critère(i ) × Niveau du critère(i ) H étant le nombre d’heures d’utilisation de P maximale.
Le taux de croissance annuel brut de la commune ou du groupe Par hypothèse, on admet souvent que H reste une constante sur
de communes pour les critères considérés est donc obtenu par la toute la durée de l’étude sur la zone élémentaire considérée. En
formule suivante : effet, la variation de H est fonction de la mise en place de
nouvelles tarifications ou de modifications notables du
comportement des utilisateurs.
τ brut = ∑ Taux de croissance unitaire du critère(i ) × Niveau du critère(i )
(i ) À l’issue de cette étude, on dispose des taux de croissance « en
profondeur » par zone homogène pour les dix premières années.
Afin d’illustrer la méthode utilisée pour calculer les taux de On dispose également de la croissance « en surface » associée aux
croissance dit « en profondeur », un extrait de tableur est donné charges ponctuelles importantes avec leur date d’apparition sur
dans le tableau 2. On suppose dans cet exemple que la région est une période de l’ordre de 10 ans maximum.

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Tableau 2 – Extrait de tableur illustrant la méthode de calcul des taux de croissance

Calcul des taux de croissance à l’horizon 10 ans

Taux de croissance moyen de la région sur les dix prochaines années 2,00 %

Énergie totale de la région estimée à l’horizon 10 ans 2 310

Énergie totale des charges ponctuelles de la région à l’horizon 10 ans 21

Énergie résultante à l’horizon 10 ans (croissance en profondeur) 2 289

Coefficient de pondération (correction des taux bruts 0,9286

Commu- Critère Critère Critère Taux


d’évolution « 1 » d’évolution « 2 » d’évolution « 3 » Énergie
nes ou Énergie de crois-
Énergie Taux non cor-
groupe corrigée sance
à annuel rigée à
de  crois.  crois.  crois. à l’hori- annuel
l’année 0,75 % 0,50 % 1,00 % brut l’hori-
commu unitaire unitaire unitaire zon 10 résul-
initiale (%) zon 10
nes de ans tant
ans
la région Niveau Niveau Niveau (%)

Très
Faible Forte
forte
A 300 3 régres- –1 évolu- 2 3,75 433,5 402,5 2,98
évolu-
sion tion
tion

Forte Faible Faible


B 350 évolu- 2 évolu- 1 évolu- 1 3,00 470,4 436,8 2,24
tion tion tion

Sans
évolu-
Forte Faible
tion et
C 125 0 évolu- 2 régres- –1 0,00 125,0 116,1 – 0,74
sans
tion sion
régres-
sion

Faible Faible Faible


D 200 évolu- 1 évolu- 1 évolu- 1 2,25 249,8 232,0 1,50
tion tion tion

Sans
évolu-
Faible Faible
tion et
E 250 évolu- 1 évolu- 1 0 1,25 283,1 262,90 0,50
sans
tion tion
régres-
sion

Forte Forte Forte


F 320 évolu- 2 évolu- 2 évolu- 2 4,50 497,0 461,5 3,73
tion tion tion

Sans
évolu-
Faible Faible
tion et
G 350 0 évolu- 1 évolu- 1 1,50 406,2 377,2 0,75
sans
tion tion
régres-
sion

Total 1 895,0 2465,0 2289,0

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Par ailleurs, la prévision des taux de croissance, adaptés au Dans le cas où le contexte défini ci-dessus serait inexact, il
développement des réseaux électriques sur des périodes supérieu- conviendrait d’intégrer plus profondément la production dans les
res à dix ans, reste très incertaine. Alors, on adopte souvent « à études de développement des réseaux et plus particulièrement au
dire d’expert » des taux de croissance plus faibles pour les années niveau de l’évolution des charges.
suivantes. En général, les taux de croissance des vingt dernières
années sont 30 à 50 % plus faibles que les taux retenus pour les
dix premières années. 3.3 Risques associés aux incertitudes
En France, cette option se justifie par les effets des actions de la prévision
menées en faveur de la maîtrise de la demande d’électricité, par la
réduction naturelle de la croissance liée à la saturation du marché Les conséquences relatives à l’imprécision des taux de croissance
des équipements nouveaux et à la pénétration de la production sont globalement maîtrisées dans la méthode. En effet, une erreur
dispersée (photovoltaïque individuel essentiellement) qui a l’effet sur les taux de croissance se traduit généralement par un décalage
d’une consommation négative. des dates de changement d’état. Si l’écart reste faible, la stratégie
Les zones de développement éolien (ZDE) et les sites de produc- optimale de développement du réseau n’est en principe pas remise
tion importants (éolien, hydraulique, cogénération) doivent être en cause, mais les dates de changement d’état peuvent être modi-
considérés, dans les études de développement des postes sources, fiées. Dans ce contexte, la cible à long terme visée correspond plus à
comme des charges ponctuelles « productrices ». Cette prise en un niveau de charge qu’à une année donnée.
compte est susceptible de différer ou d’anticiper certains investis- Par ailleurs, sachant, d’une part, que la mise à jour du schéma direc-
sements au niveau des postes sources. teur (y compris les taux de croissance des charges) doit être envisagée
tous les cinq ans et, d’autre part, que les études décisionnelles, indis-
pensables, sont basées sur les charges au moment de l’étude, le ris-
3.2 Impact de la production que d’anticipation d’investissement devient quasiment nul.
décentralisée sur l’évolution L’arrivée imprévue de charges importantes à raccorder en MT n’est
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des consommations pas de nature à invalider les cibles du schéma directeur. En effet, ces
charges sont souvent raccordées par un ou plusieurs départs MT
et des puissances dédiés issus d’un poste source existant. Pour les plus importantes
L’influence de la production décentralisée sur l’évolution des d’entre elles, il peut être même nécessaire de construire un nouveau
charges, vue par le départ MT ou par le poste source, dépend des poste source dédié. Ces nouvelles installations, relativement indé-
charges consommatrices qui sont caractérisées par la courbe de pendantes des autres installations de distribution, nécessiteront
charge des consommateurs et des particularités des installations néanmoins une mise à jour des cibles à moyen et long termes.
de production.

En principe, la production décentralisée raccordée aux 4. Choix techniques


réseaux de distribution a tendance à modifier la forme de la
courbe de charge des départs MT et des postes sources. En
fondamentaux
revanche, son impact sur la puissance de pointe reste le plus
souvent limité, notamment en France où la puissance de Le choix des grandes orientations techniques engage durable-
pointe est atteinte en hiver à la tombée de la nuit. ment l’avenir du développement des réseaux MT et les niveaux qua-
lité de l’électricité. La majorité des grandes orientations techniques
sont décidées bien en amont de l’étude des schémas directeurs des
En France, la production raccordée en BT concerne générale- réseaux MT. Ces choix, ayant des conséquences économiques
ment des petites unités photovoltaïques, dépourvues de moyen de considérables, définissent aussi les gammes de tailles des différents
stockage qui, par conception, ne peuvent participer à l’écrêtement composants et les caractéristiques des matériels à employer sur les
de la pointe du départ MT ou du poste source. réseaux MT et dans les postes sources.
En ce qui concerne les installations de production raccordée en Ces choix concernent principalement :
MT, on constate à ce jour, en France, que la grande majorité des rac-
cordements de production concerne des sites de forte puissance, – la tension des réseaux MT ;
qui sont raccordés par des départs dédiés issus du jeu de barres MT – le système de distribution MT (neutre distribué ou non) ;
du poste source. Ce type de production est sans effet sur les départs – le courant de court-circuit maximum pour définir les caractéris-
de distribution. En revanche, en fonction du type de production et tiques électriques du matériel employé ;
de leur disponibilité au moment de la pointe, l’effet sur l’évolution – le courant maximum en service continu est également néces-
de la charge des postes sources peut être significatif, surtout lors- saire à la définition des caractéristiques électriques du matériel.
que plusieurs productions sont raccordées sur le même poste Pour information, le choix de la fréquence du courant alternatif
source. Dans le cadre des schémas directeurs, ces productions sont est une donnée qui n’entre pas dans le champ du distributeur.
considérées comme des charges « productrices » ponctuelles. Pour plus de précisions sur le sujet, le lecteur se reportera à l’arti-
Par ailleurs, pour les autres productions, en général de faible cle [D 4 210].
puissance, raccordées en MT sur les départs de distribution, on Avant d’engager l’étude relative aux schémas directeurs, il est
peut considérer que leur impact reste négligeable en matière de nécessaire de s’assurer que ces grands choix sont fixés et validés.
développement du réseau MT. En effet, sachant que le nombre de Si tel n’était pas le cas, il serait alors délicat d’engager toute étude
productions sur un départ MT est de l’ordre de l’unité et que la concernant le développement des réseaux, en particulier l’élabora-
disponibilité de cette puissance n’est pas assurée au moment de la tion des schémas directeurs.
pointe du départ, notamment pour les installations de type Par ailleurs, le choix de la structure des réseaux MT urbains et
« éolien », il convient de ne pas tenir compte de cette charge ruraux (voir annexe 1 § 9) est une option également importante,
productrice dans les calculs de dimensionnement des ouvrages. mais moins fondamentale que les autres aspects listés précedem-
On notera d’ailleurs que la disponibilité des productions de type ment. Ce choix peut être envisagé dans le cadre des études relatives
cogénérations est nettement plus élevée que celles des produc- à l’élaboration des schémas directeurs. On notera toutefois qu’il est
tions de type « éolien » dont la durée d’utilisation de la puissance irréaliste d’envisager une remise en cause intégrale des structures
de pointe est d’environ 1 700 heures. retenues à chaque mise à jour du schéma directeur. Néanmoins, lors

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de ces mises à jour, il est tout à fait concevable d’intégrer les éven- climatiques ou techniques exceptionnels sont directement dépen-
tuelles évolutions technologiques associées aux structures choisies. dants du choix des seuils des hypothèses techniques (§ 5.1).
La qualité de la cible à long terme est primordiale pour la suite
Le choix de la structure des postes sources et des réseaux des études. Elle doit être suffisamment précise et relativement
MT engage l’entreprise de distribution pour de nombreuses riche pour accroître la pertinence de l’approche
années. En effet, il détermine globalement l’évolution de la technico-économique. En effet, la logique de comparaison tech-
qualité de fourniture et de la sécurisation d’alimentation face nico-économique des stratégies étudiées (§ 6.2) ne peut justifier
aux événements climatiques ou technologiques exceptionnels. des ouvrages que s’ils sont inclus dans la cible à long terme.
De plus, il peut avoir des conséquences économiques notables La représentation de la cible à long terme doit intégrer :
en matière d’investissements et de dépenses d’exploitation. – la position géographique des postes sources existants et à
Pour des raisons économiques et techniques évidentes, on évi- construire au cours de la période d’étude retenue [0-30 ans] ;
tera l’implantation de plusieurs types de structure de réseau
– la position géographique des postes MT/BT existants à l’année
MT sur le territoire d’une entreprise de distribution et bien plus
initiale ;
encore sur le territoire d’une exploitation ou d’un bureau de
conduite des installations MT. – l’implantation des nouvelles charges ponctuelles significatives ;
– les départs MT existants ou à créer avec les différents points
d’ouverture définis pour équilibrer au mieux les départs d’une
La structure choisie influence évidemment l’organisation géné- zone d’action, les éventuelles dérivations, utilisables pour les
rale du réseau de la cible à long terme, c’est d’ailleurs l’élément le secours, étant également représentées ;
plus important guidant la conception du réseau cible. Si, après – l’artère principale doit être définie et apparaître clairement sur
analyse des différentes structures, il reste le choix entre deux ou les schémas ;
plusieurs structures, il sera alors nécessaire de réaliser des études
– les réseaux à construire et ceux à supprimer au cours de la
complètes pour comparer les bilans actualisés et pouvoir enfin
période d’étude retenue [0-30 ans]. À ce stade de l’étude, les dates
décider. Afin de simplifier ce travail fastidieux, on pourra faire
de création ou de suppression des ouvrages sont indéterminées.
cette comparaison sur une zone réduite, à condition qu’elle ne
favorise ou ne défavorise aucune des solutions envisagées. Afin de vérifier la cohérence globale des départs, il est utile
d’indiquer pour chaque départ, la puissance, la longueur et le
En complément de l’article [D 4 210] qui décrit l’architecture des produit P × L (puissance × longueur développée du départ). Ces
réseaux de distribution, on trouvera en annexe 1 (§ 9) du présent indications sont également nécessaires pour vérifier l’équilibrage
article des informations complémentaires sur les structures les des départs d’une zone.
plus employées en France, mais également dans de nombreux
autres pays. La cible à long terme est construite sur la base des hypothèses
décrites ci-après sans tenir compte des contraintes électriques qui
sont déjà intégrées dans les hypothèses, cette option évite une
vision trop restrictive du développement des ouvrages à long terme.
5. Établissement de la cible
à long terme (30 ans) 5.1 Hypothèses de travail
La cible à long terme (30 ans) définit les orientations structurelles
du réseau MT, elle constitue ainsi la base essentielle de l’évolution
des ouvrages MT. Cette cible unique doit donc refléter la vision par- Les objectifs de qualité de fourniture fixés par le distributeur et
tagée des décideurs de l’entreprise de distribution. Toutefois, pour éventuellement par les autorités compétentes constituent la pre-
les zones situées à la frontière de deux entités territoriales, plus ou mière donnée d’entrée pour déterminer les seuils des hypothè-
moins indépendantes, il est indispensable d’engager une ses de travail. Les seuils retenus doivent être cohérents avec
concertation entre les acteurs des deux entités afin d’obtenir une l’approche technico-économique du distributeur et compatibles
vision partagée et une optimisation globale des investissements de avec le niveau des contraintes techniques (en courant et ten-
chaque entité et de l’entreprise de transport de l’énergie. sion). Afin de vérifier la pertinence des seuils retenus, on pourra
calculer les différentes grandeurs indiquées dans le tableau 4.
La cible à 30 ans est constituée d’une représentation géographique
du réseau MT nécessaire et suffisant pour alimenter dans de bonnes
conditions les utilisateurs raccordés à ce réseau. Cette représentation Les hypothèses de travail, nécessaires à la construction de la
est complétée par un fichier informatique (comparable à celui utilisé cible à long terme, doivent être facilement maniables, manuelle-
pour réaliser l’état des lieux) regroupant les différentes caractéristi- ment ou à l’aide d’outils informatiques. Elles doivent être repré-
ques des postes sources et des départs MT à cet horizon. sentatives des politiques techniques de l’entreprise de distribution
et des objectifs de qualité de fourniture au quotidien et lors d’évé-
nements exceptionnels. Elles peuvent également traduire le sou-
Le choix de la structure du réseau MT et les hypothèses hait du distributeur d’obtenir un fonctionnement des réseaux plus
relatives aux départs MT sont les principaux éléments à partir souple et mieux adapté à une plus grande automatisation de la
desquels la cible à long terme est construite. La densité des conduite des ouvrages (modification ou changement de structure
postes sources sera donc dépendante des caractéristiques des des réseaux). Les seuils doivent représenter un compromis global
départs MT et des hypothèses relatives aux postes sources. entre les marges de progrès envisagées sur la période d’étude et
l’optimisation technico-économique.
En pratique, dans les zones denses, le nombre de postes sources Les seules hypothèses de construction de la cible à long terme sont :
est surtout fonction de l’hypothèse relative à la taille maximale des – le choix des structures de réseau à viser à terme. Ce choix est
postes sources et, dans les zones à moyenne ou faible densité, il est une option importante qui oriente durablement, d’une part, les
toujours fonction de l’hypothèse relative au produit P × L maximal évolutions des ouvrages de distribution et, d’autre part, la qualité
des départs MT. En d’autres termes, en urbain dense le nombre de de fourniture et la sécurisation d’alimentation suite à des événe-
postes sources est fonction de la puissance et en rural il est fonction ments exceptionnels. Généralement, pour un territoire donné, on
de la qualité de fourniture. Dans ce contexte, le niveau de qualité de opte pour une structure en zones urbaines et une autre pour les
fourniture et la sécurisation de l’alimentation en cas d’événements zones rurales ;

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Tableau 3 – Hypothèses retenues par ERDF (politique en 2007)


Corps des hypothèses
En rural En urbain
à respecter à l’horizon « 30 ans »
Artère de source à source adaptée aux zones
Structure des réseaux Artère de source à source adaptée au rural
urbaines
3 transformateurs de 36 MVA pour les sources
alimentées en 63 ou 90 kV
Taille maximale des postes sour-
2 transformateurs de 36 MVA ou
ces
3 transformateurs de 70 MVA pour les sources
alimentées en 225 kV
Tension du réseau 20 kV 15 kV 20 kV 15 kV
Puissance maximale d’un départ  5 MVA  3,75 MVA  6 MVA  4,5 MVA
Longueur développée maximale
 55 km
d’un départ MT Non fixés : inutile du fait de la densité
Produit maximum de puissance des zones urbaines
 1 000 MVA ⋅ km  55 MVA ⋅ km
(Pmax Ldéveloppée) d’un départ MT
Nombre de départs MT
Fonction de la puissance nominale des transformateurs et de la puissance des départs MT
par transformateur
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– les caractéristiques électriques et physiques pour dimension- ■ Longueur maximale d’un départ MT
ner les postes sources et les départs MT à l’horizon 30 ans. Ces
La longueur d’un départ est limitée pour tenir compte du niveau
caractéristiques, dont certaines sont directement dépendantes de
de qualité de fourniture minimum vu par les utilisateurs rattachés
la structure retenue, sont définies pour obtenir un niveau de
sur les départs les plus longs. Les réseaux urbains étant assez
qualité adapté aux différentes densités de charge.
courts, il est inutile de fixer une longueur maximale, on vérifiera
À titre d’information, on trouvera ci-après le tableau 3 qui néanmoins qu’elle reste inférieure à une quinzaine de kilomètres.
regroupe les hypothèses retenues à l’horizon 30 ans par ERDF
(politique en 2007) pour élaborer les cibles à long terme sur la ■ Produit P L maximal d’un départ MT
majorité du territoire national. Le respect de ces hypothèses est
garant d’un niveau de qualité de fourniture adapté et permet Le produit P × L est assez structurant pour les zones à faible
d’obtenir un réseau réputé « optimisé ». densité de puissance, pour lesquelles il fixe indirectement la den-
sité des postes sources. Cependant, il permet d’obtenir une valeur
de tension conforme aux obligations du distributeur. Il permet sur-
5.1.1 Commentaires, précisions et remarques tout de différencier le niveau de qualité de fourniture en fonction
sur les hypothèses retenues de la densité de charge. Par ailleurs, son utilisation est très utile
dans la construction de la cible, il évite la manipulation de plu-
■ Structures des réseaux sieurs grandeurs électriques et physiques.
Cet aspect est largement traité en annexe 1.
La grandeur « P × L » est une caractéristique déterminante qui
■ Taille des postes sources apparaît plus ou moins directement dans les différents calculs des
réseaux électriques MT (chute de tension, puissance coupée, éner-
En rural, dans certains cas, la limite de 2 transformateurs peut
gie non distribuée, équilibrage des départs, etc.). Dans la pratique,
évoluer à 3 transformateurs (densité de charge assez forte et
sur une exploitation donnée, on constate souvent que les départs
localisée, raccordement de charges particulières, etc.).
dits critiques (chute de tension, qualité de fourniture, pertes, etc.)
En urbain, cette hypothèse est indirectement associée à la sont ceux qui présentent les « P × L » les plus élevés.
densité des postes sources.
Ce concept, dont le domaine de validité est limité aux départs
Avec les structures retenues, en principe, lors de sa création, le classiques alimentant des charges de distribution publiques
poste est à « puissance non garantie ». Lorsque sa charge ordinaires, est inapplicable pour les départs spécifiques alimentant
augmente, on justifie des travaux pour obtenir un poste à quelques charges particulièrement importantes.
« puissance garantie » qui évoluera au cours du temps vers un
poste à « puissance partiellement garantie ». Le produit P × L étant associé à la chute de tension, il convient
pour obtenir la valeur en 15 kV, de multiplier la valeur à 20 kV par
■ Tension du réseau le rapport (15/20)2.
En France, la normalisation de la tension à 20 kV date de 1961,
cependant il reste encore des poches urbaines à 15 kV. Les éven-
tuels changements de tension sont étudiés lors des études d’éla- 5.1.2 Analyse des conséquences relatives
boration des schémas directeurs. au choix des seuils
■ Puissance maximale d’un départ MT Les seuils des hypothèses retenues ont des conséquences sur le
En urbain comme en rural la puissance maximale d’un départ niveau de la qualité de fourniture au cours de la période étudiée.
est une caractéristique qui influence la qualité de fourniture Le tableau 4 présente un exemple des calculs pouvant être réalisés
(énergie non distribuée), elle est imposée par le choix des structu- pour s’assurer que les hypothèses retenues correspondent aux
res de réseau et par la limite maximale de 400 A sur les cellules données d’entrée du schéma directeur. Comme les différents
« départ » du poste source (régime de secours). Les seuils en 20 et calculs de ce tableau ne posent aucune difficulté particulière pour
15 kV sont dans un rapport de 15/20. les chargés d’étude, ils ne seront pas détaillés.

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Tableau 4 – Ordre de grandeur des caractéristiques des départs MT pour un produit P L


maximal de 100 MVA · km
Produit P × L(MVA · km) (1) 100
Puissance des départs.......................................................(kVA) (1) 5 000 4 000 3 000 2 000 1 818
Longueur développée......................................................... (km) (1) 20,0 25,0 33,3 50,0 55,0
Densité de charge linéique .............................................. (kVA/km) 250 160 90 40 33
Nombre moyen d’incidents annuel (2) 1,0 1,2 1,5 2,2 2,5
Nombre optimisé de points télécommandés sur les départs (3) 3,5 3,5 3,5 3,5 4,5
Temps de coupure moyen annuel en minutes (4) ≈ 20 ≈ 25 ≈ 35 ≈ 55 ≈ 60
Probabilité d’atteindre plus de 3 incidents par an en nombre
d’années par siècle
≈ 0,4 ≈ 0,7 ≈ 1,9 ≈ 7,3 ≈ 11,0
Chute de tension en régime normal (5) 1,9 % 2,5 % 2,9 % 3,0 % 3,3 %
Chute de tension en secours total (6) 7,2 % 9,3 % 11,0 % 11,5 % 12,6 %
Puissance de court-circuit ............................................... (MVA) (7) 88 65 46 31 26
(1) Les données sur fond grisé correspondent aux seuils des hypothèses.
(2) Le calcul est réalisé avec un taux d’incident moyen de 5 incidents pour 100 km/an.
(3) L’optimisation du nombre de points télécommandés est fonction de P × L. L’organe frontière est compté pour moitié et le disjoncteur en tête de départ n’est
pas compté.
(4) Le temps de coupure moyen annuel est calculé avec un nombre de points télécommandés optimisé.
(5) Calcul réalisé pour une charge uniformément répartie avec une arborescence variable en fonction de la puissance.
(6) Calcul réalisé en supposant le secours par un départ identique (les deux départs étant à pleine charge).
(7) Puissance de court-circuit en extrémité de l’artère principale du départ.

5.1.3 Zone d’action des postes sources


Dans les zones à très forte densité de charge, la zone d’action des Zone d’action des postes sources en km2
postes sources est directement dépendante de la taille maximale 900,0
des postes sources. En effet, en supposant une densité de charge de 800,0
800 kVA/km2 et une puissance maximale des postes sources de 72 700,0
MVA, la zone d’action sera de l’ordre de 72 000/800 soit 90 km2.
Surface en km2

600,0
Pour les densités plus faibles, la zone d’action des postes sour- 500,0
ces est fonction de nombreux paramètres techniques, géographi-
ques et économiques. Il est donc particulièrement difficile d’établir 400,0
une relation précise entre la densité des charges et la zone d’action 300,0
des postes sources. Pourtant, cette notion peut être utile, notam- 200,0
ment pour établir la cible finale des zones en fort développement.
À titre purement indicatif, la figure 1 donne un ordre de grandeur 100,0
de la zone d’action des postes sources en fonction de la densité de 0,0
20
40
60
80

200

300
220
240
260
280

320
340
100
120

160
180
140

charge. L’utilisation de cette courbe approximative impose, a pos-


tériori, une vérification de sa cohérence avec les hypothèses
fixées. Il faut cependant noter que la densité de charge à la maille Densité de charge en kW/km2
d’un ou plusieurs postes sources est souvent hétérogène et que la
zone d’action d’un poste source est rarement circulaire. Figure 1 – Zone d’action approximative des postes sources
(63 ou 90/20 kV)
Par ailleurs, en supposant une zone d’action d’un ou plusieurs pos-
tes sources de puissance P (z) alimentée par une longueur de réseau – les caractéristiques électriques des transformateurs (puissance
L (z), le nombre minimum de départs MT est fonction de l’hypothèse nominale, pertes Joule à la puissance nominale, pertes fer, tension
relative au produit P × L maximal retenu. Si P × L maximal est de court-circuit, etc.) ;
100 MVA · km, le nombre minimum de départs MT sera :
– les caractéristiques électriques des canalisations (résistances
et inductances linéiques, intensités admissibles, tenue aux
P (z ) × L (z ) courants de court-circuit, etc.) ;
n=
100 – les taux de défaillance des canalisations et des matériels instal-
lés dans les postes sources ;
– les coûts unitaires de création, d’extension, de modification
5.2 Données de référence des installations des postes sources ;
– les coûts unitaires de réalisation des canalisations et du
Comme pour toute étude de développement des ouvrages MT, matériel installé en réseau.
les chargés d’études de développement doivent disposer des En général, ces données sont disponibles et ne présentent aucune
données de référence pour réaliser les différents calculs. Les difficulté de mise en œuvre. Cependant, pour les investissements
principales données de référence sont : spécifiques (création et raccordement des postes sources, extension

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ou modification des installations des postes sources, réalisation de Si l’alimentation d’une zone, à partir des postes sources exis-
canalisations en traversée de rivière, etc.), il est fortement conseillé, tants, est techniquement irréalisable ou nécessite la création de
pour obtenir des études réalistes et objectives, d’utiliser des chiffra- nombreux départs MT pour respecter le corps des hypothèses, il
ges réels qui tiennent compte des particularités locales. En effet, est fort probable qu’un nouveau poste source puisse être justifié
comme ces investissements sont importants, ils conditionnent for- au cours de la période étudiée. Dans ce cas, il est souvent indis-
tement les stratégies de développement des ouvrages MT. pensable de réaliser une étude technico-économique destinée à
comparer objectivement les deux solutions envisageables (déve-
loppement du réseau MT ou création d’un poste source). Toute-
5.3 Construction de la cible à long terme fois, si l’investissement de développement des départs MT est
nettement supérieur à celui de la création d’un poste source, on
(30 ans) s’orientera naturellement vers la création d’un poste source qui
offre plus d’avantages. On trouvera un exposé sommaire de la
logique de comparaison au paragraphe 5.4.
La construction de la cible à long terme est fondamentale Les orientations indiquées ci-après sont données à titre
pour la suite des études. C’est certainement la phase qui néces- d’information :
site le plus de créativité de la part des développeurs et des – on veillera à simplifier la structure des réseaux pour rendre
décideurs de la fonction technique du distributeur. Ces derniers plus efficace la conduite et l’exploitation des ouvrages MT. Ce
doivent évidemment s’impliquer fortement pour crédibiliser la point est associé aussi à une plus grande automatisation de la
démarche. reprise de service et à une meilleure gestion des éventuels reports
de charges pour optimiser les coûts d’achat de l’énergie ;
– en milieu rural, on recherchera à diminuer globalement la lon-
La recherche de la cible à long terme s’effectue en se projetant
gueur des réseaux (suppression des bouclages inutiles, restructu-
directement à l’année « 30 », sans se soucier de différentes
ration locale des réseaux). Cet aspect est susceptible d’améliorer la
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évolutions intermédiaires à réaliser au cours des années. Mais


qualité de fourniture et de réduire les coûts d’exploitation ainsi que
pour des raisons de simplification des calculs électriques et tech-
le coût des pertes électriques. Dans certaines configurations, ces
nico-économiques, il est préférable de décrire la cible finale et tous
options peuvent aussi contribuer sensiblement à la réduction glo-
les états intermédiaires sur la base du réseau à l’année initiale, les
bale du produit P × L des départs MT ;
grandeurs électriques étant également calculées à cette année
initiale. Les grandeurs électriques d’un état quelconque, à une – on créera des départs sans accroître démesurément la lon-
année donnée, sont obtenues à l’aide des taux de croissance. gueur de l’artère principale et en recherchant, de préférence, le
secours avec un autre départ issu d’une autre source. On
Concrètement, l’élaboration de la cible à long terme est basée cherchera à équilibrer les départs de la zone (P × L). On choisira,
sur le réseau initial appauvri pour ne conserver que les éléments pour les nouvelles canalisations, des tracés compatibles avec les
utiles à long terme. Le réseau initial ainsi appauvri sera composé zones évolutives pour simplifier à terme le raccordement des
des postes sources existants, on suppose, a priori, que tout poste nouvelles charges ;
source existant sera utile dans la cible à long terme. On conservera – dans le rural, on cherchera à faire passer l’artère principale ou
également l’ensemble des charges actuelles avec leur puissance à à défaut une ligne secondaire bouclée à l’intérieur des gros bourgs
l’année initiale. Afin d’obtenir la représentation complète des char- et par les charges les plus conséquentes du départ. Cette option
ges, il conviendra d’ajouter les nouvelles charges ponctuelles avec est de nature à réduire le temps nécessaire à la réalimentation de
leur puissance ramenée à l’année initiale pour conserver la cohé- la majorité des charges. Si la localisation des charges le permet,
rence globale. Enfin, on éliminera les canalisations ayant plus de on cherchera aussi à constituer des antennes (non bouclées) d’une
20 à 25 ans à l’année initiale et celles dont les caractéristiques (fia- puissance inférieure à 250 kVA pour limiter, à deux ou trois au
bilité, contraintes de tension ou d’intensité, etc.) sont réputées maximum, les bouclages secondaires. Le secours de ces antennes
insuffisantes pour le réseau à long terme. Les ouvrages inadaptés pouvant être assuré par un ou deux groupes électrogènes ;
aux différents aléas climatiques seront également exclus de la
– dans les milieux urbains, on cherchera à réduire globalement
cible à long terme.
la longueur des canalisations et en particulier la longueur des
La construction de la cible étant basée sur le réseau et sur les « chaussettes » (aller-*retour d’un câble en fouille commune pour
charges à l’année initiale, il est indispensable de ramener à cette alimenter un poste) pour réduire globalement le nombre
année les différentes hypothèses fixées à l’année « 30 ». Pour ce d’incidents par départ MT ;
faire, on suppose, par exemple, un accroissement des charges de – enfin, on veillera à l’alimentation des charges particulières
x % pendant les n premières années et y % pour les années (clients sensibles, zones particulières, tunnels, hôpitaux, etc.).
suivantes. La relation entre la puissance maximale à l’année
initiale et à l’année « 30 » est donnée par la formule : Toutes ces orientations peuvent être amendées pour tenir
compte des politiques techniques de l’entreprise de distribution.
Pmax(30) = Pmax(0) × (1+ x )n × (1+ y )(30−n) Elles restent néanmoins utiles pour structurer plus encore les
choix des chargés d’études et obtenir un réseau le plus optimisé
D’où : possible. Cette disposition est de nature à faire émerger des solu-
tions adaptées au contexte défini et obtenir une cible relativement
Pmax(30) PL(30) indépendante du choix des planificateurs.
Pmax(0) = et PL(0) =
(1+ x )n × (1+ y )(30−n) (1+ x )n × (1+ y )(30−n) Sur le plan pratique, on définira des zones d’étude comprenant
plusieurs postes sources. La taille de ces zones d’étude (3 à 6 pos-
Le réseau cible est obtenu en restructurant les réseaux existants
tes sources) est fonction de la densité de réseau. Pour limiter les
conservés et en créant de nouvelles liaisons pour relier l’ensemble
difficultés aux frontières entre deux zones d’étude, on recherchera
des points de charge. Les départs sont déterminés en s’efforçant
des zones relativement indépendantes vis-à-vis des échanges de
de suivre les recommandations listées ci-après tout en respectant
puissances sur la période d’étude.
les hypothèses fixées qui correspondent à des valeurs maximales
à ne pas dépasser. On veillera à restructurer l’ensemble des Bien que la restructuration des réseaux puisse être envisagée
départs (y compris les départs faiblement chargés) pour obtenir un manuellement sur le plan cartographique, il est toutefois préféra-
réseau efficace, hors contraintes et normalement chargé. On ble d’utiliser un système d’informations géographiques (SIG)
considère qu’un départ est faiblement chargé lorsque sa puissance adapté avec des fonctions de calcul appropriées. L’utilisation du
ou son produit P × L est inférieur au quart des limites fixées. SIG permet un gain de temps appréciable, il apporte également

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une aide précieuse pour la présentation des résultats et la


constitution du fichier informatique associé à la cible. Cible
En général, la recherche de la cible à long terme d’une zone est A1 A2 A... An « Réseau MT »
évidente. En théorie, on peut concevoir qu’il existe de nombreuses État
variantes de la cible à long terme, mais ces variantes sont très initial
Cible
limitées en pratique et restent globalement très proches les unes B1 B2 B... Bn « Poste source »
des autres. En effet, la construction de la cible à long terme est
conditionnée par les hypothèses de travail indirectement associées
au taux de croissance et par les orientations de développement des
réseaux citées précédemment, auxquelles s’ajoutent des Figure 2 – Schéma représentant la logique théorique
considérations géographiques de répartition des charges. Dans ce
contexte, les choix pour obtenir la cible à long terme restent réduits.

Cible « Réseau MT »
5.4 Logique de comparaison lors État A1 Imposé
à l’année « 1 » Imposée à l’année
de la construction de la cible État « 10 »
à long terme (30 ans) initial
État B1 Imposé Cible « Poste source »
à l’année « 1 » Imposée à l'année
« 10 »
Cependant, lorsque le développement du réseau MT peut
être mis en concurrence avec la création d’un poste source, la
solution à retenir est moins évidente et dans ce cas particulier Figure 3 – Schéma représentant la logique simplifiée
un approfondissement local de l’étude est alors indispensable
pour choisir la meilleure cible à long terme.
Cependant, pour permettre une comparaison objective, les travaux
En toute rigueur, il faudrait réaliser une étude nécessaires pour atteindre la cible et non justifiés à l’année « 25 »
technico-économique complète pour comparer les deux cibles seront imposés à cette date. La cible à retenir est celle qui présente
« option réseau » et « option poste source », mais le travail à le meilleur bilan actualisé sur la période de 30 ans.
réaliser dans cette approche rigoureuse est relativement
conséquent. Pour simplifier cette approche, il est envisageable ■ Logique simplifiée
de réaliser une étude technico-économique simplifiée selon les Les états « B1 » et « A1 » (figure 3) correspondent aux travaux
indications suivantes. nécessaires pour lever l’ensemble des contraintes et assurer un
niveau de qualité satisfaisant sur la période des 10 premières
années. Tous les autres travaux nécessaires à l’obtention de la cible
5.4.1 Caractéristiques des deux cibles à long terme sont intégrés dans le calcul technico-économique à la
Les deux cibles doivent être comparables pour augmenter dixième année. En fonction de l’étude à réaliser, on pourra, si néces-
l’efficacité de l’approche technico-économique. Elles sont saire, décomposer et répartir les états « B1 » et « A1 » sur les dix pre-
construites selon les orientations définies précédemment et doi- mières années. Dans ce cas, il est important de s’assurer que la
vent donc respecter obligatoirement les hypothèses retenues. comparaison entre les deux stratégies reste objective.
La cible à retenir est celle qui présente le meilleur bilan actualisé
5.4.2 Comparaison technico-économique sur 30 ans.
simplifiée La démarche proposée précedement pour choisir la cible à long
La comparaison technico-économique est effectuée en terme est également utilisable pour les études relatives aux chan-
supposant un seul état intermédiaire par stratégie entre l’état gements de tension sur une zone relativement conséquente. Pour
initial et la cible. Cet état intermédiaire sera imposé de préférence les changements de tension de faible ampleur, on réalisera directe-
à l’année « 1 » dans l’étude technico-économique. Il correspond ment la cible à la tension fixée par la politique technique de
aux travaux nécessaires pour lever l’ensemble des contraintes l’entreprise de distribution.
électriques (en régime normal et en secours) sur les 10 premières En principe, on distingue deux solutions techniques pour
années et assurer un niveau de qualité satisfaisant sur la même étudier, puis réaliser, un changement de tension sur une zone rela-
période. Les autres travaux, nécessaires à l’obtention de la cible à tivement conséquente. Lorsque la plupart des matériels existants
long terme, sont intégrés dans le calcul technico-économique à la ont des caractéristiques compatibles avec la nouvelle tension, on
dixième année. Le bilan actualisé est réalisé sur une période de 30 utilise le principe de « substitution » qui consiste à éliminer
ans. À noter que dans la solution « poste source » l’investissement progressivement l’ancienne tension par le remplacement des
relatif à la création du poste source doit intégrer les coûts de transformateurs MT/BT (sauf dans le cas d’appareils bitension) et
raccordement HT. par certains renouvellements. Dans le cas où les matériels exis-
tants présentent des caractéristiques incompatibles avec la nou-
5.4.3 Choix de cible à long terme velle tension, on opte généralement pour la méthode dite de
« superposition » qui consiste à réaliser un nouveau réseau évolu-
Dans ces conditions, la solution à retenir est celle qui présente le
tif en superposition de l’ancien réseau en abandon progressif.
meilleur bilan actualisé sur 30 ans. Ces calculs sont réalisés selon
la logique exposée au paragraphe 6.2. À bilans actualisés équiva-
lents, on retiendra la solution « poste source » qui offre globale-
ment plus d’avantages. Les schémas ci-dessous illustrent les deux 5.5 Restitutions associées à la cible
logiques utilisables. à long terme (30 ans)
■ Logique théorique À l’issue de la construction de la cible à long terme, on dispose
Dans la logique théorique (figure 2), les dates de changement d’un fichier des caractéristiques physiques et électriques des
d’état sont généralement obtenues par application de l’inéquation départs MT et des postes sources à long terme. On dispose égale-
de changement d’état de l’approche technico-économique (§ 6.2). ment du schéma des réseaux envisagés à cet horizon.

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Organe manuel ouvert en


schéma normal Organe télécommandé
ouvert en schéma normal

Organe
télécommané P=
L=
PL =

Poste source
Artère (HT/MT)
Appui de
principale
principale
Ligne
secondaire

Figure 4 – Représentation schématique d’un réseau


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Quels que soient les outils utilisés pour représenter la cible à long
terme, les schémas et les cartographies doivent être adaptés à la 6. Étude des stratégies
consultation par les chargés d’études et aux modes de communica-
tion envisagés par l’entreprise. Généralement, on utilise une repré-
et établissement de
sentation cartographique et une représentation schématique, ces
deux représentations sont complémentaires et indispensables.
la cible à moyen terme
Cette étude est destinée, d’une part, à rechercher la meilleure
La représentation cartographique est précise, elle est bien adap-
stratégie de développement des réseaux pour passer de l’état ini-
tée aux besoins des chargés d’études pour vérifier la cohérence des
tial à la cible finale et, d’autre part, à déterminer l’échéancier des
études et pour des consultations ultérieures. En revanche, elle
travaux pour atteindre la cible à moyen terme. à l’issue de ces étu-
représente assez mal les aspects relatifs à la conduite des ouvrages
des, sur la base des travaux envisagés, une estimation de la qua-
et l’organisation générale du réseau. Elle est composée des postes
lité de fourniture est réalisée pour valider l’efficacité des cibles.
sources et de l’ensemble des canalisations nécessaires pour alimen-
ter toutes les charges existantes à l’année initiale et les nouvelles
charges ponctuelles. Elle indique aussi les ouvrages à construire et
ceux qui seront supprimés au cours de la période [0-30ans]. 6.1 Stratégies de développement
des ouvrages
Dans la représentation schématique, notamment en rural, le
réseau est simplifié pour ne faire apparaître que les artères princi- La cible à long terme (postes sources et réseaux MT) étant déter-
pales et les canalisations secondaires bouclées. Cette représenta- minée, il s’agit maintenant de définir les différentes stratégies de
tion est moins précise mais donne une bonne image du développement du réseau qui permettent, par des changements
fonctionnement global des réseaux, elle est aussi bien adaptée à la d’états successifs, le passage de la situation actuelle à la cible à long
communication interne et externe à l’entreprise de distribution. En terme. La démarche est classique à ce stade. L’étude se limite à défi-
général, on réalise une représentation schématique à l’état initial nir et à estimer les investissements des différentes solutions techni-
et pour les cibles (10 et 30 ans). ques de développement des réseaux et des postes sources pour
atteindre la cible, la comparaison technico-économique des diffé-
Dans ces deux modes de représentation, il est conseillé de faire rentes stratégies étant réalisée dans une phase ultérieure (§ 6.2).
apparaître la position des postes sources existants et à construire au
cours de la période d’étude avec leur niveau de charge et le nombre
de transformateurs. Les départs MT existants ou à créer (y compris Chaque stratégie de développement du réseau est
les dérivations pour la représentation cartographique) sont repré- constituée d’une succession d’opérations élémentaires
sentés avec les points d’ouverture définis pour équilibrer au mieux suffisamment consistantes pour réduire la complexité de
les départs d’une zone d’action. L’artère principale doit être définie l’étude. Le nombre d’états intermédiaires (entre 2 et 8 par stra-
et apparaître clairement en trait fort, les lignes secondaires bouclées tégie) est fonction de l’écart entre l’état initial et la cible. La
sont représentées en trait moyen et le reste en trait fin. Il est égale- démarche est illustrée schématiquement dans l’annexe 2 § 10.
ment important d’indiquer la puissance, la longueur et le produit
P × L pour vérifier la cohérence et l’équilibrage global des départs.
Le premier état intermédiaire, de la zone étudiée, est composé
La figure 4 est la représentation schématique d’un réseau. Dans des ouvrages de l’état initial enrichit d’une fraction des travaux de
ce schéma, les artères principales sont indiquées en trait fort et les restructuration appartenant à la cible finale. Les états intermédiai-
canalisations secondaires sont représentées en trait moyen. res suivants sont composés de l’état intermédiaire précédent
L’appui de principale en trait pointillé fort indique que cette liaison auquel on ajoute des travaux inclus dans la cible finale. Dans
assure en « secours normal » le secours du départ « rouge », le certains cas, notamment pour les derniers états, il est également
secours du départ « vert » étant assuré par le départ « bleu ». Les possible d’appauvrir la cible finale. Dans ce raisonnement, chaque
artères principales sont définies pour obtenir le meilleur état est un sous-ensemble de la cible à long terme. Pour construire
compromis en régime de secours. les états intermédiaires, il est préférable d’utiliser un logiciel

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adapté aux calculs de réseaux électriques. À défaut, après simplifi-


cation du réseau, il est envisageable de réaliser ces différentes En général et comme indiqué dans la section précédente, les
simulations à l’aide d’un tableur spécialement développé pour meilleures stratégies sont celles qui résorbent en début de stra-
effectuer, de manière simplifiée, ces calculs. En effet, pour chaque tégie les départs qui présentent le plus d’écart par rapport aux
état, il est indispensable de vérifier la cohérence globale du réseau hypothèses fixées. C’est sur cette base que les stratégies sont
obtenu. Il est également nécessaire de calculer les grandeurs construites et comparées. On notera que certains états peuvent
physiques, électriques et économiques à l’année initiale (investis- appartenir à plusieurs stratégies, ce qui limite globalement,
sement, défaillance, chute de tension, taux d’utilisation des canali- dans une étude donnée, le nombre d’états à définir.
sations, pertes électriques, etc.) pour effectuer les calculs
d’optimisation technico-économique. Pour un état donné, la valeur À la fin de l’étude technico-économique d’une zone, certains
des ces différentes grandeurs à une année n est calculée à l’aide états peuvent être injustifiés au plan technico-économique sur la
des taux de croissance retenus. durée de l’étude (30 ans). Dans ce cas particulier, on examinera
leur apport avant de les supprimer ou de les conserver dans la
cible finale.
Pour une zone d’étude donnée (30 à 50 départs), il existe de Ces études doivent être réalisées dans un esprit de définition
nombreuses stratégies pour passer de l’état initial à la cible globale des évolutions des réseaux de distribution, il est donc inu-
finale, mais il est important de noter que les plus intéressantes, tile de rechercher la précision d’une étude détaillée. En effet, cha-
au plan technico-économique, sont celles qui améliorent dès que opération définie dans ce cadre fera obligatoirement l’objet
les deux ou trois premiers états, la situation des départs MT les d’une étude décisionnelle appropriée avant d’engager réellement
plus critiques. Ces départs sont ceux qui présentent les plus les travaux.
grands écarts par rapport au corps des hypothèses. En
pratique, comme on recherche principalement les opérations à
réaliser à cours ou moyen termes, on n’étudiera que deux ou À l’issue de cette phase, les évolutions structurelles du circuit de
trois stratégies. puissance des postes sources sont déterminées sur la période de
l’étude. Connaissant la puissance et le nombre de départs par
poste source à différents horizons, il est assez simple de compléter
Dans cette approche, pour simplifier le travail à réaliser sans les études pour obtenir une description relativement précise des
réellement fausser les résultats technico-économiques, on pourra travaux à réaliser à moyen terme dans les postes sources.
envisager des regroupements d’états intermédiaires, en particulier
pour les derniers. Les premiers états d’une stratégie qui représen-
tent un poids important dans le bilan actualisé d’une stratégie ne La meilleure stratégie étant retenue, comme l’illustre la figure 6,
sont pas regroupés. l’échéancier théorique sur 30 ans est alors déterminé. La cible théo-
rique à 10 ans est de ce fait directement obtenue, elle correspond à
l’ensemble des opérations justifiées sur la période de 10 ans.

6.2 Comparaison technico-économique L’échéancier théorique sur 10 ans obtenu correspond aux gran-
des évolutions structurelles des postes sources et des réseaux MT.
des stratégies Pour obtenir la cible complète à 10 ans, il convient, d’une part, de
vérifier l’inexistence de contraintes résiduelles (U ou I) dans les
L’arbitrage « à dire d’expert » entre les différentes stratégies envi- états justifiés sur la période [0-10 ans] et, d’autre part, de superpo-
sagées ne garantit pas obligatoirement un développement optimal, ser les autres aspects de développement du réseau et des postes
il est certainement préférable d’envisager une méthode plus rigou- sources à court terme. Il est donc recommandé de réaliser les étu-
reuse pour choisir la meilleure stratégie. L’approche technico-éco- des complémentaires suivantes :
nomique est bien adaptée pour répondre à cette problématique.
– implantation des points de manœuvre télécommandés et des
organes de manœuvre manuels ;
La comparaison technico-économique, dont une présentation
succincte est donnée à titre d’information (voir encadré), est – bouclages éventuels des dérivations importantes (par
destinée à choisir la meilleure stratégie et d’en déduire l’échéan- exemple : puissance > 250 kVA) ;
cier théorique des travaux et des dépenses sur la durée de l’étude – renouvellements éventuels des réseaux vétustes non traités
(30 ans). Par ailleurs, l’application de l’inéquation de changement dans les états justifiés au cours de période [0-10 ans] ;
d’état permet de déterminer la date optimale de mise en service de – création et modification des installations des postes sources
chaque état intermédiaire et donc de calculer le bilan actualisé de pour les adapter aux évolutions du réseau MT ;
chaque stratégie étudiée. La figure 5 illustre la démarche. – renouvellements éventuels des installations des postes sources.

État État État État


A1 A2 A... An

État initial État État État État Cible finale


B1 B2 B... Bn (30 ans)

État État État État


C1 C2 C... Cn

Figure 5 – Représentation de la démarche globale

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États justifiés sur la États justifiés sur la


période [0 - 10 ans ] avec période [0 - 30 ans ] avec
dates optimisées des dates optimisées des
changements d’états changements d’états

État État État État État Cible finale


initial 1 2 3 n (30 ans)

Coupe à Stratégie
10 ans retenue

Figure 6 – Schéma représentant la stratégie retenue


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À noter que ces différentes opérations n’orientent pas


l’organisation générale du réseau, elles s’intègrent dans la cible à Exposé succinct de l’approche technico-économique
moyen terme.
La mise en œuvre de cette méthode nécessite l’emploi d’un logi- ■ Valeur d’usage
ciel de calcul adapté disposant d’un module capable de réaliser C’est la valeur que l’on peut attribuer à un ouvrage ayant
l’ensemble des calculs technico-économiques nécessaires à la une durée de vie déterminée après une période d’exploitation.
comparaison des différentes stratégies envisagées. Toutefois, à En d’autres termes c’est la valeur résiduelle de l’ouvrage à la
défaut d’outil adapté, on pourra définir des critères simples, date de fin d’étude si son âge est inférieur à sa durée de vie.
découlant de l’approche technico-économique, pour réaliser ces On démontre que, pour les ouvrages de distribution, la valeur
études complémentaires. d’usage a pour expression :

 (1+ i )T − (1+ i )t 
Exposé succinct de l’approche technico-économique Vu = VT + (V0 − VT ) ×  
 [(1+ i )T ] − 1 

En pratique, pour comparer, de manière efficace, les différentes avec V0 valeur à neuf de l’ouvrage,
solutions techniques envisagées, on peut utiliser l’approche tech-
nico-économique appliquée aux réseaux électriques. VT valeur de ferraillage de l’ouvrage,
T durée de vie de l’ouvrage,
■ Fonction d’optimisation
t âge de l’ouvrage à l’année N de fin d’étude.
La fonction d’optimisation globale est donnée par l’expres-
sion du bilan actualisé : ■ Inéquation de changement d’état
L’année à laquelle doit intervenir un changement d’état
N  I (n ) + Cdef (n ) + Cpertes(n ) + C exp(n ) + C ...(n )  résulte de la comparaison entre les dépenses associées à ce
Vu
Bact = ∑  − changement d’état et le gain procuré pour l’année considérée
n =0  (1 + i ) n
 (1+ i )n par ce changement d’état. L’année de changement d’état est
donc la première année vérifiant l’inéquation :
avec Bact bilan actualisé sur N années,
I(n) Montant des investissements à réaliser à  i 
I ×   Gains(n )
l’année n,  1+ i 
Cdéf(n) coût de la défaillance à l’année n,
■ Ratio bénéfice/coût
Cpertes(n) coût des pertes électriques à l’année n,
Le ratio bénéfice/coût permet d’interclasser les investisse-
Cexp(n) coût d’exploitation des ouvrages à l’année n, ments justifiés à l’année initiale par la fonction d’optimisation
C(n) autres aspects valorisés à l’année n à définir, associée à l’inéquation de changement d’état
i taux d’actualisation,
Gains
N année de fin d’étude, RBC =
I
Vu
valeur d’usage à l’année N des ouvrages
réalisés sur la période [0-N]. Remarque : pour les investissements datés (après la pre-
Dans cette approche, comme on ne valorise que les dépen- mière année) par l’inéquation de changement d’état, il est inu-
ses, la meilleure solution est celle qui présente le plus petit tile de calculer le RBC, car par définition, il est légèrement
bilan actualisé. supérieur à i/(1 + i).

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6.3 Passage de la cible théorique constatée sur plusieurs années. Pour obtenir un meilleur résultat,
plus représentatif du niveau de qualité minimum, il sera utile de
à la cible pratique calculer, à l’aide d’une fonction adaptée, la probabilité d’atteindre
L’échéancier théorique des travaux et des dépenses sur 10 ans, un nombre d’incidents supérieur à cette moyenne calculée.
associé à la cible théorique à 10 ans, doit être éventuellement modi- Il est également intéressant de définir le niveau de sécurisation
fié pour tenir compte des particularités et des contraintes locales. des postes sources. Pour ce faire, le taux de reprise est calculé en
Tout d’abord, un lissage des investissements sur la période supposant la perte totale de chaque poste source, la reprise des
[0-10 ans] est indispensable pour tenir compte des attributions charges est calculée selon les deux cas suivants :
financières dédiées à cette finalité et surtout pour atténuer l’effet de – taux de reprise avec manœuvre des appareils télécommandés
l’approche technico-économique qui introduit un rattrapage des uniquement ;
investissements différés au cours des années antérieures. Par expé-
– taux de reprise avec utilisation de tous les appareils de
rience, on constate un volume d’investissement important justifié à
manœuvre (télécommandés et manuels).
l’année initiale, le RBC est alors un outil efficace pour interclasser et
répartir ces investissements sur la période considérée en fonction
des capacités d’investissement de l’entreprise.
Si les niveaux de qualité, atteints à différents horizons, sont
Par ailleurs, comme la défaillance est calculée et valorisée sur la insuffisants, ce qui devrait être rare en pratique car les objectifs
base de taux d’incidents dits « normatifs », il est possible que la situa- de qualité de fourniture sont une donnée d’entrée pour la
tion réelle de certains départs MT présente un niveau de qualité insuf- détermination du seuil de chaque hypothèse, il sera alors
fisant au regard des caractéristiques intrinsèques des départs. Dans nécessaire de reprendre partiellement l’échéancier des travaux
ces conditions, afin d’obtenir, le plus rapidement possible, un réseau à moyen terme ou, plus rarement encore, de reprendre partiel-
de qualité, il convient, pour élaborer l’échéancier pratique, de tenir lement les cibles et la stratégie retenue.
compte de la situation réelle de chaque départ MT en matière de :
– qualité de fourniture (coupures longues, brèves, très brèves et
de temps de coupure) ;
– contraintes électriques en régime normal et en secours notam-
ment dans le cas où cet aspect n’est pas valorisé dans la fonction
7. Principales restitutions
d’optimisation. de l’étude et révision
Enfin, on examinera les opportunités de regrouper certains
investissements, notamment au niveau des postes sources et de
du schéma directeur
favoriser la coordination de projets pour réaliser les travaux avec
les autres utilisateurs du domaine public. Cela peut conduire à 7.1 Principales restitutions de l’étude
anticiper ou à différer certains projets pour améliorer les coûts de Les principaux documents et fichiers fréquemment utilisables
réalisation des ouvrages. par les planificateurs et par les décideurs sont listés ci-dessous :
– un document de présentation générale dans lequel on trouvera
6.4 Estimation des niveaux de qualité des éléments de synthèse sur :
de fourniture • la croissance des charges et les nouvelles charges ponctuelles,

Pour vérifier et mesurer l’efficacité de la cible à moyen terme • le bilan du diagnostic des postes sources et des réseaux,
(théorique et/ou pratique), il est utile de calculer la projection des • le corps des hypothèses retenues, avec la justification du
indicateurs usuels de qualité de fourniture sur la période de dix seuil de chaque hypothèse,
ans et éventuellement à 20 et 30 ans. C’est aussi l’occasion de véri- • les résultats globaux des travaux à réaliser,
fier, si les éventuels engagements du distributeur, tant à l’interne
qu’à l’externe, sont atteints. • le bilan global de l’évolution de la qualité de fourniture ;
Le calcul relatif au nombre d’incidents moyen annuel d’un – le fichier détaillé de l’état des lieux à l’année initiale.
départ est obtenu à partir des quantités d’ouvrages constituant le – les fichiers détaillés des caractéristiques des postes sources et
départ et des taux d’incidents associés à chaque type d’ouvrage. des départs MT à différents horizons et au minimum à 10 et 30 ans ;
– la cartographie des réseaux avec une représentation, si
Les indicateurs sont déterminés globalement pour le territoire possible datée, des ouvrages créés et abandonnés ;
considéré, et partiellement pour certaines zones continues ou – un tableau des différents investissements (réseau MT et postes
discontinues (par exemple les zones urbaines, industrielles, rura- HT/MT) prévus au cours des dix prochaines années dans l’échéan-
les, touristiques, les zones de qualité, etc.). Pour ce faire, il suffit cier théorique et pratique avec une description sommaire des opé-
d’attribuer à chaque départ MT un ou plusieurs codes de regroupe- rations à réaliser ;
ment de départs (un départ peut appartenir à plusieurs zones). Le – un fichier détaillé concernant les évolutions de la qualité de
niveau de qualité d’une zone est alors déterminé sur la base des fourniture au cours des dix prochaines années.
départs MT appartenant à cette zone.
Afin d’estimer la qualité de fourniture de chaque zone, on éva-
luera la qualité de fourniture de chaque départ, avec un pas de deux 7.2 Révision du schéma directeur
à cinq ans. Les éléments à calculer sont fonction des spécificités de La révision du schéma directeur doit être réalisée tous les cinq
l’étude réalisée, en général, pour chaque départ on calcule : ans. Cette révision concerne l’ensemble des étapes indiquées à la
– le nombre moyen annuel de coupures longues, brèves et très section 1.
brèves vu par les utilisateurs raccordés sur chaque départ ; À cette occasion, on analysera notamment les variations impor-
– le temps de coupure moyen annuel vu par les utilisateurs du tantes en terme de prévision des charges. On examinera égale-
départ. Ce temps de coupure est fonction du nombre de points ment les écarts significatifs relatifs à l’évolution du réseau et des
télécommandés installés sur le départ ; postes sources.
– le niveau de chute de tension par plage. On profitera de cette révision pour analyser les coûts des matériels
On notera que ces moyennes annuelles ne sont pas forcément et de leur mise en œuvre qui peuvent conduire à des inflexions de la
représentatives du niveau de qualité minimum car cette qualité politique technique. C’est également le moment opportun pour étu-
moyenne annuelle peut être largement inférieure à la qualité réelle dier l’intégration des éventuelles évolutions technologiques.

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Par ailleurs, on rappelle qu’au cours des cinq premières années, • certaines structures nécessitent des postes sources à
tout événement important conduisant à un écart par rapport au « puissance garantie » (voir [D 4 210]) ce qui augmente de
schéma directeur doit faire l’objet d’une mise à jour partielle. manière significative les investissements globaux,
• le nombre de cellules « départ » des postes sources varie d’une
structure à l’autre, cet aspect est fonction de la charge des
départs et éventuellement du nombre de départs dédiés au
8. Conclusion secours,
• la longueur totale des canalisations qui peut varier dans des
Les différentes étapes à réaliser pour aboutir à un développe- proportions limitées parce qu’il est obligatoire de passer par
ment du réseau réputé optimisé représentent un travail important l’ensemble des points de charge,
mais nécessaire, sans lequel toute décision de travaux sur le • la nature et la section des conducteurs qui est optimisée au
réseau peut conduire à un développement du réseau anarchique et plan technico-économique en fonction de la puissance maxi-
onéreux à terme. male des départs et de leur courbe de charge ;
• le mode de raccordement des postes MT/BT, les postes à
L’existence du schéma directeur garantit incontestablement l’effi-
deux directions sont très répandus, donc économiques et fia-
cacité économique et technique de l’évolution des réseaux MT, pour
bles (tableau MT compact et étanche), en revanche les postes
offrir un niveau de qualité adapté au service de toutes les parties
à plus de deux directions et en particulier les postes
prenantes (distributeur, utilisateurs du réseau de distribution et
complexes sont plus rares, plus onéreux et moins fiables
collectivités).
(tableaux MT modulaires),
• les investissements relatifs à l’évolution des réseaux sont
fonction des structures mises en œuvre, ils peuvent varier
Le schéma directeur doit faire l’objet d’un management dans des très fortes proportions ;
attentif afin d’éviter les interactions préjudiciables à son effica- – les coûts d’exploitation sont composés des dépenses d’entre-
cité dans le temps. À ce titre, il est essentiel de s’assurer que
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tien à réaliser sur les ouvrages, du coût des réparations suite aux
les différents plans d’actions initiés par les dirigeants de incidents et du coût des actes d’exploitation. Comme ils peuvent
l’entreprise de distribution et ayant un impact sur l’évolution varier très fortement d’une structure à l’autre, ils doivent être pris
des réseaux s’intègrent dans les cibles à moyen et long ter- en considération lors du choix d’une structure. En général, la
mes. Dans le cas contraire, une mise à jour doit être initialisée. simplicité d’une structure facilite l’exploitation et la conduite des
ouvrages, elle limite très souvent les coûts d’exploitation ;
Enfin, une attention particulière sera portée à la robustesse des – le coût annuel des pertes électriques représente des dépenses
reseaux obtenues face aux différents aléas climatiques, les importantes. Si la structure de réseau a peu d’incidence sur les
conséquences pouvant avoir des répercussions économiques très pertes « fer », il n’en est pas de même pour les pertes par effet
importantes. Dans ce contexte, il sera également judicieux de mettre Joule qui peuvent varier dans de fortes proportions d’une struc-
en œuvre une automatisation de la conduite des installations adap- ture à l’autre en fonction de la charge et de la longueur des
tée et efficace pour limiter les effets de tels événements. Cet aspect départs. En effet, pour une densité de charge donnée, on constate
est de nature à améliorer la continuité de fourniture au quotidien. que la longueur d’un départ est généralement dépendante de sa
puissance. En d’autres termes, réduire la puissance d’un départ
Par ailleurs, on peut penser que de nouveaux outils informatiques c’est aussi limiter sa longueur, cela entraîne un meilleur niveau de
plus performants seront développés et contribueront à réduire sensi- continuité de fourniture (nombre de coupures longues) et de qua-
blement le temps nécessaire à la réalisation des schémas directeurs. lité de l’onde (chute de tension et puissance de court-circuit). Cet
aspect permet aussi de limiter les pertes par effet Joule qui sont
proportionnelles à la longueur et au carré de la puissance.
9. Annexe 1 ■ Événements exceptionnels
La probabilité d’une défaillance conduisant à la perte totale d’un
Cette annexe donne des compléments sur le choix des structures poste source n’est pas nulle. Les conséquences de cette hypothèse
de réseau MT les plus utilisées notamment en France. On examinera peuvent être graves en particulier dans les zones urbaines, néan-
successivement les structures urbaines et les structures rurales. moins, elles peuvent être limitées si la structure en place permet la
sécurisation des postes sources par le report des charges sur les
postes sources voisins. Dans le cas où la sécurisation des postes
9.1 Préambule sources est assurée par la structure de réseau, il est alors possible
d’utiliser des postes sources à puissance partiellement garantie.
Les structures de réseau correspondent à une organisation des Sous certaines conditions d’indépendance d’alimentation HT des
départs MT en vue d’optimiser, d’une part, les investissements et postes sources, cette option permet de réaliser des économies en
les coûts d’exploitation et, d’autre part, les secours pour limiter la différant certains investissements dédiés à la garantie (ligne HT ou
durée des interruptions de fourniture. L’importance accordée à la transformateur HT/MT) des postes sources.
qualité de fourniture et à la sécurisation de l’alimentation lors des
événements exceptionnels oriente fortement les choix. ■ Automatisation des réseaux
Si le coût global est un élément déterminant du choix d’une Enfin, le niveau d’automatisation envisageable à terme est un
structure de réseau, d’autres aspects tout autant importants, élément important à considérer lors du choix d’une structure. Cet
comme la qualité de fourniture au quotidien, la sécurité d’alimen- aspect pouvant avoir des répercussions sur la durée des interrup-
tation lors d’événements exceptionnels et les performances tions de fourniture et sur les coûts d’exploitation.
techniques, sont à prendre en considération. Les structures en double dérivation sont généralement équipées
d’automatismes locaux (permutation automatique à manque de
■ Coût global tension) installés dans tous postes MT/BT. Lors d’un incident
Le coût global est composé des différents investissements, des simple, la réalimentation des charges s’effectue automatiquement
dépenses d’exploitation et du coût des pertes électriques sur la en une quinzaine de secondes.
durée de vie des ouvrages : Dans le cas des structures en coupure d’artère, on opte le plus
– les investissements relatifs à la mise en œuvre d’une structure souvent pour un système de reprise de service par télécommande
et à son évolution dépendent des éléments et aspects ci-dessous : des organes de coupure en réseau auxquels sont associés les télé-

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signalisations des indicateurs de passage de courant de défaut. 9.2 Structures en zones urbaines
Cette fonction, plus ou moins complexe selon la structure choisie,
peut être avantageusement intégrée dans l’outil informatique de
conduite des ouvrages MT. 9.2.1 Structures urbaines en coupure
d’artère avec secours intégré
Par ailleurs, on notera que la généralisation des télécommandes
induit une baisse significative des coûts, d’autant plus que le Les départs MT en coupure d’artère sont composés de postes
support de communication sert à d’autres fonctions (relevé des MT/BT raccordés en coupure d’artère (voir détails de la figure 7) et
compteurs, mesures électriques, etc.). Dans ce nouveau contexte, de canalisations souterraines reliant les postes MT/BT entre eux.
lors de la création d’un nouveau poste MT/BT, le différentiel de L’origine du départ est reliée au poste HT/MT par l’intermédiaire
coût se situe au niveau de la motorisation des cellules. d’un disjoncteur assurant la protection du départ. L’extrémité du
départ est reliée à un autre départ capable d’assurer son secours. La
Sur incident simple, lorsque le départ est équipé d’un ou deux séparation entre les deux départs, appelée « point d’ouverture », est
points télécommandés, la réalimentation des charges s’effectue obtenue par un interrupteur en position « ouvert ».
par manœuvre des interrupteurs télécommandés puis par
manœuvre des interrupteurs manuels, le temps de coupure moyen 9.2.1.1 Structure en boucle simple
du départ est d’environ 30 minutes, cependant, certaines charges
Les deux départs MT qui composent la boucle simple (figure 7)
peuvent être coupées pendant plus d’une heure. Toutefois, dans le
sont issus du même poste source et se secourent mutuellement,
cas où tous les postes MT/BT d’un départ seraient équipés de télé-
cela implique que la puissance desservie par les deux départs soit
commandes fiables, la réalimentation de l’ensemble des charges
garantie au niveau du poste source (deux lignes HT et deux trans-
s’effectuerait en moins de 5 minutes. Pour obtenir un tel résultat,
formateurs de puissance). Dans ces conditions, pour assurer un
la fonction de reprise automatique doit être obligatoirement inté-
meilleur niveau de qualité, les départs MT sont en principe
grée à l’outil de conduite. Cette hypothèse envisageable à court
alimentés en régime « normal » par des transformateurs différents.
terme, offrirait un niveau de continuité de fourniture comparable à
celui obtenu avec les structures en double dérivation. Cette structure, de type radial (linéaire sans dérivation), présente
un coefficient d’utilisation de 0,5. Elle est habituellement employée
pour desservir les petites villes alimentées par un seul poste
source. Cependant, comme son évolution est difficile et onéreuse,
Encadré – Coefficient d’utilisation d’une structure elle disparaît naturellement, au profit de l’artère de source à
source, dès l’arrivée du deuxième poste source. Elle est aussi
On appelle coefficient d’utilisation K appelé aussi degré parfois utilisée en complément d’autres structures comme l’artère
d’emploi, le rapport entre le maximum de la puissance appa- de source à source ou la structure en pétale de marguerite. En
rente délivrée en schéma normal d’exploitation par un groupe contrepartie, le manque de sécurisation des postes sources
de départs et la capacité maximale de ce groupe de départs. La condamne sa généralisation dans les agglomérations alimentées
valeur maximale que peut théoriquement atteindre ce par plusieurs postes sources.
coefficient est un paramètre caractéristique de la structure. La
recherche d’un coefficient d’utilisation élevé, qui valorise le 9.2.1.2 Structure de source à source (figure 8)
réseau, entraîne une plus grande complexité de la structure et Cette structure de type radial est la plus répandue en France, son
accroît la probabilité d’incidents simultanés sur deux éléments succès croissant est dû à sa simplicité et aux avantages techniques
se secourant. Il limite aussi les possibilités de sécurisation des et économiques qu’elle engendre. Dans cette structure, chaque
postes sources. Dans la pratique, quelle que soit la structure artère est composée de deux départs MT issus de deux postes sour-
employée, on constate que ce coefficient dépasse rarement 0,5. ces distincts. En général, elle ne comporte pas de dérivations et tous
Cette notion s’applique principalement aux réseaux urbains les postes MT/BT sont raccordés en coupure d’artère.
pour lesquels l’intensité transitée constitue la première Chaque départ est équipé d’un ou plusieurs points télécomman-
contrainte électrique. Pour les réseaux ruraux, cette notion dés et ne possède qu’un seul et unique secours. Pour les
présente peu d’intérêt car la puissance transitée est toujours puissances mises en jeu avec ce type de structure, l’optimisation
limitée pour respecter les contraintes de tension. économique justifie une section 240 mm2 aluminium sur toute la

Poste MT/BT

Poste HTB/MT

Poste MT/BT télécommande


Poste MT/BT télécommande « ouvert »
« fermé »

Boucle simple

Figure 7 – Structure en boucle simple

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Artère de
source à source
Poste MT/BT

Poste HT/MT

Poste MT/BT télécommandé


Poste MT/BT « ouvert »
télécommandé
« fermé »

Figure 8 – Structure de source à source


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longueur du départ, ce qui limite l’énergie perdue par effet Joule, en régime normal, l’intensité dans les câbles (moins de 50 % de
améliore le secours et évite d’éventuels renforcements ultérieurs l’intensité admissible), ce qui permet aussi de limiter les pertes par
lors de la restructuration des réseaux. effet Joule et d’augmenter la fiabilité des canalisations (moindre
Le secours d’un départ est assuré par le départ en vis-à-vis qui vieillissement des câbles).
possède une marge suffisante pour reprendre la totalité de l’artère. ■ Maintenance des installations
Dans ces conditions, si la puissance maximale délivrée en régime
de secours par un départ est P, le coefficient d’utilisation, pour la L’organisation générale induite par l’artère de source à source
structure représentée par la figure 8, est (12 départs MT sont apporte des marges de fonctionnement suffisantes pour assurer
concernés et chacun d’entre eux doit être capable de secourir son les opérations d’entretien et de maintenance indispensables à la
vis-à-vis) : fiabilité globale des installations.
L’artère de source à source peut être complétée localement par
12P la structure en boucle simple lorsque le poste source en regard est
K= 2 = 0, 5.
12P trop éloigné pour réaliser des liaisons de source à source à un coût
acceptable. Cette solution permet également de traiter des zones
Ce coefficient de 0,5 n’est pas un inconvénient majeur, au contraire, avec des densités de charge hétérogènes. Dans le cas de la
il est à l’origine de la plupart des avantages exposés ci-après. création d’une boucle simple, on examinera la possibilité de
l’appuyer par un troisième départ issu d’un autre poste source, ce
■ Simplicité de la conduite et de l’exploitation qui augmentera le taux de sécurisation des sources.
La simplicité de cette structure rend sa mise en œuvre économi- L’évolution de l’artère de source à source reste souple et écono-
que et facilite la conduite et l’exploitation des réseaux. Elle permet mique. Bien que déconseillé, cette structure peut même évoluer
la modification des points d’ouverture pour adapter le schéma de vers une structure dite en épis, pour cela, il suffit de créer un câble
conduite à l’évolution des charges. Le déplacement temporaire du de secours qui coupe les artères concernées. On notera cependant
point d’ouverture permet éventuellement de limiter les dépasse- que dans ces conditions, le taux de sécurisation des sources dimi-
ments de puissance souscrite au niveau d’un poste source par des nuera notablement.
reports de charge sur les sources voisines. Cependant, pour éviter
des coupures brèves au cours des manœuvres nécessaires au 9.2.1.3 Structure en pétale de marguerite
déplacement du point d’ouverture, il est souhaitable que les trans-
formateurs des postes sources possèdent le même indice horaire La structure en pétale de marguerite (figure 9), dont le coefficient
et que le schéma HTB autorise la liaison temporaire. d’utilisation est égal 0,5, est composée de deux câbles de forte sec-
tion (section optimisée 240 mm2 cuivre) alimentant un poste dit
■ Sécurisation d’alimentation « tête de pétale », ce dernier alimente deux ou trois boucles simples.
L’artère de source à source assure la sécurisation d’alimentation Cette structure est peu employée car son évolution est difficile et
en cas de perte totale d’un poste source. C’est un avantage certain onéreuse, de plus, la création d’un poste « tête de pétales » est rare-
pour les agglomérations urbaines qui deviennent de plus en plus ment justifiée. Toutefois, elle peut s’avérer utile dans le cas particu-
sensibles aux coupures très longues. Il est même possible, dans lier de plusieurs charges excentrées par rapport au poste source.
les cas les plus extrêmes, d’effectuer des reports en cascade sur Dans cette structure, pour alimenter les charges à proximité du
des postes sources éloignés. Cet aspect permet aussi l’emploi de poste source, on utilise fréquemment la boucle simple.
postes sources à puissance non garantie ou partiellement garantie, En régime normal d’exploitation, le poste « tête de pétales » est
ce qui génère des économies significatives. en principe alimenté par un seul câble, il est toutefois envisagea-
ble de fonctionner avec les deux câbles en parallèle, mais dans ce
■ Qualité de fourniture cas, il est nécessaire de réaliser deux jeux de barres équipés d’un
Le bon niveau de qualité de fourniture (nombre d’interruptions de couplage pour assurer un secours efficace. En général, les deux
fourniture et puissance coupée par interruption) obtenue avec câbles alimentant le poste « tête de pétales » sont issus du même
l’artère de source à source est aussi dû à la limitation de la poste source, ce qui impose des postes sources à puissance garan-
puissance des départs qui se traduit par une limitation de la lon- tie. Théoriquement, il est possible d’alimenter le poste « tête de
gueur des départs. Cette caractéristique associée à l’optimisation pétale » par deux postes sources différents, mais comme les char-
économique de la section des conducteurs a pour effet de réduire, ges sont excentrées le coût de réalisation devient prohibitif.

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Poste MT/BT télécommandé


Poste MT/BT « ouvert »

Poste HT/MT Poste « tête de pétales »


Télécommandé

Poste MT/BT télécommandé


« fermé »
Boucle simple

Pétale

Figure 9 – Structure en pétale de marguerite

Liaison

Poste HT/MT Poste MT/BT télécommandé


« fermé »

Poste MT/BT

Poste « tête de boucle » Poste MT/BT télécommandé


télécommandé « ouvert »

Figure 10 – Structure en maille

Pour des raisons d’efficacité, on déconseillera la généralisation En conclusion, on déconseillera également cette structure, qui
de cette structure qui offre un très faible taux de sécurisation des est d’ailleurs très peu employée en pratique. La conduite des ins-
postes sources. tallations est délicate et l’efficacité globale reste limitée.

9.2.1.4 Structure en maille 9.2.1.5 Structure en grille


La structure en grille (figure 11) est composée de radiales
La structure en maille (figure 10) est formée d’une boucle appe- issues d’un même poste source et de transversales reliant les
lée maille issue d’un poste dit « tête de boucle » alimenté par un radiales entre elles. La connexion entre les câbles radiaux et
câble direct de forte section (section optimisée 240 mm2 cuivre) transversaux s’effectue au moyen de postes à trois ou quatre
provenant d’un poste source. Cette maille est généralement reliée directions. Les postes sources alimentant cette structure sont
à trois autres mailles par des câbles de liaison. En régime normal généralement à puissance garantie. Le coefficient d’utilisation
d’exploitation, le point d’ouverture est situé au milieu électrique de de cette structure est fonction des possibilités de secours, il
la boucle en privilégiant de préférence un poste doté d’une liaison. peut être supérieur à 0,5. Mais dans ce cas, la conduite et
En cas d’incident sur le câble d’alimentation, le secours de la l’exploitation sont particulièrement délicates. En effet, en cas
boucle est assuré par les trois boucles associées. Dans ces d’incident sur un départ, le nombre de manœuvres à réaliser
conditions, le coefficient d’utilisation théorique est égal à 0,75. pour réalimenter l’ensemble des charges peut être conséquent,
Cependant, la répartition des charges étant imparfaite, il est néces- de plus, elles doivent être réalisées dans un ordre précis. La
saire de réduire la puissance de la maille ce qui diminue d’autant connaissance des transits dans chaque tronçon du réseau est
le coefficient d’utilisation. Par ailleurs, pour améliorer le taux de indispensable pour effectuer les manœuvres en toute sécurité.
sécurisation des postes sources, des liaisons directes sans charge
sont parfois créées entre postes sources. On notera que l’efficacité En pratique, cette structure est souvent complétée par des
de cette option est évidemment inférieure à celle obtenue avec liaisons avec d’autres départs issus d’autres postes HT/MT.
l’artère de source à source, notamment dans le cas d’avarie sur le Cette structure, peu efficace, est l’héritage du passé, à cette épo-
jeu de barres du poste source. Ces différentes considérations que, la qualité de fourniture était secondaire. De nos jours, elle ne
entraînent une diminution notable du coefficient d’utilisation qui présente plus d’intérêt particulier et elle est abandonnée
peut même devenir inférieur à 0,5. progressivement.

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Transversale
Poste MT/BT

Poste HT/MT
Poste MT/BT télécomandé
« ouvert »

Poste MT/BT télécomandé


Radiale
« fermé »

Figure 11 – Structure en grille

Câble de travail
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Poste HT/MT

Poste MT/BT Poste MT/BT


télécommandé « fermé »

Poste
« point de reflexion »
Câble de secours télécommandé

Figure 12 – Structure en fuseau

9.2.2 Structures urbaines en coupure d’artère L’évolution de cette structure reste délicate et onéreuse surtout
avec secours spécialisé en cas de création d’un nouveau poste « point de réflexion ». De
plus, les puissances transitées nécessitent, à l’optimum économi-
9.2.2.1 Structure en fuseau que, l’utilisation de câble 240 mm2 en cuivre sur certains tronçons.
Cette structure avec quatre câbles de travail pour un câble de
Dans la structure en fuseau (figure 12) tous les câbles de travail
secours est facilement exploitable mais elle fige les points d’ouver-
ou de secours, issus d’un ou plusieurs postes sources, convergent
ture des départs, ce qui peut être néfaste pour une optimisation
vers un poste appelé « point de réflexion » ou « tête de fuseau ».
globale des départs.
Le secours des câbles de travail (en théorie, six au maximum char-
gés à 100 %) est assuré par un câble (sous tension à vide)
spécialisé au secours des câbles de travail. Le coefficient d’utilisa- 9.2.2.2 Structure en épi
tion théorique de cette structure composé de six câbles de travail La structrure en épi (figure 13) est une variante de celle en
et d’un seul câble de secours est de 6P/7P soit 0,86. fuseau dans laquelle le câble de secours joue le rôle de « point de
Dans la pratique, pour des raisons de qualité de fourniture, réflexion ». Elle s’avère plus économique que la structure en
d’économie sur le coût des pertes par effet Joule et de vieillisse- fuseau, car son évolution est beaucoup plus souple, elle évite la
ment prématuré du matériel, on réduit la puissance des départs au création de postes complexes. En principe, la longueur des départs
2/3 de la puissance maximale et on limite à quatre le nombre de est plus courte que dans la structure en fuseau où tous les câbles
câbles de travail pour un câble de secours. Dans ces conditions, le de travail doivent converger vers le poste « point de réflexion ».
coefficient d’utilisation passe de 0,86 à 0,53 :
9.2.3 Structures des zones urbaines
 4P × 2/ 3 
K =  = 0,53 en double dérivation
 5P 
Les structures en double dérivation sont composées d’une artère
On notera que cette valeur est très proche de celle obtenue avec de plusieurs câbles issue d’un poste source. Chaque poste MT/BT
l’artère de source à source. est raccordé en double dérivation (voir détails de la figure 14) sur
deux câbles de l’artère. La structure en double dérivation à deux
Cette option permet également d’améliorer le taux de sécurisa-
câbles est la plus utilisée. Selon la manière dont on organise la
tion des postes sources, il reste néanmoins inférieur à 100 %.
couverture de la zone à desservir, on peut constituer des artères
Afin d’augmenter les possibilités de secours, des liaisons entre radiales de source à source ou une structure arborescente comme
les postes « tête de fuseau » sont souvent réalisées, cela entraîne celle représentée par la figure 14. Afin de réduire la probabilité de
aussi une augmentation du coût et complexifie l’équipement du double défaut, il est recommandé de séparer les deux câbles de
poste. l’artère par une distance appropriée.

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Poste HT/MT

Câble de secours

Poste MT/BT télécommandé


« fermé »

Poste MT/BT
Câble de travail

Poste MT/BT télécommandé


« ouvert »

Figure 13 – Structure en épi

Artère composée
de deux câbles Poste HT/MT

Poste MT/BT raccordé


Poste de coupure en double dérivation
télécommandé et équipé d’une
« fermé » permutation
automatique

Poste de coupure
télécommandé
« ouvert »

Figure 14 – Structure en double dérivation

Dans le but de faciliter l’exploitation de ces réseaux (localisation la structure est égal à 0,5, cela représente aussi un apport signifi-
des défauts et de diminution du nombre de postes MT/BT à manœu- catif en matière de sécurisation des sources. En effet, lors d’un
vrer), chaque câble de l’artère est sectionné tous les 10 à 15 postes incident « source », il est possible de reprendre la totalité de la
MT/BT par un poste de coupure télécommandé. La présence de ces charge, chaque départ étant alors chargé à P. Dans ce cas relative-
postes de coupure limite aussi les conséquences d’un « double ment rare, il est alors nécessaire de mettre « hors service » toutes
incident » (par exemple l’incendie dans un poste MT/BT ou l’arra- les permutations automatiques des deux artères pour éviter, en
chage des deux câbles à la sortie d’un poste MT/BT). En effet lors cas de nouvel incident réseau, la perte des deux artères.
d’un tel incident, tous les postes situés entre deux postes de cou- L’exploitation de cette structure peut être assurée de plusieurs
pure ou entre le poste source et un poste de coupure sont coupés manières, la solution qui présente le meilleur compromis entre la
pendant la durée de réparation qui peut être de plusieurs heures. maîtrise des pertes par effet Joule et l’exploitation est celle qui
La double dérivation constituée d’une artère à deux câbles consiste à répartir la charge sur les deux câbles de manière uni-
implique un fonctionnement, en régime « normal », avec une forme sur toute la longueur de l’artère, dans ces conditions, cha-
puissance maximale de P/2 par départ ou de P par artère (2 que câble est chargé à P/2. L’option dans laquelle un câble de
départs) pour permettre la permutation automatique des charges l’artère assure le secours du second chargé à P génère, à section
d’un câble sur l’autre (P étant la puissance maximale admissible égale, des pertes par effet Joule deux fois plus importantes que
sur un départ). Dans ces conditions le coefficient d’utilisation K de dans l’option précédente.

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Tableau 5 – Comparaison des différentes structures urbaines

Pétale Double
Nom Boucle Source
de mar- Maille Grille Fuseau Épi dérivation
de la structure simple à source
guerite avec 2 câbles

Intégré
Type de secours Intégré Spécialisé
ou spécialisé

Coefficient utilisation théori-


0,5 0,75 > 0,5 0,86 0,5
que

Coefficient utilisation
pratique
0,5 ≈ 0,5 0,53 0,5

Charge maximale des


départs en régime normal P/2 ≈ P/2 2P/3 P/2
(cas pratique)

Secours en cas de perte d’un Aucun


Aucun Total Faible Limité Total
poste source ou faible
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PG – PPG
Type de garantie des postes PG-PPG (PNG
PG (PNG PG PG-PPG
sources possible)
possible)

Conduite-exploitation Simple Délicate Complexe Simple Délicate

Logique de réalimentation Aisée et facilement


Aisée et facilement automatisable Délicate Automatique
sur incident simple automatisable

Modification des points


Impossible
d’ouverture en schéma Facile Difficile Délicate Très difficile
sans travaux
normal

Poste à 3
Tête de Poste à 3 Point de Poste à 3 Poste
Postes particuliers ? Néant ou 4
pétale directions réflexion directions de coupure
directions

240 mm2 aluminium 240 mm2 240 mm2 cuivre 240 mm2 cuivre 240 mm2
cuivre et 240 mm2 aluminium 240 mm2 aluminium aluminium
240 mm2
Câbles alumi-
(section économique) nium
150 mm2
alumi-
nium

Très Très Très Assez


Évolutivité Facile Facile Facile Assez facile
difficile difficile difficile difficile

PG : poste garanti ; PPG : poste partiellement garanti ; PNG : poste non garanti.

La structure en double dérivation associée à la permutation auto- sation exceptionnelle. Ces options supposées accroître le coefficient
matique des postes MT/BT offre un très bon niveau de continuité de de charge des câbles conduisent souvent à limiter les possibilités de
fourniture sur incident simple. À noter cependant, qu’une mainte- sécurisation des sources (sauf à limiter la puissance des départs). De
nance appropriée est obligatoire pour obtenir un taux de réussite plus, elles complexifient l’exploitation et augmentent la probabilité
élevé du fonctionnement des permutations automatiques. d’incidents doubles sur des éléments se secourant mutuellement.
En contrepartie, c’est une structure particulièrement onéreuse
en investissement et en exploitation, sa justification technico-éco- 9.2.4 Tableau de comparaison des structures
nomique n’est assurée que pour des densités de charge très urbaines
importantes.
Les structures en double dérivation constituées d’artères à n Le tableau 5 regroupe les principales caractéristiques des
câbles (n > 2) avec secours spécialisé ou intégré reste d’une utili- différentes structures urbaines.

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Variante envisageable lorsque la


solution source à source est
incocevable. Artère de source à
source
Grappe

Principale

Poste HT/MT

Boucle
simple
Ligne secondaires
bouclée

Poste en
Interrupteur manuel coupure d’artère
« fermé »

Figure 15 – Structure de source à source en milieu rural

9.3 Structures en zones rurales l’optimum économique, on conseille néanmoins de réaliser le pre-
mier tronçon (250 à 500 mètres) à la sortie du poste source en
Dans les zones rurales, les départs MT sont le plus souvent de 240 mm2 aluminium pour limiter les échauffements (effet de
type arborescent, les canalisations sont réalisées en lignes proximité) et réduire les pertes par effet Joule.
aériennes ou en câble souterrain. Mais comme en moyenne
L’utilisation de la technique souterraine est possible et souhaita-
tension, le coût global de ces deux technologies est du même
ble sur les tronçons bouclés et sur les dérivations lorsque la puis-
ordre de grandeur et que l’intérêt des canalisations souterraines
sance coupée sur incident, après manœuvres, reste inférieure à
n’est plus à démontrer, la réalisation des nouvelles canalisations
une puissance compatible avec la mise en œuvre d’un ou deux
s’effectue de plus en plus souvent en souterrain, même en zones
groupes électrogènes de puissance raisonnable (< 250 kVA). Dans
rurales à faible densité de charge.
ce contexte, afin de réduire le temps nécessaire à la réalimentation
En général, dans les structures de réseau en zone rurale des utilisateurs, on limitera à deux ou trois au maximum le
(figure 15), le départ MT est composé d’une artère principale nombre de boîtes de dérivations entre deux points de coupure.
s’appuyant sur un autre départ capable d’assurer son secours et La longueur et la puissance des départs MT ruraux sont limitées
de canalisations secondaires pouvant être bouclées sur d’autres pour assurer un niveau de qualité satisfaisant (chute de tension,
départs. Les grappes constituées de plusieurs postes MT/BT sont puissance de court-circuit et nombre d’interruptions) et pour
raccordées sur la principale ou sur les secondaires. Enfin, en fonc- permettre le secours du ou des départs en vis-à-vis. Afin d’optimi-
tion de leur puissance et des caractéristiques de la canalisation de ser la durée de réalimentation des utilisateurs, il est essentiel
raccordement, les postes MT/BT sont raccordés en simple dériva- d’installer sur la principale, des appareils de coupure télécomman-
tion ou en coupure d’artère. dés et manuels, les lignes secondaires bouclées sont sectionnées,
de préférence, avec des interrupteurs manuels.
L’artère principale d’un départ MT est unique, elle représente Dans le but de réaliser des réseaux ruraux modernes avec un
l’élément le plus important du départ. En effet, en régime nor- bon niveau de qualité de fourniture, on dispose aujourd’hui de
mal d’exploitation, elle assure le transit de puissance entre le matériel particulièrement bien adapté à la construction de tron-
poste HT/MT et les zones de charge. En régime de secours, elle çons souterrains plus ou moins longs.
permet la réalimentation de la majorité de la clientèle du départ
et de ce fait, elle permet de localiser puis d’isoler le défaut. Elle 9.3.1 Structure en boucle simple
assure également le report des charges en cas de défaillance
du poste HT/MT. Elle est entièrement définie dès lors que le La structure en boucle simple de type rurale peut être employée
nœud de secours est défini. En effet, il suffit alors de remonter lorsque la répartition des postes MT/BT est très hétérogène
l’arborescence du nœud de secours à l’origine du départ pour (habitat très dispersé) et que la densité des charges est faible.
parcourir la principale. Quand cette structure existe, si la charge évolue, elle se
transforme naturellement en une structure de source à source dès
l’arrivée d’un nouveau poste source. Sauf cas particulier, on optera
La recherche de l’artère principale est fondamentale pour opti- de préférence pour l’artère de source à source en zone rurale.
miser la conduite des installations et les opérations d’investisse-
ment comme l’implantation des organes de coupure
télécommandés ou manuels et la section des conducteurs lors des 9.3.2 Structure de source à source
éventuels renforcements. La structure de source à source adaptée aux zones rurales reste
La principale est constituée de conducteurs en forte section sur la plus courante et la plus efficace pour desservir les zones rurales
toute sa longueur. En 20 kV, pour des puissances de 3 à 4 MVA, le avec une qualité de fourniture satisfaisante. Cette structure pré-
câble de section 150 mm2 aluminium correspond globalement à sente des avantages similaires à ceux cités pour la structure de

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source à source en zone urbaine. Toutefois, lorsque localement, la Les représentations schématiques utilisées ci-après n’intègrent
création d’une artère de source à source est inadaptée au contexte pas l’ensemble des réseaux.
géographique, on pourra compléter la structure de source à source
en intégrant les deux options suivantes : L’état initial est donné par le schéma des réseaux et le tableau
des caractéristiques des différents départs MT alimentant la zone
– la boucle simple qui est utilisable dans le cas d’une petite zone plu- étudiée (figure 16).
tôt urbaine à proximité d’un poste source. On notera que cette option
offre une moindre sécurisation en cas de défaillance de la source ; La cible finale peut être définie avec les caractéristiques (charges
– la variante indiquée à la figure 15 qui est envisageable dans le et réseau) actuelles. Dans ces conditions, il convient de ramener
cas où la densité de charge est hétérogène. Cette variante est les hypothèses de construction de la cible à l’année initiale. Cette
constituée d’une boucle simple appuyée par un troisième départ transformation est proportionnelle à l’accroissement des charges,
issu d’un autre poste source. Afin d’améliorer la sécurisation elle s’applique aux hypothèses qui dépendent de la puissance. Ces
d’alimentation en cas d’événements exceptionnels, il est préféra- hypothèses ramenées à l’année initiale sont obtenues en divisant
ble de réaliser, si possible, cette variante avec trois départs issus les hypothèses à 30 ans par le coefficient de multiplication des
de trois postes sources indépendants. charges pour passer de l’état initial à la cible à long terme.
En pratique, l’arborescence du départ évolue en fonction de la Si on suppose, par exemple, un accroissement de 2 % par an sur
densité des charges. Lorsque la densité des charges est faible, la les 10 premières années et 1 % pour les années suivantes, la
structure correspond à celle représentée à la figure 15. Lorsque la puissance à l’année « 30 » est donnée par la formule suivante :
densité de charge est élevée, la structure est celle en zone urbaine
représentée par la figure 8.
P(30) = P(0) × (1+ τ1)10 × (1+ τ2 )20 = P(0) × 1, 0210 × 1, 0120 = 1, 48P(0)
9.3.3 Autres structures en rural
Il existe d’autres structures plus ou moins complexes pour ali- Dans cet exemple, les hypothèses ramenées à l’année initiale
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menter les zones rurales. Sauf cas particulier, elles présentent peu sont données dans le tableau 6.
d’intérêt. À titre d’exemple, on peut citer la structure avec poste
Cette option simplifie les calculs à réaliser et permet de mieux
d’étoilement. C’est une structure qui ressemble à la structure en
contrôler que, sur la période d’étude, la puissance de la zone reste
pétale de marguerite (figure 9). Lorsqu’elles existent, ces structu-
constante d’un état à l’autre. Cette cohérence est particulièrement
res évoluent vers la structure de source à source lors des opéra-
importante pour l’utilisation de l’approche technico-économique.
tions de renforcement ou de renouvellement.
On notera cependant, que l’accroissement des charges est intégré
dans le calcul technico-économique.

10. Annexe 2 : réalisation La cible finale, représentée par la figure 17, est obtenue en res-
tructurant les réseaux actuels pour respecter ces nouvelles hypo-
d’une stratégie thèses. On vérifiera que la somme des puissances de l’état final est
égale à la somme des puissances de l’état initial.
de développement La recherche de la cible à long terme se limite à la définition de
des ouvrages l’architecture des réseaux MT et des postes sources.
Après avoir défini la cible finale, il est nécessaire de déterminer
Cette annexe illustre la réalisation d’une stratégie pour une zone les différentes stratégies d’évolution du réseau pour passer de
rurale relativement dense. l’état initial à la cible finale.

Poste B

B1
État initial
A1
B2 Puis. Long. P.L
Départs (MVA) (km) (MVA·km)
Poste A
A1 2,9 34 99
A2 3,6 46 166
A3 2,7 52 140
B1 3,3 43 142
A2
C1 B2 3,8 35 133
C1 2,6 37 96

A3 C2 2,4 48 115
Total 21,3 295

C2
Poste C

Figure 16 – Schéma du réseau à l’état initial avec les caractéristiques des départs

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Tableau 6 – Hypothèses à 30 ans ramenées à l’année initiale

En rural en 20 kV
Hypothèses
À 30 ans Ramenée à l’année initiale

Taille des sources 2 transformateurs HT/MT

Pmax d’un départ  5 MVA  5/ 1, 48 = 3, 4 MVA

Longueur développée maximale d’un départ MT  55 km

Pmax × Ldéveloppée d’un départ MT  100 MVA ⋅ km  100 / 1, 48 = 68 MVA ⋅ km

Poste B

Cible finale
B1 B3 Puis. Long. P.L
Départs
A1 (MVA) (km) (MVA·km)
B2
A1 2.3 26 60
Poste A
A2 1.8 35 63
A3 2.4 27 65
A2 A4 1.6 40 64
B1 2.7 20 54
A4 B2 2.1 30 63
B3 2.0 33 66
C1
C1 2.5 23 58
A3 C3
C2 2.1 32 67
C3 1.8 35 63
Total 21.3 301
C2
Poste C

Figure 17 – Schéma du réseau à état final avec les caractéristiques des départs

La stratégie « S1 » représentée par la figure 18 est constituée D’autres stratégies de développement peuvent être définies, par
des états indiqués ci-dessous. Les caractéristiques des départs à exemple la stratégie no 2 pourrait être :
chaque état sont données dans le tableau correspondant :– état
initial ; – état S2 – E1 : création du départ B3 ;
– état S1 – E1 : création du départ « B3 » et modifications des
– état S2 – E2 : création du départ C3 ;
départs A1– A2 – B1 et B2 ;
– état S1 – E2 : création du départ A4 et modification des départs – état S2 – E3 : création du départ A4.
A2 et A3 ;
– état S1 – E3 : restructuration des départs A1 – A2 et modifica- On peut trouver de nombreuses combinaisons possibles, mais
tion des départs B1 et B3 ; les plus intéressantes sur le plan technico-économique sont celles
– état final : création du départ C3 et modification des départs qui règlent, dans les premiers états, les départs présentant les plus
C1 – C2 – B2 – B3 – A3 et A4. grands écarts par rapport aux hypothèses.

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État initial Poste B État S1 - E1


Poste B
A1 B1 B1
Poste A A1
Poste A B2
B2

B3

C1 A2
A2
C1
Poste C
A3 A3

C2 C2

Poste C

État S1 - E2 État S1 - E3

B1 Poste B B1 Poste B
A1 A1
Poste A B2 Poste A
B2
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B3 B3

A2 C1 C1
A2

A3 A4 A3 A3
C2
C2

Poste C Poste C

État final Poste B


B1
A1
Poste A B2

B3

C1
A2
A4

A3 Poste C
C3
C2

État initial État S1-E1 État S1-E2 État S1-E3 État final
Départs Puis. Long. P.L Puis. Long. P.L Puis. Long. P.L Puis. Long. P.L Puis. Long. P.L
(MVA) (km) (MVA·km) (MVA) (km) (MVA·km) (MVA) (km) (MVA·km) (MVA) (km) (MVA·km) (MVA) (km) (MVA·km)
A1 2,9 34 99 2,7 27 73 2,7 27 73 2,3 26 60 2,3 26 60
A2 3,6 46 166 2,9 40 116 1,7 18 31 1,8 35 63 1,8 35 63
A3 2,7 52 140 2,7 52 140 1,9 36 68 1,9 36 68 2,4 27 65
A4 2,0 40 80 2,0 40 80 1,6 40 64
B1 3,3 43 142 2,9 34 99 2,9 34 99 2,7 20 54 2,7 20 54
B2 3,8 35 133 3,2 25 80 3,2 25 80 3,2 25 80 2,1 30 63
B3 1,9 34 65 1,9 34 65 2,4 35 84 2,0 33 66
C1 2,6 37 96 2,6 37 96 2,6 37 96 2,6 37 96 2,5 23 58
C2 2,4 48 115 2,4 48 115 2,4 48 115 2,4 48 115 2,1 32 67
C3 1,8 35 63
Total 21,3 295 21,3 297 21,3 299 21,3 302 21,3 301

Figure 18 – Illustration de la logique d’établissement d’une stratégie

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P
O
U
Schémas directeurs R
de développement des réseaux
E
électricité de distribution MT N

par Alain COIFFIER


S
Ingénieur du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)
Ancien chef de service à la direction réseau d’ERDF (Électricité Réseau de Distribution France) A
V
O
Sources bibliographiques I
DOULET (A.). – Réseaux de distribution d’électri-
cité. Présentation. [D 4 200] Réseaux électri-
ques et applications (2010).
GAIN (É). – Réseaux de distribution – Conception
et dimensionnement. [D 4 220] Réseaux électri-
ques et applications (1993).
FRAISSE (J.-L.) et HORSON (J.-P.). – Raccordement
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distribution. Aspects techniques. [D 4 242] Ré-
R
seaux électriques et applications (2010).
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CARRIVE (P.). – Réseaux de distribution – Structure DOULET (A.) et HORSON (J.-P.). – Réseaux de dis- tribution publique à moyenne tension – Princi-
et planification. [D 4 210] Réseaux électriques et
applications (1991).
tribution – Enfouissement. [D 4 225] Réseaux
électriques et applications (2008).
pes. [D 4 811] Réseaux électriques et applica-
tion (2011).
P
L
Sites Internet U
Documentation technique de référence de ERDF
http://www.erdfdistribution.fr/Documentation_technique_de_reference S

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