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DDADUE
Synthèse
Mars 2023
Loi n° 2023-171 du 9 mars 2023 portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne dans
les domaines de l'économie, de la santé, du travail, des transports et de l'agriculture, Jo du 10
Loi DDADUE – synthèse
Sommaire
Assimilé à une période de présence pour le calcul de la répartition de la réserve spéciale de participation ......3
Postes à pourvoir en CDI : obligation d’information des salariés en CDD et des intérimaires ............................ 5
Obligation d’information sur les CDI : ce que change la loi DDADUE ....................................................................5
Période d'essai : fin des durées maximales dérogatoires prévues par les conventions collectives..................... 6
Conventions collectives : des durées de périodes d'essai légales assorties de dérogations .................................6
Conventions collectives : des durées maximales dérogatoires source de multiples litiges ..................................6
Conventions collectives : fin prochaine des dérogations aux durées maximales ..................................................6
Jusqu’à présent, lorsqu’un salarié s’absente dans le cadre d’un congé de paternité et d’accueil de l’enfant, cette
absence n’est normalement pas comptabilisée dans le calcul de l’ancienneté, sauf dispositions plus favorables.
Alors que le congé maternité notamment est pris en compte dans son intégralité.
La loi DDADUE change la donne. La durée du congé paternité est assimilé à une période de travail effectif pour
les droits que le salarié tient de son ancienneté.
Notez le
L’ancienneté du salarié a des incidences sur ses droits, comme par exemple :
les congés payés conventionnels supplémentaires ;
le bénéfice d’une prime d’ancienneté ;
le droit à une indemnité de licenciement ;
le calcul de l’indemnité de licenciement et son montant ;
la durée du préavis en cas de rupture du contrat de travail, etc.
Les périodes de suspension du contrat de travail pour congé de paternité et d’accueil de l’enfant sont désormais
assimilées à une période de présence pour le calcul de la répartition de la réserve spéciale de participation, au
même titre que les périodes de congé de maternité.
Jusqu’à présent, tout salarié justifiant d'une ancienneté minimale d'une année à la date de naissance de son
enfant (ou de son adoption) a le droit à un congé parental d’éducation ou à la réduction de sa durée de travail.
La loi DDADUE garde une condition d’ancienneté d’un an. Mais elle supprime le fait de devoir remplir cette
condition dès la naissance ou l’adoption, afin de permettre aux parents ne disposant pas d'un emploi au moment
de la naissance (ou de l'adoption) de l'enfant (ou pas l’ancienneté suffisante) de bénéficier d'un congé parental
d'éducation ultérieurement.
Jusqu’à présent, la durée du congé parental d'éducation était prise en compte pour moitié pour la détermination
des droits que le salarié tient de son ancienneté. Désormais cela ne vaut que pour les congés parentaux à temps
plein. Lorsqu’un salarié réduit son temps de travail dans le cadre d’un congé parental, tout le congé parental à
temps partiel est assimilé à du travail effectif pour la détermination de l’ancienneté.
Autre nouveauté : les dispositifs de congé de solidarité familiale, de congé de proche aidant et de congés pour
événements familiaux sont étendus aux particuliers employeurs et aux assistants maternels de droit privé.
Notez-le
L’exposé de motifs souligne que le coût de l'élargissement du champ des bénéficiaires des congés ne sera pas
supporté par les entreprises : sauf dispositions conventionnelles plus favorables, les congés des aidants, comme
le congé parental à temps plein ne sont pas rémunérés.
Ces différentes mesures concernant les congés familiaux sont prises afin de transposer la directive (UE)
2019/1158 du 20 juin 2019 concernant l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée des parents et des
aidants.
Le salarié qui ne les reçoit pas pourra aller en justice pour les obtenir après vous avoir mis en demeure de les lui
communiquer ou de les compléter.
Pour les salariés dont le contrat de travail est en cours à la promulgation de la loi, ils pourront également vous
demander de fournir ou compléter ces informations.
Il s’agit de transposer une directive de 2019 (n°1152) relative à des conditions de travail transparentes et
prévisibles dans l'Union européenne qui aurait dû entrer en vigueur au 1er août 2022. Ce texte a en effet élargi la
liste des informations sur la relation de travail que l’employeur doit communiquer au travailleur au moment de sa
prise de poste, afin de tenir compte, en particulier, de « l’augmentation des formes d’emploi atypiques ».
Cette directive fixe ainsi 15 informations qui doivent être remises aux travailleurs.
Or certaines de ces informations ne figurent pas nécessairement dans les documents que vous transmettez au
travailleur (que sont la DPAE, le contrat de travail ou le bulletin de paie) à savoir :
le détail des modalités de versement de sa rémunération ;
la mention de son droit à la formation professionnelle ;
l’identité des organismes de Sécurité sociale percevant les cotisations sociales liées à la relation de
travail ;
la procédure applicable en cas de cessation de la relation de travail.
En outre, le droit européen prévoit une remise, pour certaines informations, dans un délai de 7 jours à compter du
premier jour de travail (1 mois sinon). Or le bulletin de paie n’est pas transmis dans le délai de 7 jours, le CDI ne
l’est pas nécessairement non plus.
Notez-le :
Cette directive prévoit que les informations sont communiquées sur papier ou, sous certaines conditions, sous
format électronique.
A partir de quand ?
Une fois la loi publiée, il faudra attendre le décret qui fixera la liste des informations de ces documents. Le
ministère du Travail a fait savoir qu’il pourrait être publié d’ici la fin du premier trimestre de l’année 2023, après
consultation de la Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation
professionnelle (CNNCEFP).
Un arrêté proposera a priori trois modèles de document pour faciliter la mise en œuvre du dispositif,
principalement pour les TPE-PME :
un modèle regroupant les 15 informations ;
un modèle regroupant les 9 informations à adresser sous 7 jours ;
un modèle regroupant les 6 informations à adresser sous 30 jours.
Actuellement vous devez porter à la connaissance des salariés en CDD et des intérimaires la liste des postes à
pourvoir en CDI lorsqu'un tel dispositif d'information existe déjà pour les salariés bénéficiant d'un CDI.
Si par contre vous ne le faites pas pour les salariés en CDI, vous n’avez donc rien à faire.
L’obligation est réécrite : vous devrez informer des CDI à pourvoir dans l’entreprise les salariés en CDD ou en
travail temporaire :
mais seulement ceux ayant une ancienneté continue d’au moins 6 mois ;
et s’ils le demandent.
Peu importe qu’il existe ou non un tel dispositif d’information pour les salariés en CDI.
Il s’agit de se mettre en conformité avec le droit européen et de « favoriser la transition vers une forme d'emploi
comportant des conditions de travail plus prévisibles et plus sûres ».
Bon à savoir : Il existe d’autres obligations d’information qui n’ont pas été modifiées par la loi DDADUE
notamment :
pour un salarié en télétravail qui souhaite occuper ou reprendre un poste sans télétravail. Vous devez
l’informer des postes disponibles et lui donner la priorité s’il est candidat (Code du travail, art. L. 1222-
10) ;
pour un salarié licencié pour motif économique qui a demandé à bénéficier de la priorité de réembauche.
Vous devez l’informer de tout emploi devenu disponible et compatible avec sa qualification (C. trav., art.
L. 1233-45) ;
pour les salariés à temps partiel qui souhaitent occuper un temps complet (ou un temps partiel plus long)
ou inversement. Vous devez porter à la connaissance de ces salariés la liste des emplois disponibles
correspondants (C. trav., art. L. 3123-3).
Par ailleurs, la période d’essai peut être renouvelée une fois si un accord de branche étendu le prévoit.
Conséquence : au cours des dernières années, à plusieurs reprises, les juges ont invalidé certaines de ces
durées, considérées comme « déraisonnables » au regard de l'emploi considéré. Cela a été, par exemple, le cas
pour la convention collective des producteurs salariés de base des services extérieurs de production des sociétés
d'assurances.
Ce changement entrera en vigueur 6 mois après la promulgation de la loi (sachant que cette dernière a été
publiée au Journal officiel le 10 mars). Les partenaires sociaux disposeront donc de temps pour adapter le
contenu des conventions collectives à la norme européenne.
Notez-le
En revanche, la loi ne revient pas sur la disposition selon laquelle la période d’essai peut, pour les cadres, faire
l’objet d’un renouvellement dans la limite de 8 mois.
Ce titre permet à un particulier à la fois de rémunérer un salarié et de le déclarer. Il se présente sous 2 formes : le
CESU déclaratif (déclaration sur Internet) et le CESU préfinancé financé en tout ou partie par une entreprise, un
comité social et économique…). Les activités sont diverses : entretien de la maison, travaux ménagers,
jardinage, garde à domicile d’un enfant, soutien scolaire, etc.
Dans le cadre du CESU, la rédaction d’un contrat de travail n’est aujourd’hui pas obligatoire pour le salarié
employé en CDD ou en contrat à temps partiel sauf lorsqu’il intervient de façon régulière plus de 8 heures par
semaine ou si sa durée de travail excède 4 semaines consécutives par an.
La loi DDADUE abaisse le seuil de cette obligation à 3 heures par semaine sur une période de référence de 4
semaines.
Il s’agit là-aussi de se mettre en conformité avec une directive européenne de 2019 (n° 1152) qui autorise les
Etats à écarter l’application des obligations qu’elle comporte pour les travailleurs dont le temps de travail est
inférieur ou égal à une moyenne de 3 heures par semaine au cours d’une période de référence de 4 semaines
consécutives.
Notez que pour ces contrats de faible volume horaire, les nouvelles règles d’information des salariés ne
s’appliqueront pas.