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Analyser une bande dessinée1

GENERALITES POUR L'ANALYSE D'UNE BANDE DESSINEE

L'analyse d'une bande dessinée se mène comme celle de tout texte littéraire,
de type roman court ou nouvelle : analyse du contexte d'écriture, conduite de
l'intrigue (schéma narratif, analepses et prolepses), étude des personnages
(caractères et relations entre eux), significations et interprétations de
l'œuvre...

Mais de même qu'une pièce de théâtre ne se réduit pas à un texte, car elle y
ajoute une dimension de « représentation théâtrale », la bande dessinée ne
se réduit pas à une histoire : la présence de l'image est évidemment à
prendre en compte ainsi que le traitement de cette image.

La bande dessinée est à la fois texte littéraire, dessin et cinéma. C'est un art
à part entière (pour certains c'est le « 9ème art »).

L'image et le texte ne doivent pas être étudiés seulement séparément : c'est


l'association image - texte qui fait sens. Ce sens est à construire pour
chaque vignette, chaque bande et chaque planche.

Comme pour tout roman ou pièce de théâtre, le récepteur (le lecteur de la


BD) est amené, plus ou moins, à s'intégrer, à s'identifier au héros, à
s'interroger...

LA PLANCHE

Une planche correspond à une page entière d'une bande dessinée. Elle
comprend entre deux et quatre bandes superposées. A noter que la plupart
des albums classiques français ou belges présentent un volume de 44
planches par album (donc 44 pages).

Une bande (aussi appelée « strip ») est la succession horizontale de plusieurs


cases ou vignettes (les images sont au nombre de une à six environ par
bande horizontale).

La case (nommée aussi vignette) est l'espace encadré où est dessiné un


moment de l'action. La forme courante des vignettes est le carré ou le

1
Texte repris du site : http://www.copiedouble.com/content/analyser-une-bande-
dessin%C3%A9e
rectangle, mais il existe des cadres de vignettes circulaires. Généralement, ce
cadre est marqué d'une bordure : un trait noir (ligne simple ou trait épais) ou
hachures, dentelures...

A l'intérieur d'une même planche, les vignettes peuvent être groupées en


sous-ensembles selon divers critères : présence d'un même personnage,
couleurs ou décor semblables, suivi et développement d'une même action,
par exemple. Quand ces vignettes présentent une même forme et une même
dimension, et qu'elles se suivent, elles favorisent une lecture rapide, une
accélération.

Les cases horizontales étirées en longueur, sont souvent utilisées pour


représenter des espaces descriptifs. En revanche, des vignettes verticales
marquent généralement une insistance : présence d'un élément perturbateur
(rupture, temps fort dans le récit) ou une sorte d'arrêt sur image (pause
narrative). Lorsque le sujet déborde du cadre, il manifeste une intensité
particulière, qu'il convient d'étudier.

Le tracé du trait est net, ou brossé par touches successives. Le dessinateur


privilégie la ligne droite, oblique, ou bien courbe ou encore brisée... Les
couleurs peuvent être séparées par des fins traits noirs.

Il faut aussi être attentif à la calligraphie employée. La forme des lettres, leur
volume, la typographie, le caractère manuscrit ou dactylographié, donnent
une valeur expressive supplémentaire au contenu du message verbal ou
sonore.

LES VIGNETTES

Chaque image de vignette fait l'objet d'une composition précise, avec des
couleurs (ou des contrastes en noir et blanc), des lignes de fuite, des lignes
de force, une composition selon un axe (vertical ou horitontal) ou
accompagnant la lecture naturelle de l'image en Z...

L'image, statique ou dynamique, adopte un certain angle de vue (frontal, en


plongée, en contre-plongée) et présente son sujet selon un plan choisi (plan
général, d'ensemble, de demi-ensemble, moyen, italien, américain,
rapproché, gros plan, très gros plan).

En ce qui concerne les couleurs, leur choix se révèle parfois non conformes à
la réalité. Cela crée un climat étrange, de merveilleux ou d'inconnu.
L'étude de ces différentes images est ensuite à replacer dans son ensemble :
la bande et au-delà, la planche.

ETUDE DU TEXTE DANS LA VIGNETTE

Parfois la vignette présente une indication de lieu, ou de temps, qui sert à


situer l'action (du type « Quelques heures plus tard... » ou « Pendant ce
temps-là... »). Cette indication spatio-temporelle du narrateur se nomme un
récitatif. Les récitatifs se situent généralement en haut des vignettes, dans
une petite bande verticale appelée «un cartouche ».

Les personnages expriment leurs énoncés dans des espaces (généralement


de forme circulaire ou arrondie) qu'on nomme des bulles ou ballons ou
encore phylactères. La bulle est toujours reliée à un personnage : par un trait
continu, il s'agit de ses paroles ; par des petits cercles, le texte correspond à
ses pensées.

Les onomatopées sont régulièrement employées dans les bandes dessinées.


Elles constituent leur bruitage. Généralement elles ne s'inscrivent pas dans
un phylactère mais dans l'espace de la vignette, pour montrer la résonance
du bruit.

Les phénomènes d'assonances ou d'allitérations, les effets de connotations et


de dénotations du lexique employé, les jeux de mots, les images poétiques,
et autres effets stylistiques, les registres de langue employés, les marques
d'énonciation (le "tu" et le "vous" par exemple), la situation d'énonciation, les
tonalités et registres, tous ces éléments sont aussi à étudier, comme dans
tout texte littéraire.

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