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PROCEDURE CIVILE

Sujet d’examen : matière possible pour l’exposé discussion, sujet en rapport avec le cours
(sujet type dissertation, commentaire d’arrêt, un petit cas pratique).
I) ORGANISATION JUDICIAIRE EN MATIERE CIVILE

Cour de cassation

Cour d’appel

TJ : formation collégiale et Tribunal paritaire des Tribunal Conseil des


unique baux ruraux (TPBR) commerce prud’homme
(Tcom) (CPH)
- Juge des contentieux
de la protection (JCP)
- JAF
- JEX
- Chambre de proximité
- JME
- JLD
- PR du TJ

La Cour de cassation : ce n’est pas un 3ème degré, car elle ne juge pas les faits. Si elle casse
une décision de la CA c’est pcq elle est erronée et renvoie vers un juge du fond qui lui juge
en fait et en droit.
Pour autant, c’est une juridiction hiérarchiquement supérieur et qui exerce un orifice
juridictionnel, l’examen est juste moins complet. Dans le traité Jacques et Louis Boré « la
cassation en matière civile », ils disent que « ce n’est pas un troisième degré de pleine
juridiction ».
Tribunal judiciaire : il y a plusieurs formations : collégial, des formations à juge unique (JME,
JEX, JCP, le juge de la liberté et de la détention en matière civile notamment en matière de
soins psychiatriques sans consentement, le juge de l’expropriation et le juge des enfants 
ils sont un peu à part les deux car on considère que ce sont des juridictions qui devraient
être sur le même plan que les juridictions de première instance).
Président du TJ : On a aussi le PR du TJ qui est juge des référés et des requêtes (il a aussi
d’autres compétences) qui sont des juridictions provisoires = la décision n’a pas autorité de
la chose jugée au principal cad que le juge du fond ne sera pas lié par cette décision. Il peut
remettre en cause ce qui a été dit pas le juge des référés et des requêtes. La décision est
exécutoire immédiatement, mais si un juge du fond est saisi, il statuera comme si il n’y a
pas eu de décision par le juge des référés et des requêtes.
Dans les juridictions où il y a bcp d’affaire, le PR délègue son rôle de juge des référés et des
requêtes à d’autres juge du tribunal.
Chambres de proximité : réforme de la loi du 23 mars 2019 + plusieurs décrets d’application
qui a fusionné les TGI et les TI pour en faire les tribunaux judiciaires. On se demandait ce
qu’on allait faire des tribunaux qui se trouvaient dans les cantons, ils s’occupaient des
petites affaires (affaires en matière de créances inférieures à 10 000 euros, de chasse, de
bornage). A la place, on va mettre des chambres détachées du TJ pour qu’il y ait toujours un
lieu de justice dans ces endroits-là. Ce sont devenues les chambres de proximité.
Ces chambres détachées existaient déjà : ct une antenne située géographiquement à un
autre endroit que le siège. Ces chambres de proximité sont dénommées tribunal de
proximité pour ne pas changer grand-chose au justiciable. Attention elles ne sont pas
autonomes par rapport au TJ, elles sont détachées. Mais pas totalement détachées, pcq il y
a une répartition des litiges entre le TJ et les chambres de proximité. Elles se voient revêtir
des compétences propres = qui appartiennent qu'à elle et pas au TJ. Donc on a une CP qui
est qu’une antenne mais qui a des compétences propres donc cela tend à faire penser
qu’elles sont un peu autonomes.
Elles ont 66 compétences propres dans le code de l’organisation judiciaire dans une
annexe, dans le tableau 4-2. La plus connue ce sont pour les affaires personnelles et
mobilières (créances de moins de 10 000 euros), puis les actions en bornage, en matière de
funérailles, vente d’engrais et de semence ect.
Le juge des contentieux de la protection (JCP) : juge unique, créé par la loi du 23 mars 2019,
juridiction interne au TJ et qui s’est vu alloué des compétences qui avant appartenaient au
tribunal d’instance. Il en a environ 6 par exemple la tutelle des majeurs, le crédit à la
consommation, l’expulsion et le louage d’immeuble.
Il y en a un dans chaque chambre de proximité (ce n’est pas une obligation juridique mais
en pratique il y en a un partout).
Pôle civil de proximité : (composé de 1 ou plusieurs juges du TJ) qui va statuer sur les mêmes
litiges que les chambres de proximité quand il n’y en a pas. Ce n’est pas une chambre de
proximité donc on n’a pas à le saisir.
Juge de la mise en état (JME) : il statue tout seul sur un certains nb de points qui peuvent
être soulevée dans une affaire mais c’est une affaire qui est portée devant une formation
collégiale du TJ.

Compétence territoriale :
- Principe : le domicile du défendeur
- Pr les immeubles loués : lieu de situation de l’immeuble loué pour la
compétence territoriale (une des compétences du JCP)
- Pr les affaires de bornage : lieu où il y a le terrain à borner

Si juge spécialisé dans une chambre de proximité, on ne fait plus la répartition entre TJ et
CP, donc on saisit la CP si JCP compétent même si >10 000 euros. On fait cela car on
considère que les juges uniques sont des juges autonomes même s’ils sont au sein du TJ.
Le TJ est à la fois une administration qui englobe toutes les juridictions, magistrats et une
juridiction qui en tant que juridiction n’aura pas compétence pour statuer sur toutes les
affaires car certaines iront aux juges uniques qui sont des juridictions (au sens de cette def)
autonomes par rapport au TJ.
On a aussi le pôle social (affaires de sécurité sociale) : formation collégiale, avant ct le TAS
mais mnt c’est le tribunal judiciaire qui est compétent. C’est une juridiction échevinage :
combinaison entre un magistrat et des personnes non-magistrates. La formation se compose
de juges qui sont des employeurs, des juges qui sont des salariés et un magistrat qui relève
du TJ. Mais pour autant, un auteur estime qu’on ne peut pas dire que c’est une juridiction
autonome par rapport au TJ.
Si en matière de divorce, on saisit le TJ au lieu du juge aux affaires familiales. Si le TJ était
seulement une administration, ce serait plus simple mais comme le JAF est une juridiction
autonome avec une compétence propre, c’est au demandeur de ne pas se tromper. Et s’il se
trompe, il fait une erreur de compétence qui doit donner lieu à un incident de compétence
(exception d’incompétence)
Dans le décret du 11 décembre 2019 il y a une procédure de règlements des incidents de
compétence au sein du TJ : art 82-1 du CPC qui détaille la procédure. Le pb de cet article
c’est qu’il ne définit pas son domaine « les questions de compétence au sein d'un tribunal
judiciaire »  on ne sait pas ce qui est visé, est ce qu’on doit aussi le même en œuvre quand
on saisit le TJ au lieu du JAF, ou quand on saisit le JAF du TJ alors qu’on aurait du saisir le JAF
de la chambre de proximité. Mais les auteurs considèrent que relève de cet article tous les
pbs liés au JAF, CP, JEX, JLD, JME.
Article de Didier Cholet « les problèmes de compétence au sein du tribunal judiciaire »,
Procédures 2021, étude 1. Selon lui ne relève pas de cet article le juge de l’expropriation,
juge des enfants mais relève le JAF oui, JME, JEX aussi.
La procédure à suivre est plutôt simple, si le juge saisi s’en rend compte, il en fait mention
au dossier et il transmet le dossier au greffe en informant les parties. Cela peuvent aussi
être les parties qui s’en rendent compte (pas le TJ mais le JAF et on transmet).
Sauf que le juge à qui le dossier est transmis peut d’office dire que c’est pas lui, ou alors une
partie peut dire que ct bien le TJ. Dans ce cas, la compétence du nouveau juge est remise en
cause pr un délai de 3 mois. Dans ce cas, le dossier est transmis au PR de la juridiction et il
décide au juge qu'il décide compétent. Décision qui n’est pas susceptible de recours mais il
peut y avoir des contestations : l’une des parties peut contester la compétence (le juge saisi
lui ne peut pas contester) dans le cadre d’un incident de compétence.
Raisons de la fusion des TGI et TI :
- Economie d’échelle (matériel)
- Simplifier (même si en réalité ce n’est pas le cas)
- Ressources humaines : quand les juridictions étaient distinctes, s’il manquait un juge
dans un TI et un de trop dans un autre, on ne pouvait pas les faires passer de l’un à
l’autre car ct des juridictions autonomes, inamovibilité du juge. Mnt ce sont tous des
juges du TJ donc le PR peut plus facilement répartir les ressources humaines.

II) INTRODUCTION A LA PROCEDURE CIVILE


A) Rappels historiques
Avant la Révolution il y a 3 ordonnances royales à connaitre :
- Ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 : le français devient la langue officielle
devant les tribunaux
- Ordonnance de Moulins de 1566 : la preuve reine c’est l’écrit « lettres passent
témoins »
- Ordonnance royale Colbert de 1667 sous Louis XIV qu’on appelle aussi le Code
Louis : on distingue la procédure civile et la procédure criminelle/pénale. Elle
rassemble toutes les règles en vigueur dans les différents territoire du royaume de
France : compilations des règles de procédure civile.
Avant la RF, la justice était hermétique, donc on a voulu supprimer l’écran entre le justiciable
et les professionnels. On a supprimé les avocats et les règles de procédure civile. Cela n’a
pas duré très longtemps car il fallait quand même qq règles.
Napoléon arrive au pouvoir et lance son projet de codification et le code de procédure civile
qui date de 1806 qu’on appelle l’ancien code de procédure civile. Le code n’est pas bien
organisé, il n’y a pas de grands principes qui vaudraient pour toutes les juridictions. Il y a
quand même un esprit, on conçoit le procès civil d’une certaine façon : procès entre des
personnes privées, litiges qui concernent les intérêts privés (diff du procès pénal où c’est
l’intérêt général). Le rôle du juge va être conçu différemment du procès pénal, puisque tout
cela concerne les parties, le juge est là pour rendre une décision pour la paix sociale « nul
ne peut se faire justice à soi-même » sinon c’est le chaos. Donc il faut un tiers extérieur et
impartial dont la mission est de trancher le litige. Il n’est là que pour cela, donc le
déroulement du procès ne l’intéresse pas. Il ne fait pas avancer le procès, cela peut durer
des années et des années car ce sont les parties qui décident qu’elles n’ont plus de pièces,
plus d’arguments. Donc si une partie n’a pas intérêt à ce que le procès soit fini, elle peut
utiliser les procédés dilatoires. Le juge ne peut pas soulever un argument qui n’a pas été
soulevé par une des parties.
Donc son rôle est purement passif pr le déroulement de l’instance et la matière litigieuse. Il
ne prend aucune initiative. On le compare à un arbitre du sport.
Le pb de cette vision :
- C’est que cela peut créer des inégalités entre les justiciables (ceux qui peuvent se
payer un avocat et ceux qui ne peuvent pas),
- Faire durer le procès de façon exagérée donc la longueur des procès
- Comme il ne peut pas soulever les arguments non soulevés, il va débouter qq qui
aurait pu être coupable. Donc la justice n’est pas réellement rendue, pas de
conformité avec le droit.
Il y a un visionnaire assez moderne, Albert Tissier, qui s’intéresse au droit comparé et
s’intéresse à la procédure civile autrichienne car ils ont adopté un CPC assez révolutionnaire
sous l’influence d’un auteur autrichien Franz Klein qui dit que le procès civil ne concerne pas
seulement les intérêts des parties. En effet, le procès civil a pour but de garantir
l’apaisement social et donc l’IG. Et donc pour cela il faut une cohérence avec le droit, qu’il
n’y ait pas un sentiment d’injustice trop évident. C’est aussi de l’IG qu’un procès ne dure pas
trop longtemps. Donc l’IG est concerné par le procès civil (pas autant que le procès pénal)
donc il faut donner des pouvoirs au juge. Tissier appelle cela « le rôle social de la
procédure ».
Cette idée nouvelle ne prend pas bcp de poids, seulement qq décrets qui donnent qq
pouvoirs au juge. Mais au fond il ne change rien pcq les mentalités ne sont pas prêtes, ni les
avocats ni les magistrats qui ne veulent pas ce pouvoir.
Ce qu’il faudrait c’est refondre tout le code, il faut tout repenser. Le pb c’est qu’on est avant
1958 donc avant la C de la Vème république et il fallait passer par la procédure
parlementaire et jamais personne n’est d’accord sur tous les articles.
Puis intervient le 4 octobre 1958 la Constitution de la Vème Rép et elle permet deux façons
d’adopter des règles de droit :
- Soit de la loi adoptée par le Parlement
- Soit par le règlement donc c’est le pouvoir exécutif qui prend la règle de droit sans
concerter personne
La Constitution répartit les matières entre le domaine de la loi (art 34) et du règlement (art
37) et la procédure civil relève du règlement. On décide alors de recodifier le CPC par décret
et on crée une commission : Henri Motulsky (il est mort en cours de route, il était allemand,
thèse à Lyon, il a fui le nazisme en France en 1933, il a appris le droit français, et peu à peu il
s’est intéressé à la théorie et il s’est spécialisé dans la procédure civile) François Terré,
Gérard Cornu (il avait une plume extraordinaire, et c’est lui qui a trouvé les phrases simples)
et Roger Perrot.
Plusieurs décrets sont pris qui donnent peu à peu la structure du code. Au début ct des
décrets sans code et c’est le 5 ème qui a institué un code de procédure civile, c’est le décret du
5 décembre 1975 qui institue le nouveau code de procédure civile dont le contenu reprend
les 4 décrets précédents. A ce moment-là, il y a deux livres dans le CPC.

Composition du CPC :
- Livre 1 : dispositions communes à toutes les juridictions (24 articles
sur les principes directeurs du PC)
- Livre 2 : dispositions particulières à chaque juridiction
- Livre 3 (décrets postérieurs) : dispositions propres à certaines
matières
- Livre 4 : arbitrage interne et international
- Livre 5 : la résolution amiable des différends (2012)
- Livre 6 : dispositions relatives à l’outre-mer
Il est salué comme un code remarquable car :
- Sous la forme :
 La plume de Cornu permet de mieux comprendre le droit, plus facile d’accès
 La structure est claire, contient des définitions

- Sur le fond : il donne plus de pouvoir au juge


 Peut prendre des initiatives, sur le rythme de l’instance (injonction, sanction),
ordonner l’envoie de pièces ect
 Il peut relever d’office la règle de droit applicable : ce n’est pas une obligation,
sauf si règle d’OP. Dans la pratique, il ne le fait pas souvent pcq il doit inviter les
parties à s’exprimer sur la règle de droit qu’il envisage  respect du principe du
contradictoire et cela prend du temps pcq cela l’oblige à repousser le moment où
l’affaire va être délibérée.
Quand il a été promulguée, il est entré en vigueur le 1er janvier 1976. On parle du Nouveau
code de procédure civile (NCPC) pcq dans l’ancien code de PC, il restait des dispositions en
vigueur, on ne l’a pas abrogé d’un coup. Donc on se retrouvait avec deux codes mais peu à
peu on l’a vidé de ses dispositions et une loi en 2007 de simplification du droit dit qu’on
parle plus du NCPC mais du CPC.
Ce code a fait l’objet de réformes ponctuelles, décret de 1998 et en 2004 et après, on a des
nouveaux décrets de procédure civile qui réforment des choses tous les ans. Cela modifie
l’équilibre du code, il y a des incohérences, des incompréhensions donc la doctrine déplore
ce manque d’équilibre et cela demande à recodifier le code.
B) Les sources de la procédure civile
Il y a d’autres sources nationales :
- Dans des autres codes :
 Le code civil (autorité de la chose jugée)
 Le code de l’organisation judiciaire (causes de récusation d’un juge)
 Le code des procédures civiles d’exécution
 Le code de commerce
 Le code du travail (procédure et compétence pour le tribunal de prud’homme)

- Dans certaines lois : (l’aide juridictionnelle dans la loi du 10 juillet 1991)

- Dans la jurisprudence :
 Dans les arrêts de la 2ème chambre civile de la Cour de cassation (le fait que ce
n’est qu’une faculté pour le juge de soulever une règle de droit, en matière
d’autorité de la chose jugée avec l’arrêt Césario) puis il y a aussi les autres
chambres civiles
 Il y a aussi les arrêts du CE (comme il s’agit de décret, quand on demande son
annulation car contraire à un principe général du droit on saisit le CE qui va le cas
échant supprimer cet élément du décret + il énonce des principes généraux du
droit qui ont parfois une vocation universelle).
 Dans les arrêts du Conseil constitutionnel qui a mis des grands principes de
valeurs constitutionnelles (droits de la défense)
Les sources internationales :
- On a les conventions internationales : pour les litiges internationaux on a des conv
qui permettent de déterminer la règle de procédure applicable. Il faut que cela
concernent les pays au seins de l’UE (exemple : le règlement Bruxelles II bis).

- La charte des droits fondamentaux : adoptée en 2000, dans son art 47 il y a des
principes qui s’appliquent à tous les litiges.

- La Convention européenne des droits de l’homme de 1950 : ratifiée par la France en


1974 et en 1981 la France a accepté qu’un citoyen puisse saisir la CEDH en se
prévalant d’une violation par la France de la CEDH.
 L’article 13 pose le droit à un recours effectif devant une instance nationale pour
toutes personnes dont les droits et les libertés reconnues par la convention ont
été violés.
 On a aussi l’article 6§1 qui garantit le droit à un procès équitable et public
devant un tribunal indépendant et impartial qui statue dans un délai
raisonnable
 A partir de là, la CEDH a ajouté d’autres principes sous-entendus dans l’article
6§1 : le droit d’accès à un juge, l’exécution des décisions de justice, le droit
d’accès effectif à un juge avec les obligations positives, le principe de la
contradiction (juge/parties mais aussi parties/parties), l’égalité des armes
Procédure accusatoire/inquisitoire :
- Le rôle des parties :
 Accusatoire : les parties qui amènent les pièces, qui font avancer l’instance
 Inquisitoire : procédure secrète
- Le rôle du juge :
 Accusatoire : le juge est arbitre
 Inquisitoire : le juge qui a le pouvoir
Au début le PC était seulement accusatoire mais mnt ce n’est plus aussi évident :
- Certains disent qu’il ne faut plus employer ces termes : « coopération efficiente dans
l’élaboration du jugement » Cadiet.
- Dans le précis Dalloz on parle de système mixte.
- D’autres parlent de procédure accusatoire mais plus dans le même sens : Veyne dit
que cela désigne le principe d’impulsion processuel = ce sont les parties qui amènent
le litige au juge, les parties qui saisissent le juge (art 1 du CPC). Cela concerne que le
début de la procédure donc ne concerne pas toute la procédure le caractère
accusatoire.

C) La période contemporaine de la procédure civile


Les soucis/enjeux d’aujourd’hui :
- La crise financière de la justice : engorgement des tribunaux, pas assez de
magistrats, de greffier ect  la conséquence c’est que les procès sont trop longs.
Le pouvoir public cherche à résoudre ce pb en dvpt les MARD, faire en sorte que la justice
soit moins fragmentée, déjudiciarisation. On crée aussi plus de règles de procédures civiles,
des formalités parfois extrêmement pointilleuses avec des sanctions épouvantables
(nullité).
On va donner plus de pouvoirs à la JME donc on mobilise 1 juge et pas 3 et quand cela arrive
devant les 3 il n’y a plus qu’à juger le fond.
- La dématérialisation : au 21ème siècle, on ne peut plus tout faire avec le papier, il faut
plus d’électronique. On veut moderniser la justice, donc mnt parfois il faut
nécessairement saisir le juge par la voie électronique (devant le TJ, CA lorsque la
représentation est obligatoire, la CC) mais cela reste partiel car ce sont dans les
litiges où il y a représentation obligatoire : tribunal de commerce depuis un décret
du 11 décembre 2019 pr les litiges de plus de 10 000 euros, pareil pour le juge de
l’exécution, devant le TJ pour les affaires de plus de 10 000 euros, devant la CA pour
certaines affaires
Lien entre représentation obligatoire/facultative et procédure orale/écrite : avant ct
procédure orale = représentation facultative et procédure écrite = procédure écrite.
Aujourd’hui, la procédure est écrite que quand les parties sont obligées de prendre un
avocat. Mais plus d’identité nécessaire entre orale et facultative pcq parfois la
représentation est obligatoire et la procédure est orale.
≠ procédure écrite /orale : dans la procédure écrite, le juge est tenu que par ce qu’il y a été
écrit dans les conclusions, et donc l’audience de plaidoirie ne peut rien ajouter, elle est
purement pédagogique. Dans une procédure orale il n’est saisi que par ce qui a été soutenu
oralement à l’audience. Il y aura quand même des échanges entre les parties pr préparer
leur défense. Maintenant il est possible de conférer une valeur à certains écrits depuis 2017
lorsque les parties le demandent. Donc procédure orale qui est un peu à géométrie variable
selon qu’on a une procédure orale avec des aménagements.
Quand toutes les parties sont représentées par un avocat, on retrouve des éléments de la
procédure écrite.

 Devant la Cour de cass : représentation obligatoire (avocat aux Conseils) +


procédure écrite
 Devant la CA : représentation obligatoire dans certaines matières (jusqu’en 2016,
les appels des décisions du conseil de prud’homme ne nécessitaient pas d’avoir
un avocat mais réforme qui l’a rendu obligatoire) (appel pr les décisions du TJ,
Tcom, Prud’homme, expropriation) + procédure écrite et elle est facultative pr
les appels des jugements du tribunal paritaire des baux ruraux, surendettement,
sécurité sociale, juges des tutelles + procédure orale
 Devant le tribunal judiciaire : représentation obligatoire (compétence du TGI) +
procédure écrite soit facultative (compétence du TI) + procédure orale sauf pour
certains juges (juge de l’exécution et référé la procédure est orale alors que
même que pr les litiges où le montant est supp à 10 000 la représentation est
obligatoire.
 Devant le Tcom : représentation facultative jusqu’à 10 000 et obligatoire si >10
000 euros + procédure orale
 Devant le TPBR et CPH : représentation facultative + procédure orale
Pour revenir sur la dématérialisation, quand les procédures sont dématérialisées c’est
toujours quand la représentation est obligatoire. Si la représentation est facultative c’est
pas encore très clair, quand c’est facultatif, souvent l’enjeu du litige est faible, les justiciables
n’ont peut être pas un accès facile à internet donc on ne peut pas forcer la
dématérialisation. On laisse donc la possibilité de saisir le juge comme avant.
Certains rêvent d’un procès complétement dématérialisé, il n’y aurait même pas
d’audience, échange des pièces par voie électronique et le jugement est rendu de façon
électronique. On aurait pas besoin de rencontrer le juge, l’adversaire. Aujourd’hui, on en
n’est pas là, il y a une audience mais on sent une tendance des pouvoirs publics à acclimater
les avocats et les juges que l’audience n’est pas forcément nécessaire.
Quand on parle de la dématérialisation, on pense aussi à la justice prédictive = on a accès à
un très grand nb de décisions de juridictions du fond et par un algorithme qui permet de
sélectionner certains critères on aboutit à une décision possible, à une certaine probabilité
sur ce que donnerait le juge s’il statuait. On peut aussi passer par l’intelligence artificielle. Le
mot prédictive n’est pas forcément bon car cela repose sur des résultats scientifiques et non
un voyant derrière sa boulle. Il y a deux legal tech qui exploitent ce genre de logiciels :
Prédictice et Caselaw analytics. On fait appel à eux pour des affaires dans lesquelles il y a un
enjeu d’évaluation d’un montant d’une somme d’argent.
Ce sont les avocats qui les utilisent pour dire à leurs clients les chances de succès, une
évaluation possible ect. De plus, cela permet d’encourager un mode amiable, à négocier.
Cela donne une donnée intéressante. C’est très utilisé comme un incitateur à utiliser un
MARD.
Est-ce que c’est utilisé par les juges ? cela met une certaine pression sur le juge pcq il va
avoir tendance à suivre les décisions déjà rendues. Donc les juges ne recourent pas à ces
sociétés. Certains l’ont fait pour voir si ct performant ou pas. Xavier Roncin l’a fait et il a
estimé que ce n’était pas performant, pas une aide pour le juge.
Pour autant, ils ont ce reflexe depuis longtemps, car pour déterminer un montant, ils vont
regarder la JP de leur tribunal, soit il demande un avis à un collègue, soit ils ont recours à
une base de données JuriCA qui regroupe les décisions des CA. Donc ils regardent déjà ce
que font les autres pour calquer leur décision. Cela permet d’assurer l’égalité des citoyens
qq soit le juge devant lequel ils tombent. Dans tt les affaires où il faut évaluer un montant ce
reflexe parait normal pr assurer cette égalité.
La question des revirements de JP : les juges sont poussés à juger comme les autres et donc
il n’y aurait plus de revirements. Mais la prof se demande si la question est vrmt pertinente
pcq les revirements de JP ne portent pas sur les montants d’indemnisation, mais sur le fond
des décisions, sur la mise en œuvre de la règle de droit. Donc tant que les logiciels sont
uniquement pour ce genre d’affaire (évaluer un montant) il n’y a pas trop de risque
d’uniformisation des décisions des juges.
III) RAPPEL DE CERTAINS NOTIONS ESSENTIELLES – STRUCTURE D’UNE ACTION EN
JUSTICE
Exemple : un cycliste renverse un piéton, jambe cassée, litige entre la victime et le
responsable. Le piéton réclame 15 000 euros pour dommages et intérêts. Quelles sont les
conditions qu’il va devoir réunir pour obtenir ce jugement de condamnation ?

Régularité de la procédure Droit d’action (art 122 du CC) Droit substantiel

- Conditions de fond de - Art 122 du CC - C’est la règle de droit


validité des actes de  Intérêt - Art 1240 du CC
procédures  Qualité  Faute
 Capacité (majeur et ne  Pas une chose jugée  Lien de causalité
pas être sous un régime  Pas une prescription  Préjudice
de protection)  Pas d’expiration du délai
 Le pouvoir de préfix
représentation à l’action
(ex : parents/enfants) et - Ajoutées par la JP :
la représentation à  Il ne faut pas qu’il y ait de
l’instance (ex : avocats) contradiction au
détriment d’autrui
- Conditions de forme de  Il faut qu’ait été
validité des actes de respectée une clause
procédure (ex : les mentions éventuelle préalable
obligatoires, les signatures et obligatoire
la façon dont l’acte est (médiation/conciliation)
notifié)

- La compétence : le juge doit


être compétent : attribution
et territoriale (art 42 du CC)

- Il ne faut pas de
litispendance
- Ni de connexité
- Exceptions dilatoires = délais
dans lequel l’instance est
suspendue
Exceptions de procédure Fin de non-recevoir Défense au fond
Dépend des exceptions de Irrecevabilité Mal fondée/déboutée
procédure (incompétent, dessaisi…)

1ère partie : Litispendance = une même affaire fait l’objet de deux instances distinctes dans
deux tribunaux différents qui sont également compétent ≠ connexité = lorsque deux litiges
diff sont portés devant deux juges diff mais il y a des éléments communs qui risquent de
conduire à des décisions contradictoires. Dans ce cas, il vaut mieux que l’un des juge se
dessaisisse au profit de l’autre pour avoir une décision cohérente.
La nullité pour vice de fond et vice de forme est très différente car pr vice de forme il faut
démontrer que le vice de forme nous a causé un grief concrètement.
Conclusion sur le 1 du tableau : Si le défendeur estime que l’une des conditions de la
régularité de la procédure n’est pas remplie, il doit soulever un moyen de défense qui va
être une exception de procédure.
2ème partie : Il faut déjà qu’il ait un droit d’action : pour cela il faut avoir un intérêt à agir et
qualité pour agir, il faut également que l’affaire ait déjà été jugée. Si j’ai le droit d’action, le
juge va pouvoir statuer au fond sur ma prétention (art 30 du CPC).
Intérêt : le fait de pouvoir bénéficier d’un avantage de l’action ≠ Qualité : c’est le titre qui
permet d’agir. On parle de qualité pour agir, quand il y a des intérêts particuliers, pour
certaines personnes (exemple : les époux : seuls les époux peuvent agir pour le divorce). Ce
sont des actions attitrées = on restreint le titre à agir à certaines personnes qui ont une
certaine qualité.
La qualité peut être étendue pour le cas des associations, syndicats ect. En gros, on doit
avoir à la fois qualité (avoir un titre juridique) et intérêt (en tirer un avantage) pour agir. En
principe, si j’ai un intérêt à agir j’ai de ce fait même qualité pour agir. C’est l’adage « pas
d’intérêt pas d’action ». La qualité devient une condition automne :
- Les actions attitrées : l’intérêt est exigé mais ne suffit pas (exemple : l’action en
divorce, filiation, marque, brevet)
- Le demandeur n’a pas intérêt à agir, il n’a pas un intérêt personnel à agir. Il y a des
actions qui sont menées par des gens qui n’agissent pas dans leur intérêt personnel.
C’est le cas des intérêts collectifs (exemple : association, syndicats, ordres
professionnels). En principe elle ne devrait pas avoir d’action mais parfois le
législateur lui confère qualité pour agir. Et donc ici, la qualité se substitue à l’intérêt
(ce n’est pas en plus). Il y a d’autres types d’intérêts qui ne sont pas personnels :
l’intérêt d’autrui/l’intérêt de ses membres identifiés  défense d’une somme
d’intérêts individuels. Le syndicat aussi à une action pr défendre un intérêt
individuel : il va agir contre un employeur pour défense l’intérêt d’un salarié 
action de substitution.
La contradiction au détriment d’autrui = cela vient de l’Estoppel, du Common Law et cela
vise à sanctionner le changement brutal d’attitude. Par ce caractère inattendu, il cause un
préjudice à autrui. Cela a été introduit en droit français en droit substantiel au début
notamment en droit des contrats.
Puis la Cour de cass a eu l’idée de l’introduire en procédure civile : l’arrêt important qui a
introduit cette notion l’a fait dans un cas où il y avait pas de contradiction au détriment
d’autrui, pas de sanction. Donc elle a introduit un principe en disant que ct pas le cas en
l’espèce (Cass, ass plén, 27 février 2009). Beaucoup de CA l’ont mise en œuvre mais la Cour
de cass cassait toujours pour dire que ce n’était pas le cas et finalement elle a admis très
rarement qu’il y avait une contradiction au détriment d’autrui. Il y a deux arrêts de 2018 qui
ont reconnu cette contradiction mais dans des circonstances très particulières.
Conclusion : pour dire qu’il manque une condition du droit d’action, le moyen de défense va
être une fin de non-recevoir.
3ème partie : Il va falloir invoquer une règle de droit : il faut se fonder sur l’article 1240 du
CC : il faut une faute ayant causé un préjudice. Donc il faut une faute, un lien de causalité et
un préjudice. Cela relève du droit substantiel. Il s’agit du fond, des règles de droit dont
l’objet est de régir directement les rapports entre les individus.
La procédure est pas un droit substantiel pcq elle a vocation à régir la façon dont la règle de
droit va être appliquer. Elle régit les règles qui doivent être mise en œuvre pr le juge
applique la bonne règle de droit. C’est un droit instrumental (comme le DIP et le droit
transitoire). Ce sont des règles de droit qui permettent de dire quelle est la règle
substantielle qu’il faut appliquer.
Alors que le droit substantiel c’est celui qui me permet d’obtenir gain de cause. Si je réussis à
démontrer que j’ai ce droit le juge déclarera ma prétention bien fondée. A l’inverse, ma
prétention sera déclarée mal fondée et je serais déboutée.
En revanche, si je n’ai pas le droit d’agir il va déclarer ma demande irrecevable.
Conclusion : si il manque une condition pour le droit substantiel, le moyen de défense va
être une defense au fond.
DIFFICULTE 1
Exemple : demander à être indemniser mais au soutien de sa demande il y a pratiquement
rien. Le juge rejette la demande « demande irrecevable, faute d’intérêt à agir au motif que le
demandeur ne justifie d’aucun droit qui l’autoriserait à agir ».
Raisonnement du juge : le demandeur invoque rien, aucune chance de succès, il n’a pas
d’intérêt à agir pcq il n’a aucune chance de gagner.
Sauf que : il a modifié la définition de l’intérêt à agir qui est est-ce que si je gagne j’en retire
un avantage personnel et peu importe si j’ai aucune chance de gagner. Donc dès lors que la
demande porte sur une somme d’argent, le demandeur a nécessairement un intérêt agir pcq
il en tirera forcément un avantage.
Conclusion : le juge a mal utilisé l’intérêt à agir et ce faisant, il a en réalité apprécié le fond.
Il a donc confondu le terrain de la recevabilité et du bien fondée de l’action. Donc la
demande est recevable mais elle est mal fondée pcq il ne démontre pas l’existence du droit
de créance qu’il prétend détenir.
Ce type de confusion est assez fréquent mais il est essentiel de faire la distinction. Si le juge
regarde d’abord si le droit substantiel existe pour dire si le droit substantiel est fondée ou
non ce n’est pas logique. Ici, il a dit pas de droit d’action pcq vous avez pas de droit
substantiel.
Ct une décision de la CA, et la Cour de cass a cassé du 26 octobre 2006 de la 2 ème chambre
civile « en statuant ainsi alors que l’intérêt à agir n’est pas subordonnée à la démonstration
préalable du bienfondé de l’action, que l’existence de la créance invoquée par le demandeur
n’est pas une condition de recevabilité de l’action mais de son succès ».
Si je soulève une fin de non-recevoir tardivement, je peux être condamnée à verser des
dommages et intérêts pour réparer le préjudice (art 123 du CC). Alors que la défense au
fond je n’aurais jamais à payer des DI même si je la soulève tardivement.
Un vrai défaut d’intérêt à agir : j’agis en justice pcq mon ami a été diffamé et je trouve cela
pas juste et je vais agir en justice pour l’intérêt de Paul. Il n’y a pas de mandat en justice, pas
de représentation ect  ce n’est pas possible pcq action dans l’intérêt d’autrui et donc la
demande est irrecevable.
Conclusion : Au final, on a presque toujours un intérêt à agir et cela est normal pcq les
conditions du droit d’action sont des restrictions au droit d’accès à un juge qui est le droit
d’obtenir une décision. Accéder au juge c’est avoir une décision sur le fond, c’est un droit
fondamental qui peut certes être restreint mais cette restriction ne peut pas être large, elle
doit être restreinte.
DIFFICULTE 2
Distinction entre absence de pouvoir de représentation à l’action et défaut de qualité pour
agir : absence de pouv de représentation est un vice de fond susceptible d’entrainer la
nullité alors que le défaut de qualité pr agir est une cause d’irrecevabilité soulevée dans une
demande de fin de non-recevoir.
Pouvoir de représentation = le représentant agit au nom et pour le compte du représenté,
les csq de l’acte juridique accompli par le représentant se produiront directement chez le
représenté. Elle peut avoir une source légale (=prévue par la loi), judiciaire (=juge qui
détermine qui est le représentant), ou conventionnelle (=deux personnes qui ont conclu un
mandat).
Exemple 1 : pouv de représentation à l’action entre les parents et un enfant. Il va agir au
nom et pour le compte pour le représenté. Ici, le procès est entre l’enfant qui est le
demandeur et le défendeur et les parents sont transparents, ils ne sont que les
représentants. Le résultat de l’action va directement chez l’enfant.
Exemple 2 : hypothèse d’une personne qui a la qualité pour défendre un intérêt qui n’est
pas le sien. C’est l’exemple d’une association qui défend une somme d’intérêts individuels,
la somme d’intérêts de ses membres contre un défendeur. Par exemple, riverains d’un
quartier contre une usine qui pollue, ils se mettent en association pr défendre leurs intérêts.
Il n’y a pas de mandat, ce ne sont pas les membres qui ont donné mandat à l’association pr
qu’elle agisse.
Le demandeur à cette action c’est l’association, elle s’est vue attribuée qualité pour agir
donc elle a un droit d’action à elle alors même qu’elle défend pas son intérêt. Les membres
ne sont pas partis au procès alors même que si l’action prospère et que le défendeur est
condamné à payer une somme d’argent, cette somme ira aux membres de l’association pcq
c’est une action dans l’intérêt des membres. Donc dissociation entre qui est titulaire du
droit d’action et qui profite du résultat de l’action.
Mais parfois, on peut avoir qq qui permet à qq d’agir en justice pour défendre un intérêt
qui n’est pas le sien mais sans préciser s’il lui confère un pouv de représentation ou un
droit d’action. C’est le cas pour l’action ut singuli/ut plures (art 1843-5 du CC) = le gérant
(défendeur) d’une société a commis des actes de mauvaise gestion et donc il a commis un
préjudice à la société. En principe c’est la société qui va agir mais il y a un pb pcq c’est le
gérant qui décide d’agir au nom et pr le compte de la société. Donc le législateur a permis à
un ou plusieurs associés d’agir contre le gérant pour qu’il répare le préjudice commis . S’il
est condamné, il versera des DI à la société.
Art 1843-5 du CC : « Outre l'action en réparation du préjudice subi personnellement, un ou
plusieurs associés peuvent intenter l'action sociale en responsabilité contre les gérants. Les
demandeurs sont habilités à poursuivre la réparation du préjudice subi par la société ; en cas
de condamnation, les dommages-intérêts sont alloués à la société ».
Exemple : associé qui introduit une action ut singuli contre le gérant et celui-ci dit que
l’associé quand il a fait son action contre moi il a vendu ses parts. Donc il ne peut plus
bénéficier de cette action  c’est une fin de non-recevoir, pcq l’article 1843-5 donne une
qualité pour agir que l’associé n’a plus. Et la 2ème analyse c’est de dire qu’il n’a plus de
pouvoir de représentation (analyse du précis Dalloz : il pense que le législateur confère à
l’associé un pouvoir de représenté la société et dans ce cas le gérant doit soulever une
exception de procédure, vice de fond mais cette analyse va être abandonnée). Donc
l’analyse la plus probable c’est que c’est un véritable droit d’action, seul l’associé est parti
au procès et pour cela il devait être vrmt associé au moment de l’action en justice.
Si le gérant change, ce nouveau gérant aura un pouvoir de représentation de par les textes.
Si on regarde la 2ème analyse, il n’a rien à faire si les associés ont déjà lancé une action. La
société est déjà partie à l’action.
Si on prend la 1ère analyse, cet article confère un droit d’action aux associés dont seuls eux
sont partis à l’action, la société ne l’est pas. Ici, le nouveau gérant avec son pouvoir de
représentation peut former une action et la société sera également partie à l’action.
CAS PRATIQUE
La SARL Natal est P d’un hangar situé à Paris, le siège de la SARL est également à Paris et
dans ce hangar il y a des machines-outils. Elle a confié la surveillance du hangar la nuit à une
société spécialiste de la surveillance à la société Gardec. Mais dans la nuit du 1 er au 2 janvier
2017, le hangar est cambriolé et l’une des machines-outils est volée.
Le 3 janvier 2022, la société Natal assigne la société Gardec devant le tribunal judiciaire de
Paris, la société Natal est représentée par un avocat du Barreau de Toulouse et l’assignation
est placée le 10 janvier 2022.
NB : l’assignation se fait en temps : au début l’huissier délivre une assignation au défendeur
ensuite on dépose un original de l’assignation au greffe du tribunal et c’est à ce moment là
que l’affaire est enrôlée.
Natal demande 4500 euros qui correspondant à la valeur de la machine-outil. La société
Gardec vient nous consulter, elle a mal gardé le hangar mais la société Natal ne démontre
pas qu’elle était P de la perceuse volée et donc elle ne démontre pas qu’elle a subi un
préjudice ni que qq d’autre en serait P et réclame des DI.
Quel est le moyen de défense dans lequel la demande doit être invoquée ? Est-ce qu’il y a
d’autres moyens qui peuvent être invoqués contre la société Natal ? Et si oui dans quel ordre
ils doivent être présentés ?
1ère question : c’est une défense au fond, pcq elle doit prouver un préjudice et elle ne le
démontre pas. Elle a un intérêt à agir car il s’agit d’une somme d’argent. Ici, on se place sur
le terrain du fond.
2ème question : sur la compétence territorial : la surveillance du hangar a lieu à Paris donc
même si le siège social est située à Lyon (défendeur), la compétence est bien à Paris.
En revanche, sur la compétence d’attribution : ce sont deux sociétés, deux commerçants
donc c’est devant le Trib de commerce de Paris ou de Lyon.
Concernant le fait qu’elle est peut-être pas propriétaire de la machine, il ne faut pas parler
de la qualité. Mais c’est plutôt une défense au fond = elle ne démontre pas qu’elle est P
donc qu’elle a subi un préjudice.
De plus, le demandeur a choisi un avocat de Toulouse alors qu’il assigne devant le TJ de
Paris. Alors qu’il y a une règle de territorialité de la postulation = l’avocat postulant (celui
qui postule pour la défense d’un client) est le seul représentant juridique du client. Mais
parfois dissociation, pour les TJ et la CA quand la représentation est obligatoire, ne peuvent
représenter juridiquement leur client que les avocats qui se trouvent dans le ressort de la
même CA que le tribunal saisi. Par conséquent, s’il n’est pas inscrit au barreau du ressort de
la CA, on peut prendre un avocat inscrit dans le bon barreau et qui est l’avocat postulant qui
ne représente que juridiquement (va au tribunal et signe) mais ce n’est pas lui qui rédige les
conclusions. Il a une mission d’assistance. Celui qui travaille vrmt sur l’affaire et qui n’est pas
dans le ressort est l’avocat plaidant.
Il y a une particularité, loi du 31 décembre 1971 sur la profession d’avocat, art 5 de cette
loi qui pose cette loi de postulation et art 5-1 pr Paris : « par dérogation à la règle de
postulation, les avocats qui sont inscrits à Paris, Bobigny, Créteil et Nanterre peuvent
postuler auprès de n’importe quel tribunal judiciaire ». Ce qui est une dérogation pcq
Nanterre ne fait pas parti du ressort de la CA de Paris. Ils peuvent donc plaider à la CA de
Paris ou de Versailles.
En l’espèce, barreau d’un tribunal qui ressort du CA de Paris mais ici c’est un vice de
procédure de fond pcq c’est un défaut de pouvoir de l’avocat. On assimile ce vice à un défaut
de pouvoir de représentation = exception de nullité pour vice de fond.
Par rapport à la prescription : 1 au 2 janvier 2017, délai de 5 ans, art 2224 du CC : il précise
comment on détermine le point de départ du délai de prescription « le jour où le titulaire
d’un droit a connu ou aurait du connaitre les faits lui permettant de l’exercer ». Il en a eu
connaissance le 2 janvier, on ajoute 5 ans.
Art 2228 à 2229 du CC : règles de computations pr savoir comment on compte et ici le délai
a donc été dépassé. En l’espèce ct le 2 janvier 2022 à 00h. L’assignation a été délivrée le 3
janvier donc c’est trop tard. C’est donc une fin de non-recevoir.
3ème question : l’ordre des moyens de défense :
- Vice de forme au début qui doit être soulevée in limine litis (on n’en a pas)
- Vice de fond en tout état de cause (art 118 du CPC = on peut demander une
indemnisation pour les frais de la procédure pcq s’il avait soulevé en première
instance dans un délai raisonnable, il aurait perdu ect donc ca fait perdre du temps).
NB : pour l’exception de l’incompétence elle doit être soulevée in limine litis (art 74 du CPC)
= avant toute défense au fond ou fin de non-recevoir.
- Fin de non-recevoir c’est soulevable en tout état de cause mais on peut aussi
appliquer l’article 118 si c’est soulevé tardivement on peut demander des DI
- Défense au fond : peut être soulever en tout état de cause
Particularité : la société Natal a assigné la société Gardec en assignant Monsieur Bertrand
sans préciser sa qualité de représentant. Cependant, le contrat a été conclu entre les deux
sociétés donc le gérant n’est pas personnellement responsable. C’est le principe de l’effet
relatif des conventions.
Mais ce n’est pas le raisonnement de la Cour de cass : elle dit que ce n’est pas le bon
défendeur qui a été assigné, qq qui n’a pas la qualité de défendeur pcq la seule personne qui
avait cette qualité ct la société et donc la demande est irrecevable.
Exemple : assuré assigne en justice le courtier alors que le contrat a été signé avec la
compagnie d’assurance. La cour de cass, dit que ce n’est pas le bon défendeur, il n’a pas la
qualité de défendeur donc défaut de qualité de défendeur donc fin de non-recevoir
conduisant à une irrecevabilité pour le demandeur. Tout cela est issu de l’article 30, 31, 32
du CPC.
A l’article 30 du CPC : « L'action est le droit, pour l'auteur d'une prétention, d'être entendu
sur le fond de celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal fondée. Pour l'adversaire, l'action
est le droit de discuter le bien-fondé de cette prétention »
- Alinéa 1 : définit l’action du demandeur et il faut qu’il ait le droit d’action.
- Alinéa 2 : on parle d’un droit d’action pour le défendeur, Motulsky voit le droit
d’action comme qq chose de bilatéral, et pr avoir le droit d’action il faut remplir les
conditions.
Art 31 du CPC : « L'action est ouverte à tous ceux qui ont un intérêt légitime au succès ou au
rejet d'une prétention, sous réserve des cas dans lesquels la loi attribue le droit d'agir aux
seules personnes qu'elle qualifie pour élever ou combattre une prétention, ou pour défendre
un intérêt déterminé » - le demandeur doit avoir intérêt et qualité tout comme le défendeur.
Art 32 du CPC : « Est irrecevable toute prétention émise par ou contre une personne
dépourvue du droit d'agir » - est irrecevable la prétention émise du demandeur contre un
défendeur qui n’a pas le droit d’agir.
En l’espèce, l’assuré a émis une prétention contre une personne qui n’a pas la qualité donc
irrecevabilité de la prétention. En réalité, ce raisonnement n’est pas bon.
CHAPITRE 1 : LA PRESCRIPTION
En matière civile, elle relève à la fois du droit civil et de la procédure civile. On l’étudie quand
il y a une interférence entre les règles du délai de prescription et le procès. Elle se trouve aux
articles 2219 et suivants du code civil. Cela a été refondu par la loi du 17 juin 2008.
I) Définition de la procédure extinctive
Art 2219 du CC : « c’est un mode d’extinction du droit résultant de l’inaction de son titulaire
pendant un certain laps de temps ».
Définition : C’est un délai au terme duquel le titulaire d’un droit perd son droit de réclamer
le paiement de son droit.
On a vu que ct une fin de non-recevoir. Elle est l’un des cas dans lequel on utilise l’obligation
naturelle : si créance prescrite et que le débiteur paye quand même, et il s’en rend compte
que ct prescris, il va faire une action en répétition de l’indu. Mais il ne va pas gagner pcq j’ai
perdu mon droit d’action mais la créance elle-même n’est pas éteinte. Si elle est payée, ce
n’est pas indu. La créance prescrite est une obligation naturelle, ce n’est plus une arme
juridique mais c’est quand même une obligation du débiteur donc si il la paye c’est valide.
On considère donc que le droit d’action est éteint mais pas le droit lui-même.
L’article 2219 parle d’extinction du droit débat pour savoir s’il s’agit du droit substantiel ou
du droit d’action.
II) Articulation avec les délais de forclusion et les délais de procédure
Article 2220 du code civil « les délais de forclusion ne sont pas, sauf dispositions contraires
prévues par la loi, régis par le présent titre ». Un délai de forclusion = l’ensemble des délais
de procédure et des délais préfixes cad tout ce qui n’est pas délai de prescription.
Tout le monde n’est pas d’accord avec cette définition, certains pensent que les délais de
forclusion englobent seulement les délais préfixes et non les délais de procédure. Mais dans
le code et la JP cela englobent les deux.
Délai préfixe = tout comme le délai de prescription, c’est un délai qui concerne des droits
substantiels, des droits de créances et qui sont des délais pendant lesquels le créancier va
devoir réclamer son droit. Ce sont des délais pour agir. La différence avec les délais de
procédure c’est que ce n’est pas le même régime. Ils sont plus rigoureux, ils ne peuvent être
interrompus que par une décision en justice ou une mesure d’exécution forcée mais pas
par la reconnaissance de sa dette par le droit (alors que la prescription oui). Par ailleurs il n’y
a pas de cause de suspension pour les délais préfixes. Il est donc plus difficile d’échapper à
ce délai.
Pourquoi ces différences ? en pratique on ne les comprend pas, en théorie il y a une diff de
fondement, la raison pr laquelle le législateur pose un délai préfixe ou de prescription n’est
pas la même : c’est une question de sécurité juridique :
- Pour la prescription extinctive : si une créance n’est jamais réclamée et que le
débiteur ne dit jamais je vous dois tant. Le créancier peut avoir oublié si cela a été
payé ou pas et le débiteur ne sait pas combien il doit, les tiers ne savent pas si il y a
vrmt un débiteur et créancier donc au bout d’un certain temps, on met le droit en
conformité avec le fait. La situation de fait c’est on a un droit de créance qui n’a
jamais été réellement affirmé, et le droit va se mettre en conformité pour dire qu’on
ne peut pas réclamer ce droit. Donc le fondement c’est le maintien du statut quo.

- Pour les délais préfixes : c’est un délai plus court, l’idée c’est de dire au créancier qu’il
doit être diligent, il faut accélérer la vie des affaires, le paiement des dettes. Cette
idée est devenue de plus en plus présente aussi dans les délais de prescription alors
que les délais préfixes c’est que pour cette 2ème raison (pas la conformité du droit aux
faits).
Délai de procédure = période durant laquelle il faut agir, il faut faire qq chose en lien avec la
procédure (déposer des conclusions, pour faire appel, pour placer l’assignation une fois
qu’on a assigné le défendeur, de péremption = si aucune des parties accompli pendant un
acte durant 2 ans, l’instance est périmée).
On voit bien que les délais préfixes et les délais de prescriptions sont des délais pour agir par
opposition aux délais de procédure qui sont un peu différents.
III) Les délais de prescriptions
A) Durée et point de départ
Il a une certaine durée (art 224 du CC) et un point de départ. Dans cet article, c’est un point
de départ glissant cad le moment où il a connu ou aurait du connaitre les faits.
Il existe qq délais de prescription particulier comme en matière de dommage corporels,
entres commerçants.
Art 2228 et 2229 du CC pour la computation des délais (cela ne concerne que les délais de
prescription et non les délais de procédure qui eux sont régis par les articles 6640 et 6642 du
CC et on ne sait pas trop pr les délais préfixes).
Il existe un délai butoir = le délai de prescription est susceptible d’être plus long que les 5
ans mais quoi qu’il arrive, 20 ans après la naissance du droit on ne peut plus agir (art 2232
du Code civil).
B) La suspension et l’interruption
Lorsque le délai de prescription est interrompu il repart à 0 pour une durée de 5 ans (art
2230 du CC) alors que quand il est suspendu, il repart là où il s’était arrêté (art 2231 du CC)
Les causes d’interruption :
- La demande en justice (art 2241 du CC)
- Une mesure d’exécution forcée (art 2244 du CC)
- La reconnaissance de sa dette par le débiteur (art 2240 du CC)
Pourquoi la reconnaissance de sa dette par le débiteur n’interrompt pas le délai préfixe ? le
fait qu’il reconnaisse sa dette ne veut pas dire qu’il va payer directement donc il ne faut pas
interrompre ce délai qui permet d’accélérer la vie des affaires, cette reconnaissance n’a pas
d’incidente sur la raison de la fixation de ce délai.
Alors que pour le délai de prescription, le fait de reconnaitre permet d’assurer la sécurité
juridique ; cela empêche une situation d’incertitude. Toute action du créancier ou du
débiteur rassure la partie adverse. Cette cause d’interruption représente bien la différence
entre délai de prescription et le délai préfixe. Cela permet aussi de comprendre ce qui
distingue les causes d’interruption et les causes de suspension.
Les causes de suspension : art 2233 à 2239 du Code civ
- Si créance sous condition ou à terme
- La prescription ne court pas ou est suspendue contre celui qui est dans l’impossibilité
d’agir par suite d’un empêchement résultant de la loi, de la convention ou de la
force majeure.
- Les mineurs et les majeurs en tutelle
- Suspension si c’est entre époux
- L’héritier acceptant à concurrence de l’actif net
- Quand les parties tentent une médiation ou une conciliation
Pourquoi pour certaines on repart à 0 et d’autre c’est uniquement suspendu ? la prescription
elle court contre la personne qui n’a aucune excuse pour ne pas agir. Si la situation objective
de cette personne soit elle ne peut pas du tout agir soit elle pourrait agir mais elle ne pourra
pas le faire seul ou on ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir agi, alors on suspend la
prescription durant tt la durée de cette période.
Les causes de suspension ont en commun c’est que ni le débiteur ni le créancier ne fait qq
chose en lien direct avec le droit de créance. L’incertitude demeure, mais il y a des situations
dans lesquelles on ne peut pas reprocher au créancier de ne rien faire donc dérogation au
fonctionnement normal de la prescription, donc on suspend le délai et ensuite il
recommence à courir.
Alors que les causes d’interruption c’est que ce sont des causes liées au droit de créance
mais aussi au fondement de la prescription : ici personne ne fait rien, mais on est dans une
situation d’incertitude. Puis qq fait qq chose et l’incertitude cesse : on est rassurée sur le fait
que cette créance existe.
C) L’interruption de la prescription
Art 2241 alinéa 1 du Code civil : « La demande en justice, même en référé, interrompt le
délai de prescription ainsi que le délai de forclusion ».
Art 2242 du Code civil : « L'interruption résultant de la demande en justice produit ses effets
jusqu'à l'extinction de l'instance ». La prescription ne court pas pendant la durée du procès
et elle reprend à la fin du procès. L’extinction de l’instance c’est un mot ambigu qui signifie
la fin du procès englobant toutes les éventuelles voies de recours.
Art 2243 du Code civil : « L'interruption est non avenue si le demandeur se désiste de sa
demande ou laisse périmer l'instance, ou si sa demande est définitivement rejetée ».
Art 2241 alinéa 2 du code civil : « Il en est de même lorsqu'elle est portée devant une
juridiction incompétente ou lorsque l'acte de saisine de la juridiction est annulé par l'effet
d'un vice de procédure ». Cet alinéa est indispensable parce que dans ces deux cas, la
demande va être rejetée. Le juge ne va pas statuer sur la demande soit pcq il est
incompétent soit pcq il annule l’acte introductif d’instance.
S’il y avait pas de précision dans cet article, c’est l’article 2243 qui s’appliquerait. Il institue
donc deux exceptions à l’article 2243 : si incompétent ou annule l’acte introduction
d’instance on maintient l’interruption de l’instance, elle n’est pas non avenue.

CAS PRATIQUE
FAITS : Pierre estime que Paul lui doit 10 000 euros, il a prêté de l’argent à Paul donc contrat
de prêt le 9 avril 2011. La date prévue pour le remboursement du prêt est le 15 mars 2016.
Pierre assigne Paul le 1er mars 2021.
Dans le contrat de prêt il y avait une clause de conciliation préalable mais Pierre ne respecte
pas la clause et il assigne Paul devant le juge. Cette assignation est placée, enrôlée par le
greffe du tribunal le 16 mars 2021.
Le 3 septembre 2021, un jugement est rendu qui déclare la demande de Pierre irrecevable.
Le 5 septembre 2021, Pierre respecte la clause, conciliation tentée, elle échoue. Et le 30
septembre 2021, Pierre assigne à nouveau laquelle est placée le 15 octobre 2021.
SOLUTION : Tout d’abord, on détermine le point de départ du délai de prescription : art
2224 ou 2233 du Code civil et c’est le 15 mars 2016 pour une durée de 5 ans. Donc c’est le
15 mars 2021 la fin du délai de prescription.
Mnt on regarde si cause d’interruption : oui pcq il y a eu une demande en justice mais qui a
été faite par assignation donc deux étapes. On prend en compte le moment où le créancier
se comporte comme un créancier c’est dès qu’il délivre l’assignation au défendeur donc
interruption le 1er mars 2021 (art 2241 du Code civil).
Sauf que sa demande a été déclarée irrecevable, donc art 2243 du Code civil, l’interruption
est non avenue et donc le délai de prescription n’a pas été interrompu, il court depuis le 15
mars 2016 et il s’est éteinte le 15 mars 2021 donc il est en dehors du délai de prescription
quand il re assigne le débiteur.
Pourquoi est ce qu’on la déclare non avenue ? quand il se désiste au fond il ne se comporte
pas réellement comme un créancier, c’est comme si il avait rien fait. C’est pareil pour la
péremption d’instance, l’instance ne progresse plus et cela pendant 2 ans donc de la même
façon le créancier ne se comporte pas réellement comme tel donc il ne peut pas bénéficier
de l’interruption. C’est un moyen aussi de lutter contre les demandes en justice purement
conservatoires.
Mais il n’y a pas de justification pour le fait que l’interruption est non avenue si la demande
est définitivement rejetée. Hormis le fait qu’il n’a pas respecté la clause mais sinon il veut se
comporter comme un créancier. Le fait qu’elle soit rejetée ne convient pas à la doctrine et
notamment à la prof.
Précision n°1 : dans le jugement du 3 septembre 2021, le juge se déclare incompétent pcq il
y a une clause compromissoire donc il renvoie les parties à mieux se pourvoir en saisissant
un tribunal arbitral. Pierre saisit alors un tribunal arbitral.
L’interruption n’est pas non avenue pcq c’est un pb de compétence. Donc on applique 2242
du Code civil et le délai recommence à courir le 3 septembre 2021 à partir de la fin du
procès étatique.
Précision n°2 : le juge ct déclaré incompétent au profit d’une autre juridiction étatique.
Si le juge se déclare incompétent au profit d’une instance arbitrale, étrangère ou
administrative il n’a pas à désigner le tribunal qu’il estime compétent « à mieux se
pourvoir » alors que si c’est pr une autre juridiction étatique, il dit qu’il est incompétent « au
profit du tribunal de com par exemple » et on considère que c’est la même instance.
C’est l’article 82 du CPC « En cas de renvoi devant une juridiction désignée, le dossier de
l'affaire lui est transmis par le greffe, avec une copie de la décision de renvoi, à défaut
d'appel dans le délai ».
Précision n°3 : il y a un cas qui n’est pas présent dans le code : c’est l’hypothèse dans
laquelle l’assignation est désignée caduque : devant certaines juridictions, on a un délai
pour placer son assignation, si on ne respecte pas ce délai c’est une cause de caducité et il
faut en refaire une. Ce délai a été de 4 mois devant le TGI à compter de la délivrance de
l’assignation mais cela a été supp. Mnt devant le Tcom, TJ si assignation avec prise de date,
c’est un délai qui part du jour de l’audience, on est assigné à comparaitre à l’audience de tel
jour. On doit placer au minimum 15 jours avant la date de l’audience.
Quid du point de vue du délai d’interruption ? donc il l’assigne à une audience du 26 avril et il
fait l’assignation le 23 avril  elle est caduque. Et pr en refaire une, cela va dépendre de la
prescription. Comme rien n’est indiqué dans le code soit on considère que cela a été
interrompu et cela recommence pour 5 ans lors du jugement de caducité. Soit caducité
comme l’une des causes de l’article 2243, l’interruption est non avenue.
Cass, 3 avril 1987, plé : on considère que l’interruption est non avenue. On a donc assimilée
l’hypothèse de la caducité avec le désistement et la péremption. On veut éviter les
assignations dans le seul but d’arrêter la prescription.
Ensuite, la loi de 2008 n’a pas repris cette JP donc cela pouvait être interprétée de façon
différente. Mais arrêt Cass, 21 mars 2019, 2ème ch civil maintient la décision de l’assemblée
plénière.
Précision n°4 : L’article 2241 énonce que la demande en justice « même en référé »
interrompt le délai de prescription, quid de la demande en procédure sur requête ? c’est une
procédure unilatérale donc le demandeur forme sa demande, l’autre partie n’est pas
appelée. Il rend une ordonnance et c’est au moment où elle est exécutée que l’autre partie
est au courant de l’ordonnance.
Le défendeur peut retourner devant le juge pour faire un référé en contradiction. On inverse
donc le contradictoire : il ordonne une mesure sans entendre le défendeur, la mesure est
exécutée et la le défendeur peut retourner devant le juge et si il se rétracte on ne prend pas
en compte les effets de la mesure.
Deux façons de raisonner : soit on considère que le créancier agit comme un créancier, il a
une volonté d’agir comme tel donc le délai doit être interrompu au moment de la
procédure en requête.
Soit, l’autre solution c’est de dire que l’introduction d’une demande en requête
n’interrompt pas le délai de prescription pcq on ne sait pas s’il veut se comporter comme
un créancier, même le défendeur ne le sait pas. Et c’est cette 2 ème solution qui a été choisi
par la jurisprudence "une requête fondée sur l’art 145 du CPC qui introduit une procédure
non contradictoire ne constitue pas une demande en justice au sens de l’article 2241 du CC  »
Cass, 2ème ch civil, 14 janvier 2021
A propos du désistement, il y a un cas dans lequel on maintient l’effet interruptif de la
demande : c’est quand il introduit une demande et se rend compte qu’il na pas saisi le bon
juge. Soit il attend le jugement d’incompétence mais cela prend du temps donc il se désiste
tout de suite et dans la foulée il saisit le juge compétent. Dans ce cas, l’article 2243 du CC
ne joue pas ; l’interruption est maintenue (Cass, 2ème ch civile, 22 octobre 2020).
IV) Interruption du délai d’appel
FAITS : Un jugement a été signifié aux parties le 2 janvier 2022. Le délai d’appel est de 1
mois donc il expire le 2 février 2022.
Dans le délai, la personne fait appel le 18 janvier 2022. Il se trouve que c’est un délai d’appel
avec représentation obligatoire. Mais pb dans l’acte de procédure donc vice-fond, on peut
régulariser.
L’intimé forment une exception de nullité pour vice de fond pcq l’avocat postulant
n’appartient pas au bon barreau.
Le 5 mars 2022, l’appelant régularise en signifiant des conclusions signées par l’avocat
appartenant au bon barreau.
La CA doit se prononcer et on lui demande si la régularisation est efficace.
SOLUTION : l’article 115 du CPC « La nullité est couverte par la régularisation ultérieure de
l'acte si aucune forclusion n'est intervenue et si la régularisation ne laisse subsister aucun
grief ».
Avant la loi de 2008 ; cet article disait « si aucune forclusion n’est intervenue », cad que si la
déclaration d’appel est entachée d’un vice de fond et qu’elle est nulle elle n’aura pas pu
interrompre le délai d’appel. S’il n’a pas été interrompu, le point de départ est la
signification du jugement et expire le 2 février 2022.
Il peut y avoir régularisation mais à condition qu’elle intervienne pendant le délai d’appel
donc avant le 2 février 2022. Donc avant cette loi, cela fonctionnait comme cela, ct simple.
Mais la loi du 15 juin 2008, pose l’article 2241 alinéa 2 du CC : on considère que la
déclaration d’appel a interrompu le délai de forclusion même si elle est déclarée nulle
donc le délai d’appel a été interrompu. Donc mnt, même si nulle, elle interrompt le délai.
Si on combine avec l’art 115 : une régularisation est possible si dans le délai d’appel
La Cour de cassation ne dit rien sur le sujet, on ne sait pas si le délai d’appel recommence à
courir. Elle se contente de dire que « demeurer possible la régularisation de la déclaration
d’appel qui même entacher d’un vice de procédure avait interrompu le délai d’appel » Cass,
2ch civil, 7 juin 2018, donc elle peut intervenir n’importe quand tant que c’est avant que la
CA se prononce sur la régularité de l’appel
Conclusion : Donc l’article 115 devient lettre morte. C’est une décision qui a été critiquée
pcq certains disent que la Cour de cass de elle-même à réduit à néant un article du CPC. Mais
d’un autre côté, le législateur ne disait rien et de plus elle supprime une disposition qui
n’avait aucun intérêt.
V) Extension du délai de prescription
Principe : si une demande en justice interrompt un délai de prescription, cette interruption
ne peut pas s’étendre à une autre demande avec un objet différent.
Exception : il en est autrement, peut y avoir extension, lorsque deux actions, quoi qu’ayant
des causes distinctes, tendent à un seul et même but de telle sorte que la seconde est
virtuellement comprise dans la première.
Exemple 1 : On a un droit de créance mais on voit que si on fait une action en paiement cela
ne sert à rien pcq le débiteur a fait une insolvabilité. Dans ce cas, on a l’action paulienne :
cad demander l’inopposabilité d’un acte accompli en fraude aux droits du créancier.
La prescription interrompu par l’action paulienne s’étend à l’action en paiement du droit
du créancier car ct le préalable nécessaire à l’action en paiement de la créance.
Exemple 2 : deux obligations exigibles le même jour, venant du même contrat de Paul
envers Pierre. Sauf que Paul ne s’exécute pas et Pierre demande la résolution du contrat
pour inexécution de l’obligation 1. En cours d’instance, il change et forme une demande
additionnelle en résolution pour l’inexécution de l’obligation 2. Mais le délai a déjà expiré.
Peut-on utiliser l’exception ?
Non, même si ca tend tt les deux à la résolution du contrat, car leurs objets sont
différents : ils ne tendent pas à sanctionner la même obligation.
VI) La suspension
Cass, 2ème ch civ, 31 janvier 2019 : Assignation en référé qui émane de la société ICF qui se
plaint de malfaçon de l’autre société Navaron. Ordonnance (jugement qui émane d’un seul
juge) qui désigne un expert. Expertise a lieu
Le rapport d’expertise est déposé. Assignation au fond devant TC afin d’obtenir des DI. La
société Navaron forme une demande reconventionnelle au cours de l’instance devant le TC
(demande a ce que l’autre société soit condamné à payer ses factures). Le TC accueille
toutes les demandes. La société ICF fait appel des jugements car estime ne pas avoir à payer
les factures. En appel : CA dit que la demande est prescrite. Pourvoi : rejet du pourvoi
Analyse du point de vue du délai de prescription : le point de départ de la créance
d’indemnisation de la société ICF -> le moment ou ICF a connu les malfaçons réalisées sur
son chantier. À partir de là le délai court et il est interrompu par l’assignation en référé (art
2241).
L’interruption dure jusqu’à ce que l’ordonnance soit rendue (extinction de l’instance). Dès
l’ordonnance qui ordonne l’expertise, le délai d’interruption est suspendue durant tout le
délai de l’expertise (on ne peut pas reprocher au C de ne rien faire) art 2239.
Il recommence à courir qd la mesure a été exécuté : dépôt du rapport de l’expert. Le délai
recommence à courir mais est à nouveau interrompu par l’assignation puis 2242 prend le
relai.
Pour la créance invoquée par la société Navaron : Le point de départ : lorsque la créance est
exigible
La position de la CA repris par Cass : le délai est expiré car entre son point de départ et 5
ans plus tard, il n’y a pas eu de cause d’interruption ou de suspension.
L’argumentation de Navaron : oui l’interruption ne joue qu’au profit de celui qui interrompt.
Donc l’assignation par l’ICF n’a pas pu interrompre la créance de Navaron. Mais à partir de
l’ordonnance d’expertise il y a eu une période de suspension : il est logique selon lui qu’elle
profite à tout le monde (et donc quand le délai a recommencé à courir il a pu en bénéficier
pr faire sa demande reconventionnelle)
Cass : n’admet pas son raisonnement : pour la suspension c’est comme l’interruption pour
l’art 2239 (pour la mesure d’instruction), elle ne vaut que pr la partie qui a sollicité la mesure
d’instruction.
Aspect critique : est-ce que pendant la période d’expertise on peut reprocher à Navaron de
ne pas avoir interrompue ou former une action quelque relatif à sa créance? Si il avait agi
pendant l’expertise, le juge attendra l’expertise et sursoir à statuer. Cela obligerait Navaron
a agir en justice alors que c’est prématuré. Les avocats en droit de la construction critiquent
cette jp parce que ça fait peser une pression supplémentaire sur eux.
Depuis cass a rendu un arrêt et réaffirmé sa solution et le CE a rendu un arrêt dans le même
sens en matière adm.

CHAPITRE 2 : L’AUTORITÉ DE LA CHOSE JUGÉE


En quoi consiste-t-elle? Cela interdit a une personne de ressaisir le même juge pour une
même demande ou un autre juge sur une même demande. Une même demande ne peut
pas être jugée plusieurs fois
Différence : une dec a force de chose jugée quand elle n’est plus susceptible de faire l’objet
d’une voie de recours ordinaires (l’appel et l’opposition car elles sont suspensives
d’exécution : je n’ai pas à exécuter la dec attaquée). La force de chose jugée est un caractère
de la décision exécutoire, qui peut faire l’objet d’une exécution forcée. L’autorité de la
chose jugée c’est dans le cadre de plusieurs procès. La sanction est une fin de non-recevoir.
Ex : Pierre agit contre Paul devant le TJ de Paris et demande qu’on assigne Paul a 6000$ de
DI. Le TJ déboute Pierre de sa demande contre Paul. Cette dec a autorité de la chose jugée :
on ne peut pas aller devant un autre TJ dans une autre ville pour faire la même demande.
Elle a cette autorité des qu’elle est rendue.
Elle n’a pas force de chose jugée car Pierre peut faire appel. Elle passera en force de chose
jugée quand le délai d’appel expire si Pierre ne fait pas appel.
On dit que l’appel est un recours suspensif d’exécution mais aujourd’hui l’exécution
provisoire contre balance cela. À ce propos, récemment décret du 11 dec 2019, le principe a
été inversé, l’exécution provisoire est de droit et s’applique par principe. Et donc l’effet
suspensif de rappel n’est plus le principe. Tous les jugements de première instance doivent
être exécuté et seulement par exception l’exécution provisoire reste facultative.
Suite de l’ex : Pierre fait appel (pas d’exécution provisoire donc effet suspensif ici) la dec de
premier instance a tj autorité de chose jugée et la CA rend son arrêt : cet arrêt a autorité de
la chose jugée qui se substitue à la dec de premier instance. Et elle a force de chose jugée
car elle n’est plus susceptible de faire l’objet d’une voie de recours suspensive.
L’irrecevabilité du jugement : Il l’est l’autre qu’il n’est susceptible de faire l’objet ni de voie
de recours ordinaire ni extraordinaire ->sauf en cas de fraude : recours possible dans les 2
mois.
I) Autorité négative et positive
Différence autorité négative et positive de la chose jugée. Les deux situations sont
différentes :
- Positive : c’est une demande différente mais qui présente des liens avec une
première demande déjà jugée. Si on dit que la première dec a autorité positive de la
chose jugée alors lors du procès de la seconde demande, le juge a l’obligation de
tenir les éléments connexes de la premier décision comme acquis : de tenir la
même appréciation. Le deuxième juge sera obligé de reprendre les motifs du
premier juge.
Ex : un litige oppose un employeur et un salarié car le salarié a eu un accident du travail et a
fini par être licencié. Pour apprécier la cause réelle et sérieuse il faut apprécier s’il s’agissait
sur un accident du travail ou non. Puis le second litige porte sur les indemnités que la
sécurité sociale doit au salarié. Sachant que dans le deuxième procès il y a en plus la caisse
de sécurité.
Si le CPH a estimé qu’il ne s’agissait pas d’un accident du L, le TJ est-il obligé de tenir compte
de la dec du CPH? On estime qu’il n’y a pas autorité de la chose jugée dans cet exemple, le
second juge n’est pas lié car les parties ne sont pas les mêmes, la sécurité n’a pas pu se
défendre en première instance.
Même si deux demandes qui se recoupent et que les parties sont les mêmes, on n’admet
pas l’autorité positive de la chose jugée. Le droit français n’applique donc jamais ce principe.
Dans l’hypothèse où la première dec est favorable à l’une des parties qui gagne mais en
lisant le jugement il y a un point sur lequel le juge n’était pourtant pas d’accord.
Un autre demande est introduite devant un autre juge et ici la qualification prépondérante
est erronée et cela aura des conséquences dans le dispositif. Le juge est donc toujours libre
de décider ce qu’il veut.
Exceptions :

 L’autorité du pénal sur le civil. La premier dec est pénal et statue sur un point
crucial du deuxième procès, le juge civil est lié parce que qu’a dit le juge pénal.
Ex : si je juge pénal a condamné une personne du chef d’atteinte à l’intégrité de la personne
et ensuite au civil le juge civil ne peut pas dire qu’il n’y a pas de préjudice ->Ici la cohérence
est importante

 Art 79 CPC en matière de compétence : hypothèse où la compétence du juge est


posée : pr décider de sa compétence il doit déjà résoudre une question de fond
(ex du CPH et du contrat de travail)

- Négative : c’est une même demande qui est formée à nouveau devant un juge.
L’autorité négative attachée à la premier décision interdit aux parties de former à
nouveau cette demande devant un juge. La sanction est l’irrecevabilité (fin de non-
recevoir). Cette distinction n’est pas nommée dans les codes ou les jp mais elle est
fondamentale. Sur celle négative :Les conditions pour qu’une demande soit déclarée
irrecevable sur le fondement que la dec a déjà été jugée :
 Il faut qu’il s’agisse d’un type de jugement revêtue de l’autorité de la chose
jugée au principal. Cela va interdire qu’on forme une même demande devant un
juge du fond. Art 480 qui énonce quels sont les jugements revêtus de cette
chose jugée au principal. La D parle de jugement définitif
o Les jugements au fond
o Celui qui statut sur une exception de procédure
o // une fin de non-recevoir
o // sur tout autre incident

S’oppose à ces jugements les jugements avant dire droit: ceux qui sont prononcés durant la
durée du procès ou avant de statuer sur une exception de procédure, une fin de non-
recevoir. Également mes jugements provisoires ne l’ont pas (ordo en référé et sur requête) -
>peuvent saisir le juge du fond car n’ont pas autorité de la chose jugée au principal mais
seulement sur la demande formée devant le juge du provisoire : chose jugée au provisoire.

 La localisation de la chose jugée dans le jugement : toutes les énonciations du


jugement ne sont pas revenues de l’autorité de la chose jugée, seul ce qui se
trouve dans le dispositif l’est (art 480) Ce qui n’est pas dans le dispositif peut
faire l’objet d’une autre demande.
 La condition d’identité des deux demandes : “non bis in idem” pas de procès
pour une même demande : quand est ce qu’on est face à une même demande ?

LE FONDEMENT (cause) L’OBJET (quoi)


On peut distinguer ce qui Elément de fait Le paiement d’une somme
est de nature factuel et de Les preuves d’argent
nature juridique : Anéantissement d’un
contrat, d’un mariage
Les faits
Le droit : éléments Qualifications DI
juridiques La règle de droit Résolution du contrat
Exécution forcée
Restitution d’une chose
Destruction

L’analyse structurelle de la règle de droit : Motulsky parle d’hypothèse : la règle de droit se


compose d’une hypothèse, un présupposé et un effet juridique. Si l’effet peut être
subsumé sous l’hypothèse de la règle de droit alors cela déclenche l’effet juridique (la
naissance d’une obligation).
II) Autorité négative : la condition de la triple identité
A) Définition
Quels sont les éléments à prendre en compte pr déterminer si on est face à une même
demande ? art 1355 du CC : identité d’objet, de cause et de parties  irrecevable.
- Pour l’identité de parties : il faut que ce soient les mêmes parties qui forment la
demande.
- Pour l’identité d’objet : JP qui n’est pas claire, la difficulté principale consiste à
déterminer ce qu’on va comparer entre les deux demandes : est-ce qu’on compare
le résultat économique ou est ce qu’on compare le résultat qualifié juridiquement
d’une certaine façon ? soit on prend juste les 10 000 euros pour dire que c’est le
même objet soit diff entre 10 000 pour loyer et 10 000 pour DI  pas le même objet
donc pas la même demande. La JP n’est pas très claire. Pas de pb si les deux
demandes ne tendent pas au même résultat. Difficulté si le résultat économique ou
social est le même ou presque mais ils ne sont pas qualifiés juridiquement de la
même façon.
Exemple : 1er demande en nullité d’un contrat, demandeur est débouté, et dans une
seconde demande il demande l’inopposabilité (ne vaut qu’à l’égard de la personne qui la
demande mais pas à l’égard des autres). Cass, 8 mars 2005 a estimé que ces deux demandes
tendaient à voir le contrat déclaré sans effet  même résultat = identité d’objet.
La tendance c’est que la CC dit que si l’objet n’est pas formulé de la même façon
juridiquement, elle semble à avoir tendance qu’il n’y a pas d’identité d’objet sauf dans cet
arrêt de 2005.
Exemple : le salarié agit contre l’employeur et il demande le paiement de ses salaires de
janvier et février 2020, puis une 2nd demande où il demande le paiement de ses salaires de
mars et avril 2020 : demande recevable car pas d’identité de cause. En effet, ce n’est pas le
même travail qu’il a fourni.
- Pour l’identité de cause : un grand mvt JP en 2006 : Cass, ass plé, 7 juillet 2006,
Cesareo : cet arrêt énonce que l’autorité de la chose jugée va s’opposer à notre
demande si on a déjà formé une demande avec des moyens de droit différent et que
cette demande a été jugée.
Faits : travail agricole entre un monsieur et son père, il n’était pas payé, il assigne son frère
qui représente le père mort pour obtenir paiement de son travail.
Première demande: Dans le code rural, il y a une disposition qui permet d’obtenir paiement
d’un salaire différé cad qu’on est payé longtemps après avoir travaillé pr avoir travaillé de
qq de sa famille et quand il meurt on peut obtenir le paiement de ce salaire. Il faut remplir
des conditions et notamment d’avoir fait ce travail dans une exploitation agricole.
Le Tribunal estime que ce n’est pas une exploitation agricole et donc il le déboute de sa
demande.
Seconde demande : Le fils saisit à nouveau le tribunal en première instance, et cette fois, il
se fonde sur la théorie de l’enrichissement sans cause qui est un principe général subsidiaire
qui s’applique quand qq a subi un appauvrissement et l’autre un enrichissement et cela sans
cause.
En appel, le frère soulève l’autorité de la chose jugée du premier jugement donc le fait que
la demande a déjà été jugée et la CA déclare effectivement cette 2nd demande irrecevable.
Le fils forme alors un pourvoi en cassation en invoquant le manque d’absence d’identité de
cause.
L’assemblée plénière rejette le pourvoi « ayant constaté que comme la demande originaire,
la demande dont elle était saisie, formée entre les mêmes parties, tendait à obtenir
paiement d’une somme d’argent à titre de rémunération d’un travail effectué sans
contrepartie financière, la CA en a exactement déduit que Cesareo ne pouvait être admis a
contester l’identité de cause entre les deux demandes en invoquant un fondement juridique
qui ct abstenu de soulever en temps utile ».
Donc même si le fondement juridique est différent, on va considérer qu’il y a une identité
de cause.
Il s’agissait bien de la même chose : identité de cause. Avant, ct pas que le fondement
juridique alors que mnt ce ne sont plus que les faits.
Cette nouvelle notion de cause est-elle plus étroite ou plus large qu’avant ? c’est plus large
pcq l’identité de fait suffit à caractériser une identité de cause. Avant la cause ct les faits
qualifiés juridiquement d’une certaine façon donc ct très précis, il suffisait de les qualifier
juridiquement d'une autre façon pr que cela ne soit plus la même cause. Aujourd’hui, la
cause ce sont les faits qq soit la qualification juridique invoquée. Cela restreint le droit
d’accès à un juge. Cela veut dire en revanche, que si les faits allégués changent, ce n’est
plus la même cause et notamment si on invoque ds faits nouveaux qui sont intervenus
depuis la première décision.
⚠ JP qui estime que quand on invoque un fait nouveau mais que sa nouveauté découle
d’une négligence de notre part dans le 1er procès, cela ne marche pas, il y aura identité de
cause.
La csq pratique de cette nouvelle définition de la cause c’est que si une partie veut faire
examiner par un juge un fondement juridique, il faut qu’elle le présente au cours du premier
procès pcq si elle ne le présente pas, le 2 nd procès ne sera pas recevable. C’est ce qu’énonce
la Cour de cass dans l’arrêt Cesareo « il incombe au demandeur de présenter dès l’instance
relative à la première demande l’ensemble des moyens qu’il estime de nature à fonder celle-
ci"  principe de concentration des moyens. Le mot instance, on le comprend au sens large
donc qui veut dire procès pcq le moyen nouveau peut être invoqué au stade de l’appel,
devant la Cour de cass c’est recevable tant que c’est un moyen de pur droit.
Donc l’instance relative à la première demande c’est le procès (1 ère instance, appel, Cour de
cass). Cette exigence de concentration des moyens a été bilatéralisée : on ne parlait que du
demandeur dans l’arrêt Cesareo, Cass, 3ème ch civile, 13 février 2008 : elle l’a imposé au
défendeur.
Conclusion : Il faut donc penser à tous les fondement juridiques qu’on soit demandeur ou
défendeur.
B) Critiques
Comment a été accueilli cette JP en 2006 ? elle a été mal accueillie, elle fait l’objet de vives
critiques :
- A partir de mnt il faut penser à tous les fondements juridiques et donc ils vont écrire
des conclusions bcp plus longues de peur d’oublier un fondement, les avocats ont
peur d’engager leur resp civile donc cela fait perdre du temps au juge
Solution : certes cela va prendre plus de temps, mais si deuxième demande c’est tout un
procès qui va avoir lieu. Cela prend moins de temps et moins d’argent de tout étudier au
premier procès. C’est la notion d’économie du procès.
- Les avocats vont engager plus souvent leur resp civile, donc les primes d’assurances
vont augmenter ect
Solution : c’est qq chose qui n’est pas arrivé, la resp civile des avocats est bien plus souvent
engager dans le cadre de la procédure d’appel avec les délais ect.
- Les avocats vont soulever des fondements juridiques fictifs/fantaisistes
Solution : pareil pr la prof ce n’est pas arrivé, s’il est fantaisiste il ne va pas prospérer. Les
avocats vont juste se creuser la tête dès le premier procès à soulever tous les fondements
juridiques qui ont une chance de prospérer.
- Du point de vue du sort des parties : cela est sévère, il n’a plus de seconde chance le
demandeur.
Solution : pour le défendeur ce n’est pas très juste de refaire un procès alors qu’une
solution a déjà été rendue. Il a déjà eu tt un procès sur un fondement juridique et le
demandeur voudrait tout recommencer pcq il a oublié un fondement juridique. Le
défendeur a besoin de sécurité juridique. Il ne faut pas que le procès dure indéfiniment. On
a besoin qu’une fois une demande a été jugée, non bis idem. Mais encore faut-il pouvoir
considérer quand c’est le même litige.
Ce qu’a fait l’assemblée plénière c’est qu’elle a déplacé le curseur en allant vers la sécurité
juridique pour le défendeur et plus largement la société.
- Atteinte à un droit fondamental : atteinte au droit d’accès au juge pcq on étend le
champ d’application d’une fin de non-recevoir.
Solution : c’est un droit relatif cad qu’il peut être limité mais il faut que cette limitation soit
justifié par un impératif, un intérêt légitime et que la restriction soit proportionné à ce but
légitime.
Le demandeur a été débouté à l’issue du premier procès, il pense à un 2 nd fondement et il y a
une atteinte à son droit d’accès au juge. Elle poursuit un but légitime pcq on veut assurer,
renforcer la stabilité des situations juridiques. Et toutes les opinions existent pour la
proportionnalité : En soit il a déjà accédé à un juge et pas seulement en première instance
mais aussi en appel. Il a eu tout un procès pour penser à tous les fondements juridiques.
Donc au bout d’un certain temps, on va prendre en compte l’IG et celui de l’adversaire.
- Les prérogatives de la Cour de cass (P. Théry) prend sur elle de poser un nouveau
principe directeur : elle ne respecte pas le principe de séparation des pouvoirs
Solution : ce qu’on appelle un principe de concentration des moyens est une exigence que la
Cour de cass a déduit d’une csq pratique d’une nouvelle interprétation de l’article 1355 du
Code civil. Donc elle a seulement interprété différemment le mot cause.
On a donc toujours des opposants mais aussi des partisans de la solutions qui sont souvent
des profs de DIP, droit comparé pcq dans certains pays c’est la solution de Cesareo qui est
en vigueur depuis très longtemps. La CEDH a validé cette solution, Le grand c/ France, 26
mai 2011. En Belgique, Allemagne, Italie c’est comme cela qu’on perçoit la cause.
Néanmoins, il y a quand même une diff pcq en France il y a qq chose d’un peu gênant : le
juge dit qu’on ne démontre pas une faute et il nous déboute  le juge aurait pu amené les
parties à penser à un autre fondement juridique susceptible de prospérer.
Il a le pouvoir de relever d’office la règle de droit applicable, mais ce n’est qu’une faculté et
non une obligation. Mais cela allonge la durée des procès pcq le juge doit respecter le
principe du contradictoire (art 16 du CPC). Les parties doivent présenter leurs observations,
conclusions ect. De plus, c’est souvent lors de la phase du délibérée que le juge se rend
compte de ce nouveau fondement juridique. Cela voudrait qu’il faudrait rouvrir les débats,
prévoir une autre audience pour finalement rendre le jugement.
C’est une diff avec l’Allemagne, la Belgique et l’Italie puisque le juge a l’obligation de
relever d’office la règle de droit applicable. Donc en France ce n’est pas très équilibré pcq
comme ce n’est pas une obligation il ne le fait que rarement. S’il y a qq chose à changer cela
serait plutôt l’obligation relative à l’office du juge.
C) Concentration des demandes  ?
Par la suite, sont intervenus plusieurs arrêts mais dont un du Cass, 1ère ch civile, 28 mai 2008
qui a conduit les auteurs, les patriciens à se demander si la Cour de cass n’allait pas encore
plus (question d’arbitrage interne). CA avait annulé une sentence et donc elle a statué sur
le litige ensuite. Il y avait eu deux sentences à propos de la même affaire (la première fois
demande de réparation en nature, et dans une autre instance arbitrale, le franchiseur
demandait des DI).
La CA statue sur cette seconde demande et elle dit que la demande est irrecevable avec la
formule suivante « en statuant ainsi, alors qu’il incombe au demandeur de présenter dans la
même instance tt les demandes fondées sur la même cause et qu’il ne peut invoquer dans
une instance postérieure un fondement juridique qu’il ct abstenu de soulever en temps utile
la CA a violé l’article 1351 [ancien] du Code civil ». La formule est différente. Ce n’est pas le
même objet pcq on demande une réparation en nature et l’autre en argent. Donc ce n’est
pas la même demande.
Mais ici, elle dit que tt les demandes fondées sur la même cause doivent être invoquées dans
la même instance. Non seulement, il demande qq chose et il doit penser à tous les moyens
au soutien de cette demande mais en plus, il doit penser à tous les objets qu’il serait
susceptible d’obtenir à raison d’un même fait. Donc toutes les demandes qu’il pourrait
former en se plaignant de la même chose. Donc exigence de concentration des demandes.
Il y a eu bcp de critiques, et la chambre civile n’a jamais réitéré cette formule. Elle ne
prétend donc pas instauré une exigence de concentration des demandes.
La 2ème chambre civile a affirmé le contraire tout de suite après (pas le même objet donc pas
d’identité d’objet) donc au final aucune chambre ne reprend la formule de la 1ère ch civile.
Il y a qq arrêts qui sont rendus régulièrement, et quand on les analyse, il y a toujours une
concentration des moyens mais quand on regarde ce qu’elle déclare irrecevable ressemble
un peu à une demande différente. Ce sont des arrêts où on reproche au défendeur de ne
pas avoir soulevé un certains moyen au premier procès et quand il forme une seconde
demande on lui dit que c’est trop tard (Cass, 2ème ch civile, 1 er février 2018 : société
assignée en paiement d’une créance contractuelle, elle se défend mal, elle est condamnée
et ensuite elle agit en résolution du contrat. La 2ème ch civile dit que cette action en
résolution est irrecevable pcq il fallait y penser avant. Ici, si elle avait demandé la résolution
du contrat dans le premier procès, la nature juridique de ce moyen procédural aurait été
une demande reconventionnelle cad qu’on est à la fois défendeur et demandeur. Il n’y
pense pas et on lui dit qu’il fallait y penser plus tôt cela veut dire qu’on aurait exigé de lui
qu’il concentre ses demandes donc qu’il pense à toutes les demandes au premier procès.
Cela revient à demander aux parties de soulever tous les moyens mais aussi toutes les
demandes lors du premier procès).
Mais on ne sait pas si c’est conscient ou pas.

RAPPEL
Un moyen est un raisonnement qui se compose toujours d’un élément de fait, de preuve,
de qualification juridique et application d’une règle de droit et donc l’effet de la règle de
droit doit se produire.
Il y a des moyens soulevés par le demandeur/défendeur mais aussi par le juge. Il se trouve
qu’au début, dans le moyen on voit tout apparaitre, après on peut ajouter une preuve, une
règle de droit (moyen de fait, moyen de droit).

ed

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