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QUID

Amérique
latine

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Table des matières

Table des matières...................................................................................................................................... 2

Ta dissertation déjà rédigée.................................................................................................................... 3

Problématiques............................................................................................................................................ 4

Le cours........................................................................................................................................................... 5
Les ruptures chronologiques économiques................................................................................................................ 5
Puissance et dépendance économique....................................................................................................................... 12
Le continent des inégalités.............................................................................................................................................. 16
Le rô le des états dans la réduction des inégalités et apaisement social.......................................................18
Dépendance ou affirmation géopolitique de l’Amérique latine ?.....................................................................20
L’urbanisation...................................................................................................................................................................... 24
Fracture et unité en Amérique latine.......................................................................................................................... 26

Cartographie............................................................................................................................................... 28
Cuba : la perle de tensions des Caraïbes.................................................................................................................... 28
L’agriculture moteur ou frein du développement de l’Amérique latine ?....................................................29
La richesse du territoire latin......................................................................................................................................... 30
L’Amérique : un modèle d’intégration régionale ?................................................................................................. 31
L’intégration par le gaz, l’Amérique latine en modèle.......................................................................................... 32
Lula, le VRP de l’Amérique latine.................................................................................................................................. 33

Les Plans....................................................................................................................................................... 34
Le Brésil, une puissance émergente ?......................................................................................................................... 34
Les migrations, essence des Amériques ?.................................................................................................................. 38
La géodynamique des religions en Amérique Latine............................................................................................ 41
Les populations en Amérique Latine, peuplement et dynamiques démographiques.............................43
Urbanisation et métropolisation en Amérique Latine......................................................................................... 46

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Ta dissertation déjà rédigée

Intro :
L’Amérique latine est un continent entre deux eaux. Indépendant trop tard pour faire partie de
l’Occident, mais trop tôt pour intégrer la dynamique tiermondiste. Trop riche et européen pour être
invité à la conférence de Bandoeng (1955) mais pas assez pour faire partie du Nord. Encore
aujourd’hui l’Amérique latine est trop développée pour etre en mal de développement, mais ne forme
pas un ensemble assez homogène ni dynamique pour être considérée comme une région émergente à
l’instar de l’Asie du Sud-Est. Une tendance propre au contient se dégage alors, son incapacité à
pleinement transformer en une croissance pérenne et généralisée à tous les pays, les secteurs
d’activité ou les catégories sociales ses nombreux atouts. Qu’ils soient d’ordre géologique –richesse
en matière premières-, géographique – grandes plaines agricoles, double interface océanique-, voire
géopolitique – à la fois proche de l’Europe et des EU. Le rapport de l’Amérique latine au reste du
monde oscille alors entre dépendance et intégration, ce qui transparait d’une part dans les logiques de
développement promues par les Etats, mais aussi dans les résultats à proprement parler de ces
dernières.
Ce développement médiocre de l’Amérique latine doit-il être mis sur le compte de la pression
des acteurs internationaux, ou s’explique t-il par la mauvaise adéquation des modèles de
développement du contient aux nouvelles dynamiques de la mondialisation ?

En 1940 Stefan Zweig écrivait son dernier livre Les Brésil, terre d’avenir… en 2010 Lula est
nommé personnalité de l’année par le Times magazine. Que de chemin parcouru ! Cependant, malgré
son poids démographique et économique en Amérique Latine, le Brésil a longtemps eu des visées
diplomatique réduites sur la scène internationale de même qu’il ne pesait que faiblement dans
l’économie mondiale. Cependant l’évolution en cours aujourd’hui a permis au Brésil d’émerger.
Problématique : À la fin du mandat de Lula le Brésil est-il devenu une puissance ? A quelle
échelle ? Peut-il réellement imposer ses propres choix à l’échelle nationale ou internationale ? Peut-
on affirmer (comme Alain Rouquié dans : Le Brésil, naissance d’un grand) que le Brésil est un
modèle de réussite pour d’autre pays qui veulent émerger ?

Conclusion :
Le Brésil connaît un essor économique important et grimpe ainsi dans la hiérarchie des
nations. Cependant il faudrait plutôt utiliser le terme d’acteur global pour le qualifier et non pas le
terme de puissance.
Il est difficile d’évoquer un modèle de réussite dans la mesure où le Brésil demeure la terre des
contrastes et des inégalités. Si Lula semble avoir infléchit le cours de l’histoire, il n’a pas résolu tout
ce qui fait le mal-developpement au Brésil.

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Problématiques

- L’Amérique Latine a-t-elle jamais été véritablement indépendante ?

- L’Amérique latine est-elle une éternelle mineure ? De l’Europe aux USA, des USA à la Chine, l’Amérique
latine parviendra t-elle à s’imposer ?

- La structure du commerce en Amérique latine est-elle véritablement un élément fédérateur au niveau


continental ? N’est-ce pas plutôt un élément de division ?

- Le Brésil peut-il devenir un grand acteur de la géopolitique et de la géopolitique mondiales ?

- Peut-on parler pour l’Amérique latine d’une géopolitique atypique ? L’Amérique latine parvient-elle à exister
sur la scène internationale ?

- Les matières premières, une épée de Damoclès qui menace l’Amérique latine ?

- Les Amériques, un nouvel eldorado ?

- Le facteur religieux en Amérique latine : élément fédérateur et source de dynamisme, ou facteur de division et
d’immobilisme ?

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Le cours
Un petit florilège des meilleurs épisodes du « Dessous des Cartes » (Arte) et des « Enjeux
Internationaux » (France Culture) a été distillé dans le cours

Pourquoi ? 
Cela permet de visualiser l’espace étudié et de comprendre les dynamiques qui se mettent en
place au sein de cet espace. Cela permet aussi de faire des liens, quand Jean-Christophe Victor vous
parle des difficultés d’intégrations de l’agriculture bulgare dans le système européen, et bien vous
penserez à l’exemple Focus : la Roumanie nouvel eldorado, or ne dit-on pas que l’intelligence c’est
savoir faire des liens ? Enfin dernier point, cela permet de faire une petite pause instructive, attention
tout de fois à ne pas vous perdre sur Zap de Spi0n.
Quant aux Enjeux Internationaux, cela va vous apporter plus de profondeur et de finesse dans
vos raisonnements et problématiques. Cela peut aussi s’avérer enrichissant pour les kholes, en effet,
la présentation rapide mais efficace du thème de l’émission s’apparente à une introduction !

Comment ?
10 minutes c’est parfois long, surtout quand JC s’égare sur l’Espagne médiévale, n’hésitez pas
à sauter les passages qui vous semblent inutiles. Tout réside dans l’efficacité, pas besoin de regarder
des heures de documentaires sur Arte, ces 10 vidéos sont amplement suffisantes pour traiter l’aspect
cartographique de l’Europe. Dernière petite chose, regardez la vidéo après avoir traité le chapitre, pas
la peine de vous taper les 10 épisodes d’affilée, vous ne retiendrez pas grand chose

Les ruptures chronologiques économiques


 Jusque dans les années 1920, le libéralisme et le secteur primaire sont les
fondements du développement

 Une initiative européenne : L’Amérique latine suit le libéralisme économique


encouragé par les Européens et notamment les Britanniques via l’abolition des Corn
Laws (tarifs douaniers sur les céréales) en 1846: pays exportateurs, récepteurs d’IDE,
libéralisme foncier avec l’ouverture du marché de la terre (le gouvernement
guatémaltèque accorde des terres fertiles à la United Fruit Company pour la culture
des bananes en 1899). L’intégration dans la DIT sous l’impulsion européenne :
mouvement de libéralisme qui s’accélère à partir des 1880s : aspects sociaux
(abolition de l’esclavage), fonciers (introduction de la propriété privée, ouverture du
marché de la terre), économiques (stimulation de l’entreprise et de l’investissement
avec ouverture des frontière aux IDE), commerciaux (veulent profiter de leur
avantages comparatifs pour intégrer les flux mondiaux) et politiques (régimes électifs).
 Les économies latino-américaines se spécialisent dans les exportations de biens
primaires et énergétiques : le Chili représente, à partir de 1880, la moitié de la
production mondiale de cuivre. En 1929, le café représente 72% des exportations
brésiliennes. Le grand domaine, cadre privilégié d’un développement fondé sur la mise
en valeur agricole : les activités minières occupent désormais une place secondaire par
rapport à l’époque coloniale et les ressources tirées de l’exploitation forestière sont
aussi limitées (fortune de Manaus dans le caoutchouc, mais coup fatal avec la
concurrence de la Malaisie par ex).
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 Inversement, elles importent massivement des biens manufacturés et des capitaux  :
50% des investissements étrangers en AL proviennent du RU, notamment pour la
construction de réseaux de chemins de fer. Ainsi, le réseau croit de 10 000 à
100 000km entre 1880 et 1914.
 L’AL devient un partenaire commercial incontournable (en 1913, elle représente
7% en valeur des exportations mondiales) en tant que zone d’approvisionnement en
matières 1ères

pop 1830 1930


Argentine 1,1M 11M
Brésil 12M 33M
Chili 1,4M 5M
Uruguay 0,4M 1,6M
 Mais cela ne profite qu’à certaines régions  : Accroissement des inégalités
territoriales : le haut degré de spécialisation entraine la constitution d’enclaves
productrices et exportatrices au détriment de marchés internes peu attractifs : exemple
du boom économique de la capitale du caoutchouc au Brésil, Manaus. C’est la
première ville au monde à être totalement électrifiée, à avoir l’eau courante et le tout-
à-l’égout dans toutes les maisons ; et on y construit en 1896 l’opéra O Teatro
Amazonas.
 Le renforcement du tissu industriel lors de la première guerre mondiale  : même si
cela ne concerne que quelques pays (Argentine, Mexique et Brésil représente 65% de
la croissance industrielle du continent en 1918), l’industrialisation est stimulée pendant
la PGM, avec l’implantation de firmes étrangères (General Motors à Sao Paulo en
1915). L’Amérique Latine s’industrialise grâce à son rôle de fournisseur, tant de biens
primaires que manufacturés, aux belligérants européens. Vers 1900, l’Argentine est le
pays le plus industrialisé d’AL et produit autant de voitures que la France. Les pays
d’agriculture tropicale ont été moins favorisés (marchés plus étroits, climat peu
attractif pour les migrants européens,…).
 L’amorce d’une stabilisation politique: mise en valeur agricole et stabilisation
économique. Les propriétaires des grands domaines mise en place des systèmes
électoraux d’apparence démocratique. Le clientélisme électoral permet une relative
stabilisation politique et un certain renforcement de l’Etat (oligarchies nationales).
 L’Amérique devient l’eldorado migratoire  : Afflux massif de migrants Européens qui
fait explosé la population. En majorité des Allemands, Britanniques, Croates,
Néerlandais, Espagnols.

 Interventionnisme étatique et stratégies ISI des années 1930 aux années 1970
 Les causes du tournant : l’AL est l’une des grandes victimes de la crise des 1930, le choc de la
crise des fait prendre conscience aux Etats de la dépendance de leurs économies exportatrices
d’un nombre restreints de produits bruts (surtout miniers) à l’égard de la demande des pays
industrialisés : les exportations de l’Amérique latine chute de 33% entre 1929 et 1931 (85% pour
le Chili, mono-exportateur de cuivre). L’ampleur des répercussions tient à la place des USA dans
leurs exportations : les USA sont devenus le marché le plus important pour les pays d’AL après la
1GM. Effondrement du marché nord-américain et mesures protectionnistes qui ont un effet
désastreux. De plus, contraction de l’investissement dans les gisements miniers latino-américains.
 En réponse à la crise se mettent en place de régimes populistes:
 Les difficultés économiques engendrent des problèmes sociaux faisant le lit
du populisme : le modèle de développement reposait jusque là sur la vitalité
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des exportations de matières premières. La crise de l’agriculture entraîne des
difficultés de l’emploi dans les campagnes et un processus de concentration des
terres (faillites des exploitants fragiles), la crise de l’industrie naissante
entraîne un gonflement du chômage urbain (intensifié par l’exode rural).
 Dans le même temps, on a une accélération de la croissance
démographique (pop *2 entre 1914 et 1945, de 85 à 150M). L’ampleur des
problèmes sociaux : montée des mouvements socialistes ou communistes,
populisme. Les dirigeants cherchent à incorporer les classes populaires dans le
système politique pour éviter la révolution : Juan Domingo Perón de 1943 à
1955 en Argentine – Getulio Vargas au Brésil de 1930-1945 et 1950-1954 –
Lazaro Cardenas au Mexique (1934-1940). On a un encadrement politique
(parti unique ou clientélisme).

 Le rôle des Etats dans l’industrialisation par substitution aux importations  :


ISI (substituer les importations par la production nationale grâce au marché intérieur et
ainsi atteindre l’indépendance économique).: contexte de rhétorique nationaliste
déployée par les régimes populistes que sont prises des mesures protectionnistes,
contraire à la tradition libérale et exportatrice. Mesures protectionnistes qui trouvent
une pertinence dans la mise en place d’un processus d’industrialisation organisé par
l’Etat.
 Mais concrètement, qu’est ce que c’est l’ISI ? :
 Protectionnisme : Au Brésil, le taux moyen des tarifs douaniers est de 130%
dans les années 1950-1960
 Industrialisation : Au Brésil, l’indice de la production manufacturière passe
de 28 en 1938 à 145 en 1969 (par rapport à une base 100 en 1960)
 Création d’entreprises publiques : (c’est l’Etat qui mène l’industrialisation) :
au Mexique, PEMEX (Petróleos Mexicanos en 1938) – au Brésil, COSIPA
(Compagnie sidérurgique de Sao Paulo en 1953) - en Argentine, Aerolíneas
Argentinas (1950, compagnie aérienne nationale)
 Après la 2GM, le processus d’industrialisation s’est intégré à un concept
plus vaste, le « développementisme » : idée de modernisme et de puissance. Il
s’appuie sur la construction de pôles industriels organisés autour de complexes
sidérurgiques Ex de COSIPA (Compagnie sidérurgique de Sao Paulo). Ces
sidérurgies font vibrer l’orgueil national, volonté d’indépendance et de progrès
technologique. Arrivée de capitaux étrangers comme ceux des Japonais qui
investissent dans la sidérurgie au Brésil. (aciérie Volta Redonda au Brésil ou
Usiminas en Argentine)
 Développement de technologies tropicales à destination des autres pays du
Tiers-monde  Embraer.

 Quel bilan pour l’ISI ? :


 Elle ne concerne pas tous les pays d’Amérique Latine (Mexique, Argentine,
Brésil car les stratégies ISI demandent un gros marché intérieur), A l’intérieur
des pays ont a aussi une ségrégation  Nord du Mexique, Mexico mais pas les
Chiapas.
 Un système foncièrement déséquilibré : Perspectives d’abord positives après
la 2GM (indépendance, Etat, société partiellement urbanisée, ressources
naturelles, insertion ancienne dans le commerce mondial) contrairement à
l’Asie ou à l’Afrique. Les taux de croissance sont élevés jusque dans les 1980s.
Mais on a un endettement croissant. En effet pour mener leur industrialisation,
ces pays ont du importer des technologies et des biens d’équipement. L’AL
exporte essentiellement des matières premières et a subi une dégradation des

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termes de l’échange (matières premières : 90% des exportations de l’AL en
1970, alors même que les commodités ne représentaient plus que 50% des
exportations d’Asie du Sud et 70% d’Asie de l’Est) il suffit que les cours des
matières premières se dégradent pour voir une explosion du déficit commercial
et plonger le continent dans la spirale de l’endettement : la dette totale des pays
latino-américains passe de 7MM$ en 1960 à 314MM$ en 1982. Les choix
industriels reposent sur l’importation de biens d’équipement et de technologies
pour justement mettre en place l’industrie. Enfin pour attirer les industries de
biens d’équipements (ex Volkswagen au Mexique), les pays ont besoin de
mettre en place des infrastructures indispensables aux usines.
 On a surtout un manque de progression des niveaux de vie : les
gouvernements se sont désintéressés du secteur agricole (obnubilation par
l’industrialisation), laissant pendante la question agraire, car seule l’industrie
lourde est symbole de puissance. Les terres sont sous-exploitées du fait de la
structure foncière. Question agraire et forte croissance démographique (plus de
3% d’accroissement naturel entre 50-80) se conjuguent pour provoquer un
exode rural intense alimentant une véritable explosion urbaine avec ses
problèmes (bidonvilles).

 Le tournant néolibéral des années 1980 : mise en place d’économies


extraverties
 Les causes du tournant :
 Le second choc pétrolier (1979) et l’explosion de la dette : baisse des cours
des matières premières et celle du pétrole (hausse des factures
pétrolières comme celle du Brésil qui importait 80% de sa consommation de
pétrole dans les années 1970). Les USA laissent s’envoler les taux d’intérêt et
le cours du dollar (Volker) : explosion brutale du service de la dette. La dette
passe de 15% du PIB d’AL en 1973 à 47% en 1985. Le Mexique se déclare en
1982 dans l’incapacité de rembourser les dettes induites par les déséquilibres
du modèle ISI. Plan Baker et plan Brandy mis en place dans les années 70 pour
éliminer le problème de la dette, grâce à l’aide du FMI qui rachète les créances
aux banques américaines (avec une décote de 60%), titrisation de ces
créances entraine une privation de facto de l’économie.
 Choc monétaire : hausse de 30% des taux de change du dollar par Paul Volker
entre 1978 et 1982 alors que les emprunts des pays d’Amérique latine avaient
été libellés en dollar à taux variables
 Ces chocs ont plongé les pays dans une crise de la dette : le Mexique se
déclare en cessation de paiement en 15 août1982
 Le rôle des USA : arrivée au pouvoir du général Pinochet au Chili (sep 73
après la mort de Allende) qui, avec l’approbation des USA, fait de son pays un
laboratoire du changement radical de politique économique et sociale. Il met
fin à environ 50 ans d’interventionnisme public, d’ISI, de mesures de relance
de style keynésien. Avec les Chicago Boys (Milton Friedman (pas d’inflation
pour que la monnaie), Hayek et le principe du libéralisme. Dans une optique
monétariste, le premier point est de limiter l’inflation au maximum. On a la
réintroduction d’un système capitaliste libéral, une soumission du marché à la
concurrence internationale, et un désengagement de l’Etat (réduction des
dépenses sociales, entreprises publiques mises en vente). La croissance reprend
à partir de 1976 avec 7% de croissance annuelle, amélioration du niveau de vie.

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 Libéralisation des pays latino-américains sous la pression du FMI:
 L’entrée de l’AL dans la mondialisation néolibérale sous la pression des
IFI : les pays d’AL doivent accepter les dogmes libéraux de l’équilibre
financier, de l’ouverture des frontières et de la déréglementation sociale.
 Exemple des libéralisations des économies du Brésil et du Mexique forcée
par les PAS et par le plan Brady (1989) qui entraine la titrisation de la dette :
rachat par le FMI de 60% de la dette brésilienne détenus par les banques
américaines sous forme de participation dans les entreprises publiques.
Tournant néolibéral du Mexique : le président Miguel de la Madrid (1982-
1988) initie l’ « apertura » (ouverture économique du Mexique après 1982),
symbolisée par l’adhésion au GATT en 1986. Sous les mandats de Miguel de
la Madrid et de son successeur Carlos Alinas (1988-1994), 1008 entreprises
publiques sur 1155 ont été liquidées à la suite de la titrisation de la dette
mexicaine (la première banque BANAMEX vendue pour 3,2MM$). Les
banques et les FMN ont fortement bénéficié de ce mouvement. Même scenario
au Pérou avec Alberto Fujimori. Ces privatisations ont permis un
désendettement et un assainissement des dépenses publiques.
- La baisse des dépenses publiques, avec notamment la suppression de
nombreux programmes sociaux et rationalisation des entreprises non
rentables (ex chemin de fer). Même chose avec les appareils d’Etat. Ou
encore la modernisation de la fiscalité, mise en place de la TVA.
- La mise en place de mesures monétaires : priorité donnée à la lutte
contre l’inflation, dévaluation des monnaies.
- La libéralisation des échanges internationaux qui met fin à la
longue tradition protectionniste : réduction des droits de douanes (34
à 4% au Mexique). Les unions régionales sont réanimées pour
libéraliser les échanges : Pacte Andin (1990), création du
MERCOSUR, ALENA pour le Mexique.

 Les conséquences de ce tournant


 Instabilité de la croissance économique et aggravation des problèmes
sociaux consacrent l’impuissance des Etats d’AL : l’ouverture des frontières
a entraîné une crise des industries naissantes et une tendance à la
« reprimarisation » des économies (bases fragiles de la croissance).
Concurrence également pour les IDE de l’Asie et de l’Europe de l’Est.
 Diminution du rôle redistributeur de l’Etat : baisse de 20% des dépenses
publiques entre 1982 et 1986. Paupérisation des populations : la classe
moyenne sombre dans la pauvreté (le nombre de pauvres issus de cette classe a
cru de 340% entre 1980 et 1990, leur salaire passant en dessous du seuil de
pauvreté de 2$/jour). Un pacto social est établi qui provoque un effondrement
du salaire minimum (il diminue d’un tiers dans les années 1980). Au début des
années 2000, le salaire minimum national (en termes réels) est égal à 71 % de
ce qu’il était en 1990.
 Et les problèmes sociaux tendent à s’aggraver : la réduction des dépenses
sociales a entraîné une dégradation des conditions de vie et de santé. Le
nombre vivant sous le seuil de pauvreté a doublé : 1/3 de la pop aujourd’hui. A
cette pauvreté endémique s’ajoute un accroissement de l’inégalité des revenus.
L’économie parallèle, le secteur informel a pris une part croissante, avec
également l’essor de trafics en tout genre et une dégradation des conditions de
sécurité. On a des cartels de la drogue capables de résister à l’Etat (Mexique,
Colombie) : on a appelé le Pérou ou la Colombie des narco-démocraties. Dans

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les campagnes, les revenus procurés par la culture de drogues éliminent les
agricultures vivrières.
 De nouvelles dépendances (cf. dépendances AL). Ex : La privatisation peut
entraîner une dépendance vis-à-vis des opérateurs étrangers, notamment au
niveau de la régulation des prix: ex de la « guerre de l’eau » en Bolivie qui en
1999 a abandonné la gestion du réseau de distribution et de traitement des eaux
de Cochabamba aux entreprises étrangères (Water Limited (RU) et la Bretchel
Enterprise Holdings (USA)). Le doublement des tarifs en janvier 2000 a
provoqué une vive réaction de la société civile et des affrontements avec
l’armée pendant 4 mois

 Un tournant politique et économique « à gauche » dans les années 2000 : la


volonté de justice sociale s’est traduite dans les votes qui ont porté au
pouvoir des partis politiques de gauche réformistes ou radicaux :
 Des présidents qui portent les mouvements : Radicaux voire révolutionnaires
victoire électorale de Chávez au Venezuela en 1998, président jusqu’en 2013. Election
d’Evo Morales en 2005 et réélu en 2009 en Bolivie. Conséquence : formation d’un axe
La Havane-Caracas-La Paz s’opposant radicalement au libéralisme économique et à
l’impérialisme des EU.
Réformistes  Election de Luis Inacio Lula da Silva (Parti des travailleurs) qui
effectuent 2 mandats (2003-2011) puis élection de Dilma Rousseff
 Tous défendent un interventionnisme économique important: Chávez nationalise le
pétrole colombien en 2006 délogeant les compagnies étrangères installées dans le
pays. De plus, il les oblige à créer des entreprises mixtes dont une majorité du capital
est détenu par la compagnie nationale PDVSA (Petróleos de Venezuela SA).
 Ainsi qu’un interventionnisme social  : tous les pays, en 2007-2008, présentent un
niveau de dépense sociale publique par tête qui se situe dans la fourchette allant du
double au triple de leur niveau de 1990-1991. Mise en place des Programmes CCTP
(Conditional Cash Transfer Programs) dont le premier a été Progresa au Mexique en
1997, ou encore la Bolsa Familia au Brésil (2004) concernant 12 000 000 de foyers.
Ce sont des programmes de transferts monétaires conditionnés vers les familles
pauvres, dans l’objectif de lutter contre la pauvreté. Les conditions sont en général
l’assiduité scolaire des enfants ou leur passage régulier dans des centres de santé.
 Santiago Levy et Norbert Schady dirigeants de la Banque interaméricaine de
développement parlent même « d’innovation sociale en Amérique latine ».

 D’où le retour des géopolitiques de « gauche » : Un anti-américanisme nouveau,


branché sur l’altermondialisme, soucieux d’écologie. Attitude encore renforcée par les
récents scandales : Prism, fonds vautour et ingérence de la justice des EU qui concerne
l’Argentine, mais qui a le soutien de toute l’Amérique latine. Les pressions EU pour le
refus de la part de l’Europe du survol de son territoire par l’avion de morales qui
revenait de Moscou pour mettre la main sur Snowden. Une opposition forte aux
politiques libérales et à leurs conséquences les habitants du quartier d’El Alto à La Paz
imposent à leur gouvernement la rupture du contrat avec l’entreprise de distribution
d’eau contrôlée par Suez.

Focus : Piena Nieto, un retour de la droite en Amérique latine ?

L’instabilité politique. Fox, du PAN, est élu président en 2000, mais il n’a pas de majorité à
l’assemblée (partagée entre le PAN, le PRI et la gauche). Puis l’élection de Calderon en 2006
est contestée. Et en 2012 le PRI gagne les élections avec Enrique Pena Nieto. C’est un libéral
10
qui a promis d’ouvrir la Pemex aux capitaux étrangers. Mais il faudra se heurter aux syndicats
et aux 140 000 salariés qui bénéficient de nombreux avantages (retraite à 58 ans). Pena Nieto
a l’intelligence de faire signer un « pacte pour le Mexique » par les trois principaux partis au
début de son mandat afin de fixer les grands objectifs de la présidence. Il a commencé la
réforme du système éducatif, libéralisé le secteur de l’audiovisuel et des télécommunications.
Surtout il libéralise le secteur pétrolier et prévoit des joint ventures PEMEX-privé ; mais ces
compagnies ne bénéficieront pas de concessions, simplement une part des profits. L’Etat
continuera donc à posséder les réserves. Ce sont les mêmes conditions en Equateur et en
Bolivie, ainsi qu’en Iran. Il envisage enfin une grande réforme fiscale.

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Puissance et dépendance économique
 Les attributs de sa puissance économique 

 Un secteur primaire dynamique: Une agriculture puissante et exportatrice: Le Brésil


est le 3ème exportateur de produits agricoles mondial (4,3% des exportations
mondiales) derrière EU et UE. L’Argentine est 6ème (4%) ex : grenier à céréales de la
Pampa argentine. Agriculture intégrée à un complexe agro-industriel puissant qui va
de la production d’intrants en amont à la distribution des produits transformés en aval,
et porté par des FTN (Brasil Foods SA créé en 2009 affiche 11MM$ de chiffre
d’affaire en 2012)
Un secteur minier performant : Vale est le leader mondial de la production et de
l’exportation du minerai de fer

 Dynamisme des FTN latino-américaines : le Brésil compte 8 firmes parmi les 500


plus grandes mondiales selon le classement Fortuna Global 500 comme Petrobras
(92MM$ de chiffre d’affaire). Et ceux à deux niveaux : un tissu industriel
puissant surtout dans les secteurs de l’aéronautique (la brésilienne Embraer (5ème
constructeur d’avions d’affaire)), de l’industrie pétrolière, de l’agro-industrie, ou de
l’automobile. Le secteur tertiaire : télécommunication avec TELMEX au Mexique, le
tourisme avec un nombre de visiteurs qui est passé de 12M à 24M entre 1994 et 2010,
le secteur financier off-shore et les paradis fiscaux qui propose une domiciliation des
compagnies étrangères et garantissent l’anonymat le plus absolus à leurs clients (c’est
le meilleur moyen pour attirer des capitaux). Ainsi: en 2011, plus de 9000 compagnies
financières pour quelques 55 000 habitants étaient enregistrées aux îles Caïman

 Une région de plus en plus ouverte sur le monde  : l’Amérique Latine accueille les
délocalisations des pays développés et surtout en provenance des Etats-Unis (ce qui est
expliqué par la proximité géographique). La raison est coûts de fabrication attractifs
(ex. au Mexique, ils sont 20% inférieurs à ceux des Etats-Unis). Ainsi, BMW
s’implante à Manaus en 2010 et à Brasilia en 2014. Une extraversion économique
notamment possible grâce à son réseau de 220 zones franches  comme celle de Colón
au Panama (2ème mondiale derrière HK), celle de Montevideo en Uruguay, etc. Ces
zones exemptent les entreprises des droits de douane à l’importation des matières
premières, et à la réexportation des produits finis.
Le Mexique connaît depuis les années 1994 une ouverture exceptionnelle qui en fait la
14ème puissance exportatrice du monde. Il a signé des accords de libre échange avec
tout le monde, alena mais aussi Chili (1992), Bolivie, Colombie, Costa Rica,
Venezuela, Nicaragua, Union européenne (juillet 2000) et Israël, Salvador, Guatemala,
Honduras… Il est le seul pays du monde avec Israël à avoir signé des accords de l.é.
avec les deux principales puissances économiques du monde.

 Projet de marché commun (concernant aussi les facteurs de production) Mexique-


Chili-Colombie et Pérou. L’alliance du Pacifique se positionne en vue de participer a
l’accord de partenariat transpacifique, projet phare d’Obama. Le ministre chilien
Felipe Larrain ne voit pas de clivage idéologique entre les Etats sud- américains
riverains de l’Atlantique et l’Alliance du Pacifique mais il faut noter que Brasilia se
trouve néanmoins a l’écart de ce nouvel élan. Ses principaux allies dans le Mercosur
sont l’Argentine et le Venezuela, tous 2 réticents aux accords commerciaux avec les
Etats développes.
12
L’engagement mexicain dans l’Alliance de Pacifique a surpris mais s’explique par la
volonté de ne plus dépendre autant des cycles de l’économie américaine: 80% des
échanges sont réalises avec les EU, n’oublions pas que de l’autre côté du Pacifique se
trouve la Chine !
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film La zone de libre échange des amériques

 Le dynamisme économique qui bouleverse les flux migratoires  : en 2010, l’Amérique


latine a accueilli plus de 100 000 migrants espagnols, renversant pour la première fois
le flux migratoire entre les deux côté hispanisants de l’Atlantique

 Les points faibles de l’économie latino-américaines 


 Faiblesse de la R&D : elle ne représente que 0,7% du PIB latino-américain contre 3%
en Chine
 Ralentissement de la croissance à cause d’une baisse de la demande  : pendant la
crise des subprimes et l’annonce de la réduction d’injection de liquidités par la FED.
Conséquence : fuite des capitaux (la bourse du Brésil a chuté de 18% depuis mai-août
2013) et baisse de l’investissement. Le Brésil connaît sa plus faible croissance depuis
10 ans en 2012 (0,9% contre 2,7% en 2011 et 7,5% en 2010).
 Le système d’entreprises d’Etat n’est pas tenable à long terme  : La PEMEX par
exemple est l’un des premiers producteurs mondiaux, exportatrice de brut, elle est
obligée d’importer des produits raffinés et un tiers de son gaz malgré des réserves
immenses. C’est que la Pemex reverse 70 % de ses revenus à l’Etat, et n’a pas les
moyens d’investir – sans parler des passe-droits divers et de la corruption qui gangrène
le système.

 Persistance de structures agricoles minifudiaires  : issues des différentes réformes


agraires du continent, comme au Mexique en 1917 (projet de destruction des structures
agraires latifundiaires et de mise en place de structures communautaires, les ejidos,
terres héritées entre génération et partagés entre les descendants, qu’ils n’ont pas le
droit de vendre). Conséquence : morcellement et éparpillement des terres au cours des
générations. Ainsi au Mexique et au Pérou, 55% des exploitations agricoles sont
microfundias, qui ne représentent que 4% des terres arables. Productivité qui est donc
limitée car impossible de mettre en place une mécanisation ou utilisation de produits
phytosanitaires, dans ce peu rentables. Parallèlement persistent les grands domaines,
peu productifs et surtout source de conflits au sein de la population. Cette situation a
peu évolué depuis l’époque coloniale où avaient été distribué les grands domaines à
des aristocrates européens. Au Brésil, 1 % des propriétaires terriens possèdent 54 %
des terres cultivables. Il y a quelques 12 millions d'ouvriers agricoles, fermiers ou
métayers, dont le nombre reste très élevé proportionnellement à la surface des terres
cultivables, ce qui entraine un niveau de vie très inférieur à celui de leurs homologues
des pays développés. Ainsi le Mouvement des sans-terres s’est créé en 1984 au Brésil
pour la lutte en faveur de la redistribution des terres.
 RAISONNEMENT : la spécialisation agricole sans élaboration industrielle des
produits bruts induit une homogénéisation par le bas qui interdit toute
complémentarité économique entre les pays.

 Un manque cruel d’intégration des réseaux de transports : Dans un monde où les


routes sont longtemps restées très peu développées, les fleuves constituaient des axes
essentiels. Les bassins fluviaux ont ainsi été à l’origine de nombreux conflits :
l’Amazonie confisquée par le Brésil ; l’Orénoque revendiqué par la Colombie et le
Venezuela. Aujourd’hui, le Brésil s’efforce de fournir un débouché alternatif à tout
13
l’intérieur, à partir de la base de Porto Alegre.  Plan d’intégration national en 1971
pour l’Amazonie. On veut créer des agrovilles le long des routes. En 1975, on se
recentre sur 15 pôles prioritaires : Carajas, Rondonia, Trombetas (bauxite à l’ouest de
l’Amazonie, près du Pérou), Amapa (état à la frontière de la Guyane française,
manganèse), Belem, Sao-Luis, des pôles agro-pastoraux... Mais cela n’est pas suffisant
pour permettre à la région d’avoir une véritable coopération/complémentarité
économique. Preuve en est que la création du mercosur a paradoxalement fait baisser
le taux d’intégration régionale, pas par manque de volonté, mais surtout par manque
d’infrastructures.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film le Mexique, un émergent entravé
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute Mexique : narc-trafic, violence, corruption, quel avenir pour le pays ? //
Les difficultés durables de l'économie mexicaine

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute L'Argentine, pays d'instabilité économique
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film L'Argentine
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute Le Chili, un eldorado ? // La dégration de l'économie brésilienne // Le
ralentissement de l'économie latine

Focus : Un «Panama bis» au Nicaragua

Daniel Ortega, président sandiniste du Nicaragua a fait adopter une loi accordant à une compagnie
chinoise basée a HK la concession pour ce gigantesque chantier dont le cout est évalué à 40 Ma de
dollars et dont la durée serait de plus de 11 ans. Il permettrait le passage de navires plus gros qu’a
Panama même après l’élargissement de ce dernier en 2014. La concession prévoit une redevance de
10M de dollars par an à l’Etat pendant 50 ans qui pourra entre prolongée d’autant. L’entreprise sera
libre d’exproprier les terrains nécessaires et sera libre de fixer les tarifs de péages.
L’opposition et les écologistes dénoncent ce projet. La société chinoise n’étant pas expérimentée dans
la gestion de mégaprojets. L’utilisation du lac Nicaragua pour le passage de navires de taille pourrait
mettre cette réserve d’eau douce en péril. La viabilité économique est également mise en doute: le
réchauffement climatique pourrait ouvrir une autre route par l’Arctique.
Les EU n’ont pas véritablement réagi mais ce projet renforce la présence chinoise dans une région
ou ils avaient auparavant la main.

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film Le canal de Panama

 Au niveau environnemental le bilan n’est pas beaucoup brillant  : l’Amérique latine


fait face à un dilemme entre assurer le développement du pays et protéger son
écosystème et ses ethnies indiennes ; défi que l’on retrouve dans la phrase de
l’économiste de la CEPAL Celso Furtado qui déclare:« le Brésil reste le cas
exemplaire du pays où l’on a sacrifié le développement au prix de la croissance ».
Exemple du barrage de Belo Monte au Brésil : La construction a débuté en 2012 et
nécessite le déplacement de 25 000 indigènes de la tribu des Kayapos. L’ouvrage
devrait assurer 11% de la production électrique du pays, de quoi alimenter 20M de
foyers, mais devrait aussi provoquer l’inondation de 160 000 hectares de forêt vierge.

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Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film Le Costa-RIca, une démocratie verte ? //Les agro carburants du Brésil

Focus :Les Mapuches argentins se mobilisent contre le pétrole


et le gaz de schiste

Buenos Aires a signé un accord avec l’américain Chevron pour exploiter le gisement de
Vacca Muerta (Patagonie), l’une des plus vastes réserves mondiales de gaz et de pétrole de
schiste. Des dizaines de membres de l’ethnie mapuche ont occupé 2 puits de pétrole pour
bloquer l’exploitation.
Selon Cristina Kirchner, cet accord devrait permettre au pays de redevenir exportateur
d’hydrocarbures d’ici la fin de la décennie. L’accord porte sur un investissement initial de 1,5
Ma de dollars. Au total il s’agit de 15 Ma de dollars pour une concession de 35 ans.
Chevron n’est pas à son coup d’essai et a été condamné en 2012 à payer 19 Ma de dollars
pour avoir pollué 1M d’Ha de terres en Equateur, mais la compagnie refuse de payer
l’amende.

 L’émergence économique s’est accompagnée d’un accroissement de sa


dépendance 
 Dollarisation des économies : cohabitation du colón salvadorien et du quetzal
guatémaltèque avec le billet vert depuis 2001. Avantage de la dollarisation : garantit la
stabilité et gagne la confiance des investisseurs, meilleure sécurité juridique et baisse
inflation. MAIS : il n’y a plus de liberté au niveau des régulations de la monnaie, et le
pays a alors une obligation de rigueur budgétaire et d’efficacité économique.
Même sans aller jusqu’à la dollarisation de l’économie, l’AL est extrêmemtn
dépendante de la situation économique des US.
 Reprimarisation des économies : réinstaurant une dépendance à l’égard des marchés
internationaux de matières premières : en 2013, la part de l’industrie dans le PIB
diminue de 0,9% et celle de services baissent de 0,3% tandis que le secteur primaire
progresse de 3,2%

Tableau des taux de croissance des grands pays d’AL. En plus de l’irrégularité de la croissance qui se
fait par à-coups on remarque que tous les pays suivent des cycles différents.

Années Amérique Brésil Argentine Chili Mexique


latine

1980 1,7 2,7 - 0,7 4,2 1,1


1990 3,4 2,9 4,9 7,2 2,7
2000-2008 3,9 3,6 5,3 4,4 2,7
2009 - 1,6 - 0,3 0,1 -1,7 - 4,7
2010 5,9 7,5 9,1 5,8 5,1
2011 4,3 2,7 8,6 5,8 4

15
2012 2,8 1,1 0,9 5,4 4
2013 2,4 2,5 3 4,1 1,1

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Le continent des inégalités
 A toutes les échelles
 Inégalités économiques : le Brésil à lui seul représente 50% du PIB de l’Amérique
latine – PIB Brésil de 2200MM$ contre 84MM$ pour l’Equateur
 Inégalités de développement : l’Argentine présente un IDH de 0,80 contre 0,55 au
Guatemala
 A l’échelle nationale : dans l’Etat de Sao Paulo, c’est-à-dire 3% du territoire, est
réalisé le 1/3 du PIB brésilien. Le Nordeste contraste avec cette région : sur 20% du
territoire est seulement réalisé 15% du PIB et 50% de la population y est rurale. Ces
inégalités régionales au sein des pays sot dues à des insertions disparates dans la
mondialisation, qui suit une logique discriminatoire. En 2005 en Colombie, les 20%
les plus riches détiennent 65% des revenus tandis que les plus pauvres n’en détiennent
que 2% Cf. indice de Gini : 0,52 au Brésil, 0,55 au Chili, 0,48 au Mexique…

 Le cas particulier de l’Amérique centrale.


 Entre le Nord et le Sud, un espace de marge se distingue progressivement  :
l’Amérique Moyenne. La géographie et l’histoire se sont ici aussi associées pour
constituer cet espace fractionné, proie facile des puissances voisines.
 La géographie d’abord multiplie les facteurs d’éclatement  : L’insularité en premier
lieu : plus de 40 îles pour une superficie qui n’atteint pas la moitié de celle de la
France. La comparaison est simple, la superficie moyenne est comparable à celle d’un
département français. Mais il faut tenir compte aussi des contrastes internes. Dans les
Grandes Antilles quatre îles rassemblent à elles seules 213 000 km2 sur les 233 000
km2 insulaires. Les isthmes en second lieu sont des espaces morcelés par le caractère
chaotique du relief qui alterne massifs montagneux, cônes volcaniques, plaines
littorales et bassins intérieurs, et par l’étirement du couloir dont la largeur dans la
partie la plus étroite ne dépasse pas 80 kms alors même qu’il a 2000 kms de long.

 A l’échelle des classes sociales et des villes :


Voir rubrique urbanisme
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute Quand la rue se soulève contre Rousseff...

 La question indienne
 Une partie non significative de la population  : 9% de la population du continent avec
des pics à 50-60% en Bolivie/Pérou.
 Mais des classes totalement marginalisées : Pauvreté supérieure à la moyenne : Au
Guatemala, alors que le taux de pauvreté est de 52% en moyenne dans le pays, il est de
80% pour les populations indigènes. Faible représentativité politique : En Equateur où
ils représentent 43% de la population, seul 11% des sièges du Parlement sont occupés
par es Indiens
 Le Mexique constitue un bon exemple des hésitations qui ont marqué la définition
des politiques à mener face à la question indienne  : Après l’indépendance, le
Mexique a souhaité intégrer les Indiens dans l’identité nationale et dans la volonté de
17
développement, particulièrement marquée à l’époque de Cardenas. C’est sous la
présidence de Cardenas qu’est créé l’INI (Institut National des affaires Indigènes). Cet
organisme a assuré, jusqu’à sa dissolution en 2003, un effort d’adaptation de la réalité
indienne aux principes de l’Etat mexicain, notamment en soutenant l’effort de
promotion du bilinguisme et d’ajustement entre les structures traditionnelles des
sociétés indiennes et le droit national. Parallèlement un effort de promotion et de
soutien des activités artisanales traditionnelles a été assuré.
Pour autant ces efforts de développement culturel n’ont pas été suivis de résultats
comparables sur le plan économique et social. Des réactions se sont alors multipliées
face à ce qui pouvait paraître comme une forme nouvelle d’aliénation. Le soulèvement
de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (AZLN) dirigée par le sous-commandant
Marcos en 1994 a fait quelque peu évoluer le droit des Indiens. Ils réclament, comme
d’autres mouvements sociaux le droit à la terre et aux ressources naturelles. Une
marche sur Mexico a eu lieu en 2001 et 2010, ce qui montre que le problème est loin
d’être résolu.

 Les conséquences des inégalités :


 L’Amérique centrale, la difficile lutte contre l’impunité et de la corruption  : Rios Montt au
Guatemala, Duvalier en Haïti, leurs procès illustrent les difficultés de la lutte contre
l’impunité. Les violations des droits humains durant la guerre froide, commises souvent avec
l’appui des EU, sont restées souvent sans suites.
 Hausse de la criminalité : taux d’homicide à Rio est de 50 pour 100 000 habitants, contre 0,7
en France. L’Amérique latine concentre 6 des 10 villes les plus dangereuses mondiales
(Caracas, Rio de Janeiro, Ciudad Juarez (Mexique), Bogota, Guatemala City, San Pedro Sula
(Honduras)).

 Essor du narcotrafic : Majoritairement de la Coca, de plus en plus de pavot. Il faut dire que le
marché US est énorme – 50 MM. $ par an. Le Mexique est de plus en plus déstabilisé par ceci.
C’est par là que passe la cocaïne pour les USA, de là que viennent les métaphétamines et la
marijuana (il en est devenu le premier producteur mondial en 2006).
Pour lutter face à la paupérisation, les paysans se tournent vers la production de coca car, en
devenant des cocaleros, ils voient leurs revenus se multiplier par 3 en moyenne par rapport
aux cultures traditionnelles. Du coup, Pérou, Colombie et Bolivie sont devenus les trois
premiers producteurs mondiaux de cocaïne.
Des familles redoutables sont aux commandes de ce juteux business : les Zetas, les cartels de
Tijuana, de Sinaloa, du Golfe… Création d’une nouvelle force fédérale pour les éradiquer, car
la corruption est souvent énorme (« de l’argent ou du plomb »). Stratégie qui vise à la tête
(« kingpin strategy ») en utilisant tous les moyens, en particulier fiscaux. En 2009 le cartel de
Tijuana est démantelé.

Focus : la war on drug en AL est-elle efficace ?

En Colombie, des paysans refusent la politique d’éradication des plantations de coca


Près de la frontière avec la Venezuela, les «cocaleros» sont soupçonnes par l’armée d’être manipules
par la guérilla des FARC. Les mouvement des cocolerons mobilisent plusieurs milliers de paysans
dans la région du Catatumbo. La colère menace de s’étendre à plusieurs régions: ils protestent contre
la destruction de leurs cultures dans le cadre du programme colombien d’éradication des cultures
illicites. Les cocaleros exigent la création d’une zone de réserve paysanne. L’armée y voit la preuve
que les FARC manipulent le mouvement. Le développement durable étant au cœur des négociations
de paix entre le président Dos Santos et les FARC.

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Selon les statistiques officielles, la lutte contre les cultures illicites est un succès: moins de 50 000
Ha de coca en 2012 contre 163 000 en 2000. Mais l’éradication de la coca est-elle soutenable?
Beaucoup en doutent à Tibu. Le gouvernement a offert deux porcs, un panier de vivres, et 1,5M de
pesos soit 600 euros aux paysans dont les plants ont été arrachés. Peu alors que le kilo de pate base
de cocaïne se vend 3M de pesos.

Le rôle des états dans la réduction des inégalités


et apaisement social
 A l’échelle continentale 
 Les organisations régionales mettent en place des politiques d’intégration des zones
les plus enclavés. Par ex, l’IIRSA, Initiative d’intégration de l’infrastructure
régionale d’Amérique du sud, est un vaste programme de construction de nouvelles
routes, de ponts, de voies fluviales et de liaisons énergétiques et de communication
spécialement dans les zones tropicales et andines. C’est un des résultats du premier
sommet sud-américain des présidents (2000).
 La CEPAL, creuset intellectuel de l’Amérique latine  : On parle actuellement de
«décennie de l’Amérique latine», celle-ci a été permise par une organisation, la
CEPAL: Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Cette
antenne des NU dont le siège est à Santiago a façonne la pensée politique et
économique latino-américaine. Elle a été créée en 1948 en dépit de l’opposition des
NU qui redoutaient trop d’autonomie du continent. Son rôle premier est de relancer
l’économie après la guerre. Cette pépinière intellectuelle emploie 700 intellectuels et
chercheurs actuellement. Elle a été a l’avant-garde pour la reforme agraire, et pour
l’intégration des économies. Raul Prebisch et Celso Furtado l’ont marquée. Ils ont
inspiré le «développementisme» qui domine longtemps la région. Elle a contribué au
rayonnement régional, et a permis une émulation intellectuelle. Quel rôle la Copal
continue t’elle de jouer dans le débat économique? Ils ont évite la récession, mais a
même été de6%en 2010, de 4%en2011, et de 3%en 2012. Les statistiques de la Cepal
sont un atout considérable. Pour que le développement soit soutenable, elle défend un
changement structurel, une diversification de la production et davantage de commerce
infrarégional (seulement 10% contre 66% dans l’UE).

 A l’échelle du territoire national


 L’importance de la notion de “Frontier” : En 1970 en ouvrant la route
Transamazonienne le président brésilien Medici parle encore des « terres sans hommes
pour des hommes sans terres ». En contrepartie sans doute, il faut tenir les hommes,
par le servage, l’esclavage…
À ce jeu deux pays se distinguent et imposent une comparaison : les Etats-Unis et
le Brésil. À partir de bases territoriales relativement réduites au départ, confinées sur
le littoral et contestées par des puissances européennes rivales, ces deux pays ont
construit des territoires de dimensions continentales (9,5 et 8,5 millions de km2).
Le dynamisme des pionniers (cow boys ou bandeirantes) ne s’est pas démenti depuis
et reste donc un mythe fondateur. Par ailleurs les faiblesses des rivaux ont permis aux
19
deux Etats d’acquérir la dimension continentale. Pour les Etats-Unis, c’est vers l’Ouest
et le Sud que se fait l’expansion. Pour le Brésil, la progression vers l’Amazonie s’est
faite au détriment de la zone d’influence attribuée à l’Espagne par le traité de
Tordesillas.
Aujourd’hui, les frontières sont fixées, mais la progression continue. Les éleveurs et
les planteurs de soja brésiliens se sont installés au Paraguay et ont fait basculer ce pays
dans la zone d’influence de son grand voisin.
 Politiques d’aménagement du territoire avec la création de zones franches comme
levier de développement régional. Exemple de Manaus avec un décret fédéral en 1967
qui instaure un régime fiscal particulier dans une vaste zone de 10 000 km2 englobant
la ville de Manaus. Volonté de créer au cœur de la forêt amazonienne un pôle
industriel, agricole et commercial, doté de certains avantages fiscaux pour compenser
son éloignement par rapport aux grands centres de consommation du Brésil. En 1967,
la capitale du caoutchouc brésilienne ne compte que 200 000 habitants et traverse une
crise, alors que le parc industriel de Manaus est aujourd’hui la zone franche la plus
importante d’Amérique latine, avec 80 000 emplois, tandis que la ville compte
désormais 2M d’habitants.

Focus : le Venezuela, Etat faillis ? L’affaire des pénuries

A Caracas, la pénurie touche aussi le papier hygiénique, les militaires vénézuéliens ont pris le
contrôle temporaire de Manufactura de Papel. Ils vont superviser la production et garantir que le
précieux rouleau arrive sans retard sur les rayons des supermarchés. Périodiquement l’huile, le sucre,
les serviettes hygiéniques, le lait, le beurre, le dentifrice, et la café manquent. Les exportateurs de la
voisine Colombie se frottent les mains. Pour le gouvernement, les pénuries sont le résultat d’une
guerre économique menée par le secteur privé et l’opposition. Cependant, la corruption et la nervosité
des consommateurs contribuent aussi aux pénuries rappelle José Guevara aux successeurs de Chavez.
La situation ne cesse de se détériorer : Fin Aout l’inflation atteint 45% alors que les exportations de
pétrole stagnent autour de 2M de barils par mois et que le pays continue de s’endetter.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film Le chavisme sans Chavez
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute Venezuela : sans Chavez que devenir ?

 Bilan de l’action des Etats 


 Réduction de la pauvreté : sur l’ensemble de l’Amérique latine, l’IDH passe de 0,65
en 2000 à 0,73 en 2011, contre 0,45 en Afrique Subsaharienne (vraie sortie du sous-
développement).
 La corruption aggrave la méfiance qui existe entre la population et les autorités et
décrédibilisent un système politique déjà fortement critiqué. Exemple : scandale du
« mensalao » (grosse mensualité) révélé en 2005 au Brésil : versement de pots-de-vin
à des députés en échange de leur vote en faveur de projets de lois du pouvoir exécutif.
25 hommes politiques dont l’ex-président du Parti des Travailleurs, José Geniono (6
ans de détention) sont reconnus coupables d’avoir pris part à un réseau de corruption
en 2012
 La collusion avec des systèmes mafieux : pèse un mandat d’arrêt international contre
le chef d’Etat du Surinam, le colonel Desi Bouterse, pourtant élu chef de l’UNASUR

20
(il a été condamné à 11 ans de prison en 1999 par la justice des Pays-Bas pour trafic de
cocaïne)
 Une gestion des richesses critiquée par les populations : fronde social qui a poussé
plus d’1M de Brésiliens dans la rue en 2013 suite à l’augmentation du prix du billet de
bus de 3 à 3,20 réais à Brasilia, comparée aux importants investissements réalisés dans
les stades pour la Coupe du monde de Football en 2014 et les JO en 2016.

Dépendance ou affirmation géopolitique de


l’Amérique latine ?
 Un continent longtemps sous la dépendance des Européens, mais dès la
doctrine Monroe en 1823, les Etats-Unis imposent leur hégémonie sur le
continent latino-américain
 La doctrine Monroe de 1823 pose des bases théoriques de l’hégémonie américaine
en Amérique latine : avec une l’idée directrice d’une « Amérique aux Américains » :
toute intervention européenne en Amérique Latine serait jugée comme inamicale et
inversement, les EU s’abstiennent de toute intervention en Europe. Les EU se
présentent comme les défenseurs du continent face aux anciennes puissances
coloniales européennes
 Application pratique de cette théorie : la guerre hispano-américaine : pendant la
guerre d’indépendance cubaine contre l’Espagne,  les EU envoie un cuirassé (Le
Maine) en 1998 pour protéger les intérêts américains dans le pays. Son explosion dans
le port de la Havane implique les EU dans ce conflit, qui se solde en la même année
par le traité de Paris où l’Espagne cède ses dernières possessions d’Amérique Latine
aux EU (Cuba et Porto Rico).
 La domination américaine se traduit par un impérialisme politique et économique,
notamment sous Theodore Roosevelt (1901-1909) : Politique avec la Big Stick policy
: les EU s’arrogent unilatéralement un droit de police sur l’ensemble du continent car
la paix et la sécurité des EU nécessitent ce droit d’intervenir hors de ses frontières.
Economique  avec la Construction du canal de Panama (1904-1914) : en échange
d’indemnités versées à la Colombie, les EU obtiennent un droit d’exploitation et
d’autorité sur une zone de 10 miles autour du canal. Face à la montée des courants
anti-impérialistes (Ligue anti-impérialiste américaine) et pour ne pas bafouer le droit
des peuples à disposer d’eux-mêmes ; les EU privilégient le contrôle indirect à la
présence permanente d’une armée et d’une administration. Exemple : malgré
l’indépendance de Cuba en 1902, les Américains dominent le pays économiquement
(via les investissements et les échanges commerciaux) et politiquement (via la
dictature favorable aux intérêts américaines et via l’amendement Platt inséré dans la
Constitution cubaine qui autorise l’ingérence américaine sur l’île)
Enfin impérialisme monétaire avec la diplomatie du dollar dès l’administration Taft
(1909-1913) : Incorporation des Etats d’Amérique centrale dans la zone dollar et
investissements massifs (United Fruit Company notamment, qui possédait 10% du
territoire du Costa Rica en 1915).

21
 Le continent est ensuite pris dans les rouages de la Guerre Froide dans le
cadre de la politique de containment des EU
 La doctrine Truman en 1947 : il s’agit de contenir l’expansion du communisme
(stratégie du containment), doctrine qui a valu pendant toute la guerre froide. Cela
s’accompagne d’une réactivation des alliances  signature du TIAR (Traité
interaméricain d’assistance mutuelle) en 1947 qui institue une solidarité collective en
cas d’agression extérieure
 C’est une politique d’interventionnisme qui se met en place  : Face à l’expansion des
guérillas communistes en raison du prosélytisme itinérant de Che Guevara, les EU
multiplient les interventions indirectes via la CIA (les gouvernements pas assez
favorables aux intérêts américains sont renversés) ex : en 1973, au Chili, le socialiste
Allende (nationalisation des mines de cuivre exploitées par les EU en 1971) est
renversé par Pinochet
Les EU soutiennent même des dictatures qui violent les droits de l’homme. Ex : le
Président Reagan appuie le général Rios Montt (Guatemala) qu’il considère comme
« un homme d’une grande intégrité, totalement voué à la démocratie » (en 2013, il fut
condamné à 80 ans de prison pour avoir massacré 1771 mayas entre 1960 et 1996)
 Mais l’Amérique latine est aussi une zone stratégique pour l’URSS  : A partir de
1959 (arrivée du communiste Fidel Castro au pouvoir), elle dispose d’un allié aux
portes des EU : l’installation de missiles soviétiques en 1962 fait craindre un conflit
nucléaire entre les 2 Grands mais se solde par un compromis (l’URSS retire ses
missiles et les EU s’engagent à ne pas envahir Cuba).

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film Les Malouines, une plaie toujours ouverte

 Depuis la fin de la guerre froide, le continent latino-américain tente de


s’affirmer sur la scène internationale par la recherche d’une indépendance
géopolitique
 Depuis 1990 l’AL est tiraillée entre :
 La volonté de créer des ensembles régionaux indépendants des EU tel que
le Mercosur (1991) ou dans une logique d’opposition l’ALBA (Alliance
bolivarienne pour les Amériques). MERCOSUR (Marché Commun Sud-
Américain, siège à Montevideo) : créé en 1991 avec le traité de Asunción
(Paraguay) c’est une alternative au processus d’intégration mené à
Washington, qui regroupent le Venezuela, le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et
le Paraguay. 4ème bloc économique mondial en termes de volumes
d’échanges. 82% du PIB d’Amérique latine, considérée comme la plateforme
industrielle la plus dynamique de l’hémisphère Sud. Exemple de décision :
août 2010, adoption d’un Code douanier commun de plus de 200 articles
 La volonté de signer des accords de libre-échange avec les EU sur le
modèle de l’ALENA : le Nicaragua est signataire de l’ALEAC en 2004
(Accord de libre-échange entre l’Amérique centrale, les EU et la République
Dominicaine) mais est également membre de l’ALBA depuis 2005.

22
Focus : l’ALENA, bonne ou mauvaise affaire pour le Mexique ?

Le traité de San Antonio (Texas) signé entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, le 7 octobre
1992, est entré en vigueur le premier janvier 1994. Les flux d’ide et les services financiers seront
aussi libéralisés, mais pas les migrations de travailleurs. Le Mexique s’engage à déréglementer
(banques, télécommunications), à s’aligner sur la léghislation antitrust, à supprimer ses licences
d’importation sur les produits agricoles.
Les flux d’investissements directs étrangers ont beaucoup augmenté vers le Mexique (ils ont été
multiplié par 2,5 entre l’avant et l’après 1992 à 10 MM. $ par an ; 20 MM. en 2007 ; la moitié venant
des USA.
Un développement des flux migratoires. Donc une forte augmentation des remesas : de 84 M. de
dollars en 1960 à 20 MM en 2005.
Ceci a eu des conséquences positives sur les deux pays en terme de croissance : la moitié des
exportations mexicaines viennent maintenant des industries maquiladoras. La linea. Aujourd’hui le
Mexique attire l’industrie aéronautique : Safran et Bombardier à Queretaro, Safran, CESSNA (avions
d’affaires) à Chihuahua, Gulstream en Basse Californie, les équipementiers à Queretaro (General
Electric) ou Mexicali (Honeywell), Daher à Nogales (équipements pour Airbus)… L’industrie
automobile se développe aussi avec VW, Nissan, les US, et l’arrivée du Chinois Chery.
L’électronique se développe à Guadalajara et Tijuana. Les maquiladoras montent ainsi en gamme,
façon de résister à la concurrence asiatique.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film Le Mexique, pays charnière // Le Rio Grande, point de contact brutal entre 2 mondes
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute Murs, barrières et points de blocage de l'immigration

 Vers un changement d’aire d’influence ?


 Glissement dans la sphère d’influence économique et géopolitique chinoise  : la
Chine est un partenaire commercial du continent incontournable (ex. la Chine est le
1er partenaire commercial du Brésil en 2009 supplantant le Brésil, elle est devenue le
2ème partenaire commercial du Mexique avec des échanges qui sont passés de 4MM$
en 2000 à 62MM$ en 2012). Ceci se fait néanmoins au prix d’une asymétrie des
échanges : la Chine exporte des produits manufacturés à haute valeur ajoutée
(concerne 90% de ses exportations vers l’AL), alors que la logique chinoise est de
sécuriser ses approvisionnements en matières premières (les investissements pétroliers
de la Chine au Brésil sont passés de 400M$ en 2010 à 20MM$ en 2014). Ceci a pour
conséquence le creusement des déficits commerciaux avec la Chine (déficit mexicain
de 50MM$ en 2013) et favorise la reprimarisation des économies latino-américaines.
Par ailleurs sur le plan géopolitique, le continent connaît l’influence du soft power
chinois : le continent compte 35 instituts Confucius, avec un nombre d’élèves qui a cru
de 55% depuis 2010.

Focus : La Chine et Mexique réchauffent leurs relations

Une série d’accords a été signée sur l’énergie, les mines, les infrastructures, le tourisme,
l’alimentation. Cette rencontre entre les 2 chefs d’Etat veut doper les relations bilatérales. Ces
derniers sont passes de 4,5 Ma de dollars en 2000 a 63 Ma de dollars en 2012 selon le Mexique qui
est devenu la 2nde destination des exportations chinoises en Amérique latine après le Brésil. La
tournée de Xi Jinping confirme sa volonté de se renforcer dans l’arrière cour des EU pour répondre a
ses besoins croissants notamment en matières premières, pétrole en tète. Nieta quant à lui cherche des
23
relais de croissance et veut stimuler les IDE chinois qui n’ont représente que 0,08% du total depuis
2000. Xi Jinping a annonce l’achat de 1Ma de dollars de produits mexicains et la levée des
restrictions sur la Tequila et la viande de porc en provenance du Mexique. 300 étudiants mexicains
profiteront aussi de bourses en Chine… même si cela reste plus symbolique qu’autre chose.

 Mais aussi de nouveaux partenariats stratégiques avec l’UE  : via l’organisation de


sommets Europe-AL depuis 1999 : ces partenariats ne se limitent pas exclusivement à
l’aspect économique : dès la déclaration de Rio en 1999 s’organise une coopération
pour la lutte contre le narcotrafic. Le sommet de Madrid en 2010 annonce la signature
d’accords de libre-échange avec le Pérou et la Colombie par ex.

 Ou une affirmation d’indépendance géopolitique et l’élaboration d’un soft power


latino-américain ?
 Formation d’organisations régionales (cf.)
 Organisation du premier forum social à Porto Alegre en 2001
 Organisation d’événements internationaux (la Coupe du monde de football au
Brésil en 2014 - JO à Rio de Janeiro en 2016)
 Participation active dans les instances supranationales : le brésilien José
Graziano da Silva est le président de la FAO depuis 2011, et Roberto Azevêdo
préside l’OMC depuis 2013
 Nouvel acteur de l’aide international : le Brésil qui devient un acteur important
de l’aide humanitaire (contributions s’élevant à 3,5MM$ en 2010)

Focus: une autonomie accrue de l’AL face aux USA

Le président vénézuélien, Hugo Chavez, leader de la « révolution bolivarienne », a organisé une


« contre-tournée » en pendant le voyage de George Bush en AL en mars 2007 : défi lancé aux USA.
Néanmoins Luiz Inacio Lula da Silva, Michelle Bachelet, symboles du centre-gauche d’AL, ont une
meilleure image. La plupart des pays d’Amérique du Sud sont parvenus à diversifier leurs échanges
et leurs relations, et à ainsi acquérir une plus grande autonomie face aux USA. L’Asie constitue
aujourd’hui une chance pour ces pays, même si il y a une concurrence industrielle : importation par la
Chine de matières premières. En 2007, 22 entreprises brésiliennes et 17 mexicaines figuraient au
24
classement des 2000 premières entreprises mondiales (multinationales). Pierre Salama, dans
L’Amérique du Sud n’est plus la périphérie des Etats-Unis, montre cet optimisme ambiant, surtout
au Brésil et en Argentine. Les capitaux affluent.

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film Les ambitions géopolitiques du Brésil // La guerre du gaz en Bolivie

25
L’urbanisation
L’Amérique latine est un territoire « vide », c’est la « surabondance inhumaine de l’espace »
(Braudel). D’où un peuplement longtemps de façade avec des dynamiques essentiellement urbaine.
Du moins pour le peuplement européen.

 Un des continents les plus urbanisés au monde :


 Des taux d’urbanisation élevés en moyenne : 81% en 2010, mais comme toujours,
des disparités : 61% pour l’Equateur contre 90% en Argentine
 Un véritable phénomène de métropolisation : 3 villes latino-américaines parmi les 10
premières agglomérations mondiales en 2010 : Sao Paulo au Brésil (3ème rang, 20M
d’habitants)//Mexico au Mexique (5ème rang, 19M d’habitants) // Buenos Aires en
Argentine (10ème rang, 13M d’habitants). Il y a une concentration des activités ex : le
RSP (ratio de surproductivité) est supérieur à 1,25 à Sao Paulo (la production par
habitant de la métropole est 1,25 fois supérieure à la production moyenne nationale par
habitant), voire de macrocéphalie urbaine : Buenos Aires représente 35 % de la
population de l’Argentine, Mexico 18 % de la population du Mexique.
La mondialisation pousse les grandes métropoles à se doter d’équipements de prestige
adaptés aux fonctions dont elles souhaitent se doter qui les font ressembler encore plus
aux villes des USA. Mexico la Bourse et la Torre Mayor, la plus haute tour
d’Amérique Latine (285 mètres) ; les nouveaux aéroports à Rio ou Sao Paulo (ce
dernier conçu comme un centre de services) ;
Parallèlement, chaque grande ville cherche à se faire connaître par des évènements
internationaux : à Sao Paulo la biennale d’art, à Rio l’installation d’une fondation
Guggenheim, à Porto Alegre le premier forum social mondial (janvier 2001).

Focus :Brasilia, plus qu’une ville capiale, un symbole

Brasilia a été inaugurée en 1960 qui se voulait le symbole de la modernité et de la promotion de


l’automobile (la ville est longtemps restée sans feu rouge, comme l’avaient décidé ses concepteurs,
l’urbaniste Costa et l’architecte Niemeyer) avait détruit la rue comme espace de vie publique. La
promotion de la verticalité sur le plan vert des pelouses, l’enfermement des communautés dans les
superquadras résidentielles, correspondaient à la volonté de créer une ville rationnelle niant les
inégalités et la diversité. Elle décourage le contact humain, ce dont se plaignent encore ses habitants.

 Les défis que pose l’explosion urbaine


 Croissance de l’habitat informel : 111 millions de Latino-Américains (sur un total de
588 millions) vivent dans des bidonvilles - 40% des habitants de Sao Paulo. Du fait de
l’insuffisance des équipements, 68% des ménages n’ont pas accès à l’eau potable, 43%
n’ont pas accès au tout-à-l’égout, les conditions sanitaires déplorables : en 1994, 53%
des cas de diphtérie furent recensés dans les bidonvilles de Quito
Un emplacement souvent sur des terrains à risque : accidents mortels de glissements
de terrains (en avril 2010, 250 personnes sont mortes à Rio de Janeiro à cause de
glissements de terrain suite à des pluies torrentielles dans des quartiers d’’habitat
26
informel). Il y a une Volonté d’insérer les bidonvilles dans le tissu urbain formel : ex,
en 2008, 85% des voies du complexe de la Marée (bidonville de Rio de Janeiro) sont
dotées d’un nom)
 La hausse de la pauvreté dans les villes : Entre 1970 et 2000, le nombre des pauvres
vivants dans les villes latino-américaines est passé de 44 à 220 millions 
l’accélération du processus de ségrégation urbaine.
 La criminalité pousse à la mise en place de politiques de pacification au sein des
villes avec les opérations des UPP depuis 2008 (Unités de Police Unificatrice) pour
reconquérir les favelas aux narcotrafiquants.

Focus : l’abandon de la Corona pour le Coca… une bien mauvaise affaire

Un Mexicain consomme en moyenne 163 litres de sodas par an  7/10 Mexicains sont victimes
d’obésité ou de surpoids. Le Mexique est devenu le 1er consommateur mondial de sodas. La FAO
révèle qu’en 2013 le taux d’obésité des Mexicains a dépasse celui des Américains en faisant le pays
le plus gros du monde. L’obésité infantile a triplé en 10 ans. Alors que près de la moitie de la
population reste pauvre ceci peut paraître paradoxal, le Congres adopte des reformes: taxes
renforcées sur les sodas, croisade contre la faim pour les 7,5M de plus pauvres.

 Les réponses par l’Etat, les entreprises et la société civile


 Par l’Etat (cf. supra)
 Par la société civile: Les habitants s’organisent en associations de quartier pour
obtenir une certaine reconnaissance et s’affirmer comme de véritables citoyens de la
ville. Ex : Villa El Salvador, au Pérou. Chaque pâté de maison de 24 familles élit un
délégué. Ces 120 délégués forment la CUAVES (communauté urbaine autogérée de
Villa El Salvador) qui a notamment créé des cantines collectives (concernant 30% de
la population) où les femmes travaillent bénévolement une fois par semaine.
 Par les entreprises : dans le cadre du Programme de normalisation des zones
informelles lancé en 2000, la société Light Serviços de Electricidas SA vise à
répondre aux besoins d’infrastructures électriques des bidonvilles : en 2005, 176 000
personnes ont accès à l’électricité grâce à l’action de l’entreprise.

27
Fracture et unité en Amérique latine
Le « rêve bolivarien » : pendant la guerre d’indépendance du Venezuela, l’homme d’Etat Simon
Bolivar a pensé que la destinée de l’Amérique issue de l’Empire espagnol était d’être unie pour
affronter les défis du futur. Ainsi, il évoque une nécessité d’unité dans sa célèbre « Lettre de la
Jamaïque » en 1815.

 Des éléments d’unités


 Economique :
 Des structures économiques semblables : cf. Des défis communs :
reprimarisation - défi de l’économie informelle (d’après la CEPAL, l’économie
informel emploie 35% de la main d’œuvre latino-américaine).
 « Désindustrialisation précoce » : Livre de Pierre Salama : Les économies
émergentes latino-américaines : concept de « désindustrialisation précoce » qui
touche des pays d’Amérique latine. En effet : baisse relative de la part de
l’industrie dans le PIB qui intervient plus tôt que dans les pays développés,
c’est-à-dire avec des revenus par habitant moitié moindre.
 Politique :
 Une démocratisation du continent : en 1978, 12 des 20 pays latino-américains
étaient dirigés par des régimes militaires comme celui de Pinochet au Chili
(1973-1990). Seuls trois pays (Colombie, Costa Rica et Venezuela) avaient des
régimes démocratiques. Aujourd’hui, la plus grande partie des gouvernements
latino-américains sont issus d’élections reconnues globalement comme
régulières.
 Inachèvement de la maîtrise du territoire  : les favelas au main des mafias de
la drogue, les régions productrices de coca, et les guérillas dans les zones
reculées comme les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie –
mouvement paysan marxiste qui étend son pouvoir sur 40% du territoire
colombien => enlèvements, extorsion de fonds, etc.)
 Culturel et social :
 Héritage de la colonisation hispanique, notamment religieux et
linguistique : 40% des catholiques du monde habitent en Amérique latine –
nomination du premier pape latino-américain Jorge Mario Bergoglio en 2013.
Lieu unique au monde où 21 pays sont unis par deux langues (l’espagnol et le
portugais) très commune
 L’émergence d’un soft power culturel : les exportations des telenovelas
constituent un formidable canal de diffusion de la culture latino-américaine
avec 2MM de téléspectateurs dans le monde : notamment dans les pays
africains lusophones (Angola) et aux EU avec les poids démographique de la
population hispanique (16% de la population totale)
 Le continent des inégalités (cf. supra)
 Urbanisation généralisée (cf. supra)
 Des disparités

28
 Economiques : cf. Poids du Brésil – pays en retard (Equateur – Guatemala =>
Amérique centrale)
 Idéologiques : fracture continentale au niveau des relations avec les EU => axe anti-
américain comme l’ALBA (Alternative bolivarienne pour les Amériques lancé en
2004 par Castro et Chavez afin de former un front de refus de l’impérialisme des EU)
(cf.) mais le Mexique, disposant d’une interface privilégiée avec les EU, entretient des
liens étroits avec le géant (80% des échanges commerciaux mexicains se font avec les
EU). Cela freine une intégration latino-américaine.
 Un passé non révolu qui divise au niveau continental et national  : Au pouvoir de
1982 et 1983, le général Rios Montt est responsable du massacre de plus de 1700
mayas. Pour la 1ere fois, un ancien chef d’Etat est condamné par un tribunal de son
pays. Ce dernier était pleinement soutenu par Reagan.
Les avocats de Duvalier soulignent les ambiguïtés de la communauté internationale.
L’ONU est accusée d’être responsable de l’introduction du cholera en Haïti, avec des
envois de casques bleus népalais. Deux poids deux mesures en matière d’impunité?

29
Cartographie

Cuba : la perle de tensions des Caraïbes

Sur un plan plus géopolitique on peut rajouter

 Les lieux d’implantation des fusées russes qui ont faillit déclencher une
troisième guerre mondiale en 1962 : La Havane, Cienfuegos, Santa Clara et
Siantago
 Blocus américain
 Arrivée progressive des IDE depuis l’apaisement des relations en 2013
 Les Etats-Unis, un eldorado pour les migrants

30
L’agriculture moteur ou frein du développement
de l’Amérique latine ?

A rajouter sur une carte traitant de l’agriculture sur le continent :

 Les grands ports d’exportation et d’importation de céréales : Rio, Buenos Aires, Panama,
Houston
 Les nacro Etats, l’autre face de l’agriculture : Pérou, Colombie, Venezuela.
 Les organisations de coopération régionales, clef de voute du commerce en Amerique
latin (cf carte suivante)

31
La richesse du territoire latin

32
L’Amérique : un modèle d’intégration
régionale ?

33
L’intégration par le gaz, l’Amérique latine en
modèle

34
Lula, le VRP de l’Amérique latine

35
Les Plans

Le Brésil, une puissance émergente ?


I. Le Brésil dispose des critères nécessaires pour être considéré comme une
puissance émergente.

A. Il peut compter sur les ressources de son espace et sur sa population pour s’affirmer comme
un leader du contient.
1) Un territoire riche en possibilités par son immensité
- Un territoire immense : 8.5 million de km2 soit 16 fois la France…
- Néanmoins les atouts sont évidents dans la mesure où le Brésil est un immense front
pionnier. L’immensité du territoire permet au Brésil d’avoir une gamme variée en terme de
produits agricoles même si là encore le Brésil connaît des contraintes climatiques fortes
(climat équatorial en Amazonie, sécheresse dans le Nordeste…)

2) Les ressources naturelles sont très intéressantes


- Le sous-sol est très riche en minerais. Le Brésil figure parmi les premiers exportateur
mondiaux en ce qui concerne : le fer (3ème), l’étain (1er), le bauxite (4ème)…Ces ressources
sont situées pour la plus grande part dans le Mato Grosso et le Minas Gerais.
- Se posent cependant 3 problèmes i) Celui de la concentration des ressources qui déstabilise
l’espace national ii) Le fait que le potentiel du pays est largement sous-exploité iii)
L’Amazonie nécessite effectivement des investissements considérables (aménagements
hydrauliques…)
- Sur le plan agricole

3) La population constitue le dernier critère de puissance


- Une population très importante, 187 millions d’habitants en 2006. Le Brésil occupe le 5eme
rang mondial. Le Brésil est aujourd’hui dans la deuxième phase de la transition
démographique : Le taux de fécondité diminue malgré le catholicisme, la pauvreté, la
confiance en l’avenir. L’indice est de : 2.1  Le Brésil va donc bénéficier d’une population
jeune et dynamique en ayant plus à avoir à subir la charge d’une démographie galopante…
- Cette population est très mobile. Migration interne très forte : de la campagne vers les
grandes agglomérations et du Nordeste surpeuplé vers le Sudeste ou le centre ouest et les
fronts pionniers.  Elle est en majorité urbaine : 75% du Brésil est urbain, les grandes
agglomérations sont très importantes : ex : Rio, 10M d’habitants, Sao Paulo 17M..

B. Un potentiel économique qui est évident.


1) Le Brésil est une puissance productive (9eme rang mondial)
-C’est la première puissance productive en Amérique latine, devant le Mexique. Compte pour
1/3 du PIB de l’Amérique latine. C’est une puissance ouverte sur la modernité
-C’est une puissance agricole de premier plan qui possède un complexe agro-alimentaire très
important
-C’est aussi une puissance industrielle (la 9ème au monde). Figure parmi les premiers en ce
qui concerne l’industrie des biens de consommation, l’industrie lourde (5eme rang mondial
pour l’aluminium, la pétrochimie…), l’industrie d’armement et l’industrie de pointe (ex :
aéronautique :EMBRAER )
36
-On assiste aussi à l’essor des activités tertiaires l’industrie pharmaceutique notamment.
Chaîne de télévision (exerçant grâce à ces dernières une certaine sorte de soft power, ex
telenovelas...)

2) Des progrès dans la maîtrise de l’espace et en terme d’infrastructure


- Un réseau de transport ambivalent mais un espace assez bien maîtrisé. La route domine au
détriment des voies ferrées. Ceci est dû à l’immensité du territoire et aux contraintes
naturelles. L’espace est ainsi très inégalement desservi avec un maillage dense uniquement au
Sudeste, dans le Mato Grosso et dans une partie du Minas Gerais  Ainsi s’explique la
volonté du Brésil de poursuivre la conquête de son territoire. Un exemple frappant est, sans
doute, la construction de Brasilia par Niemayer ou bien le transamazonien (la route qui
traverse l’Amazonie…)

3) Une puissance commerciale qui compte de plus en plus sur la scène internationale.
-On assiste à une croissance spectaculaire des échanges. Ceci traduit d’une part le changement
de modèle et l’acceptation de l’ouverture par le Brésil et d’autre part le progrès économique
de ce pays. Les échanges représentent 10% du PIB en 1980 et 25% en 2004 : On voit donc
bien que le pays c’est ouvert. A cela il faut ajouter une structure géographique de plus en plus
diversifiée. Ainsi si les premiers partenaires demeurent l’Europe et l’Amérique latine, le
continent asiatique joue un rôle de plus en plus important pour le Brésil…

C. Le Brésil bénéficie d’une image positive.


1) Le Brésil est un pays où semble se réaliser l’intégration raciale.
-La population est diverse. On compte une importante part de la population qui est métisse
(40%) (8% de la population est noire) avec 50% de blancs.
-Le pays est montré en exemple. Les communautés semblent effectivement vivre en
harmonie. Cependant même si la discrimination raciale est limitée, les blancs sont plus
favorisés que le reste.

2) Le Brésil jouit d’un capital sympathie


-C’est un pays qui a le sens de la fête : ex :Carnaval de Rio…Musique : samba, chanteurs
connus (Jorge Bel, Gilberto Gill…)  Donne l’impression d’être un pays où tout est
possible…

3) Il faut ajouter l’image du président : Luis Ignacio Lula da Silva


-Donne l’impression d’une consolidation de la démocratie : Le modèle politique brésilien
montre que lui aussi est capable d’alternance…L’accession au pouvoir de Lula est un symbole
pour les altermondialistes du monde entier. Cet homme incarne pour eux la lutte contre une
mondialisation inégalitaire. C’est la gauche réformiste.

II. Le Brésil, profitant de ses atouts est devenu, sinon une puissance, du moins un
acteur régional voire mondial avec lequel il faut compter et qui peut constituer au
moins une référence.

A. Le Brésil a longtemps été marginalisé sur la scène internationale


1) Un pays longtemps handicapé par son héritage colonial  et un choix de développement autocentré
qui fini par montrer ses limites.
Voir cours

2) À partir années 1960, la situation change


-Les militaires prennent le pouvoir en 1964. Ils ont deux objectifs :
37
 Faire du Brésil une grande puissance économique.
 Développer les exportations pour obtenir des devises et financer l’industrie. (Ceci
permet une très forte croissance jusqu’aux années 1970, période qui est souvent
appelée le miracle brésilien.)
Limites modèle ISI

3) Des limites géopolitiques empêchent le Brésil d’accéder au statut de puissance


-Le brésil serait un anti-modèle sur le plan du régime. Il a connu une dictature de 1964 à 1985.
-Le Brésil peine a exercé un leadership sur le reste de l’Amérique latine. Il y a la concurrence
de l’Argentine ; Il lusophone contrairement au reste ; ses ambitions impérialistes en Amazonie
pendant les militaires ont inquiété un grand nombre de pays

B. Aujourd’hui le Brésil semble vouloir devenir un acteur


1) Une volonté de jouer un rôle croissant sur la scène internationale qui commence sous Cardoso
mais qui est encore plus évidente avec Lula qui veut faire du Brésil une puissance globale.
-Ceci se traduit par des candidatures de plus en plus fréquentes pour les postes de direction
dans les institutions internationales
-Un approfondissement des partenariats commerciaux (avec pays du sud notamment)

2) On assiste aussi à une volonté de s’ouvrir au reste du continent tout en gardant des distances avec
les Etats-Unis.
-Ainsi le Brésil se rapproche de l’Argentine et fait partie du Mercosur (qu’il utilise pour
s’affirmer sur la scène internationale) ; Il favorise le libre-échange pour dynamiser son
économie. Refuse l’hégémonie des Etats-Unis en Amérique Latine.

C. Le Brésil semble en partie parvenir à ses fins


1) Il s’affirme comme un acteur régional
-Il est responsable de l’échec de la ZLEA S’oppose aux subventions agricoles américaines
-Il est le médiateur en Amérique du sud. Mais il met en place une politique pour limiter la
crise Chavez/Etats-Unis. Joue un rôle important dans l’apaisement de la crise en Bolivie en
2004 à propos du gaz.
-Le Brésil est porteur de projets pour le continent comme le témoigne le fait qu’il finance des
infrastructures de transport. Ex :route océanique…

2) Le Brésil devient un acteur onusien pour mieux justifier sa demande de devenir membre
permanent.
-Avant les missions confiées à l’armée brésilienne étaient très peu nombreuses,
-Cependant on assiste à un changement : Le Brésil commence à participer a des campagnes
(Mozambique en 1994, Timor Oriental en 99), à des missions de paix (Salvador, Nicaragua,
chypre …)

3) Il devient aussi un acteur international en défendant une mondialisation plus égalitaire et


multilatérale
-Joue un rôle important à l’OMC. Au sommet de Hong-Kong ils obtiennent la suppression des
subventions agricoles à l’exportation à partir de 2013. Fait partie du groupe de Cairns
-Ainsi on voit que le bresil cherche à devenir le grand du sud. Mène des politiques de
coopérations avec certains Etats Africains (Guinée, Angola, Mozambique, Afrique du sud) et
annule la dette des pays très pauvres
-Développe médicaments génériques que peuvent acheter pays pauvres…car ils sont moins
chers

38
III. Cependant cette visibilité ne suffit pas a en faire une puissance a part entière
ou même un modèle.

A. Le Brésil connaît des déséquilibres et des problèmes économiques malgré la gestion assez
rigoureuse et orthodoxe de Lula.
1) La question de la dépendance financière
-Le Brésil est le pays le plus endetté au monde : 390 milliards d’euro en 2006. Le service de la
dette absorbe 80% des recettes d’exportations
-Cet endettement limite la capacité d’investissement de l’Etat. Le Brésil est effectivement
sous le contrôle permanent du FMI qui n’hésite pas à le contraindre en ce qui concerne sa
politique publique même si en 2006, le Brésil de Lula a remboursé sa dette au FMI de façon
anticipe

2) La question de la stabilisation du real

3) Ainsi à plus long terme des reformes de fonds s’imposent pour que le Brésil connaisse une
croissance durable.
-La croissance repose effectivement sur l’augmentation des prix des matières premières et sur
les dépenses publiques. Ainsi il semble nécessaire d’améliorer la gouvernance étatique
(réformer l’Etat brésilien, rendre l’administration plus souple et le système financier plus
flexible). Il faudrait aussi développer le marché de consommation qui reste encore trop limité.

B. Le Brésil apparaît comme le symbole d’un développement non durable


1) Il ne peut résoudre les inégalités régionales
-Il y a un fort contraste entre cœur/centre :Sao-Rio-Bello Horizente (regroupe 40% de la
population, 80% de la production industrielles et ¾ des activités financière) et les périphéries
sous-développées. (à l’exception des zones sud)

2) La question agraire n’est toujours pas réglée


-Le modèle des latifundios, microfundios est toujours présent
 1% des exploitations représentent 45% de la surface agricole utilisable
 40% des exploitations représentent 1% de cette surface
 Les tentatives de reforme ont été limité (les militaire ont préféré les fronts pionniers et
depuis 1985 aucun progrès n’a été fait)
-Il faut ajouter à cela les dangers sur le plan écologique

3) La société brésilienne demeure enfin l’une des plus inégalitaire au monde


-Depuis 1970 la mondialisation aggrave les inégalités
 En 1970, 10% des plus pauvres possédaient 15% du revenu et les 10% les plus riches
possédaient 46% du revenu. En 200, les 10% les plus pauvres en possèdent 11% et les
10% les plus riches 50%.
 Les écarts entre riches et pauvres sont 6 fois plus élevés que la moyenne des PED

-Toutefois le bilan de Lula est insuffisant


 Le travail des enfants n’a pas disparu
 30% des brésiliens vivent dans la pauvreté
 L’enseignement constitue une des faiblesses du Brésil
 50 millions de brésiliens n’ont pas de protection sociale
 Le mal-developpement dans les villes pose problème

39
C. Le Brésil ne peut pas encore apparaître comme une puissance globale à part entière par
manque de moyens à différents niveaux
1) L’économie est trop dépendante de l’extérieur :cf : reprimarisation du contient

2) Ce n’est pas une puissance militaire à part entière :renonce au nucléaire..

3) Il y a d’autres puissances sur le contient :Argentine, Mexique, Venezuela..


D’ailleurs l’échec a l’ONU en 2005 le montre bien tout comme le fait que Lula doit ménager les
Etats-Unis
4) Au sein de l’OMC, le Brésil a plus une capacité de nuisance qu’une véritable capacité à imposer
ces choix.

40
Les migrations, essence des Amériques ?
I. Le continent américain est de longue date marqué par d’importants mvt de pop
qui l’ont conduit à faire de la multi culturalité et du métissage un élément de sa
propre identité.
A/ Un constat : des pop mélangées et un continent dans lequel le multiculturalisme et le
métissage est la base de leur identité nationale
1) Des populations très mélangées
● Pérou : 65% d’amérindiens, 25% de métisse
Brésil : 55% de blancs, 20% de mulâtres (blanc noir), 10% de métisse (blanc indien), 10% de noirs
États-Unis : 15% hispaniques, 75% de blancs, 10% de noirs
2) Un continent en pointe dans la lutte contre la colonisation et qui fait donc logiquement du thème
de l’égalité entre les ethnies une base de son identité
Haïti : 1rer rép noire servant ensuite de référence historique (toussaint Louverture)
Grand mythe historique de la décolonisation bolivarienne
Indépendance des pays latino souvent suivit de l’accès au pouvoir de pop métissé descendants
d’anciens colons
3) Des constitutions souvent démocratiques souvent en tout cas du métissage un idéal proclamé
Abolition de l’esclavage, Brésil en 1889 est le dernier pays à l’avoir aboli
Principe d’égalité entre les peuples au cœur des textes fondateurs (déclaration d’indép des EU)
Constitution argentine : référence dans leur constitution à la nécessaire migration pr peupler ce pays
immense
Accès aux pv de métisses : Obama, Pérou avec Fuji Mori (un Nikkei => de la « diaspora » jap), Fox
au Mexique
B/ Un continent historiquement de brassage des populations
1) Une zone de brassage préalable à la colonisation
Migrations d’Afrique ou d’Asie aux origines même des peuples américains
Pratique de brassage forcé des populations existant déjà ds l’empire inca
2) Un continent de nv monde marqué par le commerce triangulaire
16eme début immigration européenne pour avoir Main D’œuvre ds cadre du triangle.
Continent était très peuplé avec les Européens : 100 millions d’hab. sur tout le continent, puis 25
millions d’hab. en 1 siècle d’exploitation européenne ! (guerres, massacres, travail et déplacement
forcés, maladies). Avant la conquête, il y avait des indiens partout, écart de densités plus faibles que
now. Contrastes très fort entre Amérique Pleine et Amérique Vide dus aux regroupements de pop.
(Une des caractéristiques du continent). Bouleversement extrême dans la répartition, extension de
populations… => on a eu besoin de nouvelle main d’œuvre.
EU : recensement et immatriculation volontaire des gens
3) Une vocation au brassage des populations qui s’est confirmée au 20ème, ms ac parfois des causes
et des origines ≠
Diminution globale des migrations éco ms arrivée de réfugiés politiques européens 30’s et post
WWII et dvlp des migrations éco en provenance des autres continents (jap au brésil, asiatiques aux
EU)

C/ Et un continent de brassage culturel


1) Une nouvelle terre promise de libre pratique religieuse
Pères fondateurs aux EU. Mayflower. Amérique du Nord peuplé par des protestants victimes de
persécutions en Europe
Développement des évangéliques protestants en Amérique Latine, qui ne pose pas de vrai pbl, alors
que choc culturel très fort pour les cathos qui sont majoritaires. Choc n’entraine pas de mvt de rejet
comparable à l’arrivé de l’islam en Europe. Tout au plus les gouvernements croient y voir la main des
EU
41
2) Des sociétés coloniales très vites marquées par le métissage culturel
Langue créole, mélange linguistique, dans la plupart des iles Caraïbes
Syncrétisme religieux : vaudou
3) Un labo de la mondialisation culturelle : la mexamérica
Spanglish
II. La distance est cependant grande entre les discours théoriques sur
l’intégration des ≠ pop et les réalités inégales de l’ouverture aux flux
internationaux et de l’intégration socio-économique
A/ Même si le continent américain est aussi celui d’intégrations réussies de minorités
culturelles et de migrants
1) Il y a d’abord un discours positif de la part des pv publics qui a svt été tenu envers les migrants,
considérés comme des leviers de dvlp
● Pour les pays d’émigration : EU, modèle américain reçoit nbr brain drain
« L’immigration est une chance pour les EU, ne l’oublions pas » : spot sur CNN, avec un garçon qui
se bat ac un bateau et en sous-titre Kissinger, sous W. bush (moment de plus grande phobie
d’immigration clandestine)
Latino très fiers d’être peuplés d’Européens.

● Pour les pays d’immigration : remesas  Honduras : 20% de son PIB. Équateur : immigrés sont
présentés comme des Héros qui permettent de faire vivre leur famille
2) Politiques d’intégrations, qui sont caractéristique de cette zone
Affirmative action discrimination positive aux EU dès 65 (quotas universitaires, politiques de
franchises fiscales envers les réserves indiennes), au Brésil (politique Bolsa Familia, = discrimination
positive pr les pauvres (indigènes et noirs surtout) dans zones sous dvlp)
3) Bilan parfois spectaculaire
● EU : émergence d’une bourgeoisie noire
● Réappropriation de leurs sol et sous-sols par les Inuits au nord du Canada (classe moyenne Inuit)
● Émergence politique également Morales 1er Indien a dirigé la Bolivie depuis 2006
B/ Les sociétés américaines sont socialement et spatialement ségrégées
1) Gradient de la couleur de peau révèle les inégalités socio éco
Abolition esclavage n’a pas été préparé (GUERRE civile de 4 ans aux EU) => dimension socio éco
négligée
=> exclusion de facto des Indiens et des Noirs sur le plan socio éco
Brésil : 45% des noirs sous le seuil de pauvreté, contre 15% des blancs
50% des noirs aux EU finissent le lycée ss emploi contre 15% des blancs
=> Inégalités liées à l’appartenance ethnique ou couleur de peau pèse tout le long de la vie (tx de
mortalité, éducation, insertion ds vie professionnelle, retraite, précarité, espérance de vie)
2) L’immigration est svt limitée par forte ségrégation spatiale (cause et conséquence)
Ds villes sur le continent, ghettos
3) Et même les éléments intégrateurs de ces minorités se retourne parfois contre ces même minorités
Rôle des diasporas ac un fonctionnement en circuit fermé refusant parfois l’intégration
Chicanos aux EU (minorités particulièrement exploitées)
Tx d’endogamie extrêmement élevés dans minorités (2/3 des hispaniques aux EU de la 3eme
génération sont mariés à un ressortissant hispanique)
Communautés asiatiques qui ne demandent pas l’intégration (China Town) et qui sont vu comme des
communautés modèles (ne font pas chier, travaillent) => ségrégation spatiale bien vu

Asiatiques en Amérique Latine : Chinos (Nikkei spécialement pr les japonais)


Moyen Orient (Liban, Syrie…) Turcos
C/ D’autant plus que les pouvoirs publics américains ont souvent adopté des pratiques
d’exclusion et de discrimination officielle contre certains groupe
1) La réalité de l’extermination des pop indigène pendant la colonisation
42
2) Des systèmes de ségrégation officielles
Esclavage jusqu’en 1889 au Brésil. EU : maintien des ségrégations scolaires et civiles jusqu’en 60’s
des États du Sud (grande loi de 65 avec Johnson)  citoyenneté accordée aux amérindiens qu’en
1924
3) Désir de contrôler les flux migratoires pour protéger les pop en place pour ne pas déséquilibrer le
métissage déjà existants
● Quotas migratoires ethniquement ciblés en 21 et 24, quotas par nationalités prenant pr base le % de
la pop ethnique en question en 1890 aux EU. => A la veille des renversements migratoires (Wasp ->
méditerranéens, PECO)
● ALENA a pour but de freiner l’arrivé de Chicanos aux EU
Patriot Act de 1921 : mesure de sécurité nationale, après le 11 septembre
III. En fait, ds le contexte de la mondialisation, la question de l’identité
multiculturelle fait l’objet d’une instrumentalisation politique à des degrés
variables
A/ Parce que ces question renvoient naturellement à l’identité culturelle des États américains,
qui se veulent svt des États Nations
1) Ces discours veulent être des mythes fondateurs d’une conscience nationale
ZANGWILL et le melting pot (ne décrit pas une réalité, essaye de dvlp discours légitimant la
présence des immigrés aux EU, fait partie de l’identité des EU d’être métisse
2) Plus récemment, tentations nationalistes de récupérer cette question identitaire
Monté de mvt xénophobes impact au niveau local du KKK dans les États du Sud
En Amérique Latine, face à la menace d’impérialisme Yankee sur les pays, par les EU => les
présentent comme des menaces (en particulier par les dictateurs populistes)
80’s : Argentine idem (pop étrangère arrêtée ou très contrôlée)
3) Huntington qui théorise tout cela dans une perspective globale

B/ Ms au-delà parce que ces questions s’inscrivent dans des problématiques liées à la légitimité
de l’État
1) Fantasme des lobbies d’origine ethnique étrangère
● Poids du lobby cubain en Floride, anticastriste
Rôle réel ou supposé du Lobby juif
● Impression qu’ils tirent les ficelles => l’État ne serait plus impartial => pose pbl
2) L’État est également mis en cause ds sa fonction d’assurer la sécurité de sa pop
Débat sur l’immigration et le multi culturalisme pollué par l’immigration clandestine (vu comme
incapacité de l’État à surveiller les frontières) Immigration clandestine et migration sont amalgamés
ds les dialogues (cf. en France ds les débats politiques). Est-ce dû aux pop ou aux politiciens ?
3) Capacité de l’État à être souverain et indépendant, voire à être une puissance émergente
● Question indigène en Amérique Latine, face aux yankees => réaffirment leur indépendance totale.
Droits de l’indigène, de l’indien sont réaffirmés dans ce but. Discours de promotion indigéniste pr se
démarquer de l’impérialisme yankee.
● Et dans la lutte contre mondialisation
C/ Même si ces questions sont de plus en plus abordées à des échelles non étatiques
1) ALENA à l’échelle internationale
N’est pas un marché commun complet, même pas une union douanière, et pourtant on y traite de
questions migratoires => avant-poste pour les migrations des Chicanos aux EU (=> Rio grande ne
serait plus la frontière, remplacée par la frontière sud du Mexique, qui ne serait plus un limes ms un
barrage). Stratégie du Mur sur le Rio grande car politique a échoué, le Mexique n’a pas joué le jeu =>
ne dvlp pas davantage l’Alena, qui a désormais bcp moins d’intérêt du coup
Parallèle avec l’Union pour la Méd en Europe de Sarko
2) Milices armées à l’échelle de région infrarégionale
Minutemen (volontaires) pour faire la chasse aux Chicanos à la frontière
3) Gated Communities à l’échelle locale
43
44
La géodynamique des religions en Amérique
Latine
L’Amérique latine a une tradition de pluralisme religieux avec une domination incontestée du
catholicisme. Mais l’Eglise catholique est en recul et de nouvelles religiosités émergent comme le
Pentecôtisme. Ce recul du catholicisme est-il le signe de l’effondrement du rôle social de la religion,
d’une sécularisation de l’Amérique latine, qui serait logique vu l’urbanisation ? Ou bien dans la
mesure où ce recul du catholicisme est compensé par d’autres courants religieux, faut-il voir un
retour en force du religieux ? Comment expliquer alors la modernisation de l’Amérique latine alors
qu’en général, elle s’accompagne d’une disparition du religieux ? Faut-il y voir le maintien de
structures économiques archaïques ? Est-ce que la progression du Pentecôtisme n’est pas la
manifestation de l’influence du modèle américain ?

I. Vers une recomposition du champ religieux

A. La tradition catholique historique


● La colonisation par l’Espagne et le Portugal qui sont deux pays parmi les plus catholiques
d’Europe. En colonisant, ils avaient pour but de christianiser l’Amérique latine qui était vue
comme la terre de la revanche puisque à cette époque (XVI e siècle), le protestantisme était en
pleine expansion en Europe  80% des Latino-américains sont catholiques. Ils représentent
50% des catholiques du monde entier.

B. L’Amérique latine a un pluralisme religieux non moins traditionnel


Beaucoup de juifs (surtout allemands) ont immigrés vers l’Argentine, mais aussi des
protestants et quelques musulmans dans tout le sous-continent. De plus, des Asiatiques ont
également immigrés dans des pays comme le Chili ou le Pérou apportant avec eux leur
religion. Et malgré ce pluralisme, il n’y a jamais eu de conflits religieux en Amérique latine.

C. Emergence du protestantisme
Le protestantisme progresse surtout par des conversions et peu par des immigrations. En
1945, 1% de la population d’Amérique latine est protestante, et 15 à 20% dans les années 80.
Le catholicisme est donc en recul. Le taux de protestantisme passe, entre 1960 et aujourd’hui,
de 3 à 20% au Guatemala, de 8 à 20% au Brésil, de 10 à 25% au Chili et de 7 à 30% à Porto
Rico. Le protestantisme est en passe de devenir majoritaire au Chiapas (au Mexique). Le
principal mouvement protestant est le pentecôtisme qui a une approche plus charismatique
avec un clergé jeune (importance de l’esprit saint et croyance en le pouvoir de guérison).

II. Le facteur explicatif de cette recomposition est le sous-développement


A. Le catholicisme a une fonction sociale mais il est associé aux oligarchies
Le Catholicisme joue un rôle social important au XXe siècle surtout auprès des pauvres
(scolarisation, aides aux pauvres). En politique, des partis démocrates chrétiens se
développent dans la plupart des pays et occupent parfois une place importante dans la vie
politique. Mais les hiérarchies catholiques sont associées à des oligarchies socio-
économiques, voire à des dictatures au nom de la lutte contre le marxisme athée.

B. La lutte contre la tentative de théologie de la libération

45
Durant les années 1960, s’est développée en Amérique latine la théologie de la libération qui
est en fait une tentative de triple rénovation de l’Eglise catholique :
- liturgique : la bible est traduite en quechua par exemple.
- institutionnelle avec en 1955, la création du conseil épiscopal latino-américain
(CELAM)
- intellectuelle avec le catholicisme social
Mais la théorie de la libération est un triple danger pour le Vatican :
- contestation de l’ordre établi. En 1968, le CELAM lance le programme de
« libération intégrale des opprimés » qui revendique une émancipation sociopolitique et
socioéconomique (volonté de changer de société et non de changer la société).
- De plus, la théologie de la libération utilise le marxisme comme grille de lecture du
sous-développement du Tiers-monde (même si elle n’adhère pas au marxisme, elle est
d’accord avec sa vision du sous-développement). En 1971, le Péruvien Gustavo Gutierez,
dans la théologie de la libération, reprend des idées de Marx notamment celle des classes
sociales. La même année, le Brésilien Leonardo Boff écrit Jésus-Christ libérateur, il considère
le Christ comme le premier révolutionnaire.
- La théologie de la libération révèle et exacerbe des clivages internes au catholicisme
en supprimant les hiérarchies habituelles par exemple. En 1966, le prêtre Camillo Torres,
engagé dans un maquis castriste, meurt dans une guérilla.
C’est pourquoi Paul VI puis Jean-Paul II par l’intermédiaire de Joseph Ratzinger s’occupent
de mettre fin à ce mouvement.

C. La fonction socio-économique et politique des protestants


Le champ est libre pour les protestants en particulier les Pentecôtistes. L’évangélisme se
tourne vers les déracinés, les exclus, les déclassés et les minorités ethniques. Les Pentecôtistes
sont des militants sociaux. Des partis politiques évangélistes sont créés. Les Pentecôtistes ont
joué un rôle important dans l’élection de Fujimori et en faveur du général Rios Montt en
1991. Au Brésil, l’Eglise Universelle du Royaume de Dieu exerce un lobbying intense par des
moyens radio et télévisé.

III. Cette recomposition traduit en fait l’ambiguïté de la place de l’Amérique


latine dans la mondialisation

A. L’influence des Etats-Unis dans le domaine religieux


Le Pentecôtisme suit l’économie d’archipel dans les villes et sur le littoral car il est né en
1906 aux Etats-Unis. Le syncrétisme religieux et l’animisme se développent dans les
campagnes et les régions peu développées.

B. Et le catholicisme est aussi conquérant


Les migrations des latinos répandent le catholicisme aux Etats-Unis et on assiste alors à la
conversion de wasps. Jean-Paul II, en tant que catholique conservateur, a voulu intégrer les
catholiques à la société états-unienne.

C. A l’échelle mondiale, l’Amérique latine joue un rôle de plus en plus important


Au Vatican, on a longtemps évoqué l’éventualité d’un pape latino. Le catholicisme latino est
devenu un véritable modèle pour l’Europe.

46
Les populations en Amérique Latine, peuplement
et dynamiques démographiques
Intro : aspects en jeu : systèmes migratoires internes et externes, localisation dans l’espace, héritages de
peuplement, évolutions naturelles de la population.
Problématique : caractéristiques uniques du peuplement (natalité, mortalité, urbanisation, immigration).
L’Amérique Latine appartient-elle au Sud par ses structures démographiques ou n’est-elle pas déjà au Nord ?

I. Ni Nord, ni Sud : un Ouest, un Nouveau Monde du fait du rôle déterminant de


l’immigration et de la décolonisation
A. Une histoire démographique bouleversée par le choc de la conquête
Origine du peuplement lourde d’implication politique : populations autochtones et premier processus de
colonisation des populations venant de Béring. Les descendants des Indiens sont supposés être des
colons, donc pas entière responsabilité des Européens. Fin 16°s. la conquête est une catastrophe sur le
plan démographique : 50 M, puis 12 M en 1650, et 11 M au 18°s. Massacres, épidémies, désintégration
culturelle (alcoolisme, suicide), travaux forcés (mita : corvée dans mines d’argent, Potosi, Pérou).
Traumatisme de la mémoire lourde d’enjeux : stratification ethnique, métissage, revendications
indigénistes.

B. Un peuplement conditionné par l’immigration


Première étape : colonisation blanche à partir du 15°s. (traité de Tordesillas en 1494). É migration
relativement limitée (moyens de transport). Conversion de l’Eglise, aventuriers motivés par le gain
(mines).
Deuxième étape : colonisation noire dans le cadre de la traite. Ressemblance avec Sud des Etats-Unis.
Raisons : besoin de main d’œuvre dans une économie de plantation et manque relatif de main d’œuvre
locale (controverse de Vallaloid). Conséquences : commerce triangulaire, 6 à 7 M de Noirs déplacés (1/3
au Brésil, 45% Caraïbes et Guyane, 10% en Amérique espagnole et le reste aux Etats-Unis). Traite abolie
au 19°s. : 1888 au Brésil. Troisième étape : émigration européenne massive (fin 19°s. début 20°s.) qui
s’explique par la transition démographique, l’amélioration des transports, raisons politiques, avec des flux
considérables mais tout de même inférieurs au Nord. Argentine : 6,3 M, Brésil : 4,2 M (1857-1930),
Uruguay : ½ de la population étrangère à Montevideo en 1910. Essentiellement des Italiens, des Portugais,
des Espagnols et des Allemands.
On est loin des chiffres des Etats-Unis (30 M). Après 1945, renouveau de l’immigration en Argentine, au
Brésil, au Venezuela (pétrole)…
Quatrième étape : émigration asiatique (Japon et Chine) au Pérou et en Equateur.
Renaissance démographique de l’Amérique Latine en raison de l’immigration. Conséquences : des
Amériques Latines sur le plan démographique avec une Amérique indienne (Guatemala, Bolivie…), une
Amérique métissée (70% de la population au Mexique, au Honduras…), une Amérique blanche (90% de la
population en Uruguay, en Argentine…). Le Brésil comprend 40% de métis, 55% de blancs et 5% de Noirs.
À l’échelle latino-américaine, les Indiens représentent 9% de la population, les Noirs 15%, les blancs et les
métis 75%. Distinction par rapport à l’Amérique du Nord.

C. La répartition inégale de la population dans l’espace est largement le fait de cette


colonisation et cette immigration
Idée générale : vide et ville. Facteur géographique avec milieux naturels hostiles (déserts : Mexique, Chili,
et la forêt équatoriale). Facteur historique : densités élevées dans les terres montagnardes andines ou sur
les plateaux mexicains. Sinon, l’essentiel du peuplement s’est faite sur le pourtour du continent.
Peuplement qui résulte d’une logique d’extraversion de l’immigration et non de l’économie. Amérique de
Sud : densité faible (20 hab./km2) dominée par le Brésil (185 M). Amérique centrale : densité de 100
hab./km2 dominée par le Mexique (105 M). Densité élevée aux Caraïbes : 166 hab./km2 et 40 M dont 11 M
à Cuba, 9 M en République Dominicaine et 8 M à Haïti. L’intérieur des terres est moins peuplé en
proportion par rapport aux Etats-Unis.

II. Plusieurs caractéristiques placent cependant l’Amérique Latine au Sud


A. Une démographie du Sud
Précoce et brutale. L’essentiel à partir de 1950-1965 : croissance de 2,8%/an contre 2 en Asie et en
Afrique. Causes : diminution des épidémies, augmentation de la santé, baisse de la mortalité infantile (30 à
47
40 pour mille), faible mortalité (15 pour mille dans les années 1950, 5 pour mille au Mexique aujourd’hui).
Cela traduit l’extrême jeunesse de la population. La fécondité baisse : 40 pour mille dans les années 1950,
30 pour mille dans les années 1980, car faible niveau d’éducation, pauvreté, enfants qui représentent
moins une charge qu’un apport de revenu, influence de la religion catholique (familles nombreuses,
absence de contraception). Modification de l’apport géopolitique des populations :

B. Un continent jeune, caractéristique des pays du Sud


À l’échelle de l’Amérique Latine, les moins de 15 ans représentent 40% de la population en 1960 contre
moins de 5% pour les plus de 60 ans. Aujourd’hui, les chiffres sont respectivement de 30% et 8%. Cette
jeunesse témoigne d’une transition inachevée (Guatemala, Haïti, Honduras) caractéristique de ces pays du
Sud. D’autre pays connaissent une transition tardive : Pérou, Bolivie, Equateur. Tout cela suggère les défis
que devront représenter l’éducation, la formation, les tensions sur le marché du travail, les inégalités et la
pauvreté (9 M d’enfants dans les rues).

C. Un espace devenu terre d’émigration comme les autres régions du Sud


Difficile à évaluer en raison de l’importance des clandestins et de la porosité des frontières. Les migrations
internes sont faibles. Raisons : recherche d’emploi, faiblesse des migrants politiques (40000 en 2000-2005
i.e. 4 fois moins qu’en France et 15 fois moins qu ‘aux Etats-Unis) liée à la quasi-absence de conflits entre
pays. Homogénéité de l’Amérique Latine si l’on raisonne par zones : les populations émigrées représentent
1,1% aux Caraïbes, 0,8% en Amérique Centrale et 1,1% en Amérique du Sud. Le Mexique attire une
émigration de transit (0,5% de la population). Les flux internes sont donc limités.
Les soldes migratoires sont presque partout négatifs : territoire d’émigration avec comme destination
principale les Etats-Unis (latinos). Système migratoire intracontinental et Sud-Nord. L’Europe comprend 1
M de latinos (39 M aux Etats-Unis), 1 M également au Japon, en Israël et au Canada.
Les migrations ne constituent pas forcément une perte nette. Retour au pays fréquent, atténuation des
pressions sur le marché du travail, transferts financiers importants (investissements de développement :
BTP, école, tourisme), expatriés qui servent de réseaux.

III. Mais l’Amérique Latine se distingue du Sud pour ressembler au Nord


A. Un fait urbain, qui par son ampleur, la distingue du Sud
Taux d’urbanisation qui tourne autour de 80% (équivalent de l’Europe) contre 40% en Asie et en Afrique.
Causes : héritage de l’époque coloniale, urbanisation antérieure à l’industrialisation.
Des villes confirmées après l’indépendance des classes bourgeoises créoles. Les Etats se sont construits à
partir des villes. La puissance urbaine est servie par l’extraversion des économies (productions
primaires). É poque où se constituent les grands domaines (hacienda, facienda) et donc accaparement des
terres par une oligarchie rurale. De plus, émigrations européennes, migrations des régions pauvres et
rurales, mirage que représente la ville.
Tout cela aboutit à un entassement urbain (favelas…). Mégapolisation qui tranche par rapport à d’autres
pays du Sud par son importance : macrocéphalie littorale (Santiago du Chili, Montevideo, Buenos Aires)
même si certaines trames urbaines sont complexes (Colombie, Mexique).

B. Une transition démographique plus précoce et donc une décélération plus rapide
Double calendrier. 1960-1965 : diminution de la fécondité corrélée à une diminution de la mortalité
infantile. 1980-1985 : déclin rapide du solde naturel d’autant plus que la fécondité continue de régresser.
L’évolution de la composition par â ge de la population traduit même le début d’un vieillissement par le bas
et par le haut.

C. Une Amérique Latine a déjà rejoint le Nord ou s’en rapproche par la dynamique
démographique
Deux échelles principalement. Différences entre pays : les pays en dessous du seuil de renouvellement des
générations et au-dessus de l’espérance de vie sont le Costa Rica, le Brésil, la Barbade, Porto Rico…).
D’autres sont proches de la sortie de la transition démographique (20 pays) : Caraïbes, Argentine, Chili,
Guyane française…Enfin, les groupes en phase terminale sont le Mexique, le Venezuela, la Colombie…
À l’intérieur de ces pays : inégalités ethniques fortes, écarts entre populations blanches, métissées, noires
et indiennes. É carts régionaux significatifs : 20 ans entre le Nordeste et le Sudeste.

La géographie de la population présente un sous-continent assez peu dense même si sa population a multiplié par
7,5 depuis 1960. En ce début du XXIe siècle l’Amérique Latine présente un visage assez hétérogène avec quelques
caractéristiques du Sud, même si, sur le plan des structures démographiques, elle se rapproche du Nord. Cette
évolution peut constituer un atout.
48
49
Urbanisation et métropolisation en Amérique
Latine.
On constate qu’en A.L. le taux d’urbanisation est supérieur ou égal a celui de l’Europe (fonction des pays). Or
le taux d’urbanisation est souvent proportionnel au niveau de dev.
Est ce que le taux d’hypercephalie, la macrocephalie, ne revele pas les disfonctionnements socio-économiques
ou socio-politiques ? Ou pire encore, est ce que cette macrocephalie n’est pas responsable du sous dev de
l’AL ?
L’urbanisation dans certaine condition peut être une machine à plomber le dev.

I – Si l’urbanisation est synonyme de metropolisation, voire de macrocephalie en


AL ce n’est pas lié qu’a des facteurs démographiques.

A) La croissance demo explique certes qu’urbanisation rime rapidement avec métropolisation


en AL
L’AL est un continent fortement urbanisé (80% comparé à la moyenne mondiale de 50%). Caraibes 65%, A.
Centrale 70%, A. Sud > 80%. 4 pays seulement a majortite rurale (HAITI 40%, GUATEMALA et
SALVADOR 45 %, HONDURAS 50 %).
Les rythmes de croissances urbaines y sont extrêmement rapides encore aujourd’hui Mexique : + 3 % / an/
Colombie : +2 % / an
Le léger ralentissement de la croissance urbaine au Mexique et au Brésil n’est pas fonction d’un désintérêt
pour les villes mais de l’avancée des pays latino dans la transition urbaine. L’AL se situe en effet dans la 3ème
phase de la transition urbaine, et c’est parce que l’urbanisation est très avancée qu’elle se poursuit aujourd’hui
a un rythme moins soutenu que dans le passe (inférieur a l’Afrique noire). Cette évolution rapproche d’ailleurs
le cas latino des PDEM (fin de la transition).

B) Mais des facteurs historiques, eco et politiques expliquent la forte metropolisation du sous
continent.
Facteur historique : modalités du peuplement colonial.
Avant le colonisateur, il y avait déjà qques gdes villes : TENOCHTITLAN (métropole de l’empire aztèque)
Cuzco (métropole de l’empire Incas).
Avec les colonisateurs Portugais et Espagnols s’établissent des relations de pouvoirs d’où la nécessite
d’encadrement dans des villes au nombre limité
Métropolisation sur les littoraux. Les gdes métropoles d’AL se sont dev : spécialité a l’export (cycle de l’or,
cycle du café, cycle de l’élevage).

Apres les indépendances du XIX et XXeme, l’urbanisation a viré a la métropolisation du fait de l’exode rural
car pas de reforme agraire. En Argentine, les migrants venus d’Europe sont restés en masse à Buenos Aires
dans la mesure ou l’occupation du territoire argentin pour l’agriculture extensive et l’élevage ne nécessitaient
pas bcp de main d’œuvre à l’intérieur du pays. Le budget national était consacre au capital politique et
administratif. Pour se créer une identité nationale transfert de capital a Brasilia en 1960 au Brésil.

La mondialisation actuelle renforce la mondialisation : il est impossible d’intégrer le territoire national aux
marches mondiaux sans des lieux où il est possible de rassembler des acteurs eco, de lieux de savoir et de
flux. Sao Polo a accueilli des firmes multinationales dans les années 60. Mexico présente les caractéristiques
d’une ville globale émergente (bourse qui draine les plus gros investissements financiers venant du Nord).
Tous les troubles ruraux accentuent l’exode rural (narcotrafiquants et militarisme d’extrême droite dans les
campagnes).

C) Qui mène à un phénomène de macrocéphalie a la fois spatial, demo, eco.


Economiquement la métropole concentre la plus grosse partie du PIB.
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Mexico : - 20% du PIB
-30 % du PIB tertiaire
-35 % des diplômés du supérieur
-55 % des sièges sociaux du top500 mexicain

Démographiquement : rapport entre le nombre d’habitants de la 1ere ville et de la 2eme : Mexico, 2fois plus
peuplée / Santiago, 6 fois plus peuplée/ Buenos Aires, 10 fois plus peuplée
Renforcement de cette macrocéphalie entre 1955 et 2005 :
- Mexico de 10 a 20 % de la pop
- Buenos Aires de 30 a 35 % de la pop
- Santiago de 20 a 35 % de la pop

II – Cette métropolisation créée des fragmentations sociales et eco dangereuses


qui entretiennent le sous dev.
A) L’étalement urbain est en lui-même source de disfonctionnement urbain
Problème de cohérence administrative ou politique :
- Mexico : le district fédéral + 27 municipalités. + pb de l’intercommunalité
Pb de transports : politique municipale favorable au transport routier qui était plus flexible et moins onéreux
que le chemin de fer. (ex : il n’y a quasiment pas eu d’extension du métro de Buenos Aires depuis sa creation
en 1913).
Démultiplification des nuisances urbaines : Mexico est l’une des villes les plus polluée du monde a cause de
son site en forme de cuvette La norme d’ozone max est dépassée 330 j/ an.

B) Mais il est surtout a l’origine du cercle vicieux de l’informel

L’informel joue un rôle de plus en plus important : les petits entrepreneurs des barriadas de Lima contrôlent 15
% d’eco des transports de l’agglomération, la moitie des établissements industriels, 60 % du commerce de la
ville. Le secteur informel = 1/ 3 des emplois a Buenos Aires, ½ a Bogota
Cette informel se caracterise par la multiplication d’espaces urbains sous équipés : carences des services
médicaux et scolaires//carences d’equipement de base//fourniture d’électricité.

Ce qui provoquent des risques sociaux : Chômage/ prise de pouvoir par des narcotrafiquants (cf Pablo
Escobar : Roi du narcotrafic a Meline)/ Perte de recette fiscale pour la ville.

C) A peine corrigé par des politiques urbaines qui ont souvent abandonné au lois du marché
l’aménagement urbain.

Les marges de manœuvre des politiques urbaines sont limités par le pb de la régularisation foncier. Comme les
habitants vivent dans la précarité et sous la menace d’une expulsion, ils hésitent a dépenser pour améliorer les
infrastructures.
Les pouvoirs publics ont même limité ces marges de manœuvre du fait d’une inspiration libérale. Depuis 20
ans, un gd nb de pays d’AL s’est lancé dans une politique de privatisation pour soulager le budget de l’Etat et
s’ouvrir aux capitaux étrangers. Cette logique de rentabilité a généré des contestations au sein des pop latino
car les entreprises privées interrompent la distribution en cas de non paiement des factures (d’eau).
On assiste a une nouvelle gethoisation : celle des riches dans les condominios fechados.

III – . . . même si la métropolisation n’est pas synonyme que d’exclusion sociale, la


ville restant le lieu du progrès politique, eco, social.
A) D’abord parce que la métropolisation macro-cephalique est inegale en AL
Les tendances macrocéphaliques ne sont pas systématiques en AL :
2 pays bicéphaliques : la Bolivie avec La Paz et Santa Cruz L’Equateur avec Guayaquil et Quito

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2 pays tricéphaliques : Colombie avec Bogota, Medellin et Kali Venezuela avec Caracas, Maracaigo et
Valancia
Le cas de Brésil : 2 métropoles de plus de 10 millions d’habitants (Rio et Sao), mais une pyramide de
métropoles secondaires (Porto Alegre, Brasilia, Recife, Salvador).

Depuis 1975 le nb de villes moyennes est passé de 25 a 53, mais leur part de population de pays est passé de 9
a 10 % (en A.Central de 6 a 24 et de 8 a 20 %). En A. du Sud la moitie de la pop vit dans des villes de moins
de 500 000 hab.

B) Ensuite parce que La corrélation entre pauvreté et habitat informel est à nuancer

Il n’y a pas d’homogénéité sociale dans les bidonvilles. Certes il y a des pauvres, mais il y a aussi des classes
moyennes (tous les hab des quartiers informels ne sont pas pauvres).

Les hab. des favelas connaissent une certaine forme d’intégration par le travail : même si le travail n’a pas de
reconnaissance fiscale, la médiocrité des salaires leur empêche de sortir des favelas.
On assiste a des consolidation d’habitat informel. A Rossigna (la plus gde favelas de Rio = 160 000 hab) on
trouve des maisons individuelles avec de l’équipements modernes. La BM aide a la construction de réseau de
transport et a l’octroi de titres propriétés.

C) Enfin parce qu’en AL comme dans le TM, la métropole reste facteur de progrès

Facteurs de progrès demo : c’est dans les métropoles que la fécondité chute le plus. Mexico ne sera pas la
métropole la plus grosse de la planète.
Sources de progrès politiques : les métropoles sont le lieu de la démocratie participative avec des conseils de
quartiers.

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