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PROFESSIONNELLE
BAAL Marie
Volumes et Images
Groupe ECADE
1a, rue Pégase
67960 - Entzheim
REMERCIEMENTS ....................................................................................................................1
RESUME .................................................................................................................................... 2
INTRODUCTION ....................................................................................................................... 7
1. Contexte général :............................................................................................................ 7
2. Contexte, enjeux, objectif et périmètre d’étude de cette thèse professionnelle : ............ 7
CONCLUSION......................................................................................................................... 110
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................... 139
Avant toute chose je souhaite remercier mon entreprise d’accueil, le Groupe ECADE pour
m’avoir permis de réaliser mon année d’alternance au sein de leurs équipes et de m’avoir
laissé le champ libre dans l’élaboration de ce projet de thèse professionnelle. Je remercie tout
particulièrement les gérants, Messieurs Eyler Jean-Luc et Matthias, de par leurs soutiens et
la confiance qu’ils m’ont accordée. Je remercie également tous les employés du groupe pour
leur participation aux changements vers le BIM.
Pour finir mes remerciements vont vers ma famille, pour leur soutien et implication dans
mon projet de thèse professionnelle, ce qui m’a permis de prendre du recul afin d’avoir une
vision plus globale du sujet.
Le BIM est certes présent et connu depuis de nombreuses années, cependant sa pratique
reste encore timide et son implémentation complexe. Ceci notamment à cause de l’absence
d’outils et de méthode concrète pour mener à bien cette mission. Cependant, d’une part grâce
aux retours d’expériences que nous avons pu avoir depuis quelques années avec les projets
BIM, et les retours de l’implémentation au sein des entreprises. Et d’autre part grâce à
l’ouverture sur les autres domaines tel que l’industrie avec le Lean management et
l’informatique avec les méthodes Agiles. Je vous propose une nouvelle méthodologie
d’implémentation axée sur l’outil comme aide à l’atteinte, suivi et pérennisation du
déploiement, ceci dans une démarche d’amélioration continue et inspirée des méthodes de
management de la qualité.
The BIM has definitely been present and well-known for many years, but its application is
still modest and its implementation complex. This can be explained by the lack of tools and
methods to perform the mission. However thanks to the feedback on the BIM projects
throughout the last few years, concerning the implementation and thanks to the opening to
other methods like Lean management or Agiles methods. I can offer a new method of
implementation based on the tools as a way to reach the goal, monitoring and sustainability
of the deployment, this in a way of continuous improvement and inspired of the quality
management method.
Le groupe ECADE est fondé sur le regroupement de trois bureaux d’études techniques
(Volumes et Images, DMI Structure, SBE Ingénierie), présents en Alsace, pour ne former plus
qu’un seul bureau pluridisciplinaire car il regroupe les domaines du béton armé, de la
charpente métallique, de la construction bois et des fluides.
1. Le domaine d’activité :
Le domaine d’activité du groupe ECADE est typique des bureaux d’études, ses prestations de
services sont nombreuses et parmi elles on retrouve :
- étude statique et dynamique des projets : nous réalisons les calculs et notes de calculs des
projets en fonction de la mission attribuée et des normes en vigueurs. Nos calculs peuvent
être réalisés à chaud pour les cas de calculs au feu ou bien à froid, ils peuvent être statiques et
dynamiques principalement pour le sismique.
- réalisation de plans : suivant la demande, le niveau de détail dépend de la phase du projet,
et nous proposons la réalisation des plans jusqu’à l’exécution du bâtiment.
- suivi de chantier : le suivi des travaux est une mission intégrée au bureau.
- diagnostic et expertise : lors de dommages nous réalisons des visites sur site avec rédaction
de rapports d’expertise et préconisations des actions à mener.
- économiste de la construction : nous réalisons des estimatifs du coût des travaux et
élaborons les consultations ainsi que la rédaction des pièces écrites liées aux travaux, tels que
les CCTP et DPGF.
Le groupe ECADE répond aux marchés publics ou privés, la répartition des marchés est
variable selon les entreprises qui composent le groupe. Le périmètre d’intervention
géographique est principalement situé dans la région Grand Est, du fait de l’emplacement des
entreprises qui composent le groupe. Cependant nous déployons notre champ d’action en
fonction des besoins qui peuvent s’étendre sur toute la France.
2. Présentation et historique :
Les entreprises étant trois distinctes elles ont chacune leur propre historique.
La structure interne du groupe est complexe pour des raisons administratives et juridiques.
Ce schéma représente de manière simplifiée la relation entre les différentes entreprises.
Groupe ECADE
Holding CSCE
DMI
Volumes
et FGI
images
SBE
Voici l’évolution du chiffre d’affaires des sociétés depuis 2015, on constate que globalement
les entreprises ont un chiffre qui est en forte hausse, notamment pour Volumes et Images qui
a vu son chiffre d’affaires presque doublé !
2 000 000,00 €
1 500 000,00 €
1 000 000,00 €
500 000,00 €
- €
2015 2016 2017 2018 2019
DMI VI SBE
4. Intérêt du regroupement :
Du fait des nombreux échecs et réputation négative que l’on peut entendre sur le BIM, le
groupe a souhaité répondre à ces nouveaux objectifs en implémentant le BIM de façon sûre
afin de le pérenniser et de lui donner le plus de chance de réussite.
1. Contexte général :
Cette formation dans ce mastère ne se serait pas faite sans l’approbation du groupe ECADE,
qui souhaitait s’impliquer dans la démarche BIM non seulement pour répondre aux
demandes de ses clients mais également pour suivre l’évolution de la numérisation du
bâtiment au niveau national.
Comme on peut le constater les projets BIM se développent de plus en plus, aujourd’hui ils
sont plus assumés par les grandes entreprises et des grands projets comme celui du Grand
Paris qui sont des exemples mais également des tests ou l’on attend des retours d’expériences
afin de faciliter l’intégration dans d’autres contextes et d’autres entreprises. Mais l’âge de
l’évolution des petites et moyennes entreprises arrive à son heure, c’est ce qui explique mon
arrivée au sein du groupe et leur intérêt en la matière. Le BIM n’est pas une démarche
récente mais les entreprises doivent s’y préparer afin d’avoir au sein de leurs équipes les
capacités et les connaissances nécessaires pour répondre aux marchés de travaux qui
l’exigent. Pour l’instant aucun règlement n’oblige l’utilisation du BIM mais s’y préparer pour
faire face aux nouvelles demandes et ainsi rester compétitif.
L’objet de cette thèse est de proposer une nouvelle méthodologie d’implémentation du BIM
en partant d’aucune connaissance spécifique du BIM de par les employés. Ceci, en se basant
sur les retours d’expériences des projets BIM déjà réalisés par d’autres entreprises, dans le
but d’adapter son implémentation et de pérenniser cette dernière. Il s’agit également de
s’appuyer sur les autres méthodologies qui existent et qui ont déjà fait leurs preuves comme
le Lean Management et les méthodes Agiles afin de développer une méthode qui soit plus
facile à implémenter, à maintenir, à suivre mais également d’avoir des outils pour y arriver.
Effectivement comme nous le verrons dans la partie I – Etat de l’art les différentes
méthodologies d’implémentation qu’on retrouve aujourd’hui sont plus assimilables à des
guides de bonnes pratiques génériques et ne sont pas applicables de façon concrète. D’où
l’intérêt de cette thèse professionnelle de proposer des outils et méthodes qui vont permettre
d’arriver aux objectifs fixés.
Cette thèse traitera d’une implémentation BIM dans le secteur des Bureaux d’Etudes
Techniques (BET) pluridisciplinaires pour de Petites et Moyennes Entreprises (PME) dans le
cadre d’un changement de stratégie de la part de la direction. On entend par là, que le bureau
d’étude est déjà existant et qu’il possède déjà des ressources humaines et matérielles
(informatiques et logiciels) dont le but est de les adapter pour ce changement qu’est
l’implémentation d’une démarche BIM. Cette méthodologie décrit uniquement la démarche
en interne afin de permettre à l’entreprise de s’organiser, construire les bases pour être plus
performante avant de se lancer dans des projets full BIM avec des acteurs externes. De plus
ayant différents domaines d’activités au sein du BET l’entreprise sera confrontée aux mêmes
problématiques en interne qu’en externe.
J’ai également comme volonté de faire une implémentation douce et accessible qui s’intègre
mieux dans les PME avec des moyens financiers moins conséquents que dans les plus grosses
entreprises. Ceci, avec des moyens humains qui ne sont pas dédiés exclusivement au
déploiement du BIM comme dans mon cas ici, où je suis alternante et ai d’autres tâches à
accomplir au sein du groupe. Ce qui permet d’avoir de plus grande chance de réussite dans la
démarche mais également une meilleure approbation et collaboration des employés et une
application facilitée pour les entreprises qui voudraient se servir de cette thèse
professionnelle comme support d’implémentation.
En se basant sur les retours d’expériences des projets, des entreprises qui ont déjà
implémenté le BIM et sur les méthodologies tel que le Lean management et méthodes Agiles,
on peut proposer une nouvelle méthodologie d’implémentation, ceci dans le but d’une mise
en place plus efficace et qui mènera à une implémentation réussie c’est pourquoi le sujet de
cette thèse professionnelle est :
« Quels outils extraits des retours d’expériences et des méthodes Lean management
et Agiles peuvent nous aider à construire une méthodologie d’implémentation et de
pérennisation du BIM pour les PME BET pluridisciplinaire ? »
Pour tenter d’y répondre nous allons tout d’abord faire un point sur les articles et recherches
existants avec l’état de l’art, puis nous verrons le plan d’action théorique pour mener à bien ce
projet et pour finir nous verrons l’application de ce plan d’action de façon concrète au sein du
groupe ECADE.
Dans cette partie nous allons faire l’analyse des documents et recherches qui ont déjà été
faites sur le sujet du BIM, des retours d’expériences et des méthodologies tels que le Lean
management et les méthodes Agiles. Les bases et fondamentaux sont repris en s’appuyant sur
des sources fiables et / ou en recroisant les sources. Les sources principales sont numérotées
et listées dans la bibliographie. Dans cette dernière on retrouve également les sources
secondaires qui ont permis la vérification des sources mais également d’inspiration pour la
rédaction de cette thèse professionnelle.
Ce sujet de thèse ne pourrait pas être complet et compréhensible de tous sans passer par
l’explication des connaissances et notions de base du BIM. Ces dernières sont indispensables
à la compréhension du BIM et donc de ce sujet de thèse c’est pourquoi j’ai tenu à rappeler ces
notions surtout que certes le BIM se déploie de plus en plus mais n’est pas encore connu de
tous d’où l’intérêt de la définition de ces notions.
1.1 Le BIM :
Le BIM Building Information Model / Modeling / Management est une démarche de travail
basée sur la collaboration et l’information d’une maquette numérique utilisée tout au long du
cycle de vie du bâtiment. Mais pas que … il est difficile de définir exactement le BIM et ses
possibilités car elles sont nombreuses, on peut néanmoins se baser sur des sources fiables tel
que Building Smart [1] avec sa branche française
Médiaconstruct, qui est une association officielle qui
accompagne la transition vers le BIM.
Cependant avant de se lancer dans le BIM il y a plusieurs notions et vocabulaire dont il faut
avoir connaissance, nous en présenterons les principales dans les parties suivantes.
D’après les définitions de Building Smart [1], d’Objectif BIM [3] et de BIM & BTP [4] et au
niveau international BIM level 2 [7] et blogspot [8] ; la collaboration est une partie inévitable
pour atteindre les promesses du BIM, elle se fait via la communication et bien souvent autour
d’une plateforme collaborative. Différents niveaux de maturités existent en fonction du
niveau de la collaboration :
Le document élaboré par Bauen Digital Schweiz en collaboration avec Building Smart
Switzerland – Définition swiss BIM LOIN- (LOD) – Compréhension [6] nous permet d’avoir
une vision plus large et assez complète du sujet.
La dénomination n’est pas ferme c’est pour cela que l’on retrouve ces niveaux sous différents
termes. Le fait que cela ne suive aucune norme laisse place à plusieurs interprétations, on
peut donc facilement se retrouver noyé sous des appellations différentes.
Grâce aux explications de Building Smart [1] et d’Objectif BIM [3] on comprend que les
dimensions du BIM sont les différents aspects qui permettent de rendre la maquette
intelligente, ils intègrent donc d’autres dimensions que la 3D (qui ne sont pas géométrique),
dans le but d’obtenir toujours plus d’informations dans la maquette. Les possibilités sont
nombreuses et sans limites :
En synchronisant la maquette avec les différentes dimensions on obtient des simulations, ces
dernières servent pour la conception du bâtiment afin de visualiser et d’intégrer les différents
cas possibles. Ces simulations interviennent dans la prise de décision, la visualisation des
impacts de la modification et les potentiels conflits créés. C’est donc un élément non
négligeable qui permet d’optimiser au maximum chaque bâtiment.
Les documents présentés ci-dessous sont ceux que l’on retrouve lors d’un projet BIM, il est
important de bien comprendre leur importance et leurs utilités. Ces définitions sont issues de
Médiaconstruct, branche française de Building Smart [1].
- La charte BIM :
« La charte BIM est un document élaboré par le maître d’ouvrage traduisant sa politique en
objectifs de qualité et de performances attendues du BIM pour l’ensemble de son patrimoine.
Tout en explicitant les exigences et les objectifs à satisfaire pour que le processus BIM des
opérations puisse alimenter la maquette d’entretien / exploitation / maintenance du projet. »
Il s’agit d’un document général qui va décrire la stratégie BIM du maître d’ouvrage envers sa
gestion du patrimoine.
- Convention BIM :
La convention BIM est rédigée par le manager BIM du projet en collaboration avec tous les
intervenants du projet, mais bien plus que ça c’est « un document qui régit les relations et
Elle détermine l’environnement de travail c’est-à-dire les modalités d’échanges, les droits, les
rôles, les objectifs de chacun du lancement du projet à la fourniture des livrables… Mais
également les règles de représentations graphiques et la gestion et le transfert des données.
Ce document est amené à évoluer en fonction de l’avancement des opérations notamment
concernant la modification des acteurs, mais aussi les objectifs BIM du projet, le tout en
restant le document de référence de la réalisation de la démarche BIM. »
Les cas d’usages sont les objectifs attendus par la maîtrise d’ouvrage, exprimés dans la charte
et convention BIM, traduit en action par la maîtrise d’œuvre et explicité dans la convention
BIM que ce soit au niveau de la conception, construction mais également exploitation.
D’après Building Smart [1] on en recense 33 différents regroupés en 6 catégories :
- Meilleure approbation du projet
- Maîtrise des délais
- Maîtrise des risques
- Performance économique accrue
- Meilleurs services aux usagers
- Amélioration de la qualité environnementale
Il s’agit donc d’une valeur ajoutée, des bénéfices que le maître d’ouvrage souhaite avoir avec
l’emploi du BIM. C’est un point important car c’est l’objectif final notamment pour la gestion
du patrimoine. Ces cas d’usages vont définir les objectifs BIM qui vont être développés et mis
en place tout au long du projet.
En phase conception : Durant cette phase la maquette sert de support d’échanges entre les
acteurs du projet, ce qui leur permet d’éviter les doublons et les erreurs. La communication
est facilitée car la maquette contient les informations nécessaires pour les intervenants. Elle
est également utilisée pour réaliser des simulations qui vont orienter de façon pertinentes les
choix de conception mais aussi de modifications.
En phase construction : La maquette sert de référence et grâce à elle, les collisions sont
détectées en amont, le coût de reprise sur chantier est réduit. Son utilisation peut encore être
poussée en connectant directement l’outillage de chantier à la maquette ce qui permet par
exemple de bloquer la perceuse lorsque l’ouvrier n’est pas au bon endroit. Les possibilités
sont nombreuses.
Pour la gestion du patrimoine : Le BIM est également utilisé par les gestionnaires du
patrimoine qui modélisent leur patrimoine existant et qui émettent leurs exigences lors de
constructions neuves. Ceci, dans le but de pouvoir plus facilement gérer leurs données et les
travaux liés aux différents bâtiments. La finalité du BIM se trouve dans cette partie, c’est
pourquoi il est important d’en tenir compte dès lors de la conception afin de répondre aux
besoins de gestion.
On l’aura bien compris, l’étendue du BIM est très large et sans limites. Son utilisation et la
transition vers cette démarche de travail est une nécessité pour l’évolution technologique du
bâtiment. En effet ce secteur est en retard comparé à l’évolution technologique de nos jours,
le bricolage qui est réalisé au sein des entreprises ne serait pas admis dans un secteur
industriel. Les exemples sont nombreux, comme l’industrie 4.0, qui est l’usine intelligente
qui se sert de la technologie pour être à la pointe des capacités.
Le BIM est le levier qui va permettre au secteur du BTP de rattraper son retard au niveau
technologique, car cette dernière est très avancée et le secteur du bâtiment n’en profite pas à
son avantage …On peut faire l’analogie avec l’industrie qui en a suivi les évolutions pour
L’industrie 4.0, comme on le retrouve sur Bearingpoint [10], se base sur l’agilité et la
technologie avec :
- la connectivité des objets pour assurer le suivi des informations et des activités en direct.
- l’analyse des données pour faire apparaître des corrélations.
- la simulation / automatisation sur l’ensemble du cycle de vie des produits.
- l’interface et interconnections entre les différents systèmes pour assurer une gestion
automatisée et fluide au sein d’une entreprise.
- l’excellence dans le choix des intervenants humains afin d’avoir toujours une maîtrise du
processus.
Le secteur du BTP peut donc prendre exemple sur le secteur de l’industrie qui se tient
informé des capacités technologiques pour s’en servir à son avantage.
La société de conseil Mac Kinsey & Company [11] a réalisé une courbe qui montre l’évolution
de la maturité numérique par secteur en fonction de l’évolution dans le temps. On remarque
que le secteur du BTP n’a pas su prendre avantage du numérique et qu’il est loin, même
derrière l’agriculture !
Les avantages que confère le BIM sont nombreux et nous sont rappelés par BIM & BTP [4] et
par le blog Objectif BIM [3] :
La courbe de Patrick
MacLeamy, président de
Building Smart International ci-
contre nous est expliquée par
les Cahiers Techniques du
Bâtiment (CTB) [16] cette
courbe « montre que le BIM
permet davantage de
modifications en amont du
projet, quand elles sont faciles à
implémenter… ce qui évite de
coûteuses rectifications en fin
de projet. Cet intérêt a une (13) Courbe de Mac Leamy [13]
contrepartie : le gros des temps
d'études se déplace des phases EXE aux phases de conception. ». Toute la méthodologie de
gestion de projet est donc à revoir afin de décaler réellement la charge de travail en amont ce
que permet d’éviter les erreurs et les ressaisies.
On liste ici les avantages du BIM lors de la construction mais la finalité du BIM est réellement
dans la gestion du patrimoine car on sait que le coût de fonctionnement est d’environ 3 à 4
fois le coût d’investissement, c’est donc un point mis en avant grâce au BIM.
Dans cette première partie nous avons vu les notions et définitions de base issues de la
démarche BIM.
Les définitions et notions qui ont été présentées ici, sont bien évidemment la base du BIM et
qui sont maintenant bien connues de tous ceux qui s’y s’intéressent. Cependant il est tout de
même important de rappeler ce vocabulaire et ces notions qui sont à la base de la
communication d’un projet BIM. Et étant donné que le BIM n’est pas encore largement
déployé on ne peut pas considérer ses basiques comme acquis, c’est pourquoi j’ai tenu malgré
tout à présenter ces différents points très importants et indispensables à connaître et
maîtriser.
Son utilisation en mode projet est quotidienne, la plateforme collaborative remplace presque
la boite mail, les échanges sont intelligents et se font de manière asynchrone informant toutes
les personnes liées au projet, ce qui permet de toujours avoir en sa possession la bonne
information et au bon moment. Elle permet également d’avoir une vision d’ensemble sur
l’avancement du projet.
démarche BIM :
Cette partie traite d’une part fondamentale du BIM qu’est la collaboration et explique la
définition de cette dernière mais également les principes de la collaboration à l’aide d’une
plateforme collaborative autour d’un projet dans une démarche BIM.
La collaboration est l’essence même du BIM, c’est pour cela que j’ai voulu accorder un peu de
temps à sa définition et à sa compréhension. Car finalement la part de technologie représente
seulement 20 – 30 % contrairement à une part de 70 – 80 % pour le management et l’atteinte
de la collaboration. C’est pourquoi il ne faut plus avoir l’illusion que le BIM c’est uniquement
les logiciels et la technologie et arrêter d’avoir une vision orientée projet pour opter pour la
satisfaction client qui nécessitera des échanges réguliers avec le client et les acteurs
intervenants sur le projet.
Le BIM est certes toute une démarche à intégrer mais qui ne serait pas possible sans l’outil
informatique et la technologie qui va avec.
3.1 L’interopérabilité :
L’interopérabilité est défini par Building Smart France [1] comme « Capacité d’échanger par
la présence d’un standard neutre et ouvert des données entre les différents « modèles » sans
dépendre d’un acteur ou d’un outil en particulier ». L’interopérabilité est le point clé pour
assurer la bonne conduite d’un projet BIM, car c’est grâce à une bonne interopérabilité que
les échanges vont être réussis. Chaque acteur participant au projet de construction utilise son
logiciel métier, le nombre de logiciels différents est important d’où l’intérêt de
l’interopérabilité.
Il existe deux grandes familles de formats de fichiers, les formats dits « ouvert » et ceux dits
« fermé ». La différence entre les deux a un impact conséquent sur l’interopérabilité des
logiciels.
Egalement appelé Close BIM ce type de format ne sera lisible que par des logiciels bien
spécifiques qui acceptent le fichier source du logiciel, soit le format natif. Les échanges sont
très compliqués voire impossibles entre logiciels différents à moins que ces derniers puissent
lire le format. Dans ce cas de figure les échanges se font principalement au sein du même
logiciel. Cependant la fiabilité des données est accrue et il n’y a aucune perte ou dégradation
des données.
Egalement appelé Open BIM ces types de formats sont des formats ouverts, normalisés et
lisibles par tous les logiciels peu importe le format natif. L’intérêt de ces formats est que peu
Nous allons parler ici uniquement des formats d’échanges ouverts, qui sont la base des
échanges pour le BIM. Il existe plusieurs types de fichiers qui ont été standardisés et qui
suivent une norme, le plus connu est l’IFC.
IFC Industry Foundation Classes est le format d’échange le plus connu dans
le cadre des projets en BIM, développé par Building Smart International en
1996. Building Smart France a notamment créé une fiche mémo sur les IFC –
Les IFC en pratique [1] - d’où sont issues les informations présentées dans
cette partie incluant les informations sur les autres formats d’échanges. (15) Logo IFC [1]
Créé pour favoriser l’interopérabilité ce format est basé sur la notion d’objet et constitue un
modèle sémantique. La dernière version normée est l’IFC 4, cette version n’est pas la plus
répendue pour autant, la plus utilisée reste encore la IFC2x3. L’évolution des IFC ne fait que
commencer et ses capacités de développement sont encore nombreuses. Le champ d’action
des IFC est large et permet entre autres de :
- Extraire les informations sous un format Excel pour être modifiées puis être réinjectées
dans l’IFC
- Vérifier la présence et la valeur de certains éléments grâce à un « quality mark » qui peut
être lié à certains éléments
- Enrichir la donnée en créant des nouvelles zones, nouveaux objets et de les informer
- Planifier les éléments à une tâche dans le temps et s’afficher dans un calendrier
- Filtrer la visualisation en fonction de ce qu’on veut voir
- Modifier une information grâce au
format BCF et de contacter l’auteur de
l’élément via la plateforme
collaborative et de convenir de la
modification
- Rationaliser le travail collaboratif en
rassemblant les différents modèles
pour avoir une vue d’ensemble et
fluidifier la coordination des (16) Evolution du format IFC [18]
échanges
Nous avons abordé une partie beaucoup plus technique avec les différents types de formats,
les types d’échanges possibles et leur utilisation, cela permet de mieux comprendre les
problèmes techniques qui peuvent subvenir.
Le Close BIM est le choix de la fiabilité mais en faisant ce choix on perd les avantages du BIM
où l’on se restreint dans un environnement de logiciel. Le BIM à proprement parlé, se veut en
Open BIM, même si, comme on a pu le voir le format IFC est en pleine évolution et n’est pas
encore mûr. On travaille aujourd’hui majoritairement dans le format IFC 2x3 malgré que le
format IFC 4 soit déjà sorti et le 5 en préparation, mais tous les logiciels ne le supportent pas
encore. Plus l’IFC va évoluer plus les échanges seront facilités et la collaboration de ce fait
également.
Après avoir fait des recherches sur les retours d’expériences on trouve plusieurs documents
qui recensent les freins et les avantages liés à l’utilisation du BIM comme les Ateliers BIM
Virtuel 2017 [19], AQC – bon usage du BIM 2016 [20], le REX BIM tour 2019 [21]. Il s’agit là
des documents principaux que j’ai voulu vous présenter cependant d’autres sources ont été
utilisées afin de vérifier la justesse des éléments comme entre autres : BIM benefits and its
influence on the BIM implementation in Malaysia, Ain Shams Engineering Journal Mars
2020 [22], et d’autres cités en annexes.
Le but des Ateliers BIM Virtuel - ABV [19] est d’étudier les processus BIM versus les
processus traditionnels (c’est-à-dire non menés avec une démarche BIM) dans le cadre de la
conception d’un projet. L’étude BIM est réalisée sur des projets qui ont été menés de manière
traditionnelle ce qui permet d’avoir un moyen de comparaison mais sans aboutir à une
exécution réelle des projets. Tout d’abord lancées par le Plan de Transition Numérique du
Bâtiment (PTNB) [23] puis soutenues par l’Union Sociale pour l’Habitat, ces études ont pour
unique but de faire des retours d’expériences pour améliorer les processus BIM, de ces
ateliers on peut en tirer :
- Des problèmes d’interopérabilités entre les outils ont été évoqués mais solutionnés.
- De plus grosses difficultés sont mises en avant concernant les processus et le travail
collaboratif des acteurs autour de la maquette.
- Définir clairement les règles, objectifs et attentes du projet BIM qui passe par la définition
des rôles de chacun, des livrables, du protocole d’échanges.
Les retours issus de l’ABV sont intéressants et mettent en avant les problèmes que l’on
entend encore aujourd’hui dans les projets BIM. Cependant, ce document évoque les
problèmes rencontrés mais pas la façon dont ils ont été traités pour les résoudre. De ce fait,
ce document n’est qu’à moitié intéressant car certes il met au jour des problèmes rencontrés
lors de projets BIM, mais ne donne pas de solution de résolution de problème, ni comment ils
ont été traités dans le projet. Cependant on remarque que les problèmes d’interopérabilités
ont été solutionnés. L’interopérabilité comme on le verra par la suite reste un problème
majeur, qui avec de bonnes pratiques et paramétrages ne devient plus pénalisant dans les
projets BIM.
L’Agence de Qualité Construction – AQC est une association créée dans les années 1980, elle
est composée de professionnels de la construction regroupés dans le but de prévenir des
désordres présents dans le bâtiment et d’améliorer la qualité des constructions.
D’après le document de l’AQC – bon usage du BIM [20] les points de vigilances pour le bon
déroulement d’un projet BIM sont :
2 – Modéliser tous les objets : ceux non modélisés ne pourront pas subir le test de la
détection de collisions et pourront être la source de collisions sur chantier.
5 – Définir clairement le point de géo référencement : dans le but d’avoir une détection de
conflit pertinente. Evidemment car si les maquettes ne se superposent pas comme elles le
devraient la détection de collision devient complètement inutile et obsolète.
7 – Echanger les informations et toujours tenir les différents acteurs à jour : afin de ne pas
provoquer de retards dans les modifications mais également pour rester dans les bases de
partages et de collaboration que requiert le BIM.
8 – Appliquer la codification sur les objets ce qui permet de vérifier la cohérence des données
reçues. Ce sont des données qui peuvent être faites de manière automatique par les logiciels
mais qui facilitent grandement la compréhension lors des échanges.
9 – Les rôles, responsabilités, besoins de chacun doivent être clairement définis pour chaque
niveau : ce qui permet d’adapter la richesse de ses informations en fonction des besoins des
autres acteurs, mais également que chacun sache clairement ce qu’il doit faire et ce qui est
attendu de son travail et le temps imparti.
Le non-respect de ces 9 points sont des éléments qui ont été la cause de problèmes lors de
projets BIM il faut accorder une importance particulière à ces éléments, afin de ne pas subir
les mêmes dommages. Ces points sont cohérents et importants à relever, le document de
l’AQC est pertinent et correspond totalement aux besoins de cette thèse professionnelle.
Cependant, il s’agit uniquement de points de vigilances, on ne nous donne pas une méthode
pour palier à ses points.
Synthèses et retours d’expériences par région le REX BIM Tour [21] est réalisé par la
fédération CINOV qui est une fédération patronale de syndicats des métiers de la prestation
intellectuelle du conseil, de l’ingénierie et du numérique. Dont le but est de promouvoir les
intérêts des métiers pour leur développement. Cette fédération a et est encore en cours de
réalisation d’un REX BIM Tour par région, celui que je vous présente dans cette partie est le
premier paru en janvier 2020 de la région Lyon – Aix en Provence – Toulouse - Clermont
Ferrand. Le REX BIM tour a prévu de nouvelles dates afin de finir le tour de l’hexagone. Le
but de cette synthèse est de communiquer autour du BIM grâce à des projets déjà réalisés ce
qui permet d’opposer les forces et les faiblesses de chacun et donc de partager ces
connaissances afin d’en faire profiter tous les acteurs du bâtiment.
Les points négatifs vont nous servir de base de méfiance pour développer la nouvelle
méthodologie afin de ne pas tomber dans ces pièges.
- Géo référencement :
Le géo référencement est le positionnement de la maquette dans l’espace afin de pouvoir
assembler les maquettes correctement les unes avec les autres. Il s’agit d’un point de départ
géographique des plus importants, c’est pourquoi sa mention dans la convention BIM est
indispensable.
On constate que les majeures parties des problèmes rencontrés sur les chantiers étudiés sont
les problèmes d’interopérabilités et en second plan l’inégalité des compétences des acteurs du
projet. Certes les problèmes d’interopérabilités est le problème majoritaire mais les
entreprises qui ont été sondées dans le REX BIM tour sont souvent sur leurs premiers projets
BIM ce qui explique que les problèmes techniques arrivent en première position avant le
management, or quand on est plus à l’aise avec les projets BIM les problèmes de
management arrivent en première position. Les autres points négatifs y compris l’inégalité de
compétences sont des éléments qui vont être de moins en moins récurrents avec le
déploiement du BIM au travers des entreprises.
Voici un diagramme représentant la fréquence des problèmes qui ont été cités :
Les points positifs vont permettre de consolider des éléments ainsi que l’implémentation du
BIM et de servir d’éléments de motivation pour les équipes projets.
- Gain de temps :
Le gain de temps est réalisé tout le long du projet mais les acteurs s’en rendent vraiment
compte car il n’y a pas ou peu de modifications à apporter ce qui donne une satisfaction de
travail.
- Amélioration de la communication :
La démarche BIM étant basée sur l’échange, la collaboration et la communication cette
dernière est donc facilitée car l’approche du projet est toute autre.
Les bénéfices principaux qui ont été cités lors des études sont les avantages qui sont promus
par le BIM dont principalement : le gain de temps, la résolution du problème en amont du
chantier, amélioration de la communication.. On remarque donc que malgré les différents
problèmes qui ont été rencontrés les entreprises ont continué à travailler en BIM et ont
atteint une partie des promesses attendues.
Suite aux bénéfices des projets tests en BIM, la ville de Toulouse décide de l’adopter
définitivement.
Les points de vigilances ne sont ni positifs ni négatifs mais sont des éléments à garder sous
contrôle car ils pourraient devenir des points négatifs :
- Le relevé scan nécessite malgré tout des relevés manuels et quelques sondages :
Les scans 3D sont déjà très évolués mais nécessitent encore des améliorations, il ne faut pas
avoir une confiance aveugle et il faut garder un contrôle via des sondages et relevés
traditionnels.
On remarque que les points négatifs sont beaucoup plus ciblés avec en majorité des
problèmes d’interopérabilités contrairement aux bénéfices qui sont très homogènes.
Cependant on constate que les mêmes points reviennent de manière récurrente.
Le BIMLUX [24] est un évènement organisé par et au Luxembourg sur la digitalisation dans
le secteur de la construction et des retours d’expériences. Créé en 2015 cet évènement a pris
de plus en plus d’ampleur au fil des années, nous pouvons donc prendre connaissance de
leurs retours d’expériences concernant les projets BIM.
Points positifs :
- Meilleure qualité conceptuelle : meilleure perception et vision global donc la conception est
mieux faite
- Meilleure qualité technique : due au support de la maquette 3D qui permet une meilleure
compréhension des projets notamment des projets complexes
- Gain de temps grâce aux automatisations des logiciels : d’où l’importance de faire des
gabarits, de les garder à jour et de les améliorer
- Support de discussion et de réunion : Facilite la compréhension des sujets et améliore la
communication
Bilan - BIMLUX :
Finalement on se rend bien compte au fur et à mesure des documents parcourus que les
retours sont semblables. L’avènement de plus en plus d’éléments concernant le BIM nous
montre bien son intérêt croissant au niveau international.
bénéfices du BIM :
Dans cette partie nous avons pu analyser différents retours d’expériences des projets qui
ont été menés en BIM. Agrémentées avec les points positifs, négatifs et les points de
vigilances ces retours d’expériences nous permettent de prendre du recul pour le
développement d’une nouvelle méthodologie.
On peut constater dans ces différents retours d’expériences que les points négatifs, points de
vigilances et points positifs sont sensiblement les mêmes.
Les points négatifs les plus marquants sont les problèmes d’interopérabilités et le niveau de
maturité différents des acteurs. Malheureusement ce ne sont pas des points sur lesquels nous
pouvons réellement agir. Concernant les problèmes d’interopérabilités, les entreprises
débutantes dans le BIM ont beaucoup plus de difficulté sur ce point, contrairement aux
entreprises avec plus d’expérience où les difficultés se situent davantage dans le
management. Cependant pour résoudre les problèmes d’interopérabilités des réglages et
protocoles d’export / import qui devraient solutionner ces problèmes et qui ont déjà fait leurs
preuves. Pour la maturité des acteurs un critère de choix peut être mis en place dans le choix
des acteurs, mais nous sommes tous à un point de départ du BIM et il faut laisser la chance
aux novices de faire leurs armes. Afin de réduire cette différence qui peut nous impacter nous
pouvons aider les acteurs qui en ont le plus besoin.
Les points positifs des projets BIM vont être notre base, notre support pour notre
méthodologie d’implémentation car c’est grâce à ces points que l’on va pouvoir convaincre
plus facilement les équipes.
Concernant les points de vigilances, ils sont également très importants car c’est vers eux que
l’on va se pencher afin de prendre en compte ces axes pour ne pas rencontrer le problème
dans notre méthodologie.
Autodesk a sorti en 2015 Une méthodologie pour implémenter la transformation BIM de vos
activités [25] certes ce document n’est pas tout récent mais peut malgré tout servir de base.
Ce livre blanc mis à disposition par Autodesk présente les points clés pour réussir
l’implémentation du BIM au sein d’une entreprise. On nous rappelle également l’importance
de l’implication de la direction pour faire accepter ce changement radical qu’est le BIM à tous
les niveaux de la structure. En effet la difficulté de l’implémentation se trouve dans la
transformation de la modélisation des données ainsi que de la complexité technique, la
planification et la gestion financière soient liées. Pour une implémentation réussie et pour
relever les défis de chaque étape il faut avoir une approche structurée et bien définie.
La méthodologie présentée est basée sur trois axes : Perspectives – Leadership contrôlé –
Evolution progressive intégrée.
Aucun document ne permet d’avoir une méthode concrète pour l’implémentation du BIM car
chacune est différente avec une autre activité, des projets différents et une stratégie qui
diffère. L’important est de choisir une stratégie d’implémentation qui convient à l’entreprise,
à ses valeurs, à son axe de développement et l’engagement de la direction, qui peut suivre une
formation pour mieux se positionner sur le sujet.
Les points ci-dessous permettent de redynamiser les équipes lorsque ces dernières
rencontrent une baisse de motivation :
- Réduction des écarts et audits : Les étapes de révisions permettent de valider les étapes
intermédiaires afin d’en contrôler l’efficacité et continuer à améliorer le processus, ce qui
permet de garder l’implémentation sous contrôle et dans le bon chemin.
- Communication médiatisée : le fait de réaliser des actions de communication autour du
BIM en interne mais également en externe de l’entreprise permettra de concrétiser l’adoption
de ce dernier ce qui motivera davantage les équipes qui verront les objectifs atteints avec une
grande fierté.
- Formation et éducation : comme il l’est cité par Autodesk : « Les professionnels du BIM
devront suivre des formations afin de favoriser l’adoption du BIM et son intégration dans
leurs projets au quotidien. Les programmes de formations sont également source de
motivation pour les professionnels et renforcent le capital intellectuel de l’entreprise ». La
formation est donc un point primordial de motivation des équipes de travail.
- Contrats et considérations légales : Une veille règlementaire s’impose dans ce nouveau
type de méthodologie car les normes sont encore peu nombreuses et les enjeux sont
considérables.
- Evaluation de la maturité du BIM : le niveau de maturité un indicateur que l’entreprise
passe d’un changement technologique à organisationnel.
Les méthodologies comme le BIM qui apportent des changements significatifs en termes de
déplacement de charge de travail et de budget sont appelées des programmes
d’immobilisation majeurs, ces derniers représentent un taux d’échec de 60% à travers le
monde.
Il faut que l’entreprise évolue de façon progressive pour ne pas avoir de rupture brutale sur
les croyances, la culture, la technologie et les standards. Pour ce faire les points clés du
changement sont :
Ce livre blanc d’Autodesk, nous donne des informations sur les éléments clés pour une bonne
implémentation, ce qui est un bon début mais sans nous donner de façon concrète une
méthodologie à appliquer. Il s’agit finalement de généralités qu’on retrouve dans plein
d’autres guides sans éléments factuels. Les informations citées sont certes très intéressantes
et indispensables pour l’implémentation mais on ne dispose pas de méthode d’application.
Cette version d’implémentation propose l’intégration du BIM en quatre temps qui sont les
suivants :
2 – Objectifs et indicateurs : avoir une vision sur le long terme et prévoir l’implémentation du
BIM avec des jalons et objectifs tout en vérifiant sa bonne mise en place grâce à des
indicateurs.
3 – Processus de réussite : dans cette étape il s’agit de déterminer avec précision les besoins
matériels mais également logiciel et formation des employés afin d’atteindre les objectifs
fixés précédemment.
4 – Projet en BIM : se lancer dans les premiers projets en BIM soit de façon intégrale soit en
testant par des projets pilotes. Le projet doit constamment être sous surveillance afin de
vérifier l’atteinte des objectifs. Puis de recommencer au 1 afin d’améliorer le processus
d’implémentation.
Tout d’abord la mise en place d’une démarche BIM est un long processus qui nécessite un
temps d’implémentation mais qui peut être mise en place pour tout type de structure.
3 – Définir les objectifs : Avec l’autoanalyse on sait vers quoi l’entreprise va vouloir se
tourner, et donc lister les souhaits de l’entreprise vers le BIM avec des objectifs à court terme
et à long terme. Il est également important de déterminer ceux qui vont pouvoir être menés à
bien en interne et ceux qui vont demander un recours externe.
5 – Démarrer un projet pilote et suivre des formations : Il est préférable de se lancer ensuite
sur un projet afin d’obtenir les premiers retours d‘expériences et s’améliorer pour la suite.
Bien évidemment des formations peuvent être nécessaires que ce soit avec l’éditeur du
logiciel ou BIM avec un consultant pour encadrer le projet BIM.
Conseils : Garder en mémoire ce que l’on attend du BIM et fixer des objectifs à sa portée,
opter pour la simplicité et ne pas s’attarder sur des futilités, être à l’écoute de tous les acteurs.
« Le BIM n’est pas un objectif en soi, mais un moyen d’obtenir de meilleurs résultats :
communiquer et collaborer plus rapidement, éviter les erreurs et travailler de manière plus
efficace et plus productive pour livrer des projets de qualité ».
Comme nous l’avons constaté avec la méthodologie de Trimble, nous pouvons le constater
sur la majorité des méthodologies avec un accès gratuit, ces dernières sont plus assimilables à
des étapes très généralisées plutôt qu’à une méthodologie d’implémentation, cela ne suffit
donc pas pour la mise en place dans une entreprise. Les grandes étapes sont vraies mais ne
donnent pas suffisamment de détails sans nous parler d’outils qui existent pour aboutir aux
besoins requis des différentes étapes.
En ouvrant un peu mes recherches sur l’internationale j’ai trouvé un Guide d’application BIM
Luxembourg – 2017 [28], réalisé en collaboration part CRTI-B (Centre de Ressources des
Technologies et de l’innovation pour le Bâtiment) et Digital Building.lu qui est l’organisme en
charge du développement du BIM au Luxembourg.
Ce guide se veut donner un cadre de référence pour tous les acteurs de la construction
voulant utiliser les méthodologies BIM. On y trouve donc des définitions et vocabulaires de
base du BIM ainsi que les grandes étapes du déroulement d’un projet et les types d’attentes,
ce document est agrémenté de plusieurs annexes qui peuvent être réutilisées dans le cadre
d’un projet BIM.
Ce guide est intéressant car il explique bien le cadre des projets et permet de se faire une idée
de comment vont se dérouler ces derniers. Cependant il ne présente pas comment mettre en
place le BIM et notamment en interne d’une entreprise. Il s’agirait plus d’un guide explicatif
qu’un guide d’application ou d’implémentation, mais ce dernier est néanmoins très bien fait
de façon claire et concise ce qui permet d’avoir une première approche pour des personnes
novices.
Le Plan BIM 2022 [29] est la relève du plan du PTNB [23] pour la transition numérique du
bâtiment vers le BIM.
Le Plan BIM 2022 se décline en deux axes et 8 actions pour généraliser l’utilisation du
numérique d’ici 2022. Cependant ces axes ou actions sont uniquement des guides et ne
donne pas d’actions ou d’outils concrets à réaliser pour atteindre ses différents points. Par
exemple l’ « axe 1 – généraliser la commande en BIM dans le secteur du bâtiment » et sa
première action « Fiabiliser et sécuriser la commande et les contrats BIM », nous indique la
démarche générale que la maîtrise d’ouvrage doit être sensibilisée et accompagnée
notamment par des recommandations juridiques. Ce fait est important à prendre en compte
pour les maîtrises d’ouvrages mais ne donne pas d’actions à réaliser, n’explique pas
concrètement comment assurer cette fiabilité qui est présentée. C’est pourquoi, malgré que le
plan BIM 2022 sert de référence pour l’implémentation en France du BIM notamment dans
les PME, je ne l’ai pas trouvé intéressant dans une recherche d’implémentation complète. Il
l’est par contre à titre informatif sur les axes à déployer.
Building Smart qui est la référence au niveau du BIM ne propose pas de méthodologie
concrète, certains points sont abordés pour passer au BIM dans le document BIM Book –
L’essentiel [41] mais les documents ressources qu’ils proposent ont plutôt comme sujet des
notions qui sont développées comme les fiches focus Les IFC en pratiques [42] ou encore son
Guide de géoréférencement de projet BIM [43].
Les différentes références bibliographiques que nous avons pu voir au-dessus (Plan BIM
2022 [29], la méthodologie d’Autodesk [25] ou encore la version de Trimble [26] …) malgré
qu’ils ne communiquent pas de méthodologie avec outils concrets nous permettent d’avoir
une vision d’ensemble sur l’importance du BIM et des points à aborder pour réaliser une
implémentation réussie.
d’implémentation du BIM :
Je présente ici plusieurs guides d’implémentation du BIM qui sont accessibles à tous, on y
voit les grandes étapes et l’on constate des similitudes.
On trouve sur internet ou dans les livres de nombreuses aides à la compréhension des étapes
principales de l’implémentation (Plan BIM 2022 [29], la méthodologie d’Autodesk [25] ou
encore la version de Trimble [26] …) du BIM au sein des entreprises, mais concrètement ces
guides ne nous expliquent pas comment faire, comment mettre le BIM en place, avec quels
outils, et finalement on se rend compte qu’ils se ressemblent tous. Le point le plus important
du BIM qui est la collaboration on ne nous donne pas suffisamment d’éléments pour la créer
entre les acteurs d’un projet.
Ces guides sont malgré tout essentiels car d’un côté ils permettent d’avoir une vision globale
de la démarche à effectuer, mais sont malheureusement loin d’être suffisants.
Le BIM, oui certes c’est une démarche qui change complètement nos habitudes et qui nous
promet des avantages conséquents. Et si on n’utilisait pas que le BIM mais qu’on reliait ce
dernier à d’autres méthodologies qui ont déjà fait leurs preuves afin d’obtenir des résultats
encore plus prodigieux et surtout d’en faciliter sa mise en place. Le BIM comme nous l’avons
vu peut également au-delà de ces belles promesses faire peur. Mais pourquoi pas le
complémenter avec d’autres principes telles que les méthodes Agiles, ou encore le Lean. Ces
méthodes pourraient en partie compléter notre nouvelle méthodologie afin d’obtenir un
ensemble harmonieux.
L’objectif est de favoriser la communication entre les intervenants dans le projet et le client
tout en gardant une grande souplesse au niveau de la gestion du projet pour faire face aux
projets traditionnels bien trop rigides et qui ne laisse pas place à la modification. Les projets
traditionnels sont trop orientés projet et pas assez client et satisfaction du besoin.
En favorisant le dialogue et en créant des objectifs intermédiaires appelés itérations qui
donnent lieu à des réunions entres tous les acteurs avant l’objectif final, cela permet de faire
valider son avancement par le client au fur et à mesure. La satisfaction client est accrue car ce
dernier est impliqué dès de départ, les projets sont beaucoup mieux gérés ce qui procure un
gain de temps au niveau des équipes de travail.
Le principe des méthodes Agiles est basé sur la communication régulière avec le client où le
changement est le bienvenu. La satisfaction client est au centre des objectifs et la réflexion et
réaction sont maître mot. Finalement, la méthode Agile est un état d’esprit que doit avoir
tous les participants du projet.
La méthode Agile est apparue dans le domaine informatique au début des années 1990, en
cette période la possession d’un ordinateur devenait de plus en plus courante dans les
Le stand up meeting :
Plusieurs outils peuvent être mis en place comme par exemple le « stand up meeting ». C’est
une réunion courte de maximum 15 minutes de l’équipe projet interne à une entreprise, cette
réunion se fait debout afin de s’assurer de sa durée. Elle a lieu une fois par jour et chaque
participant va répondre à ces trois questions : « quel est mon avancement depuis la dernière
réunion » ; « qu’est-ce que je vais faire jusqu’à la prochaine réunion » ; « quels sont les points
bloquants ». Ce qui permet de présenter rapidement son travail sans rentrer dans les détails
techniques afin qu’il n’y ait pas de doublons et chacun peut exprimer son besoin en terme de
base de travail. Un tableau avec la gestion des tâches sert de support à cette réunion ce qui
permet d’avoir un contrôle visuel sur l’avancée de ces dernières.
L’exemple de cette réunion hebdomadaire est un grand classique de la méthode Agile qui
permet aux équipes de s’ajuster tous les jours en fonction des besoins et de l’avancement de
chacun. D’après certaines études cette réunion hebdomadaire a permis de diminuer de 2/3 le
nombre d’heures supplémentaires.
Le Kanban :
Outil issu du Lean Management pour la gestion des stocks et des flux de production a été
repris et adapté pour la gestion des tâches soit gestion d’avancement d’un projet. Cela en
définissant l’état de la tâche par trois catégories : « A faire » ; « En cours » ; « Terminé » et en
affichant les tâches et l’état d’avancement sur un panneau visible et accessible de tous. De
plus un code couleur peut être ajouté aux étiquettes du tableau afin de visualiser les priorités.
De ce fait cela permet à chacun de visualiser l’avancée du projet, de gérer le déroulement du
travail, d’établir des priorités de tâches.
Certains principes de la méthode Agile sont déjà repris dans la démarche BIM tel que
d’intégrer davantage le client afin d’accroitre la satisfaction liée à son besoin mais également
d’augmenter la communication et le dialogue entre les différents acteurs. La démarche BIM
est une démarche et ne possède pas d’outils pour y parvenir, la méthode Agile nous propose
certains outils, à nous de savoir les utiliser. Mais surtout de savoir garder cette souplesse et
cette maniabilité dans l’élaboration du projet. Je n’ai pu présenter ici qu’une petite partie des
méthodes agiles et l’on en retrouve bien d’autres qui sont également très intéressantes.
Le Lean est une démarche d’éradication de l’inutile « Lean » signifiant maigre, sans gras, soit
qu’on doit se contenter de ce qui est nécessaire pour gagner en productivité. Les informations
citées ici sont issues de connaissances personnelles préalablement acquises lors de ma
formation à l’école d’ingénieur ECAM Lyon.
L’objectif de ces méthodes est de réduire jusqu’à la disparition les turbulences qui parasitent
le bon flux de production.
La démarche Lean est une approche d’identification et d’éradication des gaspillages par le
progrès permanent, en tirant les flux par la demande des clients et en recherche constante de
la perfection. Pour ce faire il existe plusieurs outils à mettre en place et à utiliser en fonction
du résultat recherché. En plus d’être une méthode le Lean est également un état d’esprit à
adopter se plaçant dans une démarche perpétuelle de remise en question pour l’amélioration
continue.
Le 5S :
Provenant de cinq mots japonais : Seiri – Seiton – Seiketsu – Seiso – Shitsuke ; signifiant
respectivement : Trier – Ranger – Nettoyer – Maintenir l’ordre – Suivre.
Principe utilisé pour l’obtention d’un poste de travail propre en permanence, et une
optimisation du rangement pour augmenter la productivité.
Cette méthode initialement appliquée au poste de travail a été reprise dans la construction
par exemple pour l’organisation des camionnettes de chantier mais également lors des
déterminations des zones de stockages de matériaux sur site des chantiers.
Le QQOQCCP :
Outil nommé avec les premières lettres de chaque question qui le composent : Qui – Quoi –
Ou – Quand – Combien – Comment – Pourquoi. Permet de se poser les bonnes questions
dans la résolution de problèmes, dans l’élaboration d’un nouveau processus, ou encore
appliqué à la construction ou à la gestion d’un projet afin de définir les tâches et rôles de
chacun mais d’en expliquer également son sens ce qui facilite l’acceptation de tous.
Le diagramme Ichikawa :
Egalement connu sous les noms de diagramme arêtes de poisson, 5 ou 7 M cet outil utilisé
dans la recherche des causes racines afin d’éliminer le problème à sa source. Initialement
développé pour la résolution de problème machine peut également être transposé dans le
management de l’Homme afin de comprendre pourquoi ce dernier est réticent aux
changements.
On constate que l’esprit de certains outils sont repris dans la démarche BIM mais le Lean
management nous offre des outils concrets afin de répondre à nos besoins et nous place dans
une attitude positive d’amélioration continue en se servant des retours d’expériences pour
avancer et faire toujours mieux.
Dans cette partie nous avons vu la présentation d’autres méthodes reconnues tels que le
Lean Management et les méthodes Agiles. Nous y avons vu les notions clés, un peu d’histoire
et également quelques outils qui sont utilisés dans ces méthodes.
La présentation de ces autres méthodologies nous permet de nous ouvrir l’esprit et de ne pas
rester bloqué et braqué uniquement sur le BIM mais que d’autres méthodologies existent et
qui peuvent nous servir pour une meilleure atteinte des objectifs.
Afin d’en savoir plus sur les retours d’expériences des pratiquants du BIM, j’ai réalisé un
sondage avec des questions ciblées (voir questionnaire en annexe page 111). J’ai également
interviewé plusieurs personnes travaillant dans le BIM afin d’échanger plus amplement avec
eux, vous retrouverez l’intégralité des interviews en annexe (voir interviews en annexe page
113). Cependant dans un premier temps nous allons voir les informations et sondages
disponibles.
Suite aux études du Pôle fibres énergies – Retours d’expériences fibres énergie ; Opérations
en BIM 2019 [35] ; du livre blanc de MagiCAD – Adoption du BIM en Europe ; Situation
actuelle, défis et situation à venir 2020 [36], et également de l’étude L’adoption du BIM en
Europe : la France en troisième position de BIM IN MOTION 2018 [37], Livre blanc de
Autodesk : Maitrise d’œuvre et maitrise d’ouvrage en pleine révolution BIM, état des lieux,
perceptions et axes de développement, 2019 [38], Building Smart [1] mais d’autres également
cités dans la bibliographie, nous pouvons constater les éléments suivants :
On constate que peu importe la taille de l’entreprise tester le BIM c’est l’adopter, même si on
constate une adoption bien plus massive dans les grandes entreprises que les plus petites.
Très peu d’entre elles l’on essayé mais décident de ne pas continuer. Les plus petites
entreprises sont les plus réfractaires quant à son utilisation même à son essai.
Ce sondage nous permet de nous rendre compte très clairement que le BIM est bien plus
utilisé en phase amont qu’aval. Ce qui est malgré tout bien dommage car ne l’oublions pas le
BIM a pour objectif premier de servir pour la phase gestion de patrimoine et donc
exploitation maintenance. L’utilisation massive du BIM en phase conception prouve bien de
son efficacité.
- Rentabilité du BIM :
On constate que la
moitié des
entreprises sondées
pensent que le BIM
est rentable et
seulement 8%
trouvent qu’il ne
l’est pas du tout.
Evidemment toutes les données sont à prendre avec réserve car on ne sait pas comment a été
implémenté le BIM dans ces entreprises et s’il est utilisé correctement. Cependant les retours
sont malgré tout plutôt positifs. Les sondages comme ces derniers nous permettent de
visualiser la tendance vers laquelle tend la France et l’on constate que le BIM est déjà déployé
et que son implémentation est globalement positive.
Afin de conforter les diverses études et retours d’expériences citées plus haut, mais également
afin d’avoir des réponses précises sur certains points (comme la pratique du BIM, ou le
secteur d’activité) j’ai décidé de faire un sondage auprès des entreprises, 16 entreprises ont
répondu (voir questionnaire en annexe page 111).
Suite au retour des sondages j’ai effectué des graphiques de statistiques afin de pouvoir
exploiter les données.
Ces sondages ont permis d’avoir une vision plus claire sur les pratiques du BIM en France,
quant au niveau de maturité BIM des entreprises françaises, ce qui nous permet de nous
situer sur l’utilisation du BIM (plus de la moitié des entreprises l’utilise). Mais également
d’avoir des retours concrets sur les expériences menées et les bénéfices et freins liés. On
constate que ces derniers sont sensiblement ceux que nous avions déjà vus dans les retours
d’expériences précédemment (comme les problèmes d’interopérabilités, humains …). Ceci
nous permet de nous conforter dans nos choix pour la nouvelle méthodologie
d’implémentation.
Suite aux études du Pôle fibres énergies – Retours d’expériences fibres énergie ; Opérations
en BIM 2019 [35] et du livre blanc de MagiCAD – Adoption du BIM en Europe ; Situation
actuelle, défis et situation à venir 2020 [36], et également de l’étude L’adoption du BIM en
Europe : la France en troisième position de BIM IN MOTION 2018 [37], mais d’autres
également cités dans la bibliographie :
Le livre blanc de
MagiCAD 2020 (36) nous
propose une vision
globale de l’adoption du
BIM en Europe selon
quatre catégories :
- « Normes et mandat
BIM ouvert »
- « Mandat BIM pour la
construction publique »
- « Les programmes BIM
actifs avec objectif du
futur mandat »
- « Aucun mandat BIM (36) Etat de l’adoption du BIM en Europe de MagiCAD [36]
de prévu »
On constate dans ce document qu’il est indiqué pour la France que « 2017 Mandat BIM pour
les projets publics », ce qui est entendu par là c’est la volonté de la France de s’engager dans
une démarche BIM avec le Plan de Transition Numérique du Bâtiment puis le plan BIM
2022. On constate qu’en Europe le BIM se déploie et les pays y adhère, les pays de l’Est de
l’Europe (même s’ils ne sont pas détaillés dans ce document on retrouve leur déploiement
dans le BIM Book – L’essentiel [41] de Building Smart) ont choisi un développement
volontaire. Contrairement aux pays plus Nordiques qui l’on mit en place depuis les années
2005 – 2007. Cependant nous nous intéresseront plus particulièrement à la Finlande et à
l’Angleterre qui sont des pays précurseurs mais également l’Allemagne qui au contraire a mis
plus de temps à son adoption.
Faisant partie des précurseurs du BIM et l’un des pays les plus innovants en utilisation de
nouvelles technologies dans le secteur de la construction la Finlande est un pays référence
pour le BIM. L’adoption du BIM est massive depuis 2013 avec environ 60% des projets de
construction qui sont réalisés en BIM. L’explication est simple : les architectes ont adopté
L’Angleterre s’est vue un peu comme un leader du BIM car à affirmer sa stratégie de
déploiement depuis 2011 et le BIM de niveau 2 est devenu obligatoire depuis 2016, son
développement massif provient de l’abondement de normes au sujet du BIM. Cependant la
volonté gouvernementale s’arrête au déploiement des normes ce qui explique un état actuel
de stagnation.
L’Allemagne ne fait pas partie de ces pays précurseurs et a été bien prudente pendant
longtemps, cependant à partir du moment de son adhésion elle s’est engagée avec une très
forte conviction. Sa progression est plutôt faible avec actuellement seulement environ 20%
d’architectes qui sont passés au BIM.
Le déploiement du BIM en France n’est certes qu’à son commencement mais ne va faire que
de s’accroitre et l’on reste dans les moyennes européennes en y accordant des moyens et des
plans de déploiements.
L’idée aurait été de conforter les études vues plus haut avec un sondage international comme
fait pour la France, cependant le taux de réponse de ce sondage n’était pas assez élevé (3/15)
pour prendre en compte ces éléments et les exploiter de façons pertinentes.
7.5 Interviews :
Pour compléter et concrétiser d’autant plus les propos mais également afin d’avoir un retour
« terrain » j’ai réalisé différents interviews avec les BIM managers je peux résumer sous
plusieurs items que : (Voir interviews des BIM managers en annexe page 113)
7.5.1. L’implémentation :
- Pour une bonne implémentation du BIM il faut : du temps et beaucoup de temps afin de
l’intégrer en douceur et de faire accepter le changement par toutes les équipes pour les
convaincre, ce qui prend en moyenne 2-3 ans. On peut le faire en moins mais il faut y
accorder plus de moyens et elle ne sera pas forcément plus réussie. Car le vocabulaire et les
connaissances de bases doivent être acquis de tous. Mais également car si l’on passe trop
rapidement au BIM, de façon brutale, le risque d’échec est beaucoup plus élevé et les
entreprises reviennent donc aux méthodes traditionnelles en critiquant le BIM, ce qui est
arrivé à plusieurs entreprises…
- Le mieux est de pouvoir se faire la main sur des projets en BIM interne ce qui permet de
faire des erreurs, de se réajuster, et de trouver la bonne méthode et le bon protocole tout en
développant ses gabarits afin d’automatiser au maximum les tâches. Le jour où c’est
obligatoire ou alors lorsqu’on a un projet BIM on sait qu’on sera en mesure d’y répondre
même si l’amélioration est constante.
- Ne pas attendre que ce soit obligatoire pour s’y mettre car il sera trop tard.
- On entend souvent que le BIM est réservé aux grands groupes, mais c’est faux, le BIM est
accessible à tous. Les gros groupes font souvent leurs grands projets en BIM afin de gagner
des parts de marché et faire des coups de pub mais ne sont pas plus avancés que les autres.
- Développer une charte BIM interne expliquant les stratégies de l’entreprise et son choix
d’utilisation du BIM afin de donner du sens.
- Faire des fiches tutos qui expliquent les bonnes pratiques et la gestion des différentes
automatisations.
- Faire des synthèses en interne afin de développer la collaboration.
- Il faut que les logiciels correspondent aux habitudes de travail et que le logiciel puisse
s’adapter à l’Homme et non l’Homme aux logiciels. C’est donc de choisir des logiciels qui
7.5.3. L’interopérabilité :
- Trouver les limites de chaque logiciel en fonction de ses besoins et le représenter sous forme
de tableau avec avantages et inconvénients.
- L’IFC2x3 n’est pas fait pour faire des modifications sur la maquette mère, il va servir de
fond de plan 3D qui servira de base pour redessiner.
- L’interopérabilité n’est pas parfaite mais pour des structures simples ça fonctionne bien
- Suivre les protocoles d’échanges disponibles sur BIM Standard, ou développer les siens en
interne en testant les imports / exports afin de trouver les bons paramétrages.
- Faire des recherches sur internet, sur les forums car on peut trouver des solutions de
paramétrage pour les échanges IFC.
- Les échanges IFC s’améliorent avec les versions des logiciels et les soucis d’interopérabilités
sont de moins en moins nombreux une fois qu’on a le bon paramétrage.
- C’est plus facile de convaincre ses collaborateurs de faire du BIM si on peut garder les
logiciels métiers qu’ils utilisent (dans la mesure où ces derniers le permettent).
- Le BIM permet de simplifier la compréhension des projets complexes et permet d’avoir une
maquette juste partout, on ne peut plus tricher dans la modélisation.
- Anticipation des problèmes, réalisation de synthèse, réduction des ressaisis.
- Extraction de quantité exacte (sous réserve que les maquettes soient justes).
- Amélioration de la sécurité sur chantier.
- Le BIM manager a le rôle de liant au sein des entreprises et la collaboration des équipes va
passer par lui et par son intervention.
- Chercher des volontaires parmi les équipes afin de motiver.
- Prendre des alternants permet d’avancer sur l’évolution du BIM.
- Utiliser et s’approprier des méthodes telles que les méthodes agiles pour augmenter la
collaboration au sein d’une équipe.
7.5.6. Autres :
- Il est très important de se faire son réseau BIM, ce qui permet d’avoir des contacts avec qui
échanger, de confronter différents points de vues et de découvrir de nouvelles méthodes,
outils que l’on pourra également s’approprier.
Bilan - interviews :
Ces sondages et divers interviews m’ont permis d’avoir une vision plus globale et concrète de
la réalité du terrain, car en échangeant avec les personnes on comprend davantage leurs
intentions.
Des sujets intéressants ont été soulevés (des conseils d’implémentation, des freins expliqués)
et me permettent de développer une nouvelle méthodologie d’implémentation basée à la fois
sur les retours d’expériences mais également d’y intégrer des méthodologies pour augmenter
la collaboration sur un projet BIM.
Nous avons présenté ici le résultat de recherche personnel quant à l’adoption du BIM et au
déploiement de ce dernier au sein des entreprises, pour agrémenter ces recherches j’ai
réalisé des sondages ainsi que des interviews ce qui concrétise les données.
Cette partie recherche au niveau national et international nous montre que le développement
du BIM est en cours, que finalement malgré les différents freins que nous avons pu voir
(interopérabilité, différence de niveaux des acteurs, …), ces derniers ne sont pas
insurmontables et que chaque entreprise doit trouver à sa manière comment passer outre
afin d’atteindre ses objectifs. Toutes les entreprises sondées ou interviewées sont satisfaites
de leur choix d’application de la démarche BIM. Ceci conforte les entreprises débutantes qui
veulent se lancer, certes c’est un long chemin parsemé d’embûches mais les résultats sont au
rendez-vous.
Dans le but de clore l’état de l’art, nous avons vu en premier lieu les définitions générales du
BIM qui nous permettent de poser les bases. Puis nous avons vu divers retours d’expériences
et de ces derniers nous devons retenir les points forts, faibles et points de vigilances qui ont
été émis afin d’en tenir compte dans notre nouvelle méthodologie d’implémentation. Sans
tous les reprendre nous pouvons principalement retenir :
Points faibles :
- Interopérabilité
- Définition claire des rôles et responsabilités
- Précision des niveaux de détails adaptés pour chaque étape et définition des types de
livrables et des délais
Points forts :
- Gain de temps
- Anticipation des problèmes sur chantier
- Support d’échanges lors de réunion
Points de vigilances :
- Définition et applications de tous les acteurs du point de géo référencement
- Nécessite l’implication de tous les acteurs pour obtention des résultats attendus
- Le scan 3D est un outil très intéressant mais qui nécessite des travaux complémentaires
comme des sondages
Nous avons également vu des guides d’implémentation qui sont principalement des étapes
clés à suivre mais qui ne donnent pas de méthodes ni d’outils concrets, ce qui confirme
l’intérêt de cette thèse.
Afin d’agrémenter cette nouvelle méthodologie d’outils nous avons également vu des
méthodes comme le Lean management et les méthodes Agiles qui sont composées de
plusieurs outils qui vont pouvoir être transposés dans le BIM afin par exemple d’améliorer la
communication et la collaboration au sein d’une équipe.
Puis nous avons vu différents sondages avec des résultats d’études sur l’application du BIM
en France et en Europe mais également des sondages complémentaires qui ont été réalisés
par mes soins. Des interviews de BIM managers dans de grands groupes complètent ces
sondages et donne également des conseils sur comment implémenter le BIM en entreprise
pour que ce dernier soit réussi.
Dans cette première partie seules les références bibliographiques directes ont été citées
cependant d’autres qui viennent conforter ces principales et qui ont permis de rédiger cet état
de l’art ont été consultées et sont disponibles en annexes.
La carte mentale reprend les différentes étapes à suivre pour arriver à l’implémentation du
BIM.
Les parties grises sont celles qui seront abordées de façons très succinctes en les présentant
de manière générale, car ces dernières sont trop dépendante de l’entreprise et n’apportent
pas le petit truc en plus que nous espérons apporter avec les autres parties.
Les parties bleues sont celles qui vont être traitées et qui apportent une plus-value au niveau
de l’implémentation et sont celles qui concrètement apportent une réponse à la
problématique.
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
Le niveau d’organisation tel que nous l’entendons ici est au sens du CMMI [39] c’est-à-dire le
niveau de maturité de l’organisation de l’entreprise.
Le CMMI Capability Maturity Model Integration propose une matrice qui permet d’identifier
le niveau de maturité de l’organisation de l’entreprise en fonction de la gestion de ses projets
/ processus et de sa manière de réagir.
Pour qu’une entreprise s’engage dans une démarche BIM il faut qu’elle soit au minimum au
niveau 3. Si elle est dans les niveaux inférieurs ses chances de réussir l’implémentation sont
minimes car l’écart entre les capacités actuelles de l’entreprise et les attentes pour une
démarche BIM sont trop ambitieuses et compliquées à mettre en place. De plus, cela
demande un certain temps d’approbation et il n’est pas possible de sauter des étapes.
Pour ce genre d’entreprises, qui ont un niveau inférieur à 3, je recommande d’améliorer dans
un premier temps son organisation interne, d’évoluer avant de vouloir passer au BIM.
Pour les entreprises qui sont au niveau 3, le passage au BIM sera possible mais demandera
malgré tous des efforts non négligeables d’implémentation et d’implication car au niveau 3
une entreprise n’est pas capable d‘avoir le suivi réel de ses projets puisque aucun indicateur
n’est mis en place à ce stade. Ce n’est pas un manque rédhibitoire mais c’est une variable qui
va falloir intégrer en plus dans la démarche BIM car le contrôle est indispensable et passe
forcément par des indicateurs.
Pour les entreprises qui ont un niveau supérieur au niveau 3, il n’y a pas de problème majeur,
car elles devraient être capables de gérer la transition vers une démarche BIM. Attention tout
de même à ne pas prendre ce changement à la légère, car il s’agit d’une rupture avec les
méthodes de travail traditionnelles et cela nécessite tout de même une certaine préparation et
implication de la part de tous.
J’ai décidé de regrouper ces deux points dans la mesure où il faut certes avoir conscience de
besoins de la démarche BIM mais il faut également que ce soit une volonté de la direction.
D’une part car cela va changer la stratégie et l’organisation de l’entreprise, mais aussi car il
faudra l’accord de la direction au niveau des moyens (techniques, organisationnels, humains,
financiers) qui sont nécessaires, mais également car la direction a un rôle à jouer dans
l’implication des employés.
Changement des habitudes de travail : Travailler dans une démarche BIM implique
une modification des habitudes de travail ainsi qu’un effort de chaque employé afin de
développer une collaboration entre les équipes. Inciter des équipes à modifier leurs habitudes
n’est pas une mince affaire et on se retrouve toujours confronté à des réticences aux
Désignation de personnels qualifiés : Pour mettre en place une démarche tel que le
BIM cela nécessite une personne volontaire, qualifiée et compétente afin de mener à bien
cette mission mais également de continuer à la suivre. Parfois la ressource peut se trouver en
interne et nécessite d’être formée ou alors cela implique un recrutement spécifique.
Définir des objectifs internes et les suivre via des indicateurs : Le BIM permet de
faire des choses incroyables mais surtout une multitude de choses, c’est pourquoi il est
primordial de définir les objectifs que les entreprises souhaitent atteindre et suivre ces
derniers. Le choix des objectifs va impacter directement la stratégie à adopter. Ceci
nécessitera également de permettre le suivi des projets / méthodes via des indicateurs donc
de laisser accès aux informations à la personne en charge de ce suivi.
Se faire aider : Une démarche BIM est longue et complexe à mettre en place et il ne faut
pas hésiter ou avoir peur de se faire aider si l’on constate que les choses sont trop
compliquées ou ne se déroulent pas comme prévu. Cela n’est pas une honte mais permettra à
l’entreprise d’éviter l’échec d’implémentation et de se faire remettre dans le droit chemin avec
des conseils bien adaptés, cela permet également d’améliorer sa démarche.
Evidemment il faut avoir conscience que chaque entreprise est différente et que
l’implémentation se passera forcément différemment de l’une à l’autre. Une implémentation
qui a fonctionné dans une entreprise ne marchera pas forcément dans une autre car le
contexte est différent, les valeurs, le fonctionnement, la composition des équipes, les
habitudes de travail, la hiérarchie … et la liste est encore longue. Chaque personne, chaque
équipe, chaque entreprise est unique ce qui fait que l’on ne peut pas standardiser un
processus d’implémentation pour toutes, mais il va falloir faire preuve d’adaptabilité. Et c’est
pourquoi le contexte de l’entreprise impose la stratégie qui sera utilisée pour la mise en place
du BIM et pas l’inverse sous peine d’échec.
Nous avons vu dans cette première partie les prérequis qui sont nécessaires, les
interrogations et les éléments dont l’entreprise doit tenir compte avant de faire son choix
sur l’implémentation afin que cette dernière soit une réussite. En effet passer dans une
démarche BIM nécessite un certain niveau de maturité d’entreprise et que cette dernière soit
consciente dans quoi elle s’engage et qu’une implémentation du BIM demande du temps et
ne se fait pas du jour au lendemain.
Ici sont exposés une liste exhaustive des prérequis entreprise avant de se lancer dans une
démarche BIM. Cette première étape de questionnement sur la capacité à l’instant présent de
l’entreprise de se lancer ou non dans une démarche BIM est primordiale car comme on a pu
le voir sans certaines bases l’implémentation est vouée à l’échec. La mise en place d’une
démarche BIM est longue et demande un fort investissement aussi bien humain que matériel
c’est pourquoi il est d’autant plus important de se questionner correctement et de se prendre
le temps de réfléchir avant de démarrer. Car de toute façon le BIM est une longue démarche
où il vaut mieux prendre le temps de réaliser correctement chaque étape pour s’assurer de sa
réussite.
Cette thèse se veut de donner des grandes étapes détaillées pour l’implémentation du BIM
dans une nouvelle version en l’agrémentation des retours d’expériences ainsi que des
méthodes tels que les méthodes Agiles ou le Lean management dans le but d’une meilleure
implémentation, plus sûre et pérenne. Cependant comme nous avons pu le voir chaque
entreprise est différente et donc cette méthodologie devra être prise avec parcimonie et
adaptée aux besoins en fonction des entreprises.
Dans cette partie nous allons développer trois grandes idées : étude personnelle des employés
et étude BIM dans le but de faire un état des lieux de l’entreprise. Et en dernière partie
comment faire passer les connaissances liées au BIM et les uniformiser entre tous les
employés.
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
Dans le but d’apprendre à les connaitre ou de les appréhender en tant que manager si la
personne en charge de cette tâche faisait déjà partie de l’entreprise. Afin de pouvoir détecter
le niveau de chacun dans la pyramide de Maslow pour savoir comment réussir à les impliquer
dans ce nouveau projet d’implémentation. Mais également de connaitre leur préférence de
travail, leur préférence de leur environnement de travail pour déceler les personnes trop
routinières et qui pourraient s’opposer aux changements (afin d’émettre un point de vigilance
sur ces personnes) par ailleurs également de trouver des personnes motrices sur lesquelles on
va pouvoir s’appuyer et leurs facteurs de motivation.
Le but de cette étude est de connaitre le niveau de maturité de l’entreprise qui peut également
s’accompagner de la matrice BIMétric (40) mais qui a du sens uniquement pour les
entreprises qui ont déjà un certain niveau de maturité BIM. Mais également de détecter le
niveau de connaissance des employés sur le BIM. Ce qui permet de savoir où ces derniers se
situent afin d’adapter les connaissances et vocabulaires pour les passations des
connaissances. Cependant je recommande que même si les employés ont déjà des
connaissances de reprendre les bases dans la passation de connaissances car les choses
évoluent très vite au niveau du BIM et certaines informations peuvent avoir plusieurs
versions ou devenir rapidement obsolètes. De plus en remettant les bases de tous à plat cela
permet non seulement que tout le monde ait réellement le même niveau de connaissance
mais également que tout le monde ait les mêmes définitions de chaque points.
Afin de mettre à jour les connaissances de tous mais également pour que tout le monde ait la
même base de vocabulaire il est important de faire passer les connaissances sur le BIM. Pour
ce faire il faut que le support soit adapté et non vu comme une contrainte par les employés,
qui comme on le sait tous n’ont jamais de temps. C’est pourquoi il est important que ce soit
une solution ludique compacte et attrayante qui soit retenue afin de susciter au maximum
l’intérêt et de convaincre déjà par cette passation de connaissance un maximum d’employés
dans la démarche.
Pour ce faire j’ai retenu un format papier inspiré des newsletters appelé BIMletters avec une
parution environ mensuelle qui a pour chaque numéro une thématique différente du BIM.
L’avantage de cette BIMletter est qu’elle laisse de l’autonomie à chacun de choisir le moment
où il va en prendre connaissance.
Ces étapes d’études préliminaires sont primordiales afin de développer une méthodologie
spécifique pour l’entreprise. La passation de connaissance est une première étape au niveau
des employés qui doit être terminée avant de vouloir engager d’autres éléments avec eux car
leur compréhension du BIM dépend de cette passation de connaissances.
Cette partie ne sera pas non plus spécifiquement détaillée mais nous verrons néanmoins les
grandes étapes car c’est une étape qui est très spécifique à chaque entreprise et qui guidée
peu très facilement être réalisée sans méthode particulière. Cependant je tiens malgré tout à
citer les grandes étapes afin de vous guider au maximum et surtout de ne rien oublier.
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
Pour faciliter l’adoption du BIM ainsi que limiter les coûts je préconise d’analyser les logiciels
déjà présents en entreprise avec lequels les employés ont l’habitude de travailler et de voir
s’ils sont compatibles BIM. Pour ce faire il y a deux grandes étapes :
Contacter les éditeurs de logiciels et voir avec eux les possibilités en termes de BIM, juger de
la pertinence de la solution proposée en listant les logiciels dans un tableau en faisant les
avantages, inconvénients et limites de chacun. Cela permet de prendre du recul et de se faire
une première idée sur les capacités de chaque logiciel. Bien évidemment c’est une partie qui
peut se faire en collaboration avec les utilisateurs du logiciel au sein de l’entreprise qui sont
les plus à même de répondre à ces questions de manière générale par contre en ce qui
concerne le BIM il va falloir faire preuve de recherches.
Pour ce faire des démonstrations peuvent être demandées en invitant les utilisateurs des
logiciels à ces démonstrations afin qu’ils puissent donner leur avis sur la pertinence du
module et ce qu’il pourrait réellement leur apporter. Il est possible de demander d’essayer le
module pour juger de sa pertinence avant de faire un choix.
Il est important d’impliquer les employés dans la démarche car en leur demandant leur avis
cela peut favoriser leur approbation car comme ils participent à ce changement ils
interviennent dans les décisions ce qui leur permettra de les appliquer plus facilement.
Concernant les logiciels déjà présents en entreprise qui ont été retenus et afin de standardiser
les procédures, il est important de coordonner les différentes bibliothèques et gabarits des
utilisateurs d’un même logiciel, afin non seulement d’en tirer le meilleur dans le but de viser
toujours mieux mais également que tout le monde partent sur les mêmes bases car ce sont
des éléments qui vont être amenés à évoluer pour les besoins du BIM. Cela passe bien
évidemment par la mise à jour des versions afin que chaque utilisateur travaille sur la même
mais également car au fur et à mesure des améliorations sont apportées notamment au
niveau du BIM. C’est pourquoi il est également très important de se tenir à jour des
nouveautés et des améliorations afin d’en profiter.
Il est évident que les logiciels qui étaient présents en entreprises peuvent être testés pour
leurs capacités BIM et si ces derniers ne répondent pas au besoin ils peuvent être remplacés.
Cette étape vise non seulement des logiciels qui pourraient manquer en entreprise en terme
de besoins mais également les logiciels spécifiques et nécessaires BIM tel que les plateformes
collaboratives, les visionneuses, le logiciel de détection de collisions et leurs critères de choix.
Etant donné que le BIM est développé dans un premier temps en interne de la société mais
qu’il est amené à être utilisé pour des projets full BIM, il est important d’intégrer l’utilisation
de ce type de logiciels dans la démarche BIM afin d’habituer les employés à leur utilisation.
Les critères de choix peuvent être multiples en fonction des besoins de l’entreprise mais
également des objectifs BIM liés. Les critères peuvent être : prix, accessibilité (nombre
d’utilisateurs), capacité, facilité de prise en main, localisation de l’hébergement des données…
Le dernier point, et pas des moindres puisqu’il aura un impact non négligeable sur les coûts
et l’analyse de la capacité du parc informatique. Il s’agit de déterminer si le parc informatique
a la capacité suffisante pour satisfaire aux besoins des logiciels retenus et de leurs modules
BIM mais également des nouveaux logiciels. Pour ce faire il suffit de demander l’information
à chaque éditeur de logiciel sur les caractéristiques nécessaires.
Au vu du changement que procure l’implémentation d’une démarche BIM je trouve que c’est
également l’occasion d’en profiter pour moderniser certaines pratiques dans le but d’un gain
de temps. Effectivement c’est l’opportunité d’intégrer l’emploi des tablettes notamment pour
les relevés sur chantier et de trouver un logiciel adéquat qui permettrait d’éviter les ressaisis.
C’est pendant un changement qu’il est plus facile de faire changer encore plus de choses et de
remettre en question certaines pratiques dans le but de l’amélioration continue. C’est
pourquoi il est également important de prendre le temps de préparer ce changement afin de
pouvoir intégrer un maximum d’amélioration dans la nouvelle stratégie.
La partie analyse des logiciels n’est pas une mince affaire car cela demande beaucoup de
temps en terme de recherche, d’analyse, mais également beaucoup de recul afin de pouvoir
choisir avec justesse les logiciels car cela va avoir un impact non négligeable dans la
démarche BIM et son axe de développement. Car les logiciels sont nombreux et il y en a de
plus en plus sur le marché.
C’est également une partie très technique, qui comme vous l’avez compris n’est pas à prendre
à la légère car elle est déterminante, mais pourtant on ne peut pas y échapper et c’est une
étape primordiale.
Chaque entreprise va aborder cette partie différemment en fonction de ses objectifs et donc
de sa stratégie choisie c’est pourquoi il est difficile de développer davantage ces points.
Cette partie sera également développée de manière succincte car tout comme la partie
logiciels et moyens matériels, elle est très variable en fonction des choix des logiciels, de ceux
qui sont déjà présents en entreprises, etc. Cependant nous en détaillerons malgré tout les
grandes étapes afin de vous aider dans ce choix.
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
L’acquisition de nouveaux logiciels passent inévitablement par la formation sur ces derniers,
sur l’utilisation mais également sur le paramétrage des exports / imports. Il faut donc choisir
quelles personnes y participeront et prévoir la formation dans le planning de l’entreprise.
Certes des logiciels déjà présents en entreprises sont conservés mais si des modules BIM sont
rajoutés ou pour maîtriser l’utilisation du logiciel en mode BIM il est toujours préférable
d’effectuer une formation. Ce qui permet non seulement de revoir les principes d’utilisation
généraux du logiciel mais également de voir les nouveautés liées au BIM. C’est également
l’occasion de voir avec les éditeurs des logiciels le paramétrage d’export / import pour les
fichiers IFC. Car comme on a pu le voir dans l’état de l’art c’est une étape très importante et
déterminante à connaitre sur chaque logiciel.
Les formations en internes sont la suite des passations de connaissances, dans ce cadre et vu
la première option de transmission retenue il est préférable d’opter pour plus de contacts en
faisant des réunions de vive voix et pourquoi pas revenir sur des points qui ont déjà été
abordés pour s’assurer de leurs compréhensions.
C’est une partie qui est totalement dépendante de l’entreprise car cela dépend complètement
des logiciels utilisés et des capacités / connaissances des employés dans ces logiciels. Il est
possible de lister des étapes à suivre comme nous l’avons fait ici, avec des points clés à ne pas
oublier mais il n’est pas possible de développer une méthode pour qu’elle soit généraliste et
non individuelle. Il s’agit pourtant d’une étape cruciale car elle a également un impact non
négligeable au niveau coût d’implémentation du BIM, si les logiciels peuvent être conservés
et uniquement réaliser des formations pour mettre à jour les capacités des employés cela sera
beaucoup moins onéreux que si des logiciels doivent être achetés et faire en plus une
formation sur l’utilisation du logiciel.
Encore une fois cette partie ne sera pas traitée de façon détaillée car tout comme les deux
dernières elle est trop dépendante de l’entreprise et des choix liés à la stratégie, cependant
comme plus haut nous allons voir les grandes étapes. Il y a trois grandes étapes (Logiciels –
Matériels – Humains) pour la réalisation de l’étude budgétaire, on y inclut des coûts directs
qui sont facilement déterminables mais également des coûts indirects qui eux sont beaucoup
plus difficiles à estimer voire impossible.
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
5.1 Logiciels :
Inévitablement la partie logiciel qui représente une part non négligeable du coût de
l’implémentation du BIM, cependant il faut distinguer les logiciels ou modules spécifiques
BIM de ceux qui étaient déjà présents en entreprise et qui ont été conservés car le coût de la
redevance annuelle de ces derniers ne peut pas être imputé sur le coût de l’implémention du
BIM. Le prix moyen à l’achat d’un logiciel BIM est de 1500 à 3000€ puis il faut ajouter la
redevance annuelle.
Comme nous l’avons vu précédemment pour estimer le coût au niveau des logiciels il faut
prendre en compte la redevance annuelle de ces derniers, les achats des nouveaux logiciels,
ainsi que le coût de la formation des équipes.
5.2 Matériels :
Au niveau du matériel comme nous l’avons évoqué cela dépendra de chaque entreprise, de la
qualité de son parc informatique et si elle peut le conserver ou non. De manière générale
l’achat d’un ordinateur et accessoire pouvant être utilisé dans les projets BIM est d’environ
2000€.
Concernant le côté humain c’est là que les choses se compliquent et deviennent presque
impossible à estimer car on compte certes les formations en interne (dans la suite des
passations de connaissances) mais également dû au management de manière générale, au
management particulier lié à la résistance aux changements de certaines personnes. Ce qui
ne peut pas être estimé avec justesse en amont car chaque personne est différente et, il est
difficile de juger avec certitude la difficulté qu’on rencontrera avec telle ou telle personne.
Cependant c’est pour se faire une idée générale que dans la partie étude préliminaire et
connaissances de base nous avons essayé de déceler les personnes les plus réticentes afin de
savoir approximativement leur nombre.
Un autre facteur et pas des moindres à prendre en considération lors de l’étude budgétaire
est les personnes dédiées spécifiquement à l’implémentation du BIM ou à son maintien tout
comme le BIM manager. Là encore il faut prendre le temps d’un peu de réflexion car les
modeleurs ou autres ne peuvent pas être considérés comme coût du BIM puisque leur coût
est le même qu’ils fassent leur travail en projet BIM ou en projet traditionnel. Cependant
dans les premiers projets la prise en main s’accompagne d’une baisse de productivité suite
aux changements de logiciels ou à l’intégration des modules BIM. Mais là encore l’estimatif
est dur à réaliser avec précision.
Cette étape découlant directement des choix des logiciels et du planning de formation donc
forcément et totalement dépendante de l’entreprise, comme précédemment il est difficile de
créer une méthode générale c’est pourquoi nous avons listé ici des étapes et points clés.
Pourtant cette étude budgétaire est un élément crucial qui va permettre à la direction de se
positionner sur son choix d’implémentation car le coût de ce dernier n’est pas négligeable,
nous pouvons donner un coût moyen de logiciel et matériel de 5000€ par poste y incluant
une formation. De ce fait la direction va pouvoir estimer le budget nécessaire et échelonner
les dépenses sachant que comme on a pu le voir une implémentation correcte du BIM se fait
en 2-3 ans. Ou alors si le budget est beaucoup trop conséquent la direction va pouvoir dans
un premier temps se préparer et chercher des financements avant de se lancer réellement
dans la démarche BIM, car comme nous l’avons également vu le retour sur investissement
n’est visible qu’à partir de 5 ans, c’est donc un lourd choix pour la direction de se lancer ou
non.
Dans cette partie nous allons voir les différentes méthodes et outils qui vont pouvoir être
utilisés pour implémenter le BIM mais également de contrôler via des indicateurs sa mise en
place et l’atteinte des objectifs ceci, sur plusieurs grandes items qui peuvent bien évidemment
se rejoindre et se croiser. Il est important de se placer dans une démarche d’amélioration
continue et de toujours se remettre en question pour mieux faire, de plus il est impératif de
contrôler l’efficacité de la démarche c’est pourquoi des indicateurs sont indispensables pour
répondre aux objectifs.
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
6.1 La collaboration :
Afin de développer la collaboration au sein d’une équipe BIM je vais vous présenter plusieurs
outils qui permettent à la fois d’organiser la gestion du projet et de ne pas laisser place au
doute, pour ce faire il est important que les éléments soient clairement définis et qu’il n’y ait
pas de sous-entendus.
Le stand up meeting :
Comme nous avons pu le voir dans l’état de l’art cet outil issu de la méthode Agile est basé sur
la communication avec tous les acteurs d’un projet de façon quotidienne afin de connaitre
l’avancement, besoins et difficultés de chacun. Cette réunion se veut brève, c’est pourquoi elle
se tient debout afin qu’elle ne s’éternise pas et ne dure en moyenne qu’un quart d’heure. Il ne
s’agit pas de rentrer dans les détails techniques du travail de chacun mais uniquement de
présenter aux autres personnes qui composent l’équipe son avancement et ses besoins. Ceci,
dans le but de ne pas avoir de doublons ou d’oublis au niveau des tâches à réaliser mais
également de pouvoir communiquer sur ses besoins et vérifier le bon avancement.
A l’origine le stand up meeting se déroule tous les jours mais en fonction des projets la
nécessité d’une réunion hebdomadaire n’est peut-être pas requise c’est pourquoi et plus
encore je propose d’utiliser l’outil QQOQCCP afin de définir pour chaque projet le contexte
du stand up meeting. Nous avons également présenté le QQOQCCP lors de l’état de l’art c’est
un outil où il faut répondre à toute les questions (Quoi, Qui, Ou, Quand, Comment, Combien,
Pourquoi) permet de définir le contexte et périmètre de la réunion stand up meeting.
Quoi : Définition des questions à répondre, il y a les 3 classiques : « quel est mon
avancement depuis la dernière réunion » ; « qu’est-ce que je vais faire jusqu’à la prochaine
réunion » ; « quels sont les points bloquants », mais en fonction du besoin précis par projet
d’autres questions peuvent être rajoutées. Elles sont à sélectionner précieusement en fonction
de leur pertinence afin de ne pas impacter de façon négative sur le temps global de la
réunion.
Qui : L’équipe projet (cité les noms pour ne pas laisser place au doute concernant les
personnes conviées)
Afin de formaliser avec tous les participants de la réunion tous ces points, qui sont à définir
lors de la réunion d’ouverture. Il est possible de réaliser un tableau afin de fixer ces
informations et qu’elles soient à disposition de tous, ce dernier pourrait être semblable à
celui-ci, en tout simplicité mais efficace :
Le but de cette réunion est de faire un point très régulier sur l’avancement ce qui permet
d’être à jour sur toutes les parties du projet même celles qui ne nous concernent pas. Cette
réunion peut être, il est fortement conseillé, utilisée tout le long du projet. Cela facilite la
communication des personnes composant les équipes entre elles.
Planning :
Nous verrons dans un autre item la réalisation des plannings et les niveaux de ces derniers.
Cette matrice est un mixte de plusieurs outils afin de les regrouper en un seul dans le but de
faciliter son usage sans multiplier ces derniers. Il s’agit initialement d’une matrice RACI
(Responsable de la tâche, Autoritaire, Contrôle, Informé), définissant les tâches, rôles et
responsabilités de chaque personne pour un projet ou une phase d’un projet. C’est-à-dire
qu’il faut commencer par lister les étapes et les tâches pour une phase d’un projet ainsi que
les personnes concernées. Le but étant que pour chaque tâche la personne qui en a la
responsabilité est notée mais également celles qui peuvent en avoir le contrôle, l’autorité ou
doit simplement être informée de cette tâche. La lettre P a été rajoutée à la matrice car elle
permet de définir si la présence de la personne est requise que ce soit pour les réunions
d’ouverture et de fermeture mais également lors des réunions intermédiaires.
Le fait d’avoir ajouté un Kanban à cette matrice permet de connaitre l’état d’avancement de
ces tâches il y a donc trois états :
- à faire = 0%
- en cours = pourcentage à définir
- fait = 100%.
Le fait de rajouter l’état en pourcentage permet d’avoir l’état d’avancement global du projet.
Rajouter les livrables et la date de ces derniers permet d’apporter une notion de temps dans
cette matrice en y intégrant un planning simplifié car ce dernier comporte les délais des
jalons importants des livrables, ce type de planning peut donc se suffire à lui-même.
J’ai également décidé d’apporter une notion d’importance de la tâche par un code couleur
d’écriture de cette dernière, ce critère d’importance traite de l’impact de la tâche sur les
autres acteurs, autrement dit la tâche sera écrite en :
- verte si cette tâche et sa réalisation impacte directement uniquement son auteur
- orange si la tâche impacte indirectement le travail d’autrui
- rouge si la tâche impacte directement le travail d’autrui
- bleu si cette tâche a un caractère urgent
Ce critère d’importance permet de mettre en avant le chemin critique du projet et les tâches
qui peuvent créer des retards.
Un critère de complexité a également été rajouté à cette matrice afin que chaque intervenant
puisse estimer en début de projet, selon lui le niveau de complexité du projet, ce critère
pourra être comparé à la fin du projet en ayant fait le projet de finalement en estimer à
nouveau sa complexité. La moyenne du critère pourra être utilisée pour déterminer la
fréquence du stand up meeting. Certaines données comme le temps réel passé pour le projet,
la complexité … sont des données qui serviront pour un indicateur plus général. Cette matrice
peut servir de support au stand up meeting, nous le conseillons d’ailleurs afin d’avoir un
support et de maintenir à jour l’avancement du projet.
Il est important de faire des réunions d’ouvertures et de fermetures des projets, bien que des
réunions intermédiaires soient indispensables comme par exemple les stand up meeting.
La réunion d’ouverture va permettre non seulement d’appréhender l’équipe projet qui n’est
pas forcément la même à chaque fois mais également de définir l’emploi de l’ensemble des
outils que nous avons pu voir ici. Par exemple il s’agit de définir le stand up meeting, les
plannings et livrables en fonction des documents BIM, la matrice RACI-Kanban, la fréquence
des contrôles de collisions … Mais c’est également l’occasion que chaque personne puisse
évaluer le niveau de complexité du projet et ensemble estimer le temps à passer pour le
projet.
La réunion de fermeture quant à elle va permettre de faire le bilan de ce qui s’est bien passé,
mal passé, de proposer des axes d’améliorations , d’évaluer le temps réellement passé sur le
projet comparé au temps estimé au début de projet et de réévaluer au niveau de complexité
du projet une fois ce dernier terminé. Afin de structurer ces retours d’expériences et avis des
outils tels que le brainstorming ou de façon plus structuré la carte mentale servent de support
pour noter les idées de tous. C’est grâce à cette remise en question que les documents et outils
pourront être améliorés et c’est ainsi que prend l’amélioration continue.
Bilan – la collaboration :
La partie définition des projets est divisée en trois sous parties : Plannings – Attentes en
termes d’informations – Tableaux des indicateurs. Elles-mêmes décomposées en plusieurs
parties. Dans cette partie il s’agit réellement d’avoir les informations concernant le projet
nécessaire à sa réalisation et à son suivi et contrôle via des indicateurs.
6.2.1 Plannings :
Il est important et intéressant que l’entreprise tienne un planning à jour au niveau de son
activité et de ses ressources afin de pouvoir gérer l’arrivée des nouveaux projets pour ne pas
créer des surcharges de travail ou a contrario des sous charges. Ce planning peut être du type
Gantt ce qui permet également d’affecter les ressources aux différents projets et d’y intégrer
les grandes étapes de livrables. Le fait de pouvoir intégrer les ressources humaines permet
d’avoir une vision d’ensemble sur la charge de travail des employés en fonction des projets.
Voici des exemples de représentations de planning Gantt permettant pour chaque projet d’en
déterminer la durée et d’y associer des ressources humaines, ce qui permet de mettre en
évidence lorsque la charge de travail d’un employé dépasse sa capacité (zone en rouge) ou
encore lorsque sa charge de travail correspond parfaitement à sa capacité (zone en gris). Ces
plannings peuvent être utilisés de façon très précises que ce soit Gantt projet ou MS Project
ou bien de façon plus simplifiée uniquement pour avoir un aperçu général de la charge de
travail.
Pour réaliser un planning à l’échelle du projet complet et ne pas avoir trop d’outils différents
mais en un seul on peut également utiliser la matrice RACI-Kanban. Dans cette matrice
comme nous l’avons vu précédemment nous avons toutes les informations nécessaires à la
gestion du projet regroupées au même endroit, comme la liste de tâches, les rôles et
responsabilités de chacun, les délais, livrable et type.
Afin d’être le plus efficace dans un projet BIM je recommande de définir les attentes et les
besoins en termes d’informations du niveau de développement. Pour ce faire il faut prendre
le temps de définir ses besoins en amont, ce qui sera un gain de temps lors du projet. Chacun
peut exprimer ses besoins dans ces niveaux en fonction de chaque phase. L’avantage de la
pluridisciplinarité est que les différents secteurs d’activités peuvent échanger entre eux afin
d’effectuer une liste la plus exhaustive possible qui pourra bien évidemment être mise à jour
en fonction des projets.
Pour ce faire nous disposons d’outils tel que le tableau Excel ABV + livrable, cet outil pouvant
bien évidemment être modifié et amélioré selon les besoins de chacun. Ce dernier nous
propose pour chaque phase, de déterminer pour chaque objet le type d’information qu’on va
avoir besoin en terme géométrique ou alphanumérique il s’agit d’une certaine manière de
définir les LOD. L’intérêt de cet outil est qu’il peut être transmis au BIM manager du projet
afin de lui soumettre nos besoins concernant ces niveaux, ce qui est un gain de temps
considérable. Dans le cas de l’implémentation en interne cela permet de définir les besoins en
rapport avec les autres domaines afin de les intégrer et ce qui permet donc de transmettre
toutes les informations nécessaires pour tous. Je recommande également d’y intégrer les
informations requises pour les entreprises de construction afin que la liste soit complète.
Cet outil est amené à évoluer au fur et à mesure des projets dans le but d’une amélioration
continue et permet un gain de temps lors des projets BIM mais également en interne chaque
domaine d’activité sait quels types d’informations doivent être intégrés dans la maquette.
Dans le but d’analyser l’implémentation du BIM et son efficacité il est nécessaire de mettre en
place des indicateurs et de suivre ces derniers via un tableau de bord. Ce qui permet ensuite
de réagir et de réajuster son implémentation ou certaines des étapes. Dans cette partie nous
présenterons les indicateurs à mettre en place. Pour ce faire nous verrons 4 sous catégories
qui sont : BIM générale – Coût / qualité / délais – Avancement du projet – Utilisation.
La méthode SMART définit les objectifs à formaliser afin qu’ils soient clairs, cet acronyme
anglais permet d’apporter des précisions aux objectifs ce qui permettra d’être plus pertinent
dans le choix des indicateurs.
S : Spécifique : qu’ils soient définis précisément et que les rôles et responsabilités soient
clairement explicités
M : Mesurable : pouvoir suivre l’évolution via des indicateurs
A : Acceptable : si les objectifs sont en accord avec les valeurs de l’entreprise
R : Réaliste : que l’entreprise ait les capacités pour atteindre cet objectif mais également qu’il
soit suffisamment motivant
T : Temporellement défini : défini et suivi dans le temps
Les objectifs des entreprises PME BET pluridisciplinaires sont sensiblement les mêmes ce qui
permet de pouvoir présenter une méthodologie d’implémentation pour ce type de structure.
Car globalement elles se retrouvent face aux mêmes contraires. Dans les principaux objectifs
et attentes du BIM on peut citer :
BIM générale :
Dans cette partie nous allons voir des indicateurs généraux pour suivre l’évolution globale
des projets BIM dans l’entreprise. Pour ce faire on peut premièrement quantifier le nombre
de projets réalisés en BIM (en interne et en externe) et le nombre de projets réalisés de
manière traditionnelle ce qui permettra de suivre l’évolution des projets BIM au fil des
années. Puis dans un second temps on peut également comparer les surfaces de ces projets
menés en BIM et en traditionnels. L’indicateur de surface nous permettra d’évaluer la taille
des projets menés en BIM. Cet indicateur sera couplé avec le coût – qualité – délais afin
d’avoir un seul tableau permettant le suivi complet.
Afin de comparer un projet mené en BIM à un projet traditionnel il est également intéressant
de s’intéresser aux critères coûts – qualité – délais, la création d’une matrice multicritère
permettra de répertorier les types de projets et de pouvoir les comparer entre eux notamment
ceux qui auront été menés en BIM. Dans cette matrice plusieurs critères seront comparés
entre eux :
- Projet traditionnel ou BIM : c’est le critère qui va nous permettre de comparer les deux
manières de procéder et donc d’en juger la pertinence
- Type de travaux : on entend par là s’il s’agit de construction neuve ou de rénovation
- Type de projet : c’est-à-dire le type de construction, nous avons regroupé ce critère en
plusieurs sous catégories : Maison d’habitation individuelle – Habitation collective < 4 étages
- Habitation collective > 4 étages – Ecole – Hôpital – Commerce – Autres
- Temps estimé
- Temps réel : la comparaison entre l’estimation du temps et le temps réellement passé, ce qui
va permettre également de voir si un projet BIM permet un gain de temps.
- Phase terminale de la mission : afin de comparer des projets similaires car les besoins en
fonction des phases ne sont pas identiques
- Niveau d’urgence : ce critère permet de savoir si le projet a pu être réalisé dans la
précipitation due à un manque de temps, le niveau étant de 1 à 5 :
1 : Pas d’urgence, le projet a été réceptionné suffisamment en amont pour la bonne
réalisation de ce dernier où la charge de travail permet de traiter ce dernier correctement
2 : Pas vraiment d’urgence, le temps disponible pour la réalisation de la mission est
suffisant
3 : Urgence moyenne : le temps accordé pour le projet est tout juste suffisant à la
réalisation de ce dernier
4 : Urgence forte : le temps disponible pour le projet n’est pas suffisant pour la
réalisation de ce dernier mais en ajoutant des ressources ou des heures supplémentaires le
projet pourra être réalisé dans les temps
Avancement du projet :
Le contrôle d’usage est le fait de contrôler si les documents BIM qui sont décrits dans une
prochaine partie où les processus décrits sont respectés. Pour ce faire nous pouvons faire des
contrôles au niveau des logiciels par exemple au niveau de la plateforme collaborative choisie,
on peut voir les historiques d’actions de chaque participant et donc contrôler si ces derniers
réalisent les actions demandées. Mais également grâce aux détections de collisions qui
permettent de vérifier que la maquette est correctement renseignée. Ou encore en réalisant
des audits internes et en questionnant les employés sur leurs pratiques quotidiennes.
Un audit interne, comme on l’entend ici est inspiré de la norme ISO 9001 – management de
la qualité et ISO 19011 – lignes directrices pour l’audit de systèmes de management. Il
consiste à aller questionner chaque employé sur leur manière de procéder leur travail
Le contrôle des processus passe par le fait de montrer les documents concernés par la
demande de l’auditeur. Ceci dans un enjeu multiple, tout d’abord vérifier que le document
existe (lorsque l’auditeur est externe) vérifier que la version du document est la dernière en
date. Mais surtout de vérifier si l’audité sait dans quel document trouver l’information.
Un audit interne va contrôler un processus précis, le but étant que dans une période donnée
tous les processus soient contrôlés et que les actions correctrices soient mises en place, mais
également de garder en archive les non-conformités et de vérifier leurs applications au
prochain audit. Il est plus naturel que l’auditeur soit la personne ou une des personnes qui ait
mis en place le BIM, les documents et réalisée les fiches questionnaires types pour la
passation des audits, ces fiches varieront en fonction des processus et des personnes à auditer
si par exemple elles sont responsables ou non.
Pour réaliser les audits l’entreprise peut être découpée en secteur d’activité, lors du
déroulement d’un audit un secteur en particulier est audité entièrement. Ensuite on peut
classer les processus de la manière suivante : modélisation, calcul, collaboration, outils ce qui
permettra d’orienter les questions de l’auditeur en fonction de ce qu’il veut vérifier. Afin de
simplifier les questionnaires d’audits il faut formaliser les noms des secteurs d’activités ainsi
que des processus et définir des abréviations on pourrait retenir la manière suivante :
Le BIM n’étant pas soumis à une normalisation libre à chacun d’adapter les noms et
questionnaires d’audits en fonction de ses besoins, je vous présente ici uniquement un
exemple qui peut vous servir de base dans la création du votre.
Voici ci-dessus la fiche type de questionnaire d’audits internes que l’on pourrait retrouver, il
ne s’agit que d’un exemple, qui pourra bien évidemment évoluer comme tout le reste.
L’objectif étant de poser des questions ouvertes, sachant quelles réponses on attend de
l’audité et surtout quel document on veut qu’il nous présente.
Un audit n’a pas pour vocation de sanctionner un employé qui exécuterait mal une tâche
mais de voir sur le terrain si les procédures sont correctement appliquées et si non pourquoi.
Si elles ne sont pas bien appliquées on peut en rechercher la cause, est ce que les employés ne
sont pas assez sensibilisés ? Est-ce que le processus n’est pas suffisamment adapté ? Pour en
trouver la cause racine on peut s’aider de la méthode des 5P.
La méthode des 5P consiste à poser 5 fois la question pourquoi jusqu’à remonter à la cause
racine du problème afin de l’éradiquer à sa source.
Cependant en impliquant les employés dans la réalisation des processus de travail ces
derniers seront mieux acceptés par tous car ils auront participé à leur élaboration mais
également car ce sont eux qui réalisent ces processus tous les jours ce sont donc les personnes
les plus à mêmes à leur rédaction.
Pour davantage d’explication sur le déroulement des audits je vous invite à consulter la
norme ISO 9001 : management de la qualité et plus précisément l’ISO 19011 : lignes
directrices pour l’audit des systèmes de management.
Satisfaction client :
L’objectif final du BIM est souvent oublié car le BIM ne sert pas qu’en conception mais est
destiné à l’optimisation de l’exploitation / maintenance du bâtiment. Pour ce faire il doit
répondre aux attentes du maître d’ouvrage car c’est bien pour lui, le client qu’est fait le projet.
Pour réussir complètement le projet le client doit être satisfait, une enquête client peut donc
être réalisée afin de déterminer son niveau de satisfaction pour pouvoir s’améliorer.
L’idée serait de faire cette enquête sous forme de questionnaire qui serait envoyé à la fin du
projet au client. Le questionnaire ne doit pas être trop long afin de ne pas décourager les
clients à répondre, mais également de proposer majoritairement des réponses à cocher afin
- Seriez-vous disposé à renouveler notre collaboration pour vos futurs projets ou à nous
conseiller à vos proches ?
OUI NON
- Commentaire libre :
Bien évidemment chaque entreprise est libre d’adapter le type de questions qu’elle souhaite
poser, il s’agit ici uniquement d’un exemple des plus courants.
Ces questions seraient accompagnées d’un petit texte expliquant la volonté de l’entreprise de
s’améliorer pour satisfaire toujours mieux ses clients dans le style suivant :
« Parce que votre avis nous est cher et pour nous aider à répondre toujours mieux à vos
besoins, afin d'être au plus proche de vos attentes nous tenons à obtenir vos avis sur votre
satisfaction de nos services : »
Grâce à ces retours des actions pourront être mises en place pour augmenter la satisfaction
client et ainsi fidéliser ces derniers, mais cette enquête permettra également de comparer la
satisfaction client entre les projets menés en BIM et ceux menés en traditionnel, ce qui
permettra de conclure si les projets BIM apportent une satisfaction supérieure ou non.
Pour mener à bien ces enquêtes il faudra charger une personne d’envoyer le questionnaire
une fois que le projet est fini et de reporter les retours dans la matrice multicritère. Pour ce
faire le niveau de satisfaction peut être attribué à une note qui peut elle-même être
coefficientée si l’entreprise juge qu’un critère est plus important qu’un autre.
Grâce à ces indicateurs nous allons avoir un suivi de l’implémentation du BIM et de ses
projets. Les indicateurs et tableau de bord sont indispensables pour le suivi de projet et pour
l’aide à la décision. Dans cette nouvelle méthodologie d’implémentation le choix a été fait de
mettre en place des indicateurs sans en mettre de trop car d’une part cela demande beaucoup
de temps à la gestion, suivi et mise à jour (car oui les indicateurs peuvent être mis à jour afin
d’être re-ciblés pour être plus pertinents) et analysés, mais également car pour une entreprise
qui n’avait avant le BIM pas recours aux indicateurs cela peut faire peur et créer des
réticences ce qui n’est pas le but. Nous avons présenté ici la base des indicateurs et outils qui
seront utilisés mais qui pourront bien évidemment être complétés au fur et à mesure de la
progression du BIM et en fonction des besoins. De plus, je pense que pour une entreprise qui
n’a pas l’habitude de travailler avec des indicateurs et outils le fait d’en mettre de trop va
également entrainer une non utilisation de ces derniers car le changement sera trop brutal.
6.3 Interopérabilité :
Comme nous avons pu le voir l’interopérabilité est très régulièrement citée comme problème
et frein du BIM dans les retours d’expériences. Cependant nous avons également vu que ce
dernier peut être solutionné via des procédures clairement définies.
Nous n’allons malheureusement pas pouvoir développer d’outils concrets ici car le nombre de
logiciels est bien trop important et car les protocoles d’utilisations sont à revoir à chaque
mise à jour logiciel. C’est pourquoi le principe sera développé.
Pour chaque logiciel il faut tester les imports et les exports afin de trouver les bons
paramètres. Pour ce faire vous pouvez non seulement faire appel aux connaissances d’autrui
en allant se renseigner sur les blogs mais également en se rapprochant des éditeurs de
logiciels qui doivent savoir les bonnes pratiques à employer.
Il est important que chaque logiciel ait son protocole à suivre afin de simplifier la tâche pour
les utilisateurs, bien évidemment la rédaction de ce protocole ne peut se faire sans avoir
préalablement testé les exports / imports sur le logiciel en question. Visionner la maquette
dans des visionneuses différentes permet également de savoir comment sont transférées les
données car d’un logiciel à l’autre les échanges peuvent se passer de façons différentes. Il sera
bien plus facile de réaliser les tests avec des utilisateurs des logiciels qui les maitrisent bien
mieux et cela permet également de les impliquer dans la réalisation du protocole pour en
favoriser son approbation.
Afin de maintenir à jour ces protocoles mais également des connaissances générales sur les
nouveautés liées aux BIM il est primordial que le BIM manager puisse se libérer du temps
afin non seulement de prendre connaissance des changements suite aux nouvelles versions
des logiciels et donc de remettre à jour les protocoles. Mais également car les possibilités du
BIM sont en constantes évolution c’est pourquoi le BIM manager doit se tenir informé de ces
nouvelles pratiques afin de pouvoir intégrer les plus pertinentes dans le fonctionnement de
l’entreprise. On entend par là veille technologique, déplacement sur les salons, présence aux
conférences etc…
Dans le but de standardiser les processus et que tous puissent en prendre connaissance, les
appliquer et les suivre de façon simple la rédaction de processus s’impose. Nous verrons ce
dernier plus en détail dans la prochaine partie. Cependant afin de faciliter la prise en main de
ces processus une partie sémantique est bien évidemment obligatoire mais afin d’illustrer ces
derniers et d’en faciliter la compréhension les processus peuvent être réalisés sous forme de
diagramme BPMN (Buisness Process Model and Notation), les mêmes diagrammes qui sont
proposés à la compréhension des cas d’usages dans certaines conventions BIM. L’avantage de
ces diagrammes c’est qu’ils sont déjà présents dans le domaine du BIM et simples à
comprendre.
Dans cette partie nous avons vu et expliqué les différents indicateurs, méthodes et outils qui
vont être utilisés dans l’implémentation du BIM, cette partie très théorique est pourtant
essentielle pour comprendre les outils et leur fonctionnement.
Les outils et méthodes qui ont été présentés ici sont une liste non exhaustive et d’autres
pourront être rajoutés au fur et à mesure de l’utilisation du BIM, en fonction du besoin et
adaptés en fonction de la stratégie de l’entreprise. Seulement ces premiers faciliteront
l’implémentation du BIM sans avoir une liste trop importante qui complexifierait davantage
la chose.
Maintenant que nous avons vu les différents types d’outils et méthodes qui vont être
employés dans l’implémentation du BIM nous allons pouvoir passer à la partie suivante qui
traite des documents du BIM.
Dans cette partie nous allons plus ou moins détailler les documents internes du BIM qu’il
faudra rédiger. Ces documents qui sont propres à chaque entreprise seront amenés à évoluer
au fur et à mesure de l’évolution de l’entreprise dans ses projets BIM. Ils servent de
documents de références dans un projet interne BIM et montrent la bonne conduite à
adopter, dans le cas de projets full BIM il est évident que ce sont les documents du projet en
question qui sont à prendre en compte. Ces documents permettent également d’exprimer la
volonté de l’entreprise en termes d’objectifs BIM et comment elle va mettre en place des
actions pour atteindre ses objectifs.
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
La charte interne BIM est le document qui présente les enjeux généraux du BIM et qui
résume la stratégie employée par l’entreprise et présente les objectifs du BIM. Il est
également important d’expliquer le choix de ces objectifs afin de convaincre et de faciliter son
adoption plus facilement par les équipes de projet. C’est également le document permettant
de présenter les indicateurs généraux et pourquoi pas de positionner en annexe les résultats
de ces derniers. Ce document est bien évidemment voué à évoluer au fur et à mesure des
projets BIM permettant de s’affiner et d’être plus pertinent dans les propos. La charte peut
permettre de rappeler les définitions et vocabulaires liés au BIM afin de regrouper dans un
seul document les informations nécessaires en partant du plus large pour aller vers le plus
précis avec les autres documents qui vont suivre.
La charte interne BIM pourrait donc se présenter de la manière suivante avec les chapitres
comme suit :
La liste présentée ici des informations à intégrer dans la charte BIM n’est pas exhaustive et se
verra évoluer et s’adapter en fonction de chaque entreprise, cependant ces différents points
permettent d’avoir une base d’écriture.
La convention interne BIM quant à elle sert d’explication générale des cas d’usages en
réponses aux objectifs BIM mais également sert à présenter les différents outils qui vont être
mis en place. Dans ce document on va retrouver des informations concernant le nommage de
document, le dépôt des livrables sur la plateforme collaborative ainsi que l’arborescence des
fichiers à suivre. Les grandes étapes de la rédaction de la convention sont :
Comme nous avons pu le voir préalablement dans une précédente partie le protocole logiciel
explique les règles d’utilisations et bonnes pratiques des logiciels mais ne va pas pouvoir être
détaillé de façon importante ici car la diversité des logiciels est trop importante. Cependant
les grandes étapes qui devront être détaillées dans ce protocole sont :
II – Règles d’utilisations :
Il s’agit là de définir les règles d’usages du logiciel dans le but que le logiciel réponde à nos
besoins et de ne pas en devenir dépendant, notamment de préciser quand et comment
utiliser la partie BIM.
Le processus interne BIM est le résumé d’un projet BIM type et sert de référence sur son
déroulement en interne d’un projet. Le processus BIM se décompose en plusieurs étapes :
1 – Documents BIM : toute l’équipe de projet BIM prend connaissance des documents BIM
interne. La prise de connaissance de ces documents est une part non négligeable car cela va
permettre d’appréhender le projet, d’en comprendre ses objectifs BIM et donc des cas
d’usages qui vont devoir être déployés. Cela permet également de prendre en compte le
planning, les livrables, le nommage des documents, le niveau de détail en fonction de chaque
phase … Ceci, dans le but d’être informé et pertinent pour la réunion d’ouverture.
2 – Réunion d’ouverture : c’est une réunion qui concerne toute l’équipe projet qui va
intervenir en interne dans le projet. Cette réunion va permettre non seulement de pouvoir
aborder quelques points techniques au besoin mais surtout de convenir des outils et de les
adapter. Notamment la matrice RACI-Kanban pour convenir des différentes tâches et des
délais en fonction des livrables, de définir les rôles et responsabilités de chacun, … et tous les
autres éléments constitutifs de la matrice. C’est également l’occasion de convenir du stand up
meeting, de l’utilisation de la plateforme collaborative, de la fréquence des détections de
collisions …Et sans oublier, au besoin, si aucune maquette architecte n’est fournie de définir
les besoins en terme de modélisation en fonction des différents domaines d’activités
concernés et ainsi de choisir la personne en charge de cette maquette support.
Vous l’aurez bien compris cette réunion est importante et permet de définir tous les éléments
impactant le reste du projet. Pour autant afin que la réunion soit efficace elle doit être animée
par une personne précise afin de recadrer et recentrer la réunion en cas de dérive. Cette
personne peut être dans un premier temps le BIM manager ou bien le responsable du projet.
3 – Lancement du cycle projet : le terme cycle est volontairement employé car cette boucle va
être répétée autant de fois que nécessaire en fonction de la complexité et taille du projet.
L’ordre des tâches sera variable en fonction de ce qui aura été défini dans la réunion
d’ouverture mais on peut énumérer les grandes étapes : Stand up meeting – travail
collaboratif avec l’échange d’information – modélisation en suivant les informations des
documents BIM et en se servant de la maquette architecte en fond de plan – détection des
collisions et mise à jour, qu’il s’agisse des contrôles intermédiaires ou finaux et faire des
retours en fonction des tests. Et ensuite une fois que les modifications à apporter ont été
transmises on recommence le cycle jusqu’à ce que la modélisation soit terminée et correcte.
6 – Mise à jour : la mise à jour des documents provient directement des discussions de la
réunion de fermeture et peut concerner : les documents internes BIM – les indicateurs ou
suivi de ces derniers – les outils – les processus. Ceci, dans le but d’une démarche
d’amélioration continue.
7 – Satisfaction client : Il est important d’évaluer la satisfaction client car les bénéfices du
BIM doivent bien évidemment être constatés en interne mais doivent également satisfaire les
clients ce qui pourra les fidéliser, pour ce faire une enquête satisfaction client devra être
réalisée sur chaque client et ce qui permettra d’en tirer des axes d’amélioration pour le
processus interne BIM.
8 – Audit interne : l’audit interne est présenté en dernier point du processus même si ce
dernier peut être positionné entre parenthèse car il ne sera pas réalisé sur chaque projet.
Cependant il s’agit d’un élément important au niveau des indicateurs et de réajustement des
documents internes BIM c’est pourquoi il ne faut pas le négliger.
Ne pas oublier de rester Agile et donc de reporter régulièrement ses actions au client afin de
pouvoir valider ou réajuster son travail au fur et à mesure.
Voici une carte mentale résumant le processus BIM, le matérialiser sous forme de diagramme
permet une meilleure intégration de ce dernier et une meilleure approbation.
Nous avons vu dans cette partie tous les documents internes liés au BIM que doit développer
une entreprise afin de bien déterminer son cadre d’actions du BIM et de servir de fil
conducteur et de référence pour les employés.
Dans aucun guide méthodologique que nous avons pu voir dans l’état de l’art ne mentionnait
la réalisation de ces documents internes BIM, pourtant on se rend bien compte de leur
importance et intérêt car ils servent de cadre et de référence pour les projets BIM internes, et
permet d’instaurer la discipline et les habitudes nécessaires pour les futurs projets full BIM.
Une fois toutes ces étapes réalisées un premier projet pilote peut-être mené afin de tester les
documents, outils et indicateurs qui ont été mis en œuvre.
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
Pour le premier projet pilote le choix de l’équipe est primordial car il va donner le cap et
l’ambiance sur le BIM au sein de l’entreprise c’est pourquoi la sélection d’une équipe motivée
et proBIM est nécessaire. L’idéal pour prouver l’utilité du BIM et convaincre les employés les
plus réticents est de mener en parallèle du projet BIM, le projet en traditionnel. Certes le
double de ressources humaines sont nécessaires mais cela permet de convaincre et de
comparer sur un même projet. Le nombre de personne à sélectionner dépend bien
évidemment du type de projet qui sera choisi.
Tout le processus BIM, documents, outils et indicateurs sont en phase de test. Pour ce projet
pilote il y aura forcément des points négatifs qu’il faudra relever afin de pouvoir les améliorer
et d’être plus efficace. Ces problèmes ne doivent pas atteindre la motivation des équipes car
au contraire grâce à eux, et à ce projet pilote l’ensemble de la démarche BIM pourra être
amélioré.
Le choix du projet qui va servir de pilote est également important car pour un premier projet
il ne faut pas qu’il soit trop conséquent afin de ne pas s’y perdre ou de paniquer pendant la
réalisation de ce dernier et de tomber dans les travers de faire machine arrière et de
reprendre les habitudes du projet traditionnel. L’idéal est qu’il s’agisse d’un projet de
construction ou d’extension, sachant qu’un projet incluant de la rénovation ou un contact
avec un bâtiment existant va demander d’autres compétences au niveau du BIM, c’est
pourquoi il est plus judicieux de choisir un projet de construction simple et de pas trop
grande envergure s’agissant du premier, puis de monter progressivement en complexité.
Une fois le projet et l’équipe sélectionnée il s’agit d’appliquer le processus BIM comme nous
avons pu le voir et de suivre son évolution de très près afin de pouvoir en tirer les
informations importantes pour la réunion de fermeture et pour l’évolution du processus et de
tous les documents.
Les indicateurs ont comme intérêt de servir de pilote des projets et permettent d’évaluer le
bon déroulement d’un projet et servent de support de comparaison pour l’évolution des
projets. Les retours d’expériences et impressions des employés qui sont les premiers
utilisateurs des processus est essentiel car ils impacteront directement l’ambiance et
l’implication des autres employés dans le BIM.
Cette dernière partie traite et conseille quant au choix pour le projet pilote ainsi que son
équipe, car ce premier projet influencera de façon conséquente l’avis des employés sur les
projets BIM.
La fin de l’implémentation du BIM ne s’arrête pas à cette partie mais il s’agit d’un cycle sans
fin que nous allons recommencer à l’infini afin de tendre vers la perfection et de l’améliorer
au fur et à mesure des projets. Comme nous avons pu le voir entre le moment où l’entreprise
entre dans la première phase et au commencement du projet pilote le temps est long, mais
c’est un temps nécessaire afin de préparer le terrain du projet BIM. Bien évidemment cette
durée va varier d’une entreprise à l’autre en fonction de ses capacités, de ses ressources…
- Technique : avec l’utilisation des logiciels, le respect des protocoles écrit qui peut se
vérifier notamment lors des détections de collision, cela permet d’avoir une première
approche si les logiciels sont utilisés correctement.
- Organisationnel : au niveau organisationnel cela peut s’évoluer avec la matrice CMMI
[39] si l’entreprise évolue dans cette matrice, mais également grâce au niveau de
maturité BIM que l’on peut évaluer régulièrement avec les matrices BIMétric [40]. La
bonne évolution des projets BIM peut également se faire avec la matrice multicritère
qui permet d’avoir une vision globale en choisissant les critères souhaités à suivre.
- Humaine : avec l’implication des employés qui peut s’évaluer par la participation et
l’utilisation des différents outils mis en place avec leur considération envers ces
derniers comme par exemple le stand up meeting, la matrice RACI-Kanban.
Effectivement cet aspect est difficile à évaluer concrètement et demande plus de la
perception sur l’implication de chaque employé.
- Economique : cette partie peut servir de jugement au niveau des projets BIM comparé
aux projets traditionnels, il s’agit de savoir si les projets BIM ont réellement un intérêt
économique pour l’entreprise ou à partir de quand ils ont un intérêt.
De manière générale le suivi se fait à la fin de chaque projet avec la réunion de fermeture et le
retour d’expérience. Il est difficile de juger de l’implantation il s’agit plutôt de vérifier son bon
avancement car l’objectif est l’amélioration et donc faire toujours mieux et pas de se
contenter si oui ou non le BIM est implémenté.
Ici se clôture la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation qui pourra bien
évidemment être améliorée au fur et à mesure des retours d’expériences des entreprises et
pour ce faire l’implémentation au sein du groupe ECADE va permettre d’avoir un premier
retour quant à la pertinence de cette dernière.
La méthodologie d’implémentation qui est présentée ici est décomposée en plusieurs grandes
parties dont certaines n’ont pas pu être traitées du fait de leur spécialisation en fonction des
entreprises.
Voici un schéma qui reprend, pour illustrer les points ci-dessus, les grandes parties de la
proposition de la nouvelle méthodologie d’implémentation.
Cette méthodologie ne se veut pas parfaite et applicable dans toutes les structures, car en
fonction de l’entreprise il va falloir faire preuve d’adaptabilité. Cependant cette nouvelle
méthodologie vous propose une implémentation douce et de nombreux outils afin d’atteindre
les objectifs BIM. Ne perdez pas à l’esprit que l’implémentation pour qu’elle soit correcte peut
prendre 2 – 3 ans, ne soyez donc pas trop exigeant avec vous-même mais ayez des objectifs
atteignables avec vos ressources.
1. Prérequis entreprise :
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
Sachant que le groupe a juste le niveau requis proposé pour envisager une implémentation du
BIM cela sera d’autant plus compliqué car d’une part la démarche BIM en elle-même
perturbe déjà les habitudes de travail des équipes. De plus on va devoir mettre en place des
indicateurs et suivre l’évolution des projets ce qui risque de créer des réticences de la part de
certaines personnes qui vont certainement se sentir espionnées quotidiennement alors que
ceci n’est pas le but. C’est pourquoi, malgré toute la technique développée dans une
démarche BIM, il ne faut pas mettre à l’écart les côtés humains et managériaux qui sont
primordiaux.
Après avoir échangé avec la direction quant aux besoins du BIM et avoir expliqué qu’au vu de
la structure du groupe, cette transition sera longue. La direction est prête et volontaire pour
se lancer dans cette démarche tout en me soutenant et me donnant les moyens pour y arriver.
Ceci passe également par cette formation en mastère afin d’acquérir les compétences
nécessaires pour la mise en place du BIM.
Cette première partie qui servait d’auto-évaluation pour l’entreprise étant complètement
favorable pour le groupe ECADE, nous allons donc continuer la méthodologie avec l’étude
préliminaire et connaissance de base.
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
Pour cette première étape j’ai décidé d’allier l’étude personnelle des employés avec l’étude
BIM via un questionnaire. Ce questionnaire a été réalisé à distance car les entreprises sont
encore sur des sites différents, un entretien individuel aurait été préférable car cela permet
d’avoir un meilleur échange et de meilleures confidences des personnes. (Voir questionnaire
en annexes page 121).
Pour l’étude du niveau de maturité BIM je n’ai pas utilisé l’outil BIMétric. Etant donné que le
groupe est débutant au niveau du BIM et ne le pratique pas encore cet outil n’est pas adapté
et pas représentatif, cependant il pourra servir d’outil pour l’évaluation du niveau de maturité
du groupe.
L’étude préliminaire a été réalisée via un seul questionnaire comportant deux parties
distinctes, la première personnelle afin de ‘‘mettre à l’aise’’ et la deuxième sur le BIM.
Grace à ce questionnaire on a pu voir qu’une partie non négligeable des employés sont
attachés, soit à leur logiciel car ils le connaissent et le maîtrisent, soit à leur environnement
de travail. Cependant on peut également voir que la plupart ne sont pas opposés à travailler
en équipe. Certains points, comme l’attachement au logiciel, sont des éléments négatifs car il
s’agit de personnes qui pourront être réticentes aux changements.
Côté BIM on a aussi pu se rendre compte qu’effectivement il s’agit d’un sujet complétement
nouveau pour la plupart, mais qui suscite de l’intérêt et de la curiosité, ce qui est positif.
En réalisant quelques statistiques on constate que seulement 15,4% d’entre eux disent avoir
déjà réalisé un projet BIM. Et aucun d’entre eux ne sait réellement définir la collaboration
malgré que chacun ait sa petite idée.
Cette étude conforte le fait que toutes les connaissances de bases doivent être communiquées
à tous afin que le socle référentiel soit commun.
Afin de passer les connaissances au sein du groupe ECADE nous avons choisi de conserver le
principe des BIMletters. Etant donné que les entreprises ne sont pas encore sur le même site,
ce format permet de véhiculer facilement l’information.
Après avoir diffusé plusieurs d’entre elles (voir en annexes page 123) je me suis aperçue que
ce simple format n’était pas suffisant pour la bonne compréhension du sujet, en effet
plusieurs notions du BIM semblent complexes au premier abord. C’est pourquoi j’ai décidé de
faire une relecture de ces BIMletters lors de petites réunions où chaque réunion reprend une
BIMletter afin de l’expliquer clairement et de permettre à tous de poser les questions pour
une maîtrise du sujet. Cependant cela ne sera réalisé que lorsque les entreprises seront sur le
même site, pour une simplicité de gestion, le déménagement sur le nouveau site est prévu fin
2020. Ces revues BIMletters pourront donc rapidement être mises en place. De plus ces
réunions de travail permettront et obligeront chacun de prendre en compte la notion
abordée, car il est certain que tout le monde ne lit pas systématiquement toutes les
BIMletters, ce qui fait une faille de ce format de communication. Pourtant nous ne voulons
pas mettre en place de suivi plus poussé afin de ne pas effrayer les équipes.
base :
Le format retenu de la BIMletter reçoit des retours positifs quant à son format ludique et
attrayant mais n’est pas suffisant et nécessite des informations complémentaires pour
beaucoup car des notions complexes sont abordées. Pour pallier à ce manque, des réunions
de revues des BIMletters ont été retenues afin d’expliquer de vive voix, à tout le monde, le
contenu des BIMletters.
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
La première étape fut de recenser tous les logiciels présents dans le groupe, et ils sont
nombreux car chaque entreprise a des logiciels différents qui varient en fonction des besoins
métiers. Un schéma a été réalisé afin de lister les logiciels utilisés, précisant l’utilité et le
domaine d’activité, afin d’en simplifier la compréhension (voir en annexes page 126).
Certaines personnes sont seules à utiliser un logiciel, le raisonnement est en train de se faire
pour ces dernières afin de supprimer ce logiciel monopersonne et de mettre les utilisateurs
concernées sur d’autres logiciels. L’objectif est, dans un premier temps de conserver tous les
logiciels (sauf ceux utilisés par une seule personne) dans un but économique car ces derniers
peuvent accomplir les demandes en BIM mais également, pour ne pas trop bouleverser d’un
coup les habitudes des employés. Puis au fur et à mesure nous verrons dans l’utilisation si les
logiciels correspondent au besoin du BIM.
Dans l’implémentation du BIM je suis actuellement dans cette phase de logiciel et moyens
matériels car c’est une phase qui demande du temps de recherche et de réflexion. Les
personnes qui changeraient de logiciels évolueront sur Révit car il s’agit d’un logiciel présent
en entreprise, mais qui n’est pas utilisé. Cependant Revit peut offrir de nombreuses
possibilités, car pour certains marchés privés, la modélisation sur Révit est exigée. La
maîtrise de ce logiciel serait donc un atout.
Comme expliqué plus haut, les logiciels seront tous conservés dans un premier temps afin de
faire une phase test avec leurs possibilités dans le BIM. Ils le seront tous exceptés ceux qui
sont utilisés uniquement par un seul utilisateur.
La recherche de logiciels complémentaires est plutôt minime puisque nous avons décidé de
conserver dans un premier temps ceux présents en entreprises. Cependant nous avons besoin
de certains modules complémentaires afin que la démarche BIM puisse être appliquée. Par
exemple pour Devisoc de Soc Informatique, qui est un logiciel de rédaction de pièces écrites,
propose un module BIM intitulé JustBIM. Ce dernier permet de visualiser la maquette dans
un viewer (les fonctionnalités sont sensiblement les mêmes que tous les viewers) cependant
ce dernier est relié à Devisoc ce qui permet d’extraire automatiquement toutes les quantités.
Cette fonctionnalité est fort intéressante car garante d’un gain de temps conséquent (à
condition que la maquette soit modélisée correctement). Il s’agit donc d’un des modules que
je conseille à l’acquisition pour le développement du BIM. Cependant ces logiciels seront
intégrés dans un second temps, le premier est déjà de mettre en place les prémices du BIM.
D’autres logiciels doivent être sélectionnés comme les logiciels de détection de clash afin de
permettre d’identifier des collisions qui auront lieux entre les maquettes.
Hors les modules que proposent les éditeurs de logiciels nous devons choisir le type de
plateforme collaborative qui devra être utilisé en interne (lorsque des projets BIM sont
réalisés uniquement en interne). Pour le moment ma décision finale n’est pas encore prise
mais sont retenus en :
- Kroqui avec son viewer EveBIM qui devrait être intégré dans la plateforme dans les
prochaines mises à jour, car c’est la plateforme qui est soutenue par le plan BIM 2022. Je la
trouve plutôt complète car elle permet un réel échange grâce à ces différents chats et espaces
de stockages de données et ses paramètres de personnalisations.
- BIMplus par Nemecheck, soit Allplan, car il permet des petites détections de collisions.
- Trimble connect car sa prise en main est simple et rapide.
Cependant sur BIMplus et Trimble connect aucun espace de chat n’est disponible hormis
pour les BCF, ce qui me dérange … C’est pourquoi mon choix n’est pas encore totalement fixe
pour le moment. Dans un premier temps mon choix se portait sur une plateforme gratuite, ce
qui permettrait de s’habituer à son utilisation mais surtout de définir clairement les besoins.
Une fois ces dernières définies nous regarderons les solutions proposées par les plateformes
payantes, avec les fonctionnalités particulières qu’elles proposent.
La plupart des ordinateurs ont une capacité suffisante pour les logiciels de modélisation,
pour ceux qui ne l’ont pas, ils seront remplacés lors du déménagement fin 2020. La personne
en charge du parc informatique mène de cette étude dans le cadre du déménagement du
personnel.
Les décisions dans cette partie ne sont pas encore définitives et ne le seront pas dans
l’immédiat. Cependant les décisions les plus importantes ont malgré tout été prises : dans la
mesure du possible les logiciels présents en entreprise seront conservés.
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
Etant donné que les choix des logiciels ne sont pas encore retenus, le planning de formation
ne peut être réalisé pour le moment. Cependant j’aimerais effectivement que des formations
de mise à jour de connaissance des logiciels soient effectuées en même temps que les
modules BIM car, les versions et fonctionnalités évoluent, cela permettra de faire un petit
rappel. Pour ce faire des arbitrages seront menés : est ce que tout le monde est formé ? ou
seulement un échantillon ? qui transmettra les connaissances aux autres ensuite ? Ces
réponses dépendront également des prix des formations. Durant les formations je veux
également profiter du temps avec le formateur pour déterminer les paramètres de réglages
d’import et export IFC ce qui me permettra de les transcrire dans les protocoles BIM.
Pour ce qui concerne la passation des connaissances les formations en interne seront
organisées de façon régulière. Comme on a pu le voir plus haut, les premières reprendront les
sujets abordés dans les BIMletters afin de les clarifier, puis d’autres sujets pourront être
développés tel l’utilisation de la plateforme, ou encore l’explication des outils retenus.
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
Puisque les deux parties précédentes ‘‘3 – Logiciels et moyens matériels’’ et ‘‘4 – Planning de
formation’’, ne sont pas terminées il n’est pas possible pour l’instant de réaliser une étude
budgétaire complète. Lorsque j’ai pris contact avec certains éditeurs de logiciels ces derniers
m’ont communiqué les coûts des modules et des formations, mais ni les modules ni le
nombre de personnes à former ne sont encore déterminés, c’est pourquoi cette partie ne peut
être présentée pour le moment.
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
(39) – Evolution des étapes de la carte mentale de la proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation
La rédaction de la suite documentaire du BIM est en cours, pour le moment seule la charte
est finalisée, mais elle doit encore être revue et validée. Il s’agit de la première écriture qui
propose le cadre de référence, je vous invite à la consulter en annexe page 127.
La rédaction de la convention BIM est en cours, durant la rédaction de cette dernière qui
pose le plan d’action de la stratégie BIM je me suis rendue compte qu’une réunion
supplémentaire devait être ajoutée pour les prises de décisions générales liées aux BIM mais
également pour mettre à jour le tableau ABV+ qui définit les besoins en informations de
l’entreprise. Car ce tableau ne sera pas à mettre à jour à chaque réunion d’ouverture (sauf
besoin spécifique) c’est pourquoi il est important de clarifier ce point.
La rédaction de tel document est une tâche importante, et pas des moindres, car chaque
information transmise doit être correcte et cohérente avec la stratégie de l’entreprise, et ce
qu’elle va mettre en œuvre pour y arriver. Plusieurs relectures et échanges avec la direction
sont nécessaires.
Nous pourrons également avoir un retour des employés dès que ces informations seront
diffusées.
La 1ère étape est terminée et validée, la 2ème est encore en cours de déroulement puisque la
transmission des BIMletters n’est pas terminée. Puis des réunions de revues des BIMletters
ont été programmées. L’étape 3 est encore en cours et par conséquent les étapes 4 & 5 ne
peuvent être finalisées. L’étape 7 a seulement été entamée, elle doit être revue et validée par
la direction.
Les prochaines actions à mener pour l’implémentation du BIM dans le groupe ECADE, via la
proposition d’une nouvelle méthodologie d’implémentation sont :
3 – Conclure et confirmer le choix des logiciels, ceux conservés, les modules rajoutés et les
nouveaux à acquérir.
4 – En découler le planning de formation en fonction des besoins et définir qui sera formé et
quand, pour les mises à jour des connaissances de logiciels mais également pour
l’apprentissage sur les nouveaux modules ou nouveaux logiciels.
5 – Faire le calcul budgétaire en fonction des choix sélectionnés dans les étapes 3 & 4, l’étude
budgétaire peut également être réalisée en parallèle des deux étapes précédentes afin
d’orienter les choix.
7 – Continuer et finir la rédaction des documents internes.
8 – Tester cette première ébauche d’implémentation et améliorer les éléments mis en place
grâce aux retours d’expériences de ce premier projet.
L’implémentation du BIM n’en est qu’à son début et il y a encore un grand chemin à
parcourir. Dans un premier temps, beaucoup de travail m’attend avant de pouvoir réellement
se lancer dans le BIM. Cette implémentation n’est pas anodine, mais plutôt conséquente, ce
qui j’espère permettra une pérennisation et une meilleure réussite de cette dernière.
Cependant je peux déjà en conclure que ce début d’implémentation aura suscité l’intérêt et la
curiosité de mes collègues afin de savoir où cela en était et quand on pourra commencer. Le
temps de préparation est primordial afin de pouvoir réaliser un premier projet BIM avec des
outils et des connaissances ce qui augmente de manière considérable son taux de réussite.
Pour conclure dans un premier temps de manière générale sur l’ensemble de cette thèse
professionnelle, ce fut une expérience très agréable et enrichissante malgré que cette année
soit toute particulière. En effet l’année 2020 a été perturbée dans tous les secteurs d’activité
par la crise sanitaire liée au virus du Covid 19. Evidemment cette période de crise et plus
particulièrement de confinement ont remis en cause les plans de développement initial du
BIM, on peut remarquer que malgré que le numérique fut le centre des outils de travail (et
qu’on s’est rendu compte que cela marche plutôt bien) de manière générale le BIM n’est plus
devenu la préoccupation première des entreprises. Pour ma part mon activité bois s’est
développé et a donc réduit considérablement mon temps destiné à l’application de ma
proposition de méthodologie. De ce fait l’implémentation n’est pas autant avancée que ce
qu’elle aurait dû être, et le BIM est passé pour beaucoup d’entreprises en second plan. J’ai la
chance de pouvoir continuer mes activités BIM malgré cette crise sanitaire. Outres les effets
négatifs sur la santé et sur les finances, cette période difficile et particulière nous a permis de
nous rendre compte des possibilités technologiques qui sont en notre possession et que le
travail à distance fonctionne. Ce qui est également l’une des forces du BIM et qui doit être
mis en avant afin d’être encore plus efficace et de servir de tremplin pour les entreprises pour
adopter une telle démarche.
Concernant l’apport personnel du travail sur cette thèse professionnelle, cela m’a permis de
conforter les bases acquises grâce à cette année de mastère et aux différents intervenants,
mais cela a également d’autant plus poussé ma curiosité et mon implication dans le BIM. Ce
document, fruit de longues heures de recherches, de réflexions, de discussions et de
rédactions m’a permis de grandir et j’en ressors avec une vision plus analytique et une prise
de recul plus importante sur le fonctionnement de notre société économique.
Cette année de formation m’a confortée dans mon choix d’évoluer professionnellement dans
le BIM et d’être actrice de cette transition. Grâce à mon entreprise d’accueil je suis libre de
tester complètement ma méthodologie d’implémentation ce qui me permettra d’avoir un réel
retour concret sur sa qualité et ses perspectives d’amélioration. Malgré que l’implémentation
ne soit pas achevé je vais continuer à suivre cette méthodologie et l’ajuster au moment venu,
au besoin afin d’une part la tester et d’autre part pour répondre aux attentes du groupe
ECADE. Cependant durant mon travail sur le BIM j’ai pu me rendre compte qu’il est
important de garder le fil directeur afin de ne pas se laisser submerger par les informations.
La remise en question est constante et l’amélioration inévitable.
Une fois le BIM implémenté et les premiers acquis faits sur le déroulement des projets via
cette démarche je souhaiterais allier encore davantage vers la démarche qualité en prenant
exemple sur les normes ISO 9001 et ISO 19011. Ceci dans le but d’avoir un contrôle constant
sur le BIM et la qualité de ce dernier et ainsi il serait complètement maîtrisé.
Le déploiement et l’utilisation du BIM n’est qu’à ses débuts, tout reste à construire et à
imaginer, le sujet de cette thèse professionnelle en fait partie. Grâce à cette thèse
professionnelle j’espère avoir pu répondre ou du moins aider mes confrères qui se trouvent
dans la même situation que j’ai été avant ces recherches et j’espère avoir pu répondre à leurs
attentes afin que l’implémentation du BIM ne soit plus un obstacle à son déploiement et son
utilisation mais également à sa pérennisation.
1. Questionnaire sondages :
« Le plus dur quand on veut implémenter le BIM dans une entreprise c’est de convaincre les
autres de l’intérêt de la chose. Il faut vraiment leur montrer des cas concrets d’application,
faire quelques tests sur un chantier où on fait une étude tradi et à côté on fait une étude en
BIM, pour leur montrer la différence, le gain de temps, le quantitatif. »
« Si on raisonne sur la partie BIM l’objectif c’est que ce soit quand même les logiciels qui
correspondent à nos habitudes de travail et pas que nos habitudes de travail s’adaptent aux
logiciels et pour ça il faut comprendre les habitudes de travail de la société. »
« Les deux points pour moi qui sont importants si on veut implémenter le BIM c’est d’une
part la connaissance bâtiment, du domaine d’activité […] avoir un minimum de culture après
on apprend sur le tas. Et avoir aussi un minimum de connaissance logiciel, après ça vient au
fur et à mesure. »
« Il ne faut pas, comme certaines entreprises se dire aller hop on passe au BIM, elles se
forment et après elles se ferment. Le problème c’est que ça je trouve que c’est la mauvaise
méthode des retours que j’en ai eu, parce que justement de faire ça déjà ça a un coût il faut
former tout le monde. Et puis au début on est dans le feu de l’action et d’un coup on se dit
merde c’est l’EXE il faut sortir les études rapidement et on trouve qu’on perd du temps avec
les logiciels de modélisation ce qui est normal puisqu’on ne les maîtrise pas et du coup très
rapidement les entreprises revenaient aux méthodes traditionnelles et ils se disent qu’ils
avaient formé tout le monde mais que ça ne marchait pas. Pour moi j’estime que la bonne
méthode c’est de former une ou deux personnes et que ces personnes là fassent les mêmes
projets que d’autres en parallèle histoire de monter un gabarit, monter un protocole BIM en
interne. La transition chez nous par exemple s’est faite en trois ans on n’est pas passé de tout
ou rien tout de suite du jour au lendemain. C’est vraiment une transition sur le long terme et
je pense que de faire un petit pôle recherche et développement BIM par exemple je pense que
c’est ce qu’il y a de plus enrichissant et de plus prometteur en tout cas des retours que j’ai eu
lors de différents échanges. »
Donc c’est comme cela que vous avez implémenté le BIM dans votre entreprise en formant
des gens progressivement, en faisant les projets en parallèle et petit à petit vous avez
intégré plus de monde jusqu’à ne faire plus que du BIM ?
« On est encore en méthode de transmission et il y a encore certaines choses que l’on fait de
manière traditionnelle, mais oui en gros c’est comme ça que j’ai procédé. Donc au début je
faisais les projets en parallèle pour montrer aussi le potentiel puis j’ai aussi fait des projets
ponctuels intégralement avec la maquette numérique et déjà juste la 3D ça aide aux gens à
comprendre la chose, puis on a eu un projet full BIM qui nous a beaucoup formé, on a passé
beaucoup de temps dessus, puis petit à petit j’ai réalisé le premier gabarit de la société avec
un an un an et demi de recul pour automatiser certaines tâches. Puis j’ai pris un alternant qui
m’a pas mal aidé et on a vraiment pu développer le gabarit, on a fait un protocole en interne
qui explique comment fonctionne le gabarit et comment on procède pour modéliser, et
J’étais aussi un peu partie sur le fait d’y aller doucement pour l’implémentation et pas tout
brusquer du jour au lendemain, mais c’est vrai que je ne pensais pas que ça pouvait prendre
autant de temps.
« Une transition correcte, avec toutes les sociétés que j’ai pu côtoyer qui sont parties de rien
et qui se sont mises au BIM pas les sociétés qui ont commencé directement avec le BIM,
souvent c’est une transition qui dure deux ou trois ans. On peut difficilement faire moins,
après oui si on met les moyens en un an on fait une transition ça se fait, mais j’estime qu’elle
sera plus bâclée qu’autre chose, après si ça se trouve ça peut très bien marcher aussi. Même
au niveau rentabilité, on ne va pas se le cacher mais le BIM a un coût au niveau formation,
matériel, logiciel et c’est difficilement rentable avant 3 ans. C’est aussi difficile à chiffrer les
bénéfices du BIM, c’est facile de se rendre compte du gain de temps mais à mettre les prix en
face c’est vraiment difficile. Et nous on ne l’a pas encore fait parce qu’on se rend compte que
le temps global il est pareil, en fait le temps d’étude il est augmenté mais le temps de travaux
il est diminué. D’un point de vue bureau d’étude ça fait plus de boulot mais au contraire d’un
point de vue chantier ça a un gain et c’est ça qui est compliqué quand on est en corps d’état
séparé, car ils se renvoient la balle et se demandent pourquoi moi je travaillerai plus pour
l’autre alors que moi ça ne m’apporte rien, c’est encore les freins au niveau du BIM. »
J’ai vu sur votre site internet les différents logiciels BIM que vous utilisez, est ce que c’est des
logiciels que vous utilisez avant de mettre en place le BIM ou bien vous les avez choisis pour
le BIM ?
« Nous on utilise Révit de chez Autodesk c’est vrai que je l’ai découvert pendant ma
formation, et ils ont réussi à prendre le lead sur le marché donc je le connaissais déjà, mais il
est très polyvalent surtout pour nous car notre cœur de métier c’est quand même le chantier.
C’est un logiciel qui permet de tout faire contrairement aux autres logiciels qui sont très
orientés. Nous il nous fallait un logiciel polyvalent d’où le choix de Révit. »
J’ai vu sur votre site internet que vous utilisez également des logiciels de CAO/DAO donc
c’est pour les projets que vous ne menez pas en BIM, c’est bien ça ?
« C’est ça, après il faut également avoir les logiciels de base comme Autocad qui vont
permettre de faire rapidement des croquis, prendre les informations sur les DWG. Nos
projets Gros œuvre sont gérés 100% en interne car même quand on reçoit des plans PDF,
DWG, IFC on refait notre modèle en interne et l’objectif est de faire de 100% également sur
les projets Tout Corps d’Etat pour 2020-2021 car en 2019 on était à peu près à 70% des
projets TCE gérés en BIM.»
Comment choisissez-vous les projets que vous allez faire en BIM et non ?
« Déjà à la demande du client, s’il a une demande par rapport au BIM, sinon ça dépendra
principalement de notre planning de charge et des besoins, mais on fait en sorte d’avoir une
maquette pour quasiment tous nos projets si on peut. Après ça dépend également du
planning de charge de chacun, de l’urgence et de la complexité des projets, plus ils sont
compliqués plus on va s’orienter vers de la maquette numérique. Des projets full BIM on ne
va pas se voiler la face on en a un ou deux par année, après il faut développer l’intérêt dans la
société et développer le BIM en interne dans un premier temps. »
Je pensais faire développer dans un premier le BIM en interne des entreprises afin d’être
prêt lorsqu’il y aura des projets full BIM et pouvoir livrer des maquettes qui soient nickel.
« Le plus important c’est de faire son réseau, le BIMworld, les petits événements il faut y aller
ça nous permet d’avoir des contacts. Ce qui nous permet d’avoir des points de vue différents
et de découvrir de nouvelles choses. Souvent on dit que le BIM c’est pour les gros groupes
mais ce n’est pas forcément les plus développés, le BIM est accessible à tous. »
Est-ce que vous avez rencontré des freins pendant l’implémentation progressive du BIM ou
pendant son utilisation et quels sont-ils ?
« Les principaux freins c’est le manque de main d’œuvre qualifiée, il est possible de les
former en interne dans ce cas il s’agit de les convaincre mais ce n’est pas forcément le
problème et après il y a un coût au niveau matériel (équipement informatique car on se rend
compte qu’il faut des ordinateurs plus puissants) mais aussi au niveau logiciel. Mais
personnellement j’ai rencontré deux freins principaux c’est quand vous travaillez dans des
projets full BIM de trouver des acteurs qualifiés car il n’y en a pas beaucoup qui vont être
capable de vous fournir une maquette correcte. Et l’autre part c’est quand on veut embaucher
des gens, sur le marché il y a une quantité industrielle de BIM manager qui sortent de l’ESTP
Paris, par contre les BIM modeleur ça ne court pas les rues et c’est vraiment compliqué d’en
trouver. Et pour le moment c’est le gros frein qu’il y a ça fait 6 mois que je cherche à
embaucher un BIM modeleur que j’ai reçu une trentaine de candidatures mais la plupart c’est
des BIM managers, BIM coordinateurs, des architectes, des ingénieurs. Trouver des
techniciens modeleur c’est compliqué et c’est ça qui freine le développement du BIM, de
trouver la main d’œuvre, ou alors il faut la former, trouver des jeunes qui sont motivés et il
n’y en a pas beaucoup car j’interviens à l’IUT de Chambéry et sur 60 étudiants s’il y en a deux
qui veulent devenir BIM modeleur c’est beaucoup. Ils veulent tous faire conducteurs de
travaux. »
Au niveau de l’interopérabilité pour vous ce n’est pas un frein finalement ? Car vous faites
vos maquettes en interne, donc…
« Oui c’est ça à partir du moment où on fait nos propres maquettes on n’a pas de freins, […]
après c’est sûr que quand nous on reçoit une maquette IFC c’est un gain de temps car ça nous
fait un fond de plan en 3D donc c’est mieux qu’un fond de plan DWG et le top du top c’est
quand on reçoit une maquette Revit là c’est le Graal. »
Parce que du coup-là vous l’utilisez directement et vous la modifiez ?
« C’est ça, en fait on prend la maquette on charge les normes de nos gabarits à l’intérieur et
on l’adapte avec notre protocole de modélisation, avec notre propre codification comme ça en
étude derrière ils savent que tel type de mur c’est tel prix. »
Pour vous, quels sont les bénéfices du BIM ? Il y a le gain de temps que vous avez cité plus
tôt mais est-ce que vous avez remarqué d’autres choses comme plus de motivation,
d’enthousiasme de vos équipes ?
p
« Le logiciel parfait n’existe pas, après il y a des compromis à trouver »
Si vous aviez des points à améliorer dans vos projets BIM quels seraient-ils ?
Est-ce que vous êtes satisfait de la collaboration qu’il y a au sein de vos équipes de projets
BIM ?
« Ça peut toujours être mieux, en tout cas en interne ce n’est pas toujours évident mais le
BIM manager a le rôle de rassembler, notamment avec les synthèses et c’est quelque chose
qui se perdait avec le temps et avec un support un peu plus utile qu’est la maquette
numérique. On n’aura pas la parole tout le long de la réunion, car comme on gère beaucoup
de projet on ne les maîtrise pas en profondeur mais oui effectivement notre rôle est
également de mettre du lien entre les acteurs. »
Est-ce que vous avez une charte interne qui explique la stratégie BIM de l’entreprise ?
« Oui, c’est un document qui a été réalisé avant mon arrivée et qui est remis à jour
régulièrement avec des réunions. On a également fait des fiches tutorielles qui expliquent les
bonnes pratiques. »
12
La première partie I - Définitions et notions du BIM est composée de 3 sous parties qui ont
été reprise de la présentation de la thèse professionnelle partie I – Etat de l’art, c’est pourquoi
je ne vais pas vous les réintégrer ici.
La deuxième partie II – L’entreprise et son adoption du BIM : définitions, objectif et suivi est
décomposée en deux sous parties, dont la première qui concerne la présentation de
l’entreprise vous a également été présentée dans la partie Présentation du groupe de cette
thèse professionnelle c’est pourquoi je ne l’ai pas réintégré en annexe.
Je vais donc vous joindre la partie 2 Adoption d’une stratégie BIM, objectif et suivi ainsi que
la partie III – L’entreprise et ses documents BIM : présentation des documents.
Les annexes ne seront pas non plus présentées puisque le glossaire ainsi que les BIMletters
sont déjà présents en annexe dans cette thèse professionnelle.
ESQ : Esquisse
EXE : Exécution
MS : Mastère spécialisé
PRO : Projet
Audits : Expertise professionnelle effectuée par une personne compétente qui émet un
commentaire et contrôle l’application de normes, processus mis en place par une entreprise
BCF : Bim Collaboration Format ; format dédié à l’échange de commentaires autour d’une
maquette numérique
Cahier des charges BIM : Document établi par le maître d’ouvrage traduisant ses objectifs
BIM pour un projet particulier
Chartes BIM : Document établi par le maître d’ouvrage et traduisant sa stratégie BIM pour
son patrimoine
Convention BIM : Document établi par la maîtrise d’œuvre en réponse au cahier des
charges BIM expliquant la stratégie adoptée pour atteindre les objectifs
Formats fermés : Format de logiciel natif compatible uniquement avec le logiciel source ou
d’autres dans le cas ou des parelles ont été créées.
Formats ouverts : Format de logiciel compatible et lisible par tous les autres, facilitant la
collaboration
Guide : Ouvrage qui contient des renseignements classés sur tel ou tel sujet.
Méthode Agile : Méthode de pratiques et pilotage de projet dont l’idée générale est la
satisfaction client et l’adaptabilité issue du domaine informatique.
Niveaux de maturité BIM : Niveau de collaboration d’une entreprise dans les projets
BIM.
Projet full BIM : projet qui est réalisé entièrement en BIM avec une implication de tous les
acteurs
Protocole BIM : Document interne entreprise régissant des règles d’usages d’un logiciel
précis afin de standardiser les pratiques et de formaliser les paramétrages d’import / export
IFC.
Références informatiques :
[16] https://www.cahiers-techniques-batiment.fr/article/atelier-bim-virtuel-le-bilan-des-
bureaux-d-etudes.33887
[31] https://www.methodesagiles.info/methode_Agile.php
[32] https://www.agilebim.org/
https://www.effinergie.org/web/images/attach/base_doc/1347/PCEM.pdf.pdf
MINnD : https://www.minnd.fr/
[1] Informations sur les IFC : Building Smart France – Mémo 1 : Les IFC en pratique
[2] ISO 19650 : Organisation et numérisation des informations relatives aux bâtiments et
ouvrages de génie civil, y compris modélisation des informations de la construction (BIM)
2018
[22] BIM benefits and its influence on the BIM implementation in Malaysia, Ain Shams
Engineering Journal, Mars 2020
[24] BIMLUX 2017 – David Determe, OAI - Une relation gagnant –gagnant ; retour
d’expérience au Luxembourg
[24] BIMLUX 2017 – Luusu Hamuli, TASE – Le BIM Experience Center ; Retour
d’expérience du BIM sur un projet de rénovation
[24] BIMLUX 2017 – Sophie Brouwers, CLK – Le BIM dans l’unifamillial ; retours
d’expériences pour une évolution positive
[24] BIMLUX 2017 – Céline Goeury, COEBA – BIM – Facilités de discussion entre les
acteurs d’un projet
[24] BIMLUX 2017 –Mariza Bolpagni, Politecnico di Milano – BIM in Europ – how our
neighbours deal with the implemntation of BIM Principles
[25] Autodesk - Une méthodologie pour implémenter la transformation BIM de vos activités
– 2015
[34] Thèse de doctorat : Henri-Jean Gless : Vers une conception architecturale BIM-agile :
proposition d’un ensemble de pratiques collaboratives en vue d’une meilleure appropriation
de la technologie BIM
[35] Pôle fibres énergies – Retours d’expériences fibres énergie ; Opérations en BIM 2019
[36] Livre blanc de MagiCAD – Adoption du BIM en Europe ; Situation actuelle, défis et
situation à venir, 2020
[38] Livre blanc d’Autodesk : Maitrise d’œuvre et maitrise d’ouvrage en pleine révolution
BIM, état des lieux, perceptions et axes de développement, 2019
ISO 19011 : Lignes directrices des audits pour des systèmes de management
[33] HexaBIM : BIM at home ; présentation de François Muzard - Les méthodes Agiles dans
le BIM - 2020
HexaBIM : BIM at home ; présentation de Stéphane Le Roy – BIM & Economie de projets -
2020
HexaBIM : BIM at home ; présentation de Lucas Bertrand – Comment les outils collaboratifs
nous rapprochent - 2020
[9] Cours MS MPC BIM & MN : Pierre Butain – Utilisation du BIM dans les différentes
phases d’un projet
[17] Cours MS MPC BIM & MN : Serge Levan – Nouvelles approches du management de
projet
Cours MS MPC BIM & MN : Philippe Perreau – Définir les priorités du processus BIM